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BREFS ET AUTRES
31 juillet 2022

COMME JE RAFIOTE ALORS

COMME JE RAFIOTE ALORS

 

  1. Lorsqu’un ambassadeur russe à Londres (en l’occurrence Andrey Kelin) voit son visage affiché en pleine rue accompagné de cette légende : « The Russian Embassy Proud Sponsors of War Crimes », c’est que les compétences du diplomate en question sont très relatives hein.

  2. Je me demande ce que fabrique le général Guerassimov. Vous savez, Guerassimov, ce stratège de génie qui a inventé la Guerre hybride, le truc qui devait donner l’Ukraine à Poutine en trois jours et qui va flanquer la Russie dans la mouise pour trente ans.

  3. « Il ne faisait aucun doute que ces deux policiers allaient trouver étrange de m'entendre craquer à chaque pas comme un vieux journal. » (Jean-Paul Dubois, « Une Vie française »)

« Un vieux journal », ma pomme idem, j'm'entends craquer souvent défois quasi à chaque pas d'ma journée. Comme je rafiote alors !

4.

« Il y eut des nuits où je me crus si sûr de pouvoir l'oublier que je me la rappelais volontairement. »

(Borges traduit par L.F. Durand, « Le Zahir » [le narrateur]).

Ne serait-ce pas le propre des fantômes d'être si sûrs de « pouvoir l'oublier », cette existence quittée, que chaque nuit ils se la rappellent volontairement, manifestement.

5.

« Mon Dieu ! qu'il est terrible !

Ses regards m'ont fait peur, mais une peur horrible ! »

(Molière, « L'Ecole des femmes » [Georgette])

De qui parle donc Georgette ? Il me semble qu'elle évoque l'un de nos politiques dont le grand talent consiste à flanquer le monde par terre.

6.

« Quand je ne vous vois point, je ne suis point joyeuse. »

(Molière, « L'Ecole des femmes » [Agnès])

Ah l'amour ! La jeunesse ! Le plaisir d'être ensemble ! Ah les beaux masques que, bipèdes crédules, nous portâmes.

7.

« Bien sûr qu'il aurait pu lui foutre une tarte qui lui aurait fait sauter deux ou trois dents, à la mouflette, mais qu'auraient dit ses admirateurs ? »

(Raymond Queneau, « Zazie dans le métro »)

Avec l’avènement des mouflettes audiovisuelles, influenceuses, tiktotiquées, instagrammées, twittérisées, très sottes, la tarte, la claque, la gifle sont encore plus prohibées, tabous, impensables, injustifiables.

8.

« Fédor Balanovitch cicérona la chose en plusieurs idiomes. »

(Raymond Queneau, « Zazie dans le métro »)

Le polyglotte, ça épate. Moi qui cause que ma natale, ça m'épate encore plus, fichu piètre que je fus écolier.

9.

« Mais, de grâce, qu'au moins ces choses soient secrètes. »

(Molière, « L'Ecole des femmes » [Horace])

Plein d'secrets dans le réel, des qu'on cache, des qu'on traque. Après, défois, à force de la remuer, hein, ça finit par remonter qu'ça éclabousse.

10.

« qu'au moins ces choses soient secrètes », sinon scandale patatras ! La cantatrice chauve n'est point chauve ! Le mort n'est point mort et Mathilde est revenue ! Fichu qu'on est... poutine...

11.

« Une époque implacable plane à présent sur le monde. Nous l'avons forgée, nous qui sommes désormais sa victime. »

(Borges traduit par L.F. Durand, « Deutsches Requiem » [le narrateur])

Oui-da, ça plane pour nous implacable, l'époque. Guignols ! Théâtre ! Diplomatie d'assassin ! La camarde plein les répliques ! Du missile derrière le rideau... de sang... rideau ! on dit comme il y a eu le rideau de fer.

12.

« Avec la guerre en Ukraine, la Russie veut créer un « rideau de sang » avec ses voisins européens, a affirmé jeudi la secrétaire d'Etat française chargée de l'Europe Laurence Boone. » (La Presse, le 29 juillet 2022).

13.

« Oh ! » ou « Ouf ! » qu'il s'écrie, l'Arnolphe... en plein transport déménage... peut plus piper... « qu'il s'enfuit sans rien dire », quel étrange !... on est dans le « surprenant mystère », la fin de la pièce à Molière... révélation, confusion du couillon, clarté !

14.

« Les ans ont passé. Les circonstances de sa mort demeurent obscures. »

(Borges, « Abenhacan El Bokhari », [Dunraven])

Le temps, ça passe... c'est qu'c'est nous qui passons... c'est nos pommes, le temps... on s'ride qu'on croit qu'on existe... y a les circonstances... les morts nagent dans l'obscur.

15.

« Tiens, que fait donc au bas de cette tenture cette flaque de sang ? »

(Un personnage dans une pièce qui se joue vaguement dans ma tête et qui m'évoque du Shakespeare).

16.

Il faut être juste : l'URSS n’existe plus. Aussi ne faut-il plus dire « camarade », mais « camarade collabo », voire « camarade compromis » : c'est tout à fait poutinien.

17.

Pour qui roule Thierry Mariani ? Poutine ? La DGSE ? La CIA ? Les Illuminati ? Sa gueule ? Bachar ? La Chine ? Les Aliens ? Les Rose-croix ? Le Vatican ? Mytholand ? Va savoir ! Du coup je critique pas trop. J'observe. L'Histoire jugera. D'ailleurs, elle est en marche.

Patrice Houzeau

Malo, le 31 juillet 2022.

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31 juillet 2022

POUTINE MASSACRE ET LA CHINE CALCULE

POUTINE MASSACRE ET LA CHINE CALCULE

1.
1 euro = 61 roubles. L’indice boursier russe RTS a baissé de plus de 29% depuis le 1er janvier 2022 et de plus de 16 % depuis un mois. L’économie russe s’effondre. Poutine perd patience, fait n’importe quoi et provoque l’Occident. Il est perdu.

2.
La Chine, très dépendante des marchés occidentaux, n’a aucun intérêt à soutenir la Russie autrement que par des paroles. En revanche, l’effondrement de l’économie russe lui permettrait d’acquérir quelques fleurons poutiniens pour pas cher…

3.
Napoléon est allé jusqu’à Moscou. Poutine n’ira pas plus loin que le Donbass. Et encore, c’est pas encore gagné.

4.
« Soit ! le grandiose échappe à ma dent »
(Verlaine, « Résignation »)

« La dent du Chat est un des sommets du mont du Chat, situé dans le sud du massif du Jura », dit Wikipédia.
Dans « Pierrot le Fou », de Godard, Ferdinand lit les Pieds Nickelés.
J’ignore si les Pieds Nickelés tentèrent de vendre la dent du Chat à un chien passant avec son chapeau.

5.
« Eclate en quelque coin l’orgue de Barbarie :
Il brame un de ces airs, romances ou polkas
Qu’enfants nous tapotions sur nos harmonicas »
(Verlaine, « Nocturne parisien »)

Musical. Eclatant tapageur. Nostalgique. Allitératif (« Eclate en quelque coin »). Musical : les sons longs de « brame » et de « romances ».

6.
« Où rage le soleil comme en pays conquis »
(Verlaine)

Où Où fait le hibou tout perdu si tant est qu’un hibou puisse être tout perdu ululant dans ma boule
Rage l’orage tandis que nage un bestiau à nageoires ou un costaud à palmes tandis que Où Où fait le hibou tout perdu si tant est qu’un hibou puisse être tout perdu ululant dans la foule qu’est dans ma boule
Le soleil éclaire la claire prairie où Claire se promène dans sa robe claire cependant qu’au loin il y a les éclairs de l’orage qui rage tandis que nage un bestiau à nageoires dans une foule d’autres bestiaux à nageoires ou un costaud à palmes avec quelques autres costauds à palmes et que Où Où fait le hibou tout perdu si tant est qu’un hibou puisse être tout perdu ululant dans la foule des boulevards où se balade ma boule
Soleil Soleil chante Mireille tandis que Zut l’écoute en mangeant des groseilles
Comme la gomme estompe efface le petit homme – est-il bonhomme ou méchant homme, ce petit homme, mais on s’en fout en somme - se fond dans la foule
En août Zut, tout en mangeant des groseilles, écoute Mireille chanter Soleil Soleil oh le soleil qui éclaire la claire prairie où Claire se promène dans sa robe claire et dans ce
Pays des monts et merveilles qu’on rêve
Conquis par une poignée de syllabes.

7.
Alor le Vampire avec sa grande cape et ses grandes dent (il en avait quand même beaucoup) se rue sur le beau cou de sa belle victime passque c’est plus photogénique mais alor le hérot jaillisse avant que jaillisse le sang et tu le Vampire d’une bale d’argent en plein palpitant qu’il lui tire alor que le Vampire fait volte-face en crachant comme une bête et que la jeune fille prend ses jambes à tire-d’elle common dit.

8.
Alor le cow-boy (i s’appelle Tex) tente d’atraper le dragon Vladimir (i jacte russe et crache du gaz) avec son lasso mais Tex se dit que c’était pas come avec les vaches qu’en vrai je sais pas si on attrape des vaches avec un lasso j’ai juste lu ça en atendant de me faire couper les tifs par le coiffeur de mon quartier de jadis quand j’étos tiot et qu’il avait une table à patienter avec plein d’illustrés en  noir et blanc et des histoires d’Akim dedans mais c’est fort eureuz, mon neveu, le dragon Vladimir il était bête comme un chroniqueur de la télé russe alor il se prend ses quatre pattes dans sa bourse de Moscou et tombe dans un casse-tête chinois.

9.
Avec le réchauffement climatique, la surpopulation, la sale guerre de Poutine en Ukraine, les sombres perspectives de l’économie mondiale et le contrôle social qu’on voit s’pointer comme une seconde nature, l’optimisme me semble réellement hors de saison.

Patrice Houzeau
Malo, le 31 juillet 2022.  

30 juillet 2022

IL N'Y A PAS D'HIPPOPO D'HIPPOPO D'HIPPOPOTAME EN MER DU NORD

IL N’Y A PAS D’HIPPOPO D’HIPPOPO D’HIPPOPOTAME EN MER DU NORD

 

1.
Ai lu quelque part qu’il paraît qu’il y aurait de plus en plus d’observations d’OVNIS… Mouais, à mon avis, il y a certainement moins de vaisseaux extraterrestres que de missiles russes frappant l’Ukraine.

2.
Il y a beaucoup de lieux hantés en Angleterre… Rien qu’à Buckingham, je vous raconte pas…

3.
« Flegmatique l’orchestre continue de jouer
Les cuivres ont déjà les pieds dans l’eau »
(Serge Gainsbourg)


Dans « Un Cadavre dans la bibliothèque », Haydock ne tient pas à compromettre sa réputation. « Apparemment, il est revenu d’entre les morts… », dit un personnage du film « Sherlock Holmes » (Guy Ritchie, 2009).

4.
« La mort n’a pas eu lieu avant dix heures et après minuit », dit Haydock dans ce roman policier dont le titre français est « Un Cadavre dans la bibliothèque » et dont la couverture de l’édition de poche présente un pied nu aux ongles teints d’un corps éteint avec mouche.

5.
« La chair sanglote sur la croix. »
(Verlaine, « Sagesse », III, VIII)

Dans « Tic tac toe », Serge Gainsbourg utilise les rimes « tactique, l’claque, tic, claques, mac, Jack ». « On dirait qu’il voulait combiner un genre de sortilège avec une formule scientifique », il dit Sherlock Holmes dans le film de Guy Ritchie.

6.
« Les chats-huants s’éveillent, et sans bruit
Rament l’air noir avec leurs ailes lourdes »
(Verlaine, « L’heure du berger »)

Le chat-huant est aussi appelé chouette hulotte. La musique se note par des notes. Le blues électrique trouve son origine dans le blues de Chicago. J’aime bien jouer au jeu de go. Zut me prend souvent en défaut.

7.
La tortue d’Hermann est une espèce protégée par la Convention de Washington.
Le triangle isocèle a au moins deux côtés de même mesure.
On ne peut confondre le triangle isocèle et la tortue d’Hermann.
D’ailleurs, le triangle isocèle n’est pas une espèce protégée.

8.
Les chéloniens sont une classe de reptiles protégés par une carapace.
Dans « Nicotine », Gainsbourg note : « Il est parti chercher des cigarettes »
Les tortues ne vont jamais chercher de cigarettes.
Les tortues ne fument pas. Gainsbourg fumait.
Les tortues ne chantent pas non plus.

9.
« Votre âme est un paysage choisi
Que vont charmant masques et bergamasques »
(Verlaine, « Clair de lune »)

Le féminin pluriel « bergamasques » désigne une danse originaire de Bergame.
Ce mammifère semi-aquatique d’Afrique subsaharienne s’appelle « hippopotame ».
Dans « Clair de lune », Verlaine fait sonner « masques et bergamasques ».
Je ne sais pas si l’on trouve une seule occurrence de l’hippopotame dans l’œuvre de Verlaine.
En 2017, les Sparks publièrent l’album « Hippopotamus ».

10.
« … qui écluse entre deux écluses » dit le Watson du film « Sherlock Holmes », de Guy Ritchie, à propos d’un marinier dont Holmes dit qu’il est « pratiquement un poisson ».

11.
« Allons, mon pauvre cœur, allons, mon vieux complice »
(Verlaine, « Nevermore »)

« There’s a hippopotamus, there’s a hippopotamus, there’s a hippopotamus in my pool » hein dans un album des Sparks.
Je suis à Malo ce 30 juillet. La digue est pleine. Une fille crie, une fille crie, une fille crie. Je ne crois pourtant pas qu’elle ait vu un hippopotamus.
Il n’y a pas d’hippopotame en Mer du Nord.

12.
« Allons, mon pauvre cœur, allons, mon vieux complice »
(Verlaine, « Nevermore »)

La chanson « Hippopotamus des Sparks commence ainsi :
« There’s a hippopotamus, there’s a hippopotamus, there’s a hippopotamus in my pool ». Un hippopodrome n’est pas un lieu où seraient organisées des courses d’hippopotames.

12.
J’aurais voulu peindre, j’aurais voulu peindre, j’aurais voulu peindre,
mais je ne sais rien faire de mes dix doigts ;
J’aurais voulu écrire des romans, j’aurais voulu écrire des romans, j’aurais voulu écrire des romans,
mais je ne sais rien faire de mes dix têtes.

Patrice Houzeau
Malo, le 30 juillet 2022.

30 juillet 2022

VERS LA FIN DE LA BLAGUE DE CE MONDE CANARDEUR ?

VERS LA FIN DE LA BLAGUE DE CE MONDE CANARDEUR ?

 

  1. Lu sur Internet : « Le parquet espagnol demande plus de huit ans de prison contre Shakira pour fraude fiscale. »

Shakira mais ne rit pas.

Après, il y a itou Shakira qui roule, en fin de compte, n'amasse pas flouze, mais là, je reconnais, c'est hasardeux.

Si jamais Shakira écope de huit ans de prison pour fraude fiscale, un type comme Poutine, avec tous les gens qu'il a fait assassiner, si jamais il finit par passer devant un tribunal international, il va se prendre quoi ? 800 ans ?

2.
« - Rien – Je parle sous moi… Des mots qu'à l'air je jette
De chic, et sans savoir si je parle en indou...
Ou peut-être en canard, comme la clarinette
D'un aveugle bouché qui se trompe de trou. »

(Tristan Corbière, « Rapsodie du sourd »)

Quelle langue jacte-t-on réellement ? Et quelle langue emploient-ils, ces autres que nous croyons comprendre, que nous comprenons quand même, mais jamais tout à fait.

3.
Si jamais nous comprenions ce que nous racontent réellement les autres, nous tairions-nous ? Prendrions-nous nos jambes nos plus rapides ?

4.
« Dans la plupart des sociétés humaines la croyance en la sorcellerie n'est pas le fait de certains individus seulement ou même de beaucoup, mais de tous. »
(René Girard, « Le Bouc émissaire »)

Rare soleil de la raison ? Et le bon sens ? Varie selon les saisons, sans doute. On dit que la sorcellerie est une influenceuse efficace. « Les  mots, la mort, les sorts ».

5.
« Quelqu'un de la foule […] dit à Jésus : « Maître, dis à mon frère de partager avec moi notre héritage. » Il lui répondit : « Mon ami, qui m'a établi pour être votre juge ou régler vos partages ? » (Luc, 12, 13-14 cité par René Girard dans « Le Bouc émissaire »)

Le Christ n'est ni notaire, ni comptable, ni juge du code. Zelensky accuse Poutine de crimes de guerre. Poutine accuse Zelensky de crimes de guerre. Macron discute avec des dictateurs. La télévision est une nécrologie.

6.
Bon alor le piratte prit la mer avec son bateau qu'on dit galion mais je sais pas si cé pour ça qu'il s'appelé « Lion des mers » mais en tout cas il ala bien loin vers des pays que je connais pas non plus.

7.
« Immense vache à lait dont nous sommes les veaux ! »
(Tristan Corbière, « Litanie du sommeil »)

Je sais pas de quoi il parle, Corbière, mais je trouve qu'il exagère de dire que nous sommes des veaux. J'en ai la conclusion dans ma pensée que sa poésie à Corbière n'est pas polie, alors que la boulangère elle dit toujours bonjour.

9.
« - Un œil en moins. - Et vous, en avez-vous en plus ? »
(Tristan Corbière, « Matelots »)

Idiote réflexion je trouve passque quan on a un œil en moins, c'est qu'on est borgne tendis qu'avec un œil en plus, c'est qu'on a muté dans une histoire dessinée par des gens qu'on appelle dessinateurs d'orribles mickés.

10.
« Ils durent comme ça, reniflant la tempête »
(Tristan Corbière, « Matelots »)

Je sais pas si ça existe les renifleurs de tempêtes mais cé possible passque je suis ignorant de tout ce qui consserne nez, pifs et compagnie, moi, cé bien simple, avec mon nez je vois rien.

11.
Dans le double album « Ummagumma » de Pink Floyd, il y a  une galette live tonitruante prog rock à faire planer les cochons fumants et puis une partie expérimentale dont je sais plus quoi vu que je l'ai pas écoutée depuis des lunes.

« Ummagumma » on dirait le nom d’un OCNI (Objet Cosmique Non identifié) genre Zavez-vu ce drôle de cigare façon Oumuamua qui fuse dans la galaxie ? Quoiksédonc ? Encore un truc qui passe dans l’espace pendant qu’la planète trépasse.

12.
Zavez beau dire, plus il y a de gens sur la planète, plus le partage est inégalitaire. Et comme produire, c’est polluant jusqu’à crever la planète… La solution ? Y en a pas, mise à part la guerre, et c’est bestial.

13.
Gainsbourg, dans un de ses textes virtuoses, a écrit : « Si je balance entre l’émoi et le jeu ». On l’a dit souvent que la vie est un jeu. 2022 : tout a l’air de courir de plus en plus vite vers l’effondrement ; dire que « la vie est un jeu » me semble soudain obscène.

14.
30 juillet 2022 : GazProm déclare suspendre ses livraisons de gaz à la Lettonie. Dans « La Mort dans les nuages » il y a « La jeune française s’en alla ». C’est chez Denoël et sous le titre « Mon propre rôle » que l’on trouve les textes des chansons de Gainsbourg.

15.
Sur Arte, ce 30 juillet 2022 ce bandeau : « Démocraties contre dictatures : la nouvelle guerre des mondes ». Zut me dit qu’au train où c’est parti, ni démocraties, ni dictatures ne survivront à l’effondrement de ce monde tragiquement humain. #FinDeLaBlague

Patrice Houzeau
Malo, le 30 juillet 2022.

29 juillet 2022

QUAND GAZOUILLE LE VIOLONCELLE

QUAND GAZOUILLE LE VIOLONCELLE

 

1.

« SILENCE ! - Il ne faut pas parler de ses amis : autrement on trahit par des paroles le sentiment de l'amitié. »

(Nietzsche, « Opinions et sentences mêlées »)

Défois, le langage trappe.

 

2.

« LE JUGE. - Celui qui a vu l'idéal de quelqu'un est pour celui-ci un juge impitoyable, en quelque sorte sa mauvaise conscience. »

(Nietzsche, « Opinions et sentences mêlées »)

C'est que l'on ne pardonne guère à celui qui, en fin de compte, n'est pas à la hauteur de son idéal. Les gens défois sont des rictus.

 

3.

« nous allions au Select où parfois je m'endors

quand solennellement gazouille un violoncelle. »

(Raymond Queneau, « Chêne et chien »)

Ma pomme, il m'est arrivé de m'endormir au concert solennel et pas seulement au gazouillis du violoncelle mais en pleine furie chantante avec orchestre. C'est un don que j'ai.

Et je vous dis pas le récital poétique avec poète à tête de circonstances aggravantes et l'appareil à sentences sur l'humanité, c'est souvent alors que j'ai envie de manger des saucisses et boire de la bière.

 

4.

« In this desolate Condition, I advanced forward, and soon got upon firm Ground, where I sat down on a Bank to rest myself, and consider what I had best to do. »

(Swift, « A Voyage to the country of the Houyhnhnms »)

J'aime bien citer de l'anglais, ça ne fait pas avancer mon schmilblouck mais ça me dépayse.

 

5.

« De mon père un ami Lambijou s'appelait.

De cet ami le fils Lambijou se nommait.

Mon ami Lambijou détruisait tous mes jouets. »

(Raymond Queneau, « Chêne et chien »)

Zut s'en fout du Lambijou, c'est l'assonance qui l'intéresse. Faut bien passer son temps à quelque chose.

 

6.

J'entends un chanteur à la radio, ah c'est Vincent Delerm. Ça m'intéresse ? Pas vraiment. Ça me déplaît ? Pas vraiment non plus. Je m'en fous ? Oui.

 

7.

Pour Sartre, « le détail révèle un projet existentiel » rappelle Charles Pépin dans une émission avec Vincent Delerm. Moi, j'aime bien les tomates.

 

8.

Il fait chaud. On dirait que le soleil va sucer des osses.

 

9.

On ne se méfie jamais assez de soi-même.

 

10.

« La vue du milieu où s'est passée notre enfance nous touche : le jardin public, l'église avec les tombes, l'étang et le bois – sont choses que nous revoyons toujours avec émotion. »

(Nietzsche)

Nostalgie de ce qui ne semble pas avoir changé.

 

11.

« Pour Malone, le sens du mystère sous-jacent de l’existence était toujours présent. »

(Lovecraft traduit par Paule Pérez, « Horreur à Red Hook »)

Le mystère, un genre de squelette du réel, un squelette qui se passerait bien de la chair pour aller effrayer les amateurs de récits d'épouvante.

 

12.

« L'horreur qu'il avait perçue ne pouvait constituer une histoire, car, de même que le livre cité par le critique allemand de Poe, « es lässt sich nicht lesen », elle non plus ne se laisserait pas lire. »

(Lovecraft traduit par Paule Pérez, « Horreur à Red Hook »)

L'horreur est illisible.

 

13.

« Créé pour diversifier les filières de formation, ce diplôme national [le bac professionnel] donne à ceux qui l'obtiennent la possibilité d’exercer une activité professionnelle qualifiée ou même d'envisager d’accéder à l'enseignement supérieur. »

(« Un pionnier de la mécanique », Le Monde, 2 juillet 1987)

Beau mais en grande partie illusoire, sinon trompeur quant aux chances de réussir dans l'enseignement supérieur. Nous le savons maintenant.

 

14.

A l'issue de la WW2, en France, « la démocratie libérale est rétablie et le droit de vote est accordé aux femmes. Le programme du Conseil national de la Résistance (CNR) jette les bases de l'Etat providence et d'une véritable démocratie sociale. »

(Manuel d'histoire-géographie, Terminale Bac Pro, « lelivrescolaire.fr », 2021).

« démocratie libérale », « Etat providence », « démocratie sociale » : l'horreur pour bien des extrémistes des deux bords.

 

15.

« Eagle Street Rooftop est une ferme urbaine de 550 m² à Brooklyn. Elle produit des légumes biologiques qui sont ensuite vendus aux marchés et aux restaurants locaux. »

(Manuel d'histoire-géographie, Terminale Bac Pro, « lelivrescolaire.fr », 2021).

Le futur ? Peut-être. On verra. Y a quand même bien des périls qui l'agacent, notre maison humaine...

 

Patrice Houzeau

Malo, le 29 juillet 2022.

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29 juillet 2022

ET MON CORPS DANS LE MONDE

ET MON CORPS DANS LE MONDE

1.
BFM ce matin, Emmanuel Lechypre nous annonce la probable récession de la France pour la fin de l’année… Mais bon, Macron a supprimé la redevance, n’est-il pas ?

2.
« Dans un brouillard qui danse, la prairie
S’endort fumeuse, et la grenouille crie »
(Verlaine, « L’heure du berger »)

Le brouillard danse, la grenouille crie, la prairie fume… petites pilules à faire danser les veaux dans les bêtes raves parties ?

3.
« - Je dis que votre esprit voyageait ailleurs. »
(Agatha Christie traduit par Louis Postif, « La Mort dans les nuages » [Poirot])

L’esprit voyage ; le corps vieillit.

4.
« Poirot hocha la tête d’un air qui semblait vouloir dire : « Je m’y attendais. »
(Agatha Christie traduit par Louis Postif, « Le Crime de L’Orient-Express »)

Alors que si ça se trouve, il pensait à la choucroute, le Poirot.

5.
« 70 ans font 845 mois, 3 675 semaines, 25 728 jours, 617 480 heures, 37 048 802 minutes, 2 222 928 190 secondes »
Ces rigoureuses précisions nous sont données par Jean-Yves Vincent dans une note de bas de page de ses « Contes des sages mathématiciens et astucieux » (Seuil, 2021). Vertigineux, désespérant.

6.
« Et l’astre et les flambeaux font des zigzags fantasques
Dans le fleuve plus noir que le velours des masques »
(Verlaine, « Nocturne parisien »)

Oh regarde, des zigzags dans l’eau ! C’est beau ! On dirait qu’c’est peint pis qu’ça va jacter, jaillir ou chaipas…

7.
« Tous les disparus dans mes pensées, et mon corps dans le monde. »
(Lucien Suel, « Blanche étincelle »)

Les animaux se souviennent-ils de leurs morts ? Je ne sais pas. Les humains, si. Les humains sont des animaux hantés.

8.
« Le chat noir me rejoint. L’écoulement de la pluie, le ronronnement du chat, la musique de Billie Holiday. »
(Lucien Suel, « Blanche étincelle »).

Parfois, il n’en faut pas plus pour éprouver encore un peu de bonheur dans ce monde qui vire à la farce sanglante.

9.
Je ne sais pas si l’Ukraine est un rêve, mais la Russie poutinienne m’a tout l’air d’un fichu cauchemar.

10.
« Ouvre ton âme et ton oreille au son
                 De ma mandoline :
Pour toi j’ai fait, pour toi, cette chanson
                 Cruelle et câline. »
(Verlaine, « Sérénade »)

C’est pas du Gainsbourg, c’est du Verlaine, mais ça swingue comme dans ses premiers vinyles, au terrible.

11.
« J’espère que vous ne serez pas lassés de Saussure » et « Louis, halte ! tu serres… » sont deux blagues entendues jadis dans un cours de philosophie. Je m’en souviens aussi bien que du « Cogito, ergo sum » et de « L’existence précède l’essence ».

12.
On s’fatigue. On s’use. Le monde itou. Ça vire stratégie du pire, s’t’histoire de l’humanité, là.

13.
« C’est écorché, c’est faux, c’est horrible, c’est dur, »
(Verlaine, « Nocturne parisien »)

Le réel.

14.
« Mon Dieu, mon Dieu, la vie est là
          Simple et tranquille.
Cette paisible rumeur-là
          Vient de la ville. »
(Verlaine, « Sagesse » III, VI)

Ouais, bin t’en approches pas trop, tu serais déçu.

15.
« Plutôt que l’avaleuse de sabres, je regrette que ce ne soit pas elle qui ait été mariée avec mon oncle l’acrobate. »
(Michel Leiris, « L’Age d’homme »)

On ne se refait pas, pas plus qu’on refait le passé. On peut juste le rêver, en éprouver des regrets.

16.
Lucien Suel sur twitter note que l’ostéoporose est la maladie des squelettes, « n’est-ce pas ? » comme la mélancolie celle des esprits, ajoute Zut.

Patrice Houzeau
Malo, le 29 juillet 2022.
 

29 juillet 2022

LE MONDE S'EMBALLE (DANS LA TÊTE)

LE MONDE S’EMBALLE (DANS LA TÊTE)

1.
On a beau dire, mais « Le presbytère n’a rien perdu de son charme, ni le jardin de son éclat », de Gaston Leroux, inspiré, ai-je lu, par une phrase très proche de George Sand, c’est quand même autre chose que « Et ta sœur, elle bat l’beurre… »

2.
« Il pleure dans mon cœur
Comme il pleut sur la ville »
(Verlaine)

Encore un qui a l’âme dégoulinante, voire gouttière.

3.
« Le XXIème siècle sera religieux », et dissuasif.

4.
« Tandis qu’un éclair
Brutal et sinistre
Fend le ciel de bistre
D’un long zigzag clair »
(Verlaine, « Marine »)

Zigzag gigue, prélude au tonitruant.

5.
« La nuit. La pluie. Un ciel blafard que déchiquette
De flèches et de tours à jour la silhouette
D’une ville gothique éteinte au lointain gris. »
(Verlaine, « Effet de nuit »)

Ah ce rythme ! Gothique la cadence, infernale. Les gens s’en fichent bien. Sont trop occupés à se surpeupler. Pauvre Lélian.

6.
Je regarde la mer. La mer ne me regarde pas. Quand je serai mort, elle ne me regardera pas plus.

7.
« Tandis qu’un éclair
Brutal et sinistre
Fend le ciel de bistre
D’un long zigzag clair »
(Verlaine, « Marine »)

Le bistre, c’est genre couleur suie, voyez. Mais on ne dit pas « bistre, bistre et colegram », ni « bistre ! bistre ! rage ! » ni non plus « thuriféraire » (qui désigne le flatteur, l’encenseur) à cheval.

8.
Dans les années 70, on parlait de la crise du pétrole, de la montée du chômage, de la faim dans le monde ; maintenant, c’est carrément la mort à petit feu de l’humanité surchauffée virulente doublée de la menace d’apocalypse nucléaire version Poutine.

9.
« Toi que voilà fumant de maussades cigares,
Noir, projetant une ombre absurde sur le mur »
(Verlaine, « Sagesse », I, III)

« Absurde », ah, c’est qu’il est ad hoc, ce mot, actuel.

10.
« Il était une fois dans un village d’Italie, un cavalcadour qui, à force de travail, était devenu le fier propriétaire de dix-sept chevaux. »
(Jean-Yves Vincent, « Les chevaux du cavalcadour » in « Contes des sages mathématiciens et astucieux », Seuil, 2021)

Y a des mots défois, ils vous cavalent dans la phrase et vous empruntent le chemin de la tête. Cavalcadour, quel beau mot !

11.
Je ne dirai rien des devinettes délicieuses qui rythment les « Contes des sages mathématiciens et astucieux », de Jean-Yves Vincent. Zavez qu’à vous procurer le livre. C’est épatant et c’est paru au Seuil en 2021.

12.
Péril climatiques, virus en tous genres, guerre en Europe aux répercussions mondiales : le monde s’emballe (dans la tête).

13.
« Sous un fourré, là-bas, là-bas, des sources vives
Font un bruit d’assassins postés se concertant. »
(Verlaine, « Dans les bois »)

Paranoïa liquide.

14.
« Tournez, tournez, bons chevaux de bois,
Tournez cent tours, tournez mille tours,
Tournez souvent et tournez toujours,
Tournez, tournez au son des hautbois. »
(Verlaine, « Sagesse », III, XVII)

Tournicoti-tournicota-tournicoton, hein Zut, qu’ils sont bons et bien tournés, dis, ces vers…

15.
28 juillet 2022. On apprend qu’un élu local pompier volontaire depuis trois ans qu’il fichait le feu dans les environs de sa commune. Ça en fait des hectares brûlés.  Le monde crame, et les z’humains y mettent tout leur cœur, les cons.

Patrice Houzeau
Malo, le 29 juillet 2022.

29 juillet 2022

VOL CRIARD

VOL CRIARD

1.
« Nous nous emballâmes ainsi pour de pitoyables bohèmes qui tenaient boutique dans un vague cabaret au nom moyenâgeux. »
(Michel Leiris, « L’Age d’homme » [le narrateur])

Passé simple et passé futile.

2.
« Comme un vol criard d’oiseaux en émoi,
Tous mes souvenirs s’abattent sur moi, »
(Verlaine, « Le Rossignol »

D’la plume plein la figure (de style).

3.
« Par les forêts je tremble à la façon d’un lâche
Qui craindrait une embûche ou qui verrait des morts. »
(Verlaine, « Dans les bois »)

Remplacez « forêts » par « cités » et vous aurez une petite idée de la paranoïa, ou urgence lucide, qui s’empare des habitants de notre siècle surpeuplé.

4.
« - A quelle heure est-elle allée chercher de l’aspirine chez Mrs Hubbard ? »
(Agatha Christie traduit par Louis Postif, « Le Crime de l’Orient-Express » [Hercule Poirot, je présume])

Moi, j’en sais rien de l’heure qu’elle est « allée chercher de l’aspirine chez Mrs Hubbard. Zut non plus d’ailleurs, n’est-ce pas Zut ?

5.
- « Je n’y comprends plus rien. Tout s’embrouille ! »
(Agatha Christie traduit par Louis Postif, »Le Crime de l’Orient-Express » [Poirot])

Tout dans la tête, mais dans le désordre.

6.
« J’ai depuis un an le printemps dans l’âme »
(Verlaine, « La bonne chanson », XXI)

Floréal éternel ? Tu parles, Charles, et tu charries grave.

7.
« Un grand feutre à longue plume
Ombrait son œil qui s’allume
Et s’éteint. Tel, dans la brume,
Eclate et meurt l’éclair bleu
              D’une arme à feu. »
(Verlaine, « Cauchemar »)

Cyrano ? Mousquetaire ? Spadassin ? Quelque cousin clownesque de carnaval ?

8.
« Par saint Gille,
Viens nous en,
Mon agile
Alezan ! »
(Victor Hugo, « Le pas d’armes du roi Jean »)

Agile, effectivement. Souple comme un vers de Hugo, oui, ça pourrait se dire, parfois.

9.
« Enfin, elle se mit à rire et déclara avec un haussement d’épaules : »
(Agatha Christie traduit par Louis Postif, « La Mort dans les nuages »)

Je ne sais pas ce qu’elle déclara mais le fait qu’elle « se mit à rire » suffit à mon tout petit bonheur.

10.
« Un orage éclata peu après que le bateau eut quitté Douvres, orage sec assez impressionnant, avec de longs roulements de tonnerre et une succession presque ininterrompue d’éclairs, sur tous les points de l’horizon. »
(Michel Leiris, « L’Age d’homme » [Le narrateur])

Batterie, timbales, ramdam fracas.

11.
« Courtisane au sein dur, à l’œil opaque et brun
S’ouvrant avec lenteur comme celui d’un bœuf »
(Verlaine, « Un dahlia »)

Lucide, lucide et vipérin, évidemment.

12.
« Le soleil, moins ardent, luit clair au ciel moins dense. »
(Verlaine)

Je songe parfois que ce vers célèbre de Verlaine m’a tout l’air d’une phrase codée, du genre qui rappelle le presbytère à Rouletabille.

13.
« Il pleure dans mon cœur
Comme il pleut sur la ville »
(Verlaine)

Baba au rhum. Pâte mouillée, âme spongieuse.

14.
« De près, de loin, le Sage aura sa thébaïde »
(Verlaine, « Sagesse », III, XVI)

Thébaïde : lieu pas très fréquenté, voire sans personne d’autre dedans qu’un être qui médite, prie, compte les étoiles ou s’ennuie à cent sous l’heure en attendant Godot.

15.
« parce que tous les détails accessoires en sont rejetés et qu’il ne reste plus que l’essence même du mythe. »
(Michel Leiris « L’Age d’homme », à propos des éditions destinées à la jeunesse des Romans de la Table Ronde)

A l’os, le mythe. Dégraissé, sec, nerveux, essentiel.

Patrice Houzeau
Malo, le 29 juillet 2022.

26 juillet 2022

REMINISCENCES DE LA DAME EN NOIR

REMINISCENCES DE LA DAME EN NOIR

1.
« Alors s’il n’est pas mort, c’est qu’il est vivant… », il dit le Sainclair du « Parfum de la dame en noir », le film de Bruno Podalydès. Lorsque je suis impatient, j’ai bien tort parfois vu que le temps qui passe hein qu’il me rapproche si vite de la fosse néant.

2.
Dans « Fantoches », de Verlaine,
« Scaramouche et Pulcinella
(…)
Gesticulent, noirs sous la lune. »
Je me demande si les fictions qui cohabitent avec nos pommes ne nous songent pas frites, boudin, compote.

3.
« Larzan… », comment ça, « Larzan » ? comme se goure le personnage interprété par Zabou Breitman dans le film de Bruno Podalydès. « Dans n’importe quel pays », qu’il pourrait frapper, Larsan. L’assassin est plus proche de nous qu’on le croit.

4.
« Hercule, ne charge pas la mule » est la devise des habitants du Fort d’Hercule où, dans le film de Bruno Podalydès, se sont réfugiés Mathilde Stangerson et son mari Darzac, accompagnés par Rouletabille et Sainclair. « Il faut bien prendre le temps de bien voir les choses », dit aussi Sainclair, d’accord en cela avec tous ceux qui n’ont plus ni temps, ni yeux, ni mains, ni poêlon pour aller se faire cuire un œuf.

5.
J’aime bien l’expression qu’on emploie en mathématiques de « boîte à moustaches ». On dit que les moustaches d’Hercule Poirot sont bien plus longues et démonstratives qu’on les représente habituellement. On dit même que ces moustaches sont improbables.

6.
« Tout s’qui s’voit et qu’on n’voit pas », dit Rouletabille interprété par Denys Podalydès. Dans le film « Le Parfum de la dame en noir », Julos Beaucarne a un très net accent wallon. Zut prépare des chicons au gratin. L’oncle, - il est mort -, boit une pils.

7.
N'ayant jamais aimé grand monde, je ne me regretterai pas. Par contre, je regrette de n’avoir pas su conserver mon exemplaire de l’album « Le Petit coffre canari », de Marc Sleen. J’aimerais les revoir telles qu’elles étaient, mais pour ça faudrait qu’le temps fût cyclique.

8.
« Darzac : « Vous n’avez pas touché à votre crêpe au sucre…
Malthide : Taisez-vous donc ! »
(in « Le Parfum de la dame en noir », de Bruno Podalydès, France, 2005).
La musique de ce film signée Philippe Sarde rappelle à Zut qu’elle aime bien les pizzicati d’un quatuor de Debussy.

9.
Dans le film de Podalydès, il y a le mystère d’un « corps de trop » et celui d’un « corps de moins » et puis un sac vide avec un mort dedans pis qui « revient tout seul », qu’il dit Darzac, pis aussi vide que la caboche d’un politologue russe pro-Poutine.

10.
« le Parfum de la dame en noir » tourne autour du sang, du sang de Larsan, lequel s’appelle aussi Ballmeyer. Ce que doit résoudre Rouletabille, c’est l’énigme de sa généalogie. Puisque c’est humain, tout ceci est « non moins inexplicable ».

Patrice Houzeau
Malo, le 26 juillet 2022.

26 juillet 2022

REMINISCENCES DE LA CANTATRICE CHAUVE

REMINISCENCES DE LA CANTATRICE CHAUVE

1.
«… je fus la proie de sortes d’hallucinations (silhouettes imaginaires tournant brusquement les coins de rues au moment où j’y arrivais, grand singe franchissant d’un bond une grille)… »
(Michel Leiris, « L’Age d’homme » [le narrateur])

J’aime bien cette phrase pour son caractère cinématographique tendance surréaliste. Je me demande si le narrateur en proie aux hallucinations s’est cru soudain dans un film…

2.
« Si le temps est très beau, il advient que j’en sois légèrement angoissé : c’est mauvais signe qu’il fasse si beau, quel saumâtre évènement cela peut-il bien présager ? »
(Michel Leiris, « L’Age d’homme » [le narrateur])

J’aime bien cette phrase en ce qu’elle tente une explication de l’anxiété dont nous sommes parfois le jouet. L’interprétation du réel comme étant une suite de pertes et de gains, ce que résume Leiris lui-même par la formule « le sort n’est qu’un usurier ».

3.
L’Assemblée nationale, défois, c’est juste des fantômas qui s’opposent à des belphégors, lesquels font des alliances de circonstance avec des lupins sous l’œil distrait de quelques pieds nickelés.

4.
« Dans cette dernière pièce, une chose me paraissait piquante, c’est que ma tante, cantatrice, y jouât précisément le rôle d’une cantatrice. »
(Michel Leiris, « L’Age d’homme » [le narrateur])

J’aime bien cette phrase pour le mot « cantatrice » et aussi pour l’exemple de la cantatrice dans un rôle de cantatrice. Cela me fait songer qu’il y eut sans doute des films avec de véritables assassins dans des rôles d’assassin ou d’authentiques espions dans des rôles d’espion.

Par ailleurs, je ne crois pas au mythe des cantatrices chauves. Ou alors, c’est qu’elles ont oublié leur perruque.

5.
« Les petits ifs du cimetière
Frémissent au vent hiémal,
Dans la glaciale lumière »
(Verlaine, « Sub urbe »)

J’aime bien ces vers pour « les petits ifs du cimetière » que je trouve bien musical, et pour l’adjectif « hiémal » (car c’est l’hiver dis dans ce poème) cependant que je ne dis pas « hiémal au cœur » mais « j’ai la nausée quand j’écoute jacter Poutine ».

6.
Alors le commissaire Maigret épousa sa pipe et ils eurent de nombreuses enquêtes.

7.
Dans « Cauchemar », de Verlaine, le narrateur évoque le songe d’un « cavalier » « D’une main tenant un glaive / Et de l’autre un sablier », ce qui fait penser à une figure héraldique vu que sinon comment qu’il fit pour le guider son canasson, l’aut’ symbolique ?

8.
Dans « Nocturne parisien », de Verlaine, il y a ce vers « Et puis l’orgue s’éloigne, et puis c’est le silence ». Ah le son du limonaire à la lumière d’un réverbère dans les vers anciens d’un Verlaine qui buvait d’la fée verte comme lors estoit nommée l’absinthe.

9.
Si j’écris l’expression « cantatrice chauve » en allongeant le i de façon audible et en fermant fort le o de chauve (que j’allonge itou et dote d’un circonflexe), j’obtiens un grotesque « cantatriiiiiiice chôve » assez expressif pour m’amuser.

10.
On trouve dans « Sagesse », de Verlaine, ces vers si chantants : 

« Aussi bien j’écoute
Des sons d’autrefois.
Vipère des bois,
Encor sur ma route ? »

Un épisode de « L’Epervier » passe sur la chaîne « Action ». Elle est bien jolie, Marion. Y a du cataclop cataclop et du rapace nocturne.

Patrice Houzeau
Malo, le 26 juillet 2022.

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