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BREFS ET AUTRES
21 février 2023

TENTACULES POSSESSION PAYSAGE THEURGIE

TENTACULES POSSESSION PAYSAGE THEURGIE

1.
« Quelqu'un y avait taillé un passage, mais Miss Markland et Cordélia furent obligées de se baisser pour ne pas se prendre les cheveux dans l'enchevêtrement de tentacules épineuses. »
(P.D. James traduit par Lisa Rosenbaum, « La Proie pour l'ombre », Le Livre de poche 628, p.64)

J'imagine la case de bande dessinée : deux jeunes femmes, tombées par science-fiction sur une planète périlleuse, fuient d'hostiles perspicaces et, pénétrant dans un labyrinthe de haies agressives, sont « obligées de se baisser pour ne pas se prendre les cheveux dans l'enchevêtrement de tentacules épineuses ». En tête, le trait nerveux de Jean-Claude Forest et son époustouflante Barbarella.

Note :
Evidemment, les tentacules sont « épineux » car sinon ça voudrait dire que les tentacules portent des robes et se mettent du rouge à lèvres, alors que chacun sait que les tentacules portent la moustache et regardent des matchs en foot en pantalon et sans rouge à lèvres.

2.

« Établir des relations trop intimes avec un autre être humain est stupide. Et quand cet être humain est mort, cela peut être stupide et dangereux. »
(P.D. James, « La Proie pour l'ombre », p.70 [Miss Markland])

Miss Markland est de bon conseil. Se fier aux vivants amène souvent des désillusions, voire de terribles trafalgars. Alors, se fier aux morts, c'est des coups à se retrouver façon possédé à tourner au plafond en bavant.

3.
« Derrière lui, par la fenêtre ouverte, on découvrait un délicieux paysage en miniature. »
(P.D. James, « La Proie pour l'ombre », p.76)

Derrière moi, il y a le mur.
Lui, il ne bouge pas, et je ne pense pas qu'une main puisse en sortir pour m'agripper. J'ai confiance en lui.
Par contre, devant moi, il y a la fenêtre.
La fenêtre et moi, tout en ayant l'air d'être tous deux absorbés par nos activités quotidiennes, la
Fenêtre et moi, nous nous observons.
Ouverte, je me dis qu'elle pourrait bien m'aspirer dans le néant du dehors. Je me méfie.
On ne peut tout de même pas vivre avec une fenêtre continuellement fermée. Je l'ouvre donc avec précaution et suspicion. Lorsqu'elle
Découvrait des paysages charmants de prés, de collines, de vallons verdoyants s'étendant à l'infini, la fenêtre était mon amie ; mais hélas,
Un beau jour, après un long séjour à l’extérieur, le
Délicieux chemin bordé d'une haie de mûres, où sur son vélo, passait parfois, les jambes nues au vent léger, Paulette, ou Colette, ou Jeannette, ou même Ginette, délicieux
Paysage où j'ai passé tant de songes,
En rues, en murs, en devantures, et des voitures, et des voitures qu'il s'était changé, le paysage, avec plein de gens dedans,
Miniature d'un petit enfer qui avait pris possession de l'esprit de ma fenêtre.

4.
« La poésie garderait-elle sa théurgie si les lignes étaient imprimées comme de la prose ou la prose serait-elle aussi fascinante sans le dessin et l'accentuation de la ponctuation ? » (P.D. James, « La Proie pour l'ombre », p.95)

Cette pensée qui vient à Cordélia sous-entend une magie propre à la poésie (la théurgie étant une élévation spirituelle de l'esprit qui l'apparente alors à une puissance, sinon surnaturelle, du moins hors du commun des mortels). Franchement, je sais pas, dis-je à mon sandwich au thon avant de l'avaler.

Patrice Houzeau
Malo, le 21 février 2023.

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