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BREFS ET AUTRES
3 mai 2020

DANS LES CONFINS QUELQUES COIN-COINS

DANS LES CONFINS QUELQUES COIN-COINS

1. Hou ! Hou ! ulula le fantôme.
    
Hi ! Hi ! s'écria la miss.
    
Oui oui fit l'inspecteur, perplexe.

2. Alors dans le chemin Natacha chut et ses cheveux châtains churent avec elle Chiotte ! chuinta Natacha car Natacha chuinte surtout quand elle chute dans les chemins et que ses cheveux châtains chutent avec elle. Puis elle se releva, ramassa son capillaire et s'en fut en me traitant d'enflure.

3. Alors en choisissant une saucisse sèche, l'archiduchesse s'enquit de l'état de sécheresse de ses chaussettes. - Sont archisèches, répondit l'archiduc déçu, piteux, dépité d'avoir été dupé à quelque jeu de dés pipés et ayant donc dû se départir d'un tas de ducats.

4. Veuillez écouter quelques ironies personnelles : Pangolin alpagué promet la pandémie – Où as-tu mis le sel ? - Viralkrasha n'est pas une divinité hindoue et FDP ne signifie pas fils de pangolin – Pangolin chamailleur, promesse de virus –

5. Dans le lointain, quelques coin-coins ;
   
Plus proche, anguilles sous roche...
   
Chut ! C'est un terrible mystère...
   
Le pangolin est sur la Terre.

Note : c'est le genre de truc que j'écris en me serinant « La Complainte de Fantômas ».

6. Saurez-vous reconnaître une phrase courante dans cette traduction en charabia de haute volée qu'un poète hermétique (tellement hermétique que son nom même ne pourrait être divulgué) a bien voulu nous transmettre ?

Où s'est égaré par ta présence ce qui jadis, compensant la maladresse par l'orgueil, volait par-dessus l'épaule du tant pis ? (Monsieur Houzeau, si vous ajoutez « de vache », c'est deux heures de retenue / Meueuh j'ai rien dit moi ! / Bon, allez, deux heures.) ?

La solution se trouve dans les ironies personnelles de cette page.

7. Y a des zozos pour dire que les humains du Premier Age, c'étaient des créatures végétales. Alors, si ça s'trouve, quand on s'fait une macédoine de légumes, les végans aussi i mangent les descendants d'nos ancêtres.

8. Les critiques s'accordèrent sur ce jugement que le premier roman d'Emmanuel Macron, « Chamailleries à Chamonix » (Editions du Pangolin) témoignait d'un sens assez aigu de la distanciation sociale.

9. Qu'il fut aigu, le cri d'la fée, qu'il fut aigu
    
Quand sul' berceau de ch'tiot moi-même a s'a penchu
    
Pis qu'elle s'en fut en criant Ouyouyouyouille
    
Que vouliez-vous qu'il fît ? Que vouliez-vous qu'il fût ?
    
Il fit l'andou-ou-ouilleuh !
    
Il fut andou-ou-ouilleuh !

10. Je me demande si le label « Nation apprenante » sera mentionné sur l'attestation de réussite au baccalauréat 2020.

11. Alors le covid vida la planète et les fantômes disparurent.

Patrice Houzeau
Les Confins, le 3 mai 2020.

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2 mai 2020

PASSAGE DE LA MEDUSE

PASSAGE DE LA MEDUSE

1. « Sombre. Mais l'espace plus vaste.
Moins de gens. Le sentier dans l'obscurité
mène-t-il vers une solitude plus vraie ? »
(Jean-Paul de Dadelsen, « Dépassé. Provisoirement »)

2. Elle se demandait si l'enquête du mélancolique inspecteur progressait. Elle aussi avait entendu parler de ces formes ressemblant à des visages humains cruellement décharnés. Mais après tout, ce n'est pas lui qui avait ouvert le gaz.

3. Je ne m'écoute pas s'ouvrir mon espace intérieur. Je n'ai pas d'espace intérieur. Parmi toutes ces viscères, ces organes, toute cette biologie transitoire, comment voulez-vous que j'installe un espace intérieur ? Et puis qu'est ce que j'y mettrais ?

4.« Dieu créa l'homme à son image,
      
à l'image de Dieu il le créa,
      
homme et femme il les créa. »
     
(Genèse 1.27)

C'est là le sens de l'infini car l'humain étant plutôt gratiné dans le genre n'importe quoi, s'il est à l'image de Dieu, c'est que l'est pas fini l'Eternel, mais il y travaille infiniment.

Jean-Paul de Dadelsen en était arrivé à la conclusion que c'est l'homme qui n'existe pas. Au sens où l'humain serait toujours à conquérir, où l'humain est l'être en quête de l'humain, on peut dire, en effet, que nous n'existons pas encore.

5. « Et dans l'arbre qui dort sans rêves »
(Jean-Paul de Dadelsen, « Un chant de Salomon »)

C'est vrai qu'il ne me semble pas dans la nature des arbres de rêver. Par contre, je ne vois pas pourquoi « la brise » y chuchoterait « le nom de la patrie spirituelle ». Non, elle fait comme tout le monde, la brise, elle reste chez elle à se faire cuire des œufs.

6. « L'ange apparut comme je languissais à la nuit sur le toit »
       
(Jean-Paul de Dadelsen)
C'est sûr qu'à force des confins là, va y avoir crise de lune dans les cafetières, qu'ça va languir pis gémir sur les toits qu'la nuée, va y neiger de l'ange ou d'la flying saucer...

7. « Dieu nous traverse / Comme la mer une méduse »
      
(Jean-Paul de Dadelsen, « Bach en automne »)
J'vois ça assez torpille d'la révélation, l'épiphanie fusante, mais c'est plutôt comme une pulsation qu'il nous renseigne Dadelsen, « d'un même mouvement qui tour à tour se gonfle / Et se creuse ».
Baladeuse lenteur, la méduse, noble et sentimentale comme la valse qu'c'est pas la vraie alors, qu'c'est que le fantôme de la méduse qui me plane dans la songeuse.

8. « Les religieuses à grosses joues
       
rouges, à gros mollets, à gros
       
derrière le dimanche descendent chez
       
l'oncle vigneron manger la tarte aux prunes. »
       
(Jean-Paul de Dadelsen, « Femmes de la plaine »)

Voilà du poétique, qu'il me plaît : du concret, un brin grotesque, burlesque même, farcesque. Le bref, le croquis et foin des trombones Amour, Eternité, Infini, Résilience et tout l'hermétique toutim.

9. « Le docteur a prescrit un tonique pour le cœur
       
pour faire durer l'agonisante jusqu'à l'arrivée d'une fille distraite
       
d'un fils longtemps aimé de loin. »
       
(Jean-Paul de Dadelsen, « Mort de la femme du percepteur »)

On dirait le résumé d'une page de Simenon, une de ces rapides notes explicatives par lesquelles le grand Georges savait si bien nous mettre dans l'ambiance des quotidiennetés où il promenait son commissaire à pipe.

10. « ce qui l'intéresse, c'est ce bout de chanson transfiguré et l'espace autour » (Jean-Paul de Dadelsen, « La fin du jour »)

C'est dans un passage sur le vieux Ludwig qu'on peut comprendre que c'est Beethoven « à fredonner pour lui seul » de la mélodie que plus tard il va vous la transcender, la chanson, en vous en fiche épatance et frisson, qu'ça va vous remplir d'un coup l'espace du tout seul.

11. Bon, allez, à mes copies : Sainte Syntaxe, Sainte Orthographe, Saint Style, pardonnez leur leurs offenses, comme nous pardonnons aussi à ceux qui commencent quand même à nous les casser.

Patrice Houzeau
Les Confins, le 2 mai 2020.

 

2 mai 2020

UN VELO DANS LE VIDE

UN VELO DANS LE VIDE

1. L'éducation nationale, défois, on dirait un vélo dans le vide, qui part d'un point A pour aller vers un point A en passant par un point A, avec détermination et bienveillance. Quant au ministre, bin, i pédale.

2. Le ministre Blanquer se rend-il bien compte que si un seul candidat à l'oral de français chope le covid et se retrouve hospitalisé, et si la Justice démontre que la contamination s'est produite durant l'examen, il mettra l'institution scolaire et sa petite personne dans une situation très problématique ?

3. Arrêtez de vouloir « réinventer l'école », qui ne marchait pas si mal avant qu'experts des prétendues « sciences de l'éducation », sociologues, bonnes âmes et technocrates pondent réforme sur réforme et billevesée sur billevesée.

4. Les politiques, ça ose tout ; c'est même à ça qu'on... vous connaissez la chanson. Parfois je me dis que si j'avais commis le quart des sottises qu'ils ont pu faire, je me porterais volontaire pour une exploration chez les pingouins ou irais me confiner 120 ans chez les Trappistes, histoire de me faire oublier.

5. Le confineman cé une bone chose pasque come sa les gens i vont pas se chamailler dans les rues passque se chamailler cé pas bien car a force tou le monde voit rouge dan sa tête du coup apres les policiés et ossi les manisfestatans sont fatiguai donc se chamailler cé pas bien. Cé le présidant qui la di.

6. Monsieur Houzeau,

je me permets de vous rappeler que style, syntaxe et orthographe sont des notions qui doivent être abordées à l'aune de la bienveillance.
Il est à noter aussi qu'il est assez vain d'illustrer les arguments par des exemples car si vous n'avez pas compris tout de suite, c'est pas étonnant que vous ne soyez qu'enseignant (au lieu d'être Inspecteur d'Académie ou député de La République en Marche).
Pourquoi donc exigez-vous une introduction et une conclusion puisque tout est déjà expliqué dans le devoir ?
Nous savons tous que le concept de droit naturel peut faire débat, mais quand l'élève écrit : « Avec le confinement, la nature reprend ses droits », tout le monde comprend, même vous.
En conséquence, l'élève obtiendra son baccalauréat, que cela vous plaise ou non, et fera de brillantes études dans une de nos brillantes formations supérieures où de brillants chargés de cours, éclairés par les brillants esprits de nos excellentes sciences de l'éducation, sauront faire le travail que vous n'avez pas su faire, Monsieur Houzeau : faire de tout apprenant un citoyen connecté solidaire et donc progressiste.
Quant à l'argument de l'inadéquation de nos de plus en plus nombreux diplômés aux exigences du marché du travail, je vous ferai remarquer qu'en raison du covid-19, le marché du travail est pour l'heure suspendu aux décisions de l'Etat, dont nous sommes, je vous le rappelle, les humbles, discrets, loyaux et dévoués serviteurs.
Mais humble, discret, loyal et dévoué, c'est justement tout ce que vous n'êtes pas.
Vous n'êtes même pas socialiste, pas même chrétien de gauche, vous n'êtes, Monsieur Houzeau, qu'un édenté pangolin désinvolte.

Signé : Jean Profitte, (auteur de « L'Apprenance pour les Nuls », préface de Jean-Michel Blanquer).

Patrice Houzeau
Les Confins, le 2 mai 2020.

 

 

2 mai 2020

AUTOUR DU IER MAI 2020

AUTOUR DU 1ER MAI 2020

1. En 2020, on avait l'impression que certaines maisons de retraite n'étaient plus que mouroirs et charniers. On parla aussi d'enfants atteints par le syndrome de Kawasaki. Le premier ministre n'était guère rassurant. On s'apprêtait à ne pas vraiment déconfiner, à juste voir se desserrer le cordon.

2. En 2020, il n'y eut pas de défilé du 1er mai. Certains se firent cuire des œufs ; d'autres dirent qu'ils allaient frapper sur des casseroles.

3. En 2020, non sans un soupçon d'ironie, les journalistes parlaient de « premiers de tranchée » pour évoquer toutes ces personnes dont l'utilité sociale apparut d'autant plus évidente qu'elles étaient parfois méprisées avant que la pandémie rappelle à certains politiques ce que c'était que de vivre et de mourir dans la France du plus grand nombre.
L'expression de « premiers de corvée » fut aussi employée. L'expression s'appliqua aussi à Edouard Philippe (« premier de corvées ») dont il m'apparaissait de plus en plus clairement que sans lui, la présidence Macron ne pourrait plus tenir très longtemps.

4. Entendu sur France Info à propos de l'abandon programmé des réformes en cours : « C'est la République en Marche arrière ».

5. Le 1er mai 2020, Marine Le Pen alla déposer une gerbe de fleurs au pied de la statue de Jeanne d'Arc. Jean-Marie Le Pen renouvela son appel : « Sainte Jeanne, au secours » mais cela n'avait pas le même sens qu'en 2017.

6. Le 1er mai 2020, il y eut dit-on une petite tentative de manifestation parisienne vite dispersée par la police. Des amendes furent données; il y eut des promesses de revanche.

7. En mai 2020, on disait qu'à Mayotte, certaines personnes n'avaient rien à manger et que l'épidémie y prenait de l'ampleur, laissant peu de lits disponibles dans les hôpitaux. France, 6ème puissance mondiale.

8. Le 1er mai 2020, le président Macron affirma regretter les 1ers mai « joyeux et chamailleurs » de jadis. J'ai pensé qu'il était tellement dans la distanciation sociale et le paternalisme qu'il ne se rendait pas compte qu'il prêtait à rire. « Chamailleurs », les Black Blocs de 2018 ? « chamailleurs », les débordements d'Alexandre Benala ? « chamailleurs », les Gilets Jaunes ? J'ai pensé que notre président nous prenait pour des jambons ou alors, c'est qu'intellectuellement, il était plus limité qu'il le croit.

9. En avril et mai 2020, on disait que le président Macron voulait un gouvernement d'union nationale. Ce qui signifiait que le gouvernement d'Edouard Philippe n'allait plus tenir très longtemps. Je ne crus pas à ce gouvernement d'union cependant qu'une dissolution de l'Assemblée me sembla inévitable.

10. Le 1er mai, les syndicats rappelèrent que les gens nécessaires et en première ligne dans la crise actuelle ne gagnaient parfois pas plus que le SMIC. J'ai pensé aux salaires des ingénieurs financiers et à ceux des DRH embauchés pour « dégraisser » les effectifs.

11. J'ai pensé que pendant des années, on avait dépensé tant d'argent pour des réformes de l'éducation nationale qui n'avaient abouti qu'à une défiance généralisée envers l'institution scolaire qu'il aurait mieux valu investir plus et mieux dans le secteur de la santé.

12. Nul n'annonçait ce 1er mai 2020 un report de l'épreuve orale du bac de français à septembre, voire plus tard dans l'année. J'ai pensé que c'était par pur orgueil ministériel, pure esbroufe administrative, d'autant que le baccalauréat ne ressemblait déjà plus à grand chose, miné qu'il était par un contrôle continu, qui, par définition, ouvre la porte à bien des abus.

13. J'ai pensé que la crise sanitaire du Covid-19 nous faisait passer d'une société d'abondance à une société de nécessités.

Patrice Houzeau
Les Confins, le 1er mai 2020

 

 

 

1 mai 2020

DONC ZUT SE PREPARA EN METTANT SON ARMURE

DONC ZUT SE PREPARA EN METTANT SON ARMURE

1. Non, Monsieur Houzeau, je ne crois pas que The Great Pangolin Cult, ou The Big Covidian and his Pangolins ou même The Pangolins tout court soient en ce moment des noms appropriés pour un groupe de pop/rock.

2. Quand je vis Zut se préparer à aller faire des courses en enfilant son haubert et se coiffant de son heaume, je compris que la situation était grave.

3. Entendu sur France Inter un humoriste dire qu'en termes d'utilité sociale, l'ironiste de profession passait tout de suite après la farine. Certes, mais se passer de dérision, c'est laisser le champ libre aux prédicateurs et aux maréchaux de l'esprit de sérieux ainsi qu'aux bonnes âmes du politiquement correct.

4. Le confineman cé une bone chose car comme sa mon beau-pere il ne va plu au bistro dépanser les sous du chomaje a ma mere mais cé une mauvaise chose ossi le confineman car depuis mon beau-pere i regarde ma grante sœur d'un air tou bizar.

5. Non, monsieur Houzeau, ce n'est pas parce que l'on a pu un temps parler de prix négatif du baril de pétrole que les automobiles vont être montées à l'envers.

6. Depuis que j'piétine pis tourne en rond dans mon confinement, je sais que bientôt je dirai toujours la vérité.

7. Veuillez écouter quelques ironies personnelles : Pangolin fâché ne fait pas virus de tout crachat – Le mur, tremblant de ce qu'il avait entendu, s'enfuit à toutes jambes – Cette année, les puces du marché iront se gratter – conjuguerons-nous le verbe covider au futur -.

8. Moi je croi quon peu mourir de la covide passque si tu te fera attrapai par un vijil du magasin s'il a la maladie i peut te doner la maladie meme sans le fere expres défois et depuis quon est confinai on peu plus fere ses courses come avan.

9. Les gens font parfois des choses dont on ne les aurait jamais crus capables. L'invisible qui tue rend visible les talents de certains. Mais moi, rien à faire, je n'arrive toujours pas à passer les murailles.

10. Il faut qu'une porte soit ouverte ou fermée. Si tu ne m'ouvres pas la porte, je ne pourrai pas rentrer mais si tu ouvres ta porte, tu pourras me la claquer au nez.

11. Pourquoi diable voulais-je tant vous voir ? me demanda-t-elle. Je lui répondis que j'avais bien tenté de lire dans ses pensées mais que l'attifée fantasque aux yeux fous pis à couteau brandi qui m'avait alors jailli dans les yeux m'avait assez décontenancé.

Patrice Houzeau
Les Confins, le 1er mai 2020.

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1 mai 2020

EN CHATOUILLANT LE PANGOLIN

EN CHATOUILLANT LE PANGOLIN

1. Si tu chatouilles le pangolin, ne t'étonnes pas de cracher tes poumons. (Maxime d'origine incontrôlée)

2. Il ne s'agit pas de prendre de la tarte aux pommes quand on préfère la tarte aux abricots. Ce sont des choses qui ne se sont jamais faites dans cette maison et depuis qu'elle est revenue sur terre, nous sommes particulièrement vigilants à la bonne tenue du service à dessert.

3.Il faut toujours faire de son mieux quand bien même on serait plein de quand bien même qu'on aurait du quand bien même qui nous coulerait comme larmes, comme bave comme quand on a très faim.

4. Elle aperçut de l'autre côté de la rue quelqu'un de sa connaissance. Mince se dit-elle et moi qui m'suis rendue invisible parce que personne ne me voyait plus. Elle se concentra mais ne réussit à apparaître qu'en partie. Tiens, la chatte du Cheshire se dit la sœur d'Alice.

5. Elle appela : « A table ! » et tous moururent. Ah ces champignons.

6. C'est dans les derniers instants de son existence qu'il se rappela cette phrase que sa mère lui disait parfois : « Il faudrait quand même que tu apprennes à vivre. »

7. Souvent l'on manque de confiance en soi. Faut dire que l'on se ment beaucoup à soi-même. Lui-même finit donc par se méfier de vos sautes d'humeur, de votre impulsivité. Parfois, il en vient à sortir de vous et l'on dit alors que vous êtes hors de vous.

8. Vous étiez devant moi et c'était bien là ce que vous disiez. Ainsi Zut s'adressait-elle à son image revenue dans le miroir. Celle-ci ne nia pas et pria Zut d'excuser ce petit moment d'absence. C'est bon pour cette fois, répondit Zut, mais n'y retournez pas.

9. Y a tous ces infinis qui sans cesse se suivent se poursuivent se croisent et s'entrelacent, et il y a nos travaux et nos jours, c'est juste drame express, écrasement d'la fourmi, cailloux.

10. Il se pépiait chez les oiseaux qu'on voyait de moins en moins de bipèdes dans les rues. Serait-ce de notre faute ? s'interrogeaient quelques moineaux. Un merle les rassura en leur parlant du commerce frauduleux du pangolin. Quant aux albatros, ils se fichaient bien de tous les équipages.

11. A force de tourner autour de l'art contemporain, vous finirez par tomber dedans et c'est en vain que l'on vous cherchera dans tout ce conceptuel du vide du trou du manque du puits sans fond ni forme.

Patrice Houzeau
Les Confins, le 1er mai 2020.

1 mai 2020

ALORS LA MORT PASSA SUR SON CHEVAL VIRUS

ALORS LA MORT PASSA SUR SON CHEVAL VIRUS

1. Je pense que l'oral de l'épreuve de français du bac 2020, s'il a lieu, ce sera soit en visioconférence, soit masqué, et peut-être même les deux. En tout cas, pour contrôler leur identité, faudra qu'ils se démasquent, les candidats, le temps d'un coup d'œil. Sinon, gare aux fantômes.

2. En 2020, j'ai pensé que la réforme Blanquer ayant déjà fait pas mal de dégâts dans les lycées, il ne fallait pas aggraver l'état du mammouth et faire comme en 1968, le donner, ce bac, encore qu'en 68, les candidats ne risquaient pas leur vie et le diplôme avait une certaine valeur.

3. J'ai pensé que le maintien de l'épreuve de l'oral de français du baccalauréat 2020 relevait plus de l'esbroufe administrative que d'une réelle nécessité pédagogique. Et pourquoi pas le faire passer en terminale, c't'oral (c'est-à-dire l'an prochain lors d'une session extraordinaire) ?

4. Alors ils ont tant dit alors ils ont tant dit
   Tant dit tant dit tant dit que j'en ai du mal aux
  
Oreilles puis au cœur puis au ventre et aux os
  
De ce qu'ils ont tant dit tant dit tant dit tant dit.

5. Veuillez écouter quelques ironies personnelles : Le patient invisible aurait été aperçu – Fantômas planchera sur un texte hermétique - La chloroquine serait-elle soluble dans l'eau de boudin - Le barbu flegmatique est à la manœuvre – On regrettera le recalé définitif.

6. « la loi qu'il s'agit de m'imposer comme agent, devient, puisque je l'élève au rang de la loi universelle, valable aussi pour moi comme patient, et c'est sous cette condition, comme patient éventuel, que je ne puis consentir absolument à l'injustice et à l'insensibilité. » (Schopenhauer traduit par Auguste Burdeau, « Le Fondement de la morale »).

De fait, nous sommes appelés à être plus patients qu'agents, les élections étant soigneusement préparées pour que les résultats aillent dans le sens qui convient le mieux à la continuité des Etats.

7. C'est parce que nos démocraties ne sont que formelles qu'elles sont vivables. L'imperfection de l'exécutif nous permet de le critiquer et de nous arranger comme nous pouvons des lois et des règlements. Une démocratie parfaite (chose heureusement impossible) ferait de nous les éternels apprenants d'un lycée universel où chacun de nos gestes serait évalué par les garants administratifs de la loi.

8. Je crains cette société du « care » que les impératifs de la crise sanitaire actuelle nous promettent comme étant la seule légitime. Nous ne serions plus alors que les « patients » de la loi de la solidarité obligatoire et notre droit inaliénable (par définition) à l'indifférence serait nié : je crains le jour où l'indifférent, le singulier, le sceptique, le caustique passeront en jugement pour manque flagrant de fraternité.

9. Avec toutes les crises qu'on nous annonce là (économique, migratoire, climatique) en plus d'la crise covidienne là, ça ne m'étonnerait pas qu'on crée bientôt une chaire de collapsologie au Collège de France.

10. Il songeait au scandale du manque de masques ; il prit tranquillement son étui à cigarettes et se mit dans la tête une jeune fille dansant sur un rythme de rumba. Puis sirotant son whisky, il pensa aux lettres anonymes et à celles aussi au bas desquelles figurait une silhouette de pangolin ricanant.

11. Alors la Mort passa sur son cheval Virus.

Patrice Houzeau
Les Confins, le 1er mai 2020.

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