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BREFS ET AUTRES
sottises
12 juillet 2023

MOYENNEMENT CROYANT

MOYENNEMENT CROYANT

Croyant moyennement en dieu, je ne mange pas tous les jours du jambon.

« ALCMENE
Le ciel était serein, et cet enfant pleurait... Pour moi c'est le pire présage.

AMPHITRYON
Ne sois pas superstitieuse, Alcmène ! Tiens-t'en aux prodiges officiels. »
(Giraudoux, « Amphitryon 38 », I,3)

Croyant, non je ne le suis guère, même si souvent je me signe.
Moyennement croyant, alors. C'est que, comme le Don Juan de Molière, c'est
En 2 et 2 font 4, Sganarelle, et 4 et 4 font 8 plus qu'en un
Dieu invisible et qu'on laisse traîner partout, que je crois.
Je viens de lire « Amphitryon 38 », de Giraudoux. Je
Ne me plais, de plus en plus, qu’aux textes vifs et courts, et dans le genre vif et court, les pièces de Giraudoux sont assez probantes. Certes, on pourrait trouver le style un peu désuet, assez sentimental aussi, mais certaines répliques, des punchlines comme on dit maintenant, des mots d'auteur, font toujours mouche. Du théâtre de texte, du poétique, du théâtre pour comédiens. Ça tient la scène, oui. Je
Mange moins ces jours-ci, il fait chaud. Je n'aime
Pas trop ce qui se murmure sur l'avenir des lycées professionnels. Paraît que l'Etat serait tenté de contractualiser les statuts... Quel tas d'patates, dis, que la France, c'est pas les Etats-Unis, pas pour tout en tout cas, pas encore... Après, certains syndicats sont de très grands avaleurs de couleuvres, genre « contrôle continu », « parcours sup », et toutes ces conneries... J'entends
Tous les jours parler de la sale guerre de Poutine en Ukraine.
Les Ukrainiens finiront par gagner mais tous les
Jours, les Russes assassinent. Comme disait ma mère : Ils ne l'emporteront pas au paradis. Damnés, condamnés, qu'ils sont, les Russes. Maudits.
Du beurre, une baguette, une boîte de sardines ou alors du
Jambon, je ne sais pas encore. Je ne vois personne. Ou si peu. Tant mieux.

2.
Juillet 2023. Arte diffuse un concert du groupe ACDC ! Suis bien content de cette reconnaissance par la chaîne culturelle franco-allemande de l’importance de cette formidable entreprise à produire des riffs et du rock n’roll qui, depuis 1973, fait du bon boulot.

Le grand mérite d’ACDC est, à l’instar des orchestres de jazz et de blues, de n’avoir jamais dévié de leur genre : le rock n’roll. Au fil du temps, ils en sont devenus de purs virtuoses, des maîtres dans un genre, un style, une manière. Du grand art.

Patrice Houzeau
Malo, le 12 juillet 2023.

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11 juillet 2023

MAYONNAISE A LE DERNIER MOT

MAYONNAISE A LE DERNIER MOT

Tiens, je vais manger des chips. Peut-être bien que ça fera venir la fée des chips : miss Vinaigre ou miss Mayonnaise. Après, les gens, ils mangent du jambon et disent quand même des bêtises.

« Exprimant ainsi un besoin humain, j'avais toujours voulu écrire un livre s'achevant sur le mot Mayonnaise. »
(Richard Brautigan traduit par Michel Doury, « Sucre de pastèque / La pêche à la truite en Amérique », 10/18 n°1624, p.280).

Tiens, je vais écrire que je viens de voir d'la marrance dans les « shorts » de You Tube, d'la marrance en vidéos (y en a un lot) d'une certaine Minynaranja que zavez qu'à taper « Minynaranja Mambo 5 » et là, zavez une idée de l'efficacité d'un effet comique maîtrisé. Après,
Je me suis mis de l'inquiétante musique, l'album « Duck Stab » du groupe The Residents. Ça date de 1978, et c'est toujours aussi, tellement, et tant que ça qu'en tout cas, ma pomme à songes, cette fanfare électrico-étrange me fascine. Ce que je
Vais écrire maintenant, c'est que je vais manger des chips. Je vais
Manger des chips, mais c'est pas moi qui vais manger des chips. Je vais écrire que je vais manger
Des chips, mais c'est le personnage du serial killer qui va manger des
Chips après avoir égorgé éventré c'est le serial killer qui dit je vais manger des chips dans la cuisine là pleine de sang partout alors il mange les chips parce que la fille elle était en train de manger des chips dans la cuisine lorsqu'il est entré par la porte de derrière et qu'il l'a et donc il y a plein de sang partout et le paquet de chips est resté sur la table donc le serial killer il dit tiens je vais manger des chips

Peut-être que vous vous dites quesse-ki-dit quesse-qui-dit mais quesse-qui-dit que je pourrais en rajouter dans l'horrible vous décrire le sang éclaboussant les murs de la cuisine blanche et les vêtements de la fille et tout ça mais ça, ça serait pas
Bien que je préfère, et de loin, évoquer les comiques mimiques du visage de Minynaranja quand elle playbacke « Every dance now Let's go » en gigotant des mirettes à la Tex Avery ou qu'elle mime gamine la comptine « El chino capuchino »,
Que si
Ça se trouve, elle a été, la Minynaranja là, personnage de dessin animé dans une vie antérieure, zavez qu'à regarder; ça vous
Fera quelques secondes de rigolade. A
Venir, le mot « mayonnaise », que de tout temps
La mayonnaise n'a pas existé et que les diplodocus, voyez, ils étaient bien obligés de manger leurs frites sans mayonnaise. Il y a aussi le mot
« Fée » qui vient du latin « fata » qui désignait quelque divinité liée au destin
Des humains. Le mot « mayonnaise » et le mot
« Chips » ont quelque sympathie. Le mot
Miss et le mot « vinaigre » me viennent à l'esprit car il y en a qui aiment les chips au vinaigre. Ceci dit, une Miss
Vinaigre serait acide assez je pense, si,
Ou alors
Miss, cause que j'aime bien l'idée, Miss
Mayonnaise (blonde donc) que si j'avais voulu évoquer une brune, j'aurais évoqué Miss Caféine.

Après hier j'ai lu « La pêche à la truite en Amérique », de Richard Brautigan.
Les poèmes en prose de Brautigan sont marrants ; ça vous cause des
Gens d'une manière décalée comme si les gens,
Ils étaient autrement qu'on dit qu'on les voit que les gens
Mangent défois, nous écrit Brautigan, « de drôles de trucs, et on boit des machins encore plus marrants : de la dinde, du porto, des saucisses, des pastèques, du pop corn, des croquettes de saumon, de la salade de fruits, du melon, du pop corn,» moi aussi je mange
Du melon avec du porto, et aussi du
Jambon, même si je ne connais pas personnellement Pêche à la truite en Amérique
Et que je ne vais jamais à la pêche à la truite en Amérique mais que je sais que les gens
Disent quand même des trucs et des machins encore plus
Quand les gens disent les choses qu'ils disent tout le temps
Même qu'alors défois je reste chez moi à écouter
Des musiques inquiétantes façon « Duck Stab » du groupe The Residents ou que j'écris des
Bêtises du genre Tiens, je vais faire comme Brautigan et que le dernier mot de ce texte soit le mot Mayonnaise.

Patrice Houzeau
Malo, le 11 juillet 2023.

10 juillet 2023

LOIN LOIN LOIN LOIN LOIN LOIN LOIN LOIN LOIN

LOIN LOIN LOIN LOIN LOIN LOIN LOIN LOIN LOIN

« Donc, ces usines vont loin, loin, loin, loin, loin, loin, loin, loin, loin. Vous voyez le genre. C'est très grand, bien plus grand que nous. »
(Richard Brautigan traduit par Michel Doury, « L'usine oubliée » in « Sucre de pastèque », coll. 10/18 n°1624).

Donc, je viens de lire « Sucre de pastèque », de Richard Brautigan et
Ces poèmes en prose m'ont plu. Il y a tous ces parapluies que mon oncle a perdus. C'est agaçant. Je suis sûr qu'ils se promènent dans la ville avec d'autres gens que mon oncle dessous. Surtout quand il pleut. Il y a aussi ces
Usines, dont on dit qu'elles
Vont revenir (c'est Macron qui dit ça). C'est qu'on revient de
Loin, de l'époque où ça s'désindustrialisait si vite, la France, qu'elles partaient
Loin, les usines, même qu'on pariait sur la tertiarisation de son économie, à la France ; de
Loin, vous dis-je. Le mot
« Loin », vient du latin « longe » qui signifiait
« Loin, au loin ». Aller
Loin, ça veut dire « parcourir une grande distance », mais aller
Loin, ça veut dire aussi « accéder à une situation importante ». « D'aussi
Loin que je me souvienne », ça veut dire qu'on se rappelle du passé lointain ;
Loin est donc connoté aussi bien spatialement que temporellement.
Vous voyez, c'est comme les parapluies perdus de mon oncle. Il les a perdus dans le passé et dans l'espace du quelque part. Ah ils sont loin, maintenant.
Voyez-vous ce que je veux dire, sinon, tant pis.
Le « Sucre de pastèque », de Brautigan, je vous le conseille. C'est le
Genre de livre que j'aime bien. Comme la poésie, les omelettes aux champignons et les seins de Marie-Claire.
C'est pas prétentieux, pas
Très long (ah ces auteurs qui n'en finissent plus, comme si ça nous intéressait...). Est-ce un
Grand livre ? Je sais pas
Bien. Le monde pourrait tourner sans et c'est peut-être ça le
Plus intéressant. Un
Grand livre ! Je vous demande un peu. Il n'y a
Que ça, partout, des grands livres, des chefs-d’œuvre, des incontournables, qui
Nous éclairent, dit-on, sur l'humain, l'être, l'essentiel, et qu'on y est quand même dans le trop tard, l'inhumain, le néant, le dérisoire.

Patrice Houzeau
Malo, le 10 juillet 2023.

10 juillet 2023

A PROPOS DE SUCRE DE PASTEQUE ET DES POULETS RÔTIS

A PROPOS DE SUCRE DE PASTEQUE ET DES POULETS RÔTIS

La surpopulation est le mal du siècle. Après la phobie scolaire, bien sûr.

La poésie, c'est ce que je préfère, avec la crème glacée à la pistache et les fesses de Carole. La
Surpopulation, par contre, voyez, j'en suis pas fan. Les gens se reproduisent et ils appellent cela l'humanité. C'est effrayant comme un poulet rôti. Il y a ce livre que je viens de lire et qui
Est très bon, « Sucre de pastèque », de Richard Brautigan. C'est très curieux. C'est un court roman surréaliste composé en fragments. Moi je dis que ce sont plutôt des cycles de poèmes en prose qu'un roman, même qu'il y en a trois (« Sucre de pastèque », « Inboil », « Margaret »), mais les spécialistes de la spécialité, à ces mots, peut-être qu'ils se rengorgeraient comme des poulets rôtis juste avant de débiter un discours électoral et de me traiter d'enseignant de base.
Le « Sucre de pastèque » là, ça rappelle certains romans de Boris Vian. Ça parle de Pauline, de Margaret, d'une usine oubliée, des tigres sur le pont, de Charley, de Fred, d'une bande de mauvais gars menée par un certain Inboil, (le
Mal), et de la sagesse des truites (le bien), aussi de l'utilité
Du sucre de pastèque. C'est un roman du
Siècle passé, il a été composé en 1964, publié en 1968 aux Etats-Unis, et en 1974 en France (dans une traduction de Michel Doury) et
Après, il y eut tant d'autres livres publiés partout, tant de poulets rôtis et de discours électoraux, tant de dangereux qui assassinèrent tant de gens que je me dis que ce serait cool de lire « Sucre de pastèque » avec un fond sonore de vieux jazz, de country-rock, de blues genre ça s'balade nonchalant sous le soleil.
La poésie, c'est ce que je préfère, avec la tarte aux abricots et la nuque de Fabienne. La
Phobie scolaire, j'en pense trop rien, qu'il me semble que le
Scolaire, quand j'étais collégien, il fallait que je me concentre drôlement pour empêcher mes jambes de fuir lorsque j'allais en cours et qu'il y avait des choses à faire.
Bien entendu, à l'époque, il n'y avait pas autant de cas de phobie scolaire et
Sûr que la phobie scolaire, c'était plutôt paresse, flemme, et fainéantise qu'on l'appelait, hein, la trouille des gens.

Patrice Houzeau
Malo, le 10 juillet 2023.

10 juillet 2023

ARCHIVE ENCORE ET PSYCHOLOGIE

ARCHIVE ENCORE ET PSYCHOLOGIE

J'aime bien les psychologues. Je n'en fréquente pas. Je ne leur offre donc pas de frites.

J'aime bien le « Controlling Crowds », du groupe Archive (je l'écoute en écrivant ces lignes, avec ma tête à faire se marrer les mouettes). C'est
Bien, ça, le « Controlling Crowds », du groupe Archive.
Les paroles, je n'ai pas grand chose à en dire because je capte pas l'anglais, mais il y a des trucs comme « Hold me / In your arms / 'Cause I'm scared of their controlling crowds / Keep me calm / 'Cause I'm scared of their controlling crowds / Here they come », que le narrateur donc, il demande à sa chérie de le calmer et de le prendre dans ses bras (ah c'est pas ACDC) parce qu'il a peur du contrôle des masses, lesquelles arrivent parce qu'elles sont déjà là. Bref, un brin parano (quoique...) et assez adolescent, mais c'est du rock progressif ; c'est un truc d'ado (après, des rigolos comme ma pomme, on en écoute encore, mais pour écrire que c'est pour les ados). Je me demande si les
Psychologues écoutent le groupe Archive.
Je suppose qu'il y en a, des psychologues qui écoutent le groupe Archive. Aussi des archivistes, des rock-critics, des enseignants, des serveurs et des serveuses, des militaires, des députés, des étudiants, des gens, ce qui fait que l'adolescence, c'est un truc qui reste longtemps dans les caboches.
N'en concluez pas que je méprise. Que nenni, Nini. J'apprécie ce genre de musique. J'apprécie aussi les gaufres, les romans policiers, Mylène Demongeot dans la série des Fantomas (de André Hunebelle), les bandes dessinées, les glaces à la pistache, les vestes en cuir et tout un tas de choses que je
Fréquente plus ou moins régulièrement et qu'on appelle justement « choses » pour que Georges Perec en compose un roman et que l'industrie les produise, ce qui, et c'est là l'essentiel, fait travailler les gens. N'est-ce
Pas que c'est bien fichu ?
Je sais bien que tout ça, la société de consommation, ça fait des tracas et qu'c'est tout polluant. Je
Ne pense pas, voyez, que ça s'arrangera vraiment, et ne
Leur accorde aucun crédit à nos politiques, because qu'c'est trop tard. La belle
Offre que voilà, « Votez pour moi, et ça s'arrangera », qu'ils disent, et
Donc on vote pour eux et ça ne s'arrange
Pas, enfin pas vraiment, enfin pas tout, et
De tout ça, ça me fatigue. Je préfère voter pour mes
Frites, et mon bifteck.

Patrice Houzeau
Malo, le 10 juillet 2023.

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10 juillet 2023

FLEUVES IMPASSIBLES (FUMENT LA PIPE)

FLEUVES IMPASSIBLES (FUMENT LA PIPE)

A force de « descendre des fleuves impassibles », ça va finir que vous serez englouti par les plaintes.

A la première ligne du conte « Les souliers usés par la danse », des frères Jakob et Wilhelm Grimm, nous apprenons « qu'il était une fois [il est toujours une fois, c'est un fait que la conscience humaine ne peut réfuter, et s'il ne fut pas une fois, c'est que cela ne fut pas], il était une fois donc un roi qui avait douze filles toutes plus belles les unes que les autres ». le conte est une
Force, qui donne du sens à la farce. (Je dis ça juste pour la paronymie, sinon, je m'en fous).
De plus, lire des contes ne vous empêche pas d'aimer les gaufres, ni de
Descendre de l'échelle, ce qui vous évitera le destin du fou dégringolé avec son pinceau.
Des frères Grimm, je ne sais pas grand chose, sinon qu'ils étaient de langue allemande, qu'ils vécurent au 19ème siècle et collectèrent des contes. Je sais aussi, car Wikipédia me l'a wikipédié, qu'ils étaient nés tous deux à Hanau (Land de Hesse) et moururent à Berlin (mais plus tard). On peut aussi descendre des
Fleuves, et si on est plongé dans« Le bateau ivre », de Rimbaud, il se peut que ces fleuves soient aussi
Impassibles que des coquilles de moules.
Ça vous renseigne, n'est-ce pas, sur le caractère politique de l'affaire, et si ça ne vous
Va pas, vous n'avez qu'à aller voir si vos haleurs ne serviraient pas de cibles des fois à des Peaux-Rouges criards, « les ayant cloués nus aux poteaux de couleurs ». (Soudain, la dimension bondage-sado-maso de ces vers me saute à la lanterne ; je l'avions jamais remarqué, surtout que de ça itou, je m'en fous). Pour
Finir, je vous dirai
Que les douze filles du conte « Les souliers usés par la danse » dormaient toutes dans la même salle et que chaque nuit, « on avait soin (…) de bien fermer les portes avec un triple verrou ». Pourtant, chaque matin, quoi qu'on constatait ? Qu'ils étaient allés danser, les souliers des filles (ah les coquins, zétaient bien fatigués, allez !).
Vous vous dites que vous vous en fichez. Zavez raison. D'ailleurs, nous sommes légion. « Que
Serez-vous demain, mes pauvres enfants ? », se disait le pauvre homme. (C'était un bûcheron débordé par la surpopulation domestique),
« Englouti sans doute par les flots de la misère ». (C'était un bûcheron, pas un homme de lettres). Soudain, une idée
Par la tête lui passa. « Je vas aller tous
Les perdre, dans la parfonde forêt, tous, du grand couillon au Petit Poucet, comme ça, finies les
Plaintes et les misérabilismes ; et puis après, je formerai un parti politique, « La Forêt Insoumise », et nous nous battrons et contesterons jusqu'à ce que nous ne gagnons jamais les élections, mais que j'me fasse plein d'ronds ». De cette histoire sans queue ni trompette, je vous épargne la moralité, vous voyez bien que je n'en ai pas de trop.

Patrice Houzeau
Malo, le 10 juillet 2023.

9 juillet 2023

DU DOIGT

DU DOIGT

Quand la lune pointe du doigt l'idiot qui ne voit pas plus loin que le bout de son nez, l'andouille se gondole et le sage se dit qu'il va tout de même mourir.

Quand il pleut, vaut mieux le prendre, sinon
La pluie vous mouille la tête, mais si vous l'avez dans la
Lune, vot' tête, souvent que vous l'oubliez quelque part. Je
Pointe là un défaut commun à bien des pommes-nous-autres. C'est que
Du réel nous ne maîtrisons pas grand chose. Le mot
Doigt, puisque nous n'en parlons pas, sert d'ailleurs dans un proverbe sur la lune, le mot doigt (du latin « digitus » et n'ayant donc rien à voir avec le mot allemand « das Schloss » (« château »), « der Schlüssel » (la clé), ou même « la chaussette »).
L'idiot, c'est celui
Qui regarde le doigt au lieu de regarder la lune.
Ne riez pas, même si, comme moi, vous avez tendance à considérer qu'il vaut mieux faire plus attention à son doigt qu'à la lune, vu qu'on pourrait se le coincer quelque part. Regardez mon oncle, il
Voit bien son parapluie, cependant il ne le reconnaît
Pas. « Quel est cet étranger ? » se dit-il. « Que fait-il là ? ».
Plus j'y pense, plus il me semble que bien des choses nous sont étrangères parce que, voyez, nous ne les reconnaissons pas. Elles restent
Loin de nous, quand bien même elles font partie de notre vie quotidienne.
Que le monde est étrange,
Le monde, avec tous ses parapluies perdus, ses doigts coincés, ses vieilles lunes, et ce ne sont là que quelques exemples. Au
Bout du bout, nous mourons, sans avoir trop rien compris qu'on croit mais non.
De nous, du reste, le réel se passe très bien, et à l'utile succède l'utile.
Son parapluie, au fond, je crois bien que mon oncle n'y tient guère. Le
Nez, voilà quelque chose qu'on ne doit pas perdre de vue, et
L'andouille alors, faut y faire attention, sinon, forcément, il fait l'andouille, l'andouille. C'est ça qu'il faut
Se dire : attention à son nez et aux andouilles environnantes. Le mot
« Gondole », je l'aime bien, il n'est pas si facile à placer, surtout si l'on n'évoque pas Venise
Et heureusement qu'on a
Le français populaire « se gondoler », il se passe très bien de Venise, lui, le verbe « se gondoler ». Le
Sage, lui, de tout ce que je viens de raconter, il s'en moque. Il
Sait, lui le sage, c'est même pour ça qu'on l'appelle « sage »,
Qu'il va, aussi bien que tout ce qui fait plus ou moins l'andouille sous la lune, qu'il
Va crever,
Tout simplement crever, crever
De la mort qui passe dans un coup de froid ou un coup d'couteau
Même qu'on se dit, bêtement, qu'il faut bien
Mourir un jour. Eh oui.

Patrice Houzeau
Malo, le 9 juillet 2023.

9 juillet 2023

PERSONNE DES YEUX DES FANTÔMES ET DES FRITES

PERSONNE DES YEUX DES FANTÔMES ET DES FRITES

PERSONNE

« Personne ne sait l’âge de l’usine oubliée, car elle s’étend à des distances que personne ne peut ou n’a envie d’explorer. »
(Richard Brautigan traduit par Michel Doury, « L’usine oubliée » in « Sucre de pastèque »).

Personne n’était venu me demander ce que j’en pensais ; cela
Ne me faisait ni chagrin ni chardon, - là, le narrateur
Sait parfaitement qu’il ne sait pas où il va, et avec
L’âge, ça n’a pas l’air de s’arranger,
(De retour du boulot, Zut était bien fatiguée), cependant qu’il regarde
L’usine d’un poème en prose de Richard Brautigan, l’usine
Oubliée où « vous risquez de vous égarer »
Car c’est écrit dans le texte que c’est écrit à l’entrée de l’usine.
Elle, pendant ce temps-là, elle est bien fatiguée et
S’étend sur le canapé. Le 8 juillet 2023, je regarde
A la télévision en replay remuer les longues jambes
Des danseuses des années 70 (les Claudettes à Claude François). Les
Distances qu’il y a entre ces longilignes ondulantes et nos pommes, ah oui.
Que j’en profite pour dire que le mot
Personne vient du latin « persona », lequel désignait le « masque de l’acteur », c’est dire que la comédie sociale que nous jouons y est étymologiquement inscrite et que d’ailleurs, il
Ne se fait pas de confondre l’être et sa fonction, qu’il se
Peut peut-être que l’être échappe à la fonction,
Ou encore que la politique, cette maîtrise des fonctions,
N'a accès qu’exceptionnellement à l’être ; cela ne donne guère
Envie de voter, n’est-ce pas, ou
D’explorer ce qu’il y a dans les têtes de ces gens qui ne sont personne.

DES YEUX DES FANTÔMES ET DES FRITES

Ses yeux, je ne m’en souviens pas. Ses
Yeux, je m’en fiche. Ils
Etaient, ses yeux, une paire d’yeux
Posés dans le réel comme des milliards d’yeux sont posés
Sur le réel. Ses yeux étaient posés sur
Elle, parce que ça s’écrit dans les romans, et puis c’est vrai que ça s’écrit en français, mais des phrases comme « j’ai posé mon regard ou mes yeux sur », je ne sais pas si dans le français qui court les rues et les bistrots, elles se disent tellement.

Ses yeux (écrivant cela, je pense à Baudelaire qui, évoquant les
Yeux de quelque fascinante, a écrit dans « Ciel brouillé » : « Ton œil mystérieux (est-il bleu, gris ou vert ?) ». Ils
Etaient, ses yeux, dans son joli visage,
Posés comme une présence : à quoi reconnaît-on les yeux d’un fantôme ? je me le demande.
Sur la chaîne CSTAR, dans « Enquêtes paranormales », les paranormalistes, et autres auteurs de paranormalités, évoquent la fameuse « dame blanche », vous savez cette femme habillée tout en blanc que l’on prend en stop et qui vous avertit dans un cri d’un possible accident avant de s’évanouir et de disparaître aussi mystérieusement que le maintien à son poste d’une Secrétaire d’Etat convaincue d’incompétence et de désinvolture.
Elle, la dame blanche, je me demande à quoi ressemblent ses yeux.

Ses frites, Zut voulait qu’elles soient dorées croustillantes et ses
Yeux brillaient à l’évocation des frites dorées croustillantes.
Etaient-elles toujours dorées croustillantes, les frites ? Ils sont
Posés sur mon bureau, faudrait que je les lise.
Sur la table, il y a les frites, et Zut,
Elle dit : ah j’ai des frites. Nous les mangeons dans de l’œuf battu.

Patrice Houzeau
Malo, le 8 juillet 2023. 

8 juillet 2023

BALADE DU PARAPLUIE TRANSPORT ET MAUSSADE

BALADE DU PARAPLUIE TRANSPORT ET MAUSSADE

BALADE DU PARAPLUIE

Il avait oublié son parapluie car c’était mon oncle. Il
Aurait pourtant eu besoin de son parapluie, mon oncle car
A 16 heures 45 minutes il se mit à pleuvoir.
Le temps était pluvieux, donc c’était à prévoir qu’il drachât.
Faire sans parapluie alors qu’il pleut à verse…
(Lui-même reprit des frites, c’est qu’il avait faim aussi)
Le lendemain, mon oncle ne sortit pas, et d’ailleurs, il ne plut pas le
Lendemain. Ce fut son parapluie qui sortit, par esprit d’absurdité
Et cela aurait pu faire un joli scandale dans le sérieux si
Plusieurs passants n’avaient reconnu (à chaque
Fois que j’écris le mot frites, je pense au mot steak), car
Les passants reconnurent sous ce parapluie baladeur l’homme invisible.

TRANSPORT

Les jours où des gens disparaissaient,
Trois dames venaient par les
Rues de notre petite ville et elles
Etaient trois, car elles n’étaient pas quatre, mais elles n’avaient pas de moustaches, par contre elles avaient des capes.
Maintenant, j’écris « trois dames » comme j’aurais pu écrire trois
« Bouchées à la reine » sauf que l’on ne croise,
Par les rues de notre petite ville,
Les bouchées dites « à la reine » que portées par des mains. Les
Voitures aussi peuvent transporter des bouchées à la reine, et toutes
Les choses que les voitures peuvent transporter. Les
Conducteurs le savent très bien, et
Cherchant à soustraire au qu’en-dira-t-on et
A la curiosité malsaine, certains conducteurs ne
Se privent pas de transporter, la nuit surtout, un cadavre ou l’autre, à
Glisser dans l’enveloppe du fleuve, pas si loin, après tout.

MAUSSADE

« On trouve ce genre de rues dans toutes les villes rurales de l’Angleterre, mais leurs photos n’ornent jamais les guides ou les cartes postales. »
(Ruth Rendell traduit par Aline Weill, « Sans dommage apparent »)

On sait qu’il y a des jours où on ne
Trouve goût à rien. On se dit que
Ce qu’est-ce que j’me fais est un
Genre de dégringolade dans le mou,
De désenchantement qu’on s’maussade. On se dit que les
Rues sont pleines de gens qui passent
Dans la même grisaille et que
Toutes les choses qu’on a à faire, on ne sait pas comment
Les rattraper. De cet ennui intime, les
Villes s’en moquent, et s’agitent, les
Rurales moins que les autres, mais moque-nos-pommes quand même ;
De toutes les manières (l’humain généralement s’agite) de
L’Angleterre au Portugal où je ne vais jamais, y a pas, ça s’agite.
Mais les choses à faire, elles restent, et font
Leurs têtes de choses en plan, et les gens des
Photos jaunies qu’on n’a pas prises et qui
N'ornent aucun album – jamais jamais
Jamais je ne prends de photos -
Les choses et les gens, je n’y pense pas réellement (Les
Guides je ne les consulte jamais, n’allant jamais ailleurs)
Ou alors c’est que
Les choses et les gens me passent trop vite par la tête. Les
Cartes ne me renseignent pas à ce sujet, qu’elles soient
Postales ou pleines de symboles, de figures, que je ne hante pas.

Patrice Houzeau
Malo, le 8 juillet 2023.

5 juillet 2023

CONCOMBRE ET LE POISSON suivi de CONCOMBRE ET L'ANGLAIS

CONCOMBRE ET LE POISSON suivi de CONCOMBRE ET L’ANGLAIS

1.
Un jour, un gars, il était d’ici, mais son nom, je l’connais pas… passqu’il me l’a pas dit, et vu qu’il n’existe pas plus que l’honnêteté en politique, j’vas l’appeler Concombre Soufflet passque j’aime bien les concombres et le fromage.
Donc, le gars, il est pas content ,et comme il est pas content, il dit comme ça qu’il en a après la Situation.
La Situation, il l’observe passqu’il vit dedans comme une saucisse dans un hot dog ; sauf que la saucisse du hot dog on ne peut pas dire qu’elle soit très vivante. Ceci dit, moi, je me méfie, ça pourrait être des extra-de-pas-d’ici (d’ailleurs, à eux, pareil, on connaît pas leurs noms) même qu’ils seraient déguisés en saucisses, genre pour nous envahir de l’intérieur.
Donc, le gars, il dit je vas lui changer ma vie à la Situation, moi…
Il lui en cause donc de la vie à la Situation, entre deux pastagas et trois rondelles de saucisson.
La Situation, a s’en fout, même qu’elle l’envoie cueillir des roses pour sa mère-grand.
Alors, le gars, i dit comme ça que la Situation, elle ne perd rien pour attendre, qu’aux prochaines élections, il votera Loup Blanc.
Ou Loup Noir.
Mais plutôt Loup Blanc, passque Loup Noir est trop Noir pour pas être assez Blanc, même si Loup Blanc n’est pas toujours très clair.
Mais le jour des élections, il a une brève aventure amoureuse avec sa canne à pêche.
Du coup, plutôt que d’aller voter, il va à l’pêk.
Là, un gros poisson passe, le ravise, se hisse sur la berge avec ses gros biscottos de pichon d’combat, et le boustifaille (Gnaki et Rtak !).
Moralité : Tu votes ou tu votes pas, tu t’fas bouffi-bouffa-bouffon et quand même, va.

2.
Un jour, Concombre Soufflet se dit qu’il allot apprendre l’anglais (il dit « anglais » et pas « angliche » passqu’il est respectueux, même qu’il ne croise jamais un cheval sans avoir une pensée émue pour les morts de Waterloo).
Donc, il prit un livre pour apprendre l’anglais que dedans il y avait plein de mots en anglais et des règles de grammaire en anglais et des photos du pays des Anglais (des cabines téléphoniques rouges, des autobus rouges, des uniformes rouges avec de grands bonnets à poil noirs), mais damned, my taylor is not so rich, alors qu’il allait s’y mettre (et six mètres, c’est pas si loin), la sonnette sonna.
Mais comme ce n’était personne, il décida de ne pas aller ouvrir. D’ailleurs, personne n’insista.
Donc, il retourna à son apprentissage qu’il n’avait pas quitté, bien que la sonnette sonna de nouveau, ce qu’il fit qu’elle resonna, et là, il dut abandonner son manuel à comprendre ce qu’elles racontent, toutes les chansons que la radio baragouine le soir, le matin, la nuit aussi que même que quand c’est en frança, qu’on dirait qu’ça baragouine quand même, et quand c’est sur France Inter défois ça baragouine même assez prétentieusement.
Et là, il dut abandonner passque c’était Zut qui venot, because qu’elle lui avait dit tantôt qu’elle alot venir rapport aux commissions (jadis, on disait « faire les commissions » pour « faire les courses », mais c’était du temps qu’on n’avait pas encore inventé le baccalauréat pour tous) et donc il se dit que l’anglais serait pour plus tard.
Donc, ils partirent magasiner comme on dit dans « Madame Bertrand », et ils achetèrent du beurre pour mettre sur le pain et du pain pour mettre sous le beurre, et d’autres choses aussi comestibles et buvables, et d’autres non, puis ils rentrirent, se nourrirent, s’atteignirent et dormirent, même qu’ils firent de belles rives.
Le lendemain, Concombre Soufflet se dit qu’il allot apprendre l’anglais et là, faut que je trouve une raison pour laquelle Concombre Soufflet ni ce jour-là, ni les autres jours qui suivirent (-virent, -virent, -virent, admirez l’effet d’écho) n’apprit ni l’anglais ni tout un tas d’autres non plus dont il se fiche bien allez.
Moralité : Qu’t’apprennes ou qu’t’apprennes pas l’anglais, quand Zut sonne, faut y aller.

Patrice Houzeau
Malo, le 5 juillet 2023.

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