Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
BREFS ET AUTRES
13 décembre 2022

ON NE SE MEFIE JAMAIS ASSEZ DES AUTEURS DE ROMANS POLICIERS

ON NE SE MEFIE JAMAIS ASSEZ DES AUTEURS DE ROMANS POLICIERS

 

Notes en lisant « Trois souris », d'Agatha Christie traduit par Maurice-Bernard Endrèbe.

1.

Molly fait l'hypothèse d'un « crime crapuleux ». Mrs Boyle serait-elle sartrienne ? Meurt-on dans des circonstances que l'on a fatalement soi-même suscitées ? Est-on jamais que son propre déterminisme ? Réflexions décalées sur l'étranglement.

2.

Les gens défois ils se ressemblent tellement qu'on dirait des assassins. A Scotland Yard, on interroge. Un « étui d'allumettes », un carnet perdu.

Moi, j'y aurais mis un perroquet qui répéterait du Rimbaud : « C'est elle, la petite morrrte, derrrière les rrrosiers roh ». Mais il n'y a ni chien, ni chat et Molly plus Mrs Boyle, ça en fait deux, pas huit femmes, et encore moins trois souris.

3.
« Trois souris... » et l'on crie. Et si sous ce « feutre rabattu sur les yeux », si dans ce « pardessus boutonné jusqu'en haut » et derrière ce « cache-nez dissimulant », il n'y a avait personne. Si l'assassin était l'homme invisible. L'homme invisible dans la neige. Il y a des témoins.

4.
On suppose que c'est un fou. Mrs Lyon devient Maureen et n'en a pas moins été assassinée. Evocation de Monkswell Manor par Parminter. De l'utilité de la rubrique des mots croisés du « Times ». Scotland Yard appelle.

5.
Chapitre 2. Arrivée du traditionnel major « dont la majeure partie de la carrière s'était passée aux Indes ». Les romans à énigme britanniques sont des conventions : le crime doit y être improbable, le détective impossible et la logique imperturbable.

6.
« L'insistante sonnerie » de la nuit. Un étranger sorti du blizzard. Un « portefeuille bourré de billets de banque » et un nom italien. Mais qu'est-ce qu'il ferait là, Pavarotti ?

Coupés du monde par une neige qui abolirait la modernité des journaux et des téléphones. Molly s'inquiète pour le pain.

7.
Déception d'une femme d'action. Un roux avec une cravate en laine.

De l'utilité des majors sachant manier la pelle. Celui-ci est discret, secret, avisé, « aux aguets ».

Molly répond dans la bibliothèque ; Giles dégage le poulailler. Annonce de l'arrivée du sergent Trotter.

8.
La police ne se dérangeant pas pour rien, surtout si elle se déplace à ski. Rouspétance de la clientèle. Molly prend parti. Où on prend Christopher Wren pour un autre et l'étranger pour un bizarre.

9.
A pas de loup, le loup. De la radicalité de la neige. Un feu que l'on attise comme une curiosité.

L'étranger ne veut pas paraître son âge. Chute du tisonnier, arrêt du tricot, inquiétude raide du major. Trois coups au carreau.

10.

La fiction s'interroge sur la présence de l'enquêteur, défois qu'on l'obligerait à exister. On ne peut plus téléphoner. L'enquêteur s'apprête à prendre des notes.
11.

Un passé douloureux. Soudain le sordide surgit sur la scène du huis-clos et ses airs cocasses. Ébahissement de Molly et de Giles. Se pourrait-il qu'on assassinât au sein de la pension ?

Quant au perroquet absent (il s'appelle Hercule), citant Rimbaud, il n'en raconte pas moins que « le petit frrrèrrre – (il est aux Indes !) là, devant le couchant, sur le prrré d’œillets. »

12.

Molly connaît la comptine. Le meurtrier serait-il un soldat déserteur ? J'ai alors ma petite idée sur l'identité du coupable, qui n'est pas censé être celui que l'on soupçonnerait d'abord. Bien entendu, ce n'est pas le perroquet.

« - Mais, euh, monsieur Houzeau, il n'y a pas de perroquet dans la nouvelle « Trois souris... » d'Agatha Christie.

- Eh, c'est qu'il est bien caché ! En tout cas, c'est mystérieux... »

13.

L'assassin est sans doute déjà là. Giles soupçonne un architecte. Sir Walter Raleigh ramena la pomme de terre des Amériques en Angleterre. « Trois pardessus de couleur foncée », « trois chapeaux mous », un journal venu de Londres.

14.

Evocation de l'idylle Molly-Giles. L'enquêteur s'adresse aux personnages, n'obtient pas de réponse et les met en garde. Tout à l'heure, dans mon demi-sommeil, j'ai vu une porte ouverte, et un chat passer de l'autre côté.

Si l'on en croit Christopher Wren, « Il s'agit d'une plaisanterie imaginée par un dément. Et c'est ce qui la rend si délicieusement macabre. » On ne se méfie jamais assez des auteurs de romans policiers.

15.

Ce que Mrs Boyle aurait dû dire et que le major sait. Certains s'inquiètent ; d'autres plaisantent. Paul boit un verre ; Mary prépare une soupe à l'oignon. Le perroquet évoque du Rimbaud : « La jeune maman trrrépassée descend le perrron – rrron. ».

16.

Pas de téléphone, pas de rapport. Quelqu'un pianote ; quelqu'un sanglote. Quelqu'un « change de visage ». Quelqu'un se rappelle soudain. Quelqu'un a quelque chose à faire. Quelqu'un meurt entre une « causerie sur l'origine et la signification des comptines » et une « conférence sur la psychologie de la peur. » Elle en est où, Molly, avec ses pommes de terre ?

17.

Elle en est où, Molly avec ses pommes de terre ? L'architecte est-il vraiment architecte ? L'étranger est-il vraiment étranger ? Les Trois Souris sont-elles réellement trois ? Qui va enfin faire taire ce perroquet ? Où est cette fichue deuxième chaussette ?

18.
Le capitaine Haddock va-t-il finir par étrangler la Castafiore avec ses bijoux ? Dupont va-t-il finir par comprendre qu'il souffre d'un dédoublement de la personnalité ? Tournesol va-t-il revenir de l'Ouest ? Et qui c'est-y qui a bouffé Milou et qui a marié Tintin ?

Patrice Houzeau

Malo, le 13 décembre 2022.

Publicité
Publicité
13 décembre 2022

CE DONT ON SE DOUTAIT SUR LE PARLEMENT EUROPEEN ET SA CORRUPTION

CE DONT ON SE DOUTAIT SUR LE PARLEMENT EUROPEEN ET SA CORRUPTION

1.
Soupçons (très forts apparemment) de corruption au parlement européen. Des députés, dont une vice-présidente grecque, auraient été payés pour favoriser les intérêts du Qatar. Si les faits sont avérés, cela me rappelle que je reste opposé à une Europe supranationale.

2.

Macron, à force de « en même temps » (avec Poutine et Zelensky, avec le Qatar et « les droits de l'homme ») et de n'importe quoi législatif (la réforme Blanquer et ses corollaires, on comprend qu'elle coûte bonbon en aides publiques à l'apprentissage et qu'elle est très moyennement efficace), il va finir par passer réellement pour ce qu'on dit qu'il est.

3.

Avec le retour du covid, Macron doit se dire qu'avec l'inflation, le « tout le monde doit prendre sa part » (fini, le « quoi qu'il en coûte »), et la réforme des retraites, si les Français acceptent et le masque et une 4ème injection, c'est que de Gaulle avait raison.

4.

Selon Medvedev, la Russie à Poutine intensifierait la « production des moyens de destruction les plus puissants », et Medvo de menacer l'Occident. Si la Russie arrive à intensifier quoi que que ce soit avec un rouble et une économie aussi fantomatiques, cela tiendra du miracle.

5.

L'économie russe est une sorte de drap que les propagandistes agitent pour faire croire que le fantôme de la Grande Russie serait encore actif.

6.

Ce dimanche 11 décembre 2022. L'une des vice-présidentes du parlement européen, la députée grecque Eva Kaili a été mise, avec trois autres suspects, en détention provisoire par la justice belge qui la soupçonne de corruption dans une affaire liée aux intérêts du Qatar.

7.

On évoque sur Twitter un SNU (Service National Universel) rendu obligatoire par le fait d'un prince Macron de plus en plus déconnecté ! Ce n'est pourtant pas le moment de jeter l'argent par les fenêtres. La France a besoin d'une armée forte et professionnelle, pas de chantiers de jeunesse !

8.
En rappelant que l'Ukraine est une démocratie agressée par une dictature impérialiste (la Russie poutinienne), Lionel Jospin parle en homme lucide et fait honneur à la fonction de premier ministre qu'il a jadis exercée

9.
Eric Ciotti à la tête de LR va-t-il transformer l'ancien parti gaulliste en doublon du RN ? Quelque chose me dit que les Républicains s'éloignent de plus en plus du chiraquisme. On verra bien, mais je ne suis guère optimiste pour l'avenir de la droite républicaine française.

10.

13.12.2022 à 14 heures 19 : 1 euro = 66,66 roubles. Les indices boursiers russes sont en baisse. Les représentants de Total ont quitté le conseil d'administration du gazier russe Novatek. La sale guerre de Poutine en Ukraine ruine la Russie.

Patrice Houzeau

Malo, le 13 décembre 2022.

11 décembre 2022

EN ATTENDANT LA NEIGE ET LE RETOUR DU COVID

EN ATTENDANT LA NEIGE ET LE RETOUR DU COVID

1.

Peut-on demander au diable d’emporter tout et n’importe quoi au risque de se voir soi-même rayé du réel ? En attendant la neige. Ça pourrait être l’air des « Trois Souris », ou un autre, on ne peut pas aller vérifier puisque c’est dans une fiction, sans compter que, si ça se trouve, le suspect ne sait pas siffler.

2.
On ouvre. Un O comme une « bulle ». J’ai regardé hier soir la moitié d’un drôle de film : « Ema », de Pablo Larrain, sorti en 2019. La moitié seulement, parce qu’au bout d’un moment, mais ce que j’en ai vu n’est pas si mal. Un film typique de ciné-club, intelligent, humaniste, un peu trop long, bref qui prend la tête, vu que les tourments d’une danseuse contemporaine et de son julot chorégraphe à propos d’un gosse adopté qui a fait une grosse bêtise, personnellement, je m’en contrefiche, mais le fil rouge autour du feu m’a stylistiquement bien plu.

3.
Deux jeunes gens entreprenants. Molly veut élever des « poules et des canards » ; Giles part acheter du grillage.

Une « demeure isolée », bien sûr, et pleine de conserves, rapport à la fatalité de la neige. L’inconnu n’est pas un inconnu, mais moi je me dis qu’un inconnu, même s’il n’est pas un inconnu, est tout de même un inconnu, toujours, c’est bien connu.

4.
Pas de grillage pour l’instant. Conjectures sur la clientèle. Evocation d’une « fondue galloise » usurpée. De l’importance de la radio en milieu isolé (surtout par temps de neige).

Ce matin, je ne peux pas m’empêcher de penser à la nouvelle et une fois de plus prétendument salutaire et définitive (menteurs !) réforme des retraites voulue par Macron, qui ne semble pas avoir bien compris qu’il a été réélu par défaut, le personnel politique français étant, malgré ses coûteuses grandes écoles, aussi déplorable qu’ailleurs où il n’y a pas de coûteuses grandes écoles.

5.
Les gens dans les films font des choses que l’on ne fait pas dans le réel. C’est pour ça que c’est du cinéma : de la blague talentueuse (« talentueuse », enfin, pas toujours). Les gens dans le réel font parfois des choses qu’on n’imaginerait pas au cinéma. C’est pour ça que c’est le réel, et qu’il est redoutable, pervers, vicieux.

6.

En écrivant ces lignes, je regarde vaguement le film « Enfants de salaud », de Tonie Marshall (France, 1996), avec l’immense Jean Yanne et les formidables Nathalie Baye, Anémone, Vincent Cluzet. Je les aime bien, ces acteurs. L’histoire, je m’en fiche, quoique, évidemment, s’il n’y avait pas d’histoire, les acteurs ne sauraient pas quoi jouer et ne seraient pas si épatants.

Au cinéma, l’histoire doit donc être assez soignée, composée, bâtie, pensée, réfléchie, rythmée, vraisemblablement vraisemblable pour que les acteurs puissent y exceller.

Et puis, il vaut mieux une histoire à la « Enfants de salaud », un peu perchée et sympatoche plutôt qu’une de ces saloperies hyper-violentes dont le cinéma américain, et hélas de plus en plus souvent aussi le cinéma français, nous abreuve, avec parfois l’alibi désastreux d’une soi-disant dénonciation des dysfonctionnements sociaux.

7.

Un inspecteur me dit un jour : « Les élèves ont besoin de vous, monsieur ». Non. Les élèves des LP ont besoin qu’on les prépare rapidement et efficacement à un métier, pas à suivre des cours sur les « itinéraires romanesques », et vue la suite macabre Covid-crise énergétique-sale guerre de Poutine en Ukraine-récession, cette nécessité d’une réelle formation professionnelle se fait de plus en plus aigüe.

L’autonomie des jeunes adultes de demain matin passe donc par l’apprentissage et non par les salons où l’on cause démocratisation de l’enseignement supérieur et autres hypocrisies pédagogistes.

8.
Les mauvaises nouvelles de la radio. Un meurtre à Londres. Avec la neige, le premier pensionnaire. Un jeune homme et un flot de paroles. Evocation de Dickens, questions indiscrètes et considérations sur l’ameublement.

9.
« Alors, je ne tiens pas à les entendre ; de surcroît, nous recommander encore des économies de combustible ! Qu’espèrent-ils donc ? Que nous nous résignions à geler sur place ? »
(Agatha Christie traduit par Maurice-Bernard Endrèbe, « Trois souris… » [Molly])

La pièce d’Agatha Christie « la Souricière » date de 1950. Nous sommes en 2022, et nous nous interrogeons partout en Europe sur d’éventuelles coupures d’électricité, sur le prix des carburants et celui des produits de consommation courante.

10.

Il continue de neiger (sinon, les personnages pourraient s’enfuir, et le mystère s’évanouirait dans la nature déneigée). Arrivée d’une nouvelle pensionnaire. Aura-t-on encore du pain dans les prochains jours ?

Patrice Houzeau
Malo, le 11 décembre 2022.

10 décembre 2022

UNE INTERROGATION METAPHYSIQUE OU UN PROBLEME TECHNOLOGIQUE ?

UNE INTERROGATION METAPHYSIQUE OU UN PROBLEME TECHNOLOGIQUE ?

1.

Il faut plus d'un million de roubles russes pour acheter un bitcoin. Il se dit en Occident que les recettes fiscales russes seraient en forte baisse. Poutine signe des accords avec qui veut bien acheter son pétrole à prix réduit et ainsi le brade, le pétrole de la Russie.

Une monnaie en baisse constante.

Des recettes fiscales qui chutent.

Une dévaluation des cours des matières premières.

Voilà trois indicateurs de la violence de la crise qui touche l'économie russe. Oui, les sanctions sont efficaces et Poutine en passe de ruiner la Russie.

2.

La position du député LFI Aurélien Saintoul est limpide :

  • il condamne Poutine, parce que c'est pas beau ce qu'il fait, c'est vilain.

  • oui, mais, c'est pas qu'il ne VEUT pas remarquez, Aurélien Saintoul, mais il ne PEUT soutenir réellement l'Ukraine autrement qu'en paroles,

  • car, soutenir l'Ukraine, c'est aussi demander le renforcement d'une défense européenne. Or, nous dit-il, il n'y a pas de « souveraineté européenne », parce que, nous dit-il encore, « il n'y a pas UN peuple européen » (sic).

  • donc, si défense européenne pas possible, cela veut dire s'en remettre à l'OTAN, et là, son sang d'Insoumis de l'Assemblée ne fait qu'un tour, à Aurélien Saintoul : on n'aime pas Poutine (bouh) mais de là à travailler avec les impérialistes capitalistes conservatistes Américains, faut pas exagérer !

  • de plus, toujours plus de sanctions, est-ce bien raisonnable, c'est pas tellement pacificateur, ça, hein ?

  • Conclusion, on n'a rien contre l'Ukraine, mais bon, en conscience, on ne peut rien faire. Donc, on ne fait rien.

  • Personnellement, j'appelle cela de l'hypocrisie, et même du jésuitisme. Mélenchon en général caché des bons pères ? Non, là je fais du complotisme....

  1. Dans un article de Nils Markwardt traduit de l'allemand par Olivier Mannoni et publié dans « Philosophie Magazine » n°120 (juin 2018) : Croit-on en Californie que l'humain pourrait s'immortaliser ? Dans les années 1920, des Soviétiques nourrissaient-ils les mêmes fantasmes ?

  2. « Ambrosia » est-il une marque déposée ? La start-up « Ambrosia » existe-t-elle encore ? On demande du sang frais, du sang jeune... La nature profonde de l'humain est-elle plus vampirique qu'autre chose ?

  3. Je me souviens que dans les années 70, on écrivait dans certains magazines que certains fortunés de ce monde pouvaient, pour très cher, aller dans certains pays se faire changer une partie de leur sang, et ainsi se « régénérer ». J'ai toujours pensé qu'il s'agissait d'une légende urbaine.

  4. Alexander Bogdanov (1873-1928), les « immortalistes », les « biocosmistes », un immortalisme marxiste ? Un parallèle à faire avec le transhumanisme californien ? C'est-y ou pas de la blague qu'il raconte, Markwardt ?

  5. D'un point de vue capitaliste, l'immortalité rapporte-t-elle gros ? Une nouvelle aubaine et un renouvellement du cheptel des vaches à lait aussi stupides que friquées ? Je ne crois pas que la répartition des richesses corresponde à la répartition de l'intelligence. Trump est la preuve vivante du contraire.

    Je ne crois pas non plus à une répartition des diplômes qui correspondrait à une répartition des capacités intellectuelles. Regardez nos technocrates français : ils ont fichu en l'air notre système de santé, notre système éducatif, notre système judiciaire, une partie de nos capacités militaires, et on ne sait probablement pas tout. Dès lors, je m'étonne que certains naïfs, ou cyniques, ou crétins soient fiers que leur fils ou leur fille intègre l'ENA ou Sciences Po.

  6. Contrôler la nature signifie-t-il abolir la mort ? L'abolition de l'arbitraire de la mort annonce-t-elle une humanité transformée en musée, dans lequel les êtres auraient « une existence sans fin ». Quel rapport il y a-t-il entre Jeff Bezos et Nikolaï Fiodorov (1829-1903) ?

  7. Le fantasme de l'Homme nouveau : Surhomme, homo sovieticus, humain augmenté. Les agités du bocal communiste nourrissaient-ils les mêmes poissons que les agités du bocal transhumaniste ?

  8. « Biotechnologie », « cryogénisation », « libération des âmes » (comme si l'âme n'était pas indissociablement liée à notre présence physique, à notre conscience d'être un corps au milieu d'une multitude d'autres corps).

  9. J'aime bien cette formule de Nils Markwardt à propos du transhumanisme : « une augmentation vampirique de la vitalité ». Où ai-je lu que, quand bien même elle en serait éperdument amoureuse, toute conscience souhaitait de manière plus ou moins consciente la mort de la conscience qui se tient devant elle  et avec laquelle elle est tenue de partager le réel ?

  10. Immortalistes soviétiques et transhumanistes californiens se croient-ils supérieurs aux autres, se voient-ils comme des dieux virtuels ? Le réel est un cheval qui fait toujours tomber le cavalier trop présomptueux. Big Crunch et grosse déconfiture.

  11. « Science avec patience, / Le supplice est sûr » a écrit Rimbaud. Du danger des monopoles technologiques américains. Les transhumanistes sont-ils encore des démocrates ? Du piège mortel de vouloir le « bien » de l'humanité malgré elle.

  12. L'aspiration à l'immortalité transhumaniste est-elle une nouvelle « soumission volontaire » ? Staline, en fin de compte, envoya , dit-on, immortalisme et pseudo-science balader et parfois « dans les camps ». Comment finiront-ils, les ogres sans partage du transhumanisme ?

    Patrice Houzeau

    Malo, le 10 décembre 2022.

10 décembre 2022

STUPEFACTION DE LA FASCINANTE

STUPEFACTION DE LA FASCINANTE

Notes sur « L'Astragale de Cassiopée », une aventure de la série « Isabelle », dessins de Will, scénario de Franquin, Delporte et Macherot. Publiée en épisodes dans l'hebdomadaire « Spirou » en 1976, puis en album en 1979 par les éditions Dupuis.

1.

L'une s'appelle Calendula et l'autre aussi. Isabelle et sa tante Ursule cueillent des framboises. Je n'ai pas passé une très bonne journée ; c'est de ma faute. 9 décembre 2022 : on évoque quelque neige la semaine prochaine.

2.

Les diamants brûlant « d'un feu intérieur » reviennent parfois à leur propriétaire, celui-ci eût-il les pieds fourchus. Dans les bandes dessinées, les tartes que l'on met à refroidir sur les rebords des fenêtres ont tendance à disparaître.

3.

Quand on parle de Calendula, il arrive souvent qu'on évoque l'autre. L'autre étant « d'humeur bouillonnante », dit le cartouche, brise les tankers, noue les tentacules, fait des subaquatiques armés des modèles réduits.

4.

Là « où l'on ne peut arriver qu'après un interminable voyage, quel que soit le point d'où l'on est parti... ». Un air de surréalisme sous-marin.
5.

Calendula réveille le serpent poilu tout noir. Le maléfique nous espionne. On dirait une pièce de vêtement genre « boa ». Il nous espionne tout de même.

6.

Oncle Hermès rend visite à un « grand chef » aussi incognito que son nom est à jeu de mot. Pour l'ambiance, un bandonéon.

Alors qu'ils buvaient un verre de rhum, le rhumatisant se dérhumatisa, mais ce n'est pas le rhum, non ce n'est pas le rhum (chauffe, Marcel !) qui dérhumatisa le rhumatisant mais c'est la magie, askip, la magie d'Hermès qui dérhumatise les rhumatisants.

Comment le chef « Eétanapu » changea de nom. Comme un air de boutique étrange dans une nouvelle de Jean Ray.

7.

Petite boule verte de rage pile pile pile en assenant Nan Nan Nan. Une odeur de danger.

8.

On débusque un chuintufle : je ne vous dis pas ce que c'est, vous n'avez qu'à lire l'album. Défois le réel colle aux poils du maléfice ; l'invisible ne peut se passer de nous.

9.

Retour du chuintufle poisseux et dansant au bercail sous-marin et très étrange. Conjectures sur « l'Astragale » (laquelle est un os, ou une plante) de Cassiopée (laquelle est une reine mythologique qui tourne, tourne, tourne dans l'espace et tête en bas).

10.

M'a tout l'air d'une perle géante, le « Globe de nacre », oui et même très géante. De l'utilité des globes terrestres dans les arts magiques.

Calendula utilise Google Maps. Qui sème ses perles se prépare de drôles de tours (du coup).

11.

Quand les grilles des parcs se ferment, parfois s'éveillent les statues. Pourquoi je pense aux films de Cocteau, moi ? Est-ce après le crépuscule que l'on cherche Hermès ?

12.

Il y a des formules, lorsqu'elles sont prononcées en caractères gras dans les phylactères de certains albums, ça remue les sculptures, mais attention, ce n'est que dans certains albums. Je ne me souviens d'ailleurs pas d'avoir jamais vu Placid (ou Muzo) déclamer en pseudo-latin une formule d'agitation des pierres.

13.

Je ne savions point qu'il existât une filiation entre Hermès et la petite Isabelle. Il est vrai que cela fait longtemps que je n'ai pas ouvert cet étrange imagier. Tout le monde descend...

14.

Quand planent les squelettes. Crapaud, rose échassier, « arbre mort », incantation (sinon, on ne voit pas bien pourquoi Calendula aurait ramené en ce lieu désolé l'horreur de son être profond, puisque des crêpes, elle peut aussi bien en faire chez elle).

Glouglou, un grand AAAAAAAAAAA dans la case. (heureusement que c'est de la bande dessinée, sinon, les voisins pourraient râler). La maléfice toute nue. Pourquoi je pense à La Manikoutai (« Etait-ce femme ou bien rivière ? » a écrit Gille Vigneault) ?

15.

L'origine du brouillard se tient-elle dans des forges souterraines ? Le diamant aime les jeux de mots et d'ailleurs, il se « taille » (si, si, c'est dans l'album, vous pouvez vérifier !).

16.

Où l'on apprend ce qu'est au juste « L'Astragale de Cassiopée », mais je ne vous le dirai pas, na. Quant au diamant, il a bien de l'esprit, qui fait rire Isabelle et amuse le lecteur.

17.

Femme fatale émerge du bassin. « Prends garde à toi, Hermès ! » dit-elle comme dans un opéra. Elle est si belle qu'on dirait qu'elle n’existe pas.

Qui va la chasse aux cœurs émus perd sa place. Et d'un bond, la belle se fit statue. John compte les étoiles ; Emma allume la lumière. « Madre de dios ! » firent les bandidos stupidos en déguerpissant véloces avec tous leurs osses courts comme longs.

Hermès subit un coup de foudre pour Calendula alors qu'il est amoureux de Calendula. Voilà Hermès fasciné pour celle dont dont le nom rappelle l'espagnol « calentura » et qui désigne une fièvre tropicale.

Hermès frappadingo in love cite les paroles d'une chanson d'Edith Piaf. Calendula triomphe et rit de se voir si belle en cet Hermès.

Fuite, fugue, fugace fissa sous les flots. Comment annoncer à Calendula que son fiancé est parti avec Calendula ?

18.

Calendula a les cheveux verts comme dans un poème d'Apollinaire, et c'est une fée aussi, comme dans un poème d'Apollinaire, mais elle n'est pas sept et ses cheveux ne tombent pas jusqu'à ses pieds. Elle fait sortir des êtres en grec d'une bouteille.

Le nuage flottant est un moyen de transport bio-dégradable. Il faut plonger, Isabelle. Il suffit de prendre les rênes d'un poisson.

De l'amusante frousse qu'elle ressent, la frimousse rousse Isabelle. Publication des bans (de poissons).

Une sirène (et sa petite) dans les filets. Juste une péripétie calendulaire et tout rentre dans l'ordre : gros bateau est devenu petit ; Calendula et Isabelle reprennent leur chemin sous-marin.

19.

A coup de sabot, le réveil d'Hermès. Si fière de se voir si belle en ce miroir, Calendula oublie que la coquetterie est parfois mauvaise conseillère.

Bataille pour l'Astragale. L'ahurissement d'Hermès se fait à coups de chuintufle.

20.

Zont des pipes et de blancs suaires, v'là la caraque, v'là la caraque qui passe, zont des pipes et de blancs suaires, v'la la caraque et son « hollandais volant ».

Drapé orange d'une robe sur le bleu des fonds marins. Sirènes et requins. Crêtes et tridents. Dans les profondeurs aussi rodent les hell's angels.

Faut pas croire, c'est pas parce qu'on fait dans le maléfice qu'on n'a pas de religion. La raie des dieux passe sur les créatures comme une ombre immense qui rappelle la puissance des ténèbres.

Et nous aurons un immense squelette pour basilique. Noces spectrales. Calamar au clavier. Emma et John n'ont pas été invités. John va à la chasse au vilain ; Emma détache une main. Alors la grosse boîte en métal androïde alla chez le cybernéticien s'en faire remettre une dans sa tronche en conserve par un autre grotesque en fer blanc.

L'esprit aussi vif que l'éclat du diamant rompt ces noces poissonneuses. Du reste, l'esprit va de plus en plus loin dans le jeu de mots incongru, intrus du coup, qu'il tente quand même mais c'est pas beau.

Au centre de la planche, en longue robe noire (curieux pour un mariage) et astragale de Cassiopée, Calendula triomphe sur Calendula (elle a un beau chapeau) tandis qu'Hermès dit des bêtises.

Vole, diamant, vole. Décalendulé de l'adulée Calendula, Hermès ses esprits retrouva. L'autre Calendula, Isabelle, Hermès s'enfuient. Calendula exige leurs entrailles.

21.

L’œil du requin, un point noir dans un oblongue jaune, a la force d'un symbole. La fascinante est stupéfaite. Il s'en passe des choses dans une heure de temps. Revoilà celui des tartes. Franquin et Delporte discutent dans un coin de case. Le groupe en bronze (attelage de monstres marins mené par Calendula en furie) continue d'attirer mon œil, puisque j'ai encore l’œil, la tête pour le porter et, dessous ma tête, quelque carcasse.

Patrice Houzeau

Malo, le 8 décembre 2022.

Publicité
Publicité
6 décembre 2022

J'AI VIEILLI DIT ELLE suivi de UN POTIRON SUR UNE BROUETTE

J'AI VIEILLI DIT-ELLE suivi de UN POTIRON SUR UNE BROUETTE

Notes Marges Brefs sur « Zazie dans le métro », de Raymond Queneau et sur les premières pages de « Chêne et chien ».

1.

Comme j'avions eu la crève brevetée, j'avions laissé Zazie tondre ses moutons, mais tant va la laine qu'à la fin, allant mieux, je viens voir où en sont les manteaux. Donc, dans le chapitre 17 de « Zazie dans le métro », de Raymond Queneau :

2.
La veuve Mouaque, après la dérobade de Trouscaillon, se brûle avec un autre croûton. Considérations troubles sur la pureté en cuisine.

3.
La foire aux baffes est ouverte. Projetez-vous mentalement le Gabriel faisant « sonner le cassis de l'un contre l'autre de telle force et belle façon que les deux farauds s'effondrent fondus » : comment ne pas penser au cinéma burlesque et à l'allitération effe ?

4.
Epique « Aux Nyctalopes ». Où Zazie, suivant les exemples de Jeanne la pucelle et de Jeanne Hachette, se comporte comme une « vraie fille de France » et soutient vaillamment son tant épatant tonton.

5.

Laverdure « change de disque » mais revient bien vite au classicisme de la phrase culte. Zazie fait part à son tonton tant épatant de son admiration pour l'homme d'action. Mais, en vertu de la morale républicaine, il est essentiel que force restât à la Loi, sinon c'est la chienlit échevelée.

6.

Donc, dans les chapitres 18 et 19 de « Zazie dans le métro », de Raymond Queneau :

Approche du réel contondant. Marceline ne répond plus.

Bal tragique aux Nyctalopes. Retour de l'homme au pébroque.

7.

Trouscaillon tombe tous les masques. Menace d'une fricassée d'perroquet. Zazie est dans les pommes et descend dans l'échappatoire grâce à l'intervention d'un mystérieux « lampadophore »

8.

Escapade et fin de la grève du métro parisien. Laverdure et Turandot s'envolent.

La maman à Zazie se magne et use de lucidité. Marceline révélée. Fin du roman et considération selon laquelle le temps passe.

9.

6 décembre 2022 : 1 euro = plus de 65 roubles (1 rouble = 0,015 euro et 0,016 dollar). La monnaie russe s'effrite un peu plus chaque jour. Les indices boursiers russes sont en baisse. Economiquement, la Russie s'épuiserait-elle ?

10.

Dans les premières pages de « Chêne et chien », le narrateur quenalcien dit son origine et la joie de ses géniteurs quand il vint au monde. « une sorte de poire » fut l'une des premières mamelles de son destin.

11.

Le narrateur quenalcien énumère les trésors de la mercerie familiale et se souvient des « demoiselles » du magasin, de la sueur qui « perlait à leurs aisselles ». Je ne sais à quel point cet olfactif influença le destin de l'auteur de « Chêne et chien ». Il n'eut « jamais de sœur ».

12.

Que nous font ces souvenirs ? Rien du tout si on en saisit le sens, car, à vrai dire, on s'en fout. Mais que l'auteur fasse rimer « Emprunt russe' avec Ursse (« U.R.S.S. ») et « Crédit Foncier » avec « quat'sous-papier » nous amuse assez (pour peu qu'on n'ait pas le moral trop rabaissé) .

13.

Le narrateur quenalcien se revoit marmot dessinant les choses et à l'école, apprenant « bâtons, chiffres et lettres ». Il en reparlera.

14.

Le narrateur quenalcien sous-entend du peu ragoûtant quant à ses « manies » dont « les progrès de la science », dit-il, le débarrassèrent, puis évoque à la page suivante un jeteur de sorts racketteur et d'obscènes voyous.

15.

Un quelconque lui mord le nez ; il gifle sa prétendante. Le narrateur voyage avec ses parents et s'épate de la locomotive. Maman achète de la carte postale ; papa a mal au foie.

16.

Père et fils, maladies et lectures. Aux beaux jours, « campagne verte », brune forêt », « mer indigo et violette », « ciel ardoisé ». Ces rimes fermentaient-elles déjà en lui, ou est-ce maîtrise d'auteur confirmé ?

17.

« On buvait du cidre, on mangeait de la crevette », écrit Raymond Queneau. Quant à moi, oui, j'aime à me souvenir de ce que j'eus plaisir à manger (coq au vin, carbonnade flamande, rouelle de porc en gelée, tarte au riz, pâté aux pruneaux, tarte aux abricots, glace à la pistache, bière « Duchesse de Bourgogne »...). Quelle mélancolie quand je regarde cuire mes nouilles.

18.

« Je ne décrirai point mon immense tristesse

lorsqu'il nous fallait revenir :

seul, un jour, un potiron sur une brouette

réussit à me faire rire. »

(Raymond Queneau, « Chêne et chien »)

Patrice Houzeau

Malo, le 6 décembre 2022.

 

6 décembre 2022

IL Y A DES LETTRES QU'ON NE PRONONCE PAS ICI

IL Y A DES LETTRES QU'ON NE PRONONCE PAS ICI.

 

Notes sur « Le Piano sauvage », une aventure de Philémon par Fred (scénario et dessin), publiée dans Pilote des numéros 456 à 469, puis en album en 1973, réédité en 1985 augmenté de deux histoires courtes : « Deux ombres au tableau » et « La bonne soupe ».

1.
Qui commence par un rappel. Philémon tombe dans un puits puis sur la lettre A. Attention avec vos lampes, elles peuvent être naufrageuses.

2.
De l'utilité des bouchons pour les bateaux en bouteille lorsqu'une tempête les envoie valser sous les eaux. Philémon tombe dans un plafond liquide.

3.
Philémon n'écoute pas le réel paternel puisque Philémon rêve (c'est que Philémon aime tant à plonger dans ses songes qu'il finit océanique). Arrivée de l'oncle Félicien et de sa pipe, laquelle fait des « pfoufs ».

4.
Félicien gloupe un godet mais, surpris, le pschrrrttt... aussi vite. Il y a des lettres que l'on ne prononce pas, « pas ici... ».

5.
Excédé des fantaisies, le paternel cartésien prend la porte, des imprécations plein le phylactère (du coup, comment voulez-vous qu'il se rende compte du bizarre qu'elles sont les choses défois ?). Félicien rallume sa pipe et sa « logique ».

6.
Se promenant dans les cases et entre les jambes de Philémon, dont je constate qu'il a les pieds nus, et de Félicien, qui porte des bottes, le chat blanc fait soudain part au lecteur de son vertige. Il y a plusieurs chemins pour là-bas.

7.
C'est par « le petit bout de la lorgnette » que Philémon éprouvera les effets de l'analogie (ce qui est en haut est-il semblable à ce qui est en bas ? Un globe éducatif peut-il servir de moyen de transport ?).

8.
Peinard, le Félicien continue à fumer sa pipe (« pfouf, pfouf ») tandis que Philémon s'artrouve dans les ailleurs océaniques.

9.
Pour celui qui « traverse l'atlantique à pied en solitaire » (et ses pas sur les flots verts et bleus faisaient « floutch »), le verbe « noyer » n'a pas de sens.

10.

Quand on campe dans l'Atlantique, il ne faut pas s'attendre à manger chaud.

Philémon n'a pas confiance et manque de se noyer. Une ancre le sauve et le voilà dans les airs et à bord d'une nacelle à tête de cocasse bestiole.

11.
Pour la deuxième fois en trois planches, Philémon se fait pousser dehors (vous verrez qu'il va finir par s'attirer des bricoles).

12.

Cette histoire étant pleine de rebondissements, lorsque dans un pays, vous vous mettez à rebondir sur les pelouses (par ailleurs d'un bleu d'herbe rare), il faut s'attendre à quelque interdiction du dit « rebondir ». Et le policier zailé joua de la trompette (ou de kekchoz dans le genre à souffler dedans pour faire du son).

13.

Il est temps que Justice se fasse : même l'incongru a ses règles. Sinon, c'est n'importe quoi et on a toujours raison de se rebeller contre le n'importe quoi. On notera que le « Palais de Justice » est perché.

14.

Philémon est au ban des accusés. Tous les êtres présents portent de larges ailes de papillon, sauf Philémon, bien entendu.

15.

C'est que Philémon n'étant pas natif du lieu (le « N »), ses ascendants n'ont pas connu l'évolution naturelle (induite par la nécessité de s'élever) dont le dessinateur Fred fait l’exposé à la page 28 de l'album dont je vous cause et qui a pour titre « Le Piano sauvage ».

16.

Le théâtre de la Justice a parfois recours à un souffleur. De la gravité des actes de Philémon (je vous l'avais bien dit qu'il finirait par s'attirer des bricoles...)

17.

J'ai dû déjà l'écrire que la large tête de la dame blonde en robe bleue et jaune et aux longs gants roses qui commente la condamnation de Philémon (« Terrible sentence » dit-elle) me fait penser aux illustrations de l'Alice de Lewis Carroll, aussi aux chansons du groupe Genesis du temps de Peter Gabriel.

18.

Il fallait y penser pour utiliser les zébrures du zèbre comme barreaux courbes d'une cage. En attendant le concert, restez dans vos zèbres.

19.

La garde volante se charge de Philémon : il faut bien que la sentence s’exécute, sinon à quoi bon condamner des innocents.

20.

L’exécution étant publique, des places sont à vendre. Et hop du toboggan à l'habit queue de pie, voilà un condamné bien élégant.

En attendant le lâcher de piano. Je reconnais Toulouse-Lautrec dans le public.

21.

Le piano est lâché. Philémon esquive avec agilité mais « Bong ! » tout de même. Blong ! Certes mais BlinglCklink aussi ! Les choses ne tenant parfois qu'à un accord, Philémon est donc libre et prend l'ascenseur (il n'a pas le choix).

22.

Labyrinthe au palace. Philémon réveille une vieille connaissance.

Philémon prend l'initiative mais gare au tapis enroulant.

23.

Défois derrière les portes... Quand passe le tapis... Autant en emporte le violon voletant là-bas, avec son cortège de feuilles mortes qu'on dirait les mains coupées d'un poème d'Apollinaire... En attendant les croissants... La concierge ne sait plus dans quel escalier elle a disparu... La sortie est dans l'armoire...

24.

Le monsieur qui ressemble à un dessin représentant Robinson Crusoé dans je ne sais plus quel volume du passé, se plaint de la qualité du réel, lequel pleure abondamment.

25.

Interlude.

L'âne-qui-rit Anatole se moque de Philémon, lequel lui annonce une autre histoire.

26.

« - M'ouais !... Pas moyen de discuter avec un âne... Il a toujours raison... »

(Fred, « Le Piano sauvage » [Philémon]).

Ah ça, ça mérite la citation, l'anthologie, le statut de mot d'auteur, quasi politique, d'ailleurs, cette observation, vaguement anarchiste.

27.

C'est lorsque votre ombre fait une fugue que vous ne tardez pas à rencontrer un « tailleur d'ombres ». Comme quoi l'absurde est aussi bien fait que le reste, par ailleurs aussi absurde, mais on s'y habitue et on appelle cela le réel.

28.

L'ombre demande ajustements et reprises. Quoi qu'il en soit, ce n'est pas impunément que l'on promène son ombre dans le monde et il y a donc un prix à payer.

29.

Anatole juge sévèrement les bipèdes qui l'entourent et c'est vers une autre histoire, toujours une autre histoire, que lui et Philémon s'acheminent.

30.

Tremblement de terre et apparition de faisceau lumineux. Quel robot géant va-t-il surgir du sol ? L'homme qui toujours grandit.

31.

Philémon propose le recours au « petit bout de la lorgnette » (c'est vrai qu'il a fait ses preuves). L'âne Anatole prend soudain conscience de la relativité des ânes dans cet univers en perpétuelle expansion.

32.

Intervention du Réel paternel. De « vieux copains de régiment ». Ce qu'admet le Réel et ce qu'il n'admet pas est-il si logique ?

33.

L'album se termine par un rapide aperçu de ce qui pourrait se passer dans les albums suivants : Phare-Hibou, cocasses bestioles, pélicans de transport, château suspendu, ciseaux géants et toutes ces sortes de choses.

Patrice Houzeau

Malo, le 6 décembre 2022.

4 décembre 2022

UNE FOIS VLADIMIR MAKEI ENTERRE QUOI KI S'PASSE ?

UNE FOIS VLADIMIR MAKEI ENTERRE QUOI KI S’PASSE ?

1.

26 novembre 2022. La mort subite du ministre des Affaires étrangères de Biélorussie, Vladimir Makei, permettra-t-elle à Poutine de faire réellement rentrer la Biélorussie dans sa sale guerre en Ukraine, au risque d'une extension d'un conflit que la Russie ne peut plus gagner ?

2.

26 novembre 2022. Les gueules hilares de Kadyrov et de ce qui reste de Poutine sur les réseaux sociaux cependant que le nombre de soldats russes tués, blessés, disparus dans leur sale guerre en Ukraine se monte à plusieurs dizaines de milliers, sont obscènes.

3.

En raison des risques inflationnistes et vu que le bitcoin n'est toujours pas (et ne le sera jamais) une monnaie de référence, et tenant compte des dispositions susceptibles d'être prises unilatéralement par les Etats, il faut être drôlement naïf pour continuer à croire aux cryptomonnaies.

4.

27 novembre 2022. j'entends sur France Info qu'en Chine, protestant contre la stratégie « zéro covid », des manifestants ont crié « A bas le Parti Communiste, à bas Xi Jiping ». J'ajoute qu'on évoque de plus en plus souvent en France une nouvelle vague du virus.

5.

Lorsqu'une offre est limitée, si son prix baisse,

- soit la demande est moins forte par manque d'intérêt,

- soit son prix est considéré comme toujours trop élevé eu égard aux risques inflationnistes.

Il est possible que la baisse du cours du bitcoin ne soit qu'un ajustement face à l'inflation. Mais comme la spirale inflationniste pourrait bien durer, cet ajustement pourrait bien durer, et même empirer.

Il est possible que la crise énergétique mondiale entraîne la création de taxes et de contrôles qui viseraient la nébuleuse des connections, voire les cryptomonnaies elles-mêmes, et leurs « investisseurs ».

6.

La grande illusion du christianisme est de penser qu'en croissant et se multipliant, les êtres humains constitueraient une communauté de frères et de sœurs. Croissant et se multipliant, les humains deviennent toujours plus rivaux et concurrents et, fraternellement, s’entretuent.

7.

Tant va la cruche qu'à la fin elle obtient un diplôme.

8.
Sur BFM TV, j’apprends quel genre d’homme est le père d’Elodie Kulik, cette jeune femme violée et assassinée par Grégory Wiart et par Willy Bardon, et je ne peux m’empêcher de penser qu’un tel homme est admirable.

Wiart a eu le bon goût de mourir dans un accident. Je regrette pour ma part que la peine de mort ne soit pas en France applicable à des inutilités bestiales telles que Bardon.

9.
Je pense Poutine assez intelligent pour ne pas écouter sérieusement les conseils de ses bouffons Kadyrov (un maffieux inculte, rien d’autre) et de Prigojine (un autre maffieux inculte). Sinon, c’est que Poutine est encore plus bête que je le pense.

10.
René Chiche, quelle pleureuse celui-là, se plaint d’être censuré par le forum « Néoprofs » et par les « stylos rouges ». Bah, je ne souhaite pas son renvoi de l’éducation nationale, mais qu’on lui rappelle que c’est la démocratie française qui le paie, et non la Russie poutinienne.

11.
Le bitcoin continue de baisser. Le rouble aussi : 1 euro = 65 roubles. Ça    sent le roussi pour l’économie russe, laquelle malgré ses réserves d’or et d’hydrocarbures pourrait très vite rentrer en récession. Faut quand même le faire. Poutine est aussi mauvais économiste qu’il est mauvais stratège.

12.
Paraît que Poutine aurait voulu envahir le Japon. Bah, maintenant qu’il a compris que sa glorieuse armée n’est pas capable d’annexer un bac à sable sans le détruire avec trois ou quatre missiles, je pense qu’il commence à comprendre que La Triade est plus forte que lui.

13.
Le problème des soignants suspendus car non vaccinés se pose donc de façon aigue.

De deux choses l’une :

-      Soit le législateur inscrit l’obligation vaccinale anti-covid dans le statut des soignants et licencie ceux qui refuseraient cette obligation, soit le législateur ne l’inscrit pas dans la loi et dans ce cas, je ne vois pas ce qui pourrait justifier le non-paiement des salaires des soignants suspendus.

14.
Les perspectives de développement de la République Islamique d’Iran se rapprochant dangereusement de celles de l’Afghanistan, je pense qu’il est inutile de préciser que tout dollar ou euro investi en Iran le serait en pure perte.

La lucidité économique serait-elle parfois l’alliée de la morale ?

15.
Maintenant que le covid est ressenti par beaucoup de Français comme une sorte de grippe (dont hélas, comme dans le cas de la grippe, certains meurent), il va être difficile à l’exécutif de convaincre de l’obligation du port du masque et encore plus de celle de la vaccination.

16.
J’ai lu que les Russes avaient déclaré qu’ils n’accepteraient pas que le cours de leur pétrole soit plafonné à 60 dollars le baril. Réponse de principe ou crainte réelle ? On verra bien, la mesure entrant en vigueur ce lundi 5 décembre 2022.

Patrice Houzeau

Malo, le 4 décembre 2022.

Publicité
Publicité
<< < 1 2 3 4
BREFS ET AUTRES
  • Blogs de brefs, ça cause humeur du jour, ironie et politique, littérature parfois, un peu de tout en fait en tirant la langue aux grands pompeux et à leurs mots trombones, et puis zut alors!
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Archives
Publicité