CHRONIQUE DU 31 JUILLET 2020
CHRONIQUE DU 31 JUILLET 2020
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Entendu cette phrase sur France Culture prononcée par un Britannique : « En fait, nous sommes tous d'accord en ce qui concerne les laissés pour compte. Mais nous ne savons pas comment régler ce problème. » Ce qui est vrai pour l'Angleterre est vrai aussi pour la France.
Bien entendu, il ne manque pas d'extrémistes de tout bord pour vous donner des solutions toutes faites, qui passent toutes, à l'extrême- droite comme à l'extrême-gauche, par une sorte de révolution qui fera bien des victimes sans garantie de réussite.
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« Le pré est vénéneux mais joli en automne
Les vaches y paissant
Lentement s'empoisonnent »
(Apollinaire, « Les colchiques »)
La vision des « vaches » par Apollinaire est scandaleuse : elle suppose que les vaches sont sans éducation et que c'est par ignorance qu'en broutant des colchiques, « lentement », elles « s'empoisonnent » alors que c'est par désespoir, évidemment, de vivre dans un monde si carnivore.
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J'aime bien la vision joyeuse que dans « La maison des morts » Apollinaire a de la mort, qu'un « écho » arrivant de l'autre rive permet des « questions si extravagantes / Et des réponses tellement pleines d'à-propos / Que c'était à mourir de rire » : Manquent pas d'esprit, les esprits.
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Ce qui est inscrit en creux dans la loi sur la PMA pour toutes c'est qu'il vaut mieux un enfant désiré, respecté, éduqué par un couple lesbien plutôt que l'enfant né d'une union traditionnelle, mais dont l'existence ne serait motivée par les allocations familiales.
Mais bien entendu, les contre-exemples, d'un côté comme de l'autre, ne manqueront pas car la réalité est souvent plus complexe que le plus subtil des textes de loi. Que l'on songe à ceci pourtant, qu'il y a fort peu de choses qui relèvent du naturel, et surtout pas le droit.
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Ayant conscience que la surpopulation mène l'humanité à sa perte, il m'arrive de me demander ce qui pousse l'espèce humaine à se reproduire ainsi, jusqu'à saturation, pression migratoire de plus en plus forte, troubles sociaux, montée des périls...
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« Comme si je visais l'oiseau de la quintaine » défois comme il dit Apollinaire, je fonce, j'malzieute, j'me goure et plante et ratatam rétamé le p'tit chevalier dans sa tête.
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Faut quand même le faire pour aller « brûler » parmi les « templiers flamboyants » que faut être « feu » pour se faire feu. Apollinaire ne dit pas autre chose remarquez qu'il dit que la girande, qui est un faisceau de gerbes, ici de flammes, « tourne, ô belle ô belle nuit ».
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Ah les gens de droite (et je suis de droite) avec leurs valeurs, leurs traditions, leurs essentialismes idéalistes et sentimentaux parfois, leur France éternelle (quelle blague!)), le jour où ils s'avoueront qu'ils doivent leur (bons) heurs et malheurs à l'industrie de l'armement et aux investissements parfois curieux de nos grandes banques (parmi les meilleures du monde, eh oui), vont-ils voter à gauche ? (en tout cas, moi pas).
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Lorsque, le 31 juillet 2020, Eric Dupond-Moretti lance aux députés : « Personne ici n'a le monopole de la famille », il a raison en ce sens que ce n'est pas à l'Etat de définir ce que doit être une famille cependant qu'il est de son ressort de légiférer sur l'évolution de la société.
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Parce que l'écoute d'une ritournelle, de quelques notes, nous rappelle soudainement un passé indéfini, la musique relève de la nostalgie ; que l'on distingue ces quelques notes de cette nostalgie et un malaise s'en dégage, comme si nous soulevions une dalle pour ne rencontrer que le vide.
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Ce qui effraie lors d'un événement dramatique, en particulier lors d'un attentat, c'est autant le choc produit par cet inattendu tragique que la conséquence que nous en tirons immédiatement : Si une telle chose est possible, que va-t-il nous arriver ?
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Un fait divers n'est pas un événement, mais un indicateur, un symptôme. C'est la répétition de faits divers similaires qui produit l’événement : par exemple, les sentiments d'insécurité et de perte d'identité peuvent amener un parti populiste au pouvoir.
Patrice Houzeau
Malo, le 1er août 2020.