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BREFS ET AUTRES
17 décembre 2023

VIRANT VINAIGRE ET VIEILLISSANT

VIRANT VINAIGRE ET VIEILLISSANT

1.
« Quelquefois le temps était tout à fait gâté »
(Proust, « Du côté de chez Swann »)

Quelquefois, y a que j'me cafarde féroce...
Le blues me bricole, me brouille, me dépouille et m'le pourrit, mon
Temps qu'j'en ai le tempérament tout piteux dépité.
Etait-il donc si épatant, le temps d'avant ?
Tout pensif, j'me figure des anciennetés heureuses, des formidables.
A la nostalgie que j'me voue, sans m'avouer qu'en
Fait, j'me jobarde la jonque à jadis, pis que j'me dis que tout est
Gâté pourri maintenant que j'deviens vieux divagant virant vinaigre et vermoulu.

2.
« Certes, elle avait la prétention d'aimer les « antiquités »
(Proust, « Du côté de chez Swann »)

Certes, défois trop qu'je disserte, baliverne, bêtifie, pontifie.
Elle, - elle, c'est Zut, qu'est si belle, belle à n'en pas exister – souvent qu'elle en
Avait marre de m'entendre marmonner et scrogneugneuner dans l'prophétique, que
La tangente qu'elle a pris, qu'elle est partie Zut alors ; partie Zut, alors tant pis. Ah s'te
Prétention qu'on a, bipèdes, à déblatérer, s'alambiquer des sornettes, se sophistiquer du sophisme et se napoléoniser le néant, et
D'aimer s'qu'on est, malvenu, malpeigné, malotru, malheureux,
Les jours qu'on s'écoute, pis qu'on glougloute hein en pensant des
Antiquités d'époques qu'c'est typique d'l'épique en toc. En v'là, tiens, de l'autocritique.

3.
« The Wall », des Pink Floyd, si prophétique.

4.
« le tourment qui l'avait forcé de sortir de chez lui »
(Proust, « Du côté de chez Swann »)

Le tourment défois que j'me crois c'est pas du
Tourment. Le tourment, il est en Israël, il est à Gaza, il est en Ukraine, il est dans les prisons de Russie, dans les hôpitaux, le tourment. Le tourment
Qui me titille, m'tintouine la comprenette, c'est jamais qu'du
L'avait qu'à pas, le bipède, et ce s'rait pas comme ça, mais c'est comme ça qu'on est
Forcé de, tenu de, obligé de, mais qu'on est sot aussi
De s'agacer le citron avec tout ça qui agace.
Sortir, sortir alors jusqu'au bistrot du coin avec ses blondes, ses bavards, ses baveux, ses boissonnés, ses balbutiants, ses bêtifiants, ses imbuvables, ses obsédés, ses biberonnants, même que
De néant qu'c'est tout plein, de néant à nombrils, de viande plus ou moins besogneuse, plus ou moins perspicace, plus ou moins saoule.
Chez Machin qu'ça s'appelle et Machin
Lui, il s'en fout de nos citrons, pourvu qu'on ait soif. Il a raison, Machin, il a une affaire à faire tourner hein.

Patrice Houzeau
Malo, le 17 décembre 2023.

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