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BREFS ET AUTRES
6 octobre 2021

PAR L'ABSURDE L'ABSURDE STUPIDE

PAR L'ABSURDE L'ABSURDE STUPIDE

1.
Ce matin, 4 octobre 2021, sur France Inter :

- les tourments libidineux du vieux Mitterrand
- les casseroles de Bernard Tapie
- les bricolages financiers de Tony Blair et d'autres (dont DSK paraît) #PandoraPapers

Demain, la grève.

2.
« A Java, un Hollandais disait à un autochtone que chez lui, à une certaine époque, l'eau était si froide et si dure que l'on pouvait marcher dessus. »
(Robert Charroux, « Le Livre du mystérieux inconnu »).

3.
« On continue à croire, dans nos villages, qu'il existe certaines gens, certaines familles qu'il est imprudent d'offenser. »
(Agatha Christie, « La Plume empoisonnée » [Burton])

4.
« … y a-t-il des lois morales, indépendantes de tout établissement humain, de toute convention civile, de toute théorie religieuse ? c'est ce qu'on ne peut admettre sans preuve. »
(Schopenhauer, « Le Fondement de la morale »)

5.
« Amoureuse de la campagne,
            Semant partout,
Comme une mousse de champagne
            Ton rire fou »
(Rimbaud, « Les réparties de Nina »)

C'est le rire de la petite amie, j'imagine aussi la hantise d'un rire fou sans personne de visible qui saisirait d'effroi le promeneur solitaire en vadrouille dans quelque verte.

6.
« Qu'est- devenu le chapeau que portait Taylor Henry le jour où il a été assassiné ? »
(Dashiell Hammett, « La Clé de verre »)

Ce n'est plus le coup du lapin, c'est le coup du chapeau. Sans rire, cette phrase est tirée d'une fiction et je me demande si, sans que j'en sache rien, quelque part quelqu'un se pose la même question dans la réalité d'une affaire.

7.
« Le moineau et la grenouille, la grenouille et le moineau, n'y avait-il pas quelque chose derrière ? Cela n'avait-il pas un sens ? »
(Gombrowicz, « Cosmos » [le narrateur])

A la lecture du « Cosmos » de Gombrowicz, je me dis que l'absurde, qui pourrait parfois passer pour cocasse, finit toujours par produire du drame. C'est du sentiment que l'on ne comprend rien à rien que gonfle cette colère qui, finissant par éclater, étrangle.

Autant chercher un sens derrière une figure de style, laquelle renvoie à une autre figure de style, laquelle renvoie à une autre figure de style, et ainsi de suite des figures de style dans l'infini rhétorique.

8.
Me souviens d'une bédé dans laquelle une caricature de sémiologue démontrait, avec force jargon universitaire, qu'un sketch des Monty Python était absurdement sans intérêt, sans voir l'essentiel , que ce sketch dénonçait par l'absurde l'absurde stupide.

Dans le même état d'esprit, je me souviens des efforts pitoyables d'un niais quelconque des universités tentant d’expliquer l'intérêt philosophique de je ne sais plus quelle série américaine alors en vogue, sans voir là non plus l'essentiel : l'aporie annoncée du scénario.

Je me dis alors que les scénaristes de la série soit ne savaient plus, au bout de quelques épisodes assez surprenants, comment exploiter une bonne idée de départ (la série du reste finit en eau de boudin), soit qu'ils se moquaient intelligemment du monde.

9.
« Le jardiner toucha son chapeau et s'en alla. »
(Agatha Christie, « Les Sept cadrans »)

Le jardinier toucha son chapeau, s'en alla
Dehors un froid d'canard ah la la gla-gla-gla.

10.
« Et ce fut avec soulagement qu'il se tourna vers la femme du vicaire qui désirait acheter une théière. »
(Agatha Christie, « Les Sept Cadrans »)

Je me demande si c'est la même théière qui dans le « Cosmos » de Gombrowicz se révèle l'élément déclencheur d'une crise d'absurdité qui aboutit à un drame aussi banal que bestial.

11.
« - Et la femme mystérieuse ? N'était-ce pas sa chambre qui était visée ? »
(Lilian Jackson Braun, « Le Chat qui disait Cheese »)

Dès qu'il est question d'une « femme mystérieuse », la fiction intrigue, aimante, incite. Je me dis que je devrais le relire, ce roman que je n'ai jamais vraiment lu et que je n'ai pas non plus pas lu.

C'est une « femme mystérieuse », Else Andersen, qui me replonge assez régulièrement dans « La Nuit du carrefour », de Georges Simenon.

12.
Sur la couverture de l'édition 10/18 de 1996 du roman « Le Chat qui disait Cheese », de Lilian Jackson Braun, deux têtes de matou (dessin de Louis Wain) vous font les yeux doux et le sourire engageant. Sympathique et aussi glaçant que tout lorsqu'on déprime sec.

13.
Dans « Le Pendule de Foucault », de Umberto Eco, le personnage de Belbo donne le sens de l’expression piémontaise « gavte la nata », « ôte ton bouchon », ce bouchon dans le postérieur qu'il faut s'enlever si l'on veut cesser d'être « enflé de soi-même ».

14.
Dans le recueil d'histoires courtes du Spirit de Will Eisner titré « Le Parfum de la Dame en rouge », ma préférée est « Saree » cause s't'apprentie meurtrière maigrichonne me fait rire avec sa théâtralité adolescente et ses emphatiques envolées.

« J'ai plongé l'acier en son sein... et sa terrible agonie a commencé », qu'elle balance l'assez planche à pain quand même Saree en robe noir fatal de graine de vamp ou de tragédienne du lycée.

Patrice Houzeau
Malo, le 6 octobre 2021.

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