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BREFS ET AUTRES
sottises
5 juin 2023

LAZZIS ET LASSOS

LAZZIS ET LASSOS 

1.
Lorsque vous ouvrez un roman, vous savez qu'il y aura des personnages, ou alors c'est que l'auteur est fichtrement distrait.

2.
Ce qui m'intéresse le plus chez les hommes et femmes politiques, c'est quand j'éteins la radio et que je me plonge dans les aventures des Pieds Nickelés.

3.
Six heures du mat', j'allume la radio, et j'entends parler de cancer, de violences dans les stades, d'intégrisme islamiste. C'est dans des moments comme ça que vous éprouvez beaucoup de sympathie pour votre moule à gaufres.

4.
Ce n'est pas parce que les Gaulois avaient peur que le ciel leur tombe sur la tête que l'on a inventé le parachute.

5.
Je note que plus l'on voit les politiques s'agiter dans les médias, moins il y a d'électeurs. Y a un souci dans leurs paroles, aux troubadours.

6.
Je pense très sérieusement que les voitures (les « automobiles ») sont des êtres venus d'une autre planète pour prendre les bipèdes humains en otage.

7.
J'aime bien le ministre de l'éducation. Je coupe le son. Il agite la bouche, et moi, pendant ce temps-là j'écoute du Stéphane Grappelli. Par contre, si c'est Bruno Le Maire, je coupe le son aussi et je me fais des pâtes.

8.
Je pense parfois à la poilade des historiens des temps futurs quand ils liront les œuvres complètes de Jean-Michel Blanquer.

9.
Ce n'est pas parce que j'écris des comiqueries que je suis forcément sympathique. Les pommes de terre que je frite férocement avant de les plonger dans l'huile bouillante en savent quelque chose.

10.
Les politiques, suffirait de ne plus leur prêter la moindre attention pour qu'ils disparaissent dans le secret de leurs bureaux et le néant de leurs pensées.

11.
Depuis que je sais que le ministre de l'économie écrit des romans, j'ai envie de lire les œuvres complètes de Shakespeare.

12.
J'ai remarqué que les murs ne portent pas de soutien-gorge. Les poules non plus. Les coqs encore moins. Les vaches pas plus. Les ministres femmes, sans doute ; les ministres hommes, je sais pas.

13.
Le matin, je ne quitte pas mon appartement sans passer un coup de balai. Sinon, ça fait des yeux partout. C'est globulant comme pas possible.

14.
A force d'entendre parler de Macron toute la journée, je me dis qu'ils en font tout de même un peu trop beaucoup, les gens de la radio, avec les chanteurs à la mode.

15.
La prochaine pizza que je vois passer en volant devant ma fenêtre, hop, je sors mon lasso.

16.
Je sais pas si la culture des OVNIS, ça rapporte tellement. Quant à l'élevage d'aliens, je ne connais personne qui s'y soit lancé.

17.
Ah tiens, Mylène Farmer va remonter sur scène. Je suis bien content. Je n'irai pas la voir parce que je ne vais voir personne (faut changer de planète, c'est fatigant) mais j'aime bien, de temps en temps, me boire un irish coffee.

Patrice Houzeau
Malo, le 5 juin 2023.

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5 juin 2023

CE QUI EST EN SOI N'EXISTE PAS ET AUTRES CHOSES

CE QUI EST EN SOI N'EXISTE PAS ET AUTRES CHOSES

1.
Il y a un poème d'Alberto Caeiro (c'est-à-dire Fernando Pessoa) traduit par Armand Guibert (Poésie/Gallimard n°214, p.146) qui évoque le « présent » et la volonté de ne pas s'y tenir. C'est qu'il y aurait une distinction entre « les choses qui existent » et le « temps qui les mesure ». Cependant, je note que l'intemporalité des objets est une apparence : nous les collectionnons parce qu'ils se raréfient ; tel objet aperçu dans une brocante évoque des souvenirs ; nous reviennent parfois en mémoire des objets inusités aujourd'hui qui faisaient le quotidien de nos jeunesses. Ah le moulin à café !

Le narrateur spéculatif note aussi que « le présent » est une « chose relative au passé et à l'avenir ». Un zéro relatif au positif et au négatif. Donc, pas de présence sans compte du temps. Dès lors, qu'est-ce que la « seule réalité », les « choses sans présent », l'en-soi ?

Le narrateur commence par répondre par des propositions négatives : il s'agit de ne pas « séparer » les choses « d'elles-mêmes », et donc ne pas les traiter de « présentes ». Notons que le traducteur a évité le terme « étants » qui, en sa qualité de participe présent substantivé, inscrirait l'objet dans une perception du temps. C'est que les « choses » sans « présent » qu'évoque ici la spéculation ont plus à voir avec l'être qu'avec l'étant.

Mais dès lors, peut-on considérer ces choses sans présent comme des « réalités » ? Le narrateur semble en douter, jusqu'à écrire : « je ne devrais les traiter de rien du tout. » Ce qui revient à la question du nom de l'être ? Qu'est-ce que cet être qui échappe au présent, qui transcende sa présence, son être au monde (l'ensemble des choses relatives au présent, et donc au passé et à l'avenir) et dont nous pressentons qu'il est dans chaque chose ?

Si on ne peut le nommer, pourrait-on, en voyant les choses telles qu'elles sont « hors du temps, hors de l'espace », le percevoir, cet être, « simplement » le voir ?

C'est alors que le réel se décomposerait sous nos yeux, que l'objet vu, réellement vu en-soi serait « départi », en dehors du « visible » ordinaire (et donc dans l'invisible extraordinaire). Cela me semble relever de la fascination ; quand bien-même celle-ci se présente sous la forme d'une révélation, d'une épiphanie, d'un eurêka, d'une transe, d'une extase. Ce dévoilement serait une apparition et le spectateur frappé de stupeur, foudroyé par cette vérité : ce qui est en soi n’existe pas.

Citation :
« les voir hors du temps, hors de l'espace,
les voir avec la faculté de tout départir, fors le visible.
Telle est la science de voir – qui n'en est pas une. »
(Fernando Pessoa, « Le Gardeur de troupeaux et les autres poèmes d'Alberto Caeiro »)

2.
« L'affaire était entendue », affirma-t-il. Mais cela ne nous apprend rien sur le nombre d'oreilles disponibles ce jour-là. Ni s'ils avaient mangé des bananes.

3.
Napoléon était tellement lui-même que s'il avait été un autre, ça se serait su.

4.
Au fond, quand on se met le doigt dans l’œil, que l'on porte des gants ou pas, cela ne change rien à la taille des œufs.

5.
J'ai beau manger des pâtes, mes progrès en italien sont quasi nuls. Je vais essayer avec le risotto.

6.
Des fois, je préfère me taire. Je ne voudrais pas affoler le reste de mes cheveux. C'est des coups à devenir chauve.

7.
J'ai remarqué que ce n'est pas en entassant des ânes dans un amphithéâtre que l'on finit par gagner le Grand Prix d'Amérique.

8.
On ne fait pas d'omelette sans casser les pieds de quelqu'un, surtout si on le saoule en lui racontant sa vie, ses p'tites misères, tout ça.

9.
Avoir du jambon ne console pas de n'avoir plus de tabac.

10.
Croyez-vous que si Cléopâtre avait eu le nez plus long, Léonard de Vinci aurait peint la Joconde ?

11.
Mais non, ce n'est pas parce que cherchez des clics que vous prendrez des claques. Par contre, si vous prenez une sauce, c'est compté comme supplément.

12.
Je préfère rire de tout avant que le premier ministre ne nous sorte un 49.3 qui ne fera plus rire personne.

13.
Comme elle est partie à cheval, moi, forcément, avec mon pédalo, j'avais l'air d'un (eh oui).

Patrice Houzeau
Malo, le 5 juin 2023.

3 juin 2023

I WANT TO BELIEVE

I WANT TO BELIEVE

1.
Plus j’avance, plus je vois bien que le Jean-Claude Convenant de Caméra Café est une sorte de maître à pencher. Et ça ça doit être parce que ma démocratie est malade.

2.
La culture, c’est important. Surtout pour ceux qui en ont. Certains, ça leur donne l’impression d’être hein.

3.
Depuis que Pap Ndiaye a lancé son Pacte, je crois aux extra-terrestres.

4.
Vous croyez qu’avec la nanotechnologie, ils vont nous faire des chanteurs pop de poche qu’on pourra les sortir, les tiots nains, dans les bars pis qu’ils ritournellent et s’agitent entre la mousse et les cahouettes.

5.
J’aime regarder les quand elles marchent le long de la, après j’m’achète des frites et je vais retrouver la tête à Nietzsche dans ma bibliothèque (mais je le lis pas hein, j’ai autre chose à penser hein).

6.
Paraît qu’ça soye possible que Bruno Le Maire (expert en dilatations, et en pâtes aussi) seraye en 2027 le prochain grand Schtroumpf à la Schtroumpfrance. J’m’en fous, ma pomme, soit j’serai mort, soit j’voterai pas. De toute façon, lui ou un autre hein.

7.
Ah Dick Annegarn ! Souvenirs ! J’me souviens quand j’oyos ses galettes en regardant Sheila en boucle sur Youtube. Je coupais le son à Sheila et du coup j’avais l’impression que c’est elle qui les serinait les chansons à l’aut’ chevelu.

Je plaisante. Le « Bruxelles » de Dick Annegarn est un petit bijou. Bashung en avait fait une très belle reprise dans le Taratata de Nagui, me semble-t-il.

8.
Dans un monde idéalement de mauvais goût (c’est-à-dire un peu plus pire que çui-là qu’on s’agite), il y aurait une marque de cigarettes qui s’appellerait Jeanne d’Arc, qu’on pourrait dire : ah tiens, je vais groumpf (auto-censure).

9.
Je suis sûr les extra-terrestres ont signé un contrat avec Soros ou Bill Gates et qu’ils ont racheté la Terre et tous ses occupants. Nos vrais patrons sont des Aliens. C’est pour ça qu’on comprend plus. Ils ont racheté nos points de Q.I. #Complot #GreatReset #NOM #FicellePicarde

10.
Je m’en doutais. J’en suis sûr maintenant : je suis désespérément stupide. Même Blanquer est plus intelligent que moi. La preuve, il a été ministre et nous ne l’oublions pas.

11.
Les gens qui me saluent. Dans ma tête, je pense « ta gueule ». Et s’ils ne me saluent pas, je pense : « prétentieux, rien qu’des prétentieux ».

12.
Les officiels russes, je les écoute plus. Même quand ils parlent français, j’ai l’impression qu’ils parlent russe. J’comprends rien.

Depuis que j’ai rebaptisé ma poubelle « ambassade de Russie », c’est en souriant que je descends mes sac à.

13.
Bon, faut se rendre à l’évidence, tôt ou tard, ce sera soit une union des droites autoritaires, soit une union des gauches totalitaires qui gouvernera la France. Donc, faut apprendre le russe et/ou le chinois. Eh oui.

Patrice Houzeau
Malo, le 3 juin 2023.

2 juin 2023

QUI SE LEVE TÔT VENDREDI N'A POURTANT PAS DROIT A UN PANINI GRATUIT

QUI SE LEVE TÔT VENDREDI N'A POURTANT PAS DROIT A UN PANINI GRATUIT

1.
Qui se lève tôt vendredi, il n'y a pas de raison pour que dimanche, il ne mange pas de croissants.

2.
« Les philosophes médiévaux étaient fascinés par les miroirs » a écrit Giorgio Agamben. Cela ne prouve pas qu'ils chantaient dans la salle de bain.

3.
L’expérience m'apprend que quand on aime les frites, on finit toujours par en manger.

4.
Je ne pense pas que les frites soient la fatalité de la moule. Si tant est que tout est politique, la politique est aussi la fatalité de la moule. Mais de cela, la mayonnaise s'en bat l’œuf.

5.
A quatre heures cinquante-sept du matin, je constate que, le temps passant, je suis toujours aussi stupide.

6.
L'amour des gens nous console-t-il du dégoût que l'on éprouve en pensant au contenu de leur estomac ?

7.
Le Père Ubu devait être mauvais gestionnaire parce que la dynastie s'est éteinte avec Jarry. Par contre, il a inspiré beaucoup de dictateurs (avec ou sans moustache).

8.
Good morning, comme dit la poule au coq pour lui faire croire qu'elle a des lettres.

9.
Tiens, j'ai envie d'écouter un bon vieux Stones d'avant la conquête de la Lune. Mais je peux pas, ils vont encore laisser des cheveux partout et la concierge va râler.

10.
J'ai toujours beaucoup aimé les Beatles, surtout en mangeant des fraises.

11.
Défois, à force de se battre contre soi-même, on finit par se casser le nez. C'est pas faute de n'avoir rien compris.

12.
Par contre, ce n'est pas parce que je relis, de temps à autre, les aventures de Barbarella que l'on me fera reprendre des betteraves. Ah non.

13.
J'ai eu une belle amie qui s'appelait Hélène, mais il ne fallait pas la prendre pour une poire.

14.
A force de remettre sans cesse des choses sur le tapis, on finit par acheter un aspirateur.

15.
Quand il pleut, j'aime bien écouter les Stones. Mais pas si je suis dehors, à cause des bronchites.

Patrice Houzeau
Malo, le 2 juin 2023.

19 mai 2023

JE N'AIME PAS LA POESIE JE PREFERE LA TARTE AU RIZ

JE N’AIME PAS LA POESIE JE PREFERE LA TARTE AU RIZ

En écoutant l’épatant - mais si, tant que ça - « Duck Stab » des Residents

1.
Alors avec sa petite jupe toute simple
Elle avec sa petite jupe toute simple et sa moustache elle
Arriva avec sa petite jupe toute simple elle
Et sa moustache et sa petite jupe toute simple elle arriva et
Vit avec ses grands yeux et sa petite jupe toute simple vit
Le crâne elle fit Oh et sa moustache tomba alors laissant le
Crâne elle repartit dans sa petite jupe toute simple mais sans sa moustache, qui était bien fausse, allez.

2.
On ne prend pas les dieux avec les yeux. Ça rend aveugle.

3.
« ce bonheur qui n’est pas illusoire et de passage »
(Jacques Chardonne, « Claire »)

Ce bonheur c’est pas du thon (en boîte) ce
Bonheur c’est pas du thon (en boîte) ni des sardines
Qui c’est-y qui a dit que le tsar dîne à l’huile Non Non Non ce
N’est pas ce bonheur du thon (en boîte)
Pas du thon (en boîte) pas d’la beuh (en boîte) pas d’la bière (en boîte) pas
Illusoire ce bonheur pas du thon (en boîte) ce bonheur
Et moi je sais pas non plus moi qui tranche de thon et ne sais que dire
De ce bonheur qui n’est pas du thon (en boîte) sous le lent
Passage des nuages, qu’on dirait des baleines toutes gondolées.

4.
Si vous pensez que l’on ne vous reconnaîtra pas parce que vous êtes venu sans tête, vous vous mettez le doigt de votre main perdue dans l’œil de votre absence.

5.
« sur sa chaise longue avec une exclamation de joie »
(Jacques Chardonne, « Claire »)

Sur sa chaise longue avec une kalach sur
Sa chaise longue avec une kalach elle attend plus sur sa
Chaise longue avec une kalach elle attend plus
Longue brune et pourtant sans tête sur sa chaise longue
Avec une kalach et sans tête Juste
Une longue et pleine de sang et sans tête avec une kalach
Exclamation : oh une kalach !  Alors
De la main morte on prend la kalach tandis que dans la maison d’à-côté la
Joie de vivre se fait dépouiller secouer démembrer égorger par la vodka de passage dans votre pays.

6.
Les gens qui écrivent des vers, qu’on lira pas, au lieu de faire des tartes au riz, qu’on mangera, ne méritent pas que les bananes n’aient pas d’os dedans.

7.
Je n’aime pas la poésie surtout s’il y a des os je préfère je
N’aime pas la poésie surtout s’il y a des os je préfère les moules je n’aime
Pas la poésie surtout s’il y a des os je préfère les canards je n’aime pas
La poésie surtout s’il y a des os je préfère je n’aime pas la
Poésie surtout s’il y a des os je préfère ne pas en écrire car
Je n’aime pas la poésie surtout s’il y a des os je
Préfère la tarte au riz surtout quand
La tarte au riz joue de l’harmonica et quand la
Tarte au riz joue de l’harmonica quand la tarte
Au riz joue de la guitare quand la tarte au
Riz joue de la guitare et chante en angliche bin c’est bien.

8.
Je préfère les chansons en angliche car je poutre complétement en yaourt.

9.
« La neige éphémère est jolie sous nos climats. »
(Jacques Chardonne, « Claire »)

La neige éphémère est blanche mais il y a du sang sur la
Neige éphémère qui est blanche et qui est
Ephémère et blanche mais il y a du sang sur la neige qui
Est jolie aussi la neige éphémère et blanche mais il y a du sang sur la
Jolie neige éphémère et blanche comme un jupon mais il y a du sang et
Sous la neige éphémère on retrouvera
Nos voisins tout à fait morts quand les
Climats fondront la neige on retrouvera la tête de la fille à la kalach.

Patrice Houzeau
Malo, le 19 mai 2023.

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18 mai 2023

EN FEUILLETANT LE CRABE-TAMBOUR DE SCHOENDOERFFER

EN FEUILLETANT LE CRABE-TAMBOUR DE SCHOENDOERFFER

1.
Quand on lit que « La sorcière ravivait la braise de leurs cigarettes pour faire plus vivant... », fort probable que la narration navigue dans le morbide à tendance où que chuis tombé là ?

2.
« décolore, use, érode, grignote... » M'arrive de songer que le Temps grouille d'une infinité d'insectes invisibles qui décolorent, usent, érodent, mitent et trouent, grignotent, engloutissent cette apparence du réel que nous appelons « présent ».

3.
« Adieu vieille Europe, que le Diable t'emporte !... » dit la chanson de la Légion... « Fou la Tête », et tous des crabes... il y en a des « Fou la Tête » dans le Crabe-tambour… têtes brûlées, chair à faits divers…

4.
« Alors tu me laisses tomber ?... Qu'est-ce que tu vas faire ?... » c'est la question... Qu'est-ce qu'on va faire ? Et que fait-on vraiment ?

5.
Si vous voyez passer un « … Vous étiez son ami... », ne lui répondez pas. C’est un conseil. Mais si vous aimez les boîtes de chocolats empoisonnés…

6.
Quand « La Mort est là, dans ce salon confortable, ... », vous pouvez lui offrir un whisky, ça ne changera rien au fatal picard.

7.
« … sur le dos d'un chameau avec toute une escorte de pillards déguenillés qui tiraillaient des coups de feu en l'air... », qu’on dirait une vignette de bande dessinée. Les romans, c'est du cinoche, du cinoche en mots pour l'oscura caboche.

8.
« … le choix de l'homme n'est pas entre ce qu'il croit le Bien ou le Mal – ce serait simple et définitif – mais entre le Bien et un autre Bien, entre deux valeurs essentielles, qui tout à coup, par une simple facétie du destin se trouvent en contradiction », dit le commandant au narrateur du Crabe-Tambour, de Pierre Schoendoerffer.... C’est ce qui nous attend… confrontations des espaces vitaux, conflits identitaires, sécessions, annexions,… alibis, expertises… poids des religions, communautarismes autocratiques, traités léonins, main mise sur les matières premières… Les raisons d’Etat de partout vont se mettre sur la gueule… les démocraties vont partir en confettis bien sanglants… les marchands de canons, superstars…

9.
« Nous écoutons les informations à la radio »... Nous avons donc besoin d’oreilles… les oreilles ne se trouvent sous le sabot d’un cheval que si un humain se fait piétiner par un équidé… ranger ses oreilles sous les sabots d’un cheval est d’ailleurs tout à fait stupide : tous les extra-terrestres à oreilles séparables qui nous visitent depuis qu'on nous dit qu'ils nous visitent le savent.

10.
« … le chef boit pour noyer un morbide démon intérieur... », raconte des histoires de fou la tête que défois on se dit « du courage... pour ne pas sombrer... » pis qu'on passe dans le rayon des glouglous pis qu'on a du mal à résister à l’appel de la bière fraîche.

11.
« Des histoires de marche à pied »... ça donne soif... Et vous ne croyez pas aux signes non plus, hein ?... « Un crabe plein d'orgueil » ... l'incendie de tout un monde... l'officier parle et raconte ; il a soif.

12.
Joues cuites.... bouffées... ça tanne... le vent se lève... Chalut glisse... pont glacé... roulis, Machin qui crève... Y a du ruisselant ... Les gens vivent, vivent, rêvent... Tous les noms de dieu, poissons, fièvres et lèvres.

13.
« Les petits marchands de soupe ambulants »... le commerce déambule ses pieds, ses bras, ses mains, son dos... bouffent le monde, les gens ont faim, toujours... une faim infinie, l'humanité...

Patrice Houzeau
Malo, le 18 mai 2023.

14 mai 2023

UN GRAIN ARRIVANT

UN GRAIN ARRIVANT

(Zigouigouis d'bouts d'phrases du Crabe-tambour de Pierre Schoendoerffer.)

1.
« Un grain arrivant... », cause marine... c'est ça, grain... y a aussi grain de beauté et aussi grain de riz, autre chose... « maître après dieu -... » cause navire, capitaine et commandant... comment s'appelait-t-il déjà ce célèbre amiral des Provinces-Unies ?... de Ruyter, c'est ça... son nom est cité dans « le Crabe-tambour », à propos des navires français qui portèrent le nom d'Éole.

2.
« J'avais choisi mon peuple... » qu'il rizière le narrateur du Crabe-tambour... C'est qu'il y en a des peuples... « J'avais choisi ma vie... », ça c'est ce qu'on se dit... Choisit-on jamais quoi que ce soit ? Ni son nom, ni son dieu... qu'si ça s'trouve, nous choisissons ce que nous avons déjà choisi.

3.
« épouvantail surgi de mon passé... »... qu'il revenante le narrateur du Crabe-tambour… le frère d’armes retrouvé au coin de la rue… pas brillant devenu le rescapé…

4.
Ah tiens, j'écoute du rock progressif, un groupe allemand du nom de « Polytoxicomane Philharmonie »... « Je file comme un crabe vers son trou... » crabelette le narrateur du Crabe-tambour... « Psycho Erectus », c'est le nom de l'album des saxons planants... du coup, forcé que ma caboche se projette la choucroute volante filant dans l'espace et croisant des fusées en forme de bouteilles de bière... Dans le film tiré du roman, le Kashmir de Led Zeppelin qu’on entend...

5.
« Nuit. Pluie. Un ciel rouge... »... Notation… les lumières de la ville...« Parmi ceux qui survécurent un grand nombre oublièrent qu'il y avait eu ordre du roi et pensèrent qu'ils étaient là par hasard … »… phrase… histoire… dans « Le Crabe-tambour »... plein d’histoires... bouche et caboche… pleines de signes et de gwin ru… un tissu d'histoires, ce roman (c'est aussi la qualité du film).

6.
« des instructions... dans une langue incompréhensible... », c'est ce qu'on croit comprendre, et nous faisons ce qui nous est demandé, alors même que les instructions, les ordres, demandes, injonctions, prières demandent autre chose, tout autre chose.

7.
« on l'appelait le crabe-tambour !... »… le narrateur, au fil du voyage, il en rencontre des gens qui l’ont connu, le capitaine Willsdorff… tous ces gens, Seigneur, tous ces gens morts en Indochine, en Algérie… Nous, en France, nous sommes le 13 mai 2023, je regarde les chansons futiles et braillantes et bruyantes de l’Eurovision avec leur parfum de sophistication et leurs gymnastiques chorégraphiées (me semble qu’il y a du progrès dans leur moule à asperges à paillettes, on a vu pire, bien pire, certaines années)…

Essentielle, la ritournelle, essentielle… aussi essentielle que la mode, le maquillage, le cinoche, les cafés, les restaurants, les magazines et les people… l’illusion d’une autre vie, d’un monde cabaret, et beaucoup de travail… Let’s celebrate…

8.
« J'ai l'impression que son silence me juge… » Je ne sais plus qui confesse ça dans le Crabe-tambour… peu importe… le silence est un juge très certain. Celui du Commandeur, ou alors le moulin des rumeurs, quand il n’est pas si silencieux, le silence…

9.
« Alors du fond de quelque nulle par éclatait le son du cor... »… de là, « du fond de quelque nulle part » , qu’ça vient… gestion des nulle part de partout… modernité qu’ça cavale, des rues d’la soif qui s’allongent, labyrinthant jusqu’aux confins, passants, vitrines, ateliers, entrepôts, usines, cités-dortoirs et les ports qui gonflent et enflent, bucs d’ogres.

10.
Dans les nouvelles d’épouvante, c’est « de sa main morte, gantée de cuir » que le revenant prend le vivant à la gorge. Ou alors, c'est la « main morte, gantée de cuir » du commandant de l'Eole dans « Le Crabe-tambour », de Pierre Schoendoerffer.

Patrice Houzeau
Malo, le 14 mai 2023.

2 mai 2023

N'ETANT PAS SITUÉ A 384 000 KMS DE LA TERRE

N'ETANT PAS SITUÉ A 384 000 KMS DE LA TERRE

1.

« A vrai dire, la langue est pour lui comme un orgue dont il savoure et adopte tous les registres, de bas en haut. »
(Christian Angelet, préface à « Les Amours jaunes », de Tristan Corbière)

L'orgue fut jadis appelé « ancilla Domini » (« servante du Seigneur ») mais aussi « cornemuse du diable », c'est ce que salaisonne Wikipédia.

Comparer la langue des poètes à un orgue est intéressant et vaut certainement mieux que de comparer la langue à une banane. En tant qu'instrument de musique, la banane offre fort peu de possibilités.

Ceci dit, si vous n'aimez pas la musique des orgues, vous pouvez toujours manger des bananes.

L'orgue de Tristan Corbière, je le vois plutôt orgue de barbarie, limonaire, accordéon, harmonica, moqueur flûtiau que solennel des événements.

On entend l'orgue dans beaucoup de disques, mais il faut des oreilles pour les écouter. Si vous n'en avez pas, vérifiez que vous ne les avez pas oubliées sur votre oreiller.

Si vous ne trouvez pas vos oreilles sagement repliées sur votre oreiller, affolez-vous.

Dans la musique électrique à longs cheveux, on trouve des orgues électroniques et des synthétiseurs. On évitera de laisser traîner sa banane du côté des synthétiseurs, défois que le musicien aurait une petite faim.

Je ne sais pas si Bruno Le Maire, dans son dernier vol-au-vent, évoque l'orgue. Si jamais je le trouve dans une boîte à livres, je zieuterai, éventuellement. Je ne vais tout de même pas l'acheter non plus hein.

2.
« Sables de vieux os – Le flot râle
Des glas : crevant bruit sur bruit...
- Palud pâle, où la lune avale
De gros vers, pour passer la nuit. »
(Tristan Corbière, « Paysage mauvais »)

3.
N'étant pas situé à 384 000 kms de la Terre, je ne passe pas la nuit à avaler « de gros vers ».
Parfois, je me contente de me ronger les sangs, et j'appelle cela exister.
Je note qu'il y a de plus en plus d’existants. Ça va en faire, des nuits blanches.

4.
Môme boutonneux, souvent qu'on écoute des conneries, pis qu'on en dit. En vieillissant, le goût s'affine et on écoute moins de conneries (ou alors par nostalgie). Par contre, quand on a commencé très tôt à dire des conneries, difficile de s'arrêter.

5.
« C'est donc ça, être une célébrité ? laissa tomber Cathy d'une voix amère. Je comprends. (Elle reposa doucement sa fourchette.) »
(Philip K. Dick traduit par M. Deutsch et I. Delord, « Coulez mes larmes, dit le policier »)

L'adjectif « amère » suggérant une déception, en quoi le fait de comprendre ce qu'est « réellement » une « célébrité », est-il porteur de désillusion ?
Pourquoi Cathy repose-t-elle sa « fourchette » et non son marteau-piqueur ? Pourquoi Cathy ne se met-elle pas à fondre dans son assiette ? Peut-on être sûr que le mot « fourchette » ici renvoie au lexique du repas ? Est-on sûr que Cathy s'adresse à quelqu'un ? Cathy existe-t-elle ? A quoi sert Cathy ? La tactique de Cathy est-elle toc, ou Cathy ne tactique-t-elle que couic ? Quand récupérez-vous le parapluie de mon oncle ?

Patrice Houzeau
Malo, le 2 mai 2023.

2 mai 2023

ON NE SE ROUCHE PAS AVEC LE SOLEIL

ON NE SE ROUCHE PAS AVEC LE SOLEIL

1.
Il n'est pas toujours si facile de faire de l'humour. Toutes les boîtes de sardines vous le diront. #EtDirontCestPasNeuf

2.
« De cette façon on ne risquait pas d'oublier quelque cuisse de poulet sous un des livres de comptes qui se trouvaient dans le tiroir du bas. »
(Leonora Carrington traduit par Henri Parisot, « Le Cornet acoustique »)

Soyons arbalète, un peu. Un bureau bien rangé demande aussi (liste non exhaustive) :

- un tiroir avec toutes les mains tendues que l'on a tranchées (comme il se doit),

- un tiroir à « sandwichs au jambon » et « poulet rôti froid », ainsi qu'il est indiqué dans « Le Cornet acoustique »,

- un tiroir à lettres anonymes classées par ordre alphabétique,

- un tiroir à têtes brûlées,

- un tiroir à députés incompétents.

Note : On ne range pas ses cadavres dans un tiroir. En théorie, il y a un placard pour cela.

3.
Le « i » est une lettre qui peut être amusante, comme dans « cheval rit » (s'te bonne blague).
Le « u », avec sa forme qui peut faire penser à un fer à, est plus remuant, comme dans « cheval rue ».
Avec la conjonction « et », vous pouvez faire « chevalet », qui est bien utile, si vous voulez le peindre, le cheval.
Par contre, si c'est le Pape que vous voulez peindre, c'est une autre affaire. Il vous faut cavaler au Vatican et bien des vicissitudes.

4.
« Une juste fureur s'empare de mon âme. 
Vous allez à l'autel, et moi, j'y cours, Madame. »
(Racine, « Iphigénie », V, 2 [Achille])

Une juste fureur, ça peut s'avérer tonitruant, ça, une
Juste fureur, qu'à cette juste
Fureur là, je préfère un steak-frites cependant :
« S'empare de mon âme », le steak-frites ? Fichtre !
De cela ne veux, mon oncle.
Mon âme ne se laissera pas manger par un steak ! Mon
Âme résistera aux vagues d'assaut des frites. Et, de
Vous, friture et fritaille, ma fourchette aura raison ;
Allez, tiens, voilà ; mon assiette est vide et j'ai bu tout le vin.
A mon âme, je substitue un mille-feuille et à
L'autel ma bouche dévorant crème et feuilleté.
Et pour finir, un café, et l'addition.
Moi, j'ai bien mangé et c'est repu que
J'y retourne, à la suite de mon temps ici-bas, mais point ne
Cours et, dans ce printemps revenu, je flâne... ah tiens, une
Madame jolie promène ses jambes.

5.
« Dilatée comme jamais », lit-on dans le dernier vol-au-vent de Le Maire (Bruno).
Comme il est ministre des finances, on comprend qu'il a le temps d'écrire des romans. Surtout que
Jamais la France n'a connu une telle prospérité...

6.
« Grand Soleil, qui sonnes l'éveil
A l'être, et de feux l'accompagnes,
Toi qui l'enfermes d'un sommeil
Trompeusement peint de campagnes, »
(Paul Valéry, « Ebauche d'un serpent »)

« Le Soleil est l'étoile du Système solaire ». Si elle avait été l'étoile du Système pâte à chou, on l'aurait appelé « Chouleil ».
Le Soleil est composé d'hydrogène (92% du volume) et d'hélium (8% du volume) nous parallèle Wikipédia.
On ne se mouche pas avec le Soleil.
On ne se rouche pas avec le Soleil parce que le verbe « se roucher » n’existe pas.
On peut se coucher et se lever avec lui. Le Soleil symbolise la vérité, parce qu'il permet de voir clair, mais ce n'est pas parce que vous voyez clairement ce que vous zieutez, que ce que vous zieutez existe.
En général, les Européens sont contents quand il y a du soleil ; ils disent rituellement – Quelle belle journée ! - mais faut aussi d'la flotte parce que sinon tout devient sec.
D'une manière générale, le réel, dit-on, a tendance à sécher. Certains disent qu'on finira saucisses grillées ou noyés par la mer dont le niveau monte (c'est d'ailleurs un miracle pédagogique) ; d'autres disent que non, et que tout va s'arranger par un coup de baguette climatique.
On ne peut pas tremper des morceaux de baguette climatique dans son bol de café le matin et le Soleil n'est pas une vache. Pour avoir du lait, il faut donc aller au magasin, où tout a tendance à coûter de plus en plus cher. On appelle cela l'inflation, et bien des économistes qui portent des cravates à la télévision expliquent tout à fait bien comment ça s'fait-y que votre fille est muette.

7.
Un dinosaure ne peut pas dire : Je, dinosaure. D'autant qu'il peut dîner ailleurs.

Patrice Houzeau
Malo, le 2 mai 2023.

 

 

1 mai 2023

JE CROIS BIEN QUE JE MAIS ÇA VA S'ARRANGER

JE CROIS BIEN QUE JE MAIS ÇA VA S'ARRANGER

1.
« Quand le sort t'a portée à ma rencontre, la plus grande ombre était en moi et je puis dire que c'est en moi que cette fenêtre s'est ouverte. »
(André Breton, « Arcane 17 »)

Quand le t'a portée à ma, là où j'étais y étais-je ? en moi étais-je, « en moi » ça veut-y quoi dire ? et si j'écris, comme l'écrit André Breton, « la plus grande ombre était en moi », c'est que, me dit mon plat à tarte, que j'étais ah mais j'en ai marre ou c'est bien triste tout ça.

Et comme « c'est en moi que cette fenêtre s'est ouverte », on peut supposer que cette grand ombre en moi », s'est sauvée par icelle, allant faire le nuage, la brume, le tiens i va pleuvoir, et ce, parmi les oiseaux et la farine de l'air.

Je ne sais pas à qui je pique cette « farine de l'air », mais je suis à peu près sûr que je la pique à quelqu'un. Je ne peux pas en faire des crêpes, mais je vais quand même boire un café.

Et comme j'ai oublié un « e » à « grande », je vais pouvoir m'en faire sur le plat.

2.
Le réel recoud ses boutons. Il va pouvoir sortir dans la rue. J'entends sur France Culture que « l'ordre spontané » (ça a un rapport avec l'économie, Hayek et d'autres avant lui) dépend moins de gens spontanés que de gens qui savent ce qu'il veulent.

3.
Nous ne portons pas plus de chaos en nous que nous portons des pots de moules (quand on veut faire des moules, sinon s'agit de construire un mur, c'est autre chose). Mais ni moules, ni briques, ni chaos ne font en nous des claquettes.

Ceci dit, c'est vrai que le Chaos est un cas (le fameux cas Chaos). Il s'échappe toujours de la tasse, après en avoir fait on ne sait pas encore quoi, et le saura-t-on jamais, fourmis.

4.
Je note que si je me pan pan chuis plus là, je ne pourrais plus écouter de chansons de Robert Charlebois, ni rire et m'épater aux films de Jerry Lewis, ni manger de fraises au temps des cerises. Du coup, je vais me faire un café. Par contre, je crois bien que je serai définitivement une poutre en anglais.

Remarquez qu'il n'est pas si facile d'être une poutre en anglais. C'est tout aussi difficile que d'être un couteau à poisson en allemand, ou une tirelire en italien. Quant à être un âne en français, j'y excelle.

5.
Qui voit un jardin dans les yeux de son amie, je suis bien content pour lui. On dit aussi que l'ordinateur, ça abîme la vue.

6.
Croyez-vous que la statue de Jeanne d'Arc va déclamer du Péguy aujourd'hui ? Ceci dit, j'aime beaucoup le personnage de Jeanne d'Arc. C'est quelqu'un qui aura beaucoup fait pour sa légende en particulier et pour le monde de l'édition en général.

Patrice Houzeau
Malo, le 1er mai 2023.

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