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23 septembre 2021

TOUJOURS UN CHIEN DANS LA RUE TOUJOURS

TOUJOURS UN CHIEN DANS LA RUE TOUJOURS

1.
Dans son « Voyage au bout de la nuit » à Céline, Bardamu parlant de l'empathie de Molly : « Pour la première fois un être humain s''intéressait à moi, du dedans si j'ose dire, à mon égoïsme, se mettait à ma place à moi et pas seulement me jugeait de la sienne ».

2.
A force de lire, relire son sonnet des « Voyelles » au Rimbaud, je finis par y voir des sens qui y furent, y furent-ils pas, j'en sais rien. Peu importe ici le cinoche sémantique, l'énigme cause fantaisie et le « U, cycles, vibrements divins des mers virides » n'a pas fini d'onduler.

3.
Aujourd'hui, c'est la grève dans l'éducation nationale : c'est qu'on n'y comprend plus grand chose à la réforme à Blanquer : empilement de gadgets chronophages et prétentieux, agitation dont le covid a largement prouvé l'inanité ; et maintenant on fait quoi ?

Paraît que Blanquer prévoit qu'il ne sera plus ministre après 2022. J'ai lu quelque part qu'il envisagerait d'être député. Macron pourrait être réélu, mais pas sûr que des ministres façon Blanquer menteur soient assez populaires pour être recyclés dans l'hémicycle.

4.
L'amusant de cette réplique de Porprenaz se croyant mourir est, à quelques syllabes de distance, dans l'emploi des mots « harpes » et « orteil » : « J'entends des harpes. Le Tout-Puissant écarte ses orteils. » (Ghelderode, « La Balade du Grand Macabre »)

5.
Vivre, c'est participer à l'être humain. Clément Rosset le dit très bien qui parle d'une « très faible et très éphémère participation à l'être ». C'est que nous ne durons guère ; « notre qualité ontologique est désastreuse », à bien des égards.

6.
L'un de mes morceaux préférés du moment est « So may we start » des Sparks (musiqué du film « Annette »). Une mélodie entraînante comme ils savent en fignoler. May we start, may we, may we now start ? qu'ils font les chœurs, un de leurs grands savoir-faire.

7.
« Pour un seul signe déchiffré par hasard, combien pouvait-il y avoir de signes non remarqués, fondus dans l'ordre naturel des choses ? » (Gombrowicz, « Cosmos » [Le narrateur]) Choisissons-nous ce que nous déchiffrons ? L'inventons-nous ?

8.
J'entends l’ironique « Happy House » de Siouxsie and the Banshees, pièce dans laquelle la musique un brin acide et le ton d'la chanteuse façon puisque je vous le dis, le dis le dis le dis démentent des paroles qui, distraitement, pourraient paraître joyeuses :

« We've come to screaaaaaam
In the happy house
We're in a dreaaaaaam
In the happy house
We're all quite sane, ane, ane.
(Siouxsie and the Banshees, « Happy House »)

9.
J'aime les morceaux pop/rock courts et incisifs, les courts poèmes, les fragments, les épars, j'en aime l'escrime, la lame, le couteau bref, et m'ennuie facilement au trop long, trop lourd, pesant comme un politique ou un pensum de lycée.

10.
De même qu'il y a toujours un rhinocéros dans le couloir (défois c'est même une vache), il n'est pas vrai qu'il n'y a pas un chien dans la rue. Il y a toujours un chien dans la rue. Parfois, il se met à gronder, bondit et invisible saute à la gorge du politique imprudent.

11.
Dans le « Série-or été 2020 » de Fluide Glacial (le magazine à faire s'gondoler les pierres tombales) et « Cosmik Roger fait sa valise », ce n'importe quoi qui m'amuse : « Au secours, le commandant vient d'avoir une crise cardiaque de la jambe et il est train d'être complètement mort !!. » panique une hôtesse extra-terrestre de « Cocotiers Spacelines » dans la bédé à Julien et MO/CDM.

Patrice Houzeau
Malo, le 23 septembre 2021.


 

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