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BREFS ET AUTRES
31 mai 2020

TECHNONO TECHNOCRACRA TECHNOCRA SISI

TECHNONO TECHNO CRACRA TECHNOCRA SISI

 

 

  1. Le Diable est un possédant. Je note que les saints modernes ont vécu parmi les pauvres, au contraire du possédant qui cherche à prendre possession du corps et de l'esprit, en soumettant l'humain à une technologie d'autant plus diabolique qu'elle semble salvatrice.

  2. Le technocrate utilise l'administration au profit d'une idéologie d'Etat. Ainsi, le professeur n'est plus un maître dans sa discipline, mais un agent (un « sachant » dans la novlangue pédagogisante) sommé de se plier au discours des pseudo-sciences de l'éducation.

  3. Plus une institution est en difficulté, plus elle tend à multiplier les processus de contrôle, et tire sur la corde de ce qu'elle appelle « loyauté », c'est-à-dire l'absence de tout discours critique et donc de toute contestation.

  4. Croire qu'un ministre de l'éducation en sait plus sur les élèves qu'un enseignant qui les pratique depuis plus de 25 ans prête évidemment à sourire et même parfois à rire (jaune, hélas).

  5. Il se dit que le ministre Blanquer a tenté, avec quand même de gros, très gros sabots, tenté de mettre au pas l'éducation nationale. Lui aussi s'est planté.

  6. Je sai pa qui cé Blanquere que Zut et Zozo dès qui zan causent du Blanquere là i s'mettent à s'gondoler comme des bas d'laine meme qu'ils disent que c'est un chédeuvre qu'il faudré l'encadrer.

  7. Entre « l'expert » qui dans ses bureaux parisiens affirme « C'est comme ça qu'il faut faire » et le prof de terrain, il y a autant de différences qu'entre le « stratège » qui affirmait « ils ne passeront pas par là » et le biffin qui vit les panzers débouler à travers la forêt des Ardennes.

  8. Amusant comme en si peu de temps, un virus a fait de lycées et d'universités plus ou moins prestigieux (tout est relatif) de simples coquilles vides.

  9. Il y a des romans faits pour le plaisir de la lecture. Y en a aussi des qui partent des tripes, font du style un sabre, flanquent en l'air l'ordre ordinaire des choses, et c'est pour cela que j'aime autant Claude Simon que San-Antonio.

  10. Défois qu'il a l'air de rigoler, mais en fait sacrément pourri d'angoisse. « Bin oui, mon Zozo, mais tu t'noies dans un verre d'eau aussi » qu'elle lui dit Zut, lucide.

  11. « Mais par les morts muets, par les morts qu'on oublie,
      
    Moi, rêveur, je me sens regardé fixement. »
     
    (Victor Hugo, « Dans le cimetière de... »)

    Défois qu'les yeux des morts nous reluqueraient, nous, flottants dans le vivant.

  12. Notre civilisation s'est construite sur tant de batailles et de massacres qu'il m'arrive de songer qu'un jour, ils se lèveront de leurs champs d'Europe là et viendront nous demander des comptes.

    Patrice Houzeau
    Malo, le 31 mai 2020.

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30 mai 2020

PENSE-T-ON CE QU'ON DIT

PENSE-T-ON CE QU'ON DIT ?

 

  1. Le Christ, fils de Dieu incarné dans le corps de l'homme, en vint sur la Croix à douter du Père. Notez la malice du Diable qui lui ne s'incarne pas, mais possède, jusqu'à ce que l'exorcisme le chasse. C'est ainsi que le Diable, contrairement au Christ, ne ressuscite pas.

  2. Certes, ce n'est pas avec une bibliothèque que l'on arrête une division de panzers, mais ce sont bien les idées qui combattent d'autres idées. Et c'est dans ce combat des idéologies que penser revient à armer.

  3. « Et depuis quand, Seigneur, tenez-vous ce langage ? »
    (Racine, « Iphigénie, v.13 [Arcas])

    Le langage est ce qu'on tient. Apprendre, c'est apprendre à maîtriser cette langue qui si facilement s'affole, s'emballe, dérape. Apprendre, c'est dompter.

  4. Que se passe-t-il quand je n'arrive pas à penser ? Je me suis souvent demandé si certains de mes collègues pensaient ce qu'ils disaient, ou ne faisaient que dérouler le fil de raisonnements depuis longtemps maîtrisés.

  5. Lorsqu'il me semble que je ne pense pas correctement, c'est sans doute que je n'arrive pas vraiment à me saisir de l'objet de ma pensée, que sa définition m'échappe à la manière d'un nom dont on s'aperçoit soudain qu'il ne nous vient pas à l'esprit, comme si l'avions perdu.

  6. Un penseur sachant penser n'est pas forcément moins suant à suivre qu'un penseur sot comme une saucisse puisque la sottise peut fasciner autant que pensée bien ajustée.

  7. « Ce Dieu est dans la nature, et reste pour lui-même un profond mystère. » (Alain, « De la connaissance discursive »)

    Si « Dieu est dans la nature », l'est-il de la même manière que Zut que j'imagine partout et nulle part, dans ce « quelque part » singulier de mon imagination ?

    S'il « reste pour lui-même un profond mystère », cela veut-il dire que Dieu est sans conscience réflexive. Dieu ne se pense pas Dieu, et c'est fort heureux parce qu'il aurait vite fait d'attraper la grosse tête.

  8. Zut s'amuse à penser que l'énergie je mange du riz s'rait le support avec une côte de porc de l'espace la main passe et du temps la main passe et vous prend.

  9. Zut s'amuse à penser qu'un peu d'énergie blanc le riz blanc pourrait p't'êt' bin qu'oui p't'êt' bin qu'non être le support ah tiens v'là la mort qui passe d'un peu d'espace la mort agace d'un peu de temps surtout quand elle fait claquer des dents.

  10. Zut s'amuse à penser qu'un infini d'énergie ah ça en fait des grains de riz pourrait supporter je bois du thé une infinité d'espaces je mange une glace et tant tant tant de temps que tout serait infiniment jusqu'à ce que plus rien ne soit ça va de soi.

  11. Ce n'est pas parce qu'il s'agit d'un profond mystère qu'il faut se promener avec un seau, « ni même avec un sot », ajoute Zut m'accompagnant.

    Patrice Houzeau
    Malo, le 30 mai 2020

30 mai 2020

LES MOTS FONT DE NOUS DES ETRES

LES MOTS FONT DE NOUS DES ETRES

 

 

  1. Les dieux sont des yeux. Leur regard fonde notre humanité. Et pourtant, Dieu ne peut être que force aveugle, aussi aveugle que des équations. Ce ne sont pas les nombres qui nous regardent. Je dirai même plus : « qui nous déchiffrent » fit Zut en me tirant la langue.

  2. « Un chasseur futur gibier, une jeune fille sacrifiée puis sacrifiant : image terrifiante de la condition humaine où rien n'est jamais acquis sous le regard des dieux » (Annie Collognat-Barès, Préface à « Iphigénie »).

  3. « Ce que je peux vouloir » ai-je lu dans une phrase de Schopenhauer. Notre liberté est limitée par ce qu'il nous est possible de vouloir. Notre « bon vouloir » est une illusion. Notre « bonne volonté » aussi. Je ne veux nullement être la cause de la mort de mon prochain mais je suis content de la fortune de la France, fût-elle en partie fondée sur le commerce des armes.

  4. L'expression « droit naturel » me soucie. Quelle loi serait donc inscrite « de tout temps » dans la nature et qui m'empêcherait « naturellement » d'être malveillant, ou plus étrange encore, quelle loi, à l'insu de mon plein gré « naturel », me pousserait à être bienveillant ?

  5. La confusion entre « droit » et « instinct » fonde cette étrange idée de « droit naturel ». Littéralement, l'instinct de survie ne procède de nul droit et ce ne sont pas avec quelques citations latines et une poignée de maximes que l'on défend une civilisation.

  6. S'il veut voir, il passe par les yeux des hommes.
    S'il veut parler, il passe par la langue des hommes.
    S'il veut douter de lui, il se fait homme.

  7. « L'égoïsme est un fruit de civilisation, non de sauvagerie ; et l'altruisme aussi, son correctif ; mais l'un et l'autre sont plutôt des mots que des êtres. » (Alain, « De l'amour de soi »)

  8. Le « sauvage » n'existe pas. La nature n'est jamais que « naturante » et le mot « sauvage » ne signifie pas autre chose que cette naturalité. Dès lors, ce sont les structures sociales qui modulent égoïsme et altruisme. Il n'y a dans la nature ni égoïsme, ni bienveillance.

  9. Voilà exactement le genre de syntagme dont je me fais hantise : « mais ce sont plutôt des mots que des êtres » écrit Alain. L'idée d'être naturel m'est incompréhensible : l'être, cette soudaine intuition de la présence, relève du langage, et donc du poétique.

  10. Les mots font de nous des êtres. Le langage nous a jeté un sort. Chacune de nos langues est un corpus de formules magiques.

  11. Depuis que le confinement t'a contraint à te racheter un ordinateur, te voilà de nouveau attelé à tes méchantes écritures me dit Zut. Eh oui, et j'en veux beaucoup à l'inconséquence politique qui m'a renvoyé à cette sorte-là de sorcellerie.

    Patrice Houzeau
    Malo, le 30 mai 2020.

29 mai 2020

LA NUIT TOMBE LA PLUIE AUSSI SIGNES ET PRESAGES

LA NUIT TOMBE LA PLUIE AUSSI SIGNES ET PRESAGES

 

 

  1. La nuit tombe Du bleu partout La nuit tombe On rêve quelque saxophone La nuit tombe Quelques nappes d'un blues lent et profond La nuit tombe Lent profond un regard.

  2. La nuit tombe Le chat attend la souris La nuit tombe Des fois on y titube La nuit tombe Titube de vin ou de fatigue La nuit tombe On n's'en sent plus d'ses regrets.

  3. La nuit tombe On a d'l'Amérique plein la cafetière La nuit tombe Et les échos des malheurs La nuit tombe Qu'la radio débite en tranches La nuit tombe Entre deux chansons plus ou moins habiles.

  4. La nuit tombe On en emmêle ses rimes La nuit tombe Qu'on remue sous ses paupières La nuit tombe On voit des visages, des gares, des lacs, des pierres La nuit tombe Le visage d'un ange, la face d'un crime.

  5. La nuit tombe Qui nous appelle et nous réveille ? La nuit tombe Un cri un nom un coup donné à la porte La nuit tombe Et qui exigerait de nous qu'on veille ? La nuit tombe Quel diable viendrait, que le vent emporte.

     

    LA PLUIE AUSSI

  6. La pluie aussi passe comme passe Zut La pluie aussi s'amuse comme Zut à nous rêver La pluie aussi est entre deux éclats de soleil La pluie aussi où fuse un rire qui revient parfois la nuit.

     

  7. Un présage peut s'interpréter de façon symbolique ; ceci dit, ce n'est pas parce qu'en novembre, j'ai croisé à Dunkerque une jeune et longue eurasienne masquée que j'aurais pu prévoir le Covid-19.

  8. On peut aussi expliquer la mort d'Iphigénie, ou la mort tout court, par la malédiction divine. Notre finitude est la raison des dieux.

  9. Peut-il être que la colère des dieux soit sans raison ? Qu'Iphigénie soit condamnée par courroux de la déesse ? Que les dieux ne soient que pure colère, colère en soi ? Dies Irae, une éternité.

  10. Objectivement, le présage n'a aucune valeur. Seul le fait importe. Même a posteriori, ce que l'on tient pour présage n'a de valeur objective qu'en tant que signe avant-coureur. Lire l'Histoire comme une suite de présages, c'est en multiplier les fictions.

  11. La propagande remplace le signe par le présage. La démocratie elle-même joue ce jeu dangereux et d'autant plus tentant que le signe est un fait. L'accélération de la multiplication des signes pris pour des présages fait du réel un vertige, une fiction périlleuse.

  12. La propagande, faisant du signe un présage tend à faire de l'adversaire une essence. C'est ainsi que le discours politique simplifie le réel en oppositions binaires : le peuple contre la bourgeoisie, la nature contre la technologie, la culture contre l'intolérance.

  13. Considérer le réel comme une suite d'oppositions binaires revient à prendre le signe pour un présage, comme s'il y avait un sens de l'Histoire, alors qu'il n'y a que des effets et des causes : le dieu derrière le rideau n'existe pas : il n'est qu'un être et ne présage de rien.

 

Patrice Houzeau
Malo, le 29 mai 2020.

28 mai 2020

KRIK KRAK KWAK

KRIK KRAK KWAK

1. Défois on est comme Agamemnon qu'on a du trouble avec ses esprits qui flottent dedans comme les quelques cornichons restants flottent dans le vinaigre du bocal entamé.

2. « Heureux si dans le trouble où flottent mes esprits,
      Je n'avais toutefois à craindre que ses cris ! »
     
(Racine, « Iphigénie », IV, 5)

3. Y en a j'vous jure on sait pas squi narratent dans leurs poèmes là comme le narrateur audibertien qui dit « Chien, je bêle » que c'est quand même pas courant ça le chien bêlant après i dit qu'sa copine le contamine (cf « Tu me pèles / de tes ailes ») pour finir dans la question métaphysique à trois clous la croix.

4. « Chien, je bêle. / Je t'appelle. / Tes seins m'attirent, tels de profonds firmaments. / Tu me pèles / de tes ailes. / A toi si je me livre est-ce à Dieu que je mens ? » (Jacques Audiberti, « Ondée »)

5. Sans doute faudra-t-il que je, qu'en tout cas je
   
Puisqu'il faut toujours en fin de compte que nous.

6. Parfois, le poète, chien sur la piste, sent le cœur des hommes ; Hugo l'avait empathique, ce flair, celui qui sent, comprend tout, le cœur plein d'yeux partout qu'du coup il le voit « fondre en abîmes », « notre cœur » ; on appelle ça les « abîmes du cœur » qu'l'âme y boite dedans.

7. « C'est la fatale angoisse et le trouble profond
      
Qui fait que notre cœur en abîmes se fond »
      
(Victor Hugo, « Pensar, dudar »)

8. Des fois y a des poéteuh i disent comssa qu'ils ont mal au cœur mais ça c'est quand i zabusent du cassoulet, d'la tarte aux bricots ou du Chef un p'tit coup on a soif Quand i sont vraiment très poéteuh i disent qu'ils ont « mal à la terre » voire « mal au présent » ; zont-ils mal au ridicule aussi ?

9. Au poète qui « a mal au cœur mal à la terre mal au présent » (uh), je préfère ces vers de Jean-Paul de Dadelsen :

« Qu'as-tu fait de ton frère Maurice ? 

J'étais ailleurs. Je n'ai rien entendu.
Je n'écoutais pas. Je me regardais dans un miroir.
Ce n'est pas moi qui ai ouvert le gaz
Je n'ai rien fait pour mon frère Maurice. »

10. Krik Krak Kwak écoutez ! Agnès n'est pas si sotte, Agnès n'est pas si folle ; Agnès va se prendre un flan mais c'est pour mieux flanquer des tartes ; Agnès n'est pas si sotte, Agnès n'est pas si folle qu'elle réserve dans sa trousse un sacré coup de pied de l'âne Kwake Kwake Kwake !

11. Le 28 mai 2020 au matin, on attendait plus de libertés, et j'espérais que les Français n'oublieraient pas que nos politiques n'avaient pas anticipé une crise sanitaire pourtant prévisible depuis qu'avec une certaine inconscience, on pousse les gens à se balader en tous sens sur cette planète.

Patrice Houzeau
Zone rouge, le 28 mai 2020

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27 mai 2020

QUELQUE CHOSE DU RETOUR DU SPHINX

QUELQUE CHOSE DU RETOUR DU SPHINX

 

 

  1. Le narrateur apollinarien i cause de « tous les regards tous les regards de tous les yeux » qu'on remarque qu'il a mis trois fois le mot « tout » que ça fait beaucoup de « tout » tout ça qu'ça fait du rythme avec l'accent toutes les quatre syllabes et qu'ça regarde aussi beaucoup chais pas pourquoi.

  2. « Mais tandis que mourants roulaient vers l'estuaire
      
    Tous les regards tous les regards de tous les yeux »
      
    (Apollinaire, « Le Voyageur » in « Alcools »)

  3. J'aime bien les vers nocturnes Je veux dire les vers avec de la nuit mélancolique dedans, où passe un vent façon nuit du nord et fantasque, ou alors nuit d'été, claire lune et dame blanche jolie, qu'elle est pas souvent jolie la dame blanche mais bon moi je dis jolie.

  4. « Il est des nuits où la chouette
      
    crie sans désir et sans regret dans l'arbre mort. »
      
    (Jean-Paul de Dadelsen, « Crépuscule »)

  5. Le narrateur houellebecquien use des mots du quotidien nous dirons donc que c'est un poète de la quotidienneté (soulignez en rouge) et j'aime bien car ça change de tous ces poèmes à âme et intérieur où l'on entend de vertigineux trombones appeler le troupeau des grands mots.

  6. Il y a un poème de Michel Houellebecq où le narrateur a « acheté du pain et du fromage en tranches » que « ça devrait [lui] éviter de crever [s]on œil droit » qu'il y a d'la chose mystérieusement effrayante genre biblique, rituel antique dans c't'histoire de fromage et d'œil point crevé.

  7. « J'ai acheté du pain et du fromage en tranches,
      
    Ça devrait m'éviter de crever mon œil droit »
      
    (Michel Houellebecq, « Il est vingt et une heures... »)

  8. Cette histoire de « pain et de fromage en tranches » et d’œil droit épargné me rappelle qu'on disait fin des années 2010, que certains étudiants étaient tellement pauvres qu'il y avait eu des cas de prostitution Je ne sais pas dans quelle mesure mais bon, si c'est vrai, voilà qui me fait regarder les belles âmes réformatrices de l'éducation nationale avec un regard peu amène je vous le dis.

  9. Les crises révèlent le singulier. Je n'irai pas jusqu'à dire que les crises ouvrent la porte aux monstres et aux saints, mais quand même, il y a du décalé, du pas tout à fait dans l'ordre administratif des choses dans une crise, et quelque retour du Sphinx.

  10. J'entends un écrivain expliquer un truc chaipaquoi sur ce qu'il voudrait (ou pas, chais déjà plus) « couper les racines de ses tentacules » : ça donne grandement calamar à penser.

  11. René Char poétisant dit qu'il « suffirait que le doigt majeur se séparât de la main » qu'alors on dit qu'on s'a coupé le doigt mais sinon c'est que le doigt i va faire des choses je n'saizoùchéki que euh je songe à Zut et à son grand Ordre des doigts d'honneur un peu partout.

  12. « Il suffirait que le doigt majeur se séparât de la main et, à la première mousse entre deux tuiles glissantes, innocemment le passage s'ouvrirait. » (René Char, « Le doigt majeur »)

    Patrice Houzeau
    Zone rouge, le 27 mai 2020.

     

27 mai 2020

CHRONIQUE DU 27 MAI 2020

CHRONIQUE DU 27 MAI 2020

 

 

  1. Quelque chose me dit que l'on va beaucoup pleurer dans les jupes du Conseil d'Etat ces temps-ci.

  2. Mais depuis la massification de l'enseignement supérieur, tout le monde sait que certains diplômes universitaires (Sorbonne ou pas) ne valent plus grand chose et que certaines filières ne sont là que comme variables d'ajustement du chômage.

  3. Amusante, l'autosatisfaction de la plupart des politiques qui ont eu en charge l'éducation nationale. De réforme en réforme, l'institution s'enfonce dans le ridicule et la bureaucratie ; qu'importe, de Jacques Lang à Blanquer, ils se prennent tous pour de grands humanistes.

  4. Je me demande, mais j'ai peut-être tort, si la polémique Camélia Jordana versus Castaner, ce s'rait pas fait par hasard pour faire pisser de la copie, faire gueuler un peu le citoyen outragé, et surtout faire diversion. On appelle ça du story telling.

    Ceci dit, ça change rien pour moi : je n'apprécie guère Castaner et je n'ai pas d'avis sur Camélia Jordana.

  5. Entendu dire à la radio que Macron voulait que les Français rachètent au plus vite une voiture (y a un plan pour ça, des primes à la casse et tout et tout). Bon après, i vont vous aider à payer l'écologisation d'vot' maison et vont vous faire payer encore un peu pour l'allongement des études de vos enfants. Bref, faites gaffe, sont déjà dans l'idée d'vous plumer.

  6. Zut me dit : Forcé que j'ai du mal avec l'autorité ; j'arrive déjà pas à m'obéir.

  7. Nous vivons des heures historiques m'a dit un collègue. Ah ça, on peut le dire que c'est un merdier historique.

  8. Sorbonne et autres universités, vous avez accepté la massification de l'enseignement supérieur, les filières bidons, l'allongement exagéré des études, parcours sup et la bureaucratie, et maintenant vous pleurez parce que vos étudiants remuent : eh bien, démerdez vous !

  9. Monsieur Houzeau, je vous assure que Monsieur Blanquer est un homme responsable et qu'il ne vient pas d'une autre planète pour vous obliger à remplir des tableaux, des tableaux, des tableaux, des tableaux, des tabl... euh excusez-moi, je dois avoir un shadok dans le logiciel.

  10. Au fond, la France n'a pas tellement changé (Ah la France éternelle!) : Le confinement fut notre ligne Maginot et maintenant, évidemment, la débâcle.

  11. Tous ceux qui connaissent cette région le savent : si MCA Maubeuge tombe, la région Sambre-Avesnois glissera un peu plus encore dans quelque chose qui s'apparente, croyez-moi, au désastre option chaos.

    Patrice Houzeau
    Zone rouge, le 27 mai 2020

26 mai 2020

PERSPECTIVES ET IRONIES

PERSPECTIVES ET IRONIES

1. Pour moi, le début de la Genèse est un des plus beaux textes qui soit :

« Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre. Or la terre était vide et vague, les ténèbres couvraient l'abîme et un souffle de Dieu agitait la surface des eaux. »

2. Si on supprime les moyennes en dessous de 10 à la Sorbonne (en clair, si on valide le semestre de tous les étudiants), il faut bien sûr, les mêmes causes produisant les mêmes effets, supprimer l'oral de contrôle et accorder le baccalauréat à partir de 8 de moyenne.

3. Je ne supporte plus les voix des politiques Je ne supporte plus les voix des politiques Je ne supporte plus les voix des politiques Je ne supporte plus les voix des politiques Je ne supporte plus les voix des politiques Je ne supporte plus les voix des politiques.

4. Tant que la menace du covid-19 et les risques de fermeture des entreprises perdureront, il est clair que les Français ne se remettront pas à consommer massivement.

5. Veuillez écouter quelques ironies personnelles : Manu voit son fan-club se démonétiser chaque semaine – Agnès va se prendre un flan à la mairie d'Paris et tout ça pour quelques miettes – Juin 2020, mensonges et coin-coins – Le « nouveau monde » à Manu, c'est déjà du passé -

6. J'entends poindre chez certains journaliste la petite musique du « on ne pouvait pas prévoir ». Si ; on pouvait prévoir. Régulièrement, des épidémiologues prévenaient, qu'en raison de l'accroissement des circulations, une pandémie à venir était non seulement possible, mais probable.

7. En 2020, il y eut une réelle pandémie d'un virus tueur, pandémie qui s'accompagna d'une épidémie assez universelle de mensonge.

8. Au fond, le « en même temps » est une assez honnête locution : en même temps que je vous dis la vérité, je vous raconte des craques.

9. Je n'arrive pas à me départir de cette idée qu'il y a quelque chose qui cloche, le sentiment qu'on nous ment. Bah le doute déçoit moins que la crédulité.

10. « Je te promets tout ce que tu veux mais allez ! Sors-nous de là. » dit un personnage de Joann Sfar et sans doute aussi bien des gens dans bien des difficultés, s'adressant à bien des saints, au bon Dieu et à la Vierge.

11.Plus on analyse le monde politique, plus on entrevoit des gouffres qu'on a parfois juste envie de vomir dedans.

12. Monsieur Houzeau, franchement, je ne crois pas jamais avoir entendu parler d'un think tank du nom de « Perspectives et Ironies », avec une certaine, comment dites-vous ? ah oui, Zut, à sa tête.

Patrice Houzeau
Les (dé-)Confins, le 26 mai 2020)

26 mai 2020

ZUT SOUVENT QU'ÇA LA DEGOÛTE

ZUT SOUVENT QU'ÇA LA DEGOÛTE

1. Le matin était moche et pluvieusement tarte ;
   
Tu disais te sentir vaseuse, un brin patraque.
   
J'attendais je n'sais quoi ; on n'disait presque rien,
   
Pis quoi qu'on fasse, il ferait un temps de chien.

2. Défois Zut s'épate du télépathe acrobate qui se carapate après s'être accaparé d'un plat de pâtes et de quelques pâtisseries ; on entend au loin les échos d'un xylophone polyglotte (ce qui est somme toute assez rare).

3. Elle dessina une lune toute ronde et un peu voilée, et de l’œil de cette lune, elle fit couler le losange d'une longue larme bleu cristal.

4. Il est difficile de se traverser lorsque son temps passe à refléter les fascinations et les agitations de l'autre côté.

5. Le long des flots Florence qu'on appelle Flo car si elle s'appelait France on ne l'appellerait pas Flo, flotte un peu de l'âme puis soudain s'dit flûte, flûte et zut, tout ça c'est du flan et s'en va en sifflotant Petite Fleur de Sydney Bechet.

6. Des fois, on a beau se fatiguer la salade de sa tête, on y pige que couic à toute cette macédoine là.

7. Zut souvent qu'ça la dégoûte, tout s'couscous, oùsqu'on se secoue le pour et le quoi qu'est-ce, pis qu'on s'presse le pensif citron, pis tout ce qu'on fait mousser là, dans la lucarne à courges, la boîte à andouilles, toute cette semoule à grosses légumes, ce bourratif politique qu'dedans qu'on finit par pédaler, dedans, dans le touci-touça des inconséquences.

8. J'ai l'éthique toc, j'en suis bien conscient, mais mon éthique toc vaut mieux que l'alibi de leur humanisme, lequel sert surtout carrières et complaisances tandis que tant d'étudiants dansent devant des armoires vides.

9. Ce n'est pas quand j'entends le mot culture que j'ai envie de sortir ma tarte à la crème, c'est quand j'entends le mot ministre voyez.

10. « Une hécatombe n'est aux yeux de la nuée humaine qu'un os mal dénudé et tôt enfoui. » (René Char, « Azurite ») : bin oui, si l'hécatombe est loin, vrai qu'on n'y pense pas trop. D'autant qu'c'est souvent avec les armes qu'on leur vend qu'ils se massacrent, nos frères.

11. Avec tous les doigts d'honneur que Zut a laissés un peu partout, il serait, je pense, tout à fait aisé de créer un Ordre, voire une Chevalerie.

Patrice Houzeau
Les (dé-)Confins, le 26 mai 2020.

 

 

25 mai 2020

FAUT S'Y FAIRE QU'ON S"Y FAIT

FAUT S'Y FAIRE QU'ON S'Y FAIT

 

  1. Le matin, j'entends à la radio l'inconséquence du monde seriner sa chanson absurde. Ceci est un présent d'habitude (qu'on s'y fait donc).

  2. J'entends que, lors de la pandémie du covid-19, la pénurie de masques fut quasi mondiale. Est-ce à dire que la plupart des dirigeants de la planète seraient en fait tout justes capables de gérer une baraque à frites ?

  3. Dans le rôle de Philippe Katerine, Edouard Philippe et dans celui d'Angèle, Manu Jupiter, et en effet, il semble que ce soit de plus en plus « pas tout à fait les mêmes mots » et poil au dos si je me trompe.

  4. Ma chère Zut, avez-vous vu ces « silencieux serpents glissant dans l'herbe épaisse ? » dis-je en citant à peu près du Michel Houellebecq. « Non, ze n'ai pas vu zes zilenzieux zerpents glizant (et réglise) dans l'herbe épaize » qu'elle m'a répondu Zut, juste pour se moquer.

  5. J'admire ces ministres, qui, après avoir causé tant de malheurs, arriveront au soir de leur vie avec la conviction d'avoir bien travaillé.

  6. Alors Zut dit à Grand Zozo : Grand Zozo, quand te dézozoteras-tu ? Car si tu ne te dézozotes, j'irai zieuter zailleurs, et tu seras cocu comme un député.

  7. Je rappelle à ses contempteurs que c'est aussi grâce au libéralisme que vous trouvez dans vos magasins des pommes, des poires et des tas de scoubidous venus d'partout et à tous les prix.

  8. Quand j'ai d'la mélancolie, j'écoute parfois du Robert Charlebois :
    « Des fois j'ai pu l'goût de rien faire
    J'fumerais du pot, j'boirais d'la bière »
    Oui que j'mécouterais du Charlebois
    mais faut que j'pense à s'que j'dois
    à s'qui s'mange pis à s'que j'bois.

  9. J'aimerais bien pouvoir écouter Classic 21 à Dunkerque. J'aimerais bien comme avant d'il y a longtemps lire « De Avonturen Van Nero & Co » en français.

  10. Je note que François Hollande est le seul politique pour l'instant à assumer « une part de responsabilité dans la situation de l'hôpital ».

  11. Je me demande comment ils vont faire, les députés de La République en Marche pour expliquer à leurs électeurs que ce qui était il y a peu absolument formidable et urgent est aujourd'hui complètement hors de propos, voire assez idiot. A ce niveau, c'est plus de la politique, c'est de l'apostolat.

  12. Macroniste jusqu'à l'affaire Benalla. Là, je me suis dit ; je ne peux pas faire confiance à un type qui se laisse embobiner par on n'sait qui d'on sait où. La pénurie de matériel et de personnel face à la crise du covid m'ont détourné définitivement de l'imposture LREM.

  13. Rabelais raillait les Sorbonnards car leur sottise les rendait dangereux. Les énarques d'aujourd'hui sont d'autant plus dangereux qu'ils sont pour la plupart loin d'être sots.

Patrice Houzeau
Les (dé-)Confins, le 25 mai 2020.

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