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BREFS ET AUTRES
18 septembre 2022

UN CONTREVERS SUIVI DE 5 NOTES SUR LE QUAI DES ORFEVRES DE STEEMAN

UN CONTREVERS SUIVI DE 5 NOTES SUR LE QUAI DES ORFEVRES DE STEEMAN

1.

« Les visiteurs apparaissaient soudain derrière la porte vitrée, comme pourvus d'échasses ou comme tombés du ciel, et il n'y avait plus qu'à les faire entrer en grimaçant un sourire, quelque importune que fût parfois leur venue. »

(Stanislas-André Steeman, « Quai des Orfèvres »)

Les Visiteurs du soir, c'est un film ça non ? Aussi une série avec des extra-terrestres, des « Visiteurs », qui enquiquinent cosmiquement un certain David Vincent, ça non ? Les Visiteurs, c'est pas le film avec Jean Reno et Christian Clavier dans les rôles de Geoffroy de Montmirail et de Jacquouille la fripouille, venus du féodal par les couloirs du temps et semant la pagaille dans notre modernité bidulaire ? Ils

Apparaissaient donc les Visiteurs, moi je ne les ai jamais vus.

Soudain ils sont là m'a-t-on dit, ombres

Derrière la porte, dans un temps suspendu et un noir de panne ;

La porte alors s'ouvre, sans que personne l'ait touchée, la

Porte s'ouvre lentement, mais vous, vous êtes tétanisé, les yeux fixés vers l'inconnu qui s'avance... Si c'est une porte

Vitrée, vous les voyez, les silhouettes étranges, sinon

Comme vous ne pouvez pas voir à travers la porte, alors vous ne les voyez pas, les Zôtres

Pourvus d'une tête à jouer dans une publicité pour adolescents que le kitsch alien épate (ah tiens, j'ai mangé des pâtes aux champignons ce soir), si vert latex et si longilignement hauts qu'vous les diriez

D'échasses montés, grandes tiges,

Ou tout droit

Tombés dans leur soucoupe volante à faire des témoignages époustouflants dans les lucarnes (avec pilote d'avion émérite, gendarme à qui on ne la fait pas, Madame Sainfoin, la bouchère de Vigorgne-en-Pâtis, et l'inéluctable ufologue à tête carrée), tombés donc

Du grand là-haut du

Ciel où les étoiles se frisent les moustaches parce qu'elles sont coquettes.

2.

Robot. « une manière de robot au mécanisme secret » : c'est ainsi que le peintre Klein dépeint le collectionneur Judas Weyl dans « Quai des Orfèvres », de Stanislas-André Steeman, au moment où Klein désire racheter une de ses toiles et que Weyl attend quelques instants avant de décliner l'offre.

3.

Le temps et l'effort. Il n'est pas indifférent que, dans « Quai des Orfèvres », de Stanislas-André Steeman, ce soit le commissaire chargé d'élucider la mort violente de Judas Weyl, qui soit celui qui « connaisse la valeur du temps et de l'effort » et que cela soit exprimé par des « pas mesurés », « les pas lourds, puissants », ébranlant l'escalier, pesant sur le réel, les pas « d'un homme que rien ne presse ». Le commissaire Maria est le représentant de l'Ordre. Il a le temps et la justice pour lui.

4.

Monstrueux. Le fait que, dans « Quai des Orfèvres », de Stanislas-André Steeman, le peintre Noël Martin, pour complaire à Belle, accepte une invitation à une soirée, alors que son confrère, le peintre Klein, se trouve « en cellule, en cellule par sa faute » à lui, Noël Martin, persuadé d'avoir tué Judas Weyl et laissant donc accuser un innocent à sa place.

5.

« Princesses mortes ». C'est à des « princesses mortes » que le peintre Noël Martin, assez mélancoliquement, compare les robes du soir que, alors qu'ils étaient fiancés, Belle lui montrait, lui en promettant l’exclusivité.

6.

Vertu et fidélité. « Tugend ist wenn keiner kommt ; Treue, wenn kein zweiter kommt. » proverbe viennois (selon Stanislas-André Steeman qui, à propos des relations entre Noël et Belle, le cite dans « Quai des Orfèvres ».

Traduction donnée par Steeman : « La vertu, c'est quand nul ne vient ; la fidélité, c'est quand il n'en vient pas un second. »

Patrice Houzeau

Malo, le 18 septembre 2022.

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