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9 juillet 2023

PERSONNE DES YEUX DES FANTÔMES ET DES FRITES

PERSONNE DES YEUX DES FANTÔMES ET DES FRITES

PERSONNE

« Personne ne sait l’âge de l’usine oubliée, car elle s’étend à des distances que personne ne peut ou n’a envie d’explorer. »
(Richard Brautigan traduit par Michel Doury, « L’usine oubliée » in « Sucre de pastèque »).

Personne n’était venu me demander ce que j’en pensais ; cela
Ne me faisait ni chagrin ni chardon, - là, le narrateur
Sait parfaitement qu’il ne sait pas où il va, et avec
L’âge, ça n’a pas l’air de s’arranger,
(De retour du boulot, Zut était bien fatiguée), cependant qu’il regarde
L’usine d’un poème en prose de Richard Brautigan, l’usine
Oubliée où « vous risquez de vous égarer »
Car c’est écrit dans le texte que c’est écrit à l’entrée de l’usine.
Elle, pendant ce temps-là, elle est bien fatiguée et
S’étend sur le canapé. Le 8 juillet 2023, je regarde
A la télévision en replay remuer les longues jambes
Des danseuses des années 70 (les Claudettes à Claude François). Les
Distances qu’il y a entre ces longilignes ondulantes et nos pommes, ah oui.
Que j’en profite pour dire que le mot
Personne vient du latin « persona », lequel désignait le « masque de l’acteur », c’est dire que la comédie sociale que nous jouons y est étymologiquement inscrite et que d’ailleurs, il
Ne se fait pas de confondre l’être et sa fonction, qu’il se
Peut peut-être que l’être échappe à la fonction,
Ou encore que la politique, cette maîtrise des fonctions,
N'a accès qu’exceptionnellement à l’être ; cela ne donne guère
Envie de voter, n’est-ce pas, ou
D’explorer ce qu’il y a dans les têtes de ces gens qui ne sont personne.

DES YEUX DES FANTÔMES ET DES FRITES

Ses yeux, je ne m’en souviens pas. Ses
Yeux, je m’en fiche. Ils
Etaient, ses yeux, une paire d’yeux
Posés dans le réel comme des milliards d’yeux sont posés
Sur le réel. Ses yeux étaient posés sur
Elle, parce que ça s’écrit dans les romans, et puis c’est vrai que ça s’écrit en français, mais des phrases comme « j’ai posé mon regard ou mes yeux sur », je ne sais pas si dans le français qui court les rues et les bistrots, elles se disent tellement.

Ses yeux (écrivant cela, je pense à Baudelaire qui, évoquant les
Yeux de quelque fascinante, a écrit dans « Ciel brouillé » : « Ton œil mystérieux (est-il bleu, gris ou vert ?) ». Ils
Etaient, ses yeux, dans son joli visage,
Posés comme une présence : à quoi reconnaît-on les yeux d’un fantôme ? je me le demande.
Sur la chaîne CSTAR, dans « Enquêtes paranormales », les paranormalistes, et autres auteurs de paranormalités, évoquent la fameuse « dame blanche », vous savez cette femme habillée tout en blanc que l’on prend en stop et qui vous avertit dans un cri d’un possible accident avant de s’évanouir et de disparaître aussi mystérieusement que le maintien à son poste d’une Secrétaire d’Etat convaincue d’incompétence et de désinvolture.
Elle, la dame blanche, je me demande à quoi ressemblent ses yeux.

Ses frites, Zut voulait qu’elles soient dorées croustillantes et ses
Yeux brillaient à l’évocation des frites dorées croustillantes.
Etaient-elles toujours dorées croustillantes, les frites ? Ils sont
Posés sur mon bureau, faudrait que je les lise.
Sur la table, il y a les frites, et Zut,
Elle dit : ah j’ai des frites. Nous les mangeons dans de l’œuf battu.

Patrice Houzeau
Malo, le 8 juillet 2023. 

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