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BREFS ET AUTRES
31 décembre 2022

POUTINE ET LE DECLIN

POUTINE ET LE DECLIN

1.
Parfois, j'aimerais être comme la colère, et frapper juste, et frapper droit, et précisément.

2.
Ne dites pas au rhinocéros qu'il n'est pas dans la pièce, cela pourrait le vexer.

3.
Que croyez-vous qu'est la France de Macron ? Une oligarchie légitimée par les Grandes Ecoles. Que croyez-vous qu'est la Russie de Poutine ? Une oligarchie légitimée par la mafia.

4.
« On ne dit pas ça à un Président de la République. » Et c'est précisément parce que l'on ne lui dit pas, qu'il ne comprend toujours pas.

5.
Dans un tweet du 31 décembre 2022, Véronique Genest évoque le fameux régiment néo-nazi « AZIZ » (sic) d'Ukraine. Sept heures après publication, le tweet n'était pas supprimé. Je pense, pour ma part, que cette trouvaille du régiment AZIZ relève du génie (digne de Francis Lalanne).

6.
Heureusement que Macron a supprimé la taxe d'habitation. Vu la façon dont les prix grimpent, certains Français, cette taxe-poison, pour la payer, cette année hein, il y aurait comme un problème.

7.
Contrairement à certains, je ne me moque pas des soldats russes tombés au combat. Évidemment qu'Il y a des salauds parmi eux, mais certainement aussi pas mal de pauvres bougres qui crèvent pour que prospère la Grande Mafia de la Sainte Russie.

8.
Actuellement, converser avec le Diable n'est guère facile. Il ne répond qu'en russe. Ce n'est guère pratique.

9.
31 décembre 2022. Un pape est mort. Un autre attend que Dieu le rappelle. En ces temps menaçants, il nous faut un nouveau Jean-Paul II.

10.
Vous n'aimez pas les Etats-Unis ? Cependant, vous mangez des produits américains, vous écoutez des chansons américaines, vous regardez des films américains, portez des jeans américains, fumez des cigarettes américaines, et utilisez chaque jour l'internet américain.

La Russie de Poutine est-elle capable d'autant d'innovation et de créativité ? Non.

11.
Il se dit que Poutine est soucieux du déclin démographique de la Russie blanche et orthodoxe. Ce n'est pas nouveau. Mais on n'encourage pas sa population à faire des enfants par des guerres et des atteintes continuelles à la démocratie.

12.
Hypothèse : Poutine, horrifié par les conséquences du multiculturalisme et de la société ouverte occidentale (le problématique melting pot américain) cherche en poussant à l'Ouest une autre solution au déclin démographique de la population blanche et chrétienne.

C'est dans doute pour cela que Poutine est si apprécié par les extrême -droites européennes. Par contre, ceux qui, à gauche, voient en Poutine un défenseur des peuples opprimés, ont vraiment tout faux.

13.
Certains, dit-on, se sont moqués d'un soldat russe, filmé par un drone, qui, comprenant qu'il allait être tué, multiplia les signes de croix. Je ne me moque pas moi. Cet homme s'est souvenu qu'il était chrétien.
Nous ne savons rien de lui, ni s'il fut un criminel de guerre, ni s'il fut un simple serviteur de sa patrie, ni s'il était marié, ni s'il avait des enfants.
Si en tant que soldat d'une armée d'occupation, il ne mérite pas notre pitié, en tant qu'être humain, croyant ou non, il mérite le respect que l'on doit à tout humain devant la mort. (poil au pylore).

14.
Quelqu'un a-t-il fait remarquer à Poutine qu'en agressant l'Ukraine, il faisait s'entretuer deux peuples chrétiens, et même deux églises orthodoxes ? Et au profit de qui ? Des troubles tenants de l'eurasisme douguinien ? Des musulmans de Kadyrov ? Des anti-chrétiens wagnériens ?

Patrice Houzeau
Malo, le 31 décembre 2022.

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31 décembre 2022

EN ATTENDANT LE RETOUR DE LA FAUCHEUSE COVID

EN ATTENDANT LE RETOUR DE LA FAUCHEUSE COVID

1.
Si l'information selon laquelle les fonctionnaires pourraient cumuler leur emploi avec celui de chauffeur de bus scolaire s'avère fondée, cela signifierait qu'à défaut de former des chauffeurs, les profs de LP assureraient eux-mêmes le transport des élèves. On touche le fond là.

2.
Les fumeuses théories eurasistes de Douguine, la « nouvelle chronologie » de Fomenko : tout ça rappelle l'ésotérisme sur lequel certains dignitaires nazis se sont appuyés pour justifier leurs délires raciaux et expansionnistes.

3.
Comme à son habitude, la Chine a tenté de dissimuler la gravité de la situation. Il semble que le Covid fait beaucoup de morts en Chine. Nos capitaines d’industrie qui ont délocalisé dans cette dictature sont et des crétins et des traîtres à la France.

4.
« Croissez et multipliez », et contaminez-vous.

5.
Je ne devrais pas écouter des chansons du temps où j’étais au lycée, défois ça m’rend tout chose.

« On s’soûlait l’dedans d’pathétique
C’était la belle époque du piano nostalgique »
(Claude Léveillée, « Les vieux pianos »)

6.
Je suppose que ce soir du 31 décembre 2022, Thierry Mariani et Aymeric Chauprade vont boire du champagne à la santé de leur seigneur et maître Poutine (qu’on dit réellement malade) pendant que les missiles russes s’abattent sur les Ukrainiens. Pouah.

Remarquez que pendant ce temps-là, le rouble se déprécie un peu plus chaque jour : ce 31 décembre 2022, à minuit, en France, 1 euro = 77,59 roubles.

7.
La récente vague de morts mystérieuses au sein de l’oligarchie et de l’appareil d’état russes est-elle le résultat de la diligence du FSB à déjouer les complots ? Si Poutine allait soudainement très mal (on le dit malade), y aura-t-il en Russie vendetta et règlements de comptes sanglants ? Probablement. (Medvedev n’est pas prêt de lâcher sa bouteille).

8.
Si les banques centrales accumulent de l’or, c’est que les Etats craignent ou une extension du conflit russo-ukrainien et/ou une récession mondiale durable (aggravée par un éventuel retour de la pandémie du covid). Pour éviter que cet or se transforme en sang versé, il n’y a qu’une solution : ramener Poutine à la raison, c’est-à-dire, le faire échouer dans sa sale guerre en Ukraine.

9.
Prédictions pour 2023 : Retour du covid et de certaines restrictions, effondrement économique de la Russie, récession mondiale. Beaucoup de morts.
En France, Forte contestation de la réforme des retraites, soucis budgétaires, aggravation de la paupérisation, troubles possibles dans les universités, montée du fatalisme et de l’absentéisme des enseignants, général désarroi (poil aux doigts).

10.
Heureusement que nous sommes gouvernés par des gens intelligents et bardés de diplômes. Vu l’état de la planète, je me demande ce que ce serait si c’étaient des gens simples et honnêtes qui étaient aux commandes.

11.
Cela ne sert à rien de discuter avec les pro-Poutine ou les bonnes âmes qui veulent la paix au prix de la soumission de l’Ukraine et de l’OTAN au bon vouloir de Poutine. Personnellement, je les bloque, et basta.

12.
Que peuvent penser des hommes comme Guerassimov et Choïgou de voyous comme Prigojine et Kadyrov ? Pas que du bien, je crois. Je me demande dans quelle mesure l’armée régulière russe accepterait de se faire massacrer à Backmout pour les mafieux de Wagner.

13.
Cela fait des semaines et des semaines que Wagner se casse les dents sur Backmout. Lourdes pertes ukrainiennes mais pertes encore plus lourdes chez les mercenaires. Prigojine tient à prouver à Poutine que son armée d’affreux est capable d’autre chose que de coups tordus en Afrique. Mais battre des forces ukrainiennes résolues et utilisant un matériel occidental performant est une autre affaire.

14.
Des dizaines de scientifiques ont étudié une foule de cas de phénomènes inexpliqués liés aux OVNIS. Qu’ont-ils découvert ? demande un tweeteur ufologisant.

Que l’armée américaine a vraiment beaucoup d’avance sur tout le monde. Les extra-terrestres n’y sont pour rien. L’investissement humain et financier permet ces prodiges.

15.
Le gouvernement français annonce des mesures sanitaires concernant les voyageurs venant de Chine (tests et masques) en vigueur à partir du 1er janvier 2023. C’est probablement déjà trop tard, mais enfin, vaut mieux tard que. S’il s’avère que les nouveaux variants en circulation sont redoutables, cela pourrait signifier un retour dans un avenir proche de restrictions plus ou moins contraignantes.

Patrice Houzeau
Malo, le 31 décembre 2022.

30 décembre 2022

ON APPELLE CELA UN FANTÔME JE CROIS

ON APPELLE CELA UN FANTÔME JE CROIS

Notes sur la première partie de « L’Homme au Sable », de Hoffmann, traduit par Loève-Veimars.

« Je croyais apercevoir tout autour de lui des figures humaines, mais sans yeux. Des cavités noires, profondes et souillées en tenaient la place. – Des yeux ! des yeux ! s’écriait Coppelius d’une voix sourde et menaçante. »
(Hoffmann traduit par Loève-Veimars, « L’Homme au Sable » [Nathanaël])

1.
Nathanaël écrit qu’il pense à sa Clara.
Nous pensons toujours à quelqu’un d’inaccessible.
Nous pensons toujours à quelqu’un qui n’existe que pour nous et qui a pourtant un référent dans le réel.
On appelle cela un fantôme, je crois.

Parfois, les marchands de baromètres qui entrent dans votre chambre, vous avez comme une envie de les « précipiter du haut de l’escalier ».
En écrivant, j’écoute des chansons d’Angèle. Je sais bien que c’est juste de la variété, mais c’est comme le rock n’ roll, I like it. (reste à déterminer à quel point la plastique nordico-wallonne de la chanteuse, dont je dévore les clips, m’influence).


Le rôle des chanteurs de variétés est d’incarner quelqu’un qui n’existe que pour nous.
La société du spectacle nous fournit nos fantômes.
Le consumérisme a réussi ce tour de force : faire du fantôme une marchandise.

2.
Nathanaël écrit qu’il va raconter des « aventures » de son enfance.
On comprend que l’œil de Sigmund Freud s’ouvrit à la lecture de ce passage.
Il est ensuite question du père de Nathanaël, des « histoires merveilleuses » du père, de la pipe du père, des silences du père.
L’heure de « l’Homme au Sable ».
l’expression me fait penser aux sabliers, aux montres, aux horloges, aux emplois du temps.
Les autres nous rappellent sans cesse sans cesse sans cesse que le temps nous est compté.
« l’Homme au sable ». Nathanaël prend au pied de la lettre l’expression de sa mère.
A prendre le réel au pied de la lettre, on finit parfois dans une fiction, ou dans un livre composé par un psychanalyste lettré,

 
«… comme si l’on vous avait jeté du sable dans les yeux. »
C’est ce que fait le réel : nous jeter du sable dans les yeux, à tel point que nous finissons par penser que le réel n’est jamais que ce sable qui nous brouille la vue, que ce vent le long de la digue qui nous fait détourner la tête, alors la mer, qui n’est juste qu’une illusion, comme le dit Art Mengo dans une chanson fameuse, « n’existe pas ».

« La mer n’existe pas
Parfois nous la croyons
Mais elle n’existe pas
Ce n’est qu’une illusion »
(« La mer n’existe pas », Michel Armengot, Patrice Guirao).

3.
Les évocations fantastiques de la « vieille servante » confortent Nathanaël dans sa vision fantasmatique du visiteur du soir. Les fictions nous forgent un réel que nos yeux acceptent ou pas (à en devenir fou).

L’Homme au Sable, cet inconnu, cet invisible qui, certains soirs, rend visite à son père, obsède l’enfant Nathanaël.

Visites imprévisibles pour l’enfant ; autant de mauvaises surprises.

« la vapeur odorante et singulière » : l’expression me plaît. Elle n’évoque ni un parfum, ni une odeur. Elle rappelle ces odeurs fantômes qui reviennent parfois du passé, provoquant un subtil, décalage avec le réel où nous existons encore.

L’enfant Nathanaël se fait espion et découvre qui est « l’Homme au sable ». C’est un être repoussant dont ses parents semblent être obligés de supporter les visites.

C’est un avocat, il faut donc l’appeler « Maître ».

Le père et Coppelius en alchimistes ? En sorciers ? « Des yeux ! des yeux ! ».

L’espion émotif se fait prendre.
Le père sauve les yeux de son fils.
De qui parle Maître Coppelius quand il dit : « le vieux de là-haut a parfaitement compris cela ! » ?
Evanouissement de Nathanaël. Fièvre de Nathanaël. « il n’en faut pas accuser mes yeux ».
Disparition et retour de Coppelius.
« Les larmes s’échappèrent des yeux de ma mère ».
« les yeux étincelants » de Coppelius.

Mort du père. Disparition de « l’infernal Coppelius ».
Réapparition en marchand de baromètres sous le nom de Giuseppe Coppola. Le réel se travestit, et comme tout est toujours travesti, masqué, le réel devient pour nous la suite des masques que nous prenons les uns pour les autres.

Trumpistes et poutinistes appellent cela « vérité alternative » et prétendent nous faire prendre leurs masques pour la réalité. Que l’on tente d’ôter leurs masques et de révéler quels coppelius, quels trafiquants de regards ils sont, ils rentrent en furie, nous menaçant de ruine et d’apocalypse nucléaire.

Patrice Houzeau
Malo, le 30 décembre 2022.

30 décembre 2022

ON N'ARRÊTE PAS LE PASSÉ

ON N'ARRÊTE PAS LE PASSÉ

« … j'ai pu me rendre compte qu'il existait, dans ce pays, un grand nombre de sociétés secrètes extrêmement puissantes et qui ont des ramifications un peu partout. »
(Arthur Bernède, « Belphégor », 2ème partie, chapitre 4 [Ménardier])

Notes sur le chapitre 4 de la 2ème partie de « Belphégor », d'Arthur Bernède.

« … j'ai pu me rendre compte qu'il existait, dans ce pays, un grand nombre de sociétés secrètes extrêmement puissantes et qui ont des ramifications un peu partout. »
(Arthur Bernède, « Belphégor », 2ème partie, chapitre 4 [Ménardier])

1.
Bernède. « Belphégor ». II, 4. Où il est question d'un « trésor » et de la dynastie des Valois (1328-1589). Chantecoq élabore ; Ménardier tâtonne et se débat. Le Fantôme a de sérieuses raisons ; nous aussi, et nous hantons parfois des lieux à la recherche d'on ne sait quoi.

2.
Un anarchiste ? Du « génie infernal » du Fantôme du Louvre. Politique et sociétés secrètes. Complotisme. Bernède évoque Pierre Benoît. Ferval tend un piège. De l'utilité policière des « petits villages du Nord ».

3.
Troisième nuit de Ménardier chez les « Dieux barbares » du Louvre. Je me demande si cette salle dite des « Dieux barbares » a jamais existé. « A la même heure », à l'église Saint-Germain-l'Auxerrois... « la petite lampe qui ne doit s'éteindre jamais ».

4.
Les visiteurs de la nuit. Retour du « bossu mystérieux ». La dalle à la fleur de lys. Ça me rappelle « L'Or du diable », la série télé (1988) de Jean-Louis Fournier sur l'histoire étonnante de l'abbé Saunière et du trésor qu'il aurait découvert à Rennes-le-Château. Il y a aussi une dalle dans l'histoire de l'abbé Saunière, la « dalle du Chevalier ».

5.
La dalle amovible. Les dessous de l'église. Souterrain, rats, crapauds, porte en chêne, trois coups. Le Fantôme du Louvre reçoit de la visite. L'étrange tube dont se munit Belphégor. Ah tiens, un souterrain qui mène au Louvre. On n'arrête pas le passé.

6.
Un « escalier exactement semblable » : symétrie donc. Résolution d'une énigme : on sait maintenant comment le Fantôme pénètre dans le Louvre. Ça rappelle le Fantôme de l'Opéra. « Invisible dans la nuit ».

7.
Malaise dans la salle. Le Fantôme au masque à gaz. Trois hommes à terre. La clé est sous le socle. Une autre dalle à la fleur de lys. La symétrie se poursuit. Le blason des Valois. Un coffre ? Qu'y-a-t-il dedans ?

Un coffre dans un roman populaire, c'est soit un trésor, soit des parchemins, une carte, des documents précieux, car si le Fantôme y découvrait un Dark Vador (et repose-toi bien) à monter soi-même ou un recueil de recettes de cuisine, ce serait rigolo mais, d'un point de vue narratif, incongru.

8.
Les visiteurs de la nuit emportent le coffre. Les « historiens et les architectes du Louvre » ne savent pas tout. Un trésor. Un « objet » dans la bibliothèque. Réapparition des lettres volées. Jacques Bellegarde va-t-il tomber dans le piège que lui tend le bossu mystérieux aux ordres du Fantôme ?

9 .
Ai revu hier soir « 8 Femmes », de François Ozon, d'après la pièce de Robert Thomas. Hommage à la littérature policière à énigme (avec révélations en cascade et huis-clos dramatique), tout autant qu'au talent d'Hitchcok à métamorphoser le kitsch en rêverie fascinante.

Patrice Houzeau
Malo, le 30 décembre 2022.

30 décembre 2022

POUTINE ROUGE IMPAIR ET PASSE

POUTINE ROUGE IMPAIR ET PASSE

1.
27 décembre 2022 (16 heures 20) : le rouble toujours en baisse : 1 euro = 74, 76 roubles et l'indice RTS baisse fortement. Grignoti-grignota : l'argent des Russes s'en va. Où ça ? Dans la sale guerre de Poutine en Ukraine.

2.
28 décembre 2022 (14 heures 42) : le rouble toujours en baisse : 1 euro = 76,15 roubles et l'indice RTS a baissé de plus de 2%. La Bourse de Moscou se ferait-elle du souci ?

3.
Je me demande qui va crasher en premier : la bourse de Moscou ou le marché des cryptomonnaies (où les désillusions semblent s'accumuler).

4.
Dans l'état actuel de l'opinion, Quatennens serait sans doute la première victime du référendum révocatoire (et autre référendum d'initiative citoyenne) qu'il appelait jadis de ses vœux. « La révolution mange ses enfants ».

5.
29 décembre 2022. On évoque en Europe un retour violent du Covid à venir (de Chine selon toutes les apparences). Tout dépendra de la virulence des variants. Allons-nous vers un retour des restrictions ? L'immunité vaccinale (ou la « naturelle ») nous en préservera-t-elle ?

6.
Il semble qu'entre ce que Poutine assène (crédits illimités pour mener sa sale guerre en Ukraine, solidité financière de la Russie, potentiel militaire inouï, etc...) et la réalité, le gouffre s'élargit et s'approfondit. Poutine pourrait bien finir par tomber dedans.

7.
Les sanctions fonctionnent comme le prouvent l'effritement du rouble, les dysfonctionnements de plus en plus patents de l'économie de la Russie, la baisse régulière des indices de Moscou, les difficultés de l'armée sur le terrain.

8.
Il se pourrait que Poutine soit plus isolé qu'il l'imagine. Possible que ses alliés se méfient de lui, de son appétit de puissance (un empereur qui se rêve un empire) et de sa propension à éliminer physiquement les gens qui le gênent.

Il se pourrait donc en fin de compte que l'effet attendu des sanctions se fasse réellement sentir en 2023 et oblige Poutine à reculer, c'est-à-dire à trouver un prétexte pour ne pas se représenter en 2024 et laisser son successeur négocier avec l'Ukraine.

9.
Y en a des qui, à ce qu'ils affichent un peu prétentieusement, furent jadis des huiles et qui affirment que « l'Occident fait tout pour humilier la Russie » et d'ajouter : « Humilier la Russie, c'est fabriquer aveuglément l'Allemagne de 1933/1939. »

- Il ne s'agit pas « d'humilier » la Russie, mais de faire échouer Poutine dans sa tentative d’annexion de l'Ukraine. Ce qui fera chuter le régime oligarchique actuel. La Russie reprendra alors le chemin vers la démocratie et redeviendra un interlocuteur respectable.

- Ne pas décourager Poutine dans ses tentatives expansionnistes revient à fabriquer aveuglément une puissance eurasiate qui menacerait directement, via l'Ukraine annexée, l'UE et le monde libre.

- Je m'interroge sur le nombre de cadres de l'armée française et de l'administration, retraités ou pas, qui, pour des raisons que j'ignore, ont servi ou servent de relais à l'influence russe.

Le même affirme : « La réalité est que l'Occident bute sur un autre modèle politique et civilisationnel » (on dirait du Douguine). En l’occurrence, c'est plutôt Poutine qui « bute », et dans tous les sens du terme.

Désolé, mais je suis Français. Les Etats-Unis sont nos alliés. Ni les Etats-Unis ni la France ne sont parfaits mais ce sont des démocraties. La Chine et la Russie ne sont pas des démocraties et sont menaçantes. Point barre.

10.
29 décembre 2022. La chute du rouble se poursuit. A 17 heures 10, 1 euro = 77, 29 roubles.. 1 rouble = 0,012 euro. L'indice RTSI reste faible, à 936, 80 points (il était à 1500 avant le déclenchement de la sale guerre de Poutine en Ukraine).

11.
Les difficultés de l'armée russe en Ukraine sont certainement connues en Russie et l'idée qu'il vaudrait mieux prévoir une réserve de monnaies étrangères solides (dollar, euro, franc suisse,...), en cas de malheur et de nécessité de partir fait certainement son chemin... surtout si le rouble finit, malgré tout le talent de Elvira Nabioullina, par faire plouf.

12.
28 décembre 2022. Il se dit sur les réseaux sociaux que les agences bancaires russes commencent à manquer de cash. Si l'information s'avère exacte et que cette situation perdure et s'aggrave, se pourrait-il que les Russes remettent en cause la légitimité de leurs dirigeants ?

Les brouettes pleines de billets, c'est en cas d'hyperinflation. C'est ce que veut éviter la banque centrale russe. La Russie a des réserves, mais la guerre et les sanctions pèsent. La banque centrale, se refusant à réduire l'offre, n'a pas relevé son taux directeur, ce sont les ménages qui trinquent.

Bref, le système bancaire russe subit :
- des difficultés dues aux sanctions (il est beaucoup moins puissant)
- une organisation de la pénurie (l'Etat préférant balancer des missiles qui coûtent les yeux sur les Ukrainiens plutôt que de payer retraites et allocations).

D'où plus d'sous.

Ce qui pourrait signifier que :
- ou Poutine ne peut faire autrement que de gagner sa sale guerre rapidement s'il veut rétablir l'économie de la Russie.
- ou Poutine pense qu'il peut aussi gagner sa guerre économique et compte sur la docilité de sa population.

Conclusion : Lorsque le président Zelensky dit qu'il faut prendre les menaces nucléaires de Poutine au sérieux, je pense qu'il a raison. Si le système poutinien craque, qui sait jusqu'où un Poutine aux abois pourrait aller ?

A moins, comme j'ai tendance à le penser (ah optimisme !) qu'une partie de l'administration, de la finance et de l'armée agisse dans l'ombre et évite le pire à leur pays...

Patrice Houzeau
Malo, le 30 décembre 2022.

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28 décembre 2022

SCENE DE COMBAT DE RUE AVEC FANTÔMES

SCENE DE COMBAT DE RUE AVEC FANTÔMES

Notes sur les chapitres 7 et 8 du manga « Red garden », de Kirihito Ayamura, d'après la série animée du studio Gonzo (volume 2, éditions 12bis, 2008) .

«  - Alors, il y a d'autres combattantes que nous... »
(Kirihito Ayamura, « Red garden » 2, chapitre 8 [Kate])

1.
Kirihito Ayamura. « Red garden 2 ». « Introduction ». New-York avec un nom de président. La perte des souvenirs de la nuit précédente. Pourquoi « la nuit précédente » ? Je ne sais pas ; je n'ai pas lu le tome 1. Une morte. Et elles aussi, les quatre filles de l'école, « mortes » qu'on leur dit qu'elles sont (quelle annonce !).

2.
Il y a un tueur, une mystérieuse, un « journal intime commun », une fêtarde, une rebelle, une « timide et réservée », une parfaite "élève parfaite", il n'y a pas d'électronicienne en Allemagne, pas de perroquet moqueur, pas de petite fille effrontée qui tanne tout le monde pour prendre le métro alors qu'il est en grève, pas de marin en noir et blanc qui cherche des trésors et qui trouve des âmes. On ne met pas tous ses fantômes dans la même fiction.

Tous ces fantômes là, ça me rappelle la chanson de Tegan and Sara : « Walking with a Ghost » (2004), basée sur une suite de répétitions qui contredisent l'affirmation : « You're out of my mind, out of my mind » puisque justement, alors qu'elle « marchai[t] avec un fantôme » (« I was walking with a ghost ») et qu'elle l'a évincé (« I said : « Please, please, don't insist ») elle ne cesse pourtant de répéter qu'il est « hors de son esprit », comme si cet « hors de son esprit » l'avait coincé dans la boucle d'une synchronie. De quoi parle cette chanson ? De l'amour qui persiste, des séquelles d'un viol, de quelqu'un qui a eu trop d'influence, d'une image de soi dont on ne veut plus, d'une présence invisible ?

3.
Elle ne croira jamais qu'elle a été assassinée. Une autre doit y aller. Elle reviendra « avant la fermeture ». Une autre crie qu'elle n'ira pas. On dirait un chien vampire qui s'avance dans la perspective. Le ciel sombre, on dirait un filet. Est-ce le vent ? Est-ce cette multitude de papillons blancs ?

4.
Une croit qu'elle est « fichue ». Une autre part. Quelqu'un observe la scène (il a des jumelles). La petite morte, elle a un nom de rose, file le long d'une paroi. L'être bondit (ce qui est ontologiquement intéressant). Une fille aux yeux voilés.

5.
Dans la rue, un groupe de filles combattantes. Un zombie volant ? Le zombie se lance sur la fuyante. « Red garden » est un manga du genre « thriller surnaturel » (je lis ça sur Wikipédia) ; il comporte des scènes relativement violentes. Efficace dynamique des traits, une spécificité de bon nombre de mangas. Et soudain, cendres : une multitude de petits points dessine les contours de ce qui disparaît.

6.
Autre lieu. Absence du classique : « Pendant ce temps-là... » des bandes dessinées européennes. Un docteur, un jeune homme inquiet. Doit-elle se « transformer en monstre » ?

7.
« Les morts deviennent cendres » : « Ashes to ashes, dust to dust ». C'est le lot commun à nous autres, « d'être poussière et de retourner à la poussière » (Genèse 3:19). « S'endurcir », certes... « d'autres combattantes ». En voilà une, cheveux clairs, visage d'angle, costume noir, et de quoi frapper. Accroupie, perspicace, elle reconnaît Kate.

8.
Un fantôme passe dans le ciel. M'évoque une nurse volante. D'ailleurs, elle atterrit. Décidément, j'aime bien les histoires à fantômes moi. Ça doit avoir un rapport avec mon projet existentiel, comme dit l'autre en mangeant une gaufre. La cheffe n'est pas contente. Gifle. Pourrait-elle tuer des mortes ?

9.
Anna porte un masque effrayant. Anna sourit. Anna est contente d'avoir des fleurs. Anna a les yeux fiévreux. Le dessinateur a du talent.

10.
Peut-on oublier la douleur des autres en oubliant la sienne ? Peut-on donner un rendez-vous à un revenant pour lui demander pardon de n'avoir pas « montré de larmes » ? Parfois, la perception est si intense que le réel soudain nous paraît perméable à l'invisible. Rose ouuiiine. Une fille « sait quelque chose ».

Patrice Houzeau
Malo, le 28 décembre 2022.

28 décembre 2022

L'AUTRE SCENE EST DEJA NOTRE SCENE

L'AUTRE SCENE EST DEJA NOTRE SCENE

Notes sur le sonnet « Le rêve d'un curieux », de Baudelaire.

1.
Le narrateur baudelairien s'adresse au lecteur, et le tutoie. Oxymore : « la douleur savoureuse ». Le narrateur cherche à exprimer la particularité, la singularité de certains sentiments. Simplicité de l’expression : « J'allais mourir » qui mêle la confidence au ton de conversation amicale des deux premiers vers. Qu'est-ce qu'une « âme amoureuse » ? Peut-être une âme pleine de désirs ? Et en quoi cette « âme amoureuse » serait-elle singulière ? Sans doute parce que ce « désir » qui l'anime est « mêlé d'horreur », qu'il est le lieu du « mal particulier », celui du fantasme et de la fascination morbide. N'est-ce pas le cas d'un grand nombre d'âmes ? Sinon, nous ne lirions pas tant d'histoires horrifiques. Est-ce pour en avoir la confirmation que le narrateur baudelairien, en le tutoyant, s'adresse au « lecteur », son « semblable hypocrite », ce « frère » ?

« Connais-tu, comme moi, la douleur savoureuse,
Et de toi fais-tu dire : « oh ! l'homme singulier ! »
- J'allais mourir. C'était dans mon âme amoureuse,
Désir mêlé d'horreur, un mal particulier ;
(Baudelaire, « Le rêve d'un curieux », premier quatrain)

2.
Le vers 5 du sonnet ne comporte pas de verbe. Un état d'esprit ambivalent. Du reste, pas de rébellion, pas de refus de la mort (« sans humeur factieuse »). Accentuation ternaire évoquant le rythme régulier du sable qui coule, image du temps. La répétition de la dentale [t] évoque le tourment et souligne rythmiquement l’expressivité de l'adjectif « âpre ». C'est ici la septième syllabe qui sonne, comme un accord après une montée, et avant le relâchement de la séquence « et délicieuse ». Nouvelle expression de l'ambivalence : la « torture âpre et délicieuse ». Accentuation ternaire que l'on retrouve dans le vers 8 : le narrateur baudelairien se détache du monde au rythme du temps qui passe et qui rend l'attente toujours plus « âpre et délicieuse ». Diérèses à la rime, évoquant la subtilité, voire la préciosité, des sentiments qui animent le narrateur.

« Angoisse et vif espoir, sans humeur factieuse.
Plus allait se vidant le fatal sablier,
Plus ma torture était âpre et délicieuse ;
Tout mon cœur s'arrachait au monde familier. »
(Baudelaire, « Le rêve d'un curieux », second quatrain).

3.
Le titre du sonnet est basé sur un jeu de mots. Une personne « curieuse » peut être un caractère original, mais aussi quelqu'un qui éprouve de la curiosité. La formule « avide du spectacle » rend possible cette interprétation. Mais si ça se trouve, je me goure, et je m'en fiche bien, car voilà. Le narrateur baudelairien se compare à un « enfant » et l'autre monde se tient sur une autre scène. Ce qui sépare l'enfant de cet autre monde, c'est un « rideau ». La vérité de l'autre monde ne peut être révélée au vivant, cet enfant irréfléchi. D'ailleurs, elle n'est pas « révélée » par de saintes écritures, mais elle « se révèle », quand le rideau se lève, ou plutôt quand il tombe. Virtuosité baudelairienne : le jeu des labio-dentales [f] et [v] dans le vers 11.

« J'étais comme l'enfant avide du spectacle,
Haïssant le rideau comme on hait un obstacle...
Enfin la vérité froide se révéla : »
(Baudelaire, « Le rêve d'un curieux », premier tercet)

4.
Un croche-pattes donc le réel s'arrêta. Je sais maintenant pourquoi ce poème me plaît. Un écho dans ma mémoire curieuse : le « J'étais mort sans surprise » me rappelle le « Il est mort sans surprise » de la chanson « The Partisan », de Léonard Cohen. Il est vrai que lorsque je suis tombé, il ne me semble pas que j'ai eu le temps d'être surpris. Et s'il y eut surprise, je ne m'en souviens pas. L'ambivalence des sentiments qui animait l'âme du narrateur est dissipée par la « terrible aurore ». Virtuosité encore, ces échos « mort / aurore », « sans surprise / terrible ». Après la pause à la rime, rejet de la forme « m'enveloppait ». Retour du ton de la conversation, de l'anecdote racontée (« - Eh quoi ! N'est-ce donc que cela ? », et le « a » comme exclamation ironique) pour finir sur l'énigmatique : « La toile était levée et j'attendais encore. » Le mort n'est donc pas mort, puisque cette révélation n'est qu'un songe. L'autre scène est déjà notre scène. L'autre scène n'est peut-être jamais que notre scène. Et il n'y a rien derrière le rideau.

« J'étais mort sans surprise, et la terrible aurore
M'enveloppait. - Eh quoi ! n'est-ce donc que cela ?
La toile était levée et j'attendais encore. »
(Baudelaire, « Le rêve d'un curieux », second tercet).

Patrice Houzeau
Malo, le 28 décembre 2022.

28 décembre 2022

UN DOIGT NOIR DANS UN OEIL NOIR

UN DOIGT NOIR DANS UN OEIL NOIR

Notes et ceci-cela sur les chapitres 2 et 3 de la deuxième partie de « Belphégor », de Arthur Bernède.

1.
« - Et j'ai constaté qu'il portait des gants noirs, grâce auxquels il pouvait, sans risquer de se trahir, manipuler les objets les plus divers. »
(Arthur Bernède, « Belphégor », 2ème partie, chapitre 2 [Chantecoq])

Bernède. « Belphégor ». « Première enquête ». Gautrais s'entend tout de suite bien avec les chiens de garde (bin tiens). Chantecoq est chez Mlle Desroches et note « dans son esprit », avec la plume de son cerveau donc.

Le Fantôme du Louvre porte des « gants noirs », parce que s'ils étaient blancs, ça paraîtrait curieux, hein, un fantôme tout en noir avec des gants blancs. En tout cas, pour les empreintes, c'est cuit. Vous me direz, les empreintes digitales d'un spectre, c'est-i possible ?

« - C'est infiniment curieux ! » qu'il dit Chantecoq (Arthur Bernède emploie la forme « définit » et c'est curieux aussi, le verbe « définir » comme introducteur du discours). Maurice et Chantecoq visitent le jardin. Belphégor n'était pas dans le bosquet. Mais alors comment a-t-il fait avec le mur ?

« une petite porte en vert sombre » puis « une architecture d'une bizarrerie ultra-moderne ». Ce qui me fait penser à la série télé allemande de Lars Kraume, « Bauhaus – Un temps nouveau » que l'on a pu voir sur Arte et qui raconte l'histoire de l'école d'art fondée par Walter Gropius en 1919 à Weimar. J'en ai vu un épisode, ça m'a plu. C'est vif, intelligent et swing. L'atelier de Simone, - c'est une artiste -, un « étrange studio ».

Belphégor a-t-il des « ailes » ? Comme l'Icare des disques de Led Zeppelin. Le Belphégor passe dans le ciel. La « troublante et morbide beauté » de Simone : ça devient gothique. Va-t-elle nous chanter du Robert Smith ? Belphégor, le bandit qui bondit.

Simone : rupture et la passion toujours et encore pour Jacques. Sinon quoi, elle le tuerait et se tuerait ensuite. Y a des histoires comme ça. Exténuée, Simone, et Elsa, soucieuse. Chantecoq s'en va, sûr de sa victoire. Il ne doute de rien, c'est un roi.

Moi, après ça, j'ai eu des ennuis de serrurerie et j'ai pensé que ce serait bien pratique de pouvoir comme Belphégor apparaître là où bon me semble, comme si je pouvais passer les murailles.

2.
« Je remarquai seulement qu'il était bossu et qu'il tenait à la main un revolver qui indiquait clairement qu'il était prêt à m’expédier dans l'autre monde si je manifestais le moindre signe d’existence. »
(Arthur Bernède, « Belphégor », 2ème partie, chapitre 3 [Bellegarde])

Bernède. « Belphégor ». « Les bonbons empoisonnés ». Belphégor en faussaire. Le Fantôme du Louvre serait-il un faux fantôme ? La statue de Belphégor serait-elle une fausse statue ? Belphégor ne serait-il pas Belphégor ? Certains tableaux du Louvre seraient-ils de faux tableaux ?

Retour de Jacques Bellegarde. Colette s'en doutait et soupire. Le piège de l'ami soudainement gravement malade. Le piège de la fausse panne, la nuit, sur une route déserte. Le retour du bossu mystérieux. Plouf ! mais Jacques n'a pas coulé.

Le Fantôme a des hommes de main. « les lettres B et G du mot Belphégor ». Bellegarde constate, une fois de plus, l'ignominie belphégorienne. Le 1er de l'an, vais-je boire du crémant et manger du boudin blanc ?

Chantecoq, dans son cerveau, il a de l'intelligence qui « rayonne ». C'est pour ça, parce que sinon, si Chantecoq avait été crétin, Belphégor stupide, Colette idiote et Bellegarde ahuri, le roman aurait été tout autre, genre Belphégor n'est pas mort, et il bave encore.

Jacques Bellegarde doit disparaître ; ça l'embête assez, notez bien. Chantecoq a réponse à tout. Pendant que Jacques réfléchit, Colette reçoit des chocolats. Le piège de la boîte de bonbons envoyée sous un nom d'emprunt. Il ose tout, Bernède.

Chantecoq, en héritier de Sherlock Holmes, fait de la chimie. Belphégor s'est mis son doigt noir dans son œil noir. Bellegarde disparaît. Belphégor va-t-il tomber dans le piège ? Le commissaire Juve va-t-il enfin mettre fin aux sinistres exploits de Fantômas ? Le presbytère va-t-il conserver tout son charme et le jardin tout son éclat ? A qui sont ces saucissons secs, et pour qui sont ces serpents qui sifflent, cependant qu'en attendant que sèchent ses chaussettes, l'archiduchesse chante et rit de ses sottises, ? Et qu'en pense Arsène Lupin ?

Patrice Houzeau
Malo, le 28 décembre 2022.

27 décembre 2022

DU POUTINISME ET DES POUTINIENS

DU POUTINISME ET DES POUTINIENS

1.
Il paraît que Poutine, et avec lui la majorité des Russes, se sont sentis confortés dans leur mépris d’un Occident décadent lorsqu’ils entendirent parler d’un parent A et d’un parent B.

Sur ce point, je donne raison à Poutine et aux Russes. Parent A, parent B : quelle hypocrisie ! Personnellement, à presque 60 ans d’expérience humaine, j’ai compris qu’un môme pouvait être élevé correctement par un couple de deux femmes, ou de deux hommes, alors que des couples « papa-maman » pouvaient se comporter de manière monstrueuse.

La vérité étant la perfection de ce monde voué à l’imperfection, autant dire ce qui est et appeler les choses par leur nom : Monsieur X et Monsieur Y élevant (et étant donc leurs responsables légaux), l’enfant Z, Mademoiselle (ou Madame) X et Mademoiselle (ou Madame) Y élevant (et étant donc leurs responsables légales) l’enfant Z, le reste étant hypocrisie, tartufferie, macronie. Honni soit qui mal y pense.

Et non, je n’ai guère de sympathie (je manque d’empathie) ni pour les LGBT (je m’en fous), ni pour les étrangers, mais entre un homo digne et un hétéro ignoble, entre un étranger respectable et un Français dont j’ai honte, j’ai fait depuis longtemps mon choix.

2.
Ceux qui spéculent sur le joli visage et la jeunesse de Daria Douguine pour dénoncer la résistance ukrainienne sont vraiment des ordures : on peut être jeune, belle, brillante intellectuellement (oui, Daria Douguine était brillante) et être fasciste (Daria Douguine était assez intelligente pour comprendre qu’elle répandait la haine).

En outre, je rappelle aux bonnes âmes que :

- L’assassinat politique est monnaie courante en temps de guerre.

- Bien des enfants et des femmes ukrainiennes, qui ignoraient tout de la fameuse « guerre existentielle » de la Russie douguinienne, sont morts assassinés par des soldats russes qui n’en savaient certainement pas plus sur la prétendue existentialité de cette guerre.

3.
Il apparaît que Volodymyr Zelensky fait preuve de courage et de détermination, et qu’il incarne la légitimité de l’Ukraine à être libre et indépendante, alors que Poutine est bien sot d’avoir engagé la Russie dans une guerre contre la puissance de nos démocraties.

4.
Si Poutine était aussi sûr qu’il le prétend de l’excellence de sa guerre économique, il ne perdrait pas autant d’hommes et d’argent en Ukraine. On dit en occident que Poutine ne peut plus reculer et qu'il n’a pas d'autre choix (sauf à se retirer) que de continuer sa sale guerre en Ukraine. Poutine a donc perdu.

5.
Sachant que Pétain et Laval furent deux ordures sur pattes, la droite nationaliste tendance pétainiste soutenant Poutine ne peut qu’inciter à la méfiance et au mépris le Français que je suis.

6.
En tant qu’écluseur de bars (bin oui et alors), je suis bien content que Jacques le Rouennais ne soit point passé de ce monde-ci à l’autre qui n’existe pas. Il avait même bonne mine, j’ai trouvé, le Jacques. Joyeuses fêtes à lui.

7.
Le 25 décembre 2022, à 0 heures 31, pouvons-nous dire que le libéralisme économique a réussi à nourrir l’ensemble des humains ? Non. Existe-t-il un système alternatif qui puisse atteindre cet objectif ? A moins de la transformation de l’humanité en une secte universelle mangeuse de riz et d’insectes (en petites quantités), non. Conclusion : je bois un coup, et j’envoie promener les donneurs de leçons.

8.
En ces temps de massacres et de crises en tout genre, je pense à l’optimisme du « philosophe » (bin tiens) Michel Serres, et je me dis : ah le con ! J’en ai autant (à peu de choses près) pour Albert Jacquard : ah le niais ! Bon zétaient payés pour leurs conneries hein : ah les salauds.

9.
Que l’état habituel des sociétés soit celui des crises et des conflits, et que ceux-ci, du fait de la mondialisation, soient de plus en plus étendus, me semble logique. Seuls les naïfs d’une mondialisation heureuse et d’une croissance sans limites prétendent le contraire.

10.
Avez-vous remarqué que sans le Covid et les Gilets Jaunes, Florian Philippot (si l’ENA sert à nous fournir des oiseaux pareils, je me demande si l’ENA est bien utile) hein, le Philippot n’existe tout simplement pas ?

Philippot, intellectuellement, est un nain. Dupont-Aignan, un nain et demi. Bref, tout ça ne vole pas très haut.

11.
Entendu dire sur France Culture, mais je ne sais pas si c'est vrai, que Medvedev avait très récemment publié des prédictions hallucinantes pour 2023, genre l'Allemagne allait former un IVème Reich et que la France, évidemment, allait rentrer en guerre contre l'Allemagne.

Il se dit en Occident que Medvedev serait alcoolique. Il se dit aussi qu'il raisonnerait comme une casserole. J'en sais rien, mais outre que je n'ai aucune sympathie pour les paillassons de Poutine, disons que plus rien ne m'étonne dans le n'importe quoi de la propagande russe.

12.
Visiblement à LFI, certains sont plus prompts à s'offusquer des turpitudes conjugales de Quatennens (turpitudes dont ils ne savent rien) qu'à dénoncer les saloperies commise par l'armée russe en Ukraine.

Entre parenthèses, avec la sotte affaire Quatennens, on voit que la solidarité des « camarades », c'est en fait légende, flan, pipeau, propagande.

Patrice Houzeau
Malo, le 27 décembre 2022.

26 décembre 2022

DU COUP LES TAUREAUX FURIEUX

DU COUP LES TAUREAUX FURIEUX

Notes et amusettes sur quelques pages du roman « Les Cavaliers de la pyramide », de Serge Brussolo (Le Livre de Poche, 2004, pp 283-291).

« Quant aux autres, les taureaux les mettront en pièces chaque fois que le frisson du sable animera ton tombeau. »
(Serge Brussolo, « les Cavaliers de la pyramide », le Livre de Poche, p.290 [Tanita citant les hiéroglyphes qu'elle déchiffre).

1.
Je ne sais pas qui est Junia, je prends le livre en cours de page. Ça sonne latin. La poussière d'or tue. L'or aussi tue. L'idéologie, derrière laquelle se planquent les appétits d'or et de pouvoir, tue.

2.
Ce 26 décembre 2022, entendu sur France Culture je ne sais qui parler de la nécessité de veiller au contenu idéologique des ouvrages pour la jeunesse. Cette bonne âme, effrayée de ce que certains lecteurs des ouvrages pour la jeunesse d'il y a vingt ans votent maintenant pour l’extrême-droite, ne se rend même pas compte que sa nécessité idéologico-éthique est l'alibi rêvé des censeurs de tout bord.

3.
La poussière d'or asphyxie et aveugle et comme « rien ne peut dissoudre l'or »... Serge Brussolo dans « Les cavaliers de la pyramide » raconte que les « empereurs d'Asie » condamnaient les « hauts dignitaires » qui les avaient trahis en leur faisant aspirer des « feuilles d'or, très minces », lesquelles, se collant aux bronches, les asphyxiaient.

4.
Junia se dit « qu'utiliser le trésor pour [les] tuer » est aussi habile qu'ironique. Vengeance de la momie. Statues d'or, « idoles barbares ». Des « dépouilles » utilisées comme « bombes fulminantes ». Junia regrette de n'avoir pas la maîtrise de soi des « prêtres ».

5.
Junia s'en sort. Junia est-elle une « ogresse » ? Junia cherche à débusquer le piège. La modernité et la bonne parole du « vivre ensemble » masquent les pièges que nous tend l'infini là, toutes ces consciences là, le monde là, les autres là.

6.
Des sarcophages à tête de « taureau furieux ». Ça sent la « malice ». Pourquoi douze ? Donc, Junia cherche « la dépouille de la magicienne » ? On ne serait pas surpris de voir débouler Rick O' Connell et Evelyn Carnahan du film « La Momie » (Stephen Sommers, 1999).

7.
Des sarcophages « à roues » : je ne sais pas si cela existe. Evidemment, ce serait plus pratique pour déplacer leur éternité. Analogie : sarcophages- « fauves assoupis »- « crocodiles » aux aguets- boîtes à coucous toxiques. Junia, les miroirs et le labyrinthe. Multiplication des illusions. Ce qu'on nous fait miroiter qu'on rame. J'aime bien la littérature de genre ; elle me distrait de la littérature sérieuse qui souvent m'agace.

8.
Le tout n'est pas de savoir qu'il y a un piège, c'est de savoir comment il fonctionne. La malice, c'est que ceux qui démontent les pièges sont eux-mêmes des poseurs de pièges. Je me méfie donc des sociologues.

9.
« Ça ne ressemble à rien de connu. » La littérature attrape l'inconnu dans ses syllabes. « L'adolescente » (Tanita) se propose de « déchiffrer ». Comme elle est aveugle, elle tâte et palpe. « Le nombre et l'unité », « la pluralité et l'anonymat », « le frisson du sable », je suis d'accord avec Junia : « Quel prétentieux charabia ! ».

10.
Junia et Tanita (une géante et une adolescente aveugle) face à une « armée de sarcophages ». Fragilité de la pyramide mouvante. Le sphinx incompris et baudelairien avait bien raison de haïr le « mouvement qui déplace les lignes ». Du coup, les taureaux furieux...

Patrice Houzeau
Malo, le 26 décembre 2022.

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