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8 janvier 2024

MONSTRES SACRÉS MON CUL

MONSTRES SACRÉS MON CUL

1.
Depardieu, Marlon Brando, Klaus Kinski ont en commun d'avoir marqué certains films par l’excellence de leurs interprétations. (« Les Valseuses » « Danton », « Sous le Soleil de Satan », et le « Cyrano » de Rappeneau pour Depardieu, « Reflets dans un oeil d'or », « Apocalypse Now », « Le Parrain »  et beaucoup d'autres encore pour Brando, « Aguirre » et « Fitzcarraldo » pour Kinsky). C'est indéniable mais tous les trois aussi laissent l'image de personnalités qui, à des degrés divers, ont pu mettre en danger physique les personnes avec lesquelles elles travaillaient. Inutile de revenir ici sur les nombreuses anecdotes qui courent sur les comportements agressifs, lunatiques, pervers ou obscènes, voire quasi irrationnels, de ces trois personnages. On en trouve facilement des traces. Et on a l'impression que ces trois acteurs de très grand talent ont utilisé leur charisme et le sentiment de puissance que semblait dégager leur seule présence sur les plateaux pour instaurer des rapports de séduction malsaine, de manipulation, de domination avec lesquels le réalisateur et les autres acteurs devaient apparemment nécessairement composer. On les a donc considérés comme des « monstres sacrés » et l'appellation est trompeuse, laissant croire qu'ils pouvaient tout se permettre. Je pense que l'appellation « acteurs monstres » leur convient mieux.
Je dis « acteurs monstres » et non pas de « génie ». Car sont-ils les seuls à avoir brillé par l’excellence de leurs interprétations ? Evidemment non. Impossible d'oublier le Humphrey Bogart du « Faucon Maltais », le Cary Grant de « La Mort aux trousses », le Mastroianni de « La Dolce Vita », Elizabeth Taylor dans « Cléopâtre », et l'on peut évoquer aussi les formidables incarnations cinématographiques de Raimu, de Harry Baur, de Greta Garbo, de Anna Magnani, de Claudia Cardinale, de Gene Kelly, de Fred Astaire, de Jean Gabin, Alain Delon, Belmondo, Jerry lewis, Louis de Funès, James Stewart, Chaplin, Lauren Bacall, Catherine Hepburn, Marylin Monroe, Ingrid Bergman, Catherine Deneuve, Jack Nicholson, et la liste est longue, très longue, très très longue liste des acteurs, actrices, comédiens, comédiennes qui ont marqué l'histoire du théâtre et du cinéma par une présence, un talent et un charisme évidents. Tous, sur leurs différents tournages, se sont-ils comportés de manière inappropriée ? Bien sûr que non, et en tout cas, pas de manière à laisser derrière eux une atmosphère de scandale et de perversité qui vient à l'esprit quand désormais on évoque Brando (ce que l'on raconte sur le « Dernier Tango à Paris » est quand même, si c'est avéré, absolument écœurant), Kinsky et maintenant Depardieu. Aussi ne faisons pas de ces trois exceptions des généralités et jugeons les pour ce qu'ils sont : des acteurs de très grand talent mais dont les comportements ont parfois pu ou doivent relever de la justice, et non de la fascination pour on ne sait quel « génie » qui les mettrait au-dessus de nos règles communes et de nos lois.

2.
Ce n'est pas parce que Poutine a attaqué l'Ukraine qu'il faut s'imaginer que le Père Noël parle russe et que sa fille va vous apparaître toute pimpante dans une bouteille de vodka. Quant à la corne d'abondance, j'ai vérifié, elle jacte pas russe non plus.

3.
Si Depardieu est vraiment ce qu'on dit qu'il est, eh bien cela ne m'empêchera pas de ronfler. Mais pour la photo dédicacée, ou même un simple autographe, c'est non. Qu'il aille se brosser, je ne les lui donnerai pas.

4.
Je suis beaucoup beaucoup plus fort au steak-frites-mayonnaise-bière qu'à la guitare. Du coup, je grossis. Quant à une carrière au music-hall, c'est hors de question.

5.
Je n'apprécie guère Luc Ferry. Surtout quand j'écoute les Rolling Stones. D'ailleurs, à chaque fois que j'entends le nom de Luc Ferry, j'ai envie d'écouter les Rolling Stones. Pareil avec Zemmour, mais là, c'est plutôt les endives au jambon. Je ne les écoute pas. Je les mange. Curieux.
Et allez savoir pourquoi, quand on me parle de Mélenchon, j'ai envie de manger du melon.

6.
Dans la liste des acteurs que j'admire, j'ai oublié (et ce n'est pardonnable que parce que je me pardonne aisément) le dit-on « impulsif, généreux et courageux » Clark Gable, magnifique dans l'un des meilleurs films de John Huston : « The Misfits » (1961).
Et aussi Max von Sydow dans ce film que je place au-dessus de tous les autres : le fascinant (ah oui) « Septième Sceau » d'Ingmar Bergman (1957), histoire d'un chevalier errant que la Mort attend et métaphore de l'humanité en quête de sens dans un monde absurde et violent.

7.
Romans et films ne sont que divertissement. Pourtant, nous admirons et les grands romanciers et les grands réalisateurs. Pourquoi donc ? Parce que nous y cherchons du sens. C'est que nous ne nous contentons pas d'obstinément nous agiter, il faut aussi que nous sachions pourquoi. C'est sans doute ce qui nous différencie des animaux et des bigots.

Patrice Houzeau
Malo, le 8 janvier 2024.

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