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2 mai 2024

DU GUIGNOL QUI NOUS AGITE CE QU'ON SAIT PAS

DU GUIGNOL QUI NOUS AGITE CE QU'ON SAIT PAS

 

1.
Francine (elle est jolie, la revenante) – monnaie (ce qui fait courir le monde) – réponse (a-t-on toujours les réponses que l'on mérite ?) – « claque sonore sur une fesse » (c'est la Francine joyeuse et insolente dans « La Soupe aux choux », roman drôle, de René Fallet).

 

2.
Scrupules – faut en avoir, pas forcément trop, cause que le réel est généralement moins scrupuleux que nous autres. Faut s'qui faut pour pas passer pour un sauvage quoi.

 

3.
« Le sens de l'honneur » : voilà quelque chose de rare. Ce que les gens appellent « sens de l'honneur » n'est souvent que le respect de sa dignité. Ce qui n'est déjà pas si mal, surtout pour moi, qui n'ai guère l'un et dont l'autre m'est assez relatif.

 

4.
« se cailler les sangs » ; trouvé cette expression dans « La Soupe aux choux », de René Fallet. Te fais pas d'mouron, Gaston, s'il y a person qui répond au téléphon, eh bin i rappelleront.

 

5.
Musaraigne – le nom de ce petit mammifère insectivore me semble approprié pour intituler quelque nouvelle d'épouvante du genre « Le Règne de la Musaraigne géante », nouvelle que je n'écrirai pas d'ailleurs, parce que je ne saurai pas et que j'en ai pas envie.

 

6.
Les « Gourdiflots » - lieu-dit dans le roman  « La Soupe aux choux », de René Fallet, où il s'en passe des drôles de choses, allez (soucoupe volante, rencontre du troisième type, revenance de la Francine, soupe aux choux, etc...) 

 

7.
« ces chtits bandits » : c'est le Bombé, personnage du roman ici cité qui dit ça, parlant de la jeunesse actuelle qui est assez pareille que celle d'avant qu'elle soit vieille, rien que vauriens, fainéants, et qu'est-ce qu'on va en faire, de cette génération là d'bras cassés.

 

8.
« dans les escaliers de la cave » : je ne peux m'empêcher de le fataliser, ce bout de phrase, comme quoi qu'on se sent au top, arrivé, parvenu, réussi, qu'on est quand même jamais que « dans les escaliers de la cave », celle dont on ne remontera pas, poil aux bras. 

 

9.
« A la vérité, manquant de plus en plus d'imagination, il ne parvenait pas à sombrer dans le malheur des lustres et des lustres après son infortune. »
(René Fallet, « La Soupe aux choux »)

 

« A la vérité », qu'est s'que qu'c'est, la vérité ? comme dirait le tonton à Zazie, qui n'est pas dans l'métro, parce qu'il est en grève autant dans le roman épatant de Raymond Queneau que dans l'épatant film de Louis Malle. 
Personne ne sait s'que qu'c'est, la vérité, qu'on n'est pas équipé pour le dire s'que qu'c'est, la vérité, qu'on s'en raconte des blagues, des blagues, des histoires.

 

Imagination : c'est avec ça qu'on vit, en fin de compte, en composant avec le réel, le lucide, le faut pas faire n'importe quoi, parce que le réel, il est assez périlleux aussi.

 

« des lustres et des lustres après » : des lunes et des lunes, comme quoi y en a d'la bière, qu'à coulé sous les ponts. Dans le roman de René Fallet, c'est plutôt du vin. C'est pareil pour dire quel soiffard, le temps.

 

10.
« - Et pis vous recommenciez...
D'accord, d'accord, tant que ça pouvait, mais avec du remords partout. Tu nous en as gâché des soirées ! »
(René Fallet, « La Soupe aux choux » [Ratinier et Chérasse à propos du cocuage du Glaude par le Bombé)

 

« et pis vous recommenciez » : c'est ça le fatal, le schéma qu'on suit, qu'on se dit qu'on devrait pas, qu'on s'y retrouve quand même toujours, dans le cercle, fasciné, envoûté, prisonnier du guignol qui nous agite ce qu'on sait pas, qu'est dans not' caboche pourtant.

 

« du remords partout » ;  Sans le remords, la férocité naturelle serait certainement moins hypocrite. Voyez la guerre. Les États assassinent, mais au nom d'une morale, d'un drapeau, d'une téléologie. Que des officiers qui agissent dans les différents conflits actuels ne soient objectivement que de vulgaires bouchers révèle assez cet effacement du remords par un patriotisme corrompu. 

 

11.
« Quand c'était pas les courtilières qui attaquaient, c'était les doryphores » explique le narrateur du roman « La Soupe aux choux ». Courtilières et doryphores sont des insectes mangeurs de tubercules et dévastateurs de potagers, que je me demande si, en France, tout au moins, ça existe encore beaucoup, ça, courtilières et doryphores, avec les pesticides, la pollution, la modernité productive et tout ça. 
Ma mère me disait que « doryphores », c'était comme ça qu'on appelait les soldats allemands de la deuxième guerre, cause que les récoltes à la France, c'était pour leurs pommes, aux fridolins, que du coup, les Français avaient faim. Qu'il y ait encore des décérébrés pour admirer la soldatesque nazie, ça me dépasse.

 

Patrice Houzeau
Malo, le 2 mai 2024.  

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