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BREFS ET AUTRES
15 avril 2020

PETITS EXORCISMES QUOTIDIENS

PETITS EXORCISMES QUOTIDIENS

1. Regarder les gens passer, se sentir aussi impuissant qu'eux.

2. Défois solidaire, l'humain, pas tout l'temps, ça dépend aussi... d'son porte-monnaie, des comment qu'il a tant vécu, pis y a l'air du temps plus ou moins rance, plus ou moins solaire.

3. Défois je n'sais plus écrire je manque de distance la colère me souffle des crachats j'ai tort j'ai le hussard sur le toit qui titube.

4. Les applaudissements aux soignants, les cloches de Notre-Dame, les larmes aux yeux des gens.

5. Y a ce topos du « tout ce qui ne me détruit pas me rend plus fort » qu'on dit qu'c'est de Nietzsche ouiche qu'ça dépend tout est dans le « détruit » le navré, le blessé, le paumé mais m'est avis qu'une andouille indemne reste andouille tout de même.

Note : ah tiens une sentence proverbe maxime : Andouille indemne reste andouille tout de même. Je m'applaudis dis car je suis sot oh.

Note : Remarquez qu'il y a sans doute des andouilles plus fortes dans leur andouillerie que d'autres. Faut voir le degré.

6. Défois l'humain i s'examine la conscience mais en respectant la distanciation sociale sinon i s'engouffre.

7. Cette crise du covid, c'est l'vertige des chiffres : nombre des morts, nombre de milliards, nombre de chutes, de rechutes, primes et déprimes.

8. Squ'il y a c'est qu'il faut les bouillir tous ces virus là les fiche dans la marmite sur laquelle flotte toujours je veux le drapeau noir.

9. J'ai remarqué que ce n'est pas en faisant de la psychologie de comptoir qu'on devient comptable.

10. Défois l'humain il s'enfrousse de son ombre, comme s'il s'était déjà rencontré.

11. Défois le mot résilience i m'fait penser au mot exorcisme et au film si connu avec la gamine qui tourne au plafond là mais on fait sortir quoi là.

Patrice Houzeau
Les Confins, le 15 avril 2020.

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14 avril 2020

OPERATION PANGOLIN ET AUTRES FANTAISIES

                                  OPERATION PANGOLIN ET AUTRES FANTAISIES

1. Blanquer (Jean-Moumou) a parfaitement raison : on est la nation apprenante. Même l'Etat est apprenant. Et sont méritants, au gouvernement, parce que question comprenette, c'est pas toujours ça hein.

2. Remarquez qu'en 2017, j'ai soutenu macron sur twitter mais j'ai pas voté pour lui : fallait que j'prenne le train et j'avais plus beaucoup d'sous pour payer le ticket. Du coup, maintenant, je suis plutôt content de n'avoir pas voté pour.

3. Du reste, en général, je ne vote pas. On y croise trop de gens, dans les bureaux de vote, et maintenant que je sais qu'on peut s'y choper des virus inconnus et autres aliens microscopiques, c'est pas demain la veille que j'irai donner ma voix à un autre inconséquent..

4. Si un jour quelque bon apôtre gouvernemental rend le vote obligatoire, bah quitte à voter pour un bavard quelconque, je voterai pour moi.

5. Je ne sais quel ministre a promis que la crise du covid ne sera pas suivie d'une augmentation d'impôts. Ah tiens, vont donc augmenter les taxes et nous rendre éligibles à des tas de droits aussi obligatoires que payants...

Note : En fait je sais qui, c'est Bruno Le Maire qu'a dit ça mais à mon avis il a dit ça pour pas plus nous chagriner, tout anxieux confineux qu'on est... il est gentil, Bruno le maire, et pas plus bête qu'un autre remarquez.

6. Zut en colère très trépignante me dit : « Arrêtez de me « rendre éligible », arrêtez de me refourguer des trucs et machins « dédiés » , arrêtez de « convoquer » tous ces philosophes là, arrêtez d'exercer votre « gouvernance bienveillante » et d'me la rendre « apprenante » ma pauv' nation, ou j'vas finir par black bloquer moi. »

7. On se souviendra que Benjamin Griveaux (le roi du cinéma vérité) fut le premier confiné de France. En fait, c'est un visionnaire, c't'homme là.

Note : je lis quelque part que Griveaux fut jadis un collaborateur de Dominique Strauss-Kahn. Je ne suis pas étonné.

8. Pangolin... pangolin... vous voulez dire « l'Opération Pangolin » ?

      - Monsieur Houzeau, vous versez dans le complotisme !

      - Absolument, c'est tout d'leur faute, au whisky écossais, pis aussi au rhum antillais.

9. Bon, résumons, donc voilà un virus inconnu et hyper contagieux qui passe par les mômes, asphyxie les personnes âgées (et pas que), affaiblit plus ou moins la moitié de l'humanité, semble transmissible à l'animal, semble rester en suspension dans l'air, persiste sur les surfaces, met à genoux l'économie mondiale et fait craquer les bourses. Fichtre ! Et elle en a beaucoup comme ça dans ses laboratoires, la Mère Nature ?

 

10. Encore la France, c'est sûr que le covid lui flanque une sacrée gifle, mais le reste du monde là, le reste du vaste monde que crise après crise, guerre après guerre, épidémie après épidémie, y a comme des continents qui vont encore plus souffrir pis déjà endettés. C'est pas seulement des réfugiés politiques, et des climatiques qu'on aura mais aussi les rescapés des virales épouvantes.

Patrice Houzeau
Les Confins, le 14 avril 2020.

 

14 avril 2020

LE MONDE D'APRES LA PANDEMIE NE SERA PLUS LE MÊME IL SERA PIRE

LE MONDE D'APRES LA PANDEMIE NE SERA PLUS LE MÊME : IL SERA PIRE

1. Edouard Philippe, premier ministre à sang froid, est un homme qui ne s'exclame pas. Il n'en est d'ailleurs pas plus interrogatif et toutes ses phrases se terminent par un point.

2. Son père était un brave homme ; sa mère gentille comme tout. Ils furent longtemps et souvent couillonnés. Il les venge sans cesse : il est né en colère et vipérin.

3. Alors, la fée se pencha sur son berceau... Après quelques instants de réflexion (il y eut un assez long interlude d'anges en ribambelle), la fatidique marraine (j'emprunte cette expression à Baudelaire) déclara : « Bon, malgré tout, il vivra hein, cet enfant. »

4. S'étant toujours assez bien moqué du monde, il devint enseignant.

5. Les enfants étant cruels et les enseignants sommés d'être de plus en plus bienveillants, m'est avis, mon cousin, qu'on est pas sorti d'l'auberge.

6. L'optimiste béat, le bienheureux humaniste, bref le pigeon de bonne volonté voit le monde comme une auberge dans laquelle il entre en refusant de voir les couteaux qu'on y aiguise et les yeux fiévreux de l'aubergiste.

7. Défois y en a des tout biscotteux ; i s'effritent dans leur café ; ça fait des oeilles dedans à la surface qu'en penchant le bol, on dirait qu'ils ont le mal de mer.

8. C'est un homme qui ne souffre pas d'exception, sauf lui-même.

9. Les gens qui ne l'aiment pas ne savent pas à quel point ils ont raison et à quel point il leur en veut.

10. Le monde d'après la pandémie covid 19 ne sera plus le même : il sera pire.

11. La crise du covid 19 c'est la foire à la bonne volonté : non seulement l'imprévoyance de l'Etat les rend malades (à en crever même) mais vous verrez qu'en plus la philanthropie, l'humanisme et la Sainte Résilience leur piqueront leurs sous.

12. Telle de nos aînées qui allant chaque jour montrer quelques mots affectueux sur une ardoise à la fenêtre de son mari confiné dans un EHPAD, lui faire un petit coucou à distance quoi, s'est vu signifier, pour ne pas avoir respecté le cordon sanitaire en période d'épidémie ministérielle, une amende en bonne et due forme par un de nos plus zélés agents de la force publique (à ce niveau, ce n'est plus du zèle, c'est de la virtuosité) ; telle voisine serviable rapportant un poste télé à une personne âgée solitaire et dont la boîte à images mouvantes et à têtes à Macron venait de mourir d'obsolescence programmée, s'est pris, m'a-t-on dit, 300 euros payables à l'Etat (lequel sait si bien utiliser nos sous) pour achat d'un produit non essentiel en période d'épidémie de prunes salées. J'en viens à me demander si, profitant de ces temps malheureux pour se répandre encore plus vite que d'habitude, la bêtise ne va pas finir par tuer plus de gens que le covid.

Patrice Houzeau
Les Confins, le 14 avril 2020.

14 avril 2020

QUANT A MOI J'Y CHERCHE MES VIPERES

                                            QUANT A MOI J'Y CHERCHE MES VIPERES

1. Quand on donne des dents au présent, on se met à courir de plus en plus vite, en avant pis dans un futur toujours plus fuyant.

2. Lorsqu'on se laisse aller au rêve druidique, bing qu'on a la barbe qui s'allonge. C'est assez embêtant, on est bien obligé alors de recourir à des barbiers d'urgence, ou à d'affairés réformateurs.

3. Lorsqu'on se sent proche de la mer, il nous vient parfois aux lèvres un goût salé qu'on plongerait dedans. Mais c'est surtout pour dire, car dans les longues rues jaune poussière il est plus facile de trouver une bière qu'une sirène, à moins d'appeler sirènes ces grandes bringues aux cheveux bleus et aux lèvres mauves, qui d'un coup d'oeil vous évaluent le potentiel monétaire.

4. Les marches tourbillonnaient tant et tellement qu'arrivé tout en haut, il avait les guiboles aussi entrelacées que les raisons d'une gourance de ministère.

5. Je n'aime pas la littérature. Pour ça, faut savoir écrire. Ce n'est pas tout le monde qui peut émouvoir l'auditeur avec de longues phrases gorgées de paysages comme on en voit dans les manuels de géographie et de gens tellement vrais qu'on dirait qu'on les a inventés.

6. Un politique est quelqu'un qui n'a pas vu venir la catastrophe mais qui vous explique avec une belle assurance, un grand sens du devoir et peu de scrupules comment il va vous en sortir.

7. Au bout de trois semaines de confinement, j'ai le mauvais esprit de me demander si les chaînes de production de l'armement se sont arrêtées. C'est vrai que le covid 19 nous ayant pourri le tourisme, si en plus on ne peut plus vendre d'armes...

8. Défois quand je suis bourré, je dis n'importe quoi. Et une fois dégrisé, je continue.

9. Céline avait un sens panique itou rythmique de la langue. Cioran l'avait critique, précis, élégant. Quant à moi, j'y cherche mes vipères.

10. Evidemment, il ne manque pas de bonnes âmes pour nous expliquer sur les ondes à quel point la catastrophe covid est une occasion pour nous (because résilience, refondation sociale, changement de paradigme tout l'toutim) et à quel point, pour peu qu'on écoutât ces grands penseurs, le futur nous est aussi ouvert que les yeux d'une diseuse de bonne aventure à la vue du pigeon de bonne volonté.

11. En fin de compte, ce ne sont pas les politiques qui se sont trompés ; les seuls coupables, - ignorants que vous êtes ! ce sont leurs électeurs.

Patrice Houzeau
Les Confins, le 14 avril 2020.

13 avril 2020

LEGER COMME LA PROMESSE

LEGER COMME LA PROMESSE

1. Non, je ne pense pas qu'il soit nécessaire de prendre l'accent belge quand on mange des frites, ni l'accent italien quand on slurpe des spaghettis, ni l'accent écossais quand on siffle un whisky, pas plus d'ailleurs qu'on doit prendre une tête à claques de président de la république française n'ayant pas prévu qu'un virus puisse venir décimer le monde.

2. Non, je ne suis pas incorrigible mais bien encore risible, me fis-je avec l'énergie de tout mon je n'écrirais pas désespoir car je préfère les abricots.

3. Dans l'enthousiasme, il la lança en l'air, sa tête, laquelle retomba sur le pavé avec un grand bruit creux, de ce creux vaste et profond dont on fait les inspecteurs d'académie.

4. Quand je serai dictateur (ce qui ne saurait tarder étant donné l'état de décrépitude de la plupart de nos démocraties contaminées), j'interdirai qu'on publiât des romans de plus de trois pages. Vous verrez que si on les oblige vraiment, tous ces pompeux bavards sauront faire court, vif et concis (surtout s'ils ont du talent, ce qui n'est pas assuré pour tous).

5. Alors Macron mit son masque de macron et alla macronner le monde. « Bin mince alors ! » fit Fantômas plein de jalousie et du ressentiment qu'éprouve le philosophe à l'égard de la pin-up citant Kierkegaard dans le texte.

Note ; je sais bien qu'on ne dit plus « pin-up » mais « bimbo » mais que voulez-vous, je suis resté bloqué dans les années 80 (du 20ème siècle, je le précise pour mes lecteurs d'un futur que je sais éclairé car je suis socialiste et lointain car je suis aussi visionnaire qu'un réformateur de l'éducation nationale ; c'est vous dire que je suis un homme de qualité).

6. « Badaboum ! » fit la grosse caisse. « C'est le cas de le dire » firent en choeur le président, sa tête à claques et bien des marcheurs marchi-marchant par là.

7. Plein de remords, il en eut l'âme toute crucifiée, mais allez trouver les clous pour, vous... aussi son âme glissa-t-elle de sa croix métaphysique aussi légère et vaine qu'une promesse électorale.

8. Plus le confinement avance, plus je me fais l'effet d'un légume en conserve.

 - Un cornichon dans un bocal vous définirait mieux, Monsieur Houzeau.

9. Petit Poucet allait avec en poche les petits astres jaseurs qu'il avait coutume de semer pour retrouver le chemin de son retour. 

10.Fanfare frénétique : les tubas s'entubèrent  ; les fifres s'affriolèrent ; les cuivres rutilèrent au couchant du jour (Ah le rutilement des cuivres au couchant). 

Note : Réminiscence tiens d'un poème de Verlaine :

« Les faux beaux jours ont lui tout le jour, ma pauvre âme,
  
Et les voici vibrer aux cuivres du couchant. »

11. Défois on est traversé par un genre de fantôme froid, un genre de glace-cœur, qu'on a du mal à les attraper, les petites flammes aux mirettes qu'on croise.

Patrice Houzeau
Les Confins, le 13 avril 2020.

 

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12 avril 2020

ET LE LAIT EN FEU

                                 ET LE LAIT EN FEU

1. Ayant constaté qu'il avait les lèvres sèches, il les mit à tremper dans un verre d'eau fraîche où instantanément elles se gonflèrent et rougirent pudiquement.

2. Lorsqu'il se mit à aboyer, il comprit qu'il avait laissé derrière sa queue une partie significative de son humanité. « C'est dommage » se cabocha-t-il « avec ce flair que j'ai maintenant, quel détective j'aurais fait ! »

3. L'art s'étant contaminé, la mort eut tout le champ libre pour ses macabres expériences.

4. Avec son air vide et préoccupé, il avait une tête à avoir fréquenté longuement son dedans.

5. Ah ça quand on se met à semer des graines d'irréelles, faut pas s'étonner ensuite de récolter des cauchemars.

6. Comme il se hollowa out, il s'affala de tout son dedans pis il alla ouiner qu'on l'comprenait pas.

7. Quand on s'ennuie comme un rat mort, ce n'est pas toujours une bonne idée d'aller au marché aux puces, on risque de s'y faire gratouiller de tous côtés par de minuscules acharnées.

Note : j'avais d'abord écrit miniscules, ce qui est mignon et donne à songer : ah tous ces miniscules qui se bousculent en mini-jupes...

8. En fin de compte, le clown abat toujours son politique aussi sûrement que le fait le chasseur qui, dans l'aube etc... (j'ai pas envie d'écrire la suite, ça me soûle).

9. Plus le confinement se prolonge, plus à ma colère initiale succède un haussement d'épaules immense et de plus en plus tout à fait indifférent aux turpitudes de l'âme politique.

10. Loué soit l'anthropophage qui bouffa un politique (ou quelque philosophe) puis joua un air enjoué virtuose de tibia des morts à un folkloriste de passage.

11. S'étant longuement contemplé le firmament intérieur, il sortit de sa méditation l'air encore plus hébété que d'habitude et le lait en feu.

Patrice Houzeau
Les Confins, le 12 avril 2020.

12 avril 2020

EH OUI MON CHER FANTASIO NOUS NON PLUS AU DEBUT ON Y A PAS CRU

EH OUI MON CHER FANTASIO NOUS NON PLUS AU DEBUT ON Y A PAS CRU

1.Entendu sur France Inter cette très bonne formule : « Je me souviens du temps où Macron méprisait les caissières et les gens qui ne sont rien ».

Notes :

a) Faut être juste, il ne parlait peut-être pas des caissières, mais tout de même, y a cette expression de « premiers de cordée » qui a laissé des traces. Comme quoi, certains capitaines d'industrie et aussi quelques hyper-diplômés technocratiques en ce moment d'anxiété latente sont moins utiles que caissières, infirmières et infirmiers, aide-soignantes, livreurs et tout ce petit monde des gens ordinaires qui permet à not' pauv' société de continuer à tourner.

b) « Une gare, c'est un lieu où on croise des gens qui réussissent et des gens qui ne sont rien », qu'il a déclaré en juillet 2017, not' bon maître dans un laïus pas très clair et assez prétentieux (ah tiens comment ça se fait). Bon c'est le genre de phrase assez vague pour ne viser personne en particulier (sauf les SDF et les migrants) et dont on sent bien pourtant qu'il y a quelque mépris dedans que, quitte à mépriser le monde, Monsieur, on ne se fait pas élire, on reste chez soi à écrire des conneries en écoutant du Frank Zappa et en se faisant cuire bien des œufs.

2. J'ai pensé qu'après l'covid, fin mai-début juin, les molotovs allaient voler bas entre République et Nation (apprenante, j'peux pas m'en empêcher, c'est trop drôle) et puis non, vous verrez que notre excellent gouvernement mettra bien plus d'habileté à empêcher des troubles prévisibles qu'il en a mis pour prévoir la pandémie actuelle.

Notes :

a) Je me dis même qu'il est possible que Macron soit réélu président (à condition qu'on soye pas tous plus ou moins défuntés du covid avant) parce que bon Macron, c'est pas grand chose, mais en face y a quasiment rien. A moins bien sûr que les Français décident que, quitte à être confinés, autant voter pour des gens qui ont déjà dans leur programme bien des raisons de limiter nos libertés.

b) En ce dimanche de Pâques, il se dit à la radio que notre Président Emmanuel Macron s'apprête à annoncer demain lundi un rallongement du confinement et vu qu'on a l'impression que la pandémie est loin d'être finie, on en vient à se demander dans quel état on en sortira de c't'affaire.

3. Avec cette crise sanitaire revient le spectre de l'installation d'une dictature plébiscitée, c'est-à-dire exigée par le plus grand nombre. Je fais crédit au gouvernement d'Edouard Philippe : pour l'instant, les règles de la Constitution sont ou en tout cas semblent respectées. Mais je crains que les prochaines élections profitent surtout aux extrémistes de gauche comme de droite, sans compter les zélateurs de l'écologisme, du pédagogisme, les collapsologues de tout poil et tous ceux qui pensent que, tout compte fait, la surveillance généralisée vaut mieux qu'une liberté mal employée.

Note : à chaque fois que je glisse un « c'est-à-dire » dans une phrase, je pense à de Gaulle. Ce que c'est quand même que d'avoir passé son bac.

4. « Oui, je rangerai des squelettes dans un hémicycle et je constituerai un Parlement. » (Michel de Ghelderode, « La Balade du Grand Macabre »)

5. Pis bien sûr que le Covid-19 nous rappelle que la grande patronne, c'est la Mort, elle qui se fout de tous nos efforts de vivants.

6. Comme je suis né pas très riche et que je vois que je mourrai pareil, y a que les gens qui ont un peu de sous, j'ai quand même du mal hein avec ces gens-là mais c'est évidemment l'affreuse jalousie qui me cause dans la bouche que j'fais rien qu'à pas beau cracher.

7. Tout compte fait, je trouve que le verbe « vipériner » est un des plus beaux de ma langue française.

Note : Je dis ma langue française parce que j'ai la prétention de ne pas écrire la langue de tout le monde, ah ouiche et zut alors.

8. - « Ça, je savais déjà !! Mais d'où sort le zombie là » [Spirou in Virus de Tome et Janry]

      • Bin tiens, de la « République En Marche »

9. « Sur la banquise, pas mal de monde avait besoin d'un miracle ce jour-là... » [le narrateur in Virus deTome et Janry]. En ce moment, y a pas que sur la banquise que pas mal de monde voudrait bien qu'un miracle advienne (que pourra qu'on se dit quand on les écoute nos chers politiques).

10. Ah bin dame qu'ils nous coûtent cher, les politiques ! Nous prennent nos sous (pour notre bien qu'ils disent) et quand faut réparer leurs bêtises, ils endettent le pays qu'en fin de compte qui c'est-y qui va payer hein ?

11. « Une maladie inconnue ? C'est d'un burlesque ! Vous avez intérêt à trouver quelque chose de plus convaincant ! » [Fantasio dans le prémonitoire et épatant Virus de Tome et Janry].

- Eh oui, mon cher Fantasio, nous non plus au début, on y a pas cru.

12. - « Pas d'affolement ! Tout le monde dehors ! » [Un shérif in « Jerry contre KKK » de Jijé et Lob]

- Ah non, man, pas d'affolement et tout le monde dedans !

13. « Bienheureuse la cloche au gosier vigoureux » [Baudelaire]
      Qui s'en va boire un coup en tintinnabulant.

14. « Au bord d'un lac de sang, sous un grand tas de morts »
      
Ah Baudelaire il a toujours le mot pour rire.

15. Dans l'affaire du cintre empoisonné, le seul témoin étant le manteau, le détective se perdit rapidement dans des conjectures dont il ne revint jamais.

16. « Je ne peux pas m'empêcher de penser que... » mais si, mais si, faites donc un peu de politique et vous verrez vite que vous pouvez tout à fait librement vous empêcher de penser.

17. Le serpent ne portant pas de robe, il était donc impossible à dérober. Et pour le voler, il eût fallu des ailes (je me demande si j'écris correctement), là encore le détective ne remonta que difficilement de l'abîme de réflexion où il était tombé en criant « Marmelade ! Os, ossements, bouillie, bouillie, bouillie ! ». Ce qui se révéla exact.

Patrice Houzeau
Les Confins, le 12 avril 2020.

 

12 avril 2020

J'ENTENDS DIRE A LA RADIO

J'ENTENDS DIRE A LA RADIO

1.« Vous comprenez, dit-il, cet homme doit être un fou furieux. »
Je me demande de quel expert il parle, ce personnage d'Agatha Christie.

2. Macron ou l'homme des désastres. Remarquez que c'est souvent comme ça qu'on rentre dans l'Histoire et la mémoire collective. Ceci dit chais pas s'il est à la hauteur, le bricoleux d'réformes là. Pour l'instant, en ce début d'avril, je fais comme tout le monde, je l'écoute et je le trouve un peu pompeux les fois qu'il cause mais bon, c'est aussi le rôle qui veut ça : l'est quand même le président de la République (des Confins ah flûte et reflûte, j'peux pas m'empêcher d'déconner !).

3. A mon avis, après c'te crise du covid là, ceusses qui vont s'en mettre plein les poches, ce sont les marchands de survivalisme.

4. Alors, ils crûrent et se multiplièrent puis ils se contaminèrent.

5. J'entends dire à la radio (quelle rapporteuse celle-là!) que notre ministre de la « nation apprenante » a inventé aussi les concepts de « vacances apprenantes » et même de « colonies apprenantes ». Enfants, cachez vos rouges tabliers, v'là l'blanquer qui passe.

Note : Faut être juste j'en ai entendu causer qu'une fois (sur France Info je crois), c'est peut-être que tout du fake, car le covid c'est aussi la foire d'la tuyauterie à rumeurs.

6. Lors, Blanquer se pencha par la fenêtre et emporté par la pesanteur de son front de penseur, il chuta et se cassa la nation (apprenante).
Il se cassa aussi la réforme et le baccalauréat, mais n'écoutant que son macron (la voix de son maître), il prit la vitesse d'un théorème débité par un pédagogue hyperactif pour remonter sur son balcon d'où il tenta de rassembler ses esprits, lesquels s'étaient mystérieusement dissous dans l'air.

7.Tiens, c'est marrant, à la radio, i disent pas « référentiels », i disent « programmes ». Ah la la i savent pas s'qui risquent !

8. Je sais pas comment i font les autres confinés pour lire des romans, regarder des films, faire des mots croisés, moi je tourne dans mon confinement comme un raisin dans un flan mal fichu.

9. D'après ce que je comprends, nos belles et grandes démocraties européennes nous préparent doucement à l'idée qu'on va rester plus ou moins confinés un bon bout de temps. C'est-à-dire qu'on va bientôt nous renvoyer au boulot mais juste ce qu'il faut pour faire tourner la nation (laquelle est « apprenante » comme l'on sait depuis l'illustre Blanquer) mais qu'on devra quand même éviter d'aller boire des coups avec d'aut's ivrognes ou de se rassembler pour demander la démission de quelques irresponsables qu'ont dépensé nos sous à des réformes à la con et à la macron pendant que l'ensemble du corps médical tirait la sonnette d'alarme sur le manque de moyens.

10. Vous direz que je suis pessimiste mais l'avenir d'après le covid, je le vois assez genre communisme à la chinoise : produire et se taire.
Je ne doute d'ailleurs pas que nos élites ne manqueront pas d'éléments de langage pour justifier l'aliénation à venir et la mise en sommeil de la plupart de nos libertés publiques  : « solidarité nationale », « comportement décent », « respect de l'intérêt public », « nation apprenante » (Blanquer, quand même, quel génie !), « redémarrage de l'économie », « sentiment d'utilité », « combat commun », « gestes barrières », « transition inéluctable », « changement de paradigme », « horizontalité », « verticalité », « perplexité », «non mais vous vous rendez compte », « pognon de dingue », « Je vous ai compris », « traversons la rue »,  « apaisement des tensions », « des pommes des poires et des scoubidous », « tonton pourquoi tu tousses », « tringle à rideau » « taisez-vous Elkabach », « bienveillance », « solidarité », « réquisition des forces vives », « l'effort nécessaire de tous », « c'est notre projet » et prends ton riz, t'auras plus qu'ça.

100. Hier, mercredi 1er avril, une jeune sportive s'est entraînée derrière chez moi. C'était mimi. Comme j'avais appris qu'il y avait déjà eu 7 morts à l'hôpital de Dunkerque, j'ai texté à Elise qu'il était logique que les ports fussent touchés. Ce à quoi j'eus cette jolie réponse : « ports touchés, sport touchant. »

 

Patrice Houzeau
Les Confins, le 12 avril 2020.

12 avril 2020

C'EST LA MÊME MISERE TOUT ÇA

C'EST LA MÊME MISERE TOUT ÇA

1.Ils perçurent un bruit au-dessus de leurs têtes, un bruit de pas furtifs, un bruit de crêpe chue, de gaufre glissée, de virus qui passe, de nation apprenante, de montre molle, de ministre pensant.

2. C'était une porte vitrée, mais le carreau était cassé d'ailleurs la porte était cassée tout aussi que l'ailleurs derrière la porte vitrée cassée qu'on leur voyait des membres partout genre pantins poupées mannequins démantibulés. Y avait du sang.

3. « Non, laissez-moi diriger l'expérience et je réponds de tout... »
(Proverbe chinois d'avant le covid-19 et honteusement piqué dans un roman de Gaston Leroux, dont le titre, évidemment crypté, est « Le Mystère de la chambre jaune »...).

4. Je suis tellement énervé par touci-touça virus and co que je me suis surpris tout à l'heure à penser que je mangerais bien une blanquer de veau.

- Alors là, Monsieur Houzeau, c'est vraiment très mauvais !

- Oui, oui, je le reconnais, mais c'est que mon appétit grandit et que j'me sens virer vorace... Du reste, y a aussi le macron au gratin avec sa blanquéchamel, et itou l'édouard à l'impassible nul n'est tenu mais c'est pas une vraie recette.

5. Défois sur France Culture, on entend des phrases dans le genre de celle-ci : « Oui, c'est quelqu'un qui travaille les formes du symbolique ». C'est magnifique, c'est beau comme une intervention d'inspecteur d'académie et puis c'est utile car à symbolique on peut substituer réalisme, surréalisme, virtuel, conceptuel, formatif, sommatif, caca-boudin, catégoriel, catégorique, impératif, subjonctif, maladif, vomitif, cognitif, blanqueratif, merieuisme, mesmérisme, magnétisme, pédagogisme à tifs et tondus, sans compter les expertises nombreuses et variées.

6. Et Dieu créa la b.... et le c..... et il s'en suivit bien des conneries.

7. Je me souviens d'un personnage interprété par Marlène Jobert dans un film épatant (car dialogué par Michel Audiard) qui nous prédisait, je cite de mémoire, que vous verrez qu'ils ne se contenteront pas toujours de manger du riz, qu'à force, ils vont finir par tourner féroces, ou quelque chose dans ce mauvais goût là mais moi que voulez-vous, j'aime bien.

Note : J'ai retrouvé la citation quelque part sur internet : c'est tiré du film de Michel Audiard : « Faut pas prendre les enfants du bon dieu pour des canards sauvages » et c'est Rita (interprétée par Marlène Jobert) qui dit ceci et c'est marrant :

« Je pourrais pas vivre aux Indes. Je dis les Indes comme je dirais la Chine ! C'est la même misère tout ça !... Je suis sûr qu'un jour aux Indes, i mangeront les touristes... comme ça... sans méchanceté... un coup de fringale. Pareil en Chine, vous verrez qu'i ne boufferont pas toujours que du riz en Chine... I tourneront voraces. »

8. Je suis un auteur fort peu connu, mais comme j'en vaux mille, j'ai au moins un succès d'estime (de moi-même).

9. Je n'aime guère ni mes contemporains ni leurs enfants. Du coup, je suis devenu enseignant.

10. La distanciation sociale étant mon sport favori, j'ai pensé que j'avais peu de chances d'être coronaviré.
Ceci dit, en ce mois de mars 2020 de la micro-ère Macron, il semble que la moindre peau de pêche, le moindre emballage de yaourt recèle un poison mortel tout prêt à vous passer par les yeux, le nez, la bouche pour aller vous incendier les poumons jusqu'à suffocation.

11. Franchement, ce covid-19, il a tellement l'air d'une maladie qu'on dirait une arme de guerre.

Patrice Houzeau
Les Confins, le 12 avril 2020.

12 avril 2020

COMME UN OURS DANS UN BOCAL

COMME UN OURS DANS UN BOCAL

1. Et dire qu'il y a quelques semaines encore, de pompeux imbéciles nous promettaient le retour du quasi plein emploi, des réformes toujours plus formidables, d'la transition aussi épatante qu'écologique et accusaient les esprits chagrins dans le genre d'ma pomme de démoraliser les Français.

 - Mais enfin monsieur Houzeau, ils ne pouvaient pas prévoir le covid et tout ça !

 - C'est bien ce que je leur reproche : de ne pas prévoir. Ils me font penser au président Hoover qui quelques semaines avant le crack boursier de 1929 annonçait fiérement : « La prospérité est au coin de la rue ».

2. Entendu à la volée sur France Inter : « Elle sait que le monde est mort derrière ».

3. Définitivement, le mot de l'année 2020 est : « anxiogène ».

4. Et dire qu'en 2017 j'avais soutenu Macron ! Je m'étais laissé avoir avoir par ses produits d'appel (l'est pas banquier pour rien, le Macron) genre « suppression de la taxe d'habitation » : trois ans plus tard, après l'étrange affaire Benala puis les émeutes des gilets jaunes (faut appeler les choses par leur nom) puis le cafouillage de la réforme des retraites puis celui de la réforme Blanquer (ah le chef d'oeuvre dis donc), je me dis que certains autres auraient fait pire et que les temps à venir ne sont guère réjouissants quelque soit la longueur de son pif, au pinochio qui prétendra nous gouverner.

5. Ce monde n'est le monde de personne. Pourtant nous y sommes plongés jusqu'au cou et même que des fois nous appelons cela vivre.

6. Comme quoi hein No Future et les punks i zavaient-y pas raison ?

7. Le monde d'après le covid ne sera plus le même. Il n'y a que les indécrottables optimistes et les politiques pour ne pas s'en rendre compte.

Y en a pourtant qui pensent que cette crise va améliorer les rapports entre nous autres, oh frères humains, et not' rapport à l'essentiel la nature la bienveillance (quel horrible mot !) tout ça. Mes doux agneaux, doux papas, aimables mamans, en vérité je vous le dis, la rareté naturelle des choses va vite vous prouver le contraire et après la guerre, il y aura la guerre.

Et le diable en rit encore.

8. La nuit défois je tourne en moi-même comme un ours dans un bocal.

9. Mars 2020 : Quel merdier ! Quel merdier ! Quel merdier ! Le gouvernement pare au plus urgent (ils sont quand même payés pour, les ministres) et sous le feu de la pandémie couvent d'autres feux qui éclatant plus tard n'en seront que plus violents.

10. Je me forçai péniblement à sourire ce qui m'édenta immédiatement ; lors je passai pour un arrière petit-fils de quasimodo-quasimodi-poêle-à-frire.

11. Non décidément, sa figure ne me revient pas, même en l'appelant de loin, même en tableau, en bateau, en cadeau, en poireau, je ne lui souhaite rien d'autre que de prendre un rateau.

12. A la fin tu es las de ce monde à Macron.

Patrice Houzeau
Les Confins, le 12 avril 2020.

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