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12 juin 2023

TELEKINESIE DOMESTIQUE

TELEKINESIE DOMESTIQUE

1.
Il y a un côté ironie du commentateur dans certaines notes qui galapagossent (pourquoi galapagossent ? Pour l’exotisme et parce qu'il y a « gosse » dedans ; or, « Les plus qu'humains », de Theodore Sturgeon, dont je vous fraise, évoque une bande de mômes inquiétants, périlleux, mystérieux...). De quoi c'est-y qu'je cause ? Ah oui, de l'ironie des notes (interventions de l'auteur ? pensées du personnage concerné?) du genre : « Preuve de plus que la puissance pas tout à fait maîtrisée offre bien des inconvénients. » Je lis ça page 43 du volume J'ai Lu n°355. C'est que la petite Janie est tout de même à l'origine de la fracture du crâne au sous-lieutenant qu'était venu voir sa maman pendant que son papa était pas là. A quatre ans. Avec un presse-papiers. Par psychokinésie. Mais ça, le sous-lieutenant, il a préféré l'oublier.

Donc après, la daronne, elle a la « chair de poule » qu'elle dit au « sous-lieutenant suivant » et ça c'est normal et en route pour l’extraordinaire ! Franchement, il est bien, ce roman de Sturgeon. Le début est terrible. Glauque. Pas très joyeux, ah non.

2.
Theodore Sturgeon traduit par Michel Chrestien, « Les plus qu'humains », J'ai Lu n°355, pp.155-57.
Une scène de fantastique télékinésique. Le narrateur évoque d'abord une maîtresse, une dominatrice, un règne (« elle avait régné sur toute la maisonnée ») et un pluriel obéissant (« nous avions obéi »). Mais l'obéissance finit par être rompue car « elle avait dépassé les bornes ».

Il y a ensuite les premières manifestations (le mot est à prendre ici au sens d’événements paranormaux). C'est visuel et rappelle le cinéma d'épouvante à la Poltergeist : potiche lévitante puis fracassante, gant baladeur qui vient gifler le visage de Mlle Kew (je ne sais pas qui c'est, mais, apparemment, l'invisible lui en veut) : il me semble avoir entendu à la radio que le gendarme des fantômes, Emile Tizané, a compte-rendu quelque part qu'il s'était lui aussi fait gifler par un gant sans personne dedans. J'ai itou dans mon anthologie de caboche le souvenir d'une scène de film dans une cuisine où la maîtresse de maison lit un magazine cependant que se promène dans l'air une cafetière (était-ce une cafetière?) qui lui verse du café donc dans une tasse (était-ce une tasse?) qu'elle tient à la main. Plongée dans sa lecture, elle ne se rend pas compte de l'insolite de la situation. Le paragraphe suivant confirme l'épouvante. Le pluriel rebellé (apparemment, ce sont des mômes) pose une question sur un dénommé « Bébé ».

La question reste sans réponse et Mlle Kew émet des hypothèses rationnelles sur l'origine de l'incident (« avion » ? « tornade » ? « tremblement de terre »?). Ah ces gens qui ne veulent pas se rendre à l'évidence des pouvoirs cachés... Les mômes inquiétants insistent, mais Mlle Kew est têtue.

Les mômes inquiétants décident donc « d'augmenter la dose ». Le sadisme, non sans ironie (« C'était trop triste ») devient comique, grotesque, avec ces « tresses » qui « se dressèrent, restèrent droites en l'air, la tirèrent vers le haut ». Mlle Kew s'alarme et demande aux mômes ce qu'ils sont « en train de faire ». Eux demandent le retour de Bébé. Refus. Les mômes inquiétants font venir les rats, ce qui, au premier couinement, effondre tout à fait Mlle Kew.

Les mômes obtiennent ce qu'ils voulaient. Il y a un échange entre le narrateur et le psychanalyste Stern à propos du déni car Mlle Kew a plus tard évoqué un « glissement de terrain » pour expliquer la suite de phénomènes qu'on sait bien qu'en fait, ce sont leurs pouvoirs, aux mômes du bouquin. Bizarre, hein.

Patrice Houzeau
Malo, le 12 juin 2023.

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