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BREFS ET AUTRES
14 janvier 2023

ON NE RIT PAS RUE DE GIERI

ON NE RIT PAS RUE DE GIERI

1.
« Et, le regard tout flambant d'une haine et d'une cruauté implacable, [le bossu] ajouta :
- Mais demain soir, le coq aura fini de chanter ! »
(Arthur Bernède, « Belphégor », Livre II, chapitre 7)

Arthur Bernède. « Belphégor ». II, 7. « Où l'on voit les prévisions de Chantecoq se réaliser d'une façon mathématique. » Les événements, - nos vies -, dépendent-ils des mathématiques, des calculs, des algorithmes ? Sommes-nous spéculés ?

Jacques Bellegarde, caché. Des livres pour compagnie. Jacques et Colette minaudent et niaisent (les répliques ont du mal à cacher la sottise d'un sentimental violon, pomponné piano, sirupeux ridicule coin-coin). Coup de pieds au, ou haussement d'épaules ?

Jacques et Colette en viennent àskilésoucie : Simone. Tiens, v'la Marie-Jeanne, c'est celle du roman, elle se fume pas, même si « son chapeau ballotait sur sa tête ». Intéressante leçon, en 1927 donc, de la forme « ballotait », avec un seul « t ».

Jacques Bellegarde serait-il le Fantôme du Louvre ? « Au nom de la loi ! ». Marie-Jeanne et le « petit fouinard ». Perquisition. Du papier, du fer et de l'or. La « rue de Giéri ».

Bellegarde bout ; Colette s'inquiète ; j'aimerais pour ce dimanche manger des paupiettes ; Au chapitre 3 de « Zazie dans le métro », « lagoçamilébou ».

Le bouillant Bellegarde s'apprête à faire une bêtise. Chantecoq calme le jeu. Labo, penderie, moumoute, bacchantes, barbiche. Bellegarde métamorphose. Le réel, c'est du théâtre à vrais cadavres. Je remarque que la sinistre prédiction du bossu comporte treize syllabes.

2.
«  - C'est clair comme de l'eau de roche ! ponctuait le grand limier ; mais l'important est de savoir où et comment notre ennemi s'est procuré ce manuscrit. »
(Arthur Bernède, « Belphégor », Troisième partie, chapitre 1)

La troisième partie du « Belphégor » d'Arthur Bernède a pour titre : « Le Fantôme noir ». Si le titre avait été « La Choucroute volante » ou « Zazie dans le métro », le destin des personnages en aurait été, n'en doutons pas, radicalement autre.

Arthur Bernède, « Belphégor », III,1. « Le Grimoire de Ruggieri ». Il y avait Le Louvre, il fallait donc un château. Surtout qu'un fantôme sans château, est-ce bien sérieux ? J'ai une collègue, elle a une particule. Si elle était anglaise, elle pourrait être insupportable ; mais, française, le verbe haut et franc, elle est épatante.

Le Château du Papillon. Où on retrouve le bossu. Un problème de mécanique secrète. « Monsieur Lüchner ». Un nom germanique pour un vilain de roman populaire de 1927, est-ce étonnant ? « Les Papillon ne viennent jamais ici qu'au mois de septembre ».

Le vilain à nom germanique vouvoie le voleur en salopette. C'est pas parce qu'on fait dans la saloperie qu'on doive pas être poli. On n'est pas que des sauvages. Le château est moderne : y a une « usine électrique ». Les fantômes sont branchés.

Pendant ce temps-là, à Paris, Chantecoq et Cantarelli arrivent aux nouvelles. Je ne vous dis pas qui c'est, Cantarelli, sinon que c'est un numismate (du latin « numisma » et du grec « nomisma », monnaie »). Donc, il s'y connaît en faux.

Zézaiement. Effet de grotesque censé rendre le personnage plus réaliste. Fallait s'y attendre : pour la maison Pandore and (Roy)co, Bellegarde, c'est Belphégor. Si le bossu vouvoie son complice, le directeur de la police judiciaire tutoie le roi des détectives.

Qui dit château, dit fantôme, mais aussi grimoire. Sinon, autant prendre un appartement. « Couverture enluminée », « astrologues », « magiciens », « caractères gothiques », « Mémoires secrets », « Cosme Ruggieri », « Catherine de Médicis » : nous v'là dans l'occulte.

Chantecoq et Cantarelli prennent connaissance du grimoire de Ruggieri. Je ne vous dis pas ce qu'il y a dedans, sauf qu'il y est question du trésor des Valois, d'un duc de Guise que Prévert déguisa en bec de gaz, d'un passage secret et voilà donc comment Belphégor belphégora.

Tiens, un ex-libris. Le baron Papillon fut bien léger. Vous avez dit troublant, comme c'est troublant. Cantarelli pourrait s'émouvoir. Le directeur de la police judiciaire a une bien mauvaise opinion de Jacques Bellegarde, et Belphégor ne serait qu'un amateur. Cekonsgourdéfois.

On rappellera donc à monsieur Ferval, le directeur de la police judiciaire du roman « Belphégor », d'Arthur Bernède, qu'il ne faut jamais sous-estimer l'adversaire. En 2022, le dictateur Poutine en sait quelque chose, qui crut qu'en Ukraine quelques semaines suffiraient.

Patrice Houzeau
Malo, le 14 janvier 2023.

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