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BREFS ET AUTRES
15 mai 2020

COMMENT ÇA RESILIENCE POIL A LA PANSE

COMMENT ÇA RESILIENCE POIL A LA PANSE ?

1. Tremblante, la lune dans l'eau. Sous cette magnétique, hulule le lunatique. Longuement, je compte mes os.

2. De l'infini des équations, je ne sais rien. Des langues orientales, je ne sais rien. Des mœurs du pangolin, je ne sais rien. Des algorithmes, je ne sais rien. Je regarde mon chien ; lui non plus, de tout ça, ne sait rien. Je regarde mon toutou ; lui et moi, de tout ça, on s'en fout.

3. Des gens meurent. On parle de résilience (poil à la panse) et de vacances. Faut bien qu'la machine, on la r'lance. Des gens meurent ; et puis y a l'prix du beurre.

4. Défois j'me dis ferme ta gueule, qu'on y voit qu't'en as plus, des dents. Défois j'me dis pis reste seul, qu'on voit qu'les gens, tu les aimes pas tant.

5. A force d'guignoler sur sa corde tendue entre deux rives, l'humain de base (modèle somme toute des plus courants), i finit par la rafler, la corde et pis i rentre chez lui, avec sa corde et son cœur d'homme, et pis i s'fait des œufs sur le plat parce que sinon, c'est trop triste.

6. Qu'il compte pas sur moi, le suicide ; j'préfère êt' méchant. Qu'il compte pas sur moi, le néant ; j'préfère êt' lucide.

7. Défois j'regarde un vieux Colombo, avec son vieil imper, son vieux tacot, j'l'aime bien Colombo que pendant s'temps-là Colomba s'fait des pâtes à la carbonara passque Colomba Colombo ça l'intéresse pas plus que ça.

8. Actuellement, la tendance est à la tension, qu'on s'demande s'ils vont pas bientôt s'mettre gnons pis horions dans les lorgnons, tous ces grognons déconfinés déconfits dépités pis pas contents que je m'demande s'il va pas y avoir du sang sur l'horizon des possibles du présidon.

9. On le voyait avec la beauté du diable, omniscient adolescent un poil androgyne, miraculant des désastres, foudroyant sur son passage (Abracadabrak!) gentils et méchants, anges et goupils ; on le voyait beau comme dans un film, l'Antéchrist, pis qu'serait-y pas juste un pangolin ?

10. On aurait aperçu l'homme invisible : on l'a reconnu grâce à son masque. Ce qui donne d'ailleurs à penser.

11. L'humain, c't'un drôle de bestiau. Fait des fusils, des fusées, des autos, répare des osses, file dans l'cosmos, puis meurt d'un virus tartempion qu'il avait pas prévu – mon Dieu, qu'c'est con.

Patrice Houzeau
Les Confins, le 15 mai 2020.

 

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15 mai 2020

VERS LE DECIMANT

VERS LE DECIMANT

1. D'après ce que je comprends, faudra, nous dit-on, s'habituer à vivre avec la mort qui rôde du covid-19 en espérant que d'autres cousins ne viennent pas le rejoindre tantôt (ou tard). En tout cas, l'espérance de vie moyenne va en prendre un coup.

2. Là quand même j'hallucine : et si i mute, l'assassin invisible ? Et si le prochain coronavirus i s'rait beaucoup plus mortel ? Et si ça s'associait, s'touci-touça décimant ? C'est-y pas défois qu'on irait tout droit dans la fin du monde doctement préfacée par les experts ?

3. Avec c'te mortel covid qui rôde là , on nous dit qu'il faudra vivre et s'habituer à, à mon avis, ça va nous changer le réel, qu'on s'ra sans doute plus dur, plus tenté d'en croquer et d'en profiter rapport à s'qu'on pourrait plus vite crever. Le retour du monde d'avant celui d'avant.

4. Me souvient d'une bande dessinée de Mœbius où l'on voyait des personnages masqués s'appeler tous « Monsieur » et s'adonner à je ne sais plus quelle étrangeté dans une science-fiction à laquelle not' réalité techno-covidienne commence défois à ressembler.

5. Cé koi donc k'cette histoire de « cochons sauvages hybrides géants constructeurs d'igloos dévastateurs de cultures » ? (ai entendu évoquer ces bestiaux sur France Inter le 14 mai 2020, dans l'excellente émission de Charline Vanhoenacker).

6. Donc, y aurait du goret géant au Canada qui s'rait issu d'unions entre grouïk-grouïks domestiques et sangliers importés d'Europe (puis lâchés dans la nature parce que les Canadiens auraient pas trop apprécié la viande de sanglier ; ça se comprend) : du coup, v'là les monstres.

7. Quand les sangliers d'Europe furent lâchés, tout hybrido-bizarres dans la nature canadienne, les experts auraient décrété qu'i passeraient pas l'hiver (étrange (de jambon) cause qu'en Europe on sait bien qu'les sangliers s'adaptent au froid). Du coup, on a laissé courir. Et puis zauraient passé l'hiver, les gorets. Et puis se s'raient reproduits véloce, les velus.

8. Me souvient d'un vers dans une chanson de Robert Charlebois (« Je vous vois tous avec des ailes »), c'est vrai qu'avec tous ces virus là, on se demande si on va pas aller s'dissoudre dans le nulle part plus tôt que prévu.

9. Les lois d'la nature, c'est pas du droit, c'est en quelque sorte « la nature de la nature », aussi la nature ne reprend jamais ses droits, mais rappelle régulièrement à l'humain qu'elle existe, et nous être mortelle, et si ça s'trouve fatale au genre humain.

10. Faudra quand même commencer à parler d'une revalorisation des salaires de ceux qui auront été en première ligne (soignants, caissières, etc...) C'est là où on va voir si Macron est quelqu'un de bien ou juste un laquais au service des lobbys margoulins.

11. J'entends ce matin (15 mai 2020) sur France Inter Marcel Gauchet évoquer la fin possible du « pouvoir prétentieux » qui prétend tout savoir et tout gérer. Le pouvoir jupitérien, quoi. Puisse-t-il avoir raison (et Blanquer bientôt de démissionner).

12. Je ne doute pas que le songe post-covid de Macron soit que nous consommions, et vite, et surtout que nous nous taisions.

Patrice Houzeau
Les Confins, le 15 mai 2020

14 mai 2020

PAR LES FILS DU PANGOLIN

PAR LES FILS DU PANGOLIN

1. Je vois qu'le gouvernement voudrait bien que les gens recommencent à consommer. J'vais plutôt les garder moi, mes sous, car quelque chose me dit qu'on en aura bientôt besoin pour les payer, les imprévoyances à Macron et prédécesseurs.

2. J'entends la petite musique du « c'est trop facile et pas citoyen de critiquer les experts (ils savent), les politiques (ils décident) et Blanquer (il est chauve) », oui, mais c'est pas moi qui n'ai pas prévu les masques et fichu les hôpitaux publics dans l'pétrin.

3. Non, Monsieur Houzeau, je ne crois pas que « Les Fils du Pangolin » soit une secte satanique dont les membres se confinent pour adorer le Grand Covidien, lequel n'est pas un personnage de Lovecraft.

4. J'ai toujours aimé l'expression « cheval pâle » que j'l'imagine blême, le destrier des frayeurs, parcourant la nuit pour, naseaux fumants et yeux blancs, s'arrêter à la fenêtre et précipiter dans l'épouvante le péquin soudain en proie à l'invisible manifesté.

5. Veuillez écouter quelques ironies personnelles : Où a disparu le pote viril à Manu – L'ogre flamand veut bouffer du chat – Laetitia n'aime pas les blasphèmes – La résilience n'est pas une sauce mayo -

6. Les chasseurs chassent et les chats chassent aussi ; cependant le superflu n'est pas dans le chat sachant chasser sans fusil mais dans le chasseur chassant parfois de façon inconsidérée.

7. « Le mort est absolument absent, c'est-à-dire ailleurs non pas qu'ici ou là, mais ailleurs que partout ; non pas autre part, mais nulle part ! »
(Jankélévitch, « La Mort »)

Le sachant sachant savoir sait donc que tout ce qu'il trimballe dans sa boîte à songes comme casseroles, chansons, sapiences diverses, sagesses, amusettes, croyances, touci-touça est subjectivement voué à l'absence absolue. Il ne reste aux vivants que des traces objectives.

8. Les choses sont nos fantômes. Elles n'apparaissent qu'aux vivants. C'est ainsi que « le mort saisit le vif ».

9. Lors on le crut Bonaparte, sabrant le vieux monde, à cheval sur des projets flamboyants, mais on eût dit quelque travesti, singeant un genre de Churchill pour zozos dans un cabaret de seconde zone.

10. Je me demande si, en cette fin d'année covido-scolaire, « transition pédagogique » n'est pas le nouvel euphémisme trouvé par les soucieux sachants de l'éducation nationale pour éviter d'employer le mot « garderie ».

11. Alors le grand Hugo Victor, au bord du gouffre,
     
Entendit monter vers lui ces mots : « Victor, as-
     
Tu, as-tu pensé à fermer le gaz et c'est
     
Quand même très crétin s'qu'écrit le Houzeau là. »

12. Heureusement, je ne suis pas à la place des politiques. Ma mère m'a donné assez de bon sens pour ne pas avoir la prétention de me croire indispensable au genre humain.

13. Parfois je me dis : Heureux celui qui sait la fermer, qui contemple le monde en sphinx, et possède ce luxe de n'avoir pas à se mêler, si peu que ce fût, aux étranges aventures de ses contemporains.

15. Moi, ma résilience, dans ce monde d'après qui sera aussi celui d'avant la prochaine, ce sera, je l'espère, dans l'indifférence.

Patrice Houzeau
Les Confins, le 14 mai 2020.

13 mai 2020

A L'HEURE INCERTAINE

A L'HEURE INCERTAINE

1. « Le courage n'est-il pas la vertu des avant-postes ? »
       
(Jankélévitch, « La Mort »)
       
Longe des gouffres, l'homme, fréquente l'invisible foudre, qu'on doit s'y réhabituer qu'on dit.

2. Le covid-19 semble confirmer que l'état normal d'une société est, la plupart du temps, critique : la croissance continue des Trente Glorieuses fut un phénomène unique.

3. On avait tant critiqué les emballages plastiques des produits alimentaires qu'on en avait oublié leur fonction première : protéger les fruits et légumes des mains contaminantes.

4. Evidemment, la nécessaire distanciation sociale met un frein à l'expansion des « open space ». On se souvient maintenant de la vertu des bureaux individuels.

5. « le devenir en train de devenir garde cet aspect impair et aventureux qui tient à l'heure incertaine. »
      
(Jankélévitch, « La Mort »)
      
L'heure n'est pas toujours l'heure de ce qu'on croit.

6. La fiction est l'art des modalités de la hantise ; la lucidité y porte un regard critique ; l'administration en est la gestion. Le pied-de-nez en dissout quelques spectres, avant de s'apercevoir qu'il est lui-même de nature fantomatique.

7. Rire de la mort, c'est rappeler son omniprésence. La tentation de ne jamais évoquer la mort est un mauvais service qu'on rend à l'humanité. Le vivant tue et le vivant meurt. Le reste, c'est de l'habillage.

8. Il m'arrive de penser que la si vantée « bienveillance » n'est jamais qu'un des masques de plus de ce que Viviane Forrester appelait « l'horreur économique ».

9. Ce que sont les OVNIS :
        
a) de la diversion (probablement mise en œuvre par l'armée américaine pendant la guerre froide),
        
b) un piège à touristes et à gogos,
        
c) du fictionnel à merveilles médiatisé afin d'attirer des investissements dans le secteur des industries de pointe. (C'est peut être aussi le cas du « transhumanisme »).

10. Ce n'est pas la bienveillance qui beurre la tartine du gamin, c'est la bonne gestion de l'économie de la nation.

11. J'ai beaucoup de mépris pour ces universitaires qui, du haut de leur « bienveillance » affichée, de leur humanisme de façade, condamnent des étudiants à l'endettement, à la précarité, à la frustration.

Patrice Houzeau
Les Confins, le 13 mai 2020.

12 mai 2020

RAPPORT A TOUS CES FANTÔMES

RAPPORT A TOUS CES FANTÔMES

1. Paraît qu'en classe i faudrait pas qu'les élèves évoquassent des complotismes covidiens. Oui, mais bon, moi tant que je n'ai pas le nom, le prénom et le pedigree du pangolin incriminé, on ne m'empêchera pas d'm'interroger le p'tit lutin du doute qui m'trotte la cafetière.

2. Toto trottine, tout trempés les trottoirs et toutes crottées les tatanes à Toto trottant là car Toto trotte partout et du coup i les crotte ses tatanes, ce qui ne l'empêche pas en passant de cligner de l’œil à la claire Chloé qui indubitablement s'en cogne la clavicule à Salomon.

3. On a dit que le covid-19 allait porter un coup fatal au libéralisme cependant que, par effet boomerang, le virus pourrait ébranler, effriter, et enfin effondrer le parti communiste chinois.

4. Je ne sais pas s'il y a un monde d'avant et un monde d'après, mais en attendant on y patauge bien là, dans le monde du pendant.

5. Moi, à mon avis, ch'rais pas étonné qu'ça bricole du virus et paravirus, du virus artificiel voyez , à durée limitée. Tu balances ton viral scoubidoche là, i fait du dégât sur une zone bien délimitée puis i couique. Bah on parlera de « grippe locale », de « syndrome à cluster limité. »

6. Renata l'araignée règne sur sa toile comme reine en son palais. Arrive un balai (schliff) et dégringole Renata qui file file file jusqu'aux pieds de la reine, qui s'en émeut, mais point ne l'écrase car l'araignée Renata répugne à la reine rétive à salir son talon. Et Renata de courir encore.

7. Pis nous danserons la valse fantastique,
   
L'enfiévré tintsouin
   
Ou alors hein le tango pangolin.

   Oui, nous danserons la valse paroxystique,
   
L'asphyxiant tintsouin
   
Ou alors hein le tango pangolin.

    Mettons, mettons les masqueuh
   
Les masques à Macron
   
Valsons, valsons la valseuh
   
Du coronaviron
   
Qu'on n'sait pas, qu'on n'sait pas euh
   
Si nous mourrons.

8. Non, Monsieur Houzeau, je ne pense pas que la médaille du Pangolin Chamailleur existât dans quelque armée que ce fût.

9. Zut voyait que même avec les mesures de sécurité, les squelettes accumulés et les giboulées d'verbalisations, certains gaziers s'en tamponnaient, d'la confinance, et qu'c'est bien malheureux rapport à tous ces fantômes qu'allaient disparaître avec leurs vivants.

10. Les pianos palpitaient pis piaffaient tant et tant dans leurs box que lorsqu'on les déconfina, ils se mirent à cavalcader, rapsodier, fox-trotter, rag-timer, boogie-wooguer dans tous les sens pis se marchant sur la queue, qu'on dut les menacer de reconfinement pour éviter tout risque de cacophonie.

Patrice Houzeau
Les Confins, le 12 mai 2020.

 

 

 

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12 mai 2020

THE MAN ON THE MOON

THE MAN ON THE MOON

1. J'entends ce matin (12 mai 2020) sur France Info que Jean-Michel Blanquer est un homme de convictions. Je n'en doute pas. Il en est d'autant plus dangereux. Il croit tellement en sa réforme qu'il s'aveugle lui-même sur les difficultés d'application et la résistance qu'il rencontre à tous les échelons.

2. L'éducation nationale, réforme après réforme, a tellement été dénaturée qu'il lui faut maintenant un ministre pragmatique, un négociateur, et non pas un visionnaire, qui tente de préparer dans les classes une société de je ne sais quelle bienveillance.

3. Ce que les parents attendent de l'école, c'est qu'elle forme leurs enfants à un métier. L'apprentissage de la citoyenneté et les illusions de la bienveillance ne forment ni plombier, ni avocat. Et bien sûr, tout le monde d'adopter un discours auxquels bien peu croient : d'où le succès de Marine le Pen.

4. Des formations courtes qui permettraient au plus grand nombre d'accéder rapidement à un métier feraient plus contre les extrémismes que cette longue patience dans laquelle l'Etat plonge des élèves de plus en plus perplexes devant ce qu'on attend d'eux.

5. Je ne sais pas si Blanquer se rend compte des difficultés d'organisation que pose le maintien des cours en cette fin d'année covido-scolaire : on n'est plus dans le pédagogique, on nage en pleine programmation du lancement d'une fusée vers Saturne.

6. « The Man On The Moon », voilà à quoi je pense quand je songe aux bonds et rebonds d'une pédagogie hors-sol, planant dans les sphères de la bienveillance et la galaxie des formations post-bac cependant que sur terre, en France, on ne trouve plus d'ouvriers agricoles.

7. Ce n'est pas la bienveillance qu'il faut enseigner aux élèves, c'est la dureté des temps.

8. Malheureux l'étudiant dont les parents se saignent aux quatre veines pour le soutenir dans des formations post-bac qui forment à des métiers qui n'existent pas.

Patrice Houzeau
Les Confins, le 12 mai 2020.

11 mai 2020

TAQUINER LE REEL

TAQUINER LE REEL

1. Et le conteur commença son conte à dormir debout de comte perdu dans ses comptes à régler, que pendant le confinement du covid, on était moult et beaucoup à s'en conter des contes à dormir debout de comptes à régler, qui ne furent en fin de compte que contes bleus et contes creux car, quoi qu'il en soit, le veau d'or est toujours debout.

2. J'envie ceux qui arrivent à trouver du sens dans le fait d'aller se faire couper les cheveux, d'analyser des urines ou de corriger des idioties. Il y a de la noblesse dans cette humilité. Et peut-être aussi quelques renoncements.

3. Bon, maintenant, Monsieur le Président, il va falloir choisir : votre main gauche s'appelle Kant ; votre main droite Nietzsche. Laquelle allez-vous nous tendre pour qu'on la hache ?

4. Le monde est une ritournelle chantée par un dieu ivre dans une ruelle de l'univers. Il la recommence sans cesse car il se trompe toujours.

5. Si quelque ministre visionnaire soudainement s'écriait : « Il faut absolument que les gens arrivent à trouver du sens dans ce qu'ils font ! Cela les consolera de gagner si peu ! », évidemment, il se gourerait dans les grandes largeurs de son front de penseur.

6. Je me félicite souvent d'être misanthrope. Cela m'évite bien des soucis, la fréquentation des autres ayant tendance ces temps-ci à devenir périlleuse en plus d'être, par définition, chronophage.

7. Alors Zut me répondit :« Moi je n'y arriverais pas. Il est vrai que je ne suis guère douée pour l'empathie. »

8. Le fantôme est l'être en manque de réel ; le fou est l'être en manque de sens : tous les deux s'accordent à taquiner le cartésien.

9. On m'a critiqué jadis pour avoir enseigné, - souvenir d'un cours sur Claude Simon – que ce n'est pas avec une bibliothèque que l'on arrête une division de panzers. Je constate idem même chose avec le covid. Je crains les temps à venir des panzers-virus.

10. Entendu sur France Info : « Il est évident que le gouvernement marche en ce moment sur des os euh... je veux dire sur des œufs ». Du grand art du lapsus.

11. J'ai noté une certaine condescendance dans le discours de certains experts qui ne voient en la culture (celle des romans et des chansons) qu'un divertissement utile en période de confinement. Il arrive ainsi que la culture soit aussi un opium du peuple.

12. L'animal ambitieux qu'est l'humain est le seul à se soucier de l'avenir. Mais l'imperfection de ses actes le condamne irrémédiablement face au présent sans horloge du virus, de la bactérie, de la molécule organique.

13. Il en est de Dieu comme du roi sans divertissement de Pascal ; il n'est Dieu que parce qu'il trouve à se divertir. C'est ainsi qu'il s'amuse fort à contempler nos dépatouillages étonnants dans l'imparfait et l'éphémère.

 

Patrice Houzeau
Les Confins, le 11 mai 2020.

10 mai 2020

CHRONIQUE DU 10 MAI 2020

CHRONIQUE DU 10 MAI 2020

1. Le covid-19 fragilise nos démocraties. Souvenez-vous aussi de l'économiste Bernard Maris qui, eu égard aux malheurs du monde, nous disait : « Souriez, vous êtes Français », avant d'être assassiné le 7 janvier 2015 par un terroriste islamiste.

2. Soit Jean-Michel Blanquer est très courageux, soit il est très docile, soit il est très sot car il est évident que la réouverture des écoles le 11 mai est loin d'être sans risques, cependant que le gouvernement cherche par ce moyen à remettre les parents au travail.

3. Sans doute certains politiques sont d'autant moins scrupuleux qu'ils se sentent légitimés par la masse de travail qu'ils sont capables d'abattre. Qui bosse comme un bœuf est parfois tenté de voler l’œuf, chaparder la poule et taxer le fermier.

4. Le 10 mai 2020, on ne sait pas si les élèves seront soumis à un oral de français. Blanquer réfléchit (peut-être). En toute logique, si l'oral de français est supprimé ou reporté, il serait logique de supprimer l'oral de contrôle du bac et accorder le diplôme à 8 de moyenne.

5. Le 10 mai 2020, la veille du « déconfinement », beaucoup pensaient que le virus profiterait d'une certaine liberté retrouvée pour accélérer sa propagation. Sans le dire, le gouvernement misait sans doute sur un mixte entre confinement volontaire et immunité collective.

6. J'ai pensé que si Edouard Philippe se présentait au nom des Républicains, il était possible que le premier ministre l'emporte face à Macron ou face à Marine Le Pen. Je ne voyais en 2020 aucun autre candidat susceptible d'accéder à un second tour.

7. Le 10 mai 2020, je ne voyais aucune possibilité pour la gauche de revenir au premier plan sans une union de ses différentes composantes. L'incompatibilité des programmes, les problèmes d'ego et de posture empêchaient sans doute cette union pour longtemps.

8. En mai 2020, une partie de la gauche songeait peut-être à un pays où l'Etat serait surpuissant dans son dirigisme (aidé en cela par quelque « parlement-citoyen ») tout en laissant faire le marché : une sorte de gauchisme à la chinoise qui conduirait inéluctablement à la dictature.

9. Le 10 mai, on disait à la radio que quatre personnes avaient été testées positif et cela probablement suite à une réunion de travail dans un collège de la Vienne. Ça s'annonçait mal pour ses décisions à Blanquer qui apparaissait de plus en plus comme le maillon faible du gouvernement.

10. Face au covid, La plupart des restrictions de la liberté individuelle prises par le gouvernement Edouard Philippe et si critiquées par la gauche auraient été prises de toute façon par lesdits contempteurs si ceux-ci avaient été au pouvoir. La politique, c'est du guignol tragi-comique.

Patrice Houzeau
Les Confins, le 10 mai 2020.

10 mai 2020

ECCE HOMO COMMUNICANS

ECCE HOMO COMMUNICANS

1. Parasite zélé zigouilleur, sempiternel insatisfait, cynique insensé, lucide désespéré, baveux bipède, trafiquant d'pangolin, abruti bricoleux, concombre en surnombre, ecce homo, ecce homo vulgatus, ecce homo communicans, ecce homo politicus pis qu'tous i l'craignent bien là le virus.

2. L'Art à tire-larigot, quoique, coco, point trop n'en faut, car l'Art, vois-tu, n'a pas le goût du tendre rôti, le Spleen (c'est qu'on s'sent si lucide défois), la Douleur (quand je me cogne) « sont mes seules amours » dit la marquise, exquise et si sotte, citant Jules Laforgue entre deux petits fours.

3. Ma vie confinée n'en finit pas de m'confire, de m'déconfire, de faire que j'me figure des féeries pour des autrefois qu'arriveront pas car à la fin des fins i s'peut qu'on finisse dans les fièvres pharamineuses et la fatale asphyxie sous l'indifférence d'un nuage en forme vague de pangolin.

4. Je pratique, n'en déplaise à Mallarmé, l'art de « l'aboli bibelot d'inanité sonore » ; je zutique (c'est un tic), et même si Zut c'est du toc, c'est ma tactique pour m'activer les zygomatiques.

5. J'aime allitérations, assonances et virelangues, tout ça qui swingue et sonne, c'est mon rock n'roll à moi.

6. « Dans l'estomac des gueux la faim met son galop. »
      
(Jules Laforgue)

Y en a, l'estomac si vide, ils vertigent parfois, vacillent, passant silencieux devant rôtisseries et pâtisseries, fruits et légumes, crémeries ; y en a, la mâchoire mastique toute seule la nuit quand ils rêvent pièces de boucherie, même que leur faim c'est du silence souvent, c'est du silence jusqu'à.

7. Je me demande si Blanquer (fieffé réformateur, ô fonctionnaire à visions) joue au bilboquet, ou au bingo, ou au bateau longeant les icebergs ; joue-t-il le fier fusible, le fier-à-bras ? Est-il si habile ou si bête, si stratège ou si sot ? Plaise à dieu que nul mort vienne nous répondre.

8. Non, Monsieur Houzeau, le pluriel de « grand oral » n'est pas « grands Zorros » car s'il y a des oraux cette année, c'est de blanc qu'ils seront masqués, et puis ils n'auront ni cape, ni épée, ni muet (enfin, j'espère).

9. Ce n'est pas le fantôme qui est en manque de réel, c'est le fou. Le fantôme, lui, est nostalgie, ou regret.

10. Il aurait dû se rappeler que, comme dit le poète et avant d'ouvrir la porte, « la musique est un cri qui vient de l'intérieur », passqu'y en avait tout un combo de crieurs d'l'intérieur là, que du coup, l'est un peu sourd maintenant, le poteau.

11. L'être ne peut être qu'être. Quant à l'étant, c'est de l'être itou. Idem pour l'existant qu'est étant pis être cependant que l'être est-il étant tout le temps ou est-il de l'être n'étant qu'être, irréductible donc, intangible je ne sais qui que quoi dont où ouh la la tu m'saoules qu'elle me dit Zut alors.

Patrice Houzeau
Les Confins, le 10 mai 2020. 

9 mai 2020

ALORS LUI DU GRAND AILLEURS

ALORS LUI DU GRAND AILLEURS

1. Défois qu'on s'souviendrait plus du sens des choses, confiné qu'on s'rait dans la douceur des semaines, à regarder les zoziaux traverser le ciel entre deux averses de souvenirs, défois qu'on s'souviendrait plus s'que c'est que d'être soi.

2. Fugacement effrayé des forces terrifiantes, des corpuscules invisibles qui se balancent dans l'air et vous foudroient, que pouvait-il faire sinon palpiter en palpant du papier, à tenter de se passionner pour des intrigues policières tandis que l'univers continuait son expansion dans le on n'sait quoi et le paradoxe ?

3. Alors Lui du Grand Ailleurs là, tandis qu'il se passionnait pour les enquêtes d'un détective anglo-saxon, il renversa maladroitement sa bouteille d'univers dont le contenu commença à faire tache, à s'étendre et se répandre dans chaque trou de l'invisible.

4. Non, Monsieur Houzeau, je ne crois pas que l'invisible soit constitué d'une infinité de trous dont la somme serait infiniment plus grande que l'invisible lui-même.

5. L'arrêt d'un train en pleine campagne ignorée, et puis une foule parlant une langue inconnue et le rite d'une danse à pulsions, voilà ce dont je me souviens quand je pense (et pourquoi donc y pensé-je?) au film « Un soir, un train » d'André Delvaux.

6. L'espace grouille-t-il de matières organiques ? L'univers est-il le résultat de la décomposition d'un dieu ? C'est ce que vous saurez peut-être en suivant les fantastiques aventures du Cosmos ! A moins qu'un quelconque péquin se pointe avec un pangolin...

7. Je sais qui est Dieu ! Dieu, c'est Pinocchio, et son nez s'allonge, s'allonge à l'infini.

8. Les osses effrités dans l'cosmos, la tête éparpillée dans les comètes, le cœur fondu dans un trou noir, voilà le train fantôme qui traverse l'espace pis qui vous attrape pis qui vous réduit en poussière de poussière. Bon, j'vas m'faire cuire un œuf moi.

9. Défois on se sent obscur, comme une ombre sur un mur la nuit dans une rue déserte. Alors on r'luque la lune, cette pièce de quelques sous commune à tous et puis on va s'coucher, c'est toujours ça de pris.

10. Zut dit que trop c'est trop et hausse les épaules car les gens lui disent toujours que dire que trop c'est trop c'est pas des choses à dire qu'il faut bien faire avec Zut qui hausse les épaules quand elle entend ces choses comme ça qu'les gens lui disent quand elle dit la vérité.

11. Zut quand elle fait flipper, féroce au fouet, pas facile ferronnière, gifleuse, siffleuse, foudre et feule, à la folie qu'elle joue Zut qu'ça vire flan flagada fuite et fiasco fichage de camp tout autour, alors Zut retourne dans ma tête, et tout rentre dans l'ordre normal des choses qui n'ont pas changé.

Patrice Houzeau
Les Confins, le 9 mai 2020.

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