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24 avril 2020

FAUT DIRE SQUI EST

FAUT DIRE SQUI EST

Les vers qu'avec ma mauvaise foi habituelle je cite ici ont parfois été pondus par des noms connus de la poésie du XXème siècle (sont passés sur France Culture, ont été invités à pontifier un peu partout et dans les universités). Aussi, afin d'éviter que les esprits de ces illustres viennent me tirer les pieds, et parce que je ne confonds pas un mauvais auteur avec un humain qui, a priori, n'est peut-être pas plus mauvais qu'un autre, je ne donnerai pas leurs noms. Qu'ils dorment en paix dans les réserves des bibliothèques.

1. Ai vu « La 7ème Compagnie au clair de lune » de Robert Lamoureux ah c'est bien rigolant dis ! Ai vu « Le Sens de la fête » de chaipaqui ; dialogues stupides, situations idiotes. Dommage, l'idée de départ est bonne : y a pas tellement de films sur les entreprises d'animation de mariages and co. Mais le film est trop amateur et trop démago-bienveillant.

2. Lu dans un recueil : « naître à la terre » : voilà bien le genre de syntagme qu'on peut trouver dans la mauvaise poésie bien prétentieuse que je préfère ce début d'une chanson du premier album du groupe Téléphone : « Quand je suis né / J'ai crié ».

3. Lu dans un recueil :« Le lait sévère des squelettes » : Seigneur dieu, prenez-vous catacombes et ossuaires pour étables et métairies ? Remarquez qu'ça pourrait servir d'insulte dans les cités : « C'est ça, va traire tes morts ! »

4. Lu dans un recueil :« Un arbre jaune est un soleil » : bin non, un arbre jaune est un arbre jaune.

5. Lu dans un recueil : « une fumée pleure la saison perdue » : Remarquez que si les fumées pouvaient pleurer, ça aiderait bien les pompiers. 

6. Lu dans un recueil :  « Ce vent grave qui nous ressemble » : bin si on ressemble au vent, c'est que comme le vent nous passons, d'accord, mais inutile de l'aggraver, le vent, qu'ça devient grave vraiment quand ça vire tempête cyclone emporte tout pis emporte-pièce de vers bons ou mauvais.

7. Lu dans un recueil : « Ce vent grave qui nous ressemble et parle notre langue » : c'est qu'le vent est polyglotte, c'est bien connu, l'a étudié à tous les vents, le vent, à tous les courants, écoles, universités, démocratisations d'la culture cependant qu'il répond jamais que par cingles et crachats.

8. Lu dans un recueil : « à la lecture de la pluie » : Comme l'on sait, la pluie est une grande lectrice, mais du coup on est obligé de les faire sécher, tous ces livres qu'elle lit, la pluie, qu'on a même dû faire sécher « Le Désert des Tartares » dis.

9. « avec des songes rouis » : j'ai vérifié le sens du verbe « rouir » dans un dictionnaire et j'ai encore moins compris ce vers.

10. « une femme qui sombre / aux arêtes du désir » : oui, mais bon, maintenant, dans les supérettes, on en trouve sans arêtes, et y en a même sans huile. Pour ce qui est de « sombrer aux arêtes », géométriquement, c'est pas évident, pour les femmes comme pour les hommes d'ailleurs, faut dire squi y est.

11. Tiens, par contre, je vais citer cela que j'aime bien :
«  - Il est six heures, les hommes rient, la servante
   
porte des grappes de bière au poing,
   
le soleil touche le chevalier du vitrail - »
C'est de Jean Joubert, ça dit ce que ça dit, et c'est déjà beaucoup.

Patrice Houzeau
Les Confins, le 24 avril 2020.

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