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BREFS ET AUTRES
24 octobre 2020

TANDIS QUE VIRTUOSENT LES VIOLONS

TANDIS QUE VIRTUOSENT LES VIOLONS

 

 

  1. Holmes virtuosait du violon - ça lui occupait l'cogitant - tandis que Poirot contemplot un tableau (ah oui c'est beau) : on aime l'art dans le mystère et ma pomme se demande hein le Pharaon fumait-il réellement le cigare ?

  2. J'imagine assez Rimbaud la tête lourde de bière dans quelque troquet enfumé cependant qu'à gros flocons tombe la neige et que la bourrasque gesticule quelques fantoches au loin qu'on dirait vraiment pas les cavaliers de l'apocalypse.

  3. La politique en France, c'est tellement de moins en moins clair qu'on se demande qui c'est-y qu'est vraiment de gauche, qui c'est-y qu'est réellement de droite. En tout cas, ils ont tellement raconté de carabistouilles, gouvernants et partis, qu'à les croire, on n'en a plus trop envie.

  4. Défois, le covid, je me demande s'il est vraiment si invisible rapport à ce que ses sabots i sont de plus en plus gros. Ceci dit, j'suis point complotiste, j'y crois au danger virulent, le problème c'est la compétence de nos compétents et autres experts.

  5. C'est avec soulagement que le chevalier sans tête accueillit la nouvelle du port obligatoire du masque. Enfin, il serait reconnu pour ce qu'il était, le chevalier sans tête mais masquée : la France, quoi.

  6. Ces histoires d'islamo-gauchisme me gavent tellement que j'ai bien envie de mettre tout ce beau monde des grandes idées dans le même sac, et zou ! Pas de compromis, pas de soumission. Ni dieu, ni maître, et vive l'omelette au jambon, nom de Zeus.

  7. M'est avis que même si le covid court comme un furet dans une contrepèterie, un couvre-feu à 19 heures aurait été vue comme une connerie, et je dirai même plus, comme dirait Tondu, comme une macronnerie.

  8. J'ai toujours cru que mes professeurs de mathématiques étaient des sorciers inscrivant des signes cabalistiques au tableau vert, dans le seul but de me perdre dans une autre réalité. Quant à mes professeurs d'anglais, ah tiens, ils ne viennent pas des ailleurs stellaires.

  9. Pendant que le chevalier sans tête détaillait quelques zôtres, Heidegger se demandait Qu'appelle-t-on penser ? pis quelques zozos des alpages réflexifs rêvaient d'un monde sans frontières oùsque tout le monde i pourrot faire n'importe quoi comme les autres hein dis.

  10. Tandis que le chevalier sans tête se disoit qu'on estoit point sorti des sables, le ministre décréta couvre-feux et vlan passe-moi l'amende et même que le chevalier sans tête se battoit dedans l'horreur d'une profonde nuit, et qu'ils surgirent, les gens d'armes, pour vérifier son attestation de sortie.

  11. On n'a jamais la tête assez pleine de youp la boum troulala itou et toutes ces idées qui font rire pour les supporter, ces jours d'automne virulent oùsqu'on s'déplace masqué en pensant des ce serait mieux si seulement.

  12. On se dit des fois des âneries du genre j'aime pas les gens qu'en fait, c'est pas tellement qu'on les aime pas, les gens, c'est qu'ontologiquement, on s'en fout, pis qu'on s'en méfie, pis que des fois, ils sont bien utiles quand même, les gens.

  13. Les gens, ça passe le temps en attendant le grand rien du tout oùsqu'on pourra même plus voir personne.

  14. Si je vous ai fait venir ce matin – je sais, vous avez dû galoper de Labasstown à Que-couic-city -, c'est que je ne voulais pas vous laisser patauger dans toute cette marmelade tarabiscotée. Et vrai, dans ma caboche à cornichon, je n'imaginais pas que vous étiez déjà si avancé dans le n'importe quoi la banane.

  15. Il quitta son bureau et ses vitres sales, en commençant par ses jambes et le reste suivit (pipe, chapeau, imperméable) afin d'engloutir quelques œufs durs et leur poule, quelques escalopes de veau si ferré (i braille commak), et d'la bière en demis dans une brasserie dont le patron s'appelait Georges.

Patrice Houzeau
Malo, le 24 octobre 2020.

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22 octobre 2020

BON ALORS TOTOR PRIT LE LONG FIL

BON ALORS TOTOR PRIT LE LONG FIL

 

 

  1. Bon alors Totor i prit le long fil, tira dessus tira tira-ra-ra (râlot fort Totor) qu'à force, au bout du fil qu'était si long qu'on aurait dit une sociologie, arriva un monstre tout épouvantable qu'il avala la table (avec toutes ses assiettes) pis l'étable (avec tous ses chevaux) et même Totor en fut tout bouffu.

  2. Alors un autre Totor entendit cris, pleurs et plaintes qu'il en eut les oreilles toutes secouées même qu'on aurait dit des oreilles d'éléphant faut dire qu'il fallait s'en douter à cause de sa trompe hein aussi donc Totor l'éléphant entendit ouiner qu'ça l'embêta fort mais bon allez fit-il faut qu'j'aille au pain.

  3. Un jour il sentit sa vie glisser c'était comme s'il étot sur la pente fatale d'un toboggan vertigineux qu'on en voit pas le haut (l'est là haut oh c'est haut) mais il se reprit par le col de son être et continua d'exister jusqu'à la prochaine fois.

  4. Parfois, Zut rêve d'un grand bateau blanc qui l’emmènerait loin bien loin vers d'autres ailleurs prodigieux, du coup Zut elle se flanque une tenue de plonge-grenouille et s'en va saboter l'aut' mirifique à partances cause Zut elle y croit pas, à tous ces ailleurs à prodiges qu'on nous vend.

  5. Comme il se sentit entouré par le vide il se dit qu'il allait chuter dedans que c'était ça la pente fatale aux zumains chuter dans un vide dont on ne, ni ne, donc il fit un pas et il y eut comme un bong qu'il avait franchi le mur du sot, le mur de la vitesse limite de sa propre pensée. L'était pas bien malin non plus hein.

  6. Alors un aigle formidable descendit des cieux que c'était comme si - Shazam estrange l'ambiance ! - tout l'décor et paysage estoit sorti de son cadre spatio-temporel pis l'bestiau happa un rongeur qui passait par là et s'en fut dans le trouble des cieux pendant que Zut se disot que si elle avait été une souris souriçant deci-delà, l'aut' enflé du ciel l'eut becquée toute crue.

  7. Il se dit qu'il ne lui restait plus grand chose alors il se mit en quête de quelque chose et se fit chevalier de la quête des choses. C'était un peu vague. D'ailleurs, il se perdit dedans, dedans un vague paysage avec des vagues de brume dont il ne reste qu'un vague écho dans une légende dont il manque des pièces.

  8. Lors Zut avot passé la rivière de cassis et s'artrouva aux enfers oùsqu'elle fit un tel tonnerre de tintouin qu'les ombres la rendirent au monde et aux noms. On parla de miracle. Sque c'est qu'la littérature tout d'même.

  9. Bon alors le chevalier sans tête il entra dans la machine à remonter les montres - et hop Jean Castex Edouard Philippe ! - i s'artrouva dans le pré de son enfance. J'ai déjà vu cette tête de veau quelque part s'escria-t-il pour que le lecteur entendît.

  10. Bon alors le chevalier sans tête ne fut reconnu par quiconque car vu qu'il n'avot point sa tête nul ne pouvot le reconnaître Cépourça qu'les manants lui jetèrent cailloux caillasse cahiers et qu'les singes lui balancèrent des noix de coco.

  11. Alors le chevalier sans tête se dit vu que nul ne reconnaît point ma tête perdue faut que j'm'achète une tête de circonstances. Il alla chez un chasseur de têtes des plus chasseurs sachant chasser qui lui refourgua une tête politique dont il ne savait que. C'est comme ça qu'le chevalier sans tête fut pendu dans le passé.

  12. Cependant qu'le chevalier sans tête du passé (l'avot remonté les montres) fut pendu, le chevalier sans tête du présent s'initia au pendule : « A l'ouest, toujours plus à l'ouest ! » n'arrêtait-il pas de dire dans sa barbiche absente. C'est d'ailleurs pour ça qu'le capitaine point ne put le décapiter même qu'il en était tout dépité.

  13. En ayant marre du pendule, le chevalier sans tête se chercha des divertissements. Il joua à tout un tas de jeux oùsqu'il perdit beaucoup d'sous et d'autres trucs aussi. Cétalors qu'les dieux qu'existent pas intervinrent du haut de leur être en le chargeant d'une quête à laisser bouches bées et cheveux dressés.

  14. Lors de sa quête, le chevalier sans tête labyrintha beaucoup, grimpant les escaliers vertigineux d'une bibliothèque sans fin où les livres engendraient les livres et où tossi il entendit les échos lointains de conversations entre d'autres invisibles dans des langues dont il ne savait point le latin.

  15. Lors de sa quête, le chevalier sans tête se posa bien des questions sur le but du truc et sur l'être des créateurs du truc adoncques il se dit enfin que tout ça c'était bien beau mais bien dangereux tossi qu'il aurait dû rester près de Zut sa Zutesse dulcinée laquelle en attendant cornemusait fort car elle était nulle en tapisserie.

    Patrice Houzeau
    Malo, le 22 octobre 2020.

22 octobre 2020

LE CHEVALIER SANS TETE PRECEDE D'AUTRES SOTTISES

LE CHEVALIER SANS TETE PRECEDE D'AUTRES SOTTISES

 

  1. Sur la route vertigineuse, j'ai vu la rose rare, j'ai vu la rose rare – oh la rarissime, la pure rareté – j'ai vu la rose rare en vêture de renarde. Et bien entendu, elle s'a fichu d'ma gueule.

  2. Derrière les fenêtres, il y a des êtres, qui vivent leur vie d'être, en se moquant bien de votre être à vous pis même que derrière les fenêtres, il y a des êtres qui regardent s'agiter et soliloquer d'autres êtres dans de plus en plus étranges lucarnes.

  3. On est très encombré savez d'objets bibelots bricoles camelote pis du peinturé utra-moderne, du tout ça plus ou moins bien rangé empilé collectionné amassé dans une « vie toute vide » qu'il dit Houellebecq.

  4. Peut-on comme i dit Houellebecq « s'écraser sur l'infini », s'écrabouiller sur l'exponentiel, même que l'exponentiel c'est d'l'infini qu'en finit pas d'exponentialiser, pis s'ramasser dans l'innombrable et se dépeupler dans le surnombre ?

  5. Que la rose rime avec la chose induit bien des choses, qu'en somme, la rose est aussi bien alchimique qu'érotique.

  6. La mort mord-t-elle ? La mort a-t-elle des dents pour mordre ? La mort est-elle la mâchoire du néant ? Sommes-nous des bouts de viande défois froide, défois cuite qu'elle dévore, la mort ?

  7. Y en a i nourrissent des invisibles, empiffrent des tout puissants, engraissent des ogres, gavent des dieux pis élèvent des croyances qu'ils lâchent dans le monde oùsqu'elles courent les têtes, les sottes obscures, en quête de cervelles à grignoter.

  8. En attendant qu'le covid fasse le vide, on continue à critiquer les tactiques des politiques... ça fait passer le tic-tac, ça occupe les esprits.

  9. Tout métaphysichosifié, transparu dans la modernose, critivitreux, golemisé volontaire, originellé dans l'vouloir, démontré, déchronicisé, sorti d'l'horloge le spectre, mué d'la synchronie, et pis quoi, aussi nu qu'un roi.

  10. Bon alors le chevalier sans tête se mit à courir à courir à courir car il avait perdu son cheval même que c'est un ogre qui l'eut bouffi pis après il avait tant couri tout parti qu'des jambes lui en poussèrent squi lui permit d'arriver au château.

  11. Bon alors le chevalier sans tête il arriva au château mais ce n'était pas son château comme il était sans tête le chevalier sans tête il l'avot point r'connu pis une flèche se décocha d'un arc d'un archer là haut sur le château alors le chevalier sans tête mourut quand même.

  12. Un enchanteur arriva avec sa barbe blanche de long temps et guérissa le chevalier avec des onguents du genre qu'on trouve pas à Leclerc Le chevalier sans tête reprit ses esprits mais dans le désordre qu'il parla zarbi mais ni graf car l'enchanteur avot aut'chose à faire.

  13. Alors le chevalier sans tête il décida de rentrer chez lui revoir Zut sa Zutesse dulcinée mais c'était pas mince l'affaire car il devait passer par un bois oùsqu'il y avait rien que des malfaisants à moustaches qui le guettaient pour lui piquer ses sous et d'autres trucs aussi.

  14. Mais comme il était brave comme un héros de la légende, il prit tout son courage avec tous ses bras et alla un peu montrer à tous ces malfaisants à moustaches squessefu qu'trancher dans l'vif qu'il y en eut bien des moustachus tout découpés dans les fourrés feuillus.

  15. Après le chevalier sans tête rentra chez lui oùsque Zut sa Zutesse dulcinée soufflot dans une cornemuse passqu'elle était nulle en tapisserie du coup tous les prétendants furent sourds comme des pots litiques (on en trouve encore) skifu que point n'entendirent survenir le chevalier sans tête qui tous les zigouilla pour l'exemple et la légende.

  16. Alors le chevalier sans tête se marida avec Zut sa Zultesse dulcinée (avant, ils vivaient dans un péché affreux) et donc ils se maridèrent (troulala-troulalère chantèrent en vers les trouvères) et ils eurent beaucoup d'histoires dont, par ailleurs, on se fout carrément.

    Patrice Houzeau
    Malo, le 22 octobre 2020

13 octobre 2020

PASSE POUR CE QUI EST

PASSE POUR CE QUI EST

 

  1. « Depuis toujours ce qui est présent passe pour ce qui est » écrit Heidegger dans « Qu'appelle-t-on penser ? » (traduit par Becker et Granel). Le philosophe a raison de lever ce lièvre, car nous savons parfaitement que ce qui est présent n'est pas toujours.

  2. « Pour la vingtième fois je prends mon téléphone / Je n'ai plus rien à dire mais je peux écouter », et que peut donc écouter le narrateur à Houellebecq, sinon la voix de ses fantômes ? Nous savons que le téléphone est une hantise.

  3. « La réalité est-elle fonction de l'observateur ? » Ce que je j'entends là sur France Culture est sans doute la seule question qui vaille et dont nous connaissons la réponse. Et cependant, nous faisons comme si.

  4. Le Covid serait-il un acte manqué de l'humanité ? Sans doute n'avons-nous pas créé le Covid, mais nous l'avons certainement suscité. C'est ainsi que nous travaillons à notre propre perte.

  5. Le Covid est très sûrement un acte manqué. Il s'agissait de masquer l'humanité qui commençait, surnombre oblige, à gronder au cœur même de la vieille Europe. Nous en sommes à attendre les couvre-feux. L'humain mate l'humain.

  6. Comme je l'entendais chanter cette comptine :

    Une pomme roule dans l'herbe

    Une pomme roule dans l'herbe

    Ce n'est pas une pomme,

    C'est une tête !

    J'en conclus que Zut était d'humeur massacrante.

  7. « Je ne trouverai donc personne qui veuille s'enfuir avec moi ! » Cette phrase de Vallès s'applique à bien des esprits qui faisant légion en un corps ne peuvent pourtant que s'enfuir seuls. Ce n'est que dans la possession que s'unissent les démons.

  8. La politique n'est rien d'autre que l'art de mener le troupeau à l'abîme tout en lui promettant des pâturages toujours plus verts.

  9. Je tiens les politiques pour de parfaits étrangers. Ils viennent d'un autre monde, et cherchent à nous dominer. Leur sourire est celui du loup, et nous ne pouvons que nous en défier.

  10. Que l'on me montre un politique qui viendrait du même monde que le mien, et je dirai : voilà un traître.

  11. C'est au nom de l'humanité que l'on nous fait avaler bien des couleuvres, et par une étrange inversion des valeurs, voilà que le lointain m'est vanté comme m'étant proche, et le plus parfait étranger m'est imposé comme étant mon prochain.

  12. « Où était mon père dans le cadavre de mon père et sa pâleur poudrée ? » (Pascal Quignard, « L'enfant d'Ingolstadt »)

  13. Le vivant et le mort jamais ne se rejoignent. Ils se fréquentent cependant, assidûment.

  14. « Ce feu qui bout au fond de la terre. » Cette phrase de Quignard... Oh le feu central ! Le laboratoire ! L'alchimie souterraine... Le monde creux...

  15. « Nous vivrons des moments d'épouvante immobile. » J'admire sa lucidité, à Houellebecq, puisque c'est comme cela aussi que nous finissons, spectres de nos synchronies, coincés dans quelque épouvante immobile, cet « éternel retour ».

     

    Patrice Houzeau
    Malo, le 13 octobre 2020.

4 octobre 2020

CHRONIQUE DU 4 OCTOBRE 2020 SUITE

CHRONIQUE DU 4 OCTOBRE 2020 SUITE

 

 

  1. La mondialisation et le multiculturalisme se trompent en sous-estimant la puissance des structures mentales identitaires. Héritage de plusieurs siècles, elles ne sont jamais que masquées par une relative bienveillance de bon aloi en période de croissance économique. Que la crise latente se réveille (ce qui est le cas actuellement) et cette « bienveillance » s'estompe pour laisser la place à des schémas de pensée bien plus profonds qui se manifestent parfois violemment en opposition à des discours qui paraissent soudain technocratiques et déconnectés du réel.

  2. L'éducation nationale semble se prendre de passion pour les statistiques. Tactique toc pour enfumer l'électeur par des considérations pseudo-scientifiques. Il faut bien donner du travail aux diplômés en sociologie, sinon on s'apercevrait de leur inutilité.

  3. « Actuellement les personnes qui décèdent ont majoritairement plus de soixante ans et la grande majorité d'entre elles sont infectées par leurs enfants et petits-enfants, qui eux s'infectent dans des lieux de promiscuité. C'est un tribut très lourd que payent les familles. » (Karine Lacombe dans l'émission « C dans l'air », octobre 2020).

    Covid-19, cercle vicieux : Où enfants et petits-enfants contractent-ils le virus ? A l'école. Impossible de fermer les écoles sans reconfiner et mettre ainsi par terre une bonne partie de notre économie. « Est-ce ainsi que les hommes vivent ? » Oui.

  4. Début octobre 2020, le président Macron présenta les grands lignes de son projet « anti-séparatisme ». J'en compris qu'il y aurait bientôt plus d'élèves musulmans dans les écoles qu'aujourd'hui. J'en vois bien le pari : celui de l'école inclusive, aussi de l'école de la confiance. J'en vois aussi les dangers : celui de l'entrisme islamiste et que l'école devienne un grand fourre-tout multiculturel. Je sais bien qu'on n'y coupera pas (démographie oblige) mais ça me désole. Restent les lycées privés.

  5. Les projets « anti-séparatisme » de Macron déplaisent à certains musulmans qui y voient une volonté gouvernementale de laïcisation et de sécularisation de l'islam et « en même temps » déplaisent à beaucoup de non-musulmans qui y voient un danger d'entrisme islamiste, voire les prémices d'un « grand remplacement ».

  6. Pour ma part, je ne vois que très peu de différences entre l'idéologie du pédagogisme et la gestion actuelle de l'éducation nationale par le ministère Blanquer : même prêchi-prêcha « citoyen », même obsession du contrôle continu aux dépens de l'examen anonyme et national, même volonté de faire rentrer le maximum « d'apprenants » dans la lessiveuse des études supérieures, même réformite, même goût pour la technocratie linguistique (jargon-novlangue), même prétention à savoir mieux que les enseignants de terrain ce qui est bon pour les élèves, même verticalité, même condescendance.

    Et il est bien possible que la réforme Blanquer fasse perdre autant de voix à la Macronie que le pédagogisme en a fait perdre à la gauche.

  7. Je pensais naguère que la massification de l'enseignement supérieur correspondait à la mise en place d'une variable d'ajustement du chômage. Je pense maintenant que cette massification vise à empêcher révoltes et effondrement d'un deplus en plus relatif consensus social. On en est donc là, une gestion du surnombre par la déqualification des diplômes.

  8. Tous à la fac !... Allez, y a pas d'avance passqu'y a pas d'boulot... faut diplômer... entassez-vous les masques... connectez, jeunesse !... En attendant qu'les Chinois rachètent Brest et l'appel du vendredi... O dis, vendredi, le jour du poisson, le signe sur les portes... un genre d'infini, O sainte farce !

  9. Les gens me marrent ! Découvrent kiy'en a qui dominent, kiy'en a dominés ! Revendiquent contre ! Rouspètent la gouvernance ! Pis quoi, deviennent à leur tour dominants et s'font dominer par d'autres dinosaures à statistiques et connexions ! Condescendé le petit prof ! Son chef itou, condescendé !

  10. Défois je préférerais écouter du rock plutôt que d'les écouter, les bienveillants à condescendance diplômée mais que j'te les écoute quand même, j'vois bien qu'ils s'enfoncent, i bricolent dans l'pandémique et sourient quand même Jaunes i sont.

  11. Xavier Bertrand, s'il s'amène aux présidentielles 2022, il a des chances on dit. Macron battu ? Comment qu'elle va faire Marine pour surtout pas gagner ? Second tour : Bertrand versus Macron ? A condition qu'les LR psychotent pas avec des primaires à la Fillon 2017...

 

Patrice Houzeau
Malo, le 4 octobre 2020.

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4 octobre 2020

CHRONIQUE DU 4 OCTOBRE 2020

CHRONIQUE DU 4 OCTOBRE 2020

 

 

  1. Une élève de 1ère Bac Pro qui a l'habitude de prendre des notes (ce qui m'enchante) m'a affirmé qu'au collège, cela déplaisait à certains enseignants. J'ai lu sur Twitter qu'un professeur d'histoire-géo en classe de terminale empêchait les lycéens de prendre des notes. Curieuse préparation à l'entrée dans les études supérieures. J'espère au moins que ce n'est pas quelque nouvelle lubie des pédagogistes ou un nouveau dogme des neuroscientistes à Blanquer.

  2. L'expression « oral de maturité » a-t-elle été officiellement retenue pour désigner le fameux grand oral du bac que Blanquer nous annonce comme une avancée majeure de la civilisation apprenante ? Si oui, quelle prétention ! quelle emphase ! quel ridicule ! Remarquez que l'expression « chef d’œuvre » pour désigner les « projets » des CAP n'est pas mal non plus dans le genre trissotin.

  3. L'expression « oral de maturité » pour désigner le fameux grand oral du bac a au moins ce mérite de nous éclairer sur le lycée selon Blanquer : un passage obligé sanctionné non pas par un véritable diplôme, mais par une sorte de rite de passage vers le monde des études supérieures. Voilà qui promet bien des années de sur-scolarisation, d'argent jeté par les fenêtres et de pauvreté universitaro-sociale.

  4. Il est, étant donné l'arrogance de certains de nos dirigeants, une nouvelle fois nécessaire de rappeler que si notre économie bat de l'aile et si nos universités sont pleines à craquer de gens qui pour beaucoup préféreraient gagner leur vie, c'est parce que certains hauts fonctionnaires n'ont pas fait leur travail et n'ont donc anticipé ni la crise du Covid-19 ni la saturation des hôpitaux.

  5. J'admire ce trait de Karl Marx qui souligne que l'animal humain « ne peut s'isoler que dans la société ». Faire sécession ne peut se comprendre que par rapport au jeu social. Le surnombre divise. Cela relève moins de la démocratie que de l'arithmétique.

  6. C'est l'expression « il y a quelque chose... » qui sert au Poirot d'Agatha Christie dans « Cinq petits cochons » à la manifestation de son intérêt pour la peinture moderne. « Mais les roses flambaient, le bois de la table « vivait ». Ainsi est décrit le tableau que contemple le détective.

  7. Dans la nouvelle « La main d'écorché » de Maupassant, la mention d'une « main extraordinairement maigre et nerveuse » suffit à nous révéler la véritable nature du criminel. « Ce n'est pas moi, c'est ma main » pourrait se justifier le squelette s'il devait rendre compte de ses crimes face à quelque tribunal d'outre-tombe.

  8. En 2020, il apparut que le ministre de l'éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, était sans doute le moins populaire des membres du gouvernement Castex. Beaucoup l'accusaient de mentir ; d'autres remettaient en cause sa compétence, voire ses capacités. On disait même qu'ayant réformé de façon très dispensable, et se rendant compte de sa sottise, il aurait, lors du départ du précédent ministre de l'intérieur, intrigué pour changer de ministère. Il aurait alors abandonné enseignants et élèves face à une réforme inapplicable et un virus handicapant.

  9. « Qu'il en soit selon la vérité de votre dire ». Par ces mots prêtés à saint Julien, Pascal Quignard, dans « L'enfant d'Ingolstadt » rappelle que souvent menteur se prend aux filets de sa langue. Ce n'est jamais que par raison d'Etat que le mensonge politique est légitime ; autrement, il n'est jamais que duperie et gros sabots.

  10. En 2020, il devenait assez clair que gouvernements récents et actuel avaient sur-investi dans l'éducation nationale, et c'est avec bien du mal que la société française affrontait virus Covid-19, déqualification des diplômes, massification universitaire, paupérisme étudiant et une pression migratoire de plus en plus forte.

  11. Ce « saisir régnant dans la raison » que je trouve dans « Qu'appelle-t-on penser ? » de Heidegger rappelle qu'il ne peut y avoir de « raison » sans précision de « fins » et de « règles ». L'humain est un projet, et c'est ainsi qu'il se catapulte dans le néant.

  12. Au début du XXIème siècle, l'espèce humaine fut prise de vertige devant le surnombre qui menaçait de l'engloutir. On fabula transhumanisme. Certains, plus terre à terre, dirent qu'en l'impossibilité d'un nouveau conflit mondial, virus et pauvretés mettraient bientôt fin aux démocraties et ouvriraient la porte aux grands massacres institutionnels.

Patrice Houzeau
Malo, le 4 octobre 2020.

3 octobre 2020

AFFAIRES ETRANGERES

AFFAIRES ETRANGERES

 

  1. J'entends annoncer l'émission de Christine Ockrent, « Affaires étrangères » et songe qu'il n'est jamais d'affaires qu'étrangères, tant le plus lointain comme le plus proche me semblent si souvent inconnus.

  2. Nous croyons connaître alors que nous ne faisons que reconnaître quelque pâle reflet de nous-même, pour lequel parfois nous nous enthousiasmons bêtement.

  3. Je suppose qu'en ces temps de n'importe quoi exacerbé, il n'est d'économiste qu'atterré. Je suppose itou qu'ils s'atterrent de même, nos grands spéculateurs.

  4. En ce moment, je ne mettrai pas un kopeck sur un cheval politique, quel qu'il soit. M'ont tout l'air d'aller à un abattoir dont ils n'ont même pas idée. Sans parler de ces dadas des extrêmes confins qui courent la place, et non la gagne.

  5. Depuis qu'un documentaire d'Arte me confirma tout le biscornu de la physique quantique, je ne regarde plus les chats de la même façon. J'ai l'impression qu'ils clignotent.

  6. Le réel serait-il l'infini clignotement des paupières d'un dieu ivre de fatigue ?

  7. Le réel serait-il l'infini d'un en même temps de oui, de non, de peut-être, de 1, de 0 et de 01 ?

  8. La politique sans scandale ? Un crime sans cadavre.

  9. Hypothèse complotiste que je partage pas, mais c'est curieux : on fait courir un virus décimant, puis on t'invente un vaccin qu'on fait courir itou. C'est-y ainsi qu'on dépeuplerait le surnombre ? Un auteur de SF n'aurait pas trouvé mieux.

  10. C'est parce le whisky « n'a jamais été carmin, que je sache » rappelle « San-Antonio chez les mac » que quelques « taches en forme d'étoile » aperçues dans un « entrepôt souterrain » font « tiquer » le chéri de ces dames et prince de la jactance.

  11. J'entends ce samedi 3 octobre 2020 une annonce (celle d'une émission) présentant les marchands d'armes comme étant les « vrais pères fondateurs de l'Amérique ». Cette lucidité devrait me désespérer, elle m'enchante, et quelque caporal ricane dans l'ironie qui me sert de caboche.

  12. En dehors de l'humain, dans le réel sans nous, il n'y a pas de grand, de petit, de rond ou de carré, d'infini ou de fini, ni temps, ni forme, il n'y a que l'indéterminé, l'être sans l'étant, le néant à matière.

Patrice Houzeau
Malo, le 3 octobre 2020.

3 octobre 2020

ON POUSSE AU MASQUE

ON POUSSE AU MASQUE

 

 

  1. On pousse à ce que nous soyons masqués, tous et partout. La consommation d'alcool est maintenant limitée. Je m'attends à ce que la fumée de cigarette soit à son tout accusée de propager le virus. Je regarde s'éloigner le fantôme de la liberté.

  2. S'il s'avère que la fumée de cigarette propage le virus en cours, je suppose que quelque farceur remplacera bientôt le chameau de Camel et la gitane bleue par la silhouette façon radio des poumons du célèbre pangolin.

  3. C'est « voilée » dans une effrayante « obscurité » que Heidegger, dans « Qu'appelle-t-on penser ? » désigne « L'éternel retour du même » nietzschéen. Les mots masquant les choses, il est donc que l'innommable dans la langue menace de nous sauter à la gorge.

  4. Un repas du petit Jacques Vingtras de Jules Vallès qui n'ose pas demander de pain et donc, « le veau et le poisson se rencontrent dans [son] estomac sur une mer de sauce et se livrent un combat acharné. » Quelque veau marin sans doute.

  5. Dans ses « Investigations philosophiques », Wittgenstein traduit par Klossowski constate que la proposition « Ce corps a de l'extension » constitue un non-sens. Il est vrai que « ce corps élastique a de l'extension » semble pléonastique.

  6. Il y a tellement de sens qui de partout nous assaillent, que tous ces sens allant dans chaque contraire, finissent par constituer l'infini du non-sens originel. « Tout ça pour ça ! » finira pas se dire quelque dieu fataliste et notre non-sort sera scellé.

  7. C'est par l'expression « oreille géante » que Guy Tarade, dans « Soucoupes volantes et civilisations d'outre-espace », désigna je ne sais quel dispositif qui, dit-il, permit aux Américains d'accéder aux « murmures de la planète Vénus. » Y croyons-nous ?

  8. J'apprécie ce dizain de Saint-Gelais où quelque philosophe farceur et cynique promet de montrer le Diable à tout le monde et ouvrant sa bourse « large et profonde » constate que c'est bien le diable « d'ouvrir sa bourse et ne rien voir dedans. »

  9. Le Diable, c'est le manque. Nous peuplons ce vide de gargouilles grimaçantes, cependant qu'il n'est jamais, l'illustre polyglotte, qu'un infini de masques se masquant l'un l'autre jusqu'à la consommation du rien.

  10. Dans le bref « Labyrinthe », Henri Michaux imagine que « La prison ouvre sur une prison » et « Le couloir ouvre un autre couloir ». Qu'est-ce qu'un labyrinthe, sinon un grand nulle-part. Et c'est dans ce grand nulle-part que nous nous trouvons.

  11. J'apprends par une note de bas de page qui figure dans une édition de « La Manekine » (Stock, Coll. Moyen-Age, 1995, p.144) que girafe et ours marcheraient eux aussi à l'amble. Ce défilé d'animaux dans ma tête me fait sourire.

  12. C'est par la drolatique répétition du verbe « comprendre » que Michel de Ghelderode, dans « La Balade du Grand Macabre » nous rappelle qu'il « faut comprendre qu'il n'y a rien à comprendre et se contenter de comprendre »

    Patrice Houzeau
    Malo, le 3 octobre 2020..

 

 

3 octobre 2020

CE N'EST QUE LE BOIS DU SIEGE

CE N'EST QUE LE BOIS DU SIEGE

 

  1. Ce n'est que « le bois du siège » d'un « fauteuil vide » que rencontra le narrateur de la nouvelle « Lui ? » de Maupassant, alors qu'il croyait y trouver un de ses amis venus pour le voir.

  2. Dans la traduction française (réalisée par Michel Le Houbie) de « Cinq petits cochons » d'Agatha Christie, Hercule Poirot « s'abstint de parler de ce livre fantôme. » Les livres seraient-ils hantés par d'autres livres - des livres fantômes -, de même que nous sommes hantés par d'autres dieux ?

  3. Je me demande si ces vers de Houellebecq (« Comme un poisson de mer vidé, / J'ai donné mes organes aux bêtes / Mes intestins écartelés / Sont très loin, déjà, de ma tête ») n'ont pas un sens bougrement érotique, sinon, peut-être le dit d'un spectre ?

  4. Dans Spinoza, je lis que les humains sont poussés, au lieu de combattre pour leur liberté, à « combattre pour leur servitude » par la tromperie qui consiste à croire qu'il existât un dieu qui leur accorderait le « salut » pour le sang versé et leur vie sacrifiée.

  5. Dans le poème « Signe » d'Apollinaire, le narrateur explique qu'il « regrette chacun des baisers » qu'il donne, puis il compare les feuilles mortes aux « mains des amantes d'antan ». J'apprécie ces syllabes longues qui rappellent le vent (« Les mains des amantes d'antan jonchent ton sol ») comme si voué au rappel, le vent

  6. Dans « La République » traduit par Georges Leroux, Platon exprime l'idée que les ambitieux tyranniques adoptent « tous les comportements qui les feraient passer pour des proches puis, une fois leur but atteint, se comportent comme des étrangers. »

  7. Dans la nouvelle « Le pensionnaire en traitement », de Conan Doyle, du fait que « c'est alors que les cigares ont été fumés » Sherlock Holmes déduit que la « délibération a dû se prolonger quelque temps ». Impossible de penser à Holmes sans penser à la fumée : pipe, cigare, fog londonien, brumes du mystère...

  8. Je remarque assez sottement la paronymie de « fog » et de « frog », et ne doute pas qu'il existe quelque rime anglaise assez fantaisiste pour s'amuser des déambulations de quelque grenouille dans le brouillard de Londres.

  9. J'aime bien, qui orne cette édition de poche des « Souvenirs de Sherlock Holmes » ce visage de jeune femme aux cils dessinés, yeux clairs, bijoux quelque peu pacotille dorée, main qui semble vouloir écarter, robe à pois blancs et qui, sous la forme d'un puzzle reconstitué, tenta tant de lecteurs d'antan.

  10. Si le moral était liquide, sans doute les trottoirs de France seraient couverts de flaques.

  11. Dans « Le Cornet acoustique » de Leonora Carrington, la narratrice croit entendre « instable » alors que la Marquise dit « inexplicable ». La narratrice parle du temps qu'elle n'a « jamais vu aussi instable à cette époque-ci de l'année » tandis que la Marquise s'étonne qu'à onze heures du matin, « le soleil n'est pas encore levé ! ».

Patrice Houzeau
Malo, le 3 octobre 2020.

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