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BREFS ET AUTRES
31 juillet 2023

VERBA DOCENT EXEMPLA TRAHUNT

VERBA DOCENT EXEMPLA TRAHUNT

La fantaisie de l'Antiquité gallo-romaine des aventures d’Astérix (le Gaulois) : une mythologie française, dit-on, et d'en sociologiser les différents aspects, d'en déstructurer le barnum, d'en rationaliser la blague (ça fait des émissions sur France Inter et France Culture, des heures de cours à l'Université, des bouquins qu'on lit si on a le temps...).

« Le Papyrus de César », nous dîne-à-l'huile Wikipédia, est le 36ème album de la série créée par Goscinny et Uderzo. Scénarisé par Jean-Yves Ferri, dessiné par Didier Conrad, colorisé par Thierry Mébarki, cet album, paru en 2015, prend pour thème, ou pour cible si l'on veut, le monde de l'information (d'où évidemment un éditeur romain qui s'appelle Bonus Promoplus, ou encore un Gaulois du nom de Rézowifix et abonné à « l'Echo de Condate », nom gallo-romain de l'actuelle ville de Rennes, je dis ça parce que).

Tout y passe : la promotion des « Commentaires sur la Guerre des Gaules », la censure et la désinformation, le rôle des scribes, le succès des horoscopes publiés par « l'Echo de Condate », les colporteurs, le pouvoir de la presse (si j'ose et j'ose, l'invention de la presse à imprimer datant de 1450), la recherche du scoop, les pigeons voyageurs et messagers, la mémorisation (les Gaulois favorisant, dit-on, la tradition orale), les signaux sonores et les codes frappés, sans oublier le bouche-à-oreille. Amusant, anachronique, aligoté (je dis ça juste parce que l'adjectif commence par « a », quoique souvent qu'il finit à ligoter, à la fin des albums, le barde Assurancetourix).

Comme beaucoup d’œuvres basées sur l'humour, la logique y semble parfois paradoxale, comme le montre cet adage énoncé par le druide Panoramix, à la planche 14A : « Les écrits s'envolent, les paroles restent ! » (bin oui, parce que les écrits sont portés par les pigeons cependant que les druides assurent la transmission orale).

Les personnages ont de gros nez, sauf Jules César qui l'a aquilin. Le trait est vif et fidèle au travail d'Albert Uderzo. La tradition Goscinny est elle aussi respectée et les dialogues regorgent de jeux de mots et d'allusions à l'air du temps (en 2015, on parlait beaucoup des nouvelles technologies de l'information, et on s'ébaubissait bah-bah-bah qu'on s'ébaubissait). Tiens, j'entends parler de Darmanin à la radio et de la censure qu'il fait d'un bouquin pour la jeunesse paru dans une collection destinée aux lecteurs de plus de quinze ans mais qu'il trouve trop explicite, notre grand moraliste, alors que, hein, je n'avais pas besoin d'avoir 18 ans lorsque dans les années 80, j'achetais « L'Echo des Savanes », les livres de Henry Miller et les fantaisies de San-Antonio. Darmanin, quel tartuffe, çui-là.
Bon, ça se finit par une grande bagarre puis un banquet. Et c'est bien rigolo.
A part ça, on est le 31 juillet 2023 : il flotte en France, été pourri. La sale guerre de Poutine en Ukraine se poursuit.

Et pour terminer :
1.
A la planche 23 de l'album « Le Papyrus de César », ce qu'Obélix prend pour des « chèvres sauvages » sont en fait :
- des ânes de Corse ?
- des licornes ?
- des âmes errantes et sans patrie ? 

2.
Lorsque le barde Assurancetourix invite le colporteur Doublepolémix dans sa cabane perchée, il lui présente trois instruments de musique, qui sont :
- le tintamarros, le gaffophone, la flûte à six schtroumpfs ?
- la casserolade, le coin-coin à coulisse, le cornebeuglant ?
- le zinzinium, le beuglophon, l'orypilinx ?

Patrice Houzeau
Malo, le 31 juillet 2023

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31 juillet 2023

PARI MORTEL URBAIN

PARI MORTEL URBAIN

De la fantaisie, cet album, « La Martingale céleste » (éd. Vaisseau d'Argent, 1989) de Christian Godard pour le texte et Julio Ribera pour le dessin, assisté de Claude Plumail pour les décors et de Jean-Jacques Chagnaud pour la mise en couleurs. C'est le tome 17 de la série « Le Vagabond des limbes ». Moi, j'adore ça. Autant les romans de science-fiction m'ennuient vite (sauf ceux de Philip K. Dick, mais là on est dans le génial), autant le Vagabond des limbes m'épate (à gaufres).

J'apprécie beaucoup la fantaisie de cette série, à commencer par l'étrange personnage de Musky, tantôt adolescent, tantôt adolescente, et dont les jurons étonnent, amusent, font sourire : « Putentrailles », « Merdachiott », « Foutrenflak », « Foutrekon », « Fentaskouss », pour n'en citer que quelques-uns et noter qu'en voilà un drôle de vocabulaire pour une jeune fille, fût-elle un jeune homme.

Musky, c'est le compagnon du personnage central de la série, Axle Munshine, pour des raisons que j'oublie régulièrement (parce qu'à vrai dire, ça ne change rien au plaisir que je prends à lire ses aventures), il se promène d'un monde l'autre, de planètes bizarroïdes en improbables zones à soucis, univers parallèles et autres coins et recoins du cosmos des farfelus.

Donc, à la recherche de son père (ah tiens...), voilà le Munshine sur la planète Stardup, et en pleine « ludocratie », dis, que je vous démonte un pneu (comme disait Coluche, je crois), qu'à votre avis, le mot « ludocratie » désigne :
- un système politique qui prévoit que seuls les membres de la dynastie des Ludi peuvent régner et donc tous de s'appeler Ludovic, ou, le cas échéant, Ludivine ?
- un « système social très élaboré dans lequel tous les actes de la vie courante, de la naissance à la mort, sont régis par les lois de la chance et du jeu » ?
- un système chougnafol fort propre à chougnaler les chougnafous et autres choucrates ?

Je ne vous raconterai pas l'histoire, parce que peu importe : sachez cependant qu'il y est beaucoup question de jeu, et même de jeu dangereux, voire mortel, tel que le P.M.U, « Pari Mortel Urbain », course de 3000 mètres dans laquelle sont engagées des coureuses qui « doivent rejoindre la porte du Bronkse, où sera jugée l'arrivée », en passant par le « no man's land, où les attendent les skinnes » et le risque d'être violée, voire égorgée... On comprend dès lors que dans un univers pareil, faut surtout pas « faire les marioles » avec les « commissaires de course ».

Il y a aussi des paris sur les feux de forêt, mais paraît qu'les paris sont truqués. Et l'album de se terminer par l’événement considérable d'une partie « d'échecs-coinchés », présentée par « Ze-Trône, le roi des présentateurs de Télévid ».

Citation : « Je suis book clandestin assermenté, avec une fausse carte de la préfecture en bonne et due forme... »
(pl. 22, [un bookmaker]).

Patrice Houzeau
Malo, le 31 juillet 2023.

31 juillet 2023

NOTE SUR L'HOMME DE HARLEM DE GUIDO CREPAX

NOTE SUR L'HOMME DE HARLEM DE GUIDO CREPAX

Guido Crépax. « L'Homme de Harlem » (Dargaud, 1979). C'est du polar, assez noir, bien qu'en couleurs, d'un humanisme lucide aussi. L'intrigue est assez mince, mais on s'en fiche. Ça commence symboliquement par un match de boxe : le 19 juin 1946, le combat entre le blanc Billy Conn et le noir Joe Louis, et ça se poursuit dans une atmosphère de clubs de jazz et de règlements de comptes entre gangsters. Au milieu de tout ça, le contrebassiste Little Johnny Lincoln (pas un hasard, ce nom) va tenter de protéger Polly, dont la vie est menacée depuis qu'elle a été témoin d'un meurtre. Il est noir et jazzman ; elle est blanche et prostituée. Tout va donc devenir très vite compliqué.

Ce qui fait l'intérêt de l'album, ce n'est pas tant l'histoire que le travail du dessinateur Guido Crépax : par exemple, le haut de la planche 3 (page 7) : C''est dans un trapèze rectangle que Joe Louis met Billy Conn KO au 8ème round, mettant ainsi en évidence la vitesse, la puissance de la « bombe noire » Joe Louis, l'ascendant pris sur Billy Conn qui, dans la case suivante, est horizontal de tout son long cependant que l'arbitre égrène le décompte.

Découpage des planches rapide, rappelle les films policiers ; beaucoup de plans resserrés : ainsi, le corps de Polly aux pages 26 et 27 ; en contrepoint, un strip vertical de cinq cases en noir et blanc, un saxophoniste jouant ironiquement « Lover Man ».

Contrepoint est le mot. En parallèle des scènes d'action liées à l'intrigue, des planches entières montrent la formation de jazz dans laquelle travaille Litlle Johnny Lincoln. Traits parfois très vifs et cadrages expriment l'intensité du jeu, donnent le rythme, l'accompagnement musical du drame, les titres des morceaux sont d'ailleurs donnés comme autant de références pour l'amateur de jazz hot. L'album commence par un match de boxe et se finit par un concert de jazz. Entre les deux, des gens sont morts. La vie est violente.

Note : j'écris plus haut que l'intrigue de « L'Homme de Harlem » est assez mince. Personnellement, j'aime autant. J'apprécie peu d'être obligé de me creuser la cervelle pour essayer de piger une histoire dont je me fiche assez royalement. Je lis moins les bédés pour les histoires que pour la virtuosité du trait, l'intelligence et l'humour des répliques, l'atmosphère qui se dégage des planches. Je reconnais du talent à beaucoup de mangakas, mais souvent que j'y pige que couic (vous me direz, c'est parce que je ne suis pas très futé non plus, c'est possible, et peu m'importe).

Patrice Houzeau
Malo, le 31 juillet 2023.

29 juillet 2023

IPHIGENIE EST-ELLE UNE TRUITE UNE VACHE UN ANDROGYNE ?

IPHIGENIE EST-ELLE UNE TRUITE UNE VACHE UN ANDROGYNE ?

1.
Lacome et Marcelé. « Iphigénie » in « Un Après-midi au cirque » (Dargaud, coll. Pilote, 1982). C'est une histoire courte, 21 planches.

C'est de la sorcellerie, et ce n'en est pas puisque c'est de la bande dessinée. Des vaches, du gris, des ombres, des trognes, et « là... il y avait une drôle de dame !... » Y a le « bon dieu » des jurons et le « diable » des mauvaises choses, des qu'on n’explique pas ; il y a le crucifix dans la chambre à coucher, et « Par sainte Eulalie, faites que je ne sois pas prise ».

Il y a des mots qu'on n'entend pas dans nos villes hyper-connectées, en voie de macronisation : on parle de vaches « amouillantes », de « guérisseux », de « panseux », de « désempommeux », de « désensorceleuse », toutes activités qui existent toujours, en dépit de la zététique. Et jusque dans les centres de nos villes que ça magnétise, que ça hypnotise...

Ça n'empêche pas les drôles de dames.

Que faire quand tout commence à aller mal : les vaches ne donnent plus de lait, la maladie frappe les bêtes comme les gens. « C'est de l'eau, de la terre et de la lune... c'est de la nuit ! », dit la vieille femme.
Alors quoi, le couteau planté dans le cœur de bœuf ?
Ça n'empêche pas les drôles de dames et la sécheresse.
Il faut donc avoir recours à « l'homme de la vallée », celui dont on ne dit pas le nom.
Trognes, trognes et chat, le chat qui renverse le bol. Les dames dansent.
Viendra l'épreuve ultime. Iphigénie est-elle une truite ou une vache ? » du vivant va passer et tout rentrera dans l'ordre. « C'est rien... c'est des vérités qu'on sait... ».

D'ailleurs, on ne voit plus les drôles de dames.

2.
Avec la deuxième histoire de l'album, « Un après-midi au cirque », le dessinateur Marcelé passe à la couleur qu'on dirait bien du pinceau. Les trois premières planches en sont superbes, parade fantasque d'un cirque en ville : nains à tambourins, attelage à bœuf monté par une écuyère rousse, longues femmes dédaigneuses montrant parfois un sein, basse-cour, cochon rose, tête de bélier, bêtes d'une élégance de fable folle, parées de guirlandes et de plumes, escargot.

Ce n'est pas tout à fait un cirque, c'est un bordel, un bordel ambulant, avec son nain mystique qui cite les Écritures et s'appelle Gabriel. Trognes et monstruosités. On pense aux tableaux et affiches de Toulouse-Lautrec, version féroce, lorgnant sur le grotesque de James Ensor. Il y en a pour tous les goûts, il y en a pour tous les vices.

Au milieu de tout ça, il y a Marie, l'hermaphrodite (« L'ange pur, la toujours vierge, la Marie-Janus ! », clame la mère maquerelle), Marie qui rêve d'avoir un enfant... Impossible, et pourtant... mais chut... Le miracle aura peut-être lieu, mais comme tout est truqué, évidemment. D'autant que le nain Gabriel avait prévenu : « Marie, tu seras mère, mais que de douleurs... Oh ! Non, la douleur, c'est plus tard... Tu recevras et tu perdras... »

Restent les hommes, les hommes et leur mépris, les hommes, les singes et les porcs.

Patrice Houzeau
Malo, le 29 juillet 2023.

28 juillet 2023

SIGURD PUIS WESTERN CIRCUS

SIGURD PUIS WESTERN CIRCUS

1.
Hermann. « Les Tours de Bois-Maury », tome VI, « Sigurd » (1990, Glénat). Bande dessinée dont l'action se déroule au moyen-âge et ici, dans une Normandie où persistent des restes des croyances scandinaves. Le personnage principal de la série, Aymar de Bois-Maury et son écuyer Olivier font halte dans un château. Dès les premières planches, atmosphère fantastique... barge risquant de se fracasser sur les rochers et qui disparaît (« La mer est vide », constate Olivier), cheval blanc, joyau au front, et qui ne laisse nulle trace de son passage sur le sable, chauve-souris hantant la tempête...
De très belles planches dans cet album : la planche 12, muette et dans des tons gris qui rappellent les gravures des illustrations du dix -neuvième siècle. Muette ? pas tout à fait, il y a le Rhooooo de la corne de Yan et le Tooooooo de la barge fantôme qui lui répond... Les planches 30 et 31, muettes aussi et, entre brumes et passages de nuées de chauve-souris, l'étonnement de Bois-Maury devant l'apparition des ruines d'une tour fortifiée.... Les planches 40 et 41, scène d'action ; Bois-Maury et Sigurd sont en proie à des maléfices divers (créature griffue, flammes tombées d'un récipient renversé par le cheval blanc, le « cheval d'Hervör ») ; les couleurs éclatent et semblent se tordre vives : rouge, vert, gris, ombres et mauve clair.

Citation :
« - Eloignez votre main. Je sens la froidure d'hiver me passer de travers le bras...
- Que savez-vous de la froidure ?... d'un hiver long de plus de cent années... »
(Hermann, « Sigurd », planche 34, [Bois-Maury et Sigurd])

2.
Morris et Goscinny, les aventures de Luky Luke, « Western Circus » (Dargaud, 1970). « …le même âge qu'aurait l'amiral de nos jours », je suppose l'âge qu'il avait à Trafalgar, il est borgne et « comme lui, il n'est pas mangeable », dit le capitaine Erasmus Mulligan en présentant son lion à Luky Luke et devinez donc comment qu'il s'appelle. Un éléphant. Un directeur de cirque alcoolique, joueur invétéré, avec une tête à la W.C Fields, celui qui disait, nous écuyère-à-café Wikipédia, : « Je n'ai pas de préjugés. Je déteste pareillement tout le monde. ». Un monstre « avec une grande queue devant et une petite derrière » disent les Indiens (et indien vaut mieux que pas d'petits pains au chocolat). Vanessa, la trapéziste et Mrs Mulligan aussi, Daphné, l'écuyère et lanceuse de couteaux, fille du capitaine Mulligan, Zippy le clown et Zip Kilroy, mari de Daphné. Un éléphant. Un chapiteau tout rapiécé. Une attaque d'Indiens tout orange puis tout verts. Un lion apathique. « Pop corn, cacahuètes ». Un éléphant. Un âne bleu étoilé avec un clown dessus. Des Indiens. Un éléphant. L'arrivée de la cavalerie (« Tariiiii Taraaaa Tariiii... »). Un saloon à Fort-Coyote. Un homme très riche et entreprenant ; on l'appelle « dent-de-diamant ». Un éléphant. Il n'y a pas le groupe de rock que j'aime assez, « Wet Leg », formé par les musiciennes Rhian Teasdale et Hester Chambers et qui chantent « On the chaise longue, on the chaise longue, on the chaise longue, all day long, on the chaise longue ». Une bagarre au saloon. Un éléphant. Une écuyère qui joue du trombone. Un éléphant rancunier. Un tueur à gages tout en noir. Un lion végétarien. Un éléphant dans un couloir. Une dépression. Jolly Jumper en équilibriste. Un spectacle de cirque. Une attaque d'Indiens. Des cases rouges quand le chapiteau brûle. Un retard de cavalerie. Un coup de fatigue. Un éléphant consterné (dans le fond de la case). Un rodéo. Lulu Carabine et ses girls (cabaret). Monsieur Jules Framboise « de Paris, France, en Europe ». Hot dogs et cola. Rodéo qui vire au cirque. Un éléphant. Un triomphe. Un imprésario. Une tournée « dans toute l'Europe ». Une affiche. Un bon album. Une citation :

« - Non, il est trop nerveux, je risque de ne pas le rater... »
(Morris et Goscinny, « Western Circus », pl.22A, [Daphné, la lanceuse de couteaux]).

Une note de philosophie politique. Dans l'abum « Western Circus », de Morris et Goscinny, lors d'une représentation du cirque, Old Timer, sur son fauteuil roulant, se moque à voix haute du juge Sockett, présent lui aussi. Soudain, par enthousiasme, Old Timer tire un coup de tromblon en l'air, ce qui pousse le juge Sockett à le convoquer pour le lendemain au tribunal « pour port d'arme prohibée ». Comme on sait, suite à une attaque d'Indiens, le chapiteau prend feu, et « tous les spectateurs quittent » précipitamment « le chapiteau en flammes ». Le juge Sockett aide alors Old Timer en poussant son fauteuil roulant : « Merci, Juge... », dit piteusement Old Timer. Réponse du juge Sockett : « Ne me remercie pas ! Je t'aurais laissé griller avec plaisir, mais je tiens à te voir demain devant mon tribunal ! » (cf pl.35B). L’exercice du droit rend nécessaire la protection du justiciable.

Patrice Houzeau
Malo, le 28 juillet 2023.

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25 juillet 2023

ETE 2023 GUERRE EN UKRAINE REMANIEMENT EN FRANCE

ETE 2023 GUERRE EN UKRAINE REMANIEMENT EN FRANCE

1.
22 juillet 2023. Philippe Meirieu, par ailleurs très bon vulgarisateur de l’histoire de l’éducation nationale et des théories et pratiques pédagogiques, dès qu’il se mêle d’être prescriptif et plus encore quand il politise son discours, écrit souvent n’importe quoi. Ce n’est pas nouveau. Ainsi, il explique le départ de Pap Ndiaye du gouvernement par l’influence de l’extrême-droite. C’est faux. Que je sache, on ne peut pas dire que l’année 2022-2023 a été une réussite : manque récurrent d’enseignants, mise en œuvre du bac Blanquer et donc année terminée aux vacances de Pâques, échec de la mise en place du Pacte… Syndicats et enseignants avaient prévenu et Pap Ndiaye s’est réveillé en juin 2023. Un peu tard...

2.
Contrairement à ce qu’a dit Pap Ndiaye lors de son discours de départ du ministère le 20 juillet 2023, en période de crise aiguë, la politique de l’éducation nationale n’est pas plus une affaire de temps et de long cours que celle des finances, de la défense, de l’intérieur ou de la santé.

Il faut savoir réagir et vite. Prendre son temps pour peaufiner des réformes sur dix ans, c’était possible dans les années 70 et 80. Depuis que la crise s’est accélérée, fragilise et menace maintenant la stabilité des démocraties libérales, il faut savoir faire les deux : penser en termes de loi de programmation mais aussi savoir pallier les incidents imminents.

Pas besoin de sortir de l’ENA pour comprendre combien la réforme Blanquer était sotte. Syndicats et enseignants avaient prévenu. Pap Ndiaye n’a pas su réagir à temps, même s’il a eu l’honnêteté de reconnaître début juillet 2023 que tout n’allait pas pour le mieux (c’est le moins que l’on puisse dire).

Je n’apprécie pas spécialement le président Macron, mais il faut lui reconnaître une très grande puissance de réaction. C’est pour cette raison, je pense que le président, en remaniant, a choisi un gouvernement beaucoup plus technique, technocratique. Je ne sais pas si Gabriel Attal sera plus pertinent que Pap Ndiaye à l’éducation nationale, mais il y sera certainement politiquement plus efficace.

3.
Non, le SNU n’est pas une tentative de militarisation de la jeunesse. D’après ce que je sais, aucune formation au maniement des armes n’y est dispensée, ni même aucune formation à la défense, fût-elle passive.

Par contre, que le SNU soit une tentative de formatage idéologique ne fait aucun doute. Mais le plus scandaleux est que le gouvernement l’associe administrativement à l’éducation nationale, ce qui dans la perspective d’une généralisation (qui n’aura pas lieu, obstacles, nécessités économiques et défiances l’empêcheront) signifie que le SNU pourrait, à terme, rentrer dans les obligations du cursus scolaire.

4.
Les frappes ukrainiennes sur la Crimée rappellent que les Ukrainiens la considèrent comme terre occupée par les Russes et donc à libérer. Très difficile, sinon impossible, d’imaginer des négociations qui se solderaient par une partition de l’Ukraine. Le pont de Kerch est condamné.

5.
Un journaliste russe meurt des suites de ses blessures. Il aurait été tué suite à l’emploi d’une bombe à sous-munitions par les forces ukrainiennes. Les Russes, qui assassinent chaque jour, chaque nuit, feignent de s’indigner. Masques à crachats.

6.
On dit Poutine paranoïaque. Ou en tout cas, il craindrait vraiment d’être assassiné, et en particulier par empoisonnement. Le serpent dans l’assiette, cela pourrait arriver. Poutine mourra-t-il dans son lit ? Pas sûr.
Peut-être finira-t-il vieillissant, désavoué, sans plus aucun pouvoir et enfermé dans quelque palais, n’osant plus sortir pendant que l’armée russe gérera le pays et négociera avec l’Occident les conditions de la réhabilitation de la Russie.

Poutine finira-t-il :
- en prison ?
- assassiné ?
- dans son lit, très vieux, sénile et bavant ?

7.
24 juillet 2023. Tensions mondiales sur les prix du blé, du riz, du cacao. En France, hausse au 1er août des prix de l'électricité. Le covid et la sale guerre de Poutine en Ukraine auront eu raison de la « mondialisation heureuse », qui apparaît de plus en plus comme une illusion technocratique.

8.
Twitter était, et est encore, un formidable espace de liberté d’expression, facile d'accès et d'usage, gratuit et efficace, bref, une preuve de plus que les USA sont une belle et grande démocratie. Il se dit que Elon Musk voudrait en changer l'esprit, et même le nom, et en faire un service payant et sans doute moins facile à utiliser. Dommage.

9.
Quand la police tue et que les voyous tuent aussi, ça s'appelle un western non, le far-west ?

10.
Entendu le président Macron causer dans le poste le 24 juillet 2023, en particulier sur l'éducation : « 8heures-18heures » (mazette, les gamins vont devenir dingues), « devoirs faits », PACTE, formations en dehors des heures de cours (et donc pendant les vacances, à cause des emplois du temps de chaque enseignant), réforme de l'enseignement professionnel (attention, danger!). Il est ambitieux, le Macron concernant l'école. Le souci, c'est qu'il n'a pas assez d'enseignants pour faire tout ça, et pas l'argent non plus, sauf à alourdir toujours plus la dette publique pour ses lubies.

Patrice Houzeau
Malo, le 25 juillet 2023.

25 juillet 2023

MOULE A GAUFRES ET AUTRES QUESTIONS

MOULE A GAUFRES ET AUTRES QUESTIONS

1.
« Moule à gaufres » est-il :
- une des insultes favorites du capitaine Haddock ?
- ce à quoi je pense quand je fais des crêpes ?
- l’expression qui déclenchera l'invasion des rhubarbes vengeresses ?

2.
La distance de la Terre à la Lune est-elle :
- de 3,14 ?
- de 384 467 km ?
- d'accord avec les thèses platistes ?

3.
« Le jour n'est pas plus pur que le fond de mon cœur » est-il :
- un vers de Racine (Phèdre, IV, 2 [Hippolyte]) ?
- un vers tiré d'une chanson de Didier Barbelivien ?
- une formule magique qu'en tête l'on se dit en boucle pour éloigner les moustiques qui vous empêchent de dormir la nuit ?

4.
Quand je dis « Les morts ne savent pas ce qu'ils perdent », je veux dire :
- La dette publique de la France se monte en 2023 à 3000 milliards d'euros et des brouettes ?
- La plus belle fille du monde ne peut donner que ce qu'elle a ?
- « Careful With That Axe, Eugene » ? (c'est le titre d'une pièce de Pink Floyd mais on n'y trouve pas de sandwich au thon).

5.
Le journal pour lequel, au début de sa carrière, travaille le célèbre journaliste Tintin est-il ;
- L'Echo des savanes ?
- Le Petit Vingtième ?
- Valeurs Actuelles ?

6.
Soit un mur. Qu'il y a-t-il derrière ?
- L'administration fiscale ?
- La Macronie ?
- L'âge du capitaine ?

7.
2 + 2 = 4 est-il :
- une proposition vraie dans l'absolu ?
- une évidence ?
- un mensonge de plus du Nouvel Ordre Mondial et de ses suppôts ?

8.
« She was named after her grandmother » est une expression anglaise qui signifie :
- Ce n'est pas en sifflant que l'on appelle sa grand-mère ?
- Elle a le même prénom que sa grand-mère ?
- Elle ne faisait pas beaucoup de vélo, ma grand-mère ?

9.
Mona Lisa était-elle :
- sourde ?
- muette ?
- transgenre ?

10.
Le rouble (monnaie russe) en 2023 (dictature Poutine) est-il :
- une monnaie forte qui remplacera bientôt le dollar des suppôts de Satan transgenres satanistes ukronazis vampires et associés ?
- une monnaie de singe ?
- une belle occasion de perdre son argent ?

11.
En 2027, Marine Le Pen sera-t-elle élue présidente de la République :
- avec tambours, trompettes et grand triomphe ébaubi ?
- qu'à condition que le président Macron ne change pas la constitution pour pouvoir faire un troisième mandat ?- qu'à condition qu'elle le veuille, et il y a justement une hypothèse qui dit que Marine Le Pen ne voudrait en fait pas accéder au pouvoir ?

12.
Emmanuel Macron est-il le président d'une France qui :
- n’existe que dans sa tête ?
- est en proie à des émeutes récurrentes ?
- est un pays de droite qui vote parfois à gauche ?

Patrice Houzeau
Malo, le 25 juillet 2023.

23 juillet 2023

ACCROCHE-TOI AU PINCEAU EINSTEIN

ACCROCHE-TOI AU PINCEAU EINSTEIN

« C’est eux qu’ils perdent derrière eux. Ils s’arrêteront quand il n’y en aura plus, d’eux. Il ne restera plus que leur trace, en zigzag. C’est émouvant. »
(Roland Dubillard, « Les Voisins » in « Le Gobe-douille et autres diablogues » [Deux])

C’est du riz que je cuis.
Eux, les grains de riz, ne pensent pas à la cuisson. On a dû les décerveler. C’est plus humain.
Qu’ils ne pensent pas à la cuisson, les grains de riz, et qu’ils soient sans cerveau, les grains de riz (Les grains de riz sont sans cerveau/ C’est rigolo car c’est idiot/ dit le bedeau et aussi les veaux) cela n’empêche pas qu’ils
Perdent la guerre. Est-ce que cette fois-ci ce sera la dernière guerre en Europe ? Ou la dernière guerre des humains contre eux, avant que nous disparaissions, tous. Et
Derrière eux, que laisseront-ils les humains ? Hein, derrière
Eux ? Remarquez que ça n’a aucune importance, puisqu’il n’y aura plus que des objets, des montagnes d’objets que grignoteront les sables.

Ils cuisent, les grains de riz. Et moi, je bous. Nan, je déconne, c’est juste pour la plaisanterie. Je suis calme comme un tropique. Ils
S’arrêteront quand on les arrêtera. Qui ça ? Eux. Vont finir par devenir proverbiaux, ces Russes. Ils s’arrêteront
Quand ils auront compris qu’ils ne peuvent pas vaincre. 

Il va pleuvoir. Il
N’y a pas de viande pour manger avec le riz. C’est l’inflation et la fin du mois. J’écoute Jane Birkin chanter « La Chanson de Prévert ». Il n’y
En a pas, de viande, pour aller avec le riz. Le riz ira donc tout seul, avec un peu de beurre et du sel. Et comme il va pleuvoir, lui faudra un parapluie (Les grains de riz sont sans cerveau/ C’est rigolo car c’est idiot/ dit le bedeau et aussi les veaux// Les grains de riz sont sans cerveau/ Aussi sans veau et c’est idiot / disent le bedeau et les moineaux).

Aura ? Aura pas, le temps, l’humain ? Y a
Plus rien à dire qui n’ait été dit déjà,
D’eux, les bipèdes agités d’partout, et de leurs complications à l’infini.
Il ne restera plus bientôt qu’à pendre le hareng-saur,
Ne restera plus qu’à tirer l’échelle (accroche-toi au pinceau, Einstein)
Restera plus qu’à hausser les épaules
Plus qu’à sortir de la pièce
Que c’est mélancolieux tout ça hein dis, à ton idée, Linda, Elodie, Daisy des ratés et Diane des départs ?

Leur talent, aux musiciens, ça m’épate toujours, la
Trace qu’ils laissent, les musiciens de jazz, que ça vous swingue encore le je ne sais quoi bien après qu’ils sont allés jouer de la trompette avec les when the saints go marchi’ in, les musiciens.
En quelques notes qu’ils vous évoquent le
Zigzag de l’éclair, le frisson du crapaud amoureux d’une crapette, le blues du parapluie oublié sur une table de dissection, et l’émoi de la machine à coudre. Ah (ce lino est tout pourri ; il faudra le changer).
C’est émouvant, oui
Emouvant, dit mon oncle, ayant retrouvé son parapluie, tandis qu’en bruissant comme une friture mécontente, un ban de grains de riz dégringole sur les toits.

Patrice Houzeau
Malo, le 23 juillet 2023.

23 juillet 2023

PARFOIS IL Y A UN VER DEDANS

PARFOIS IL Y A UN VER DEDANS

1.
« Elle n’avait rien vu et ne connaissait pas du tout la défunte »

(Agatha Christie)

Elle n’avait pas de pieds Elle
N’avait pas de jambes non plus Elle n’avait
Rien Ce sont des choses qui arrivent quand on n’existe pas Je n’ai pas
Vu de pain sur la table, il était parti croûter ailleurs.
Et comme j’avais sorti la confiture, je me dis qu’il
Ne me restait plus qu’à faire des crêpes. Les crêpes, elle
Connaissait, la confiture. Je n’eus aucun scrupule.
Pas une fois elle n’émit une plainte sur sa non-existence.
Du temps où elle existait, elle se plaignait souvent.
Tout ça, c’est du vivant, expressif, ça s’plaint d’être, de ne pas être, de ne plus être, de n’être que, de n’être encore.
La confiture, ça n’se plaint pas, ça s’étale. La
Défunte non plus ne se plaignait pas. Mais elle était défunte.

2.
« - Si les pommes étaient cubiques, cet Anglais n’eût jamais rien découvert, et je trouve déplorable que la loi qui régit l’univers se soit révélée par la forme d’un fruit. » (Marcel Pagnol, « Le Temps des amours » [Sylvain Bérard])

Si j’avais un marteau, je pourrais le ranger avec les autres marteaux, car les choses se rangent. Sinon, elles sont dérangées et, dès lors, sont susceptibles de faire n’importe quoi.

Les choses étant ce qu’elles sont, je repris une crêpe. J’aime bien les crêpes, c’est pour ça que j’en reprends, car on peut reprendre des crêpes, des moules, des frites mais si l’on prend du temps, mais si l’on prend son temps, on ne reprend pas le temps, quand bien même il dirait des choses inadéquates. J’aime bien les crêpes, j’aime aussi les

Pommes. J’en fais parfois de la compote ; sinon, je les regarde juste.
Etaient-elles contentes, mes mains, de tenir un marteau ? La question du contentement des mains ne se pose pas. Sinon, elles feraient comme tout le monde, elles passeraient leur temps à se plaindre. Il y a des lieux

Cubiques ; des gens vivent dedans. Les gens qui vivent dedans ont des marteaux sans doute et mangent des crêpes, parce qu’ils ont des mains.

Cet été, je ne vais pas en vacances. La lune fume-t-elle la pipe ? Cet été, je ne vais pas en vacances. Non, la lune ne fume pas la pipe. Cet été, je ne vais pas en vacances. Ce sont les sélénites qui fument la pipe. Personne ne le sait et tout le monde s’en doute. Cet

Anglais, - je ne fréquente guère d’Anglais, ni de Chinois, ni de gens -
N'eût, cet Anglais, jamais consenti à fumer la pipe dans la même pièce qu’un sélénite. Ah ça, jamais,
Jamais de la lune. Elle n’avait
Rien. Ce sont des choses qui arrivent quand on est un personnage de roman. J’ai
Découvert qu’il me manquait un marteau ; je soupçonne l’Anglais
Et mes mains de me cacher la vérité.
Je mange ma crêpe, grâce au bénéfice d’un pronom personnel. Je
Trouve que les personnages de fiction ne mangent pas assez de crêpes.
Déplorable anti-crêpisme !
Que les choses soient ce qu’elles sont, je vous le dis, voilà qui ne m’empêchera pas de reprendre une crêpe.
La crêpe est l’avenir de la confiture. Cela ne dure pas. La dure
Loi des crêpes, c’est qu’elles sont faites pour être mangées, car
Qui fait des crêpes peut tout aussi bien écouter du Gentle Giant. Il
Régit tout. Qui ? Le grand engouffreur de crêpes, de gaufres et d’espèces menacées.
L’univers lui est crêpière, gaufrier, zoologie, et il
Se gondole, l’univers. C’est que les blagues quantiques sont si paradoxalement drôles. Que cela
Soit et cela fut ce que les choses sont, frites et poissons. Ô vérité
Révélée par le manuel de cuisine, par le grand Livre des Recettes !
Par les temps qui courent, on méprise bien trop
La foi juste et simple des crêpières et des goûte-crêpes. Je crois qu’il a
Forme de crêpe, le dieu des crêpières et des goûte-crêpes puisque c’est sous la forme
D’un cornichon qu’apparaît le dieu des électeurs. Quant à la pomme, c’est un
Fruit, et parfois, il y a un ver dedans.

Patrice Houzeau
Malo, le 22 juillet 2023

22 juillet 2023

IL ETAIT UNE FOIS UNE RACAILLE UN CHAMEAU OEUF ET MIROIR

IL ETAIT UNE FOIS UNE RACAILLE UN CHAMEAU ŒUF ET MIROIR

1.
C’est l’histoire d’une racaille qui pour gagner des sous décida de s’auto-entreprendre dans le trafic de stupéfiants et autres vicieusetés à démolir les autres.

Comme il était méchant comme un féroce, il gravit les marches de la saloperie en quelques bonds et coups de couteau et itou du pan-pan.
Alors, il gagna beaucoup d’sous et, vu qu’ça commençait à sentir le roussi pour ses roustons, il s’en fichu le cul à Dubaï.
Comme il ne fut pas tué dans un règlement de cons et que son avion ne fit pas badaboum-patatras-ça-en-fait-des-cadavres, il arriva à Dubaï où il s’installa, mais là, faute de chapeau, il chopi-chopa une maladie étrange venue des moru.e.s (attention, écriture inclusive).
Alors, il moura-mourit-mourut, bref il crevit. Personne ne le regretta, même pas ses tringles à rideaux.

2.
Il étot une fos un chameau qui avait de si beaux yeux et un si beau sourire (on aurait dit une actrice dans les pubs) qu’on l’appeloit le chameau charmeur.
Si charmeur qu’il était, ce chameau, qu’on en fit une phrase à dire pour s’amuser quand on n’est pas obligé de travailler tout l’temps pour payer les dettes à la France.
La phrase, je vous la dis, parce que it’s my pleasure : Un chasseur sachant chasser sans son chien céty-cétypa du même champignon des champs qu’un chamelier sachant charmer sans son chameau charmeur ?
Au bout de 40 à 50 ans, le camelus dromedarius mourut de sa mort de camelus dromedarius. Resta la phrase, que, le soir, quand, comme dit le poète, « les masques sont silencieux et la musique si lointaine », se répètent mes vieux os seulets.

Note : la version du chameau charmeur de serpents, à mon avis, c’est du pipeau.

3.
Apparemment, certains bataillons de l’armée russe en Ukraine sont commandés par une bouteille de vodka.

4.
L’un n’avait rien vu, l’autre n’avait rien entendu et le troisième était muet. Un expert fut consulté, dont les conclusions furent que dans certaines circonstances, les taux de cécité, de surdité et de mutisme soudains chez les personnes témoins d’un meurtre augmentaient étonnamment. On passa commande à un laboratoire américain d’une thérapie médicamenteuse ad hoc et, faute d’éléments suffisants, le coupable ne fut jamais arrêté.

5.
Comme il y avait un symbole en forme de triangle et des traits (point A à l’intérieur du triangle et point B à l’extérieur), c’était étrange. Comme Joe aimait beaucoup dessiner, il truffa ses dessins de triangles et de traits au milieu des yeux et des filles et des yeux et des filles qu’il dessinait habituellement parce qu’il aimait bien les yeux, et truffa tant qu’un jour, il s’attira un OVNI dans la fenêtre avec des choses dedans, qu’on sait pas s’que c’est, pis qui flottait là, tête d’œuf en l’air, juste derrière la fenêtre.
Mais Joe le sut rapidement car, ayant beaucoup truffé de triangles et de traits, la faim lui creusit-creusot (Saône-et-Loire) l’estomac (groui-grouillik). Comme l’OVNI avait tout l’air d’un œuf, il ouvrit la fenêtre et l’attrapa au filet. Il le cassa, et ça fit ffffrrrriiii quand l’albumine et le jaune glissèrent dans la poêle et le beurre. Ça avait tout l’air d’un œuf sur le plat et c’en était un que donc, maintenant Joe savit-savot quoi donc qu’il y avait sous la coquille de l’OVNI.
Et là-dessus il se mit un disque de Gentle Giant en se demandant la poulette, elle est où, la poulette.

6.
Le miroir tomba amoureux de sa princesse, celle qui se mirait et s’admirait dedans. Mais comme le miroir était muet comme une flûte sans trous ni bec, il ne pouvait lui déclarer sa flamme. Et la princesse de mirer et de s’admirer, des années durant, dans le miroir transi.

Comme elle était aussi sotte que belle, la princesse fit fuir tous ses prétendants (des gars futés), et vieillissant, s’aigrit et se mit à s’boissonner d’abondance, ce qui la conduisit au delirium tremens, lequel fut cause, que croyant voir un depardieu s’agiter dans notre pauvre bonhomme de miroir, elle le fracassa d’un lancer d’flacon à glouglou.

Le miroir en eut le cœur brisé.

Trois dames passant en ramassèrent les morceaux sanglants.

Patrice Houzeau
Malo, le 22 juillet 2023.

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