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7 mars 2021

CHRONIQUE DU 7 MARS 2021

CHRONIQUE DU 7 MARS 2021

 

1.

Des images de la famine en cours au Yémen sur Twitter. Cette réalité du monde en pleine face, je pense qu'il serait bon de la mettre sous les yeux de tous ceux qui s'imaginent que la rareté naturelle des ressources appartient au passé et qui refusent de voir que le monde est un état de guerre permanent (dont la France tire d'ailleurs de juteux bénéfices).

Je ne sais pas pourquoi je pense soudain à ces deux intellectuels, maintenant décédés, qu'on entendait souvent sur les médias faire preuve d'un optimisme moralisateur et souvent assez pédant qui me hérissait le poil.

 

2.

On me fait remarquer que la droite est aussi donneuse de leçons de morale que la gauche. Certes, mais franchement on n'y croit pas (qui croit une minute en l'honnêteté intellectuelle d'un Sarkozy ?) tandis que la bonne conscience universaliste de gauche est souvent pitoyable par son hypocrisie.

 

3.

Macron (est-il de gauche ? de droite?) est lui aussi un grand donneur de leçons de morale. Sommes-nous si dupes ? (cf les mensonges sur les masques au début de la crise du covid). Et ne jamais oublier que la France est un très grand marchand d'armes (ce qui suppose bien des complaisances, et cela quel que soit le gouvernement).

 

4.

Il faut arrêter d'être hypocrite ! Bien qu'attaché au service public de l'éducation, j'ai bien conscience qu'en France, il y a des endroits en France où il vaut mieux inscrire ses enfants dans le privé plutôt que dans le public. Et bien sûr, je me demande quelle est la position de LFI. Je la soupçonne de vouloir intégrer, plus ou moins progressivement, le secteur privé de l'éducation dans le secteur public. Ce qui tuerait à terme l'école privée. Ai-je tort ?

 

5.

En France, l'opinion publique feint de croire en la vertu de sa classe politique et les politiques font semblant de croire que les électeurs leur font confiance. C'est ainsi que la démocratie ne fonctionne déjà pas si mal.

J'ajoute que c'est encore le meilleur moyen d'avoir une démocratie sinon réelle, du moins acceptable et je me méfie d'un système dans lequel le gouvernement se croirait réellement légitime (et donc légitimé dans ses mensonges pieux), genre VIème république à la Mélenchon...

 

6.

Il est, me semble-t-il, assez sain que la légitimité d'un gouvernement ne soit que purement formelle (électorale, et donc fluctuante), et que de pure forme soient aussi les procès en illégitimité que lui font les oppositions (en cela, LFI et RN sont parfaitement dans leur rôle). Qu'un gouvernement se croit légitime en ce qu'il représenterait un dieu, le Peuple, la Raison, ou la Science, et tous les excès seraient à craindre : comment celui qui prétend placer l'ensemble de son action dans une transcendance exclusive pourrait-il admettre qu'on s'opposât à lui ?

 

7.

Je pense que certains sociologues utilisent l'intersectionnalité à bon escient et décrivent effectivement des mécanismes structurels discriminants, mais je crains aussi que certaines conclusions en soient trop vite tirées et récupérées par des activistes tant de l'extrême-gauche que de l'islamisme. C'est cela l'islamo-gauchisme..

 

8.

Le 6 mars 2021, UnefGrenoble trouva bon de relayer des affichages et tags diffamatoires dirigés contre deux enseignants de l'Institut d'Etudes Politiques de Grenoble. J'ai pensé que ces manières de faire étaient sans doute l’œuvre de quelques zozos probablement incapables d'argumenter dans une tribune correctement rédigée. Je songeai alors que si ces étudiants délateurs étaient réellement inscrits dans cette « grande école », c'est que, peut-être, par leur action, Richard Descoings et Olivier Duhamel en avaient singulièrement fait baisser le niveau.

La massification de l'enseignement supérieur a entraîné (c'était à prévoir) une baisse de niveau des étudiants et sans doute une baisse de niveau des enseignants (lesquels n'étaient pas tous des flèches, loin s'en faut, quand je faisais moi-même mes études il y quarante ans).

Cette baisse de niveau des étudiants, comme celle des enseignants, aboutit à des situations désastreuses à Sciences Po, et n'annonce rien de bon pour le rayonnement culturel de la France des prochaines années (trissotinisme savant, pédagogisme furieux, intersectionnalité débridée, islamo-gauchisme etc...)

De plus, je crains que ce qui s'est passé ces derniers jours à Sciences Po Grenoble (tags orduriers et diffamatoires à l'IEP) ne soit suivi, d'ici quelques semaines, par le même genre d’imbécillités dans certaines universités.

Le gouvernement, je pense, ne perd sans doute pas de vue qu'une fois la crise sanitaire passée, les problèmes d'avant la crise resurgiront (crise sociale, crise de l'éducation nationale, crise de la mondialisation, crise écologique,...) et peut-être de façon plus aiguë.

En tout état de cause, si le président Macron et le gouvernement Castex n'arrivent pas à endiguer les troubles dans la dernière année du quinquennat, le résultat des présidentielles2022 risque bien d'être très serré entre Macron (sera-t-il candidat?) et Marine Le Pen.

Je n'ose imaginer qu'Emmanuel Macron ne soit pas candidat : ce serait un terrible désaveu... Pire, ce serait une fuite devant sa propre responsabilité dans les troubles qui agitent le pays. Je pense que Macron est en partie responsable, mais je pense aussi qu'il a les moyens intellectuels et politiques d'y remédier.

 

9.

Une partie de l'extrême-gauche peine sans doute à admettre (et cela pousse les plus remuants à l'action stupide ; cf les tags orduriers et diffamatoires à l'IEP de Grenoble), que malgré tous les efforts de LFI, les élections présidentielles se joueront entre droite classique (LREM + LR) et extrême-droite (RN).

 

10.

En guise de justification des tags diffamatoires de l'IEP de Grenoble, certains avancent que des étudiants auraient été interdits de cours par l'un des enseignants soi-disant « islamophobes ». Si cela est vrai, il serait intéressant de savoir les motifs de ces exclusions. D'autre part, il me semble qu'en de tels cas de privation de cours que des recours administratifs sont possibles (courrier à la direction de l'établissement, intervention des syndicats, d'un avocat etc...)

On dit aussi que l'un des professeurs incriminés de Sciences Po Grenoble pouvait être assez provocateur dans ses propos. Certes, j'entends bien mais cela ne justifie certainement pas les tags diffamatoires et les attaques publiques ad personam. Il est que dans l'enseignement supérieur, certains enseignants sont souvent de parti pris, voire même provocateurs. Ce n'est pas une surprise. Ou alors, on fait dans le politiquement correct, non ?.

Patrice Houzeau
Malo, le 7 mars 2021.

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