Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
BREFS ET AUTRES
16 janvier 2022

J'ENTENDS DANS LES LOINTAINS S'DEFILER UNE FANFARE

J'ENTENDS DANS LES LOINTAINS S'DEFILER UNE FANFARE

1.
J'ouvre mon Apollinaire et je lis :
«Et toi que les fenêtres observent»
car les fenêtres ont des yeux ou ce
sont plutôt les yeux qui en ont des
fenêtres et même qu'on dit carreaux
des fois pour dire les yeux mais le
vers n'est pas fini et «la honte te
retient » qu'il a écrit ensuite que
donc le narrateur promenant il a un
genre de honte qui le retient cause
y a des yeux dans les fenêtres tout
le monde sait que les fenêtres tout
plein d’yeux qu'elles sont oui tout
plein mais ils sont pas toujours là
à vous guetter défois les yeux dans
l'air qu'ils restent suspendus dans
les rideaux pendant qu'leur spectre
fait autre chose zallez me dire que
faire autre chose sans yeux ça doit
pas être facile qu'c'est bien là où
il se cache niche le coucou Mystère
puis zallez me dire dis qu'des yeux
sans visage quoi qu'ça peut y piger
du réel qui s'agite gigue et gigote
sous les yeux quoi qu'ça peut piger
hein des yeux sans visage donc sans
cerveau ni Blanquer ni rien pour le
déchiffrer le réel l'énigmatique et
c'est pour ça que le coucou Mystère
bin il persiste il persiste & signe

2.
Plus loin ce vers parmi d'autres
le poète y évoque le Christ dans
ces vers « la flamboyante gloire
du Christ » qu'il écrit le poète
« la torche aux cheveux roux que
n'éteint pas le vent » qu'il dit
& «c'est l'arbre toujours touffu
de toutes les prières» qu'il dit
Apollinaire se souvenant puis en
tirant des images & puisant dans
le passé qui est ce qui nous fut
ne sera plus jamais jamais plus.

3.
Dans le célèbre Zone le premier
poème du recueil Alcools je lis
aussi ces vers i m'épatent fort
« Aujourd'hui tu marches dans Paris les
femmes sont ensanglantées
C'était et je voudrais ne pas m'en souvenir
c'était au déclin de la beauté »
je ne sais pas trop ce que sont
ces «femmes ensanglantées» sais
pas trop ce qu'il veut exprimer
le poète d'ailleurs peu importe
ce qu'il veut exprimer le poète
avec ses «femmes ensanglantées»
car l'effet visuel est vivace &
en met plein l’œil que dans les
rues qui traînent nos cervelles
on les imagine bien corps têtes
à grands traits de pinceau vous
voyez l'masque façon Picasso un
genre de choses de derrière les
choses qu'il n'est pas question
de Beau ici mais de ce Vrai qui
hante le réel et que parfois le
poète manifeste, médium attrapé
par le songe J'entends dans les
lointains s'défiler une fanfare

Patrice Houzeau
Malo, le 16 janvier 2022.

Publicité
Publicité
Commentaires
BREFS ET AUTRES
  • Blogs de brefs, ça cause humeur du jour, ironie et politique, littérature parfois, un peu de tout en fait en tirant la langue aux grands pompeux et à leurs mots trombones, et puis zut alors!
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Archives
Publicité