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26 décembre 2022

DU COUP LES TAUREAUX FURIEUX

DU COUP LES TAUREAUX FURIEUX

Notes et amusettes sur quelques pages du roman « Les Cavaliers de la pyramide », de Serge Brussolo (Le Livre de Poche, 2004, pp 283-291).

« Quant aux autres, les taureaux les mettront en pièces chaque fois que le frisson du sable animera ton tombeau. »
(Serge Brussolo, « les Cavaliers de la pyramide », le Livre de Poche, p.290 [Tanita citant les hiéroglyphes qu'elle déchiffre).

1.
Je ne sais pas qui est Junia, je prends le livre en cours de page. Ça sonne latin. La poussière d'or tue. L'or aussi tue. L'idéologie, derrière laquelle se planquent les appétits d'or et de pouvoir, tue.

2.
Ce 26 décembre 2022, entendu sur France Culture je ne sais qui parler de la nécessité de veiller au contenu idéologique des ouvrages pour la jeunesse. Cette bonne âme, effrayée de ce que certains lecteurs des ouvrages pour la jeunesse d'il y a vingt ans votent maintenant pour l’extrême-droite, ne se rend même pas compte que sa nécessité idéologico-éthique est l'alibi rêvé des censeurs de tout bord.

3.
La poussière d'or asphyxie et aveugle et comme « rien ne peut dissoudre l'or »... Serge Brussolo dans « Les cavaliers de la pyramide » raconte que les « empereurs d'Asie » condamnaient les « hauts dignitaires » qui les avaient trahis en leur faisant aspirer des « feuilles d'or, très minces », lesquelles, se collant aux bronches, les asphyxiaient.

4.
Junia se dit « qu'utiliser le trésor pour [les] tuer » est aussi habile qu'ironique. Vengeance de la momie. Statues d'or, « idoles barbares ». Des « dépouilles » utilisées comme « bombes fulminantes ». Junia regrette de n'avoir pas la maîtrise de soi des « prêtres ».

5.
Junia s'en sort. Junia est-elle une « ogresse » ? Junia cherche à débusquer le piège. La modernité et la bonne parole du « vivre ensemble » masquent les pièges que nous tend l'infini là, toutes ces consciences là, le monde là, les autres là.

6.
Des sarcophages à tête de « taureau furieux ». Ça sent la « malice ». Pourquoi douze ? Donc, Junia cherche « la dépouille de la magicienne » ? On ne serait pas surpris de voir débouler Rick O' Connell et Evelyn Carnahan du film « La Momie » (Stephen Sommers, 1999).

7.
Des sarcophages « à roues » : je ne sais pas si cela existe. Evidemment, ce serait plus pratique pour déplacer leur éternité. Analogie : sarcophages- « fauves assoupis »- « crocodiles » aux aguets- boîtes à coucous toxiques. Junia, les miroirs et le labyrinthe. Multiplication des illusions. Ce qu'on nous fait miroiter qu'on rame. J'aime bien la littérature de genre ; elle me distrait de la littérature sérieuse qui souvent m'agace.

8.
Le tout n'est pas de savoir qu'il y a un piège, c'est de savoir comment il fonctionne. La malice, c'est que ceux qui démontent les pièges sont eux-mêmes des poseurs de pièges. Je me méfie donc des sociologues.

9.
« Ça ne ressemble à rien de connu. » La littérature attrape l'inconnu dans ses syllabes. « L'adolescente » (Tanita) se propose de « déchiffrer ». Comme elle est aveugle, elle tâte et palpe. « Le nombre et l'unité », « la pluralité et l'anonymat », « le frisson du sable », je suis d'accord avec Junia : « Quel prétentieux charabia ! ».

10.
Junia et Tanita (une géante et une adolescente aveugle) face à une « armée de sarcophages ». Fragilité de la pyramide mouvante. Le sphinx incompris et baudelairien avait bien raison de haïr le « mouvement qui déplace les lignes ». Du coup, les taureaux furieux...

Patrice Houzeau
Malo, le 26 décembre 2022.

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