Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
BREFS ET AUTRES
28 décembre 2022

SCENE DE COMBAT DE RUE AVEC FANTÔMES

SCENE DE COMBAT DE RUE AVEC FANTÔMES

Notes sur les chapitres 7 et 8 du manga « Red garden », de Kirihito Ayamura, d'après la série animée du studio Gonzo (volume 2, éditions 12bis, 2008) .

«  - Alors, il y a d'autres combattantes que nous... »
(Kirihito Ayamura, « Red garden » 2, chapitre 8 [Kate])

1.
Kirihito Ayamura. « Red garden 2 ». « Introduction ». New-York avec un nom de président. La perte des souvenirs de la nuit précédente. Pourquoi « la nuit précédente » ? Je ne sais pas ; je n'ai pas lu le tome 1. Une morte. Et elles aussi, les quatre filles de l'école, « mortes » qu'on leur dit qu'elles sont (quelle annonce !).

2.
Il y a un tueur, une mystérieuse, un « journal intime commun », une fêtarde, une rebelle, une « timide et réservée », une parfaite "élève parfaite", il n'y a pas d'électronicienne en Allemagne, pas de perroquet moqueur, pas de petite fille effrontée qui tanne tout le monde pour prendre le métro alors qu'il est en grève, pas de marin en noir et blanc qui cherche des trésors et qui trouve des âmes. On ne met pas tous ses fantômes dans la même fiction.

Tous ces fantômes là, ça me rappelle la chanson de Tegan and Sara : « Walking with a Ghost » (2004), basée sur une suite de répétitions qui contredisent l'affirmation : « You're out of my mind, out of my mind » puisque justement, alors qu'elle « marchai[t] avec un fantôme » (« I was walking with a ghost ») et qu'elle l'a évincé (« I said : « Please, please, don't insist ») elle ne cesse pourtant de répéter qu'il est « hors de son esprit », comme si cet « hors de son esprit » l'avait coincé dans la boucle d'une synchronie. De quoi parle cette chanson ? De l'amour qui persiste, des séquelles d'un viol, de quelqu'un qui a eu trop d'influence, d'une image de soi dont on ne veut plus, d'une présence invisible ?

3.
Elle ne croira jamais qu'elle a été assassinée. Une autre doit y aller. Elle reviendra « avant la fermeture ». Une autre crie qu'elle n'ira pas. On dirait un chien vampire qui s'avance dans la perspective. Le ciel sombre, on dirait un filet. Est-ce le vent ? Est-ce cette multitude de papillons blancs ?

4.
Une croit qu'elle est « fichue ». Une autre part. Quelqu'un observe la scène (il a des jumelles). La petite morte, elle a un nom de rose, file le long d'une paroi. L'être bondit (ce qui est ontologiquement intéressant). Une fille aux yeux voilés.

5.
Dans la rue, un groupe de filles combattantes. Un zombie volant ? Le zombie se lance sur la fuyante. « Red garden » est un manga du genre « thriller surnaturel » (je lis ça sur Wikipédia) ; il comporte des scènes relativement violentes. Efficace dynamique des traits, une spécificité de bon nombre de mangas. Et soudain, cendres : une multitude de petits points dessine les contours de ce qui disparaît.

6.
Autre lieu. Absence du classique : « Pendant ce temps-là... » des bandes dessinées européennes. Un docteur, un jeune homme inquiet. Doit-elle se « transformer en monstre » ?

7.
« Les morts deviennent cendres » : « Ashes to ashes, dust to dust ». C'est le lot commun à nous autres, « d'être poussière et de retourner à la poussière » (Genèse 3:19). « S'endurcir », certes... « d'autres combattantes ». En voilà une, cheveux clairs, visage d'angle, costume noir, et de quoi frapper. Accroupie, perspicace, elle reconnaît Kate.

8.
Un fantôme passe dans le ciel. M'évoque une nurse volante. D'ailleurs, elle atterrit. Décidément, j'aime bien les histoires à fantômes moi. Ça doit avoir un rapport avec mon projet existentiel, comme dit l'autre en mangeant une gaufre. La cheffe n'est pas contente. Gifle. Pourrait-elle tuer des mortes ?

9.
Anna porte un masque effrayant. Anna sourit. Anna est contente d'avoir des fleurs. Anna a les yeux fiévreux. Le dessinateur a du talent.

10.
Peut-on oublier la douleur des autres en oubliant la sienne ? Peut-on donner un rendez-vous à un revenant pour lui demander pardon de n'avoir pas « montré de larmes » ? Parfois, la perception est si intense que le réel soudain nous paraît perméable à l'invisible. Rose ouuiiine. Une fille « sait quelque chose ».

Patrice Houzeau
Malo, le 28 décembre 2022.

Publicité
Publicité
Commentaires
BREFS ET AUTRES
  • Blogs de brefs, ça cause humeur du jour, ironie et politique, littérature parfois, un peu de tout en fait en tirant la langue aux grands pompeux et à leurs mots trombones, et puis zut alors!
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Archives
Publicité