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BREFS ET AUTRES
10 juillet 2020

QUE DANS LA PENSEE CELA SE PASSE DIFFEREMMENT

QUE DANS LA PENSEE CELA SE PASSE DIFFEREMMENT

 

 

  1. Lorsque Wittgenstein se demande quelle est la « différence entre les deux processus : Désirer que quelque chose arrive - et désirer que cette même chose n'arrive pas », le « et » de la traduction de Pierre Klossowski nous semble essentiel.

  2. Dans la même conscience deux désirs contraires : « Désirer que quelque chose arrive – et désirer que cette même chose n'arrive pas ». C'est exactement ce qui doit hanter la conscience de l'extraterrestre infiltré parmi nous et tombé amoureux d'une belle terrienne.

  3. Au paragraphe 548 de ses « Investigations philosophiques », cette remarque de Wittgenstein : « On entend que dans la pensée cela se passe différemment » indique assez l'existence d'un monde parallèle qui coïncide avec la pensée et se développe hors du réel commun.

  4. Chacun connaît l'énigme de la dernière proposition du Tractatus logico-philosophicus » de Wittgenstein : « Ce dont on ne peut parler, il faut le taire. » La phrase semble banale mais elle signifie évidemment que le réel en soi est aussi incommunicable que les noms des autres dieux.

  5. Un dieu vint et s'affirma comme le « Il n'y a qu'un seul dieu ». Dès lors, de par le monde, quelques maisons furent dépositaires de lourds secrets et d'événements inimaginables pour le commun des mortels. Jean Ray révéla une de ces maisons tourmentées dans un livre intitulé « Malpertuis ».

  6. Les morts ont-ils encore un nom ? C'est leur présence dans nos mémoires qui est encore nommée. Sinon, les morts oubliés ne sont même plus ombres en leur royaume ; ils ne sont plus que poussière que le vent sème dans l'infini de ce qui n'a plus de temps.

  7. « Mais dès lors que « Excalibur » est le nom d'un objet, cet objet n'existe plus, si « Excalibur » est brisée ; et, puisque alors aucun objet ne correspondrait au nom, ce nom même n'aurait point de signification. »
    (Wittgenstein traduit par Pierre Klossowski, « Investigations philosophiques », 39)

  8. Qu'une langue puisse être contaminée, jusqu'à en tomber malade, jusqu'à s'anémier, jusqu'à en mourir et disparaître, prouve sans nul doute que l'être se manifeste dans la langue comme les dieux perdus se manifestent dans leurs dernières demeures.

  9. Les humains tendent à l'universalité du code. C'est ainsi que certains espèrent se débarrasser des autres dieux qui ont fait demeure de la langue. Mais il semble que la hantise persiste dans l'être et contamine les machines.

  10. Wittgenstein fait souvent usage de ces propositions qui nous sont familières telles que : « Tandis que je lui parlais, je ne savais trop ce qui se passait dans sa tête. » (cf Investigations philosophiques, 427). Ce qui revient à évoquer ce monde de la pensée en soi, labyrinthique et parallèle.

  11. C'est de ce monde de la pensée en soi, labyrinthique et parallèle que nous viennent légendes, fantômes et autres dieux, lesquels pétrissent nos réels de leurs mains sans doigts, ni paume, ni poignet.

Patrice Houzeau
Malo, le 10 juillet 2020.

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10 juillet 2020

AVEC DANS LA TÊTE UN LUTIN

AVEC DANS LA TÊTE UN LUTIN

 

 

  1. Savez-vous que, parfois, dans les rues, un homme, ou une femme, voire un enfant, passe avec dans la tête un lutin armé d'un couteau et qu'il arrive que ce lutin passe à l'acte ?

  2. Il est évident que la Caste omnipotente des Technocrates fut prédite dans les nouvelles visionnaires de Lovecraft ; je cite :
    « Plus tard, j'en vis partout : grouillant dans les salles et les couloirs, surveillant d'énormes machines dans des cryptes voûtées »
    (Lovecraft traduit par Jacques Papy, « Dans l'abîme du temps »)

  3. Après les pandémies successives, il y eut bien des drames et bon nombre de mégapoles devinrent ces « noyaux centraux d'un chapitre de l'histoire de la terre perdu dans la nuit des temps » qu'évoque Lovecraft dans « Les montagnes hallucinées ».

  4. Je ne sais pas ce qu'elle fabrique, la Ligue des Transhumains, mais cette remarque de Lovecraft en dit long sur sa puissance psychique et c'est sous son influence que « je voulais ouvrir quelque chose, et je connaissais tous les mouvements que je devais accomplir à cet effet. »

  5. J'ai toujours pensé que ce n'était pas par hasard qu'une vache illustre la pochette de l'étrange « Atom Heart Mother » du groupe Pink Floyd. Cette vache est un vecteur psychique, d'autant plus puissant que multiplié par la complicité industrielle de la production en série.

  6. Bon, je suis rassuré : il ne circule aucun bruit alarmant « sur mon pouvoir d'influencer les pensées et les actes d'autrui ». Je ne suis donc pas le narrateur de la nouvelle de Lovecraft traduite par Jacques Papy et intitulée « Dans l'abîme du temps ». Je peux miauler tranquille.

  7. C'est la rime « squelette/omelette » qui illustre le mieux le culte auquel s'adonnent certaines nuits de pleine lune (on dirait un œuf) des encapuchonnés jaune moutarde-mayo qui vont déposer des omelettes froides sur des tombeaux aussi lointains que la lointaine cité perdue de Chépaou.

  8. Je suis certain que la Chanson « San-Francisco » de « vous-savez-qui » a été composée exprès pour faire pousser les cheveux de nos jeunes gens et énerver le pamphlétaire aux yeux étrangement fixes que je vois régulièrement revenir dans mon cadre spatio-temporel.

  9. Le problème des images, c'est qu'elles ont le pouvoir de se glisser sous nos paupières, de s'insinuer dans nos rêves et certainement d'influencer nos esprits afin qu'une fois réveillés, nous ne soyons plus tout à fait les mêmes.

  10. « Il ne voulait pas s'endormir seul car, au crépuscule, il avait cru voir la répugnante vieille dont l'image était passée dans ses rêves. »
    (Lovecraft traduit par Jacques Papy, « La maison de la sorcière »)

  11. Soudainement étrangement statique, puis la pupille comme tenue par quelque point perdu dans l'espace et le temps, « je puis vous assurer que moi aussi je disparaîtrai » me dit Zut, d'une voix de poupée sanglante.

Patrice Houzeau
Malo, le 10 juillet 2020.

10 juillet 2020

DEUX TROIS SOTTISES PUIS REVELATIONS DU CREPUSCULE

DEUX TROIS SOTTISES PUIS REVELATIONS DU CREPUSCULE

 

 

  1. Si les hommes d'équipage avaient attrapé la scarlatine au lieu d'attraper des albatros, ils auraient été mis en quarantaine et le jeune Baudelaire eût peut-être entamé des études de médecine.

  2. On a beau dire, on a beau faire, il est très difficile de rajeunir de vingt siècles ou même d'avoir plus de souvenirs que si l'on avait mille ans.

  3. Saucisson (ce son est-il si sot?) sourd (ce son sourd est-il si sot?) dîne (en sourdine bien sûr ce son si sot sourd).

  4. Vie, ô long (violon donc qu'on joue) temps ! (pis tant pis si j'me goure) va la quiche qu'à la fin le grand On des ténèbres l'engloutit.

  5. Il va sans dire que dans le célèbre poème « L'Albatros » de l'être qui se fit appeler Charles Baudelaire, les « albatros » figurent les Anges Immaculés (« alba » signifiant « blanc ») et les « hommes d'équipage » quelque légion de démons tourmenteurs des Anges Immaculés.

  6. Le « soir charmant, ami du criminel » de Baudelaire n'est pas seulement le soir que quand on rentre du turbin, c'est le soir qu'on s'repose avant d'recommencer le lendemain. Non, c'est le « soir magique », le soir des « charmes », c'est-à-dire des sorts.

  7. Le « soir charmant, ami du criminel » de Baudelaire est d'ailleurs incarné dans un « loup » vu qu'il « vient comme un complice, à pas de loup ». Le « soir charmant » est une créature des ténèbres. Du coup, l'expression « Le Grand Soir », n'est-ce pas qu'elle fait frémir ?

  8. Que le « soir charmant, ami du criminel » soit une créature magique n'est pas douteux. Voyez comme « le ciel se ferme » à son approche louve et louche, et voyez comme il métamorphose « l'homme impatient » en « bête fauve ».

  9. Bref, le « soir charmant, ami du criminel » de Baudelaire sème des loups-garous dans nos villes, réveille « des démons malsains dans l'atmosphère », des Poltergeists ailés qui « cognent en volant les volets et l'auvent » et livre la cité à la Prostitution aux mille mamelles.

  10. « Voici le soir charmant, ami du criminel ;
       Il vient comme un complice, à pas de loup, le ciel
       Se ferme lentement comme une grande alcôve ;
       Et l'homme impatient se change en bête fauve. »
       (Baudelaire, « Le crépuscule du soir »)

      1. Le « soir charmant, ami du criminel » a aussi pour complice le vent et la symbolique vengeresse de la lettre « v » si présente dans le poème, laquelle lettre « v » est aussi la marque des Visiteurs et de leur Victoire :

        « Cependant des démons malsains dans l'atmosphère
           S'éveillent lourdement, comme des gens d'affaire,
           Et cognent en volant les volets et l'auvent.
           A travers les lueurs que tourmente le vent »
           (Baudelaire, « Le crépuscule du soir »)

Patrice Houzeau
Malo, le 10 juillet 2020

 

 

9 juillet 2020

CHRONIQUE DU 9 JUILLET 2020

CHRONIQUE DU 9 JUILLET 2020

 

 

  1. Le problème est le suivant : en cas de deuxième vague du Covid, l'Etat sera-t-il prêt à assumer un taux élevé de contagion et la proportion de morts qui en résultera ou reconfinera-t-il, acceptant ainsi l'aggravation d'une crise économique dont nous ne connaissons pas même l'ampleur actuelle ?

  2. En cas de deuxième vague du Covid, le gouvernement ne souhaitera sans doute qu'en partie reconfiner. Le problème sera celui des écoles, qu'il faudra sans doute fermer, ou n'y admettre les élèves que dans des conditions sanitaires drastiques.

  3. Il est que si une deuxième vague du Covid déferlait sur l'Europe, il faudra dès lors repenser la notion de risque et accepter, au nom de l'intérêt général, que des gens meurent. La société, déjà violente parce que basée sur la dureté des rapports humains, n'en sera que plus âpre.

  4. Sans nul doute, en cas de retour du Covid, c'est assez vite que les anciens discours sur la répartition genrée des tâches resurgiront et l'on entendra éructer avec plus ou moins d'ironie et de finesse les contempteurs de la parité et les zélateurs de la femme au foyer.

  5. En cas de deuxième vague du Covid, il est à penser que nos libertés publiques seront encore plus menacées. Le gouvernement prendra peur sans doute de la colère sourde de ceux qui, obligés de travailler et de prendre des risques, verront pourtant leur emploi menacé par la crise économique.

  6. Il est à penser que si la crise du Covid se pérennise et que nous soyons obligés de vivre dans une société en proie aux périls viraux, nous en viendrons vite à la fermeture des frontières, ne gardant de l'Europe qu'une monnaie commune et la circulation des biens.

  7. On peut penser qu'un Covid se pérennisant précipitera l'électorat dans des votes extrêmes à gauche comme à droite, à moins qu'un gouvernement de centre-droit décide de fermer les frontières, d'augmenter le nombre de policiers et de processus de surveillance, de durcir les lois, de construire des prisons, de muscler ses forces armées. Est-ce cela que Macron aurait déjà en tête ?

  8. Face à une éventuelle pérennisation du péril viral, est-ce que le président Macron aurait déjà en tête une société de la raison d'Etat, de l'état d'urgence, de la crise perpétuelle. Ainsi pourrait s'expliquer le choix d'un premier ministre qui s'affirme sans ambiguïtés gaulliste.

  9. Est-ce qu'une Europe des solidarités, une Europe de la mutualisation des dettes, tiendrait longtemps devant une pérennisation de la crise sanitaire et donc de la crise économique ?

  10. En cas de pérennisation de la crise sanitaro-économique, se pourrait-il que les périls extérieurs se fassent plus grands (radicalités religieuses, terrorisme, croissance de la pression migratoire, bruits de bottes et montée des périls) ?

  11. Le libéralisme survivrait-il à une pérennisation de la crise du Covid ? Sans doute le libéralisme économique, faisant comme d'habitude feu de tout bois et s'appuyant au besoin sur l'aide de l'Etat, perdurera, cependant que plus difficile sera l'exercice des libertés individuelles.

    Patrice Houzeau
    Malo, le 9 juillet 2020.

9 juillet 2020

D'NOUS AUTRES ET D'NOTRE SI VASTE MONDE

D'NOUS AUTRES & ET D'NOTRE SI VASTE MONDE

 

Je lis dans le magazine Le Point
(2 juillet 2020) que le « manque
de leadership », kéçadire manque
de leadership ? Veut-on dire par
là que Rome n'est plus dans Rome
qu'l'aigle américain battrait de
l'aile mais le populisme à Trump
n'est pas immortel -, la « perte
des valeurs » ah ça oui que vous
me direz que c'est pas d'hier la
perte des valeurs mais avec c'te
modernité communicante d'partout
a s'gonfle comme l'hyperbole pis
même kelle est toute pédagogisée
maintenant dis la perte du sens.

Donc selon P.A. Delhommais manque
de leadership perte des valeurs &
montée des populismes signalent à
nous aut's démocrates occidentaux
qu'nous devons affronter la crise
« morale » i dit qu'à mon avis la
crise l'est surtout économique et
je pense que si chacun chacune un
boulot avait on n'en serait peut-
être pas aussi bas là qu'on s'dit
qu'avec le Covid qui tue qui va &
vient et tue derechef savez qu'on
n'est pas sorti d'l'auberge qu'on
n'a pas fini d's'en prendre plein
l'avenir dis du déclin d'l'humain

Y a une chose que je lis dans
Le Point du 2 juillet 2020 et
qui me semble vraie c'est que
pendant la crise les gens pas
sur le bio qu'i s'sont rués &
c'est des steaks hachés qu'on
s'acheta dis au supermarché i
faut pas rêver et le monde de
l'après covid i sera pas plus
beau ni bio ni moins inhumain

Sylvie Brunel dans des propos
rapportés par Le Point dit je
pense ça bien vu qu'depuis le
sommet de la Terre à Rio k'ça
s'est fait en 1992 la défense
de l'environnement a remplacé
la lutte contre la pauvreté &
qu'c'est parce que nous aut's
démocrates occidentaux on est
« terrifié » c'est le mot que
j'lis dans le magazine par la
masse des pauvres des pays du
Sud qui l'voudraient aussi le
niveau de vie qu'on a nous et
donc franchement on sait plus
plus quoi faire avec l'humain

Comme je l'ai déjà écrit j'aime
bien ce qu'il dit le personnage
de Gaston d'Orléans ksé dans le
film Louis enfant roi commequoi
oui commequoi kcécomça épicétou
qu'à la fin la dérision remet à
sa place toute chose que donc à
raison nous met la dérision que
la dérision ici c't'un assassin
invisible qui est en passe d'en
faire une infinie misère d'nous
autres & d'notre si vaste monde

Patrice Houzeau
Malo, le 9 juillet 2020.

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8 juillet 2020

CINQ SOTTISES JUSTIFIEES SUR LE CORNET ACOUSTIQUE

CINQ SOTTISES JUSTIFIEES SUR LE CORNET ACOUSTIQUE

 

Dans Le Cornet acoustique
de Leonora Carrington une
certaine Carmella joli et
faisant penser à carmel à
charnelle à chamelle itou
ce prénom là Carmella qui
offre à la narratrice une
à quoi la narratrice elle
n's'attendait point cause
ksé un cornet acoustique.

On est d'accord qu'offrir un
cornet acoustique à qui n'en
a point besoin témoigne d'un
« curieux sens de l'humour »
On peut même parler d'ironie
qui laisse à entendre que la
personne à qui on l'offre ne
sait entendre tout s'qui est
à entendre dans un réel tout
plein comloeuf d'malentendus

On apprend que la narratrice
du Cornet acoustique dans un
« lieu où elle ne souhaitait
nullement se trouver » kelle
vit kelle n'est pas contente
d'être là même kelle se sent
prisonnière qu'c'est un sort
commun à bien des âmes de se
sentir enfermé oùsqu'on est.

La narratrice du Cornet acoustique
elle avoue divaguer que divaguer à
nous tous ksa arrive qu'on s'met à
penser à tout aut' chose qu'on a à
penser qu'on a l'esprit v'là qu'il
prend son tambour de vent de pluie
& ki bat ki bat ki bat la campagne

La narratrice du Cornet acoustique
dit qu'elle ne permet « à personne
de penser que son esprit la bat la
campagne où y a tant d'esprits qui
y sont djà à la battre la campagne
ksa fait un fichu nid de coucous &
tout un gouvernement d'illuminés Ô
Politiques mais jamais au-delà des
limites k'nous devrions leur fixer

Patrice Houzeau
Malo, le 8 juillet 2020.

 

 

 

8 juillet 2020

AH J'AURAIS DÛ PREVOIR

AH J'AURAIS DÛ PREVOIR

 

 

  1. Souvent qu'il nous happe, l'invisible. Mais comme nous avons autre chose à faire, nous passons notre chemin. Et l'invisible de nous ajouter à l'infinie collection de tous ces mois qu'il nous a pris.

  2. Pendant tant d'années d'années d'années « ah ! J'aurais dû » qu'on s'dit, pour finir que, pendant le reste de ces ans, cézigue ne fait que rabâcher « ah ! J'aurais dû savoir ».

  3. Alors, les pommes de terre s'arrachèrent du champ pour se jeter à la tête des touristes. Ce fut sous le règne de Patato 1er que les armées de frites furent les plus efficaces et les plus furieuses dans la grande friterie universelle qui fut lors.

  4. La lune pêchait à la ligne des poissons car quitte à pêcher, mieux vaut pêcher poissons que pompes funèbres. La spectrale fluctuait dans la lucarne. Mon esprit faisait des bulles ; je m'englougloutissais doucement dans la dormance.

  5. Si l'invisible est plein d'yeux, porte-t-il des lunettes ? Si un poltergeist prend possession de votre maison, pensez aux boules Quies.

  6. Boules Quies et méthode Coué sont fort utiles si on a l'heur d'être parasitairement politique, afin de se faire accroire que tout va bien. Sinon, bien sûr, il y a l'influence. Certains pensent que la France de ce début juillet 2020 n'a pas besoin de coton dans les oreilles.

  7. Parfois les choses elles bougent. J'ai du mal à les arrêter. Depuis que mon sorcier s'est enfui dans un vieux blues, j'ai du mal à les freiner, les fantômes.

  8. Macron aura eu au moins ce mérite, c'est de prouver que le bon vieux retournement de veste, moqué par Jacques Dutronc dans « L'opportuniste », ne s'est jamais aussi bien porté : Castex, Darmanin, Blanquer, Dupont-Moretti et consorts (certes, ils finiront bien par sortir).

  9. « Il y en a qui contestent
    Qui revendiquent et qui protestent
    Moi je ne fais qu'un seul geste
    Je retourne ma veste
    Je retourne ma veste
    Toujours du bon côté »
    (Dutronc et Lanzmann, « L'Opportuniste »)

  10. Les politiques font tout ce qu'ils peuvent pour faire oublier le scandale du manque de moyens, de masques, de lits, de personnel lors du début de la crise du Covid, mais il y eut tant de morts et tant de souffrances que t'as beau sourire, ministre, les gens n'oublient pas.

  11. Et lorsque le gouvernement se sera très effondré, que Manu Jupiter n'aura plus d'autres recours que la dissolution du parlement, alors, il est possible que dans son bureau de l'Elysée, lui arrive un bristol, une carte de visite avec ces mots : « Signé Castex ».

Patrice Houzeau
Malo, le 8 juillet 2020

7 juillet 2020

LE REEL EST-IL AUSSI REEL QUE NOUS LE SOMMES

LE REEL EST-IL AUSSI REEL QUE NOUS LE SOMMES ?

 

 

  1. D'invisibles archéologues sont-ils en train de nous étudier ? Alors il se mit à nous faire une tartine là, de son anti-matière. Je me demande si les pluies peuvent se collectionner.

  2. « Avec un cri de douleur je fis un bond qui m'envoya tout droit dans la soupe bouillante et me raidit en un instant d'intense agonie aux côtés de mes compagnons de détresse, à savoir une carotte et deux oignons. » (Leonora Carrington traduit par Henri Parisot, « Le Cornet acoustique »)

  3. Le réel est-il aussi réel que nous le sommes ? Si d'invisibles archéologues sont en train de nous étudier, sommes-nous dans un musée ? Si les pluies pouvaient se collectionner, le musée des pluies serait-il désigné par le mot impluvium ?

  4. Comprenons-nous, à l'instar du jeune homme d'une nouvelle de Lovecraft, que « les abîmes crépusculaires » où nous plongeons sont « ceux de la quatrième dimension » ? le plus curieux, c'est que là aussi on trouve des frites.

  5. Défois je me dis que je me moque de moi. Sinon, comment expliquer ce rire qui se répand dans toute la pièce alors que Zut est allée zuter dans l'ailleurs risible ?

  6. Comme c'est fascinant, tout ce vide me dis-je, contemplant les politiques en campagne. La fonction antique du parapluie n'était-elle pas d'attraper des pluies afin d'enrichir sa collection ? Visiblement, le secret s'est perdu ; les ponts sans doute l'ont mangé.

  7. Si les mots sont vivants, nous grignotent-ils ? Heureusement que nous ne pouvons pas nous fourrer la main à l'intérieur de nos sacs de chairs et d'os, certains finiraient par se lacérer l'introspection. Je vois rarement des chapeaux melons passer à la fenêtre du 4ème étage.

  8. Les langues connaissent-elles bien la grammaire de l'humain ? C'est tout de même très bête de confondre scie et chien ; c'est comme ça qu'on se fait mordre. Les langues font-elles des fautes d'humanité aussi souvent que nous débitons des âneries ?

  9. Se pourrait-il que « la main d'écorché », jadis évoquée par Maupassant dans un conte célèbre, continue à errer de par le monde, étranglant de-ci de-là quelques collectionneurs maniaques ?

  10. Non seulement les chapeaux melons ne passent pas devant ma fenêtre, mais les bottes de cuir non plus. Quelquefois, j'aperçois quelque créature cagoulée en collant rouge flottant vaguement dans la brume. Bah, j'aurais dû habiter au rez-de-chaussée.

  11. Le plus dur, ça a été d'empêcher les pieds d'aller se jeter sur des politiques de plus en plus effarés. Il a donc fallu les casser, les pieds. La fonction de casseur de pieds fut instaurée. Une compagnie de casseurs de pieds s'appelait « chaussette ».

    Patrice Houzeau
    Malo, le 7 juillet 2020.

7 juillet 2020

DERISION POIL AUX OIGNONS AUX MOIGNONS AUX MIGNONS AU MENTON

DERISION POIL AUX OIGNONS AUX MOIGNONS AUX MIGNONS AU MENTON

 

 

  1. Une nouvelle de Lovecraft évoque «une connaissance terrifiante du cosmos ». Quel est ce chien ? D'où vient cet os ?. Lovecraft évoque aussi « la place que l'humain occupe dans le tourbillon du temps. » L'univers c'est-i du mouvant façon sables mouvants pis qu'on s'enfonce dedans ?

  2. Je ne sais plus qui a dit qu'à la fin, la dérision l'emportait toujours. Je pense que c'est Gaston d'Orléans dans les dernières scène de « Louis Enfant roi » de Roger Planchon. C'est ce que j'ai pensé aux résultats du bac2020 ; c'est que j'ai pensé à la présentation du gouvernement à Castex. C'est ce que de plus en plus je pense, mais je vieillis, il est vrai.

  3. Je crois de plus en plus aux vertus de la dérision, et donc de la contre-culture. Pourquoi ? Parce que la dérision rachète, ou, à tout le moins, compense cette part d'ombre que nous avons tous. Mais sa plus grande vertu est de prévenir les mômes de ne pas se laisser avoir.

  4. Au fond, de la plupart des grands débats sociétaux qui agitent Twitter, la Toile et bon nombre d'éditorialistes, je m'en fous. Pourquoi ? Parce que, retenez bien ceci : les donneurs de leçons d'aujourd'hui, les sacro-saints contestataires actuels sont les accusés et les coupables de demain.

  5. La dérision n'a pas bonne presse. On lui reproche de se moquer de tout et de tous avec une grande mauvaise foi. Mais c'est justement parce que nous doutons de la bonne foi de toutes les opinions, y compris les plus politiquement correctes, qu'avec bonne foi nous usons de la plus mauvaise des mauvaises fois.

  6. La vraie dérision, celle qui remet tout en cause, personne ne la supporte : elle est trop violente ; elle souligne trop les ombres et donne la nausée. Nous n'en voulons pas. Même les esthètes les plus ouverts d'esprit n'en veulent pas. La vraie dérision pue vraiment la mort.

  7. Castex et Macron ont nommé Dupont-Moretti à la justice. J'aime bien Dupont-Moretti : il a une grande gueule et du talent. Je n'aime pas Dupont-Moretti : il a une grande gueule et, n'étant pas assassin moi-même, je me fous du talent de Dupont-Moretti. En fait, qui était-ce, ce type ?

  8. De deux choses l'une : Ou Dupont-Moretti, en bon professionnel de la profession, fait semblant de s'indigner et fera son boulot de garde des sceaux en bon chargé de fonction des familles (politiques) ; ou alors il s'indigne réellement et donc Macron est maso. Ou serait-ce que Dupont-Moretti garde des sceaux du gouvernement Castex s'apprête à jouer le rôle de bouc émissaire, comme dans les romans de Daniel Pennac ?

  9. Ne croyez pas qu'il est facile de tourner le monde en dérision. Il y faut beaucoup de raison et le clown pleure lui aussi. Du reste, il vit avec un couteau.

  10. Ce qui est logique n'est pas forcément juste. Parcoursup nous en donne la preuve chaque jour.

  11. Je ne sais pas pourquoi je n'aime pas d'emblée Jean Castex. C'est vrai que le nom me fait rire. C'est vrai que je le pressens très prétentieux (je préférais l'humilité, sans doute feinte, d'Edouard Philippe). Mais si ça se trouve, il a inventé le fil à couper le beurre, c't'homme-là.

Patrice Houzeau
Malo, le 7 juillet 2020

5 juillet 2020

J'AI MAL AU DOS

J'AI MAL AU DOS

 

 

  1. J'ai mal au dos. Y en a i zaiment pas trop les oiseaux. Ils leur trouvent des yeux froids comme la mort. J'ai mal au dos. Je souffle. Houzeau boit du ouzo. Sinon, Zut pleurerait je crois. Heureusement personne pour me voir.

  2. « Un pain que l'on achetait un as, on ne pouvait pas l'achever à deux. Aujourd'hui, j'ai vu des yeux de bœuf qui étaient plus gros ! Hélas, hélas, cela va tous les jours plus mal. »
    (Pétrone traduit par Pierre Grimal, « Le Satiricon » [Ganymède])

  3. « Un pain que l'on achetait un as », zétaient à l'origine à l'effigie d'un bœuf ou d'un mouton (« aes signatum ») que je lis sur Oui, Qui ? Wikipédia. Le prix du pain est la mesure de la colère des peuples. Ce sont les ventres vides qui font les révolutions.

  4. C'est drôle, je n'arrive pas à prendre au sérieux l'idée que Macron s'apprêterait à un tournant écologiste majeur. Je n'y crois pas. On va donc dans le mur. Et si c'est vrai, on va aussi dans le mur. Comme on le voit, je suis toujours aussi youpi-youp-la-boum.

  5. La vache, j'ai vraiment mal au dos. Je me lève ; je me dirige vers ma bouteille (on dirait du Bukowski). Plus on est, plus y a inflation de tout. Du coup, crise. On peut pas produire pas cher tout le temps. Les continents blousés par la Triade finissent par remuer.

  6. « Croissez, et multipliez-vous » qu'il a dit l'aut' chevelu que mon collègue i dit qu'il était blanc comme lui et moi, que moi j'dis chais pas. Du reste, un humain est un humain, dommage qu'on soit tant.

  7. Du coup qu'j'écris, j'ai moins mal au dos et j'y pense moins, à l'âge qui s'avance et commence à me grignoter peu à peu, un geste après l'autre, un bout après l'autre, un souvenir après l'autre que j'vas finir escargot, et bavant tiens.

  8. Le truc, c'est que les tenants des Lumières voyaient tout ça bien rationnel ; les progrès des sciences, des techniques, et de la Raison allaient nous faire la paix perpétuelle, l'égalité entre tous, la Fin de l'Histoire, le Bonheur comme sur les affiches du parti socialiste. C'est le postulat de départ qu'était bancal et l'humain n'est pas rationnel.

  9. J'ai tellement mal (au dos, pas à ma France c't' blague) que ça m'remonte dans les muscles. Zallez voir que j'vas tomber dans mes bouquins et mes sottises là, qu'dans six mois, un Proviseur va lever le nez de ses tableaux Excel et se demander : « Je me demande ce que devient cet ahuri » pis qu'après les pompiers me retrouveront qu'ah ça, j'aurai passé la date de péremption pour sûr.

  10. J'entends à la radio : « Jean Castex promet un nouveau pacte social. » Oui bon mais je sais pas si un « nouveau pacte social » (élément de langage des années 90), ça fera d'la misère en moins dans nos rues et plus de reconnaissance des personnels soignants.

  11. « Jean Castex » : Non, mais c'est pas possible ! On dirait le nom d'un acteur des « Cinq Dernières Minutes » (saison 1960). Remarquez que c'est un peu ça, quelques dernières agitations avant, bon sang mais c'est bien sûr, la dissolution du Parlement.

Patrice Houzeau
Malo, le 6 juillet 2020.

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