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30 janvier 2023

LES HUMAINS ÇA OSE TOUT C'EST MËME A ÇA QU'ON LES RECONNAÎT

LES HUMAINS ÇA OSE TOUT C'EST MËME A ÇA QU'ON LES RECONNAÎT

« L'haleine embrasée du désert dissolvait aux fenêtres les arabesques du gel... »
(Ray Bradbury, « L'Eté de la fusée », cité par Louis Pauwels dans « Le Matin des magiciens ».)

Louis Pauwels dans « Le Matin des Magiciens » écrivant sur Ray Bradbury, « un homme plein de colère et de charité », dit-il. Comparaison avec Bernanos. Un « artiste religieux ». Un lieu commun, la religion de l'art. Il est vrai que certains artistes semblent touchés par la grâce. Rapport à la beauté, laquelle a un rapport avec la fragilité, la mort, la disparition.

De la « première fusée interplanétaire ». Si on y mettait la Zazie de Queneau dedans, elle accomplirait l'un de ses vœux de gamine insolente, devenir astronaute pour aller « faire chier les Martiens ». « L'été de la fusée » : un tue-l'hiver. Pauwels parle de poème à propos de la prose de Bradbury. C'est vrai qu'elle est belle.

Le « progrès des âmes » peut-il être lié au « progrès des choses » ? Selon Pauwels, Bradbury n'y croyait pas. On a cru à leur linéarité, au progrès incessant qui créerait les conditions d'un bonheur matériel et démocratique. Il semble qu'il y ait tragique gourance.

Ni « progrès des âmes » ni « progrès des choses » ne semblent linéaires. Les progrès technologiques sont aussi une source de problèmes, et un crétin bardé de diplômes reste un crétin. On le constate tous les jours en politique, et ça a même l'air d'empirer.
Et quand ce crétin se double d'un salaud, on assiste à un recul des idéaux démocratiques, à une remise en cause des libertés fondamentales, à une promotion du contrôle social, à l'avènement de la machine contre l'humain.

« Un archétype de la pensée humaine : la promesse d'un éternel printemps sur la terre », écrit Louis Pauwels. Les astres ont-ils besoin de l'intelligence humaine ? Et si nous allions imprudemment nous mêler de ce qui ontologiquement ne nous regarde pas ? Les humains, ça ose tout ; c'est même à ça qu'on les reconnaît.

Considérations sur la lutte « éternelle » entre les « puissances du froid » et les « puissances du feu ». Selon Louis Pauwels, Hitler y croyait à cette lutte. J'en sais rien. Ce que je retiens de ce passage sur le lien que, selon Pauwels, le tueur en chef nazi se croyait entre sa moustache et le froid, c'est cette remarque à propos du front de l'Est : « Sous leur capote et dans leurs bottes d'uniforme, les hommes mouraient. La plus légère blessure les condamnait. » (Louis Pauwels, « Le Matin des magiciens », le Livre de Poche, 1967, p.407).

La fin de ce passage est assez lyrique et le propos salutaire. Pauwels rappelle qu'à Stalingrad, je cite : « ce n'est pas le communisme qui triomphe du fascisme, ou plutôt, ce n'est pas uniquement cela. » C'est « notre civilisation humaniste », un « seul monde qui croit au progrès, à la justice, à l'égalité et à la science » qui a « anéanti la grande armée destinée à ouvrir la voie au surhomme. » Le transhumanisme, ce projet d'un homme visant l'éternité que nous prédisent certains, me semble parfois agiter des ombres inquiétantes. L'eurasisme douguinien aussi.

Patrice Houzeau
Malo, le 30 janvier 2023.

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