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BREFS ET AUTRES
27 avril 2023

MONIQUE MACRON NE REVIENDRA PLUS AU BAL

MONIQUE MACRON NE REVIENDRA PLUS AU BAL

1.
26 avril 2023, 22 heures 20. France Inter. Après un excellent « Very Good Trips » (de l’excellent Michka Assayas) sur les Smashing Pumpkins, dans l'émission suivante, un outrecuidant à guitare sèche me tape aussitôt sur les nerfs. Encore plus quand il se croit obligé d’expliquer que sa mère était professeure de littérature et de théâtre. Chanson pour belles âmes, pour bobos, pour play-list de France Inter. De la daube quoi. Je vais remettre mon vieux Ian Dury and The Blockheads (« New Boots and Panties »).

2.
26 avril 2023. Où l'on apprend que le gouvernement Borne renonce à présenter, faute de majorité suffisante, son projet de loi sur l'immigration. Se pourrait que la réforme des retraites et l'arrogance de Macron aient achevé le quinquennat. Une seule solution, la dissolution.

L'arrogance du président Macron vient de ce que, réélu par défaut et à la faveur d'un front républicain anti-Le Pen et Mélenchon, le président se croit assez fort pour imposer la loi impopulaire du recul de l'âge de la retraite alors qu'aléas et quelques mensonges de la crise covid n'étant pas digérés, d'autres menaces planent : agressivité de la Russie, crise énergétique, inflation, récession, déclassement. L'enrichissement toujours plus évident d'une minorité et la montée du paupérisme n'arrangent pas non plus l'humeur des Français.

3.
27 avril 2023. J'apprends par la radio que le président Macron a promis que chaque établissement scolaire serait tantôt pourvu d'un enseignant-référent « handicap ». A force de créer tous les trois mois une mission d'enseignant référent pour tout et le reste, les établissements vont finir par ressembler à une shadokerie soviétisante de chefs, sous-chefs, délégués, missionnés, coordinateurs aux charges multiples et à l'efficacité relative.

Cet administratisme m'incline à penser que parfois, le président Macron fait du Mélenchon sans Mélenchon.

La réponse aux problèmes induits par l'école inclusive n'est pas dans « l'enseignant-référent » mais par l'emploi d'accompagnants (AESH) mieux payés et plus nombreux.

Soyons sérieux. Macron ne va pas assez loin. Après l'enseignant-référent « handicap », exigeons l'enseignant-référent « pass culture », l'enseignant-référent « culture », l'enseignant-référent « citoyenneté », l'enseignant-référent « civilité », l'enseignant-référent « sobriété énergétique » (pour éteindre les lumières inutiles), l'enseignant-référent « pelles et râteaux », l'enseignant-référent « tickets de bus », l'enseignant-référent « usage du portable », l'enseignant-référent « spleen, blues et boudin », l'enseignant-référent « laïcité et valeurs républicaines », l'enseignant-référent « boîte à idées », l'enseignant-référent « rumeurs, bruits de couloir, délations et lettres anonymes » et, bien entendu l'enseignant-référent des enseignants-référents, sinon, c'est pas la peine.

4.
« Je me sentis plein de pitié pour la pauvre gosse qui, jeune comme elle l'était et confiante dans sa beauté, devait regagner sa chambre par cet escalier qui invitait au suicide. »
(Vera Caspari traduit par Jacques Papy, « Laura », [le narrateur]).

Jamais assisté à un suicide d'escalier. Je suppose que certains monte-bipèdes, à force de se voir marcher dessus par d'abusifs bavards, bizarres, bourrés balbutiants, brutaux ou bébêtes, ils finissent par avoir des envies de se dérober, de démarcher, de laisser tomber le bestiau.

5.
Défois qu'on se sent comme un couteau qui vient de naître.
- L'animal ?
- Oui, mais armé.
Là-dessus, je m'approuve et je ris (olé!).

6.
Ça ne pleure pas un homme,
Qu'elles me disent mes larmes.
A user, cette approximation lyrique dans une chanson à émouvoir et mouvoir donzelles et donzeaux (sur rythme ad hoc, c'est OK. Et de façon distanciée please, façon Chagrin d'Amour dans « Chacun fait c'qui lui plaît »)

« Prends-tu de l'eau dans ton whisky ? » dit la voix virile (Charlebois?).
Non, j'le prends sec », qu'elle répond la fille dans la chanson de Luc Plamondon interprétée par Diane Dufresne.

- Houzeau, t'es con...
- Bin, c'est que je suis zébu, mais ça c'est quand j'ai trop mu.

7.
Entendu ce matin sur France Culture Raphael Enthoven défendre le président Macron avec tant d'allant dans le style qu'il me semble que j'aurais pu lui adresser cette remarque que Sganarelle fait à Dom Juan : « Vertu de ma vie, comme vous débitez ; il semble que vous ayez appris cela par cœur, et vous parlez tout comme un livre. » (Molière, « Dom Juan », I, 2).

Pour le contenu, on comprend que Enthoven n'approuve pas les casserolades. Avis dont, je pense, le manifestant éborgné, le soignant suspendu sans salaire, l'ouvrier fatigué à qui on annonce qu'il devra charbonner deux ans de plus pour les beaux yeux des actionnaires n'ont que faire.

8.
« Gimme Shelter », des Rolling Stones (sur l'album « Let It Bleed », 1969). Chaque fois que j'écoute ce morceau, je me dis qu'y passe le souffle du génie.

« Ooh, see the fire is sweepin'
Our streets today
Burns like a red coal carpet
Mad bull lost its way

War, children, it's just a shot away
(…)
Rape, murder, it's just a shot away ». 
(Mick Jagger, Keith Richards).

9.
« Les aspirations de l'homme à la liberté doivent être maintenues en pouvoir de se recréer sans cesse ; c'est pourquoi elle doit être conçue non comme état mais comme force vive entraînant une progression continuelle. »
(André Breton, « Arcane 17 »)

C'est ce que dit la Démocratie en allumant sa cigarette et sirotant son whisky. Juste avant qu'un chouan ou quelque barbu la traite de putain. Va-t-elle se suicider ou agonir de casseroles les tympans du pompier pyromane ?

10.
Présidentielles 2027. Vous imaginez ? Marine Le Pen. Demain, les chiens...

11.
Il est maintenant assez clair qu'Emmanuel Macron, en entrant dans le gouvernement Valls de 2014, fut en fait le cheval de Troie du néo-libéralisme. C'est de bonne guerre, les trotskystes, depuis 1981, ne s'étant pas privés d'avancer leurs pions.

Macron est un joueur. Il mise beaucoup et a gagné beaucoup. Croit-on qu'il va perdre ? Il gagne encore. Il continue de jouer, et semble ne pas pouvoir s'arrêter. Et pourtant, il sait que la Banque finit toujours par arrêter les comptes...

12.
Je parie que les Mariani, les Castelnau, les Chauprade et autres pro-Poutine mourront octogénaires dans leur lit, l'affection de leurs proches, la sympathie de leur banquier et assistés par la veulerie d'un prêtre, cependant que chaque jour des civils ukrainiens sont assassinés par la racaille en uniforme de leur idole eurasiate.

Patrice Houzeau
Malo, le 27 avril 2023.

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