EN ECOUTANT L'EPATANTE SINA
EN ECOUTANT L'EPATANTE SINA
1.
« Un jour le duc fut tellement battu par les
oiseaux à cause de son vilain chant & de son
laid plumage qu'il n'a depuis osé se montrer
que la nuit » dit la fable d'Esope & pensant
Duc je songe au politique abusant du pouvoir
Et qui plus jamais ne quitte l'ombre de peur
Que le peuple ne vienne le prendre & pendre.
2.
« Une Perdrix s'affligeait fort d'être battue
par des Coqs ; mais elle se consola, ayant vu
qu'ils se battaient eux-mêmes. » Je songe que
La fable d'Esope dit vrai à voir ce monde des
Puissants si âprement s'entr'égorger que l'on
Peut penser que bientôt les Coqs crèveront de
La démesure de leur puissance sous l’œil rond
Des dernières perdrix des dernières campagnes
3.
Blanquer gérant l'éducation nationale dans
Ses dossiers trouve quelque merveille mais
A la semblance du Coq gratteur de la fable
D'Esope découvrant un diamant & regrettant
Que ce ne fût point un grain d'orge et pis
N'étant point lapidaire (l'humain s'écoute
Volontiers parler) Beuh dit-il qu'en faire
S'qu'il faut à mon génie c'est une Réforme
4.
Défois la cymbale de la batterie à
Locomotive Breath du Jethro Tull à
La face à Gorgone qu'ça fait pensa
Qui siffle siffle & siffle sous la
Frappe épatamment virtuose à Sina.
5.
Les gens sont des talents qui meurent
Me dis-je parfois quand j'entends mes
Elèves parler parfois si juste que je
Me dis quel mauvais sort les condamne
A devenir mères au foyer pis hommes à
Tout faire cependant que tant de bien
Nés se comportent comme des sagouins.
6.
Il faut battre le rock quand il est chaud
Ainsi font batteurs & batteuses & même si
J'apprécie les hennissements que poussent
Les guitares ce sont éclairs & éclats des
Cymbales ce sont fontaines batteries & ce
Rythmique tonnerre qui me foudroie l'ouïe
7.
Le monde est plein d'bras
Qui sont pleins de choses
Qui montent et descendent
Portent et transportent &
Plein de jambes qu'il est
Le monde de jambes que ça
Court d'partout dans tous
Les sens de jambes que ça
Fuit partout et revient &
S'ferme & s'ouvre & plein
De corps qui naissent pis
De corps qui souffrent et
De corps qui partent vers
Où tout se désassemble il
A dit le poète & le monde
Est plein de choses qu'il
Faut faire que parfois je
Me dis les humains i sont
Les ouvriers des dieux et
I bossent & i bossent les
Humains pour le compte du
Dieu marchand de planètes
Le monde c'est du travail
Plein de bouches aussi le
Monde pleines de mots pis
De chansons & de discours
D'ordres de contre-ordres
De répliques & de slogans
De drames & de la comédie
De vérités & de mensonges
Serments promesses adieux
Plein de bouches le monde
Qui embrassent & traitent
D'tous les noms d'oiseaux
A peu près tout le monde.
8.
Je ne suis point tombé d'la dernière
Pluie je ne suis point tombé du baba
Du bambou de l'aboli bibelot du baba
Au rhum je dis cela n'sachant pas si
On peut tomber d'un baba au rhum que
Vous en conclurez que chuis d'là-bas
Où l'on invente des expressions très
Idiotes genre je ne suis point tombé
D'un saxophone d'une Saxonne ni d'un
klaxon ni du mellotron & ni du tronc
D'église et mieux vaut chien mouillé
Qu'être à sec & qu'on s'en met plein
Plein plein plein plein l'citrouille
J'aime bien répéter des mots ça fait
Batterie plein plein oh l'citrouille
Qu'ça tombe bien que j'suis en train
D'écouter Sina battre épatamment sur
L'épatant Blinded by the Light plein
Plein donc plein plein & encor plein
Plein plein plein plein l'citrouille
& l'citron d'l'ahurie formule qu'par
Tomber de la dernière pluie on finit
Cause qu'on a chopé un virus passant
Par là & nous v'là tout mourant mort
Enterré dans sa dernière page & dire
Qu'on sera même plus là pour la lire
Patrice Houzeau
Malo, le 20 février 2021