LA PROCHAINE FOIS VOUS PRENDREZ UN PARAPLUIE
LA PROCHAINE FOIS VOUS PRENDREZ UN PARAPLUIE
Notes marges brefs sur "Zazie dans le métro", de Raymond Queneau.
1.
Au chapitre 15 de « Zazie dans le métro », de Raymond Queneau :
Quelque chose réveille Marceline. Quel est cet inconnu en cette maison, ce péril en cette demeure, ce cheveu en cette soupe ? se demande le lecteur appâté ou pas, épaté peut-être mais pas si sûr.
Pedro demande un verre de grenadine et ne sait plus comment il s'appelait ce matin.(En arriverons-nous à nous méfier de la grenadine ?)
Le « type », comme l'appelle l'auteur (Raymond Queneau), ce « soi-disant Pédro-surplus » a l'étrangeté d'un personnage de roman noir. Malaise et parodie dans l'appartement de Marceline.
Pédro se déclare et déclare, sans doute en vertu du « moi qui vous cause, je suis tout de même un autre », qu'il n'est pas ce qu'on croit qu'il est. Si Wittgenstein (1889-1951) était là, il dirait certainement qu'il a autre chose à faire.
Pédro-surplus est sûr de son coup. Marceline évoque l'impératif ferroviaire de Zazie, laquelle doit être « bien fatiguée » de toutes ces pérégrinations, perturbations, péripéties et périples en des périmètres qu'on sait tout aussi périssables que tout le reste allez.
Faisant des recherches afin de composer mes quelques brefs (il est vrai que le lyrisme, c'est pas mon truc), j'apprends qu'il y a un mot de 32 lettres commençant par « per ». Je vous le donne parce qu'il pleut, c'est « perhydrocyclopentanophénanthrène », lequel est un synonyme de « stérane ». La prochaine fois, vous prendrez un parapluie.
Du verre, de « l'os de la côtelette » et de « l'arête de la sole » suivi de Révélations sur Trouscaillon suivi de Dispute sur la conjugaison du pronominal « se vêtir » à l'impératif.
Bertin Poirée alias Trouscaillon alias Pédro-surplus consulte le dictionnaire. Marceline disparue (Albert la cherche encore, malgré le temps perdu).
2.
Au chapitre 16 de « Zazie dans le métro », de Raymond Queneau :
Trouscaillon, revenu à son existentiel projet trouscaillonnesque, se prête à la paraphrase et à la rêverie « mélancolieuse ». Quelqu'un sanglote.
Trouscaillon se fait reprendre sur sa façon de conjuguer. Il est aussi question d'une question que quelqu'un a oubliée.
« Trouscaillon en fit un vache » et quelqu'un rappelle sa raison sociale.
Quelqu'un devient Fédor Balanovitch. Trouscaillon se lance dans l'autobiographique, « enfin la racontouse quoi... »
Trouscaillon se plaint de ses désarrois affectifs. Fédor Balanovitch égrène quelques éléments de critique esthétique.
Fin de soirée pour les « agneaux » à Fédor. Le perroquet roupille mais pas Zazie qui tient à dissiper tout doute quant à son rôle de personnage principal.
Zazie fait une remarque lucide sur la surpopulation, émet une préférence pour le définitif, rabroue la veuve Mouaque.
Conflit larvé entre Zazie et le couple Mouaque/Trouscaillon. Gridoux révèle une vérité que vérifie Gabriel.
Interrogatoire du fonctionnaire de police Trouscaillon par le travesti Gabriel, qui débouchera à la page suivante sur une manière d'aveu désolant. Brouhaha alors nocturne et général.
Intervention des forces de l'ordre à bicyclette. Appréciations sur la marjolaine.
Tension palpable attisée par Zazie la zizaneuse puis par l'outré (semble-t-il) Trouscaillon.
Disparition de tous les pandores dans un « panier à salade ». Bref éloge de la soupe à l'oignon.
Patrice Houzeau
Malo, le 28 novembre 2022.