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BREFS ET AUTRES
28 novembre 2022

LA PROCHAINE FOIS VOUS PRENDREZ UN PARAPLUIE

LA PROCHAINE FOIS VOUS PRENDREZ UN PARAPLUIE

Notes marges brefs sur "Zazie dans le métro", de Raymond Queneau.

1.

Au chapitre 15 de « Zazie dans le métro », de Raymond Queneau :

Quelque chose réveille Marceline. Quel est cet inconnu en cette maison, ce péril en cette demeure, ce cheveu en cette soupe ? se demande le lecteur appâté ou pas, épaté peut-être mais pas si sûr.

Pedro demande un verre de grenadine et ne sait plus comment il s'appelait ce matin.(En arriverons-nous à nous méfier de la grenadine ?)

Le « type », comme l'appelle l'auteur (Raymond Queneau), ce « soi-disant Pédro-surplus » a l'étrangeté d'un personnage de roman noir. Malaise et parodie dans l'appartement de Marceline.

Pédro se déclare et déclare, sans doute en vertu du « moi qui vous cause, je suis tout de même un autre », qu'il n'est pas ce qu'on croit qu'il est. Si Wittgenstein (1889-1951) était là, il dirait certainement qu'il a autre chose à faire.

Pédro-surplus est sûr de son coup. Marceline évoque l'impératif ferroviaire de Zazie, laquelle doit être « bien fatiguée » de toutes ces pérégrinations, perturbations, péripéties et périples en des périmètres qu'on sait tout aussi périssables que tout le reste allez.

Faisant des recherches afin de composer mes quelques brefs (il est vrai que le lyrisme, c'est pas mon truc), j'apprends qu'il y a un mot de 32 lettres commençant par « per ». Je vous le donne parce qu'il pleut, c'est « perhydrocyclopentanophénanthrène », lequel est un synonyme de « stérane ». La prochaine fois, vous prendrez un parapluie.

Du verre, de « l'os de la côtelette » et de « l'arête de la sole » suivi de Révélations sur Trouscaillon suivi de Dispute sur la conjugaison du pronominal « se vêtir » à l'impératif.

Bertin Poirée alias Trouscaillon alias Pédro-surplus consulte le dictionnaire. Marceline disparue (Albert la cherche encore, malgré le temps perdu).

2.

Au chapitre 16 de « Zazie dans le métro », de Raymond Queneau :

Trouscaillon, revenu à son existentiel projet trouscaillonnesque, se prête à la paraphrase et à la rêverie « mélancolieuse ». Quelqu'un sanglote.

Trouscaillon se fait reprendre sur sa façon de conjuguer. Il est aussi question d'une question que quelqu'un a oubliée.

« Trouscaillon en fit un vache » et quelqu'un rappelle sa raison sociale.

Quelqu'un devient Fédor Balanovitch. Trouscaillon se lance dans l'autobiographique, « enfin la racontouse quoi... »

Trouscaillon se plaint de ses désarrois affectifs. Fédor Balanovitch égrène quelques éléments de critique esthétique.

Fin de soirée pour les « agneaux » à Fédor. Le perroquet roupille mais pas Zazie qui tient à dissiper tout doute quant à son rôle de personnage principal.

Zazie fait une remarque lucide sur la surpopulation, émet une préférence pour le définitif, rabroue la veuve Mouaque.

Conflit larvé entre Zazie et le couple Mouaque/Trouscaillon. Gridoux révèle une vérité que vérifie Gabriel.

Interrogatoire du fonctionnaire de police Trouscaillon par le travesti Gabriel, qui débouchera à la page suivante sur une manière d'aveu désolant. Brouhaha alors nocturne et général.

Intervention des forces de l'ordre à bicyclette. Appréciations sur la marjolaine.

Tension palpable attisée par Zazie la zizaneuse puis par l'outré (semble-t-il) Trouscaillon.

Disparition de tous les pandores dans un « panier à salade ». Bref éloge de la soupe à l'oignon.

Patrice Houzeau

Malo, le 28 novembre 2022.

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27 novembre 2022

COMMENT QU'IL CAUSE ÇUI-LA

COMMENT QU'IL CAUSE ÇUI-LA

Notes marges brefs en lisant Zazie dans le métro, de Raymond Queneau.

1.

Au chapitre 13 de« Zazie dans le métro », de Raymond Queneau :

Le perroquet cause. Mado Ptits-pieds se fait sonner.

Le perroquet s'énerve et cause encore. Charles se tait.

Charles, dans le roman à Queneau, il est chauffeur de taxi, donc, de ce fait et comme dit Gabriel dès le chapitre 1, parfois, « Charles attend ». Par contre, je ne sais pas s'il est assez haut en taille pour qu'on puisse se permettre un « Charles le Magne ». Un « Charles se magne », à la rigueur, quand il est pressé, mais c'est quand même plus approximatif.

On n'entend plus le perroquet. Charles fait dans le squeleptisme.

Mado Ptits-pieds accepte en rougissant. Gabriel fait passer un message.

Mado devient Madeleine. Le patron propose « d'arroser ça ».

Gabriel invite son monde. L'auteur note que, ne pouvant faire autre chose, la porte s'ouvre.

« Entre femmes », Madeleine et Marceline supent de la grenadine.

Amusant, une note de bas de page m'informe que la forme « supent » est normande et signifie « aspirer, gober », que ça me fait penser à l'onomatopée « slurp, slurp ! » qu'on voit dans les bandes dessinées où il y en a qui avalent, jaffent, bâfrent, gustent et dégustent.

Marceline donne des conseils vestimentaires. Madeleine s'inquiète et s'émeut.

Madeleine complimente. Le temps coule quand même pas vite.

Marceline n'assistera pas au spectacle, ce qui aura une incidence sur le moral de Gabriel à la fin du chapitre 14.

2.

Au chapitre 14 de « Zazie dans le métro », de Raymond Queneau :

Le perroquet (il s'appelle Laverdure) va voir un tutu. Madeleine s'interroge sur le « kouak ce soit ».

Le perroquet (il s'appelle Laverdure), exerçant sa fonction de perroquet de fiction, se répète. Charles s'inquiète pour son avenir conjugal.

Madeleine énonce une vérité selon laquelle y en a, « vzêtes trop con pour qu'on puisse vous en vouloir. » Je me le tiens pour dit. Laverdure répond vertement, et sans se forcer, à un amiral.

Apparition de Gabriel. Pris d'éloquence distinguée, le perroquet soliloque en latin.

A midi, j'ai mangé du poulet froid avec de la mayonnaise, puis comme je n'avais plus de mayo, j'ai pris de la moutarde. Après j'avais encore faim, parce qu'en hiver j'ai toujours faim, alors qu'en été. Pendant ce temps-là « Zazie dans le métro » attendait en pensant à autre chose je suppose et sur le bureau.

Gabriel balance d'ontologiques pourquois et évoque gloxinias (plantes brésiliennes) et épithalames (pièce poétique pour mariage). Zazie, pour le coup, quoiqu'elle pérorât et quoi qu'elle pérorât, on ne l'entend pas.

L'Ecossaise, - tiens, un kilt - propose du « ouisqui » mais ils prirent du champagne. Gabriel se montre généreux.

Les gens qui ne s'aiment plus écoutent encore de la musique. Défois, y en a qu'ça émeut. J'écris ça en écoutant « This Little Babe » du « Ceremony of Carols », de Benjamin Britten.

Pour zieuter qu'elle « se pencha » because, Zazie, curieuse qu'elle est rien tant. Charles et Turandot s'inquiètent des fréquentations de la veuve Mouaque.

Gabriel fait un discours dans lequel on trouve les mots « billevesées, bagatelles et bibleries », on y trouve aussi le mot « pamplemousse » qui sert aussi dans le film « Rien sur Robert », de Pascal Bonitzer (France, 1999).

Gabriel tracouille. Laverdure critique (c'est son style).

Le perroquet Laverdure aurait pu dire : « Moi qui vous cause, je suis tout de même un autre. » Mais il a préféré ad libiblatérer : « Tu causes, tu causes, c'est tout ce que tu sais faire. »

Patrice Houzeau

Malo, le 27 novembre 2022.

26 novembre 2022

DIEU SERAIT-IL MOINS DIEU SANS LES SIGNES DE DIEU ?

DIEU SERAIT-IL MOINS DIEU SANS LES SIGNES DE DIEU ?

1.

Ce tonton-là, dont d'aucuns disent qu'il est tata, ce tonton, tata il l'est pas, pas du tout tata ce tonton-là cependant qu'il a un toutou qu'il appelle Tintouin, parce que lui s'appelle Milou.

2.

26 novembre 2022, j'entends parler sur France Culture d'un scandale possible concernant l'apprentissage, des fonds d'investissement et de très généreuses aides publiques cependant que France Compétences connaîtrait une fois encore un très lourd déficit.

Apparemment, y en a, ça s'gave, ça s'gave grave.

3.

« C'était à tout hasard, si quelqu'un s'amusait vraiment à nous intriguer par des signes, il saurait que nous les avions perçus... et que nous attendions la suite. »

(Gombrowicz, « Cosmos » [le narrateur])

C'est parce que le hasard existe que certains croient aux signes.

Si hasard et coïncidence n’existaient pas, tout ferait signe.

Le monde serait potentiellement totalement intelligible.

Mais, merci Seigneur, le hasard se fiche de nos pommes.

4.

Je ne sais pas si quelqu'un « s'amuse vraiment à nous intriguer par des signes ».

Qui pourrait s'amuser à ce jeu-là ?

Dieu serait-il moins Dieu sans les signes de Dieu ?

Que Dieu soit obligé « d'intriguer par des signes » les humains que nous sommes suppose que :

soit Dieu a besoin de nous pour être autre chose qu'un être,

soit Dieu, par amour ou par goût du pouvoir, tient absolument à ce que nous suivions sa parole.

Et le Diable serait certainement moins le Diable sans les signes du Diable.

Et lui, le Diable, a besoin de nous pour être autre chose qu'un être, de même que, par orgueil et appétit de puissance, il tient absolument à ce que nous croyions en ses pouvoirs sur ce monde.

Le Diable est tout autant dans les signes que Dieu.

A ne pas y reconnaître son pasteur.

5.

Si quelqu'un apprend que nous nous plaisons à percevoir des signes, il peut être tenté de « s'amuser à nous intriguer ».

Ainsi, certains artistes, qui ne sont pas des dieux bien que certains soient de pauvres diables, se plaisent à ce jeu de piste plus ou moins hermétique.

Nous les prenons d'ailleurs fort au sérieux et tombons dans le panneau que n'indique aucun gouffre.

6.

Nous les prenons, ces signes, tellement au sérieux que nous en attendons « la suite » et toujours plus.

Et de collectionner toujours plus de livres, de fictions, d’étrangetés poétiques, considérant sans doute que l'empire des signes y est disséminé et que quelque vérité essentielle peut se cacher aussi bien dans un volume de Spinoza que dans un album de Tintin.

7.

Dans « L'Orgue du Diable », ce n'est pas un sandwich pâté-cornichons que la Yoko Tsuno de Roger Leloup aperçoit, mais des « ossements humains » ; sinon elle aurait commandé une bière.

8.

Ce n'est pas à un spectacle de cirque que la Yoko de Leloup assiste, mais à la vision « d'ossements humains, « ce qui lui fait dire, non sans à-propos, « Il s'est passé ici des choses horribles !... »

Dans quel « ici » ne s'est-il pas passé de « choses horribles ? »

Y compris lors de spectacles de cirque.

9.

La Yoko de Leloup aperçoit des « ossements humains » : un crâne, des os, tout ça.

La Yoko de Leloup emprunte « une vieille épée ».

Je me demande combien elle en a décapités, au juste.

10.

Les impératifs, comme l'a écrit Kant dans ses « Fondements de la métaphysique des mœurs », indiquant le rapport d'une loi objective « de la raison » à une subjectivité non nécessairement déterminée par cette loi qui devient dès lors et objectivement une contrainte, et alors que dans « l'Orgue du Diable », elles sont enfermées toutes deux dans une cage de fer suspendue, la Yoko Tsuno au poil noir de Leloup réveille l'Ingrid au poil blond car, si vous avez lu l'album, vous savez ce qui pourrait leur arriver.

11.

Si l'Ecossais Robert Davidson n'avait pas en 1837 mis au point la première locomotive électrique, le train aurait manqué le vilain Karl, et donc la Yoko Tsuno de Roger Leloup serait morte étranglée, et donc Ingrid, à la dernière planche de l'album « L'Orgue du Diable », n'aurait pas pu dire que « La végétation effacera les dernières traces du maléfice ».

12.

Novembre 2022. On évoque la possible constitution d'un axe anti-Occident Russie-Chine-Iran.

Il est étonnant de voir à quel point ces pays ne voient pas que, quand bien même ils arriveraient à établir militairement une sphère d'influence plus ou moins contrôlée, en aucun cas ils ne pourraient gagner la guerre économique qui a d'ailleurs déjà commencé.

Communistes chinois, mafieux poutiniens, théocrates iraniens ne voient que leur intérêt à court terme et s'en remettent au droit du plus fort, lequel les précipitera en enfer plus vite qu'ils pourraient le penser.

Patrice Houzeau

Malo, le 26 novembre 2022. 

26 novembre 2022

LA CULTURE EST DANS LE RASOIR

LA CULTURE EST DANS LE RASOIR

« Moi qui vous cause, j'ai bien souvent gambergé à ces problèmes tandis que vêtu d'un tutu je montre à des caves de votre espèce mes cuisses naturellement assez poilues il faut le dire mais professionnellement épilées. »

(Raymond Queneau, « Zazie dans le métro », chapitre 11 [Gabriel])

1.

C'est parce que vous dites « moi qui vous cause » que vous êtes tout de même un autre.

2.

Ce n'est pas parce que vous avez « souvent gambergé à ces problèmes », que « ces problèmes » ont « gambergé » sur vous.

Les problèmes ne vous calculent pas, sauf s'ils ont une conscience susceptible de vous calculer.

Si en plus, ils portent le chapeau, vous pouvez toujours penser au tutu.

3.

L'oncle de Zazie a « souvent gambergé à ces problèmes ».

Peut-on dire que la fiction gamberge ?

Peut-on dire que la fiction gamberge et que nous n'y comprenons rien.

4.

Ce n'est pas parce que le Gabriel de Queneau est parfois « vêtu d'un tutu » qu'il n'a pas de vertu.

5.

Que le Gabriel de Queneau portât parfois un tutu (après tout, il peut mentir ; pour ma part, je n'ai jamais vu Gabriel en tutu, il est vrai que je ne fréquente guère Paris, qu'il fût de Queneau ou pas), cela ne l'empêche pas de « gamberger ».

Je note que dans « gamberger », il y a « gambe ».

Mais même si Gabriel ne portait pas de tutu, cela ne l'empêcherait ni de gamberger ni de se raser.

6.

C'est parce que le Gabriel de Queneau porte parfois un tutu, qu'il « montre à des caves de votre espèce [ses] cuisses naturellement assez poilues ».

Toutes les cuisses ne sont pas « naturellement assez poilues ».

Je n'ai pas mangé de poulet hier soir, mais j'aurais pu.

7.

Ce n'est pas parce que ses cuisses sont « naturellement assez poilues » que Gabriel porte un tutu.

Tous ceux qui portent un tutu n'ont pas les « cuisses naturellement assez poilues ».

Mettez un tutu à un abat-jour, celui ne lui fera pas les cuisses « naturellement assez poilues » pour autant.

J'ajoute que si l'on remplace « tous ceux » par « toutes celles », j'ajoute mentalement «  de cheval » mais ça ne se voit pas.

Seuls les initiés savent.

8.

C'est parce qu'il a des « cuisses naturellement assez poilues » que le Gabriel de Queneau dit qu'il faut « le dire ».

Cette franchise honore sa fiction.

Gabriel a raison : il faut le dire, car sans le dire, on resterait muet.

On serait tenu d'apprendre la langue des signes pour demander si la grève du métropolitain parisien est terminée ou pas.

On ne dirait plus de conneries qu'avec les mains.

Ce serait certes moins bruyant mais pas plus malin.

9.

C'est parce que le Gabriel de Queneau a des « cuisses naturellement assez poilues » qu'elles sont « professionnellement épilées ».

Sinon, il ne porterait pas de tutu.

Par contre, il pourrait porter un kilt.

Il pourrait alors jouer de la cornemuse et au lieu de grenadine, il boirait du whisky.

Pourtant, le fait de porter un tutu et d'avoir les cuisses « naturellement assez poilues » n'empêche ni de jouer de la cornemuse ni de boire du whisky.

Tout ça, c'est juste des conventions.

10.

En rappelant que ses « cuisses naturellement assez poilues » sont « professionnellement épilées », le Gabriel de Queneau sous-entend qu'il exerce correctement son métier.

Sinon, je pense que Raymond Queneau l'aurait congédié et l'oncle de Zazie eût été, je ne sais pas moi, peut-être un tonton en kilt, jouant de la cornemuse et que le roman eût été intitulé « Zazie in the subway », si j'ose m’exprimer ainsi.

11.

L'opposition entre les « cuisses naturellement assez poilues » et les cuisses « professionnellement épilées » du Gabriel de Queneau renvoie à l'opposition entre nature et culture et non pas à l'opposition entre kilt et tutu.

12.

Que le Gabriel de Queneau ait des « cuisses naturellement assez poilues » rappelle que le réel nous apparaît sous la forme d'un sensible parfois poilu et parfois glabre. La culture est dans le rasoir.

Patrice Houzeau

Malo, le 26 novembre 2022.

 

25 novembre 2022

VOUS FERIEZ MIEUX D'ALLER GARDER VOS ZOUAZEVOVOS

VOUS FERIEZ MIEUX D'ALLER GARDER VOS ZOUAZEVOVOS

1.

« - Vzêtes marant, vous, dit Zazie. Vous savez jamais trop ce que vous pensez. Ça doit être épuisant. C'est pour ça que vous prenez si souvent l'air sérieux ? »

(Raymond Queneau, « Zazie dans le métro », chapitre 8)

2.

On dit ce 24 novembre 2022 que Kjiv, bombardée par les Russes, est sans eau et sans électricité. Les Russes, jusqu'ici contenus et même battus après des combats violents, préparent sans doute leur prochaine offensive. Ne pas faiblir. L'Ukraine vaincra.

Le 24 novembre 2022 (10 heures 27, heure de Paris) 1 euro = 63 roubles. 1 rouble = 0,016 euro.

Au soir du 24 novembre, le rouble valait toujours 0,016 euro. Belle stabilité dans la médiocrité. Les indices boursiers russes étaient tous en baisse.

3.

Novembre 2022. Ai entendu qu'un député de la Douma aurait déclaré à la télé russe que la Russie était, de facto, en guerre contre l'OTAN et que, pour l'instant, a-t-il ajouté, l'OTAN est plus forte que la Russie.

Ah tiens, un peu de lucidité...

4.

Je suppose que Lucien Suel et son anthoveaulogie a depuis longtemps recensé cette citation quenalcienne :

« - Faut tout de même pas, dit Zazie, s'imaginer que je vais me laisser trimbaler avec tous ces veaux. »

(Raymond Queneau, « Zazie dans le métro », chapitre 8)

Faut dire, elle est tout de même un rien vache, la Zazie. (tw)

5.

L'inscription du droit à l'IVG dans la Constitution est une très bonne chose.

Je note que cette volonté est portée par une majorité qui va de LFI à la macronie. Je regrette l'hypocrisie de la droite et le silence des libéraux. (tw)

6.

Ah bin, je ne suis pas le seul à penser qu'elle est un rien vache, la Zazie de Queneau :

« Elle [Zazie] lui prit un morceau de chair à travers l'étoffe du pantalon, entre les ongles, et tordit méchamment.  […]

- Aouïe, dit Gabriel distinctement.

[…]

- Ptite vache, murmura Gabriel en se frottant la cuisse. » 

(Raymond Queneau, « Zazie dans le métro », chapitre 9)

7.

Gabriel, dans le roman de Queneau, c'est de Zazie le tonton dont d'aucuns disent qu'il est tata alors que tata il l'est pas.

« - Quoi, des éclairs. De l'orage par temps de neige ?

- C'est pour l'ambiance. » Ainsi répond Adèle Blanc-Sec à Espérandieu dans « Le savant fou », de Tardi.

8.

Je note que le mot « veaux » apparaît au chapitre 8, puis Gabriel traite Zazie de « ptite vache » au chapitre 9. Un peu plus loin, l'agent Trouscaillon juge « avec impartialité » que les juges sont « tous des vaches » avant que Zazie considère que le dit Trouscaillon, « c'est un veau ».

9.

Quand elle le zieute, Zazie l'amusante, le réel, il est tout à fait zèbre, zuté et azimuté, zigomar, avec des gens qui disent « vous feriez mieux d'aller garder vozouazévovos » et du tonton dont d'aucuns disent qu'il est tata alors que tata il l'est pas.

10.

Les prix montent.

On se demande dans quel état sera notre économie d'ici deux mois.

La sale guerre de Poutine en Ukraine a surenchéri sur l'inévitable crise post-covid, dont certains, soit par naïveté, soit par malice, niaient qu'elle existât.

11.

« Parfois on pense, parce que cela a fait ses preuves » a écrit Wittgenstein dans ses « Investigations philosophiques ». Je ne doute pas que les gens réfléchissent (sinon ils n'iraient pas bien loin). De là à penser, quand j'y pense, je n'en suis pas bien sûr.

12.

Penser, c'est s'assurer que le réel est radicalement différent de ce qu'on en perçoit et plus le réel tend à devenir ce qu'il est, plus il se dissocie de sa perception habituelle. Et dans tout ce dédoublement, allez y retrouver vozouazévovos, hein ?

13.
Il n'y a probablement pas plus de justice dans la théocratie des mollahs iraniens que de démocratie dans la tête à Poutine. Ne soyons pas hypocrites : nous sommes entrés dans un conflit entre les démocraties occidentales et des pays qui se réclament d'un orient fantasmé. Ils perdront car le réel leur échappe.

14.
Si Piotr Tolstoï, le vice-président de la Douma poutinienne, s'imagine que les économies occidentales vont s'effondrer, il se met le doigt dans l’œil. Les capacités d'innovation et de production de la Triade sont infiniment plus fortes que les quelques capacités de la Russie corrompue et alcoolisée de Poutine.

Patrice Houzeau

Malo, le 24 novembre 2022.

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24 novembre 2022

ON NE RELIT JAMAIS ASSEZ ZAZIE DANS LE METRO

ON NE RELIT JAMAIS ASSEZ ZAZIE DANS LE METRO

1.

22.11.2022 .

Quand on apprend le décès d'une personne avec qui l'on a travaillé et qui fut notre supérieur hiérarchique, parfois on se dit c'est dommage.

Ainsi qu'ça va.

J'aimais bien cette personne.

Ainsi qu'ça va.

2.

Reprendre le travail. Le travail, c'est ce que l'on prend.

Prendre son poste. Reprendre courage.

Reprendre la routine, le rituel, la ritournelle.

Quelque chose de magique dans le travail qui transforme un bipède vaguement obscène en humain utile.

Je pense à son mari.

Ainsi qu'ça va.

3.
Hier soir, mangé avec Zut une quiche moules-légumes.

Hier soir, c'était il y a quelques jours. Entre-temps, j'ai mangé autre chose.

Ecrivant « j'ai mangé autre chose », je pense au mystère, ou à l'ironie, que pourrait receler ce bout de phrase.

Hier soir, j'ai mangé deux talmouses en tricorne.

4.

« - Ah, la foire aux puces, dit Zazie de l'air de quelqu'un qui veut pas se laisser épater, c'est là où on trouve des ranbrans pour pas cher, ensuite on les revend à un Amerlo et on n'a pas perdu sa journée. »

(Raymond Queneau, « Zazie dans le métro », chapitre 4)

5.

On ne relit jamais assez « Zazie dans le métro ».

Face au flot de lourdeurs pavées qu'on nous vante dans le poste comme littérature actuelle, et résiliente, et voyez comme ce monde est injuste et violent, Queneau est nécessaire, nécessairement nécessaire.

6.

Il fait nuit. J'entends du Erik Satie sur France Culture.

Les gens n'écoutent pas les distanciations distinguées de Satie.

Je me dis que les gens, surtout qu'ils écoutent du bruit.

Les gens font du bruit.

Les gens sont de plus en plus bruyants.

De l'importance des grandes gueules politiques.

Les gens sont fascinés par le bruit.

Ils votent pour.

7.

De l'importance des grandes gueules politiques : Mélenchon et bien des Zéléfistes, Le Pen père et fille et bien des Herennes, Zemmour, Macron qui s'écoute parler.

Je ne les aime pas.

Ils sont les symptômes de cette grande et longue crise que l'on appelle « humanité ».

8.
Et puis il y a les grandes gueules internationales : Trump, Poutine, Bolsonaro, Orban, et tant de céleris, et tant de scélérats.

Eux, ils ne sont pas utiles. Ils sont dangereux.

Plus nous sommes nombreux (8 milliards tout de même), plus les gens font du bruit et plus les gens se perdent dans le bruit, et plus les grand gueules pullulent et prospèrent (Yop-la-Boum).

9.

Dans le chapitre 4 de « Zazie dans le métro », à un moment, Zazie mange des moules « avec une férocité mérovingienne ».

Ce qui ne veut pas dire que Zazie mange et des moules et de la férocité.

Non, Zazie mange des lamellibranches (Queneau emploie le mot). Il se trouve qu'elle y met de la férocité, surtout lorsqu'elle « force » les ceusses « qui ont résisté à la cuisson ».

Je ne pense pas que l'on puisse parler de moules féroces.

La comparaison « féroce comme une moule » me semble de nature ironique.

Je ne pense pas qu'il existât un film dont le titre serait : « L'attaque des moules géantes ».

10.

Logique zazienne au chapitre 4 du roman de Queneau :

« Un satyre » peut se donner « l'apparence d'un faux flic ».

Un « vrai flic » peut se donner l'apparence d'un « faux satyre qui se donne l'apparence d'un « vrai flic ».

Conclusion : Il a oublié son parapluie au bistro.

Qui peut s'écrire aussi :

Il a oublié son pébroque au bistro.

C'est donc qu'il n'est pas un « satyre qui se donne l'apparence d'un faux flic ».

Et s'il n'est pas un « faux flic » qui se donne l'apparence d'un faux satyre, c'est donc qu'il est un « vrai flic qui se donne l'apparence d'un faux satyre qui se donne l'apparence d'un vrai flic ».

11.

« - Mais ce qu'il y a de plus fort dans mon cas, reprit le type, c'est que je ne sais pas si j'en avais un avant.

- Un nom ?

- Un nom. »

(Raymond Queneau, « Zazie dans le métro », chapitre 7)

Sûr qu'avant, avant le roman, le type n'avait pas plus de nom que s'il existait.

Est-ce que Dieu peut dire qu'il est Dieu ?

12.

« - Je ne parle pas de l'histoire avec le roi de la séguedille et de la princesse des djinns bleus. »

(Raymond Queneau, « Zazie dans le métro », chapitre 7 [le type])

J'aime bien les contes défaits et les périphrases délicieuses.
13.

Les gens craquent. Le bois craque. Les allumettes craquent.

On fume.

Patrice Houzeau

Malo, le 24 novembre 2022.

21 novembre 2022

PARFOIS LES SALTIMBANQUES JE M'EN FOUS

PARFOIS LES SALTIMBANQUES JE M’EN FOUS

1.

J'écoute la batteuse Sina assurer le rythme de « Hallowed By Thy Name » de Iron Maiden.

Autrement, la chanson, ça dit les paroles de quelqu'un qui va être pendu.

C'est dans « Cosmos » de Gombrowicz qu'il y a un moineau pendu.

Vais-je lire « Cosmos » en écoutant du Iron Maiden ?

Je sais pas. Y a comme un truc qui m’agace.

Y a comme un truc qui m’agace. Et puis, Iron Maiden ça fait du boucan.

2.

La farine dans le bol, ajouter de l'eau, du sel, du fromage rapé.

J'aime bien Iron Maiden, mais ça fait quand même du boucan.

Du boucan Du boucan Du boucan Boucan Boucan Boucan

Je répète ce mot Boucan qu’ça fasse boucan justement

Boucan rythmique façon batterie.

Le fromage rapé, y en a dans les sachets qu'on achète au supermarché.

J'aime bien Iron Maiden, mais c'est pas très léger quand même.

Touillez qu’ça fasse pâte, puis mettez-la, s'te pâte, dans un peu d’huile et votre crêpière.

(Ça coûte pas cher).

3.

Pas léger, Iron Maiden, j'vas mettre « Black Betty » de Ram Jam avec toujours la battante Sina.

La pluie, ça bat aussi, les toits, les chiens, les chats, les gens, i s'pressent, du coup, i passent plus vite, les gens, la pluie, ça bat puis ça s'abat, - ça bat puis ça s’abat, c’est idiot ça, bah puisque c’est rythmique, j'aurais pu mettre du Black Sabbath.

4.

Le « Black Betty » à Ram Jam, c'est-y pas une chanson de prisonnier au départ, ou un traditionnel des champs de coton ?

En tout cas, ça tonitrue rythmique, efficace, cinglant, avec ces cymbales qui sifflent façon pour qui sont ces serpents, mais je m'égare (du Nord).

5.

Entendu tout à l'heure sur France Culture je ne sais qui regretter qu'il y ait de moins en moins d'étudiants étrangers.

Je ne sais pas si c'est vrai.

Et puis, de toute façon, il y a déjà trop d'étudiants, et d'une manière générale trop de gens partout.

I savent plus où se mettre.

6.

Entendu « Les Anneaux de Saturne », de Chassol. Je sais pas comment ça tient, mais ça tient. Je pense, ça tient au rythme. J’aime bien avec les loups. Sinon courir « parmi les oiseaux nus », c'est bizarre. Du décalé. Remarquez, ça passe le temps, le décalé.

Après, est-ce de l’art ? Je sais pas. Je m’en fous. Sont payés pour.

8.

Ah flûte et zut, j’ai bloqué la souris d’un ordinateur portable.

« Tu passais sur notre route, et nous t’avons ramenée chez nous. » ; j’entends ça dans un film appelé Tomiris.

D’après Wikipédia, Tomiris, c’est le nom de la légendaire guerrière qui mit fin au règne de Cyrus le Grand, lequel fonda l’empire perse.

Sinon, c’est un film kazakh, réalisé par Akan Satayev. Y a des flèches, des chevaux, des guerrières et des steppes.

Je ne sais pas si je vais regarder le film jusqu’au bout.

Je ne pense pas. Y a comme un truc qui m’agace. Pas d’humeur à regarder un film à batailles.

9.

Je suis près de la mer et il fait nuit.

La mer, elle fait du bruit.

« Les chevaux de la mer » c’est pas ça qu’il dit, Léo Ferré ?

Ah ouais, il me semblait bien que c’était dans « Comme à Ostende » de Jean-Roger Caussimon que Ferré l’a chantée, la « Comme à Ostende » à Caussimon.

« On voyait les chevaux d’la mer

Qui fonçaient la têt’ la première

Et qui fracassaient leur crinière

Devant le casino désert ».

En tout cas, chevaux d’la mer ou pas, elle fait du bruit, la mer. Paraît qu’il y en a qui supportent pas ça, de vivre près du bruit de la mer.

10.

J’ai vérifié qu’on dit sur internet que dans la chanson Black Betty (« Oh oh Black Betty Bam-ba-lam ») Black Betty ça pourrait être « un fusil, une bouteille d’alcool, un fouet, un wagon de transfert pénitentiaire » dans l’Amérique d’il y a des lustres.

11.
« Cet homme nous tend la main, mais elle est couverte de sang », qu’elle dit Tomiris dans le film éponyme de Satayev.

Elle parle de Cyrus le Grand.

Je suppose que Volodymyr Zelensky pourrait dire ça de Poutine si jamais Poutine voulait négocier défois  qu’il commencerait, le Poutine, à se rendre compte qu’il ne va pas tout à fait la gagner, sa sale guerre en Ukraine.

12.

Dans le film ça s’bataille. Les armes font des kling et des klang, et les bipèdes combattants poussent des euh et des oeuh et des euoh. Ça m’intéresse mollement. C’est comme ça, j’suis vaguement agacé d’un truc.

Parfois, les saltimbanques, je m’en fous.

 

Patrice Houzeau

Malo, le 21 novembre 2022.

19 novembre 2022

QUELS ETRRES ETRRRANGES SONT CE LA ?

QUELS ÊTRRES ETRRRANGES SONT CE LA ?

« Un passage secret !... C'est inouï !... Et c'est l’œil qui a déclenché le mécanisme !... Entrons ! »

(Hergé, « Vol 714 pour Sydney », planche 43 [Tintin])

1.

Alors Rastapopoulos, le Rastapopoulos de Tintin et Hergé dans « Vol 714 pour Sydney », oui-da, quel rascal, chacal, crapoteux, crapouilleux et pouillard et pouillot, - ô crapaud, ô Rastapopoulos -, quelle crapule stilal, tenta d'écraser une araignée, mais l'araignée fut si vive et véloce et vivace, qu'esquivant le talon, vivante elle resta, malgré l'acharnement à bottes du rageur Rastopopoulos, qui donc l'eut dans l'os.

2.

Alors Rastapopoulos, le Rastapopoulos de Tintin et Milou et Hergé dans « Vol 714 pour Sydney », oui-da, la crapule bien connue, et vilain, et véreux, et vraiment épouvantablement ridicule, Rastapopoulos tenta d’extorquer à Carreidas le numéro de son compte en Suisse... en Suisse... où j'aimerais tant passer le reste de mes vanités horaires en compagnie d'une jolie Suissesse, ou sa sœur, pleine aux as, et douce, suave, délicieuse, gentille et généreuse, pas trop silencieuse, mais point jacassante. Ceci dit, je rêve, je rêve, je songe, mais je ne sais pas, je ne pense pas que, pour moi, de telles Suissesses, ou leurs sœurs, existassent, ni de telles compagnes d'ailleurs, que moi-même, que j’existe me semble aussi sot qu'improbable.

3.

La sœur d'une Suissesse est-elle suissesse elle aussi ? - Oui, assurément, sauf si la sœur de cette Suissesse a marida un frança et qu'a s'a fa naturalisa (poil aux bras, au bas, abracadabra).

4.

C'est à la planche 28 de « Vol 714 pour Sydney », de Hergé, que les forces de l'invisible se manifestent pour la première fois. C'est d'abord le pendule du professeur Tournesol qui se met à osciller si fortement, si fortement, si fortement, à tel point que le professeur Tournesol fait remarquer que ce sont là « les plus fortes oscillations que [son] pendule ait jamais enregistrées ». Ensuite, dans un phylactère aussi ad hoc que son nom, le capitaine Haddock donc, se fait la réflexion d'une « curieuse impression... celle d'une présence invisible autour de nous... ». Ah ça c'est aussi mystérieux que le mystère des chaussettes de l'archiduchesse mises à sécher, avec ses chemises aussi, et qui furent mystérieusement remplacées par six saucissons et un hareng aussi saur qu'ironique.

5.

Alors, comme j'avais fort faim, je me mangeai et me trouvant indigeste, je me rendis compte que j'écrivais n'importe quoi.

6.

Mais revenons à « Vol 714 pour Sydney », de Hergé, et voyons ce varan progressant dans l'herbe et la case 10 de la planche 35, « - Qu'est-ce qu'il fabrique ici, cette espèce de diplodocus sorti tout droit de la préhistoire ? » et disons que ce varan, ce « sorti de la préhistoire », comme dit Haddock, c'est le passé représenté, la permanence reptilienne (Sartre ressuscité ?) cependant que s'agitent pendule, mitraillettes et bipèdes, dont certains très reptiliens eux aussi (« Vipère ! » lance Haddock à l'adresse de Allan).

7.

Alors Tintin, l'épatant Tintin de Tintin et Milou et Hergé du « Vol 714 pour Sydney », planche 38, l'invisible se manifeste à nouveau puisque Tintin, soudain, « On dirait qu'une voix me parle à l'intérieur de moi-même », que le sympathique, épatant et globe-trotter Tintin, le voilà tout télépathé.

8.

Planche 41, il est question d'un « signe » gravé sur un rocher, « celui des dieux qui sont venus du ciel sur leurs chars de feu ! » dit à Allan un Sondonésien refusant d'entrer dans le « troulala » (cf planche 40 de « Vol 714 pour Sydney », de Hergé) même que « ces dieux qui sont venus du ciel dans leurs chars de feu », cela rappelle la théorie des anciens astronautes, ces extra-terrestres qui seraient venus des ailleurs stellaires, pour faire sur notre planète de l'architecture (pyramides, alignement de mégalithes, statues à gros yeux, et salsifis et choléra) because le cursus suivi par les étudiants en architecture de chez eux (les lointains cosmiques), prévoyaient alors un stage de plusieurs semaines sur la planète Terre, vu qu'on y trouve des tas de matériaux épatants, qu'on peut faire avec des constructions tout ce qu'il y a plus propre à fasciner le bipède humain pour les siècles des siècles. Apparemment, il dut y avoir une réforme dans leur cursus architectural, à ces zèbres des azurs dans leurs drôles de machines, parce que s'ils nous visitent encore, hein les bâtisseurs des étoiles, ils construisent plus rien.

Je songe aussi que si l'antre du mystère, c'est un « troulala », comme dit Rastapopoulos, et si le mot « troulala » renvoie bien à ce que je pense, c'est peut-être aussi que cette histoire de visiteur cosmique des temps anciens, c'est juste qu'une connerie.

9.

Alors, dans un claquement de sa mâchoire de pierre, la statue avala, goba, engloutit Carreidas, Krollspell, Haddock, Tintin, Milou. Que va-t-il se passer ? Oh c'est palpitant comme un poulpe télépathique si tant est qu'il existât des poulpes télépathiques, ou des capillaires érudites, ou encore des barricades énigmatiques.

10.

Dans « Vol 714 pour Sydney », de Hergé, lorsque Mik Ezdanitoff de la revue « Comète » (rappelant Jacques Bergier de la revue « Planète ») commente planche 47 un étrange dessin rupestre, son roulement des « r » et les particularités de sa syntaxe participent à la bizarrerie : « Voyez dessins surr murr : c'est évidement machines utilisées parr êtrres venus d'autrres planètes... ». Sur des pierres illustrées qu'on aurait les preuves de leurs visites, aux extra-terrestres... N'est-ce point curieux ?

11.

L'astronef extra-terrestre de « Vol 714 pour Sydney », de Hergé, ne ressemblant pas à un astronef extra-terrestre, mais à un canotier blanc et lumineux, je m'interroge : à quoi ça ressemble ça, réellement, un aéronef extra-terrestre ? A une machine à coudre ? Un parapluie ? Une table de dissection ? Un Saint descendant du ciel ? Une bête faramine ? Le wok égaré de Tante Agatha ?

12.

Ai revu l'autre soir « La Mort aux trousses », de Hitchcock, ai pensé qu'il y avait une parenté de style entre ce film et la fameuse « ligne claire » d'Hergé, une parenté d'atmosphère entre l'aventure de Roger Thornhill et les aventures de Tintin.

Patrice Houzeau

Malo, le 19 novembre 2022.

13 novembre 2022

DU BIZARRE QUI VIENT TURBULER

DU BIZARRE QUI VIENT TURBULER

1.

A la planche 4 du Jesse James

De Morris et Goscinny on voit

Un coq pas content même qu'il

Court ce coq pas content même

Qu'un cocoricooo interrogatif

Qu'il pousse ce coq courroucé

Courroucé cocasse itou ce coq

Because y a le Jesse James là

I veut lui piquer une plume &

La mettre à son chapeau Après

Jesse James i s'pose tout une

Série de questions même qu'il

A un frère du Shakespeare que

Son frère lit ça doit être un

Intellectuel & j'en sais rien

Si dans la véritable histoire

De Jesse et Frank James Frank

Lisait du Shakespeare qu'elle

M'a l'air très sanglante dans

La réalité l'histoire du gang

James-Younger Ensuite planche

7 Il y a deux policiers et ce

Ne sont pas Dupond & Dupont &

Pas non plus Astérix & Obélix

Ni Blake & Mortimer parce que

Cosmo Smith et Fletcher Jones

Sont leurs noms dans la bédé.

2.

Voilà une vignette qui montre les personnages

De Johan et Pirlouit de Peyo le dessinateur à

L'origine des Schtroumpfs Johan a les cheveux

Noirs & l'air décidé du bachelier qu'anime la

Volonté de devenir chevalier Il a donc épée à

La main & regard franc Pirlouit cocasse luron

Qu'il semble au nez rond & la bouille réjouie

Plus large que haute façon boulette la longue

Mèche blonde qui couronne sa petite taille et

L'air d'avoir toujours plus d'un tour dans sa

Malice C'est aussi après la seconde guerre du

Monde tel qu'ils s'entretuent les humains que

Marc Sleen créa le personnage de Néron et son

Humour absurde jusqu'à la poésie Néron et son

Chapeau De Avonturen van Nero en zijn hoed en

Fut d'abord le titre et qu'on n'en trouve pas

Les albums en France je trouve cela dommage &

Si jamais vous tombe sous les yeux l'album Le

Petit Coffre canari z'en goûterez l'épatance!

3.

Aux planches 10 à 13 de « L'Orgue du Diable »

De Roger Leloup Yoko poursuit tombe se relève

Très dynamique sautillante en rouge et noir &

Même qu'elle porte de souples bottes rouges &

Manque se faire étrangler whiii-huuule Ingrid

S'intrigue d'un gros tuyau dans le jardin que

Pol voit qu'il est en cuivre On peut lire des

Bribes d'allemand mich nicht mehr... Ich habe

ein ver-... seine Orgel zu... verrückt aber &

C'est sur une bande magnétique ils l'écoutent

C'est bien mystérieux même qu'il « manque des

pages ! »s'écrie Ingrid qui se souvient d'une

Légende et après Yoko Tsuno Ingrid et Pol ils

Pourraient faire des crêpes des gaufres voire

Des claquettes mais non parce qu'ils prennent

Des pelles pour hein voilà moi ce que je peux

Dire c'est que l'intrigue se base sur quelque

Enigme genre paranormal avec légende de pacte

Avec le Diable orgue maudit tuyau énigmatique

Mais que Yoko agit rationnellement ça me fait

Penser à une série téloche des années 70 avec

Pierre Vaneck et Elga Andersen Aux Frontières

du possible que ça s'appelait et c'était basé

Sur l'idée que la science pouvait l’expliquer

Le bizarre qui vient défois turbuler le réel.

Patrice Houzeau

Malo, le 13 novembre 2022.

13 novembre 2022

ZUT DEGUSTE DU SAUCISSON SEC

ZUT DEGUSTE DU SAUCISSON SEC

1.

Zut déguste du saucisson sec en attendant que sèchent les chaussettes de l'archiduchesse, dont récemment la sœur, - Sissi était son nom -, s'a fa trucida par erreur et par un chasseur qui croyait qu'il savait chasser avec ou sans son chien.

2.

Zut déguste du saucisson sec tandis que klaxonnent les coin-coins aux quatre coins du canton et que passent de toutes tellement sensibles, tellement sensibles, tellement sensibles, qu'un souffle pourrait les évaporer.

3.

Zut déguste du saucisson sec cependant que chiots chahutent et chats, chattes, chatons se chauffent à la chaleur d'une prodigieuse cheminée où crépite et palpite un feu dont les flammes jettent des ombres formidables.

4. Ce n'est pas parce que Zut ne zézaye pas que je l'appelle Zut, pas plus que ce n'est pas parce qu'elle ne chuinte point que je ne l'appelle pas Chut.

5.

Zut déguste du saucisson sec cependant que dans les azurs zébrés passe un vampire sur un vélo volant vu que, visiblement, ce vampire s'est fait voler ses ailes par la cocasserie d'une phrase commençant par Zut déguste du saucisson sec.

6.

Zut déguste du saucisson sec en se disant : « Comme tant de choses... » mais ne sachant pas lire dans ses pensées, je ne sais pas ces choses auxquelles elle songe, Zut.

7.

Zut déguste du saucisson sec qu'elle a acheté avec ses sous chez le saucissonnier qui, sans souci, lui assura que ces saucissons secs sont si secs qu'on peut être sûr que c'en sont (et Dalila).

8.

Zut déguste du saucisson sec en sirotant une Suze cependant que sa cousine Zazie cause avec ses amies Zoé et Suzon de la zizanie en cours chez d'autres zozos et zozotes.

9.

Zut déguste du saucisson sec en conjecturant que de l'impitoyable et pitoyable Poutine l'empire empire de jour en jour.

10.
De retour du zoo, où elle est allée avec Zazie, Zoé, Suzon zieuter les zèbres, Zut se dit : « Zut ! Il n'y a plus de chorizo ! Quoi donc déguster en sirotant ma Suze vespérale ? » Sais-tu, Zut, qu'il reste du saucisson sec, de la rosette, aussi du salami ? lui susurra Salomé salutaire.

Patrice Houzeau

Malo, le 13 novembre 2022.

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