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BREFS ET AUTRES
30 mai 2022

ARSENE ET AUTRES ILLUSTRES

ARSENE ET AUTRES ILLUSTRES

1.

« Arsène Lupin acheta un croissant dans une boulangerie qui venait d'ouvrir et d'où s’exhalait un voluptueux parfum de pâte au beurre. »

(Frédéric Lenormand, « Le retour d'Arsène Lupin »)

J'aime bien ce genre de phrases que j'appellerais volontiers « phrases miam-miam » ou « phrases gourmandes ». A foison bien grasses et riches, goulafres, dans Maupassant, dans les fantastiques de Jean Ray...

Dans la suite du texte de Frédéric Lenormand, Arsène Lupin « regagna son agence, où une personne inanimée gisait dans la salle d'attente. » Sur le même ton dis donc qu'il avale un croissant, le Lupin, et qu'il encaisse une inanimée. La vie ordinaire des aventures quoi.

L'effet d'étrangeté aurait été cocasse si l'on avait eu : « Arsène Lupin acheta un croissant dans une boucherie qui venait d'ouvrir et d'où s’exhalait un voluptueux parfum de pâte au beurre. » Mais l'éditeur, je pense, aurait tiqué.

2.

La couverture du volume « Le Retour d'Arsène Lupin » en édition de poche est signée Raphaëlle Faguer : le titre est en blanc, le nom de l'auteur (Frédéric Lenormand) en jaune, de même que le célèbre logo des « Editions du Masque » : un masque (de type « loup ») dont l’œil droit est traversé d'une plume.

Une ombre en couvre le bas qui s'étire vers la droite évoquant une cape. L'échancrure du col est en blanc, et le papillon noir. Blanche aussi la pochette et blanc le cercle du monocle. Le chapeau est haut de forme et pointu le nez d'Arsène. Je pense au renard.

Le fond répète le motif d'une plume de paon stylisée, possible éventail. L'ombre d'Arsène Lupin glisse, croisant la robe noire, qui se confond ainsi avec la cape du gentleman cambrioleur, d'une danseuse à longue chevelure noire traversée de chaînettes de perles blanches. Comme j'ai lu le roman, il est possible que cette demoiselle aux yeux clos et lèvres rouges soit une représentation de Mata-Hari.

3.

Publiée en 1971, l'édition dans la collection « Spirale », dont le logo était une spirale jaune sur fond rouge, du « Colomba » de Prosper Mérimée se caractérise par une couverture illustrée par Gilles Valdès : une jeune femme, une jeune fille, en lavis noir, debout, bras croisés. Un foulard noir lui couvre le visage dont la bouche est close et le regard fier de celle qui se demanderait ce que lui veut, et de quoi se mêle, ce Prosper Mérimée qui se pique d'écriture.

4.

Dans « L'Immanquable » n°136 (mai 2022), la deuxième partie de la prépublication de l'album « Les Yeux perdus » par Agrimbau & Tumburus. Ambiance gothico-horrifique à souhait. Poupées sans yeux, sans yeux cadavres pis conservés et mis en scène, beaucoup d'bocaux pleins d’yeux.

5.

Dans les films d'horreur il arrive qu'on croise des morts-vivants sans yeux cependant que sur d'autres scènes, une paire d’yeux sans visage s'ouvre dans la nuit.

6.

Je tourne quelques pages et voilà qu'au bas d'une planche du « Jesse James » de Dobs, Regnault & Ameur, une main tend la carte de la Pinkerton's National Detective Agency qui représente un œil ouvert et en-dessous, leur devise, aux privés : « We never sleep. »

Patrice Houzeau

Malo, le 30 mai 2022.

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