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BREFS ET AUTRES
24 décembre 2023

JOYEUX NOËL MERRY CHRISTMAS ET TOUT ÇA

JOYEUX NOËL MERRY CHRISTMAS ET TOUT ÇA

1.
Le fil Rock History demande: « Name a song with « GUITAR » in the title ». Ça tombe bien, j’en ai un : « My Guitar I So Stupid », by me, myself and me.

2.
17 décembre 2023. Bin quo… Mi chui bin contint que la Miss France 2023 là, elle soit de ch’Nord/Pas-de-Calais et aux rageux même qu’ils sont  jaloux, camembert, hein.
Ceux qui pourrissent l’image de la nouvelle Miss France sous prétexte qu’elle n’est ni callipyge ni à cheveux longs, sans déconner, vous avez que ça à faire de votre vie ?    

3.
Décembre 2023. Je regarde sur Arte TV un concert de PJ Harvey. Cela s’appelle la grâce, je crois.

4.
Perso, j’en ai ras le bol des cassos d’extrême-gauche et d’extrême-droite pro-Poutine, xénophobes, antisémites (ou « antisionistes » comme ils disent) qui vomissent nos démocraties libérales tout en profitant des allocs et autres bienfaits de nos Etats-providences.

5.
Enseignant en LP, je dois quand même dire que mon traitement actuel est juste un peu en dessous de celui d’un cadre du privé, qui travaille trois fois plus que moi. Ceci dit, les adolescents des LP, - certains sont quand même très instables -, faut se les farcir.
Ce que je viens d’écrire ne vaut pas pour les enseignants du lycée général qui passent beaucoup plus de temps que nous en préps et corrections. J’admire et plains mes collègues des lycées classiques : j’ai l’impression qu’ils passent leur vie à bosser pour l’institution.  

6.
Sans décision de justice, nous, spectateurs, ne pouvons savoir si Depardieu est coupable des agressions sexuelles dont on l’accuse. Peut-être l’acteur est-il seulement très mauvais dans le rôle de provocateur qu’il s’est donné ? Peut-être est-il malade, blessé, malheureux. Ou alors Depardieu, c’est juste un gros con qui se fout de notre gueule et jouit des prérogatives que le milieu du cinéma lui a lâchement abandonnées.

7.
24 décembre 2023. Avec un euro à plus de cent roubles, c’est que le contrôle des changes n’empêche pas l’effort de guerre de Poutine de reposer sur du sable. Poutine ruine les Russes et leur raconte des bobards.

8.
« Pour lui, même un ballon de basket-ball était triangulaire. »
(Bernard Lenteric, « La Nuit des enfants rois »)

Pour ce qui est de Noël, bin voilà, on y est, Noël 2023. Il pleut des bombes en Ukraine pleut des bombes à Gaza. Où sont les hommes de bonne volonté ? J'ai bien une réponse, mais elle est pas polie, alors j'vas pas la dire.
Lui, il s'en fout, il est fier comme un créateur.
Même que ça s'reproduit, dis, ça s'reproduit à grande queue.

Un ballon blanc, ça doit être la lune dans une chanson de Robert Charlebois même que « le soleil se couche l’œil en sang ». Un
Ballon blanc, un blanc-bec, une bouche bée, bière blonde, bilboquet bafouillant, baobab, bambou, et toutes les autres bêtises que vous voulez que voulez-vous que je vous dise ?
De ce monde à misères et massacres, mieux vaut n'en plus rien attendre et jouer au
Basket-ball, au flipper, aux échecs, au jeu de go, collectionner les bandes dessinées, écouter les Rolling Stones, regarder des séries à la téloche, lire des romans policiers, comme si tout
Était normal et se répéter que ce qui est
Triangulaire n'est point carré.

9.
« Nous nous fîmes un rempart d'une haie touffue, nous gagnâmes les clos en courant, et nous nous trouvâmes bientôt loin du comte, dans une allée d'amandiers. »
(Balzac, « Le Lys dans la vallée »)

Nous avec nos genoux, nos têtes de hibou, nos yeux de fou,
Nous n’existons pas du tout. Nous ne
Fîmes rien pour exister. Nous restons dans le flou de l'être.
Un songe, v'là c'que nous. Une phrase dans un roman dont tout le monde se fout. Et derrière le
Rempart de l'imaginaire, nous nous moquons bien de vous. 

D'une chanson l'autre, ça cause de
Haie ou de cheval, de
Touffue ou de fièvre.

Nous avec nos genoux, nos têtes de hibou, nos yeux de fou,
Gagnâmes le droit d'être parmi vous car
Les gens savez, i spéculent, sottisent et s'attisent la fantasmatique, sinon il deviennent encore plus dingos, l'esprit
Clos, complètement marteau narvalo parano schizo dingo quoi.

En courant tout ça qu'ça s'agite, cogite, fricote et s'embrouille, en
Courant, allez hue, les bidets, à la grande course, faut produire et consommer
Et avec le sourire, s'il vous plaît, comme s'il n'y avait pas mort d'hommes.

Nous, oui, nous autres, modernes, (ah tiens, puisqu'on cause moderne, vous ai-je déjà dit que l'album « Black and Blue » des Rolling Stones était largement sous-estimé ? Zavez qu'à écouter « Melody » qu'est dessus et vous me direz si c'est pas jazzant dans le genre revigorant, rafistolant, gouleyant) Donc, nous, puisque c'est de nos pommes qu'on cause,
Nous trouvâmes bien des choses, ah oui ! Nous
Trouvâmes l'Amérique et inventâmes l'Amérique. Nous trouvâmes le feu et inventâmes la bombe. Nous trouvâmes le singe et inventâmes l'homo sapiens. Nous trouvâmes l'homo sapiens et inventâmes dieu.
Bientôt nous disparaîtrons tellement qu'on en a eu des trouvâmes.

Loin qu'on est déjà, loin, loin, loin
Du paradis, l'existe pas dis, pas plus que le
Comte de la Corne D'abondance et la fée qui fait d'une citrouille un carrosse.

Dans le temps j'avions des danses
Une chanson d'amour un lendemain qui chante S'en est
Allée Quoi ? La belle espérance Reste une photo
D'amandiers que je sais même pas à quoi ça ressemble un amandier.

Patrice Houzeau
Malo, le 24 décembre 2023.

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20 décembre 2023

L'ETRANGE BEAUTÉ DE LEUR MYSTERE

L'ETRANGE BEAUTÉ DE LEUR MYSTERE

« Je me plaisais surtout aux mathématiques, à cause de la certitude et de l'évidence de leurs raisons, mais je ne remarquais point encore leur vrai usage, et, pensant qu'elles ne servaient qu’aux arts mécaniques, je m'étonnais de ce que, leurs fondements étant si fermes et si solides, on n'avait rien bâti dessus de plus relevé. Comme au contraire je comparais les écrits des anciens païens qui traitent des mœurs à des palais fort superbes et fort magnifiques, qui n'étaient bâtis que sur du sable et de la boue ; ils élèvent fort haut les vertus, et les font paraître estimables parmi toutes les choses qui sont au monde, mais ils n'enseignent pas assez à les connaître, et souvent ce qu'ils appellent d'un si beau nom n'est qu'une insensibilité, ou un orgueil, ou un désespoir, ou un parricide. »
(Descartes, « Discours de la méthode », Première partie, Le Livre de poche n°2593, p.98).

Lorsque Descartes commence un paragraphe du « Discours de la méthode » par « je me plaisais surtout aux mathématiques », ce ne sont pas les goûts et les couleurs du philosophe qui importent mais l'intérêt qu'il porte à la « certitude » et à « l'évidence de la raison » que les raisonnements logico-mathématiques révèlent.
Ce n'est pas ses goûts qu'il met en évidence mais le fait de s'être trompé sur leur vraie nature, « pensant qu'elles ne servaient qu’aux arts mécaniques », et ne sachant pas que les mathématiques recèlent dans le vertige des équations des univers qui nous restent concrètement invisibles, soit qu'ils n’existent pas (les équations sont pleines d'êtres efficaces que nous appellerions peut-être d'autres dieux dans le tissu d'illusions qui constitue notre réel), soit qu'ils existent mais que nous sommes insuffisants à les percevoir.
Nulle transcendance, en apparence, dans les mathématiques appliquées cependant que le philosophe s'étonne «  de ce que, leurs fondements étant si fermes et si solides, on n'avait rien bâti dessus de plus relevé. »
Cela lui permet une comparaison et de passer de l'abstraction chiffrée à l'humanité des « mœurs » telles qu'elles furent décrites par les « écrits des anciens païens » : « des palais fort superbes et fort magnifiques » dit-il, mais, considérant que leurs fondations sont si peu solides – du « sable et de la boue » -, on ne peut donc s'y fier, pas plus qu'on ne se fie au seul temps qui passe pour nous révéler des vérités fondamentales et que l'ordinaire des humains, trop humains est souvent bien plus près de la « boue » que du ciel des idées.
Ces « écrits des anciens païens » n'insultent pourtant pas les « vertus » et au contraire les « élèvent fort haut, et les font paraître estimables parmi toutes les choses qui sont au monde », mais d'une manière si artificielle, soit qu'elles ne sont jamais qu'une somme de préceptes, soit qu'elles se complaisent dans l'arbitraire des dogmes et l'illusion des traditions, que « souvent ce qu'ils [les écrits des anciens païens] appellent d'un si beau nom n'est qu'une insensibilité, ou un orgueil, ou un désespoir, ou un parricide. » Ces derniers mots me sont des énigmes. Je ne doute pas que doctes commentateurs et savants spécialistes ont su depuis longtemps expliquer la signification de cette « insensibilité », de cet « orgueil », de ce « désespoir » et de ce « parricide ». Pour ma part, je ne me les explique pas, et m'en tiens à l'étrange beauté de leur mystère.

Patrice Houzeau
Malo, le 20 décembre 2023.

18 décembre 2023

SAN-ANTONIO LA PUCELLE ET LE MÔME PRODIGE

SAN-ANTONIO LA PUCELLE ET LE MÔME PRODIGE

1.
Dans « Champagne pour tout le monde », il y a un passage où San-Antonio (puisque nous y sommes) cogite et conte, rapport à sa fonction littéraire qui consiste à conter, cogiter et agir dans un maquis d'invraisemblances épatantes que recèlent des phrases composées dans une langue qui swingue le français aussi bien que jazz, blues, pop, rock et autres excentriques électricités sont capables de swinguer l'angliche des Amériques. Il cogite et donc considère, car San-Antonio est un homme qui prend le réel en considération, bien qu'il n'en pense, loin de là, pas que du bien. Et quoi donc qu'il considère, ce héros des temps modernes ? Il considère que la voix de Sinatra, qu'il entend sur un bon vieux vinyl des Trente Glorieuses charmer les pucelles de l'invisible, s'accorde bien avec une morte que ce témoin de la geste de Béru-Le-Gras, vient, je le suppose car ça va de, de découvrir car ses histoires, au San-Antonio, sont pleines des cadavres que le réel ne peut décemment pas accepter dans ses placards, et aussi avec le « décor », qu'elle s'accorde, la romance sinatresque, en l’occurrence, un « canapé plantureux sur lequel traîne encore une revue de mode. » Ce décor avec son mort, savez quoi, il sent le chic, ou le toc.
(cf San-Antonio, « Champagne pour tout le monde ! », Fleuve noir 106, p.65)

2.
« Dans le « Perceval », de Chrétien de Troyes, un passage rappelle que les romans de chevalerie ne sont pas que des suites de batailles et d’exploits plus ou moins surnaturels : cette rencontre que le chevalier fait d'une pucelle montant un « palefroi tout maigre et fatigué », « malingre », laissé « sans soins », « tremblant de froid, tout morfondu », « n'avait que cuir sur le dos », - c'est-à-dire la peau sur les os -, et puisque la mort est plus affaire de mâchoire que de mystique, guetté par la « curée » qu'attendent les « mâtins ».
Ce mauvais sort du cheval, la jeune fille, visiblement, le partage : « la plus misérable du monde », « belle » bien sûr, puisqu'il est que la beauté ne protège pas non plus de la misère, « belle » et misérable donc. Le point de vue se porte d'abord sur ses vêtements, une « pauvre vêture », « mal recousu[e] à grosses coutures, et partout rattaché[e] de nœuds laissant pourtant passer les seins. » Le mot « seins » permet ici de passer de la vêture à la « chair » de la jeune fille, « blessée », « crevassée », puisque vouée à tous les temps. Ce passage se finit sur le « visage », l'humain « ravagé par les tristes traces des larmes », ce qui provoque cette exclamation sur le « cœur » qui « pouvait souffrir quand le corps montrait tel malheur ! ».
(cf Chrétien de Troyes, « Perceval ou le Roman du Graal », traduction de Jean-Pierre Foucher et André Ortais, folio classique 537, p.102).

3.
Dans « La Nuit des enfants rois », de Bernard Lenteric, il est question d'enfants surdoués. A la page 66 de l'édition du Livre de poche n°5666, l'auteur rend compte des pensées d'un de ces prodiges. Il commence par raconter qu'à l'âge de « six ans », il se faisait refouler des bibliothèques où il comptait trouver une nourriture intellectuelle qui le changerait de la Bible domestique. On ne le laisse pourtant pas repartir tout seul dans la rue, le môme phénomène. On prévient la mère qui ramène son affolement « habituel ».
Le môme, il ne peut pas rentrer dans les bibliothèques, mais est obligé d'aller s'ennuyer à l'école où il constate que ses petits contemporains sont très lents de la comprenette puisqu'ils mettent un temps qui n'en finit plus à « apprendre à lire et à écrire », c'est-à-dire maîtriser un « code de communication », un « outil » donc, « d'ailleurs assez limité », qu'il juge, le petit cerveau.
La langue écrite n'est-il qu'un « code de communication » ? En voilà une question que je me pose et dont je ne sais pas la réponse parce que là, je vais me préparer à manger en écoutant « Very Good Trip », la souvent excellente émission pop/rock de Michka Assayas, le soir, à 21 heures sur France Inter.
Bref, le môme se rend vite compte que là où il est, il est tout seul dans son genre qui retient, pige, calcule tout et le reste. D'où cette question :
« Que suis-je donc ?
« Un monstre ? »
Va savouair, Albert.

Patrice Houzeau
Malo, le 18 décembre 2023.

17 décembre 2023

DES MONTRES D’AGATHE DE LINDA ET DE SACHA

DES MONTRES D’AGATHE DE LINDA ET DE SACHA

1.
Peut-être la lumière était-elle fatiguée ce jour-là. En tout cas, elle donnait à toute chose une apparence de montre molle telle que l’on aurait pu se croire entouré des montres molles flottant dans un désert urbain.

Des montres, voilà ce que je vous montre, des
Montres, ah oui, de vrais monstres que ces montres que je vous montre ;
Molles, ces montres, et vous collant à la peau, montres molles
Flottant avec vous, faces médusées, à leurs poignets, flottant
Dans la froideur où vente le vent,
Un vent de ces vents qui vous vouent à l’évanouissement des présences.
Désert, vous voilà désert, aux lèvres vides de langue, dans le décor
Urbain tordu trituré torturé qui sied aux évocations des apocalypses.

2.
« J’étais en bas quand j’ai entendu qu’on vidait une baignoire », dit un personnage d’un roman d’Agatha Christie. Je note que cette remarque aurait pu être faite par un tout autre personnage dans un tout autre roman, sauf sans doute dans « La Guerre du feu » de Rosny-Ainé.

3.
Elle – qu’elle s’appelle Michèle, Muriel, mais pas Marelle ah non, elle
Se regarda de son regard le plus regardant car défois elle est moins regardante, se
Regarda, se scruta, se détailla, s’épia (je ne sais pas si le sépia lui allait)
Dans une robe des plus crues et
La glace, car oui, Agathe se regarde, Agathe la belle gâtée, belle à vous faire tourner la bille, à vous susciter du citron, Agathe se regarde dans la
Glace, une qui passe parfois par là, entre pavane et défunte, passage et palace (elle ne se sentait d’ailleurs pas si fatiguée) et même pas épatée (de maison).

Elle se regarda dans la glace, et ne pouvant se voir, en conclut que, puisqu’elle ne croyait pas qu’elle ait pu devenir invisible, elle n’existait plus.

4.
C’est en transcendant son complexe d’Œdipe que le Christ se laissa crucifier et plongea l’humanité dans l’horreur des religions.

5.
« venu tout naturellement aux lèvres de Linda »
(Agatha Christie traduit par Michel Le Houbie)

Venu le vin – c’est la vie, le vent vente –
Tout pur, le vin – c’est la vie, le vent vente –
Naturellement, le vin ça saoule – c’est la vie, le vent vente –
Aux lèvres le vin, aux lèvres vertes, car en vrai, elle les avait vertes, les
Lèvres, et pourquoi donc qu’elle les avait vertes, les lèvres,
Linda ? Bah c’est juste pour le son « v » et pour dire Linda, Linda aux lèvres vertes, aux yeux verts, aux veines vertes, aux feuilles vertes, Linda verte comme une fée sur laquelle vente le vent.

6.
« pas de ces gens qui sont susceptibles de « voir rouge » comme on dit… »  
(Agatha Christie traduit par Michel Le Houbie)

Pas de ça, Sacha, pas
De ces sachets, Sacha, car sachez mais sachez donc, Sacha, que de
Ces sachets-là, Sacha, les
Gens, qu’ils ne sachent pas quoi en faire est une évidence,
Qui devrait vous sauter aux yeux et sachez mais sachez donc, Sacha, qu’ils
Sont, les gens, à force, Sacha, d’être harassés de vos sachets,
Susceptibles de vous y fourrer vous-même, Sacha,
De vous ensacher, aussi sec qu’un saur qu’on appelle hareng, et vous
Voir tout sec et l’œil rond, ensaché dans un grand sachet, mon cher Sacha, voilà qui serait comme on dit que
Rouge est le sang et cru le temps, trois dames passant.
Comme on a du hareng, je fais sauter des pommes de terre.
On va manger, et Sacha n’est pas là, car il est
Dit que Sacha préfère chasser on ne sait quoi qu’il méticule dans de petits sachets, que d’être à l’heure à midi.

7.
Peut-être que Depardieu est innocent des faits dont on l'accable. Je crois je vais plus trop en causer du Depardieu là. Du reste, il ne m'intéresse que moyennement. Dans le genre blonde à gros lolos, je l'ai toujours trouvée médiocre.

Patrice Houzeau
Malo, le 17 décembre 2023.

17 décembre 2023

VIRANT VINAIGRE ET VIEILLISSANT

VIRANT VINAIGRE ET VIEILLISSANT

1.
« Quelquefois le temps était tout à fait gâté »
(Proust, « Du côté de chez Swann »)

Quelquefois, y a que j'me cafarde féroce...
Le blues me bricole, me brouille, me dépouille et m'le pourrit, mon
Temps qu'j'en ai le tempérament tout piteux dépité.
Etait-il donc si épatant, le temps d'avant ?
Tout pensif, j'me figure des anciennetés heureuses, des formidables.
A la nostalgie que j'me voue, sans m'avouer qu'en
Fait, j'me jobarde la jonque à jadis, pis que j'me dis que tout est
Gâté pourri maintenant que j'deviens vieux divagant virant vinaigre et vermoulu.

2.
« Certes, elle avait la prétention d'aimer les « antiquités »
(Proust, « Du côté de chez Swann »)

Certes, défois trop qu'je disserte, baliverne, bêtifie, pontifie.
Elle, - elle, c'est Zut, qu'est si belle, belle à n'en pas exister – souvent qu'elle en
Avait marre de m'entendre marmonner et scrogneugneuner dans l'prophétique, que
La tangente qu'elle a pris, qu'elle est partie Zut alors ; partie Zut, alors tant pis. Ah s'te
Prétention qu'on a, bipèdes, à déblatérer, s'alambiquer des sornettes, se sophistiquer du sophisme et se napoléoniser le néant, et
D'aimer s'qu'on est, malvenu, malpeigné, malotru, malheureux,
Les jours qu'on s'écoute, pis qu'on glougloute hein en pensant des
Antiquités d'époques qu'c'est typique d'l'épique en toc. En v'là, tiens, de l'autocritique.

3.
« The Wall », des Pink Floyd, si prophétique.

4.
« le tourment qui l'avait forcé de sortir de chez lui »
(Proust, « Du côté de chez Swann »)

Le tourment défois que j'me crois c'est pas du
Tourment. Le tourment, il est en Israël, il est à Gaza, il est en Ukraine, il est dans les prisons de Russie, dans les hôpitaux, le tourment. Le tourment
Qui me titille, m'tintouine la comprenette, c'est jamais qu'du
L'avait qu'à pas, le bipède, et ce s'rait pas comme ça, mais c'est comme ça qu'on est
Forcé de, tenu de, obligé de, mais qu'on est sot aussi
De s'agacer le citron avec tout ça qui agace.
Sortir, sortir alors jusqu'au bistrot du coin avec ses blondes, ses bavards, ses baveux, ses boissonnés, ses balbutiants, ses bêtifiants, ses imbuvables, ses obsédés, ses biberonnants, même que
De néant qu'c'est tout plein, de néant à nombrils, de viande plus ou moins besogneuse, plus ou moins perspicace, plus ou moins saoule.
Chez Machin qu'ça s'appelle et Machin
Lui, il s'en fout de nos citrons, pourvu qu'on ait soif. Il a raison, Machin, il a une affaire à faire tourner hein.

Patrice Houzeau
Malo, le 17 décembre 2023.

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17 décembre 2023

UNE FOIS MALACHUE

UNE FOIS MALACHUE

« Une deuxième idée orthodoxe marque la pensée financière de Adam Smith à nos jours : l'Etat ne peut durablement dépenser plus qu'il n'a de recettes. »
(Brémond et Gélédan, « Dictionnaire des théories et mécanismes économiques)

Une fois malachue la garnerie aiguë – et le lendemain, « Can't You Hear me Knocking » des Stones, une fois encore, m'épata du talent
Deuxième fois que ça hein que je malachue de la garnerie – j'eus donc une
Idée : et si je m'économisais le citron mal tempéré. Un chat
Orthodoxe, prévoyant des siestes somptueuses, en ronronna d'aise.
Marque ta page et ferme les zieuteuses ;
La pensée complexe des grands zigotos d'Etat attendra. Ah ça, je vous fiche mon billet, qu'elle attendra, la
Pensée alambicouillonnante, automatisée du guichet – où sont les gens?-
Financière, bi-temporelle, zombie, garliquée, salamichée, gravière.
De ses tronches de défenestration des grandes écoles, je me balayais la rouche.
Adam dur, Eve fluide, la pomme du serpent, Depardieu, Poutine, tous ces obsédés de la testostérone là, tout ça tournebouliqua comme dans des répliques chez les
Smith à faire des théâtres rallume-méninges avec dedans des Smith car
A ma cafetière je tiens souvent des discours absurdes.
Nos os sont comptés et nos
Jours maigrissent. « Retiens bien ceci :
L'Etat ne peut durablement dépenser plus qu'il n'a de recettes », fis-je à ma cafetière qui fuyait.
Ne peut l'Etat ? Ah non, vraiment, c'est qu'il finirait par passer pour un gratteur.
Peut-il passer pour un gratteur, l'Etat ? C'est qu'à force de
Dépenser le frichti et à embrouiller le redevant, et
Plus ça va, plus ça dérouille (y a qu'à voir les massacres dont la téloche fait ses jactances autorisées), ça n'étonne plus l'anacoluthe.
Qu'il passe pour un gratteur, le combo des ministres, je m'en gratouille l'annicordon avec le chapeau à tata yoyo et que Jean-Philippe Rameau (Dijon, 1683 – Paris, 1764), dans ses années de formation, ait joué du violon, en compagnie d'autres musiquants itinérants, sur les routes du Languedoc et de Provence, voilà qui m'arramouffle car il en faut pour tous les gants. Et puis, j'aime bien la musique de Rameau. Elle est tout de même plus intéressante que bien des cornichonneries contemporaines et autres agaceries peinturlurées dont s'ahurissent les attendants assujettis. Quant aux politiques, qu'ils aillent se faire gratter l'occident des trouilles avec la couenne à Poutine.
N'a qu'à, ce combo énervé, - j'arconte des ministres -, navirer ses copieurs et zonzonner ses escrocs et collabos.
De toutes ces considérations, nous ne tirons nul plan sur le caramel ni dur ni mou. Les
Recettes nous manquent et nous mangerons des pâtes.

Notes :
a)   L'OTAN et autres services ayant bien comme il faut mélenchonné l’extrême-gauche et lepenisé l’extrême-droite, il ne restait plus qu'à attendre le retour de l'homme invisible.

b)   L'Ukraine tombant dans les griffes de Poutine. Churchill est donc bel et bien mort.

c)   Depardieu n'est jamais qu'un petit voyou qui a cru, par son talent d’histrion, devenir grand seigneur et Poutine ne fut jamais qu'un petit fonctionnaire du KGB qui, par l'intrigue, est devenu cette caricature d'homme d'Etat qu'est un dictateur.

d)   L'Occident lâche l'Ukraine.
Le Pen va remporter les élections de 2027.
Trump pourrait revenir au pouvoir aux USA.
Taiwan va tomber dans l'escarcelle de la Chine sans même qu'il y ait de combats.
La liberté individuelle va devenir un luxe.
Bye, bye, démocratie.

Patrice Houzeau
Malo, le 17décembre 2023.

 

12 décembre 2023

JE NE SAIS DE ÇA QUE DES SI

JE NE SAIS DE ÇA QUE DES SI

« L'électromagnétisme et les défaillances d'instruments reviennent constamment dès qu'il est question du mystère du Triangle » [des Bermudes].
(Charles Berlitz, « Le Triangle des Bermudes », J'ai Lu, coll. « L'Aventure Mystérieuse »)

L'électromagnétisme me garafolle (et même si je n'ai pas manqué mon train)
Et tandis que j'entends rockennerollanimaler Lou Reed sur You Tube
Les conjectures sur l'électromagnétisme me passent par-dessus le moulin. Ah ça oui, j'ai des
Défaillances en mystères et en science itou ; c'est pas très grandant et
D'instruments je ne connais, et si peu, que ceux qui servent à sonner pis qui
Reviennent me strangéïfier la comprenette à écoutilles.
Constamment que je me dis Espèce d'espace sossot, organique bricolage,
Dès que tu auras fini de hanter les cointances baligeonneuses et autres ballcouines des carbajons, peut-être alors
Qu'il sera temps pour toi de t'aggrimater aux grands mystères de ce monde.
Est-il temps ? Oui, il est temps me dis-je en déferronnant la garle. C'est une
Question existentielle : quand la garle est ferronnée, il faut la déferonner avant qu'elle vous déferonne sinon vous vous retrouvez à contempler à la téloche des zozos incontinents de la parlance et autres contractuels de la déblatère et venimie, alors que vous pouvez écouter le garallabant « Rock n' Roll Animal Live» de Lou Reed sur You Tube, ce qui est tout de même plus.
Du mystère je ne sais que gointre. Du
Mystère du Triangle, je me m'arrondis ni me carre point.
Du Mystère du Triangle, je ne me figure que bateaux disparus, avions effacés, conjectures paranormales et autres quamquams ; bref, je ne sais de ça que des si.
Triangle est un mot qui désigne une « figure plane formée par trois points (appelés sommets) et par les trois segments qui les relient (appelés côtés) », nous élucide Wikipédia et qu'il soit
Des acacias, des garvenouilles, des sobreptices ou des
Bermudes n'y change rien. C'est un présent de vérité nostalgique (je dis ça rapport à tous les mensonges qu'on nous balance avec l'assentiment des raisons d'Etat et les tampons des services ad hoc).

Note du 12 décembre 2023 : je lis sur Twitter que Nicolas Sarkozy juge que l'Ukraine devrait « essayer de devenir un pont entre la Russie et l'Europe ». Quelqu'un aura-t-il l'obligeance de signaler à cet inculte que sa phrase ne veut rien dire ? Un Etat n'est pas un pont. Jamais entendu parler « d'Etat-pont ». Et être un « Etat-tampon » n'est guère une situation enviable. En fait, il veut dire « neutre ». Mais une Ukraine « neutre », c'est justement ce que veut Poutine, afin de mieux la contrôler et l'asservir.

Patrice Houzeau
Malo, le 11 décembre 2023.

11 décembre 2023

SOUS LE FIN SARGIN DU SOIR

SOUS LE FIN SARGIN DU SOIR

« J'avais quitté mes cousines vers la tombée du soir pour rentrer rue de Crosne, où je pensais que maman m'attendait ; mais je trouvai la maison vide. »
(André Gide, « Si le grain ne meurt »)

J'avais très fort scrogneuné ces temps-ci, même que j'avais
Quitté les rives de l'arssemelage (le réel, ses massacres, ses hypocrisies, ses collaborations me dégoûtant fort).
Mes esprits spatouillaient dans l'arvivance. Ayant oublié mes
Cousines, je ne fus pas invité à leurs mariages, et pas non plus à leurs funérailles.
Vers 18 heures, je m'abreuvois à la repentance des piteux plus ou moins décrépits et des piteuses plus ou moins décriées.
La fortune de certains de ces obscurs comprenants m'épate toujours. La
Tombée de la lustre à poils lourds ne me sarginna point (c'est qu'on est en décembre aussi, c'est normal que ça sarginne bien un peu).
Du sargin fin qui filait dans l'air, je ne m'occupais donc point et le
Soir me vit rentrer (ce qui est toujours étonnant, ça, que le soir aye des euyes)
Pour écouter la très bonne musique de Grégory Porter sur France Inter.
Rentrer chez soi et entendre à la radio une heure de Grégory Porter, - oh le jazz fringant élégant dis -, voilà qui vous ravigote, que ce soye
Rue Machin-de-la-Mer-Folle comme avenue Eclaté-au-Sol ;
De cela, nous ne nous arvigourons point nous autres. Nous savons. Quant à la rue de
Crosne, je m'en rafafouille (mais c'est tout à fait subjectif).
Où dis-je que je me pensa. C'est que défois
Je me pense des biduleries étranges. Je
Pensais, - faut bien, sinon ça fait des trous -, que la politique est une comédie et que Darmanin avec un nez de clown ah oui mais non Darmanin est un type très bien (il est ministre) tandis que voyez Depardieu il est porcin et Poutine dictateur alors hein
(Que je me foute de Darmanin, de Depardieu, de Poutine, ne fait, je crois aucun doute pour personne). Quant à
Maman, elle ne
M'attendait pas, puisqu'elle est morte.
Mais ne voulant point violoner dans les asperges, je
Trouvai un exemplaire du rock n' ironique « New Boots and Panties », de Ian Dury, et derechponk l'écoutai.
La maison était vide. D'ailleurs il n'y a plus de
Maison. Il n'y a plus que le
Vide où je tournoille de ma bouille à poissons.

Note : je vais m'écouter « Chacun fait c'qui lui plaît », de Chagrin d'Amour. Ça m'rappelle la gouleyance du début des années 80, les gauluches, les demis de bière ordinaire, les demis de bière spé, les tiffs à l'américaine. C'est pas un chef d’œuvre, c'est de la nostalgie.

Note 2 sous le fin sargin du soir (ce qu'il y a quand il ne pleut ni ne neige, ni ne vente, que le temps est doux et qu'on est inquiet quand même) : dans le conflit Israëlo-Hamas, se pourrait-il que le fracas des armes ait fait taire pour longtemps, je le crains, la parole de Dieu ?

Patrice Houzeau
Malo, le 11 décembre 2023.

11 décembre 2023

QUAND JE SCROGNEUNE QU’ON ME FICHE LA PAIX

QUAND JE SCROGNEUNE QU’ON ME FICHE LA PAIX

« Quand je frappai la manche, ce fut tout à fait comme si je touchais un bras. Et il n’y avait pourtant pas de bras ! Pas l’ombre de bras ! »
(H.G. Wells traduit par Achille Laurent, « L’Homme invisible » [Cuss])

Quand je scrogneune, qu’on me fiche la paix surtout si en plus
Je sgrabouille ce qui m’arrive souvent quand je scrogneune et quand je
Frappai la gourdouilloute (ah la gourdouilloute alors) elle me
La langue-tira, ce qui est très scrafullant, vous en conviendrez. La
Manche, puisqu’il s’agit d’elle, je m’en fichois le doigt dans l’oille en pot (c'est une potée, savez-vous)
Ce qui est tout à fait à ne pas faire (ah ça je sais).
Fut-ce sriffulant soudain du genre hareng saur qui sriffule au bout de sa ficelle ? Oui ce fut-ce.
Tout contrarié que je scrogneunais zalors je pensais
A Nina, à Ninon, à Nini et tout un tas d’autres nénettes, mais je savais bien qu’elles ne me calculaient pas plus qu’un rein (C’est un
Fait aussi évident que dans le conflit russo-ukrainien l’agresseur est la Russie de Poutine et l’agressée l’Ukraine qui tend, dit-on, à la démocratie cependant que Poutine poutine de la tête.)
Comme les gradayas yactouvaient (yaya yoyotaient-ils généralement),
Si j’en curgnotte un, il va scrollarer hard, le gradaya là.
Je sgrabouille, je vous l’ai tantôt signifié, donc voilà ce que je me conférençois existentiellement. Comme je
Touchais le blomb du fond des lierrogloutances,
Un max de tronches de zarpètes se foutoit ma gueule. Le
Bras me tournait vengeur et le glaive marsouillait grave ;
Et pourtant je panotte comme on n’en fait plus.
Il n’y avait aucun darksidegemoune là-dedans
N’y avait nulle cheveluresque élucubrante N’y
Avait nulle pinkfloyderie effervescente
Pourtant, Macron, hein, Macron me disais-je, inquiet des futurs.
Pas un truculle ne hantait les rues désertes dures et froides. Pas
Un knifflard ne sortait son bayord. Pas un
Bras ne se montra au bout de la manche.
Pas une fraise ne frétilla au bout d’un depardieu gras. Pas
L’ombre d’une draculesque d’une vampirate évanescente d’une mélenchonnoise à verbiage cherchant noise.
De réfléchissage je me sombrai la grenadine à moustache. Je repris mon
Bras. Déjà qu’ils m’avaient bouffé une main, les affamés là.

Note : 10 décembre 2023. Sur LCI, l’émission « L’évènement du dimanche », Xavier Bertrand estime que la fermeture de l’usine « Prysmian-Draka » de Calais est un « scandale ».

Patrice Houzeau
Malo, le 10 décembre 2023.

10 décembre 2023

SANS TÊTE ON SE NOIE DANS UN VERRE D’EAU

SANS TÊTE ON SE NOIE DANS UN VERRE D’EAU

« Kemp se tenait au milieu de la chambre, les yeux fixés sur ce mannequin sans tête. »
(H.G. Wells traduit par Achille Laurent, « L’Homme invisible »)

Kemp est un personnage du roman « L’Homme invisible » de l’écrivain britannique Herbert George Wells (1866-1946). C’est pour cela qu’il se tient au milieu de la chambre dans la citation qui ne pourrait commencer par « l’éléphant effervescent se tenait au milieu de la chambre » sans que la narration en soit perturbée.

Se est un pronom personnel réfléchi comme dans « il se tenait » ; « il se rasait » ; « il se disait ». Qu’il soit réfléchi ne veut pas dire qu’il serait capable à lui seul de résoudre les énigmes à Sherlock Holmes ou qu’il serait très difficile à battre aux échecs. Non, « se » a pour cela besoin d’un pronom personnel sujet et de solides références dans le réel. La forme

Tenait est un imparfait du verbe « tenir ». On dit d’ailleurs que le mot « tennis » vient de la prononciation anglaise du français « tenez », terme du jeu appelé jeu de paume, et non tarte aux pommes, c’est une évidence.

Au est une contraction de la préposition « à » et de l’article défini « le ». Ainsi l’on dit « je vais au marché », mais « je vais chez le docteur » ; « je vais à la boulangerie » mais je vais « chez le coiffeur ». « Je vais chez le boulanger » est inusité. Je vais aux toilettes est une nécessité. Je vais au travail aussi.

Milieu est un mot qui désigne une partie à égale distance des extrémités (c’est pour cela qu’on dit mi-lieu, à la moitié du lieu). « C’est au milieu de la nuit qu’il s’aperçut qu’il faisait jour » est une phrase dont on peut se demander si elle a un sens. De la séquence

De la chambre, on peut dire que le mot « chambre » vient du bas latin « camera ». Dans le film « Rendez-vous avec la Mort », avec Peter Ustinov dans le rôle d’Hercule Poirot, il y a un personnage qui dit : « Je n’oublie jamais rien… Qu’il s’agisse d’un acte, d’un nom, ou d’un visage… ». Je ne suis même plus très sûr de ce que je viens d’entendre parce que moi, j’ai une très grande faculté d’oubli. Ce qui me rappelle l’expression « camera obscura » qui est, - Wikipedia nous éclaire sur ce point -, « un instrument optique qui permet d’obtenir une projection de la lumière sur une surface plane ».

Les yeux fixés, qu’il avait Kemp ; on peut donc dire qu’il n’était pas aveugle. En français, on a « les yeux fixés sur » quelqu’un ou quelque chose, ne serait-ce que le vide. Ecrire « il avait les yeux fixés » sans ajouter de complément pourrait paraître étrange, sauf dans le cas où on écrirait « la marionnette avait maintenant les yeux fixés ».

Sur est une préposition spatiale. Sans préposition spatiale, le réel serait très étrange : « je m’allonge le lit » ; « il pose le dossier le bureau » ; « il a les yeux fixés ce mannequin sans tête ». Pour cela, on emploie donc les prépositions spatiales. Cela permet donc de manger tranquillement la part de tarte aux pommes qui est dans l’assiette.

Ce est un adjectif démonstratif comme dans « ces chaussettes, qui sont celles de l’archiduchesse, sont sèches, archisèches ainsi que sont secs ce saucisson et ce hareng saur, lequel, assurément, se balance au bout de sa ficelle ».

Mannequin vient du néerlandais « mannekijn » ou « manneken », c’est-à-dire « petit homme, figurine ». Ce serait lié à la haute couture des Flandres du Moyen-Age et à l’interdiction qui y était faite aux femmes de se donner en spectacle. Dans nos sociétés modernes, les mannequins ont longtemps incarné un idéal esthétique, voire un idéal d’élégance, c’est d’ailleurs toute une industrie.

Sans est une préposition qui exprime l’absence ou le manque. Avoir les yeux fixés sur un mannequin sans

Tête peut ainsi traduire un certain étonnement, une fascination peut-être. « Quand on n’a pas de tête, il faut des jambes », dit-on communément quand on a oublié sa tarte aux pommes chez le boucher, parce qu’il n’y avait plus de paupiettes et qu’ça nous a perturbé parce que, sans tête, on se noie souvent dans un verre d’eau.

Patrice Houzeau
Malo, le 10 décembre 2023.

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