CHRONIQUE DU 21 JANVIER 2021

CHRONIQUE DU 21 JANVIER 2021

1.
La science décrit. Ce qu'elle explique, c'est son propre fonctionnement. L'erreur des Sciences de l'Education, c'est qu'elles prétendent apporter des solutions à des problèmes que, certes de façon très fine, elles ne font pourtant que décrire.

2.
La consommation conditionne la production. Lorsque la production conditionne la consommation, c'est qu'il y a phase critique. L'éducation correspond à un besoin social, celui de la formation à un métier. Lorsque l'éducation conditionne les besoins sociaux (via la moraline), elle enclenche un mécanisme de crise.

3.
Honnête de la part de Blanquer d'enfin dire que les taux de contaminations sont probablement sous-estimés. De toute façon, on ne peut fermer les écoles sans reconfiner totalement et couler notre économie. Mais il faut dire la vérité : oui, il y a des risques, à l'école comme partout.

4.
L'administration est sans doute dans un drôle de dilemme : si elle ferme certains établissements, elle met en péril la précieuse réforme Blanquer ; si elle ne ferme pas du tout, elle risque d'accélérer la progression du variant anglais. Du coup, ça bricole, en attendant d'être forcé à.

5.
Au lieu de se confiner à Koenigsberg, s'il avait voyagé un peu, Kant aurait été peut-être plus sceptique sur les perspectives humaines et les bienfaits du cosmopolitisme.

6.
Etonnant qu'alors que la crise actuelle montre toute l'importance de la recherche, l'Etat laisse Sanofi supprimer 400 emplois de chercheurs. Pendant ce temps, les 80% au niveau du bac et la massification du postbac nous coûtent, année après année, toujours plus cher.

7.
Ce n'est pas faute d'avoir averti, cela fait des années que certains d'entre nous disons que le leurre de la massification du postbac (via un bac de plus en plus dénaturé) va tourner à la misère étudiante. La crise actuelle en apporte chaque jour la regrettable preuve.

8.
J'admire les pédagogistes massificateurs qui arrivent à dormir la nuit après avoir consacré bien des efforts à envoyer au casse-pipe des études supérieures des élèves fragiles qui n'ont même pas eu l'heur d'apprendre les bases d'un métier au lycée.

9.
Personnellement, je n'approuve ni ne désapprouve les dessins de Xavier Gorce mais je constate que le départ de ce dessinateur du Monde est le résultat, via les réseaux sociaux, d'une cancel culture à la française très inquiétante pour l'avenir de la liberté d'expression.

Patrice Houzeau
Malo, le 22 janvier 2021