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BREFS ET AUTRES
apollinaire
8 mai 2021

MOI J'LA PREVOIS BADABOUMESQUE

MOI J’LA PREVOIS BADABOUMESQUE

1.
« - C’est horrible, murmura-t-elle. Tout… partout. »
(Agatha Christie, « La Maison du péril » [Nick])

2.
Défois y a des sonneries c’est passqu’il y a eu la guerre il y a longtemps pis qu’on dit qu’elle reviendra plus avec sa face de gueule cassée et ses millions d’âmes en fumée. Elle est ailleurs la guerre, en Afrique, avec les armes qu’on leur vend. #LeDrian #Parly

3.
« Des rangées de blancs chérubins
Remplacent l’hiver les sapins »
(Apollinaire)
C’est passqu’il y a de la neige. C’est joli, la neige. Y a des gens tous les ans ils meurent dans la neige. Ils ne ressuscitent pas. Tous les ans, ils sont différents, et meurent dans l’avalanche.

4.
Ça m’épate toujours que, comme l’écrit Apollinaire, « L’automne est plein de mains coupées ». C’est des feuilles, ces mains ; elles sèchent vite. Défois elles vont étrangler quelqu’un mais j’ai pas d’preuves. C’est juste le vent qui dit.

5.
Moi j’la prévois badaboumesque, l’année qui vient, pis la suivante, pis l’autre après que Macron, les gens auront quand même voté pour lui qu’ils ne l’aiment pas mais c’est ça ou les chiens rouges et noirs, alors…

6.
Dans ma tête, ma chanson préférée c’est quand même « Si tu savais, si tu savais, comme je m’en fous ». Je pense que c’est un hit planétaire. Cosmique même que les Aliens doivent passer dans leurs soucoupes en s’fichant d’nos fioles.

7.
Défois, y a des affaires, on dirait bien qu’elles puent. A Avignon comme ailleurs. Tiens, Mitterrand dans la boîte à mensonges. Je l’aimais pas. Je l’aime encore moins. Tiens, Nagui dans la boîte à bêtises. Je l’aime bien. Non, en fait, je m’en tamponne.

8.
Je n’aime que les comédies. Surtout celles où l’on égorge le clown à la fin.

9.
Ai revu « Phantom Of The Paradise », de Brian De Palma. Ah y a pas, c’est chouette (j’aime bien leurs yeux pis leurs cris aux chouettes) et rock n’ roll (j’aime bien le rock).
Ce soir, j’me zieuterai bien « Le Corbeau », de Clouzot. Du solide dans l’genre lucide.

10.
« Une nuit c’était la mer
Et les fleuves s’y répandaient »
(Apollinaire)

Défois la nuit c’est la mer. Et les fleuves c’est comme s’ils se donnaient rendez-vous pour aller se baigner tous ensemble dans le grand bain de minuit. Mais comme ça fait du tsunami partout, les gens et les morts sont pas contents (on les comprend).

Défois la nuit je regarde la nuit qu’il y a la mer dedans passque je suis au bord de. Mais je vois pas la mer, je l’entends seulement. A mon avis, elle raconte qu’elle nous enc… très profond et ça c’est pas poli. #Lespoètessontcons

Que les fleuves se répandent dans la mer ne m’étonne pas. Où voulez-vous qu’ils aillent. De temps en temps ils noient bien quelques riverains mais c’est quand même pas l’essentiel de leur fonction. Par contre, sont bien pratiques pour y faire disparaître.

11.
Macron a deux chiens de garde. L’un est rouge ; l’autre est noire (c’est une toutoute). Défois, il les fait aboyer pour que les gens aient peur et votent Macron. Défois, il leur dit de se taire pour se donner des airs de Macron a raison et que les gens votent Macron. Voilà. On appelle cela la Démocratie.

12.
Imaginons que la Mort me dise : tu pourras toujours vivre un jour de plus et en bonne santé pourvu que tu lises un bon livre par jour. Pour sûr, je vivrai longtemps et très très vieux. Par contre, je serai obligé d’abattre mon ordinateur d’une balle dans la nuque.

Patrice Houzeau
Malo, le 8 mai 2021.

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25 avril 2021

SOTTISES ET SPECULATIONS

SOTTISES ET SPECULATIONS

1.
Il paraît que le terme islamogauchisme n’a pas beaucoup de sens. N’empêche que si je dis que la France est judéo-chrétienne et laïque, et pas islamogauchiste, tout le monde comprend ce que je veux dire.

2.
« Et comment supporterais-je d’être homme, si l’homme n’était pas aussi poète, devineur d’énigmes et rédempteur du hasard ! »
(Nietzsche, « Ainsi parlait Zarathoustra », traduction d’Albert)

« Et comment supporterais-je d’être homme [quelquefois, on se le demande], si l’homme n’était pas aussi poète [entre deux massacres], devineur d’énigmes [salade de charades, le monde] et rédempteur du hasard ! » [c’est ainsi que l’humain en arrive à se penser nécessaire, aussi nécessaire que spectre en son château].

3.
« Les morts se réjouissaient
De voir leurs corps trépassés entre eux et la lumière
Ils riaient de leur ombre et l’observaient
Comme si véritablement
C’eût été leur vie passée »
(Apollinaire, « La maison des morts »)

« Les morts se réjouissaient » [je suppose qu’ils souriaient de leur fameux sourire, pis qu’ils riaient aussi, très grinçants déchaussés]
« De voir leurs corps trépassés [spectres épatés d’eux-mêmes et riant de se voir si en ce] entre eux et la lumière [ce vers d’Apollinaire : photo, image, photogramme : squelettes dansants sur un sol où se découpent de grands pans de lumière]
« Ils riaient de leur ombre » [exister, c’est vivre avec son ombre, et ses ombres, nombres, concombres, congres, chicongres] et l’observaient [« Observatory Of Shadows », texte barré sur une musique à la Blue Öyster Cult]
« Comme si véritablement / C’eût été leur vie passée » [nos ombres nous définissent-elles ?]

4.
« L’idéal, dans nos pensées, est d’une fixité inébranlable. Vous ne pouvez en sortir. Il vous faut toujours (y) revenir. Il n’y a point de dehors : dehors vous ne sauriez respirer. » (Wittgenstein, « Investigations philosophiques », 103, traduction de Klossowski)

« L’idéal, dans nos pensées, est d’une fixité inébranlable » [fascination, laquelle peut mener au fanatisme ; c’est bien pour cela que je me méfie des idéalistes, ceux qui rêvent d’un éternel occident, ceux qui rêvent d’un monde converti, ceux qui se revendiquent d’utopies sociales reposant sur une fatalement illusoire égalité réelle garantie par un Etat tout puissant]. « Vous ne pouvez en sortir. » [Il faut en effet une sacrée dose de fatalisme, de scepticisme, d’individualisme, d’égotisme, voire de cynisme, pour envoyer balader tous ces idéaux là dont se revendiquent les hypocrites, les politiques et les saints]. « Il vous faut toujours (y) revenir. » [comme l’assassin sur les lieux comme on disait dans le temps des romans policiers]. « Il n’y a point de dehors : dehors, vous ne sauriez respirer. » [Le réel serait-il constitué en fonction de la vision idéale que je m’en fais ?]

5.
« Malgré notre vigilance à tous, l’assassin n’en a pas moins atteint son but !
- Pas tout à fait, remarquai-je.
- Par pur hasard, seulement ! Selon moi, cela revient au même. Quelqu’un a payé de sa vie notre négligence. Peut-on sacrifier une existence humaine ? »
(Agatha Christie traduit par Louis Postif, « La Maison du péril » [Poirot et Hastings])

Ce dialogue illustrerait-il notre actualité française, entre menace des covids et menace islamiste ? « Peut-on sacrifier une existence humaine ? » : question de raison d’Etat.

6.
En 2021, on peut légitimement se demander si la surpopulation et ses problèmes (flux migratoires, incertitudes économiques, insécurité, communautarismes…) ne vont pas précipiter nos démocraties dans l’illusion sécuritaire, la surveillance généralisée, l’auto-censure, et la servitude volontaire à des normes jupitériennes.

7.
« La couleur rouge de l’objet que je regarde est et restera toujours connue de moi seul. Je n’ai aucun moyen de savoir si l’impression colorée qu’il donne à d’autres est identique à la mienne. » (Merleau-Ponty, « La Structure du comportement »)

De sorte que le réel dans lequel je m’active est radicalement différent du réel dans lequel l’autre, les autres, vous autres, vous vous activez. En ce sens, chacun est unique. La subjectivité radicale (et ce qu’il en fait) est la condition de l’humain, pour le pire comme pour le meilleur.

8.
Spéculations : et si, de variant en variant, à plus ou moins long terme, la nébuleuse covid finissait par décimer l’humanité ? Et si, dans quelques mois, apparaissaient des effets secondaires insoupçonnés et tardifs des vaccins ? Et si un nouveau variant rendait impossible ou très déconseillée toute (re)vaccination ? Chaipas moi, j’m’interroge.

9.
En fin de compte, le président Macron aura été surtout un gestionnaire de crises (crise des « Gilets Jaunes », crise sanitaire,…). Doté de l’étonnant argent magique, ainsi que de l’époustouflante poudre de perlimpinpin du Grand Débat National, il ne put guère compter sur l’Enchanteur Blanquer, qui lui fut à peu près aussi utile que le Merlin de la légende arthurienne revue par Alexandre Astier.

10.
Avec un variant indien qui pourrait nous tomber dessus d’un jour à l’autre (sans compter les variants déjà présents et qui n’attendent peut-être que le recul du variant anglais pour prendre le relais, à moins qu’ils attendent je ne sais quel signal chimico-physiologique, ou quelque occasion de former un nouveau et inédit combinant), et surtout avec un nombre journalier de contaminations qui stagne à plus de 30 000 quand même, alors même que l’on a, dit-on, procédé ces derniers quinze jours à beaucoup moins de tests, se pourrait-il que l’opinion publique en vienne à penser (mais elle peut se tromper) que Macron et Blanquer seraient en passe de se planter et qu’ils ne pourraient pas décemment et surtout pas, comme ils l’ont peut-être imprudemment promis, réellement déconfiner à la mi-mai sans risquer un redémarrage brutal de l’épidémie, la débâcle électorale et économique, la colère des parents et des enseignants. Macron se revendiquant pragmatique, sinon opportuniste, c’est certainement à Blanquer que nous devrons cet éventuel et triste état de choses.

11.
Réflexion d’un proche à propos d’une publicité pour un produit approuvé par l’institut Pasteur : « En France, on ne sait pas faire de vaccin, mais bon, on sait faire de la margarine ».

12.
Ceux qui disent que les électeurs de Marine Le Pen ont un QI limité font preuve d’arrogance (se croient-ils eux-mêmes si formidables ?), de mépris pour le désarroi de bon nombre de Français, et d’ignorance (ils seraient bien surpris s’ils savaient de qui exactement est constitué l’électorat de droite en France).

Patrice Houzeau
Malo, le 25 avril 2021.

23 avril 2021

ET SANS BRETAGNES PLUS DE FEE MORGANE

ET SANS BRETAGNES PLUS DE FEE MORGANE

1.
« N’est-ce pas à dire que les formes et lois logiques expriment la particularité contingente de l’espèce humaine, qui pourrait également être autre et aussi deviendra autre au cours de l’évolution future ? »
(Husserl, « L’Idée de la phénoménologie », traduction de Lowit)

« N’est-ce pas à dire que les formes et lois logiques [cet univers de causes, d’effets, de conséquences dans lequel nous ne cessons de creuser des labyrinthes] expriment la particularité contingente de l’espèce humaine [l’humain, ce monstre de logique], qui pourrait également être autre [l’espèce humaine est culturellement plurielle ; serait-ce que notre culture occidentale, fondée sur la logique et la raison, jusqu’à faire du christianisme une religion raisonnable, serait maintenant plongée dans une lutte avec un irrationnel religieux qui vise à affaiblir nos démocraties et, à terme, nous imposer les normes d’un modèle islamiste ?] et aussi deviendra autre au cours de l’évolution future ? » [Husserl a-t-il pressenti quelque transhumanisme ?]

2.
En inventant les chiffres, l’humain inventa l’univers, dont il ne cesse de faire l’inventaire, et c’est de plus en plus complexe, s’t’affaire.

3.
« Tu regardes les yeux pleins de larmes ces pauvres émigrants
Ils croient en Dieu ils prient les femmes allaitent des enfants
Ils emplissent de leur odeur le hall de la gare Saint-Lazare
Ils ont foi dans leur étoile comme les rois-mages
Ils espèrent gagner de l’argent dans l’Argentine
Et revenir dans leur pays après avoir fait fortune »
(Apollinaire, « Zone »)

« Tu regardes les yeux pleins de larmes ces pauvres émigrants » [ah bin, il a pas fini d’s’émouvoir, qu’il a écrit ça au début du XXème siècle, Apollinaire, et qu’en ce début de XXIème siècle, ça recommence]
« Ils croient en Dieu ils prient les femmes allaitent des enfants [ils croissent et se multiplient donc]
« Ils emplissent de leur odeur le hall de la gare Saint-Lazare » [et en fin de compte, il y en a quand même beaucoup, des saint-lazares là]
« Ils ont foi dans leur étoile comme des rois-mages » [sauf qu’ils ne sont ni rois, ni mages ; par contre, défois, en ce début de XXIème siècle, ils ne sont pas tous bienveillants]
« Ils espèrent gagner de l’argent dans l’Argentine » [en ce moment, c’est plutôt en Grande-Bretagne, qu’ils se mettent le doigt dans l’œil because les Anglais i se sont barrés de l’Europe et nous la tirent bien la langue, dis]
« Et revenir dans leur pays après avoir fait fortune » [sauf que beaucoup ne repartiront jamais, parce que leur pays, il est abonné aux guerres, dictatures et marchands d’armes associés, sans compter ceux qui sont aussi indésirables chez eux qu’ici.]

4.
Paraît qu’en plein conseil des ministres, Macron aurait recadré Marlène Schiappa à propos des Etats Généraux de la Laïcité, comme quoi il aurait dit « Les Français s’en fichent, et moi aussi. » Euh… si les Français s’en fichaient tant que ça, Marine Le Pen ne serait peut-être pas aux portes du pouvoir. Quant à la valeureuse Marlène Schiappa, si Macron se montre indélicat, elle n’a qu’à l’envoyer promener, lui et sa garde-robe de vestes réversibles.

5.
Peut-on être à la fois écolo et marxiste. Je ne sais pas. Personnellement, j’ai des doutes. Peut-on faire la critique du mode capitaliste de la production de richesses sans condamner pour autant la nécessité de cette production ? J’ai, je l’avoue, de la sympathie pour ceux qui défendent leur outil de travail, fût-il basé sur une conception productiviste.

6.
Et maintenant la pensée du jour par Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Education Nationale : « Quand on peut avoir son enfant chez soi pour déjeuner, c’est mieux. » (Jean-Michel Blanquer, le 23 avril 2021) : C’est bien vrai, ça. Et s’il pleut, faut pas oublier sa capuche.
Blanquer, à force de nous prendre pour des tanches, il va finir par s’attirer des antipathies, sinon des inimitiés, voire des hostilités.

7.
Quand j’ai vu la ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche (le vaccin français contre le covid, quel succès !) à côté de Thomas Pesquet sur une photo de Twitter, je me suis dit : ah tiens, comme ils ne savent plus quoi en faire, ils vont mettre Vidal sur orbite…

8.
« Et moi aussi de près je suis sombre et terne
Une brume qui vient d’obscurcir les lanternes »
(Apollinaire, « Cortège)

« Et moi aussi [en poésie, on dit facilement « moi », lequel est aussi autre que « je »] de près je suis sombre et terne » [surtout quand je suis « par hasard et pas rasé », pour citer Serge Gainsbourg]
«Une brume qui vient [la brume qui vient, avec ses images de vaisseau fantôme, d’équipage à squelettes pirates, comme dans un film dans ma tête] d’obscurcir les lanternes » [en ce moment, ce sont les Lumières que certains tentent d’obscurcir, et toute notre raison d’éclipser] 

9.
« La dernière démarche de la raison est de reconnaître qu’il y a une infinité de choses qui la surpassent ; elle n’est que faible, si elle ne va jusqu’à connaître cela.
   Que si les choses naturelles la surpassent, que dira-t-on des surnaturelles ? »
(Pascal)

« La dernière démarche de la raison » [ce truc qui fait que, malgré toutes les sottises, les hypocrisies et les mensonges dont médias et politiques nous abreuvent chaque jour, nous restons lucides] est de reconnaître qu’il y a une infinité de choses qui la surpassent [bah, je le sais bien que je suis aussi bête qu’une gaufrette, une paire de chaussettes, une pile d’assiettes, castagnettes, vinaigrette que c’est bon ça dans une salade de pommes de terre avec des œufs durs] ; elle n’est que faible, si elle ne va jusqu’à connaître cela [la faiblesse, c’est de ne pas reconnaître qu’on ne sait pas].
Que si les choses naturelles la surpassent [je suis nul en ornithologie, en physique, en chimie, en sigillographie, en épigraphie, en épistémologie, en phénoménologie, en sociologie, en psychologie, en trigonométrie, en astronomie, en gastronomie, en météorologie, en musicologie, en filmologie et je n’en fais pas tout un plat], que dira-t-on des surnaturelles ? » [c’est exactement ce que je disais encore hier soir à mon cheval fantôme ; quant à la deuxième chaussette, elle est dans un univers parallèle, je crois bien. Et je ne vous parle même pas du Mystère Blanquer].

10.
« Notre monde ne mourra jamais… tant qu’il y aura quelqu’un qui rêvera dans les Bretagnes… nous existerons… » (Hugo Pratt, « Les Celtiques », [Morgane])

C’est du rêve que relève l’univers légendaire. Sans conscience rêveuse, y a que rien, et sans Bretagnes, plus de fée Morgane.

11.
Aujourd’hui, une fonctionnaire de police a été mortellement poignardée au commissariat de police de Rambouillet. L’assassin, d’après BFMTV, serait un ex- clandestin arrivé en France en 2009 et régularisé en 2019. Une cellule dormante ? Le parquet antiterroriste est saisi.

Patrice Houzeau
Malo, le 23 avril 2021.

23 avril 2021

UN CHAT PASSANT PARMI LES LIVRES

UN CHAT PARMI LES LIVRES

1.
« L’insécurité actuelle favorise l’affermissement des autorités traditionnelles. »
(Karl Jaspers, « Essais philosophiques », traduction de Hersch)
Avec le déclin prévisible des démocraties, cette phrase tend au présent de vérité absolue.

2.
« Comme d’autres, je ressens mon échec, tout en ayant la force de vivre. »
(Karl Jaspers)
« Comme d’autres » [dans chaque humain, l’humanité en jeu ? Ah l’enfer !] « je ressens mon échec » [lequel nous hante comme le suicidé hante le casino], « tout en ayant la force de vivre » [c’est ça qu’est épatant, chez l’humain, il a beau longer les précipices, jongler avec les apocalyses, il se multiplie quand même, tenace, et défois terriblement teigneux].

3.
« Il faut donc chercher la raison de l’existence du monde, qui est l’assemblage entier des choses contingentes, et il faut la chercher dans la substance qui porte la raison de son existence avec elle, et laquelle par conséquent est nécessaire et éternelle. »
(Leibniz, « Théodicée »)

« Il faut donc chercher la raison de l’existence du monde [ah ces philosophes, doutant de tout, ils finissent par ne douter de rien], qui est l’assemblage entier des choses contingentes [le monde, c’est tout des contingences, c’est pour ça qu’on est sans cesse sollicité enquiquiné], et il faut la chercher dans la substance [voilà une phrase, qui, mal comprise, pourrait porter à bien des psychédélismes chevelus] qui porte la raison de son existence avec elle [c’est-à-dire qui existe parce qu’elle ne pourrait absolument pas ne pas exister, la « nature », la « matière », laquelle, si ça se trouve est pur fantôme], et laquelle par conséquent [faut se métier de la logique dans les considérations métaphysiques, parfois la logique, c’est pas ce qu’on pense, et encore moins ce qu’on croit] est nécessaire et éternelle » [ah la nécessité et tous ses impératifs ; l’éternité… l’éternité, oui mais par rapport à quoi ?]

4.
« Je souhaite dans ma maison :
Une femme ayant sa raison,
Un chat passant parmi les livres,
Des amis en toute saison
Sans lesquels je ne peux pas vivre. »
(Apollinaire, « Le Chat »)

« Je souhaite dans ma maison » [on peut aussi souhaiter dehors mais ça dépend du temps]
« Une femme ayant sa raison, » [vaut mieux, parce que se mettre en ménage avec une tourneboulée permanente pas étanche, c’est pas top]
« Un chat passant parmi les livres » [au rythme chaloupé d’une basse genre I’m walking in the street like a feline »]
« Des amis en toute saison » avec qui je mangerai frites et jambon, saucisson, cornichons, fromton, moitiés d’melon, tartelettes au citron (j’entends Olivier Veran à la télévision dire : « il peut y avoir des faux positifs avec les auto-tests », moi j’vous dis, on nage en pleine science-fiction)
« Sans lesquels je ne peux pas vivre » [on dit ça défois, défois le contraire]

5.
France Inter, le 21 avril 2021, Fabienne Sintes à propos de la politique de Poutine (conflit avec l’Ukraine, incarcération d’Alexeï Navalny) : « Est-ce qu’il est train de mettre la main sur le fourneau pour voir s’il est chaud ? » Et si Poutine se brûle, brûlerons-nous avec lui ?

6.
« Et la terre plate à l’infini
Comme avant Galilée
Se couvrit de mille mythologies immobiles
Un ange en diamant brisa toutes les vitrines
Et les morts m’accostèrent
Avec des mines de l’autre monde »
(Apollinaire)

« Et la terre plate à l’infini [une pâte à pizza qui s’étire, s’étire, s’étire dans le grand four noir]
« Comme avant Galilée [celui qui a écrit que l’univers était composé en langage mathématique]
« Se couvrit de mille mythologies immobiles [l’infini de tous les dieux, une collection de statues]
« Un ange en diamant [c’est qu’c’est solide, ces êtres là] brisa toutes les vitrines [je m’imagine assez le narrateur poétique dans le parc de « la maison des morts », contemplant la plaine sous un soleil brisant]
« Et les morts m’accostèrent [un narrateur poétique, faut qu’ça imagine, sinon, sa poésie, elle risque de bien casser les pieds façon poète hermétique qu’on étudie pour les concours de la fonction publique]
« Avec des mines de l’autre monde » [et sans masque anti-covid, dis]

7.
« Il observait les astres et, comme il avait les yeux au ciel, il tomba dans un puits. »
(Platon, à propos de Thalès)

C’est curieux d’observer les astres en marchant. Forcé, y a des accidents. Y en a qui observent l’étoile des présidentielles, et ils ne voient pas qu’ils longent un gouffre dans lequel, à chaque instant, ils pourraient se casser la république, voire se démantibuler l’apprenance.

8.
« Aucun doute ne pouvait subsister sur la nature des sentiments du commandant Challenger à l’égard de Nick : jamais admirateur ne dévoila plus ouvertement les replis de son cœur. »
(Agatha Christie traduit par Louis Postif, « La Maison du péril »)

« Aucun doute ne pouvait subsister sur la nature des sentiments » [quand il n’y a aucun doute sur la nature des sentiments de cézigue, c’est qu’il est drôlement fasciné, le gars, parce que l’affective palpitance, c’est pas si simple] du commandant Challenger à l’égard de Nick [et koik’il veut faire avec Nick, hein, koik’il ?] : jamais admirateur [çui a qui des yeux de merlan frit, de merlan fou, de merlan frappadingue fasciné] ne dévoila plus ouvertement les replis de son cœur » [« Les Replis du Cœur », roman cardiaque].

Patrice Houzeau
Malo, le 23 avril 2021.

21 avril 2021

PERSPICACE PERISSABLE PIS QUI AGACE

PERSPICACE PERISSABLE PIS QUI AGACE

1.
« Là, j’évitai les détails. Je lui brossai seulement un tableau de la désillusion du jeune fou se rendant compte de son erreur. »
(Agatha Christie traduit par Henri Thiès, « Le Cheval Pâle »)

« Là, j’évitai les détails [dans lesquels, comme on sait, se cache le Diable que plus vous y zieutez, dans le détail, plus il vous la tire, le Diable, et longue longue longuement]. Je lui brossai seulement un tableau de la désillusion du jeune fou [ah ça, souvent que quand on est jeune, on est un peu tout fou, voire carrément barré, et puis, en général, ça passe avec le temps et l’on passe de jeune fou à vieux con] se rendant compte de son erreur [qu’on passe son temps à en faire des erreurs, que l’humanité, c’est l’infini des erreurs, horreurs, errances avec de bons apôtres genre Michel Serres (RIP), Albert Jacquard (RIP), Philippe Meirieu, Emmanuel Macron, socialos, libéraux, gauchos, cocos, fachos, crypto-cocos, néo-fachos, écolos, philosophiques zozos, prétentieux pédagos, etceteri etcetero qui vous font la morale que moi, du coup, j’préfère écouter « Orphée aux Enfers », d’Offenbach ou les ritournelles des Charlots].

2.
« J’ose à peine regarder la divine mascarade »
(Apollinaire)

« J’ose à peine regarder » [Moi, ça me fait pareil quand mes yeux tombent dans un film d’horreur avec du gore dedans qu’on dirait une réforme à Blanquer] la divine mascarade » [ce qui me fait penser à « La Valse des Masques », le tube qui tue du printemps 2020 à Manu Jupiter, accompagné du Jean-Mich’ Blanquer, the king of the pipeau].

3.
« Oiseau tranquille au vol inverse oiseau
Qui nidifie en l’air
A la limite où notre sol brille déjà »
(Apollinaire, « Cortège »)

« Oiseau tranquille » [Ça existe-t-y des zoziaux tranquilles ? Ah, être tranquille comme un oiseau qui fume sa pipe en lisant le journal pendant qu’le monde pédale dans le virus et l’islamisme galopant] au vol inverse [cékoi comme oiseau qui fait dans le « vol inverse » ? Ce s’rait-y le politique palmé des altitudes ?] ]oiseau [ça fait écho]
Qui nidifie en l’air [ça s’confirme que c’est le palmé des altitudes, çui qui est « en même temps », qui a d’la « pensée complexe » plein le bec et la cervelle plumée qui va avec]
A la limite où notre sol brille déjà [Ça me fait penser à ce strip des « Déboussolés » de Watch (dans le Spirou des années 70) où l’on voit un bonhomme tout chelou avec un drôle de petit chapeau déclamant : « O soleil couchant Pareil à une tarte au froment »] pis qui s’en retourne avec des yeux vagues et repus pis dans le désert pendant qu’une sorte de coyote de derrière les collines perdues lui jette à la tête un énorme dictionnaire de rimes que la dernière case du strip est basée sur le mouvement arrêté dans l’air du gros volume à quelques mètres de la tête du zig rimailleur, lequel ne se doute de rien vu que qu’c’est dans son dos qu’il arrive, le choc].

4.
« Entre les sandales de plastique
Que son père appelait des méduses
Glissaient des ombres égocentriques ;
Les organes fonctionnent, puis ils s’usent. »
(Michel Houellebecq)

« Entre les sandales de plastique » [kicéty qui ritournellait « Le plastique, c’est fantastique », c’était bien laid quand même]
« Que son père » [chaipas qui c’est son père ; forcé, je pense que c’est le père d’une fille. Pourquoi, je sais pas. Peut-être parce que défois, on se demande à quoi ils ressemblent les pères des filles qu’on trouve jolies. C’est idiot et psychanalytique] appelait des méduses [ces têtes tranchées qui planent dans les flots et qui parfois foudroient]
« Glissaient des ombres égocentriques ; » [le monde, cette somme de nombrils interconnectés]
« Les organes fonctionnent, puis ils s’usent. » [les humains quoi, ces perspicaces périssables]

5.
« Plus tard dans un bal champêtre
Les couples mains sur les épaules
Dansèrent au son aigre des cithares »
(Apollinaire, « la maison des morts »)

« Plus tard, dans un bal champêtre » [ah ça va guincher donc chez les vivants et les morts]
« Les couples mains sur les épaules » [ça me rappelle ce bal étrange du film « Un Soir, un train » de André Delvaux, où, dans cet instant qui sépare la vie du néant, yeux dans les yeux, mains sur les épaules, les couples tournent et dansent sur une java d’ailleurs (ou un tango de Barbarie peut-être)]
« Dansèrent au son aigre des cithares » [chez les vivants et les morts, c’est pas l’accordéon qui mène le bal, c’est le « son aigre des cithares », qui relève du folklore d’Autriche, de Hongrie ou de la Suisse, que moi j’en sais rien, j’apprends ça sur Wikichaitou, que le « son aigre », j’en sais rien que j’aime bien le rythme qu’il a le vers : « Dansè/rent (/) au son aigre / des cithares » qu’on l’entend bien le pincement du « r » là] 

6.
« Les morts avaient choisi les vivantes
Et les vivants
Des mortes
Un genévrier parfois
Faisait l’effet d’un fantôme »
(Apollinaire, « La maison des morts »)

« Les morts avaient choisi les vivantes » [« Les Zombies aiment la chair fraîche » film de série Z (comme dans zombie et film de zob aussi, que chaipas s’il existe, ce nanar mais que ça ne m’étonnerait point, que ça me fait penser que j’ai toujours trouvé « La Nuit des morts-vivants » de Romero ennuyeux comme la mort ; je préfère les formidables « Suspiria » et « Le Fantôme de l’Opéra » de Dario Argento]
« Et les vivants
Des mortes » [vous remarquerez qu’il y a chiasme pour le signifier, l’entrelacs des deux mondes]
« Un genévrier parfois
Faisait l’effet d’un fantôme » [dans ce lieu où morts et vivants se rencontrent, le réel paraît moins réel que le revenant ; l’autre monde contamine l’ici et maintenant].

7.
Dans le film « Le Cinquième Elément » de Luc Besson, n’est-ce pas que l’actrice qui joue le rôle de Lilou est superbe ? Son nom d’actrice est Milla Jovovich, et elle interpréta aussi Jeanne d’Arc, aussi de Luc Besson.

8.
« Je restai silencieux, quelques instants, retrouvant le passé. »
(Agatha Christie traduit par Henri Thiès, « Le Cheval pâle »)

« Je restai silencieux [défois i faut], quelques instants [au moins], retrouvant le passé » [ah ça, quand le passé vous revient tourner les tables dans la tête, parfois, on ne pense même plus à gazouiller, on s’laisse envahir par des images anciennes, parfums fantômes et sons spectraux ; ceci dit, « Restant silencieux, retrouvant le passé », c’est un alexandrin].

9.
« Ils vont, ils viennent, ils trottent, ils dansent : de mort, nulles nouvelles. Tout cela est beau ; mais aussi quand elle arrive, ou à eux, ou à leurs femmes, enfants et amis, les surprenant en dessoude et à découvert, quels tourments, quels cris, quelle rage et quel désespoir les accable ! » (Montaigne)

« Ils vont, ils viennent, ils trottent, ils dansent » [comme i vous dit le monde, Montaigne, un ballet, un incessant va-et-vient, les autres] : de mort, nulles nouvelles [c’est vrai qu’on n’peut pas toujours penser à la mort, que c’en est même une morale, ça, de vivre, de persister malgré la mort, de sourire ; de rire, et de pas trop l’évoquer, la mort, défois qu’elle se pointerait illico, avec sa tête de trader branché]. Tout cela est beau [ironie ?] mais aussi quand elle arrive [tiens, qu’est-ce que je vous disais] ou à eux [couic], ou à leurs femmes [bis-couic], enfants et amis [ter-couic], les surprenant en dessoude ou à découvert [faut-il comprendre à l’improviste ?] quels tourments, quels cris, quelle rage et quel désespoir les accablent [y a rien d’plus rageant que de trépasser alors que l’on ne s’y attendait pas : tous les revenants vous le diront.]

10.
« Les passants égarés sont bizarrement verts ;
Au fond de l’autobus je sens craquer mes veines. »
(Michel Houellebecq, « Jim »)

« Les passants égarés [je me demande comment le narrateur sait qu’ils sont tout égarés, les passants – tiens, un passant qui passe, avec ses drames et ses morts, et ses projets et ses échecs] sont bizarrement verts » [c’est-y que le narrateur serait sur une planète d’hommes-plantes, d’artichauts marcheurs, des pt’tits verts, des p’tits gris, des p’tits verts-de-gris, (oui oui, défois, j’ai le lutin de ma tête, il chante) ;
« Au fond de l’autobus [donc le narrateur narrate du fond d’un autobus et voit passer de verts passants] je sens craquer mes veines » [ça sonne, chaipas si le narrateur est en manque ou quoi, mais ça sonne].

11.
« Les cyprès projetaient sous la lune leurs ombres
J’écoutais cette nuit au déclin de l’été
Un oiseau langoureux et toujours irrité
Et le bruit éternel d’un fleuve large et sombre »
(Apollinaire, « Le voyageur »)

« Les cyprès [d’après internet, un cyprès peut atteindre 25 mètres de haut et vivre cinq cent ans, autant dire un géant, un mythique, un mythologique même, l’arbre des morts] projetaient sous la lune leurs ombres » [ça devait l’faire, dans le genre effet funèbre]
« J’écoutais cette nuit au déclin de l’été » [quand on ne dort pas la nuit, on l’écoute, la nuit, puis tous les bruits mystérieux des êtres et esprits qui passent dans l’tout ça que moi j’sais pas, la nuit, moi, je dors]
« Un oiseau langoureux [koikcé comme genre, s’te mélancolique coucou ?] et toujours irrité » [pas seulement mélancolique, l’zoizeau, l’est aussi « irrité » que je pense à l’engoulevent qui crassotte, crécelle et crisse et crosse et crusse pis quand il tousse, c’est qu’il a trop fumé d’craven A.]
« Et le bruit éternel d’un fleuve large et sombre » [avant qu’les humains s’mettent à philosopher sur les fleuves, il y avait des fleuves, et quand les humains auront avalé toute leur philosophie et le bulletin de naissance de leur espèce, y aura encore des fleuves, « larges et sombres » comme un mystère, une force, un monde entre deux mondes].

Patrice Houzeau
Malo, le 21 avril 2021

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19 avril 2021

CE QUE NOS MORTS

CE QUE NOS MORTS

1.
« Ils n’avaient pas oublié la danse
Ces morts et ces mortes
On buvait aussi
Et de temps à autre une cloche
Annonçait qu’un nouveau tonneau
Allait être mis en perce »
(Apollinaire, « La maison des morts »)

Ils n’avaient pas oublié la danse [et du coup ils agitèrent leurs chairs retrouvées sur leurs squelettes]
Ces morts et ces mortes [y en avaient qu’on ne connaissait pas ; ils venaient des temps avec de drôles de langues]
On buvait aussi [avec de vieux blues genre « One bourbon, one scotch, one beer » interprétés par des inspirés du Grateful Dead ; on buvait aussi ; on valsa macabre]
Et de temps à autre [c’est qu’ils avaient retrouvé le cours du temps, les surgis du néant là] une cloche [à chaque fois que j’entends le mot cloche, le son d’la cloche me tinte dans la paix d’ma tête ; ça doit être ça, la fameuse « petite musique » de l’écriture]
Annonçait qu’un nouveau tonneau [glouglou]
Allait être mis en perce » [un chat passa dans le décor, mais il ne resta pas longtemps : des barbus le chassèrent à grands cris d’épouvantail].
(d’après Apollinaire)

2.
Ce fut le 19 avril 2021 que j’entendis ces mots prononcés par le candidat Macron : « Je me bats pour le droit à la vie paisible », et me suis demandé si cette « vie paisible » allait servir de base à la campagne de La République en Marche. Après un quinquennat si tumultueux (troubles et Gilets Jaunes) et si hasardeux (covid et variants), « la vie paisible » à Macron sonnait comme une ironie, voire un vœu pieux.

3.
« Je vous attendrai
Toute votre vie
Répondait la morte »
(Apollinaire, « La maison des morts »)

« Je vous attendrai [vous peut-être, mais pas moi ; j’ai plus trop le temps, puis plus trop envie ; allez sourire ailleurs]
Toute votre vie [ce qui passe si lentement au départ et qui, au fur et à mesure qu’on qu’ça file de plus en plus vite comme la corde d’une poulie qui finit par vous lâcher dans le puits]
Répondait la morte » [que les morts répondent, tous les enquêteurs, médecins légistes, historiens, spirites et cinéphiles vous le confirmeront,  et nous ne faisons que répéter que ce que nos morts nous ont dit].

4.
Je me demande ce que donne l’expérimentation de l’ouverture des BTS aux Bac Pro. A mon avis, dans bien des filières, c’est l’échec et prévisible casse-pipe. Ça vient de la réforme Peillon/Hamon/Belkacem, j’crois bien, cette ânerie. Blanquer a laissé faire. Tant pis pour lui.
La solution, pour les Bac Pro, serait sans doute le BTS en alternance. En attendant, que de temps perdu et d’argent jeté par les fenêtres du ministère.

5.
« Par interdiction impériale, je ne peux pas utiliser mes techniques. Malheureusement, mon école est fermée et je suis en plein confinement », dit un personnage de « Beast of East 2 » de Akihiro Yamada.

« Par interdiction impériale, [l’interdit nous gouverne, nous préside, nous gère ; souvent qu’il fascine, l’interdit, qu’ça en dérape souvent dans le social] je ne peux pas utiliser mes techniques [le réel est plein de machineries obscures qui la font tourner, la machine d’l’occident ; ça fait des morts sur la planète, et en définitive, désordres, troubles et n’importe quoi se multiplient jusque dans nos campagnes ; c’est qu’elles sont de plus en plus compliquées, les règles du jeu, et nos politiques, même les plus fûtés, semblent de bien piètres joueurs face à la complication]. Malheureusement, mon école est fermée [en ce moment, la mienne aussi] et je suis en plein confinement » [nous autres aussi] dit un personnage de l’excellent « Beast of East 2 » de Akihiro Yamada [heureusement que c’est de la fiction, dis, défois qu’on croirait qu’c’est vrai)].

6.
La religion, c’est de la nostalgie. Lorsque cette nostalgie des ailleurs perdus nourrit un programme politique, la démocratie est en danger.

Patrice Houzeau

Malo, le 19 avril 2021.

18 avril 2021

ET L'OEIL EMPORTERA LE MONDE

ET L’ŒIL EMPORTERA LE MONDE

1.
Ce 18 avril 2021, on dit qu’en Allemagne, certains commentateurs n’hésitent pas à dire que Macron s’est planté en refusant un reconfinement et plus tôt dans l’année et plus strict. Qu’en pense Blanquer ?

2.
« Nos raisonnements sur les systèmes isolés ont beau impliquer que l’histoire passée, présente et future de chacun d’eux serait dépliable tout d’un coup, en éventail : cette histoire ne s’en déroule pas moins au fur et à mesure, comme si elle occupait une durée analogue à la nôtre. »
(Bergson, « L’Evolution créatrice »)


« Nos raisonnements [c’est qu’il raisonne, l’humain, savez, et du coup, il vit plus longtemps, que si ça se trouve, sans toute sa raison, là, l’humain, il aurait déjà disparu plus vite qu’il disparaîtra tout de même, avec ou sans raison qu’il se fiche dedans avec] sur les systèmes isolés [des parties, que l’expression « système isolés », ça fait territoire isolé du jeu de go] ont beau impliquer que l’histoire passée, présente et future [oh le « tale told by an idiot, full of sound and fury, and signifying nothing » comme i l’a écrit Shakespeare)  de chacun d’eux serait dépliable tout d’un coup en éventail [L’Histoire du Monde en éventails, c’est marrant ; sur le papier, c’est vendeur ; en vrai chaipas) cette histoire [celle avec une grands hache, comme disait Georges Perec, je crois) ne se déroule pas moins au fur et à mesure, comme si elle occupait une durée analogue à la nôtre. [c’est le principe de la synthèse, aussi du cinéma : la vie tumultueuse (très tueuse en vérité) de Napoléon contée en quelques heures de pellicule sur laquelle s’agitent des fantômes. »
(D’après Bergson, « L’Evolution créatrice »)

3.
Stratégiquement, si le but de la LFI n’est pas de gagner les présidentielles 2022, mais d’entrer dans le maximum d’instances et institutions afin de les influencer, la LFI aurait tout intérêt à mettre de l’eau dans son vin et à travailler à un programme commun de la gauche. Cela fera peut-être grogner dans les rangs, mais nul n’est tenu de respecter un accord que l’on fait par pure politique ; en revanche, quand les gens sont en place, ils peuvent réellement faire des dégâts. Voyez ce qui s’est passé dans l’éducation nationale depuis trente ans. (twitté)

4.
Je ne crois pas que l’on puisse se réclamer d’une libre pensée, sans dieu, ni maître, et souhaiter la victoire de La France Insoumise aux Présidentielles de 2022. La main mise de l’Etat sur la plupart des activités qu’implique le programme de la LFI, et sa possible dérive autoritaire, est incompatible avec un exercice réel de la liberté individuelle.

5.
Quand on est en possession de tous ses poulpes, c’est qu’on a beaucoup de savoir-y-faire et d’astuce. Mais faut gaffer à pas finir dans s’te soupe tambouille là, que sans cesse préparent vieux crabes et jeunes requins.

6.
« Mais ces filles [de grandes bringues à grandes dents j’m’imagine, des « natures »] sont plus fortes que lui [s’t’une question d’âme ça, tout le monde n’a pas une âme façon lame patiente de couteau qui attend son heure] ».
(D’après une phrase d’Agatha Christie)

7.
« - Pour être franc [ça, souvent, ça annonce du vipérin], je ne vois pas ce que vous venez faire [les gens défois i s’demandent si vous êtes bien à votre place, qu’en fait, la place, c’est parfois une question de posture, ou de piston, et surtout d’où vous êtes né] dans cette affaire [Les gens comme i sont toujours affairés, c’est effarant]. »
(D’après une phrase d’Agatha Christie)

8.
« Elle se laissa tomber sur une banquette de gazon, regarda les autres fidèles qui, soudain, lui parurent être devenus immenses.
« On dirait des arbres qui marchent… »
(Agatha Christie, « Les troupeaux de Geryon » traduit par Monique Thiès)

« Elle se laissa tomber [le genre de truc à pas faire, passque, défois, on n’arrive plus à s’rattraper] sur une banquette de gazon [je me demande à quoi ça ressemble en vrai, une « banquette de gazon »], regarda les autres fidèles [dans quelle transcendance se fourrent-ils le doigt dans l’œil jusqu’à l’âme ? En quoi croient-ils ? En Sainte Europe Fédérale, celle qui jacte plusieurs langues et qui n’est pas toute seule dans sa tête ?  En Saint Jean-Michel Apprenant ? En la Révolution et ses soirs de sang ?], qui soudain, lui parurent être devenus immenses [à mon avis, elle est sous influence, la miss, qu’les choses et les gens, elle les voit qui s’allongent] »
« On dirait des arbres qui marchent… » [ça me rappelle un vers d’Apollinaire : « La forêt fuit au loin comme une armée antique », pis des histoires de palmier marcheur d’Amérique du sud, qu’on dit aussi « palmier à échasses », Socratea exhorrhiza, qu’on dit qu’ils se déplacent défois pour aller au soleil ; j’y crois pas, mais c’est joli quand même).
(D’après Agatha Christie)

9.
J’entends l’argument suivant : l’humour féroce à la Hara Kiri était légitime lorsqu’il était un humour de combat contre la censure et le régime gaulliste et l’humour de Charlie Hebdo serait illégitime car nous vivons dans une société plus ouverte et plus démocratique. Je rappelle pourtant que ce n’est pas sous de Gaulle qu’ont été assassinés Charb, Cabu et Wolinski, mais dans un monde où l’autoritarisme sans Etat de la mouvance islamiste menace directement nos démocraties.

10.
Les variants du covid : pierres sur le monde. Que l’un de ces variants apparaisse en Europe centrale, et l’œil emportera le monde.

Patrice Houzeau
Malo, le 18 avril 2021. 

24 février 2021

LES VERS JUSTIFIES C'EST COMME DU JAZZ

LES VERS JUSTIFIES C'EST COMME DU JAZZ

 

1.

« La ville sérieuse avec ses girouettes »

Ecrit Apollinaire qu'la ville serait donc

Sérieuse comme sérieuse l'épidémie & donc

Sérieuse la situation & sérieux itou donc

Cloche qui bat & croyants & messes & donc

Sérieux l'vent valseur de girouettes donc

Sérieuses les têtes avec leurs rêves donc

Qui apprennent et disent & s'gourent donc

Rient pleurent finissent par s'rider donc

Ça fait des vieux masqués & soucieux donc

Le monde n'est qu'une suite de doncs donc

Y a pas de raison qu'ça s'arrête que donc

Le donc engendre le donc pis faut le dire

Que ça n'a pas + de sens qu'à la fin d'un

Poème je n'sais pas tiens un coup de gong

 

2.

Sur dix ans cent mille dauphins morts ah

J'entends ça à la radio & qu'ils meurent

Asphyxiés par les filets de pêche bon je

Vas plus manger d'poisson un peu moi bon

Après si plus personne en mange plus des

Poissons ça f'ra d'l'asphyxie économique

Qu'on finit par être trop sur la planète

Après j'entends qu'le Darmanin i s'a ému

Fort qu'à Lyon les mômes des écoles d'la

Viande à la cantine i vont pas en manger

Pendant quelques semaines mais zauront à

La cantoche des œufs & du poisson on dit

Pas végan le menu mais juste sans viande

Pendant quelques temps qu'les éleveurs i

Furent en émoi aussi que si ça se trouve

C'est même pas d'la viande française que

Les mômes des écoles mangeoient avant et

Je dis ça j'en sais rien & pis m'en fous

Car souvent hein qu'on feint de compatir

Pis qu'tous ces mômes de partout crevant

De faim passque la France vend des armes

A leurs dirigeants pour faire du malheur

Et pis la guerre mangent pas d'la viande

Non plus les mômes de ce monde crevant &

J'intuitionne assez que le Darmanin puis

D'autres aussi gouvernementaux i tentent

Un peu de faire diversion because semble

Quand même que la France elle serait pas

Vraiment à la hauteur face à la pandémie

Qu'on a tout d'même l'impression qu'on y

Pédale avec persévérance dans la semoule

 

3.

Dans le poème La cueillette d'Apollinaire

Ça cause d'«l'agonie amoureuse des roses»

Qu'on peut s'demander en quoi elle serait

Amoureuse la mort des roses Que les roses

 

Elles poussent les belles & meurent qu'la

Beauté c'est tout du mortel et c'est même

Peut-être pour ça que la beauté est comme

Elle est Dans Aquarelliste le ciel est de

« cinabre » que « nul jour ne s'azure » y

 

En a pas d'azur cause qu'le cinabre c'est

Tout de même rouge pierre & c'est pas que

L'poète voulait faire précieux très zarbi

Le ciel mais il décrit le dessin fait par

Une môme de sept ans alors donc plus loin

 

Il y a d'l'acrostiche sur Linda joli ça &

Même que ça veut dire jolie en espagnol &

Il est question d' « ombre » & de « longs

Doigts » que moi dans ma tête l'ombre aux

Longs doigts ça m'évoque d'l'étranglement

Dans l'air Du péril en la demeure Mystère

 

Et Erik Satie je dis Erik Satie passqu'il

Y a aussi du piano dans l'acrostiche & il

Vaut sans doute mieux qu'il y ait un bout

D'piano dans l'poème plutôt qu'un cadavre

Dans le placard ou dans la soupe une tête

De bouc ou un serpent dans la garde-robe.

 

4.

Alors la lune gonfla gonfla gonfla

Puis creva comme un abcès pis tout

Un peuple d'araignées dégringola &

Envahit la terre et nos cafetières

 

5.

Les vers justifiés c'est comme du jazz

Pas assez virtuose pour jouer des vers

Comme Monk & Bill Evans & Jimi Hendrix

Jouèrent du piano & d'l'électrique que

Tout d'même ça a un côté improvisation

Sur un thème Un vers d'Apollinaire une

Phrase entendue à la radio une sottise

Qui me vient chatouiller la cervelle &

Hop si je suis un peu en forme ça file

Et même si j'efface pis change ça file

Sous mes doigts mots rythmes cadences.

 

Patrice Houzeau

Malo, le 24 février 2021.

 

22 février 2021

AVEUGLE ET EN DANSANT

AVEUGLE ET EN DANSANT

 

1.

« Les dieux narquois partout se meurent

Et s'émeuvent les enchanteurs,

Les fleurs se fanent, les fées pleurent. »

(Apollinaire, « Elégie du voyageur aux pieds blessés »)

 

Les bipèdes i portent des dieux

Narquois défois pis qui meurent

Passque tout finit par mourir &

Les humains & tous leurs dieux.

 

Je ne connais pas d'enchanteur qui

Pourrait la vaincre la mort car ça

Meurt aussi un enchanteur puis les

Légendes nos yeux ne peuvent + les

Déchiffrer pis qu'les rats les ont

Dévorées toutes nos bibliothèques.

 

Les jeunes filles dans la rue

Sous le dragon invisible dans

L'espace les jeunes filles de

La rue portent des masques et

Passent tandis qu'il passe de

Bouche en bouche l'invisible.

 

Les jeunes filles dans la rue

Le vent passe & ce sont leurs

Filles maintenant qui passent

 

Puis les jeunes filles comme le

Livre des légendes l'enchanteur

Tous les dieux de chaque bipède

Qui passe dans la rue qui passe

Les jeunes filles finissent par

Des squelettes aux placards des

Vieilles demeures dans l'espace

Et le temps ce cycle des fleurs

Des lunes & des sorts Quant aux

Fées elles tombent en pluie les

Fées en pluie sur les villes et

On n'y fait même plus attention

 

2.

« Regarde-moi c'est moi je ne suis pas un songe »

Dit La Muse d'un poème d'Apollinaire bin si Tu es

Un songe juste un vers dont tout le monde se fout

 

3.

« Lorsque vous partirez, je ne vous dirai rien »

(Apollinaire, in « Il y a »)

 

Défois l'Ogre aussi i dit ça lorsque vous

Partirez je ne vous dirai rien mais c'est

Passque la personne elle pourra plus dire

Voir ouïr because elle aura plus d'langue

Ni de bouche ni d'oreilles ni d'yeux elle

Sera plus rien qu'un tas d'os dans un sac

 

4.

« Ce dieu jaloux comme le sont les dieux uniques »

Dit fort justement Apollinaire qu'dans l'Olympe ça

S'frite défois pis en foudres qu'ça éclate mais vu

Que les dieux sont immortels ça fait des histoires

Qu'on appelle Mythologie mais rien à voir avec les

Grands massacres que les aveugles à deux pattes se

Font au nom d'un dieu qui n'existe pas plus que ça

 

5.

« Deux dames le long le long du fleuve

Elles se parlent par-dessus l'eau

Et sur le pont de leurs paroles

La foule passe et repasse en dansant »

(Apollinaire, « Le pont »)

 

« Deux dames » et pourquoi pas trois

Qu'ça ferait comme dans la chanson à

L'étang aux trois canards y viennent

Trois dames les ramassant comme itou

Les mains mortes en automne et encor

Quoi les paroles d'ces deux dames là

L'une c'est la vie l'autre la mort &

« par-dessus l'eau » elles se disent

Les choses qu'ça fait un pont Dessus

Passe la foule aveugle & en dansant.

 

& ces «  deux dames le long le

Long du fleuve » dont parle le

Narrateur Apollinaire seraient

-elles pas défois les mères de

Deux jeunes filles dans la rue

Le vent passe et ce sont leurs

Filles maintenant qui passent.

 

Patrice Houzeau
Malo, le 22 février 2021

 

 

20 février 2021

PIS QU'ON AIME AUSSI

PIS QU'ON AIME AUSSI

 

Pis qu'on aime aussi ces prénoms païens & un

Peu « prétentieux » comme i dit le narrateur

Apollinaire dans Les dicts d'amour à Linda i

Paraît qu'Linda signifie jolie en espagnol &

Qu'en germanique lind c'est le serpent alors

Très païen s'prénom Linda tenant d'la sirène

De la vouivre la serpente Lorelei Lorelei et

Dans la nuit d'ma caboche flamboient soudain

Deux yeux verts si intenses si qu'i m'semble

 

« Votre nom très païen, un peu prétentieux,

Parce que c'est le vôtre en est délicieux ;

Il veut dire « jolie » en espagnol, et comme

Vous l'êtes, on dit vrai chaque fois qu'on vous nomme. »

(Apollinaire)

 

Que dans la nuit sifflent leurs chevelures &

Disant Linda qu'le poème mélancolise Linda &

Voilà l'arbre il bruisse doucement et vous Ô

Invisibles les entendez-vous siffler et dire

Ces chevelures qui disent aux brises d'Avril

Aux serments de Mars aux promesses de mai en

Juin languissant qu'on pressent que le temps

N'est + dans le temps passant autre le temps

Des images et des anciennes photographies on

Y voit des inconnus des oubliés des perdus à

Jamais devant une maison un ciel où grimpent

Des branches des branches des branches encor

Mon saule pleureur abattu déraciné oublié et

« tilleul lyrique » du poème & de la légende

 

« Ce nom devient mélancolique en allemand,

Aux brises de l'Avril, il bruisse doucement,

C'est le tilleul lyrique, un arbre de légende,

D'où, chaque nuit, des lutins fous sortent en bande. »

(Apollinaire)

 

« D'où, chaque nuit, des lutins fous sortent

En bande » et vont faire un de ces jazz dans

Les villages un d'ces bœufs à y faire danser

Tous les morts du jour des morts que tant le

Narrateur Apollinaire aima et même qu'il dit

 

« Enfin, ce rare nom qui dit votre beauté,

Ce fut aussi le nom d'une antique cité

Qui florissait jadis parmi les roses belles

Dans Rhodes, l'île où roucoulent les colombelles. »

(Apollinaire)

 

Qu'Linda « aussi le nom d'une antique cité »

Que c'est Linda Qu'en fait moi Lindos qu'sur

Wikichaitou j'trouve à Rhodes sous le soleil

Exactement à Rhodes dont je l'imagine native

Linda native d'il y a revenante aux syllabes

Secrètes et lucides Ô prophétesse Ô diseuse.

 

Patrice Houzeau

Malo, le 20 février 2021.

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