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BREFS ET AUTRES
28 février 2023

POURQUOI AVEZ-VOUS CHOISI CE THEÂTRE ?

POURQUOI AVEZ-VOUS CHOISI CE THEÂTRE ?

1.
« J'ai les yeux de l'épervier pour le jour, du hibou pour la nuit... et du bouc pour les rêves... »
(Patrick Cothias, André Juillard, « La Marque du Condor », « Les Sept Vies de l'épervier », tome VII, pl. 3 [Baragouine])

Je lis que dans la Chine ancienne l'épervier symbolisait l'automne. En anglais, « épervier » se dit « sparrowhawk ». L'épervier ne pratique pas le saxophone. Il est cependant très rapide et aurait fait merveille dans le be-bop. Il arrive que l'épervier manie l'épée ; mais c'est qu'il est alors un pseudonyme.

2.
« J'ai dû argumenter avec quelques cerbères qui ont fini par admettre mes raisons... »
(Cothias et Juillard, « La Marque du Condor », pl. 7 [Masque-rouge])

Dans la mythologie grecque, Cerbère était le chien polycéphale qui gardait l'entrée des Enfers. Lui non plus n'a aucune pratique connue du saxophone. Son nom est utilisé pour désigner des gardes peu avenants. Le cerbère est donc fort utile si vous voulez que l'on vous fiche la paix. Il faut cependant le nourrir. Ce qui peut vous coûter un bras, d'autant que le cerbère ne se fournit pas au détail, mais en équipe, contrairement au Cerbère mythologique qui avait toutes ses têtes sur un même corps, et donc ne s'absentait jamais pour aller mener une vie de famille.

Dans la bande dessinée, les « raisons » de Masque-rouge peuvent être aussi vives et tranchantes qu'un épervier fondant sur sa proie, qu'une ritournelle frappant une oreille, qu'une réplique du théâtre de Molière.

3.
« - Êtes-vous le vrai Masque ?
- Êtes-vous le vrai roi ? »
(Cothias et Juillard, « La Marque du Condor », pl. 23 [Le roi et le masque])

Ce dialogue ne peut se concevoir que si on se demande si le roi est bien le roi ou l'apparence du roi, ou si Masque-rouge est bien Masque-rouge ou l'apparence de Masque-rouge, et si le roi est bien le roi et Masque-rouge est bien Masque-rouge, évidemment, c'est qu'il ne s'agit pas de Zoë et Tonio au Carnaval de Dunkerque.

4.
« Mon père disait que la sorcellerie est un mot bien commode pour juger toute chose qu'on ne peut expliquer... »
(Cothias et Juillard, « La Marque du Condor », pl. 27 [Louis XIII])

J'ignore si Louis XIII a jamais tenu ces propos. Il est cependant vrai que certaines personnalités influent sur les autres au point de troubler les existences. Ce n'est pas de la sorcellerie, c'est de la persuasion par la fascination. Il y a aussi la connaissance des plantes, des herbes, des propriétés de la nature et de leurs influences sur les vivants. Par contre, savoir préparer des frites, ou aller se faire cuire un œuf, ne relève aucunement de la sorcellerie.

5.
« - Pourquoi avez-vous choisi ce théâtre ? », demande L'Epervier au Condor. C'est que si nous nous plaisons sottement à comparer nos existences à des pièces, il est que rôle et masque n'ont que le temps de nos jours. La mort vient ; le masque tombe; le saxophone continue son solo et il n'y a plus de saxophoniste que ses os.

Patrice Houzeau
Malo, le 28 février 2023.

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27 février 2023

CELA N'EMPÊCHE PAS D'AIMER LA CORNEMUSE

CELA N'EMPÊCHE PAS D'AIMER LA CORNEMUSE

1.
Merci mon Dieu, aujourd'hui non plus, Jésus ne m'est pas apparu.

2.
Parfois, foudre qui vous plante sur place, vous tétanise, vous cloue chez vous. Parfois, foudre lente qui s'insinue, vous décale, vous ralentit, vous dédale.

3.
Si les lapins avaient des fusils, ça ne s'appellerait pas la chasse, mais la guerre.

4.
Le 27 février 2023, il se dit que selon des sources américaines, la pandémie du Covid-19 serait la conséquence d'une fuite accidentelle du virus d'un laboratoire de Wuhan. C'est ça, les virus, vous ne pouvez pas les laisser seuls une minute, ils en profitent pour fuguer, et vont, courent, volent provoquer des accidents mortels qu'après ça, vous passez pour des je ne sais quoi dans le monde.

Ce qui me rappelle l'efficacité et la prévoyance de notre technocratie et administration qui s'est illustrée lors du scandale des masques (quel carnaval!).

5.
Il paraît que la dernière feuille de chou à la mode chez les pro-Poutine s'appelle « Omerta ». Le nom est en effet bien choisi pour désigner une bande d'écrivaillons qui relaient la propagande du mafieux du Kremlin.

6.
« Pour mieux s'imposer, la logique prend quelquefois les traits de l'absurde. »
(René Char, « Moulin premier », V)

Si l'on considère la logique comme une science qui définirait avec rigueur les règles formelles de la pensée, il est qu'en effet, si vous essayez de battre la fourchette avec l’œuf, vous n'arriverez pas y tremper vos frites.

C'est en voyant le Père Ubu préparer une omelette aux champignons que vous constaterez que certaines omelettes peuvent être mortelles. C'est là l'un des intérêts de l'absurde littéraire, il prévient des risques d'empoisonnement que le réel vous fait courir.

7.
Il faut toujours avoir un pied de rechange sur soi, des fois que, par inadvertance et malheur de nous, on en mettrait un dans une tombe.

8.
« Le loup a peur du violon », note Henri Michaux dans « Sous le phare obsédant de la peur ». Cela se comprend. Il se peut que le mot « violon » évoque ici la prison. Ceci dit, le violon retourné à l'état sauvage, le crin-crin farouche, oh le redoutable ! Avec ses coups d'archet aigres-rauques, ses rapides pis qui lancinent zinzinneries rythmées par des coups de guêtres spectrales, il vous ferait fuir le loup solitaire aussi sûrement qu'un macron des villes pourchassant la croissance sur son beau cheval Blabla fait fuir le fabuliste égaré.

9.
« Il s'éloigna le plus qu'il fut possible, pour n'être vu ni entendu de personne »
(Madame de La Fayette, « La Princesse de Clèves »)

Le mot « personne » vient du latin « persona », dérivé de « personare », qui signifie « résonner, retentir ». La « personna » était un masque de théâtre qui la faisait sonner, tiens, la voix de l'acteur. S'éloigner de manière à « n'être ni vu ni entendu de personne », c'est donc s'éloigner des masques, du théâtre, de la scène sur laquelle nous jouons nos personnages. Cela n'empêche pas d'aimer la cornemuse. C'est même un fort bon prétexte d'éloignement.

10.
« Dehors
La terre s'ouvre
L'homme est tué
L'air se referme »
(René Char, « Confronts »)

Il arrive que « l'air se referme ». Surtout quand il n'a plus rien à dire. Cela arrive juste après une mort violente. Il y a de la sidération dans l'air. Cela ne dure pas. Quelqu'un crie, surtout si, distrait, il a laissé son pied sous la trajectoire du marteau échappé, avec lequel il comptait accrocher ficelle et hareng saur.

Patrice Houzeau
Malo, le 27 février 2023.

27 février 2023

GRATTAGE CHARBONNAGE LABYRINTHE

GRATTAGE CHARBONNAGE LABYRINTHE

1.
« Maintenant ce n'est plus qu'un lopin de terre, un tout petit lopin sur une tête d'aiguille.
Quand je l'aperçois, je me gratte avec. »
(Henri Michaux, « Déchéance »)

2.
Le verbe « gratter » a des ancêtres partout : le latin médiéval « cratare », le vieux francique « kratton », le vieil allemand « kratten », l'allemand « kratzen », l'anglais régional « scrat », le suédois « kratta ». le verbe « gratter » me rappelle que dans la vie on est bien obligé, plus ou moins souvent, « d'aller se gratter », avec ou sans lopin de terre, rapport à ce que le réel a une fâcheuse tendance à ne pas nous donner ce que nous voulons. Pour avoir ce que l'on veut, il faut charbonner. Le législateur et l'administration ont pour objet de fixer les limites du grattage et les cadres du charbonnage. J'en conclus que notre existence se situe donc entre ces deux pôles du grattage et du charbonnage. Remarquez que cela n'empêche pas d'aimer la cornemuse.

3.
« Et dormir dans l'oubli comme un requin dans l'onde »
(Baudelaire « Le mort joyeux »)

« Et » est une conjonction de coordination et figure donc dans la célèbre liste mnémotechnique « mais, où, et, donc, or, ni ,car ». On ne se le demande d'ailleurs pas. Si la conjonction « et » s'avère fort utile pour relier des mots et groupes de mots, en tant qu'épluche-légumes, elle est parfaitement inopérante.

4.
Je lis sur internet ce titre « Inflation : le spectre d'une France à deux vitesses ». Je ne doute pas en effet que l’État finisse par trouver une façon de taxer les fantômes qui, de plus en plus nombreux, hantent les rues.

5.
« Quelle femme aux pieds nus, une chandelle à la main, nous fait ainsi la suivre à travers les corridors du labyrinthe ? »
(Frédérick Tristan, « L'Obsédante », le Cherche-midi, 1992, p.55)

Comme on sait, le mot « labyrinthe » désigne dans la mythologie grecque une série de galeries construites par l'architecte Dédale pour y enfermer le Minotaure » (je cite Wikipédia). C'est dire si le labyrinthe peut être nuisible à la santé. On évitera donc de s'encombrer d'un labyrinthe, ainsi que de s'engager dans des conduites labyrinthiques. La réduction des labyrinthes est d'ailleurs un problème qui préoccupe le législateur. Cela ne l'empêche pas de se perdre dans le dédale des lois, des réglementations, des réformes et des nécessités électorales. Les spécialistes du labyrinthe s'appellent « technocrates ». Certains de ces technocrates sont des architectes frustrés, voire des minotaures refoulés. Certains se prennent pour Thésée, ou pour Ariane, ou pour Icare. Ils n'ont pas tous pour emblème la « tête d’œuf » et cherchent souvent à faire porter les cornes à quelqu'un.

6.
La Chine et la Russie sont des pays lointains qui auraient tendance à se rapprocher.

7.
Il y a une dizaine d'années, on disait que l'Asie, de par ses dynamiques démographiques et économiques, dominerait bientôt le monde. On voyait cela comme un domination essentiellement économique et on s'en faisait une raison. Maintenant que cette domination pourrait se faire aussi par les armes, évidemment, c'est une autre histoire.

8.
« Le poids du raisin modifie la position des feuilles. »
(René Char, « Migration »)

Je lis sur Wikipédia que « la forte teneur en sucre » du raisin « peut, avec le temps, entraîner une cristallisation ». Si vous plongez le raisin dans un liquide (de l'eau bouillante par exemple), le sucre se dissout . Si vous le plongez dans la foule, le raisin disparaît écrasé. Si vous le plongez dans la lecture, il tache les pages. Mais vous pouvez le manger, cependant que certains bouquins sont indigestes et que la foule, comme dit la chanson de Jacques Brel, vous « grignote comme un quelconque fruit ».

9.
Je n'ai jamais entendu parler de cette histoire de grappe de raisin invisible qui se serait enfuie d'un laboratoire.

D'une manière générale, le raisin n'est pas plus invisible que la pipe de Maigret ou la vilenie de Poutine. Le raisin sert à faire du vin ; la pipe se fume ; Poutine massacre.

Patrice Houzeau
Malo, le 27 février 2023.

27 février 2023

JE NE JAMAIS RENCONTRÉ DE YAOURT PARLANT ANGLAIS

JE NE JAMAIS RENCONTRÉ DE YAOURT PARLANT ANGLAIS

1.
Je n'ai jamais rencontré de yaourt parlant anglais. Donc, un pot de yaourt dans le rôle d'Hamlet, je n'y crois pas.

2.
Les soucoupes volantes ne sont pas des pianos. Sinon, ce seraient des pianos volants. Remarquez, ce serait joli pour interpréter la Sonate n°14 en do dièse mineur, opus 27 n°2 de Ludwig van Beethoven, dite « Sonate au Clair de lune », mais il faudrait alors prévoir des sièges volants pour un public ailé.

3.
Je déteste avoir froid. Ce monde est glacial.

4. 
« La dent de ton Erard, râtelier osanore,
Et scie et broie à cru, sous son tic-tac nerveux,
La gamme de tes dents, autre clavier sonore... »
(Tristan Corbière, « A une demoiselle »)

« osanore » est un adjectif qui désigne une fausse dent dont je lis qu'elle fut fabriquée jadis en ivoire d'hippopotame. Aussi une âme ne peut-elle être osanore ; un jambon non plus ; quant au yaourt, déjà qu'il ne parle pas anglais, alors hein.

5.
« J'entends comme un bruit de crécelle...,
C'est la male heure qui m'appelle. »
(Tristan Corbière, « Heures »)

Le mot « malheur » est composé à l'aide de « heur », qui vient du latin « augurium » (le message envoyé par les dieux et que décrypte l'augure). Une note de bas de page indique que l’expression « A la male heure » signifie « à l'heure de la mort ». Quant à la crécelle, elle produit un son aigre que l'on peut facilement considérer comme désagréable. Il serait étonnant que ce fût l'harmonieuse harpe ou une mélodieuse flûte qui signalât l'arrivée de la Camarde.

6.
« Toi qui planes avec l'Albatros des tempêtes, »
(Tristan Corbière, « Litanie du sommeil »)

Une note de bas de page indique que « l'albatros passe pour annoncer la tempête ». On ne peut donc pas compter sur l'albatros pour vous donner les résultats du tiercé ou des élections. D'ailleurs, à mon avis, l'albatros se rit des chevaux comme il se rit des archers, et je ne parle même pas des poètes, ni des députés.

7.
« … J'avais une amante là-bas
Et son ombre pâle me hante
Parmi des senteurs de lilas... »
(Tristan Corbière, « Ça »)

Je lis sur Wikipedia que le lilas (« Syringa vulgaris ») a été choisi comme la fleur représentant le caractère « robuste et ferme » des hommes et des femmes de l'Etat américain du New Hampshire. Certes, le lilas est un symbole plus joli que la crécelle, le cornichon, la tête de veau ou le yaourt. Quant au coq, il a une crête rouge et ses connaissances en anglais sont très limitées.

8. 
Vladimir Poutine est un homme d'Etat russe né le 7 octobre 1952 à Léningrad et qui n'est pas encore mort. Ce que pas mal de gens regrettent. Il aura fait tuer beaucoup de ses contemporains et se sera considérablement enrichi.

9. 
« Deux fers qui faisaient des parades bouffes ; »
(Tristan Corbière, « Duel aux camélias »)

Je ne sais pas si le son « f » ici exprime le ferraillement des épées, le frottement des lames en leurs « parades », mais je trouve sur internet ce virelangue :

« Des zazous farfelus qui cherchèrent leurs chaussures chassèrent sans souci des serpents qui sifflaient ».

Et je dis, halte-là : chasser des serpents sifflants avec les pieds nus me semble en effet, sans souci ou pas, relever du bouffon, du farfelu, du zazou, du fantasque, du zigoto, de la cafetière fêlée, voire de la folie furieuse, à flanquer ses fifres par la fenêtre.

10.
« Par Belzébuth ! contre la borne
Je viens de me rompre la corne !
..........................................................
Comme les trucs sont démolis ! »
(Tristan Corbière, « Grand Opéra, IIème Acte »)

Le mot « corne » vient du latin populaire « corna » et du latin classique « cornua ». Le mot « corne » me rappelle l’expression « il fait un vent à décorner les bœufs ». Il ne me rappelle le hareng saur et le foie de morue que si je songe au hareng saur et au foie de morue. Il me rappelle aussi « le son du cor au fond des bois » (c'est de qui ça déjà ?), Roland à Roncevaux, et que le mot « horn » désigne en allemand comme en anglais aussi bien un instrument de musique qu'une corne d'animal. Quant aux « trucs », ils sont, comme l'écrit Corbière, « démolis », le lyrique étant rentré dans le décor.

Patrice Houzeau
Malo, le 27 février 2023.

 

26 février 2023

S'IL SE MET A ABOYER C'EST QUE CE N'EST PAS UN OEUF

S'IL SE MET A ABOYER C'EST QUE CE N'EST PAS UN OEUF

1.
Alors Alix, Enak et Héraklion arrivent à Apollonia, - c'est une colonie romaine, je le lis dans « Le Dieu sauvage », de Jacques Martin. Et là, un légionnaire leur dit : « Le général Horatius ?... Mais il n'y a pas de général Horatius ici... » (c'est dans la bédé).

Je confirme il n'y a pas plus de général Horatius ici qu'il y a d'éléphant dans le placard et de martien dans la soupière; il y a « My Brightest Diamond » que j'écoute dans « Pressure » et sur You Tube. J'aime bien cette pop song avec fanfare.

2.
« Alors, dans sa solitude hiératique, le dieu paraît soudain s'illuminer d'une étrange lueur. »
(Jacques Martin, « Le Dieu sauvage », « Les aventures d'Alix », 1970, pl. 24).

C'est ça le problème avec les statues, vous les laissez seules, et elles en profitent pour faire des trucs, « s'illuminer d'une étrange lueur », faire des crêpes, répéter un numéro de claquettes et autres mômeries fantômes ; les statues antiques, surtout celles des dieux, c'est rien qu'des belphégors dans la nuit verte (Pourquoi verte ? - Pour l'ambiance).

3.
« … au point que les corps disparaissent peu à peu sous le sable. »
(Jacques Martin, « Le Dieu sauvage », pl. 29).

Ça me fait penser au sable des planètes de science-fiction. Vous savez, le sable qui s'étend à l'infini où, soudain, se pointent, poilus et mugissants, des bestiaux biscornus surmontés de voyageurs spatio-trucs et leurs pistolets-sabres-parapluies-allume-cigares-lasers là. Que tout finisse sable, poudre, poussière, avec du vent passant dessus, ou pas de vent du tout, ou du sable avec des pluies de grenouilles (Pourquoi des grenouilles ? - Parce que des éléphants, c'est trop lourd à transporter), ça j'en sais rien. Faut demander à des spécialistes de la question que je ne me pose pas.

4.
« Mais qui sont ces visages qui, à peine apparus, semblent fuir vers l'infini ? »
(Jacques Martin, « Le Dieu sauvage », pl. 31).

Là, dans la case, on voit de mauves têtes genre têtes de statues décapitées à yeux blancs tournebouler dans une verticalité de vitesse rouge. Psychédélique. Je me demande si on aurait le même effet avec des girafes qui font pouët-pouët, ou des coin-coins qui font pouët-pouët, ou des députés qui font pouët-pouët, ou des poètes qui font pouët-pouët (bin quoi, les poètes ont le droit de faire pouët-pouët comme les girafes, les coin-coins, les députés et tout ce qui relève de la pouët-pouëtance).

5.
Au bas de la planche 38 de l'album « Le Dieu sauvage », un œil noir me te nous vous ils (et leurs sœurs) observe. J'ai beau me dire qu'il ne peut pas me voir, n'empêche que si vous voulez manger des frites dans un œuf battu, il faut battre l’œuf tant qu'il peut se battre. Si l’œuf se met à aboyer, c'est que ce n'est pas un œuf. Il vous reste les frites, que l’œil noir de la dernière case de la planche 38 considère avec stupéfaction.

6.
« Eh bien, nous voilà pris entre une armée de vivants et une armée de morts, et... »
(Jacques Martin, « Le Dieu sauvage », pl. 52 [Alix]).

Certes, c'est assez curieux, mais comme il y a peu de chances que l'armée de morts résiste à l'armée de vivants (on n'est pas à Zombiland, voyez), tout devrait rentrer dans l'ordre, d'autant qu'on est à la fin de cet album où il est question de la force mystérieuse et destructrice qui émane d'une statue représentant le dieu Apollon.

Patrice Houzeau
Malo, le 26 février 2023. 

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23 février 2023

SANDWICH

SANDWICH

Sandwich ! Je vas l’bouffer ! Géant ! Y a du fromage.

parfois, à midi, au café du coin, un sandwich, une bière, et je rêve un peu en attendant, je rêvasse
Sandwich -dwich dwich dwich (onomatopée signalant l’alien marchant sur le sable)
je rêvasse j’entends vaguement les conversations des gens debout au bar – ils parlent fort

Je nous tremblant (y en a qui rigolent de nos) Ah là
je rêvasse c’est-à-dire que je m’amuse dans ma tête tiens là

Vas che ne sais plus ce que ce che dis (ceci est appelé énoncé choucroute)
j’évoque le sandwich au café du coin mais en fait là je regarde « Le Crime est notre affaire » de l’excellent Pascal Thomas. J’aime bien les films. Je préfère lire. Ce sont les mots qui donnent accès. Les images sont des extensions fascinantes. Les mots peuvent être très vite amusants (si on aime le genre absurde)

L’bouffer de chaleur cependant que le bouffeur de chalet s’est perdu dans la fondue
il y a de la neige dans « Le Crime est notre affaire ». Le mot « fondue » me rappelle que j’aime bien ça, la fondue ; la fondue, c’est

Géant tison il fait un froid de fantôme on ne sait jamais qui nous hante tisonnons tisonnons
dans la maison dans les Flandres on se chauffait au bois fallait allumer le feu c’était pas toujours évident tisonnons tisonnons

Y a ya, « séduite et abandonnée, il m’a » (c’est dans le film « La Folie des grandeurs », ça, je crois)
comme on voit j’aime beaucoup les comédies ; certains films de science-fiction aussi, mais de moins en moins, comme si le réel ne voulait pas trop que je m’éloigne de ses apparences

Du val, du pont, du chemin, du pré, du moulin, des clous et des monts, tous vinrent chercher leur nom (les Aliens de nous prennent possession)
je finis ma bière et mon sandwich jambon

Fromage je prends de l’âge je retourne faire cours je me dis le temps est court.

Patrice Houzeau
Malo, le 23 février 2023.

23 février 2023

LA RUSSIE VA BIEN, SA MONNAIE NE VAUT RIEN

LA RUSSIE VA BIEN, SA MONNAIE NE VAUT RIEN      

1.
22 février 2023. Une enseignante a été assassinée ce matin à Saint-Jean-de-Luz, poignardée par un élève de seconde qui, disent les médias, « souffrirait de troubles psychiatriques ». S’il s’avère que cet élève relevait de l’inefficace et hypocrite « école inclusive », la responsabilité du législateur, du ministère, et des bien-pensants de l’école pour tous quoi qu’il en coûte, serait immense.

Si l’élève a agi sous le coup d’une bouffée délirante, est-il responsable de ses actes ? La question que je me pose est : cet élève souffre-t-il de troubles psychiatriques récurrents ? Et si oui, la direction du Lycée était-elle au courant ?

Bien entendu, l’enquête précisera les circonstances. Mais, je le maintiens, l’école dite « inclusive » est, dans bien des cas, inefficace (les enseignants ne sont pas des éducateurs spécialisés) et hypocrite : les diplômes ne devraient pas être considérés comme de simples certificats de scolarité.

Comme beaucoup, je suis choqué par le déni et le manque de responsabilité que trahit le catastrophique tweet du ministre Ndiaye : « décès » ! Non, c’est un meurtre et peut-être même un assassinat.

2.
Entendu ce matin sur France culture Pap Ndiaye défendre sa gestion de l’Education nationale (« pacte » et autres billevesées). Flou, aussi flou que des promesses électorales, et même pas alléchant. Il cause bien, le ministre, mais il ne dit rien. Je ne le crois pas très compétent.

3.
22 février 2023. On dit que l’économie russe a bien résisté aux sanctions occidentales. N’étant pas russe, je ne sais pas. Mais ce qui est un fait, c’est que l’euro a une fois de plus passé les 80 roubles et que les indices boursiers russes sont orientés à la baisse.

La Russie va bien, sa monnaie ne vaut rien.

4
On dit en Occident que le torchon brûle entre Prigojine et l’Etat-major russe. Prigojine reprocherait à l’armée poutinienne de ne pas fournir à Wagner assez de munitions, laissant tomber les mercenaires qui, dit-on, se font décimer dans le Donbass.

En fin de compte, les criminels prisonniers enrôlés par Wagner n’échappent pas à la peine de mort.

Les attaques de Prigojine visant l’Etat-major russe (et donc Guerassimov) et ses plaintes concernant le manque de munitions sont-elles le prélude à l’annonce d’une défaite de Wagner à Bakhmut ? Wagner aurait perdu tant de soldats pour qu’en fin de compte, l’armée russe s’empare de la ville en la rasant par des bombardements massifs. Wagner ne serait alors rien d’autre que la chair à canon de l’armée russe, et de cela, Prigojine, semble en avoir pris conscience. Le patron de Wagner sera-t-il remercié par Poutine pour le sacrifice de ses hommes ? On verra.

A Bakhmut, l’armée russe va-t-elle voler sa « victoire » à Prigojine ?

5.
Si la Chine décide de livrer des armes à Poutine, on peut s’attendre à ce que les contrats soient léonins, et que la Russie paierait alors très cher, vraiment très cher, l’aide de leur « alliée ».

La Chine va-t-elle s’accaparer une partie des ressources naturelles de la Russie ? Ou même l’or que le père des assassinats a capitalisé.

6.
L’armée russe appliquerait-elle bêtement, administrativement, docilement un plan voué à l’échec ?

Le 22 février 2023 dans la soirée, plusieurs tweets évoquent des sources russes prétendant que les forces ukrainiennes préparent une attaque de la Transnistrie. Etrange rumeur qui ne pourrait être rien d’autre qu’un élément de plus dans la déstabilisation de la Moldavie par la Russie. La Russie prendrait-elle prétexte de ladite menace ukrainienne sur la Transnistrie pour lancer une « opération spéciale » en Moldavie ? Je n’en sais rien. L’armée russe n’a pas l’air d’en avoir les moyens, et puis par où passerait-elle ? Ou alors, c’est qu’elle applique un plan prévu depuis longtemps. Et là, j’ai des doutes. Le plan existe certainement, mais est-il encore exécutable ?

7.
Sans langue de bois, combien d’ex-chefs du renseignement français et combien d’officiers supérieurs travaillent-ils, et depuis combien de temps, pour la mafia de Poutine ?

8.
Le président Macron serait bien inspiré d’être un peu plus à l’écoute des gens simples qui ont supporté à leur poste de travail le choc de la pandémie du Covid et d’être beaucoup moins indulgent avec certains notables, capitaines d’industrie et autres marchands de soupe qui, cela se confirme de jour en jour, travaillent depuis un certain temps pour la mafia de Poutine. Et donc, à quand une taxe sur les profits réalisés en Russie par les entreprises européennes trop complaisantes ?

9.
La Russie de Poutine n’est évidemment plus un état communiste. En fait, l’affrontement Occident/Russie est non seulement celui des démocraties contre la dictature Poutine, mais aussi celui du libéralisme économique et politique contre une mafia capitaliste et conservatrice.

Patrice Houzeau
Malo, le 23 février 2023.

22 février 2023

LE HARENG SAUR ET LES MARIONNETTES

LE HARENG SAUR ET LES MARIONNETTES

1.
« … des bassins où des poissons d'or glissaient comme des ombres rouge sang parmi les nénuphars »
(P.D. James, « La proie pour l'ombre », p.98)

Dans cette phrase, le rapprochement de l'or et du sang dans les lieux clos des « bassins » me donne à songer sur l'avenir des humains. Décoratif et intéressant si l'on s'intéresse aux poissons et aux bassins. Si l'on s'intéresse à la cornemuse ou à l’œuvre de Frank Zappa, l'intérêt est plus relatif. Les cornemuses évoluent très mal dans les bassins pleins d'eau, et Frank Zappa n'était pas un poisson.

2. « 
Faut pas croire : malgré mon air léger et désinvolte, j'ai un cœur. »
(P.D. James, « La proie pour l'ombre », p.106 [Hugo])

En français, quand on dit « j'ai un cœur », cela veut dire que l'on éprouve des sentiments, que l'on est capable d'empathie. Si on dit « j'ai une araignée au plafond », cela veut dire que l'on flanche un peu côté raison. Je l'entends rarement. En général, ce sont les autres qui ont une « araignée au plafond » ; nos pommes, bien sûr, c'est un petit Kant, un petit Descartes que l'on a au plafond. En général, ils le repeignent, et souvent, nous leur ôtons l'échelle en leur recommandant de bien s'accrocher au pinceau.

3.
« Après ça la conversation est devenue métaphysique et ennuyeuse. »
(P.D. James, « La proie pour l'ombre », p.115 [Sophie Tilling])

C'est pour ça qu'il ne faut jamais oublier son hareng saur quand on va en ville. Lorsque la conversation devient « métaphysique et ennuyeuse », mentalement, on prend son clou, son marteau, sa ficelle et hop, v'là le hareng qui se balance lentement dans votre tête, rythmant le temps, rythmant le temps, rythmant le temps pendant que les autres disent des choses, disent des choses, disent des choses, et que vous vieillissez autour d'un bol de chips et d'un verre de vin.

4.
« Quand qui a fait quoi ? répéta Cordélia. »
(P.D. James, « La proie pour l'ombre », p.128)

Quand je pense que si j'étais un chien, je ne pourrais pas lire de romans,
Qui me distraient et m'intéressent plus que la plupart des activités auxquelles se livrent mes contemporains bien obligés de,
A ma maison, avec mes bouquins, que je préfère rester plutôt que d'être mêlé à qui
Fait quoi a fait quoi fera quoi et pour qui que quoi dont où, ce dont je me fiche réellement, cependant que dans la fiction, la détective se fascine pour le quand qui a fait
Quoi, même qu'elle
Répéta « Quand qui a fait quoi ? » la
Cordélia, - Sandwich ! J'vas l'bouffer ! Y a du fromage !

5.
« Elle hochait la tête comme une marionnette, faisant danser au soleil son pompon de couleur vive. »
(P.D. James traduit par Lisa Rosenbaum, « La Proie pour l'ombre », Le Livre de poche 6287, p.157)

Parfois, quelqu'un, c'est « comme une marionnette », mais ce n'est pas une marionnette. On n'a jamais vu une marionnette inventer des dieux, des mythes, des recettes de cuisine, des façons d'assassiner son prochain. Cependant, les politiques prennent parfois les électeurs pour des marionnettes, et les capitaines d'industrie et de la haute finance, celle-là qu'est multinationale, prennent parfois les politiques pour des pantins. Ça donne du guignol qui finit invariablement par des coups sur la gueule : on appelle ça la guerre.

Patrice Houzeau
Malo, le 22 février 2023.

21 février 2023

TENTACULES POSSESSION PAYSAGE THEURGIE

TENTACULES POSSESSION PAYSAGE THEURGIE

1.
« Quelqu'un y avait taillé un passage, mais Miss Markland et Cordélia furent obligées de se baisser pour ne pas se prendre les cheveux dans l'enchevêtrement de tentacules épineuses. »
(P.D. James traduit par Lisa Rosenbaum, « La Proie pour l'ombre », Le Livre de poche 628, p.64)

J'imagine la case de bande dessinée : deux jeunes femmes, tombées par science-fiction sur une planète périlleuse, fuient d'hostiles perspicaces et, pénétrant dans un labyrinthe de haies agressives, sont « obligées de se baisser pour ne pas se prendre les cheveux dans l'enchevêtrement de tentacules épineuses ». En tête, le trait nerveux de Jean-Claude Forest et son époustouflante Barbarella.

Note :
Evidemment, les tentacules sont « épineux » car sinon ça voudrait dire que les tentacules portent des robes et se mettent du rouge à lèvres, alors que chacun sait que les tentacules portent la moustache et regardent des matchs en foot en pantalon et sans rouge à lèvres.

2.

« Établir des relations trop intimes avec un autre être humain est stupide. Et quand cet être humain est mort, cela peut être stupide et dangereux. »
(P.D. James, « La Proie pour l'ombre », p.70 [Miss Markland])

Miss Markland est de bon conseil. Se fier aux vivants amène souvent des désillusions, voire de terribles trafalgars. Alors, se fier aux morts, c'est des coups à se retrouver façon possédé à tourner au plafond en bavant.

3.
« Derrière lui, par la fenêtre ouverte, on découvrait un délicieux paysage en miniature. »
(P.D. James, « La Proie pour l'ombre », p.76)

Derrière moi, il y a le mur.
Lui, il ne bouge pas, et je ne pense pas qu'une main puisse en sortir pour m'agripper. J'ai confiance en lui.
Par contre, devant moi, il y a la fenêtre.
La fenêtre et moi, tout en ayant l'air d'être tous deux absorbés par nos activités quotidiennes, la
Fenêtre et moi, nous nous observons.
Ouverte, je me dis qu'elle pourrait bien m'aspirer dans le néant du dehors. Je me méfie.
On ne peut tout de même pas vivre avec une fenêtre continuellement fermée. Je l'ouvre donc avec précaution et suspicion. Lorsqu'elle
Découvrait des paysages charmants de prés, de collines, de vallons verdoyants s'étendant à l'infini, la fenêtre était mon amie ; mais hélas,
Un beau jour, après un long séjour à l’extérieur, le
Délicieux chemin bordé d'une haie de mûres, où sur son vélo, passait parfois, les jambes nues au vent léger, Paulette, ou Colette, ou Jeannette, ou même Ginette, délicieux
Paysage où j'ai passé tant de songes,
En rues, en murs, en devantures, et des voitures, et des voitures qu'il s'était changé, le paysage, avec plein de gens dedans,
Miniature d'un petit enfer qui avait pris possession de l'esprit de ma fenêtre.

4.
« La poésie garderait-elle sa théurgie si les lignes étaient imprimées comme de la prose ou la prose serait-elle aussi fascinante sans le dessin et l'accentuation de la ponctuation ? » (P.D. James, « La Proie pour l'ombre », p.95)

Cette pensée qui vient à Cordélia sous-entend une magie propre à la poésie (la théurgie étant une élévation spirituelle de l'esprit qui l'apparente alors à une puissance, sinon surnaturelle, du moins hors du commun des mortels). Franchement, je sais pas, dis-je à mon sandwich au thon avant de l'avaler.

Patrice Houzeau
Malo, le 21 février 2023.

21 février 2023

TOURS ET DETOURS POUR UN HARENG SAUR

TOURS ET DETOURS POUR UN HARENG SAUR
(Etude de rythmes)

Je ne sais pas tours & détours je ne sais pas
Ce qui tours & détours ce qui se passe ce qui
Se passe tours & détours je ne sais pas s'qui
Se passe tours & détours où j'suis j'sais pas

Poussière mes pas tours & détours le fil faut
Pas le perdre tours & détours Soleil je tends
Le fil pas le perdre tours & détours je tends
J'attends brûlant tours & détours le fil faut

Pas perdre le fil tours & détours j'écoute ça
Racle au loin racle tours & détours où j'sais
Pas tours & détours racle au loin sueur c'est

Quoi pas le perdre le fil ma sœur tours tours
Détours mon cœur ma sœur le fil tours détours
Cornes mugit glaive fil coupé sang pis Zut ah

Zut alors l'est trop tragique ce sonnet j'vas
Y flanquer un hareng saur Donc chaipas ce qui
Arrive là tours & détours il me semble ce qui
Arrive là tours & stop j'm'arrête dis des pas

Qu'on dirait pis quelqu'un qui sifflote j'vas
Voir bon tant pis pour le fil l'autre cornu à
Masque de taureau l'a coupé après je sais pas
Il a disparu envolé le Minomachin je sais pas

S'qui s'a passa j'ai entendu un grand Zut pis
Comme une grande ombre vive sur le dédale pis
L'était plus là l'aut'mugissant bon je me dis

V'là aut'chose surtout que sur le mur blanc y
A maintenant une ficelle attachée à un clou y
A aussi au bout d'la ficelle un hareng saur y

S'balance le hareng lentement moi je sais pas
Mais à s'balancer comme ça ce hareng pendu là
L'a quand même bien l'air d'se fiche de nous.

Patrice Houzeau
Malo, le 21 février 2023.

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