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BREFS ET AUTRES
12 avril 2020

ET LE LAIT EN FEU

                                 ET LE LAIT EN FEU

1. Ayant constaté qu'il avait les lèvres sèches, il les mit à tremper dans un verre d'eau fraîche où instantanément elles se gonflèrent et rougirent pudiquement.

2. Lorsqu'il se mit à aboyer, il comprit qu'il avait laissé derrière sa queue une partie significative de son humanité. « C'est dommage » se cabocha-t-il « avec ce flair que j'ai maintenant, quel détective j'aurais fait ! »

3. L'art s'étant contaminé, la mort eut tout le champ libre pour ses macabres expériences.

4. Avec son air vide et préoccupé, il avait une tête à avoir fréquenté longuement son dedans.

5. Ah ça quand on se met à semer des graines d'irréelles, faut pas s'étonner ensuite de récolter des cauchemars.

6. Comme il se hollowa out, il s'affala de tout son dedans pis il alla ouiner qu'on l'comprenait pas.

7. Quand on s'ennuie comme un rat mort, ce n'est pas toujours une bonne idée d'aller au marché aux puces, on risque de s'y faire gratouiller de tous côtés par de minuscules acharnées.

Note : j'avais d'abord écrit miniscules, ce qui est mignon et donne à songer : ah tous ces miniscules qui se bousculent en mini-jupes...

8. En fin de compte, le clown abat toujours son politique aussi sûrement que le fait le chasseur qui, dans l'aube etc... (j'ai pas envie d'écrire la suite, ça me soûle).

9. Plus le confinement se prolonge, plus à ma colère initiale succède un haussement d'épaules immense et de plus en plus tout à fait indifférent aux turpitudes de l'âme politique.

10. Loué soit l'anthropophage qui bouffa un politique (ou quelque philosophe) puis joua un air enjoué virtuose de tibia des morts à un folkloriste de passage.

11. S'étant longuement contemplé le firmament intérieur, il sortit de sa méditation l'air encore plus hébété que d'habitude et le lait en feu.

Patrice Houzeau
Les Confins, le 12 avril 2020.

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12 avril 2020

EH OUI MON CHER FANTASIO NOUS NON PLUS AU DEBUT ON Y A PAS CRU

EH OUI MON CHER FANTASIO NOUS NON PLUS AU DEBUT ON Y A PAS CRU

1.Entendu sur France Inter cette très bonne formule : « Je me souviens du temps où Macron méprisait les caissières et les gens qui ne sont rien ».

Notes :

a) Faut être juste, il ne parlait peut-être pas des caissières, mais tout de même, y a cette expression de « premiers de cordée » qui a laissé des traces. Comme quoi, certains capitaines d'industrie et aussi quelques hyper-diplômés technocratiques en ce moment d'anxiété latente sont moins utiles que caissières, infirmières et infirmiers, aide-soignantes, livreurs et tout ce petit monde des gens ordinaires qui permet à not' pauv' société de continuer à tourner.

b) « Une gare, c'est un lieu où on croise des gens qui réussissent et des gens qui ne sont rien », qu'il a déclaré en juillet 2017, not' bon maître dans un laïus pas très clair et assez prétentieux (ah tiens comment ça se fait). Bon c'est le genre de phrase assez vague pour ne viser personne en particulier (sauf les SDF et les migrants) et dont on sent bien pourtant qu'il y a quelque mépris dedans que, quitte à mépriser le monde, Monsieur, on ne se fait pas élire, on reste chez soi à écrire des conneries en écoutant du Frank Zappa et en se faisant cuire bien des œufs.

2. J'ai pensé qu'après l'covid, fin mai-début juin, les molotovs allaient voler bas entre République et Nation (apprenante, j'peux pas m'en empêcher, c'est trop drôle) et puis non, vous verrez que notre excellent gouvernement mettra bien plus d'habileté à empêcher des troubles prévisibles qu'il en a mis pour prévoir la pandémie actuelle.

Notes :

a) Je me dis même qu'il est possible que Macron soit réélu président (à condition qu'on soye pas tous plus ou moins défuntés du covid avant) parce que bon Macron, c'est pas grand chose, mais en face y a quasiment rien. A moins bien sûr que les Français décident que, quitte à être confinés, autant voter pour des gens qui ont déjà dans leur programme bien des raisons de limiter nos libertés.

b) En ce dimanche de Pâques, il se dit à la radio que notre Président Emmanuel Macron s'apprête à annoncer demain lundi un rallongement du confinement et vu qu'on a l'impression que la pandémie est loin d'être finie, on en vient à se demander dans quel état on en sortira de c't'affaire.

3. Avec cette crise sanitaire revient le spectre de l'installation d'une dictature plébiscitée, c'est-à-dire exigée par le plus grand nombre. Je fais crédit au gouvernement d'Edouard Philippe : pour l'instant, les règles de la Constitution sont ou en tout cas semblent respectées. Mais je crains que les prochaines élections profitent surtout aux extrémistes de gauche comme de droite, sans compter les zélateurs de l'écologisme, du pédagogisme, les collapsologues de tout poil et tous ceux qui pensent que, tout compte fait, la surveillance généralisée vaut mieux qu'une liberté mal employée.

Note : à chaque fois que je glisse un « c'est-à-dire » dans une phrase, je pense à de Gaulle. Ce que c'est quand même que d'avoir passé son bac.

4. « Oui, je rangerai des squelettes dans un hémicycle et je constituerai un Parlement. » (Michel de Ghelderode, « La Balade du Grand Macabre »)

5. Pis bien sûr que le Covid-19 nous rappelle que la grande patronne, c'est la Mort, elle qui se fout de tous nos efforts de vivants.

6. Comme je suis né pas très riche et que je vois que je mourrai pareil, y a que les gens qui ont un peu de sous, j'ai quand même du mal hein avec ces gens-là mais c'est évidemment l'affreuse jalousie qui me cause dans la bouche que j'fais rien qu'à pas beau cracher.

7. Tout compte fait, je trouve que le verbe « vipériner » est un des plus beaux de ma langue française.

Note : Je dis ma langue française parce que j'ai la prétention de ne pas écrire la langue de tout le monde, ah ouiche et zut alors.

8. - « Ça, je savais déjà !! Mais d'où sort le zombie là » [Spirou in Virus de Tome et Janry]

      • Bin tiens, de la « République En Marche »

9. « Sur la banquise, pas mal de monde avait besoin d'un miracle ce jour-là... » [le narrateur in Virus deTome et Janry]. En ce moment, y a pas que sur la banquise que pas mal de monde voudrait bien qu'un miracle advienne (que pourra qu'on se dit quand on les écoute nos chers politiques).

10. Ah bin dame qu'ils nous coûtent cher, les politiques ! Nous prennent nos sous (pour notre bien qu'ils disent) et quand faut réparer leurs bêtises, ils endettent le pays qu'en fin de compte qui c'est-y qui va payer hein ?

11. « Une maladie inconnue ? C'est d'un burlesque ! Vous avez intérêt à trouver quelque chose de plus convaincant ! » [Fantasio dans le prémonitoire et épatant Virus de Tome et Janry].

- Eh oui, mon cher Fantasio, nous non plus au début, on y a pas cru.

12. - « Pas d'affolement ! Tout le monde dehors ! » [Un shérif in « Jerry contre KKK » de Jijé et Lob]

- Ah non, man, pas d'affolement et tout le monde dedans !

13. « Bienheureuse la cloche au gosier vigoureux » [Baudelaire]
      Qui s'en va boire un coup en tintinnabulant.

14. « Au bord d'un lac de sang, sous un grand tas de morts »
      
Ah Baudelaire il a toujours le mot pour rire.

15. Dans l'affaire du cintre empoisonné, le seul témoin étant le manteau, le détective se perdit rapidement dans des conjectures dont il ne revint jamais.

16. « Je ne peux pas m'empêcher de penser que... » mais si, mais si, faites donc un peu de politique et vous verrez vite que vous pouvez tout à fait librement vous empêcher de penser.

17. Le serpent ne portant pas de robe, il était donc impossible à dérober. Et pour le voler, il eût fallu des ailes (je me demande si j'écris correctement), là encore le détective ne remonta que difficilement de l'abîme de réflexion où il était tombé en criant « Marmelade ! Os, ossements, bouillie, bouillie, bouillie ! ». Ce qui se révéla exact.

Patrice Houzeau
Les Confins, le 12 avril 2020.

 

12 avril 2020

J'ENTENDS DIRE A LA RADIO

J'ENTENDS DIRE A LA RADIO

1.« Vous comprenez, dit-il, cet homme doit être un fou furieux. »
Je me demande de quel expert il parle, ce personnage d'Agatha Christie.

2. Macron ou l'homme des désastres. Remarquez que c'est souvent comme ça qu'on rentre dans l'Histoire et la mémoire collective. Ceci dit chais pas s'il est à la hauteur, le bricoleux d'réformes là. Pour l'instant, en ce début d'avril, je fais comme tout le monde, je l'écoute et je le trouve un peu pompeux les fois qu'il cause mais bon, c'est aussi le rôle qui veut ça : l'est quand même le président de la République (des Confins ah flûte et reflûte, j'peux pas m'empêcher d'déconner !).

3. A mon avis, après c'te crise du covid là, ceusses qui vont s'en mettre plein les poches, ce sont les marchands de survivalisme.

4. Alors, ils crûrent et se multiplièrent puis ils se contaminèrent.

5. J'entends dire à la radio (quelle rapporteuse celle-là!) que notre ministre de la « nation apprenante » a inventé aussi les concepts de « vacances apprenantes » et même de « colonies apprenantes ». Enfants, cachez vos rouges tabliers, v'là l'blanquer qui passe.

Note : Faut être juste j'en ai entendu causer qu'une fois (sur France Info je crois), c'est peut-être que tout du fake, car le covid c'est aussi la foire d'la tuyauterie à rumeurs.

6. Lors, Blanquer se pencha par la fenêtre et emporté par la pesanteur de son front de penseur, il chuta et se cassa la nation (apprenante).
Il se cassa aussi la réforme et le baccalauréat, mais n'écoutant que son macron (la voix de son maître), il prit la vitesse d'un théorème débité par un pédagogue hyperactif pour remonter sur son balcon d'où il tenta de rassembler ses esprits, lesquels s'étaient mystérieusement dissous dans l'air.

7.Tiens, c'est marrant, à la radio, i disent pas « référentiels », i disent « programmes ». Ah la la i savent pas s'qui risquent !

8. Je sais pas comment i font les autres confinés pour lire des romans, regarder des films, faire des mots croisés, moi je tourne dans mon confinement comme un raisin dans un flan mal fichu.

9. D'après ce que je comprends, nos belles et grandes démocraties européennes nous préparent doucement à l'idée qu'on va rester plus ou moins confinés un bon bout de temps. C'est-à-dire qu'on va bientôt nous renvoyer au boulot mais juste ce qu'il faut pour faire tourner la nation (laquelle est « apprenante » comme l'on sait depuis l'illustre Blanquer) mais qu'on devra quand même éviter d'aller boire des coups avec d'aut's ivrognes ou de se rassembler pour demander la démission de quelques irresponsables qu'ont dépensé nos sous à des réformes à la con et à la macron pendant que l'ensemble du corps médical tirait la sonnette d'alarme sur le manque de moyens.

10. Vous direz que je suis pessimiste mais l'avenir d'après le covid, je le vois assez genre communisme à la chinoise : produire et se taire.
Je ne doute d'ailleurs pas que nos élites ne manqueront pas d'éléments de langage pour justifier l'aliénation à venir et la mise en sommeil de la plupart de nos libertés publiques  : « solidarité nationale », « comportement décent », « respect de l'intérêt public », « nation apprenante » (Blanquer, quand même, quel génie !), « redémarrage de l'économie », « sentiment d'utilité », « combat commun », « gestes barrières », « transition inéluctable », « changement de paradigme », « horizontalité », « verticalité », « perplexité », «non mais vous vous rendez compte », « pognon de dingue », « Je vous ai compris », « traversons la rue »,  « apaisement des tensions », « des pommes des poires et des scoubidous », « tonton pourquoi tu tousses », « tringle à rideau » « taisez-vous Elkabach », « bienveillance », « solidarité », « réquisition des forces vives », « l'effort nécessaire de tous », « c'est notre projet » et prends ton riz, t'auras plus qu'ça.

100. Hier, mercredi 1er avril, une jeune sportive s'est entraînée derrière chez moi. C'était mimi. Comme j'avais appris qu'il y avait déjà eu 7 morts à l'hôpital de Dunkerque, j'ai texté à Elise qu'il était logique que les ports fussent touchés. Ce à quoi j'eus cette jolie réponse : « ports touchés, sport touchant. »

 

Patrice Houzeau
Les Confins, le 12 avril 2020.

12 avril 2020

C'EST LA MÊME MISERE TOUT ÇA

C'EST LA MÊME MISERE TOUT ÇA

1.Ils perçurent un bruit au-dessus de leurs têtes, un bruit de pas furtifs, un bruit de crêpe chue, de gaufre glissée, de virus qui passe, de nation apprenante, de montre molle, de ministre pensant.

2. C'était une porte vitrée, mais le carreau était cassé d'ailleurs la porte était cassée tout aussi que l'ailleurs derrière la porte vitrée cassée qu'on leur voyait des membres partout genre pantins poupées mannequins démantibulés. Y avait du sang.

3. « Non, laissez-moi diriger l'expérience et je réponds de tout... »
(Proverbe chinois d'avant le covid-19 et honteusement piqué dans un roman de Gaston Leroux, dont le titre, évidemment crypté, est « Le Mystère de la chambre jaune »...).

4. Je suis tellement énervé par touci-touça virus and co que je me suis surpris tout à l'heure à penser que je mangerais bien une blanquer de veau.

- Alors là, Monsieur Houzeau, c'est vraiment très mauvais !

- Oui, oui, je le reconnais, mais c'est que mon appétit grandit et que j'me sens virer vorace... Du reste, y a aussi le macron au gratin avec sa blanquéchamel, et itou l'édouard à l'impassible nul n'est tenu mais c'est pas une vraie recette.

5. Défois sur France Culture, on entend des phrases dans le genre de celle-ci : « Oui, c'est quelqu'un qui travaille les formes du symbolique ». C'est magnifique, c'est beau comme une intervention d'inspecteur d'académie et puis c'est utile car à symbolique on peut substituer réalisme, surréalisme, virtuel, conceptuel, formatif, sommatif, caca-boudin, catégoriel, catégorique, impératif, subjonctif, maladif, vomitif, cognitif, blanqueratif, merieuisme, mesmérisme, magnétisme, pédagogisme à tifs et tondus, sans compter les expertises nombreuses et variées.

6. Et Dieu créa la b.... et le c..... et il s'en suivit bien des conneries.

7. Je me souviens d'un personnage interprété par Marlène Jobert dans un film épatant (car dialogué par Michel Audiard) qui nous prédisait, je cite de mémoire, que vous verrez qu'ils ne se contenteront pas toujours de manger du riz, qu'à force, ils vont finir par tourner féroces, ou quelque chose dans ce mauvais goût là mais moi que voulez-vous, j'aime bien.

Note : J'ai retrouvé la citation quelque part sur internet : c'est tiré du film de Michel Audiard : « Faut pas prendre les enfants du bon dieu pour des canards sauvages » et c'est Rita (interprétée par Marlène Jobert) qui dit ceci et c'est marrant :

« Je pourrais pas vivre aux Indes. Je dis les Indes comme je dirais la Chine ! C'est la même misère tout ça !... Je suis sûr qu'un jour aux Indes, i mangeront les touristes... comme ça... sans méchanceté... un coup de fringale. Pareil en Chine, vous verrez qu'i ne boufferont pas toujours que du riz en Chine... I tourneront voraces. »

8. Je suis un auteur fort peu connu, mais comme j'en vaux mille, j'ai au moins un succès d'estime (de moi-même).

9. Je n'aime guère ni mes contemporains ni leurs enfants. Du coup, je suis devenu enseignant.

10. La distanciation sociale étant mon sport favori, j'ai pensé que j'avais peu de chances d'être coronaviré.
Ceci dit, en ce mois de mars 2020 de la micro-ère Macron, il semble que la moindre peau de pêche, le moindre emballage de yaourt recèle un poison mortel tout prêt à vous passer par les yeux, le nez, la bouche pour aller vous incendier les poumons jusqu'à suffocation.

11. Franchement, ce covid-19, il a tellement l'air d'une maladie qu'on dirait une arme de guerre.

Patrice Houzeau
Les Confins, le 12 avril 2020.

12 avril 2020

COMME UN OURS DANS UN BOCAL

COMME UN OURS DANS UN BOCAL

1. Et dire qu'il y a quelques semaines encore, de pompeux imbéciles nous promettaient le retour du quasi plein emploi, des réformes toujours plus formidables, d'la transition aussi épatante qu'écologique et accusaient les esprits chagrins dans le genre d'ma pomme de démoraliser les Français.

 - Mais enfin monsieur Houzeau, ils ne pouvaient pas prévoir le covid et tout ça !

 - C'est bien ce que je leur reproche : de ne pas prévoir. Ils me font penser au président Hoover qui quelques semaines avant le crack boursier de 1929 annonçait fiérement : « La prospérité est au coin de la rue ».

2. Entendu à la volée sur France Inter : « Elle sait que le monde est mort derrière ».

3. Définitivement, le mot de l'année 2020 est : « anxiogène ».

4. Et dire qu'en 2017 j'avais soutenu Macron ! Je m'étais laissé avoir avoir par ses produits d'appel (l'est pas banquier pour rien, le Macron) genre « suppression de la taxe d'habitation » : trois ans plus tard, après l'étrange affaire Benala puis les émeutes des gilets jaunes (faut appeler les choses par leur nom) puis le cafouillage de la réforme des retraites puis celui de la réforme Blanquer (ah le chef d'oeuvre dis donc), je me dis que certains autres auraient fait pire et que les temps à venir ne sont guère réjouissants quelque soit la longueur de son pif, au pinochio qui prétendra nous gouverner.

5. Ce monde n'est le monde de personne. Pourtant nous y sommes plongés jusqu'au cou et même que des fois nous appelons cela vivre.

6. Comme quoi hein No Future et les punks i zavaient-y pas raison ?

7. Le monde d'après le covid ne sera plus le même. Il n'y a que les indécrottables optimistes et les politiques pour ne pas s'en rendre compte.

Y en a pourtant qui pensent que cette crise va améliorer les rapports entre nous autres, oh frères humains, et not' rapport à l'essentiel la nature la bienveillance (quel horrible mot !) tout ça. Mes doux agneaux, doux papas, aimables mamans, en vérité je vous le dis, la rareté naturelle des choses va vite vous prouver le contraire et après la guerre, il y aura la guerre.

Et le diable en rit encore.

8. La nuit défois je tourne en moi-même comme un ours dans un bocal.

9. Mars 2020 : Quel merdier ! Quel merdier ! Quel merdier ! Le gouvernement pare au plus urgent (ils sont quand même payés pour, les ministres) et sous le feu de la pandémie couvent d'autres feux qui éclatant plus tard n'en seront que plus violents.

10. Je me forçai péniblement à sourire ce qui m'édenta immédiatement ; lors je passai pour un arrière petit-fils de quasimodo-quasimodi-poêle-à-frire.

11. Non décidément, sa figure ne me revient pas, même en l'appelant de loin, même en tableau, en bateau, en cadeau, en poireau, je ne lui souhaite rien d'autre que de prendre un rateau.

12. A la fin tu es las de ce monde à Macron.

Patrice Houzeau
Les Confins, le 12 avril 2020.

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11 avril 2020

EH OUI ON PRESSENT ON PRESSENT ET PUIS UN BEAU JOUR

EH OUI ON PRESSENT ON PRESSENT ET PUIS UN BEAU JOUR

 1. « - Qu'est-ce qu'il avait ?
        - Oh, c't'un homme qui n'était pas bien... il faisait du pressentiment...
       
- Et depuis quand c'est une maladie, le pressentiment ?
       
- Hé, ma pauvre, c'est comme tout, ça dépend de combien vous en avez !
        - Eh oui on pressent, on pressent et puis un beau jour, on claque... »

Ce drolatique dialogue est tiré du premier épisode de ce chef d'oeuvre de la culture populaire qu'est « Belphégor », celui de 1965 et de Claude Barma. Je vous cite ça parce que ça me fait rire, ce qui nous change des temps étranges que nous vivons en ce début d'avril 2020.

2. « La Paix perpétuelle » ! quelle blague ! L'homme n'est pas né tranquille et il ne le devient pas.

3. J'ai toujours été une poutre en presque tout, et surtout en moi-même.

4. « Si tous les gars du monde voulaient bien se donner la main », eh bien ça ferait une belle brochette d'imbéciles.

 

5. « Les accusations proférées par la voix mystérieuse ainsi que le terrifiant dispositif de mise en cause suscitent évidemment un grand sentiment d'angoisse chez tous les convives. »

(Pierre Bayard, « La Vérité sur « Dix petits nègres »)

Et qui c'est-y la « voix mystérieuse » hein ? Et ce « terrifiant dispositif de mise en cause » hein ? Et c't'angoisse-là chez tous hein ?

6. Trois hein ne font pas trois.

Note : cette proposition idiote est destinée évidemment au fantôme de Wittgenstein.

7. « ASPIQUET : Sire, la faim vous fait délirer. Vous signerez et vous mangerez. Si vous ne signez pas, vous serez déchiré par un animal féroce que nous élevons en grand secret. »

(Michel de Ghelderode, « La Balade du Grand Macabre »)

Allez, cet « animal féroce », nous l'appellerons « Coronavirus » et nous nourrirons ainsi bien des billevesées complotistes.

8. « Un labyrinthe, à notre époque, je vous demande un pneu ! Grotesque. Le petit Poucet (il a beaucoup grandi) sans cailloux à semer avec un « x » au pluriel. »

(San-Antonio, « Va donc m'attendre chez Plumeau »)

Et pourtant, fis-je avec ma voix de prophète de malheur, un « labyrinthe », n'est-ce point ce en quoi nous plongeons palmés paumés cependant qu'un aussi véloce que féroce (véloféroce donc!) virus mortel et inconnu circule dans l'air que d'ailleurs il nous pompe vampiriquement ?

9. Le XXème siècle a commencé en 1914 avec la Première Guerre Mondiale ; le XXIème siècle commence maintenant, en 2020, avec la pandémie du Covid-19. Ah en v'là de la portée mondiale, du globalisant, du transversal paniquant, pis aussi qu'c'est rarement dans la joie qu'ils naissent, les siècles.

10. Et vous verrez qu'après tous ces morts et ces malheurs, les politiques ne vont pas hésiter le quart d'un pet d'énarque à nous faire le coup du « responsable mais pas coupable ». Hypocrites, va !

Patrice Houzeau
Dans les confins, le 11 avril 2020.

11 avril 2020

QUAND LA CHINE S'EVEILLERA BLANQUER TREMBLERA

QUAND LA CHINE S'EVEILLERA , BLANQUER TREMBLERA

1. Je me souviens de cet inspecteur d'académie (il avait une belle tête chevelue de marxiste de salon) qui à la question légitime de l'écriture longue chez les candidats non francophones au CAP m'a répondu non sans agacement : « eh bien, vous leur faites passer un oral long » !

Note : je suis injuste, il était peut-être pas marxiste, c't'inspecteur de la dernière réforme en cours (celle qui est entre la précédente et la prochaine), peut-être qu'il était comme tout le monde, qu'il ne votait plus que de temps à autre.

Note bis : « l'écriture longue », c'est lorsque les élèves (pardon, les « apprenants ») font d'abord un brouillon (un « premier jet ») de leur rédaction (leur « compétence d'écriture ») qu'on ramasse, qu'on corrige pis qu'on rend pour qu'ils l'améliorent dans un second jet : en général, on finit par une version informatisée (soit en fait un « troisième jet ») : s'ils n'ont pas la moyenne après ça, c'est que le prof ne sait pas écrire.

2. En tout cas, à l'issue de la pandémie, il ne manquera certainement pas de voix pour déclarer que les collapsologues n'avaient pas tout à fait tort. Comme je l'ai déjà dit, le pire n'est pas toujours sûr, Cassandre dit toujours la vérité et voilà tout le riz qu'on aura.

3.Si le Covid 19, par ricochets et vagues successives, ne détruit pas l'espèce humaine, nous reprendrons donc notre chemin en scrutant avec méfiance chaque mouvement de la décidément très dangereuse Chine.

 

4.« Quand la Chine se réveillera, le monde tremblera » : hit planétaire.

5. En ce 30 mars 2020, je me demande s'il y a beaucoup de Français confinés assez affamés pour avaler des nouilles chinoises.

6. L'humain passe son temps à se chercher et quand il se trouve, il se fiche une trempe.

7. « mais l'univers clos ne tarderait pas à se montrer [ou n'est-ce pas plutôt révéler] infini » : entendu sur France Culture dans une émission sur Descartes. En ces temps de confinement, les univers clos, hein ça nous cause bien un peu dis.

8. « Il est bien gentil, Borges, avec sa bibliothèque infinie, mais vous vous rendez compte du nombre d'agents de service que cela nécessiterait !» : propos que j'attribue indûment, gratuitement et non sans arrière-pensée, à notre très zélé ministre de l'Action et des Comptes publics actuel: le très prévoyant Gérald Darmanin (et d'où qu'elles sont, les réserves nécessaires au traitement des malades du covid 19 hein ? Autrement dit : qu'esses-tu fous avec nos impôts?).

Note : Je suppose évidemment que Darmanin a lu Borges, quoiqu'une petite voix persistante et malveillante me suggère le contraire.

9. Dans l'éducation nationale, on aura tout tenté : le dernier truc en vogue, c'est de faire passer les examens avant de faire les cours. Ne riez pas ! Ça porte un nom : ça s'appelle « le contrôle en cours de formation» (Cécéeffe pour les intimes).

10. J'aime bien la tête à Blanquer (Jean-Mimi) : elle est décorative. Sa voix aussi, une voix jeune d'homme mûr, - ah pas du tout la voix de nos pères du XXème siècle, c't'ancienne voix « à boire du whisky dans des verres carrés et à manger de la viande rouge » (j'ai entendu quelqu'un dire ça sur France Culture et j'ai trouvé ça fort juste) non sa voix à Blanquer, voyez, elle ne fume pas, elle ne boit pas, elle est moderne, c'est celle d'un homme posé, avisé, et bien décidé à réformer tout not'vieux monde, la voix d'un homme « en marche » quoi ! Ah Blanquer ! Quel beau meuble !

Note : ce truc sur la voix de nos pères, c'est le dessinateur Blutch (ou son frère) qui l'a évoqué en écoutant l'archive sonore d'un entretien de quelques maîtres de la bande dessinée franco-belge (genre école de Marcinelles voyez).

11. Et dire que le très informé Blanquer (Jeannot-la-Science) deux jours avant la décision du confinement affirmait sans rire et sur France Inter (ou était-ce sur France Info ?) que fermer les établissements scolaires n'était pas à l'ordre du jour. De l'art de passer définitivement pour un … (vous noterez, Votre Honneur, que je n'ai pas écrit le mot !)

12. « Corned Blanquer », c'est pas un truc qu'on trouve dans les magasins de première nécessité, ça ?

- Vous êtes méchant, monsieur Houzeau !

- Eh oh, c'est quand même à cause de ces branquignols de politiques que les hôpitaux sont débordés et qu'en ce mois de mars 2020, le nombre de morts augmente chaque jour ! Ceci dit, c'est vrai que Blanquer n'est pas ministre de la santé, non, lui, il s'est contenté de jeter l'argent par les fenêtres avec une énième réforme de l'éducation nationale aussi inepte que les précédentes.

Patrice Houzeau
Dans les confins, le 11 avril 2020.

10 avril 2020

JE NE PENSE CEPENDANT PAS

 

JE NE PENSE CEPENDANT PAS

1. Je ne pense cependant pas que Covid 19 (joli titre pour une série de science-fiction façon « Présence du Futur ») réussira ce que Hitler et Staline ont tenté de faire (asservir l'humanité). Le confinement d'une bonne partie de l'humanité sera, je le pense et je l'espère, suivi d'une période de revendication libertaire, laquelle fera basculer bien de ces pantins politiques qui tentent chaque jour de nous convaincre du bien-fondé de décisions qui, de toute évidence, découlent les unes des autres aussi logiquement que le déplacement des pièces d'une partie d'échecs. Autrement dit, un ordinateur ferait aussi bien qu'eux et leur seul talent est de bien savoir tenir leur rôle : Macron préside, Edouard Philippe annonce, les ministres précisent, les fonctionnaires fonctionnent, les experts expertisent et le peuple trinque.

Note : Je suis quand même fichement bien de mauvaise foi car non, ces ministres intègres ne sont pas des machines. Du reste, possible que bien des ordinateurs avaient prévu qu'une coronapeste allait nous tomber sur le chevelu – en fait j'en sais rien - cependant que nos frères humains (et néanmoins ministres) n'ayant rien vu venir se trouvèrent fort dépourvus quand la covide fut venue et n'étant pas des ordinateurs, ils font ce qu'ils peuvent (c'est pas des bêtes non plus hein).

2. Avant la pandémie, je n'aimais pas les gens. Quand cette crise aura passé son viral chemin, rassurez-vous, je ne les aimerai pas plus.

3. Je préfère l'imparfait au néant : c'est pour ça que le suicide ne me semble pas une solution.

4. Décidément non le suicide n'est pas une solution viable.

5. L'humanité est un combat perdu d'avance contre sa propre bêtise.

6. Bilan de la présidence Macron en mars 2020 : L'affaire Benalla, les gilets jaunes, des milliers de morts dus à l'incurie du ministère de la santé, quelques réformes idiotes et/ou obscurément mal ficelées (la réforme Blanquer, celle des retraites, le service national universel,...). Point positif : Macron parle l'anglais. Bon, qu'est-ce qu'on va en faire du Macron là ? Bah, un prof d'anglais dans un Lycée Professionnel tertiaire. Sa tête à claques de beau gosse fera un tabac chez les adolescentes. Il y sera très bien.

7. Le pire n'est pas toujours sûr, mais il se manifeste souvent. C'est d'ailleurs pour cela que parfois, eh oui, Marine dans le genre Cassandre n'a pas tout à fait tort.

Note : cela dit, ce n'est pas parce qu'elle n'a pas tout à fait tort qu'elle aurait parfaitement raison non quand même j'y crois pas (pas plus qu'aux autres électoraux d'ailleurs).

8. Qu'il y a-t-il de plus servile qu'un inspecteur d'académie ?

- Bin pardi, deux inspecteurs d'académie.

Note : ce genre de duo porte d'ailleurs un nom programmatique : on appelle ça la « co-intervention ».

9. Un proviseur nous a affirmé naguère que les inspecteurs d'académie étaient des gens intelligents. Certes, à condition bien sûr qu'on les ait dotés d'un cerveau. Or, parfois il semble qu'il y ait comme des ruptures de stock.

10. Seigneur, ne nous dites pas qu'il y a une « autre vie » ! Franchement, une seule nous aura suffi.

Patrice Houzeau
Dans les confins, le 10 avril 2020.

10 avril 2020

IL ARRIVE QUE LE DIABLE

IL ARRIVE QUE LE DIABLE
1. "Il arrive que le diable abandonne ses amis." (Hermann, « Les Tours de Bois-Maury », #1 Babette [un bateleur])
2. « In addition to wearing the necklet I had plugged my ears lossely with garlic and as I did not intend to stay more than a few minutes in the room, I hoped to be safe. »
(William Hope Hodgson, « The Whistling Room », [le narrateur])

3. Chacune des crises qui mettent à l'épreuve notre monde contemporain – la dernière en date étant une pandémie d'un virus jailli d'On'séhou (banlieue de Kekparlaba) - nous rappelle que nous mettons beaucoup d'ingéniosité à tisser notre propre malheur.

4. Le mot résilience sonne comme une promesse, celle de pouvoir le changer, not' destin pis donc notre être au monde. A y penser, c'te mot de résilience, ce qu'il annonce aussi, c'est les efforts nombreux, et bien citoyens encore, les saintes suées d'une victoire de la Nation (qui, comme on le sait depuis l'illustre Blanquer, ne peut être qu'apprenante) et pis du Politique bien responsable (mais pas coupable dis tu le crois ça, ma pomme?), le résultat d'une infinité de passages sur un pont qui, à chacun de nos pas, menacerait de s'effondrer.

Note : N'ayant pas d'étrange lucarne à débiter des conneries, je l'voyais pas si chauve, le Blanquer. Ça doit être à cause des fumées du volcan d'sa cervelle, à ce grand penseur réformatif.

5.« On dialoguait, là-haut, au-dessus de ma tête... »

(Gaston Leroux, « Le Mystère de la Chambre jaune » [Sainclair])

6. J'ai pensé ce matin (c'est-à-dire il y a longtemps : « Il fait beau et je suis mort ». Ce qui est, j'en suis tout à fait conscient, parfaitement idiot.

7. La pandémie en cours : des centaines de milliers de morts de par le pauvre monde qui nous rappellent que l'humain est une lutte constante contre une nature qui lui est aussi féroce qu'un fauve qu'on doit pourtant bien dompter afin qu'il puisse continuer dis, le cirque...

8. L'humanité est autant un spectacle qu'une expérience. Une tragédie et un fiasco.

9. Je ne pense pas que le monde d'après la pandémie sera le même qu'avant la crise. Nous nous rappelons soudainement que chacun d'entre nous peut être une menace pour l'autre. La solidarité nous console ; elle ne nous guérit pas.

10. Ironie de l'histoire : le libéralisme a vaincu le communisme, et un virus venu d'un des derniers dinosaures ultra-étatistes est en passe de fiche en l'air la plupart des dogmes ultra-libéraux.

Patrice Houzeau
Dans les confins, le 10 avril 2020.

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