Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
BREFS ET AUTRES
wittgenstein
10 août 2021

N'A DE SENS QUE PARCE QUE L'HISTOIRE

N’A DE SENS QUE PARCE QUE L’HISTOIRE

1.
L'humain a fabriqué le diable lequel fabrique des sciences occultes auxquelles il ne croit pas.

2.
« Cette phase d'accélération accélération accélération est exactement l'analogie du big bang... »
(David Elbaz, « L'Univers est-il une illusion ? », conférence)

« Cette phase d'accélération accélération accélération est exactement l'analogie du big bang »... Serait-on infiniment coincé dans un infini de phases répétitives... Dieu joue-t-il du synthétiseur ?... Dieu est-il répétitif ?  Que penser de Philip Glass ?...

3.
« Ce serait une illusion de croire qu'il faut changer vos lois quand vous voyez quelque chose qui ne colle pas avec vos lois, parce que cette illusion peut-être provoquée par quelque chose d'invisible »
(David Elbaz, « L'Univers est-il une illusion ? », conférence)

Le législateur vit-il dans l'illusion des lois qu'il ajoute, croyant ainsi agir efficacement sur le social et ne faisant que le rendre toujours plus opaque et difficile à gérer, de telle sorte que, comme nous le voyons actuellement, les troubles se succèdent aux troubles ?

4.
« et donc, l'effet peut rétroagir sur sa propre cause »
(Etienne Klein évoquant la notion de « temps cyclique », « Peut-on voyager dans le temps ? », conférence)

« l'effet peut rétroagir sur sa propre cause »... ce qui n'est pas vrai dans le temps... cependant cela sera comme si cela n'était pas... Les dieux que nous avons créés pour aveugler cette inéluctabilité de l'anéantissement des causes ne sauraient échapper à leurs noms.

L'humain est celui qui nie sa propre cause. Être de culture, il a tenté de faire de la Nature un outil (jusqu'à songer à coloniser l'Espace) et tente maintenant, via le transhumanisme, d'être le dieu de sa propre espèce. Le surnombre lui en laissera-t-il le temps ?

5.
Pas de préhistoire de l'Univers. En expansion, l’univers, à la manière d’un code pour lequel rien n’existe en dehors de lui. Les mathématiques ont-elles un sens en dehors des mathématiques ? Une langue a-t-elle un sens en dehors de sa grammaire ? La pluralité des univers est constituée d’exhaustivités qui n’en finissent pas d’être exhaustives.

6.
La somme de tous les événements d’une Histoire qui ne finit pas tend vers l’infini. Si Dieu est un conteur, son infinité dépend de l’infinité des histoires dont il est l’origine, de telle sorte qu’il n’a de sens que parce que l’Histoire se poursuit.

7.
« Et ceux qui croient que la lune est telle qu’elle leur paraît, se détromperont facilement s’ils la regardent avec des lunettes d’approche si petites qu’elles soient »
(Malebranche, « De l’imagination »)

8.
« les uns et les autres dans les pensées où ils sont »
(Malebranche)

« les uns et les autres dans les pensées où ils »… quoi qu’il font, quoi qu’ils font donc dans leurs pensées… les uns… les autres là… zerrent, labyrinthent, spéculent, font des plans sous la comète, bâillent pis s’endorment tandis que tourne le monde tourne.

9.
« représentations qu'elles sont intimes, ou qu'il n'y a que moi qui »
(Wittgenstein, « Investigations philosophiques », 251)

« représentations qu'elles sont intimes, ou qu'il n'y a que moi qui »... ça s'agite au jardin... s'qu'ils ont dans la tête, les gens, vaut mieux pas savoir... le social agite les démons... le « vivre-ensemble », usine à monstres... fatal, les gens s'méfient les uns des... zont raison.

10.
« Car la pensée magique nourrit la nourriture. »
(Michel Onfray, « Cosmos »)

« Car la pensée magique nourrit la nourriture.»…« étalages de boucherie » dit Onfray,… « Non loin », dit-il, « les petites boutiques des sorciers » … « guérisseurs »… « médecins traditionnels ». Genre film d’épouvante… chair, douleur, sang, magie noire.

11.
« ne remontent jamais aux premières notions des choses »
(Malebranche, « De l’imagination »)

« ne remontent jamais aux premières notions des choses »… l’actuel leur suffit… ils manquent l’essentiel… la complexité des causes… leurs solutions sont sans passé ni avenir… l’humain court après sa chute, comme un animal poursuivant sa proie ne voit pas l’abîme où…

Patrice Houzeau
Malo, le 10 août 2021.

Publicité
Publicité
6 août 2021

AUSSI MORT QU'UN DIEU

AUSSI MORT QU'UN DIEU

1.
Parce qu'il est plus coercitif qu'autre chose, le Pass Sanitaire est infantilisant et humiliant, voire inquiétant. Je comprends les personnes vaccinées qui, à partir de lundi, n'iront plus au café, ni au restaurant, ni au cinéma.

2.
« Je les vois dès maintenant (encore qu'au travers du médium) »
(Wittgenstein, « Investigations philosophiques, 102)

« Je les vois dès maintenant »... c'est ce que suppose l'emploi du verbe « voir »... Si l'on emploie le verbe « voir » au sens de « prévoir », le « dès maintenant » se charge d'évidence spéculative.

3.
« Car elle [la philosophie] ne saurait non plus le fonder [l'usage réel du langage] »
(Wittgenstein, « Investigations philosophiques, 124)

« Car [la philosophie] ne saurait fonder [l'usage réel du langage] »... Les concepts n'abolissent pas la langue courante... la langue des évidences journalières... et qui n'use que des concepts pour penser se fait le roi d'un royaume ridicule.

Une philosophie qui prétend régenter l'usage réel du langage, et qui, allant au-delà de la déconstruction, prétend fonder une sorte d'éthique de la langue, est bien prête de sombrer dans la censure et l'ordre moral pour, in fine, en arriver à la novlangue des efficacités redoutables.

4.
« personne ne sache si autrui n'a pas également ceci ou quelque chose d'autre. »
(Wittgenstein, « Investigations philosophiques », 272)

« personne ne sache si autrui n'a pas également ceci ou »... ce qu'il a, autrui, ce qu'il voit et sent réellement, on ne peut le... Le sait-il lui-même ?... de parfaits inconnus parlant à de parfaits inconnus une langue raisonnable... la convention sociale, une ignorance radicale.

5.
Dieu nous a laissé nous débrouiller... nous a laissé nos fils ô pantins... qu'on s'emberlificote, s'étrangle avec...

6.
« on s'imagine telle heure, ou telle autre, et enfin on s'en tient »
(Wittgenstein, « Investigations philosophiques », 607)

« on s'imagine telle heure, ou telle autre »... en l'absence de montre, y a doute... l'humain est imaginatif, d'où ses erreurs... « et enfin, on s'en tient »... faut bien prendre un parti... le camp de telle heure... et le Temps étant une convention, ontologiquement, on erre, incertain.

7.
« quel est l'objet de la peinture (le tableau qui représente l'image »
(Wittgenstein, « Investigations philosophiques », 518)

Quel est l'objet de la peinture (le tableau qui représente l'image », c'est entendu depuis longtemps... le réel de la peinture est la peinture... Oui, mais pourquoi avons-nous tant besoin de ce rapport au réel que nous nommons « fiction » ?

Le réel de la peinture, du cinéma, de la littérature n'est pas seulement la peinture, le cinéma, la littérature, mais le réel des fantômes qui s'y agitent... le réel est aussi mort qu'un dieu... et très puissantes ses manifestations.

8.
« c'est la nature des signes essentiellement nécessaires qui énonce d'elle-même. »
(Wittgenstein, « Tractatus logico-philosophicus », 6.124)

Nous croyons décider de ce que nous disons, et ne faisons que débiter un programme induit par « la nature des signes essentiellement nécessaires »... animaux grammaticaux...

9.
Si j'étais encore plus de mauvaise foi, j'écrirais : Conte de fée... un méchant poison parcourt la planète... Vous mourrez tous !... mais heureusement, deux (ou trois) piqûres d'un antidote puissant et le poison ne vous fera rien... Vous y croyez, vous ? Bin moi, j'y crois quand même même si tout d'même hein...

10.
« Et si les choses se comportaient tout autrement qu'elles se comportent effectivement »
(Wittgenstein, « Investigations philosophiques », 142)

« L'effectivement », c'est ce que je perçois... Mais les choses se comportent-elles réellement de la manière dont je le perçois ? Parce que nous pensons que cela a du sens, nous en concluons un peu vite à leur réalité... d'où les utopies politiques... et les machiavélismes...

11.
Je n'oublie jamais que « 1984 » est un roman pessimiste, voire désespérant.

Patrice Houzeau
Malo, le 6 août 2021.

9 mai 2021

LA CERTITUDE DU CORNICHON

LA CERTITUDE DU CORNICHON

1.
Nous pourrons dire bien des choses en somme (surtout quand nous dormons) et que dans le langage, de la même manière que nous avons de la farce dans le chou (nous aimons à rire), nous avons différentes espèces de mots.
(D’après Wittgenstein)

2.
Ce qu’il y a de commun à tous les symboles qui font le symbole parce que le réel, nous lui apprivoisons l’absurdité par les symboles qui confirment ce que je dis quand je dis j’aime les cornichons mais ça n’a rien à voir.
(D’après Wittgenstein)

3.
« tous les symboles qui confirment p autant que q est la proposition p.q. » : quel farceur (de chou ?), ce Ludwig !

4.
Est-ce que je ne m’imagine pas quelquefois que oui-da, je pense que quelquefois, je m’imagine, et donc, je suis imaginatif, imaginant, imaginaire, autant que dieu a besoin de la conscience imaginante pour se réaliser en tant qu’être imaginaire.

5.
Est-ce que je ne m’imagine pas comprendre un mot, comme on comprend le sens d’une réplique, ou une sorte de calcul, et ensuite réaliser qu’encore une fois, le réel s’est esquivé et me tire la langue façon Zut avant de disparaître dans le jardin.
(d’après Wittgenstein)

6.
Celui qui affirma que les Français sont des veaux fut aussi le Premier des Français.

7.
Une bonne raison c’est bon comme une bonne salade de saison, d’autant qu’elle en est une qui semble telle qu’on pourra l’ajouter à une bonne salade d’arguments.
(D’après Wittgenstein)

8.
La compréhension d’une phrase : ce que les autres disent et qui ne m’intéresse que parce que j’y ai intérêt ; sinon, mes oreilles n’entendent rien d’autre que le clapotis des syllabes d’un flot de paroles se répandant dans la pièce enfumée car j’y fume.

9.
La compréhension d’une phrase a beaucoup plus d’affinité avec la compréhension d’un thème joué au saxophone par les Saxophoniens de la planète Saxophonia qu’avec les phrases que Blanquer tire de son pipeau apprenant.
(D’après Wittgenstein)

10.
A moins que la certitude avec laquelle je me saisis du cornichon puisque je sais que le cornichon n’ira pas me révéler des vérités pour moi inaudibles et poursuis la phrase interrompue par votre demande de réception du bocal…
(D’après Wittgenstein)


A moins que la certitude avec laquelle je me saisis du cornichon, lequel cornichon ne me révélera de vérités pour moi inaudibles (je ne suis point cornichon) et poursuis la phrase interrompue, ne vous serve de fourchette à cornichon ou de critère…
(D’après Wittgenstein)

A moins que la certitude avec laquelle je me saisis du cornichon, et poursuis la phrase interrompue, ne vous serve de fourchette à cornichon ou de critère pour penser que la pensée existait déjà entière, auparavant dans l’agitation du bocal.
(D’après Wittgenstein)

11.
« (Une foule de chemins familiers mènent à partir de ces mots, dans toutes les directions.) »
(Wittgenstein traduit par Klossowski, « Investigations philosophiques »)

Patrice Houzeau
Malo, le 9 mai 2021.

25 avril 2021

SOTTISES ET SPECULATIONS

SOTTISES ET SPECULATIONS

1.
Il paraît que le terme islamogauchisme n’a pas beaucoup de sens. N’empêche que si je dis que la France est judéo-chrétienne et laïque, et pas islamogauchiste, tout le monde comprend ce que je veux dire.

2.
« Et comment supporterais-je d’être homme, si l’homme n’était pas aussi poète, devineur d’énigmes et rédempteur du hasard ! »
(Nietzsche, « Ainsi parlait Zarathoustra », traduction d’Albert)

« Et comment supporterais-je d’être homme [quelquefois, on se le demande], si l’homme n’était pas aussi poète [entre deux massacres], devineur d’énigmes [salade de charades, le monde] et rédempteur du hasard ! » [c’est ainsi que l’humain en arrive à se penser nécessaire, aussi nécessaire que spectre en son château].

3.
« Les morts se réjouissaient
De voir leurs corps trépassés entre eux et la lumière
Ils riaient de leur ombre et l’observaient
Comme si véritablement
C’eût été leur vie passée »
(Apollinaire, « La maison des morts »)

« Les morts se réjouissaient » [je suppose qu’ils souriaient de leur fameux sourire, pis qu’ils riaient aussi, très grinçants déchaussés]
« De voir leurs corps trépassés [spectres épatés d’eux-mêmes et riant de se voir si en ce] entre eux et la lumière [ce vers d’Apollinaire : photo, image, photogramme : squelettes dansants sur un sol où se découpent de grands pans de lumière]
« Ils riaient de leur ombre » [exister, c’est vivre avec son ombre, et ses ombres, nombres, concombres, congres, chicongres] et l’observaient [« Observatory Of Shadows », texte barré sur une musique à la Blue Öyster Cult]
« Comme si véritablement / C’eût été leur vie passée » [nos ombres nous définissent-elles ?]

4.
« L’idéal, dans nos pensées, est d’une fixité inébranlable. Vous ne pouvez en sortir. Il vous faut toujours (y) revenir. Il n’y a point de dehors : dehors vous ne sauriez respirer. » (Wittgenstein, « Investigations philosophiques », 103, traduction de Klossowski)

« L’idéal, dans nos pensées, est d’une fixité inébranlable » [fascination, laquelle peut mener au fanatisme ; c’est bien pour cela que je me méfie des idéalistes, ceux qui rêvent d’un éternel occident, ceux qui rêvent d’un monde converti, ceux qui se revendiquent d’utopies sociales reposant sur une fatalement illusoire égalité réelle garantie par un Etat tout puissant]. « Vous ne pouvez en sortir. » [Il faut en effet une sacrée dose de fatalisme, de scepticisme, d’individualisme, d’égotisme, voire de cynisme, pour envoyer balader tous ces idéaux là dont se revendiquent les hypocrites, les politiques et les saints]. « Il vous faut toujours (y) revenir. » [comme l’assassin sur les lieux comme on disait dans le temps des romans policiers]. « Il n’y a point de dehors : dehors, vous ne sauriez respirer. » [Le réel serait-il constitué en fonction de la vision idéale que je m’en fais ?]

5.
« Malgré notre vigilance à tous, l’assassin n’en a pas moins atteint son but !
- Pas tout à fait, remarquai-je.
- Par pur hasard, seulement ! Selon moi, cela revient au même. Quelqu’un a payé de sa vie notre négligence. Peut-on sacrifier une existence humaine ? »
(Agatha Christie traduit par Louis Postif, « La Maison du péril » [Poirot et Hastings])

Ce dialogue illustrerait-il notre actualité française, entre menace des covids et menace islamiste ? « Peut-on sacrifier une existence humaine ? » : question de raison d’Etat.

6.
En 2021, on peut légitimement se demander si la surpopulation et ses problèmes (flux migratoires, incertitudes économiques, insécurité, communautarismes…) ne vont pas précipiter nos démocraties dans l’illusion sécuritaire, la surveillance généralisée, l’auto-censure, et la servitude volontaire à des normes jupitériennes.

7.
« La couleur rouge de l’objet que je regarde est et restera toujours connue de moi seul. Je n’ai aucun moyen de savoir si l’impression colorée qu’il donne à d’autres est identique à la mienne. » (Merleau-Ponty, « La Structure du comportement »)

De sorte que le réel dans lequel je m’active est radicalement différent du réel dans lequel l’autre, les autres, vous autres, vous vous activez. En ce sens, chacun est unique. La subjectivité radicale (et ce qu’il en fait) est la condition de l’humain, pour le pire comme pour le meilleur.

8.
Spéculations : et si, de variant en variant, à plus ou moins long terme, la nébuleuse covid finissait par décimer l’humanité ? Et si, dans quelques mois, apparaissaient des effets secondaires insoupçonnés et tardifs des vaccins ? Et si un nouveau variant rendait impossible ou très déconseillée toute (re)vaccination ? Chaipas moi, j’m’interroge.

9.
En fin de compte, le président Macron aura été surtout un gestionnaire de crises (crise des « Gilets Jaunes », crise sanitaire,…). Doté de l’étonnant argent magique, ainsi que de l’époustouflante poudre de perlimpinpin du Grand Débat National, il ne put guère compter sur l’Enchanteur Blanquer, qui lui fut à peu près aussi utile que le Merlin de la légende arthurienne revue par Alexandre Astier.

10.
Avec un variant indien qui pourrait nous tomber dessus d’un jour à l’autre (sans compter les variants déjà présents et qui n’attendent peut-être que le recul du variant anglais pour prendre le relais, à moins qu’ils attendent je ne sais quel signal chimico-physiologique, ou quelque occasion de former un nouveau et inédit combinant), et surtout avec un nombre journalier de contaminations qui stagne à plus de 30 000 quand même, alors même que l’on a, dit-on, procédé ces derniers quinze jours à beaucoup moins de tests, se pourrait-il que l’opinion publique en vienne à penser (mais elle peut se tromper) que Macron et Blanquer seraient en passe de se planter et qu’ils ne pourraient pas décemment et surtout pas, comme ils l’ont peut-être imprudemment promis, réellement déconfiner à la mi-mai sans risquer un redémarrage brutal de l’épidémie, la débâcle électorale et économique, la colère des parents et des enseignants. Macron se revendiquant pragmatique, sinon opportuniste, c’est certainement à Blanquer que nous devrons cet éventuel et triste état de choses.

11.
Réflexion d’un proche à propos d’une publicité pour un produit approuvé par l’institut Pasteur : « En France, on ne sait pas faire de vaccin, mais bon, on sait faire de la margarine ».

12.
Ceux qui disent que les électeurs de Marine Le Pen ont un QI limité font preuve d’arrogance (se croient-ils eux-mêmes si formidables ?), de mépris pour le désarroi de bon nombre de Français, et d’ignorance (ils seraient bien surpris s’ils savaient de qui exactement est constitué l’électorat de droite en France).

Patrice Houzeau
Malo, le 25 avril 2021.

14 mars 2021

CE N'EST PAS LE BICORNE DE NAPOLEON QUI A GAGNE AUSTERLITZ

CE N'EST PAS LE BICORNE DE NAPOLEON QUI A GAGNE AUSTERLITZ

 

1.
Si, en raison de ce qu'elles pourraient être périlleuses, on ferme les cantines des établissements, je suppose que cela veut dire que l'on va distribuer des repas froids aux élèves et qu'ils iront les manger euh... où, au fait, monsieur Blanquer ?

2.
« Songez au malaise que nous éprouvons quand l'orthographe d'un mot est changée. »
(Wittgenstein traduit par Pierre Klossowski « Investigations philosophiques », 167)

Parfois éprouvé, ce petit tremblement du réel, ce léger trouble, ce « petit malaise ». Nous voilà froissés, légèrement comme une feuille, à peine, par ce changement dans les traits du visage familier. Il bouge un peu, le masque du radical étranger, cette nouvelle orthographe.

3.
« Ah ! nom de Dieu ! Qu'ont donc crié ces entrecôtes
Ces grands pâtés ces os à moelle et mirotons »
(Apollinaire, « Palais » in « Alcools »)

Défois qu'on jure pis en chapelets (« Nom de Dieu ! Fichtre, fouchtre, fachtre ! Ah ! Crénom !) - visiblement, il exagérait – à écouter comme ça crier les entrecôtes, qu'ça dériverait-y d'un illico j'l'invente « faire crier les entrecôtes » peu bienveillant ?

Alors qu'il était plongé dans les « Alcools » d'Apollinaire, se mirent à crier « entrecôtes, grands pâtés, os à moelle et mirotons ». Il s'enfuit en balbutiant qu'il n'y avait plus dans son cerveau que des « rôtis de pensées mortes ».

4.
Ce dimanche 14 mars 2021, la plainte déchirante de la mère d'Alisha, assassinée il y a quelques jours.

5.
Se pourrait-il que la Macronie ait maintenant peur du peuple ? François Bayrou, ce dimanche 14 mars 2021 sur France Inter : il hésite, bafouille, cherche ses mensonges.

6.
Peut-on « déchirer le Ciel » comme je le lis dans Segalen. Y a-t-il une « pierre cachée dans les broussailles » ? Y a-t-il une épée dissimulée dans la chapelle ? Y eut-il une pucelle sur ce cheval ? L'Histoire se ment-elle à elle-même ?

7.
Qui « frappe les dalles », qui en « éprouve la solidité » et « en écoute la sonorité » ? Quel est ce narrateur qui, dans un poème de Segalen, prétend ainsi s'assurer du réel ? Ne s'assure-t-on jamais que l'illusion est à sa place ?

8.
L'autre ne peut-il jamais que nous croire, ou pas ? Ce que nous pensons du réel suppose-t-elle son existence ? Non. Je puis penser Dieu sans croire à son existence. L'être suffit.

9.
« Supposons qu'il me dise : « Ce n'est peut-être pas si grave. » - N'est-ce pas la preuve de ce qu'il croit à l'existence de quelque chose qui se cache derrière l'expression de la douleur ? » (Wittgenstein traduit par Pierre Klossowski, « Investigations philosophiques », 310).

Qu'y a-t-il derrière ce qui n'existe pas ? L'être de ce qui n'existe pas. Et il faut bien un médium de l'être de ce qui n'existe pas. De là l'origine des fantômes. De là la source et le sorcier, les esprits et les sorts.

10.
Ne vivons-nous jamais que par malentendu ? Que signifierait l'expression « entendre le réel » ? N'en serions-nous pas pris d'un effroi chronique, ou de possession ? La condition humaine repose-t-elle sur un malentendu concernant sa nature ? La condition du réel en est-il le malentendu ?

11.
La croissance est-elle la condition de notre sécurité ? Une croissance universelle est-elle possible ? Notre sécurité dépend-elle et de la croissance et du si vis pacem, para bellum ?

12.
Le général de Gaulle aurait dit à plusieurs reprises que les Français étaient des « veaux ». Certes, mon général, mais parfois, ils se font si critiques, si polémiques, si politiques, les veaux.

13.
La liberté d'expression ne fait-elle jamais que se dire elle-même ? Asséner une opinion, se réclamer d'une croyance, est-ce user de sa liberté d'expression ou faire de la propagande ? A quoi sert Charlie Hebdo, sinon à dénoncer l'hypocrisie des propagandes ?

14.
« Ceci n'est point du temps qui se mesure. Acclamons la vertu du passé, le portant comme une chaîne : mais qui soit d'or. »
(Victor Segalen, « Décret » in « Stèles »)

Ce qui ne se mesure pas : l'être du temps (la durée), l'être de l'espace (les infinis). Le commencement est un pour-soi, une donnée subjective qui n'a aucun sens en-dehors de nous. Ce qui est ne commence ni ne finit. L'existant seul se mesure.

Avoir conscience de ce qui n'existe plus crée-t-il le lien entre passé et présent ? L'Histoire est-t-elle constituée de ce qui n'existe plus, ou de ce qui en reste ?

En quoi le passé serait-il vertueux ?
Parce qu'il nous donnerait des leçons.
Comment ce qui n'existe plus pourrait-il nous donner des leçons ?
Ce n'est pas le bicorne de Napoléon qui a gagné Austerlitz.

Patrice Houzeau
Malo, le 14 mars 2021.

Publicité
Publicité
5 mars 2021

LE LANGAGE EST-IL UNE FORME DE VIE ?

LE LANGAGE EST-IL UNE FORME DE VIE ?

 

« L'expression [le mot] « jeu de langage » doit faire ressortir ici que le parler du langage fait partie d'une activité ou d'une forme de vie. » (Wittgenstein traduit par Pierre Klossowski, « investigations philosophiques », 23)

 

Wittgenstein dit qu'il y a du « jeu »

dans le langage & jouant sur les mots

nous jouons sur le réel et si nous ne

le changeons pas nous en changeons la

façon de le percevoir le réel qui est

infini & complexe tournoi de manières

de voir c'est ainsi qu'le langage est

actif en plus que toutes ces formules

chimiques & mathématiques que produit

et crée le langage elles agissent sur

le réel qu'elles le changent Ainsi la

science travaille non à métamorphoser

les structures mais à influer sur les

phénomènes sur le vivant à s'en poser

des questions sur le vivant là qu'des

hallucinés imaginent que l'humain est

voué au plus qu'humain transhumanisme

et compagnie qu'on a entendu dire que

la conscience pourrait se faire quasi

éternelle machinée pour ainsi dire la

conscience transposée dans on ne sait

quoi que je me suis dit parfois c'est

juste des âneries qu'des laboratoires

inventent pour attirer l'investisseur

que j'me dis qu'il y en eut peut-être

des alchimistes pour attirer les sous

en promettant pierre philosophale pis

je ne sais quoi d'magico-mystique pis

en fait c'était que ruse pour s'faire

subventionner mécèniser que ça m'fait

penser à la série Astrid et Raphaëlle

vous savez ces histoires où il y a la

documentaliste autiste jouée par Sara

Mortensen qui s'appelle Astrid et qui

aide le Commandant Raphaëlle Coste et

a une mémoire épatante & qui sait les

résoudre les énigmes experte elle est

Astrid en puzzles casse-têtes jeux de

logique Y a un épisode où le mort est

mort depuis longtemps enfoui avec son

secret qu'tout le monde croit que son

secret c'est le secret de la pierre à

changer l'plomb en or à vivre dans on

ne sait quelle éternelle présence pis

en fait cépaçadutou que je vais point

vous le dire ce que c'est mais paça &

même paça paça paça dutou dutou dutou

On voit avec l'exemple d'Astrid qu'il

a raison Wittgenstein lorsqu'il écrit

que c'est une « forme de vie » que le

« parler du langage » et que c'est en

faisant dire s'que la langue vraiment

dit en jouant avec les ressorts de la

langue qu'il se révèle le réel & tous

ses mystères là qu'à mon avis on n'en

verra jamais le bout et qu'le réel il

va finir par nous effacer d'un coup &

que le grand vainqueur c'est le Néant

et même pas l'absurde cause l'absurde

c'est & en plus très logiquement nous

 

Patrice Houzeau
Malo, le 5 mars 2021.

 

8 janvier 2021

COVIDIENNES DU 8 JANVIER 2021

COVIDIENNES DU 8 JANVIER 2021

1.
C'est par le travail que les gens accèdent à l'autonomie. Reculer sans cesse l'âge d'entrée dans le monde du travail revient à condamner un grand nombre de jeunes gens à rester dépendants du pouvoir d'un système éducatif hypertrophié.

2.
L'un des grands problèmes auquel doivent faire face les sociétés actuelles est l'évaluation de la part critique liée à la transition numérique qui obligerait (pourquoi ?) et c'est notable en France, à un allongement de la durée des études supérieures.

3.
Ce dont ne s'aperçoivent pas (ou qu'ils feignent simplement d'ignorer) bon nombre de ministres de l'éducation nationale, c'est que toute une classe intellectuelle a accepté, pour tout simplement vivre, d'occuper des fonctions d'enseignement. Lorsque cette classe intellectuelle a l'impression qu'une xème réforme va encore plus les assujettir au système éducatif, il n'est dès lors pas étonnant qu'elle rechigne, voire entre en résistance.

4.
« Pour qu'on ne puisse abuser du pouvoir, il faut que, par la disposition des choses, le pouvoir arrête le pouvoir. » (Montesquieu, « De l'Esprit des lois »)

5.
Plus une société est complexe, plus la nécessaire séparation des pouvoirs est contredite par la multiplication des interdépendances. Plus une institution est puissante, plus elle produit des interdépendances jusqu'à sans doute atteindre un état critique que l'institution, dès lors hypertrophiée, gère comme elle peut.

6.
« Pour pouvoir figurer la forme logique, il faudrait que nous puissions, avec la proposition, nous placer en dehors de la logique, c'est-à-dire en dehors du monde. » (Wittgenstein, « Tractatus logico-philosophicus » trad : Gilles-Gaston Granger)

7.
Expliquer, c'est tenter de réduire le réel à une suite logique de propositions. C'est ainsi que nous croyons pouvoir expliquer ce qui est essentiellement irrationnel, le comportement humain.

8.
On explique bien souvent les erreurs du passé par l'ignorance. On en a déduit que plus l'humanité serait éduquée, moins elle ferait d'erreurs. C'est possible, mais l'irrationalité est si répandue dans le monde que l'humanité n'aura pas le temps d'arriver à l'âge de raison : l’irrationalité dominante l'aura tuée avant.

9.
L'une des idées sous-jacentes du pédagogisme est que plus la société sera éduquée, plus elle sera juste (ce qui reste à prouver) et moins elle sera irrationnelle. Il est curieux que cet humanisme serve surtout à ce qui est sans doute très irrationnel : la massification de l'enseignement supérieur.

10.
Tout l'art du politique est d'éviter, en période de crise, de devenir le bouc émissaire d'un peuple courroucé. Ainsi, dans cette période de crise déclenchée par un singulier manque de prévoyance sanitaire, certains politiques en sont venus à rejeter la faute sur le comportement inconséquent des Français.

11.
L'ordre peut très bien se passer des libertés individuelles cependant que les individus ne peuvent exercer leurs libertés que dans le cadre des lois. C'est ainsi qu'en période de crise, l'Etat peut en venir à suspendre bien des libertés individuelles, en prenant bien sûr bien soin de préciser que cette suspension est toute provisoire.

Patrice Houzeau
Malo, le 8 janvier 2021.

 

 

 

 

 

 

8 janvier 2021

NOTES DU TEMPS

NOTES DU TEMPS

1.
Croire en l'existence de l'en-soi du temps revient à ne pas distinguer l'univers du temps créé par les humains, et l'univers de la durée, univers en-soi, existant et n'existant pas, et dans l'hypothèse du multivers, possible semeur d'univers.

2.
L'univers en-soi, en dehors de toute conscience humaine, est par définition impensable. C'est sans doute là le sens de la dernière maxime du Tractatus de Wittgenstein : « Sur ce dont on ne peut parler, il faut garder le silence. » (Trad. Gilles-Gaston Granger)

3.
Si l'univers, « après » son expansion, venait à se contracter (hypothèse du "Big Crunch"), se pourrait-il que la durée changeât de dimension et que, pour nous, le temps se mette à passer à rebours ?

4.
Qu'un événement cosmique ait changé l'un des paramètres d'une des lois de la physique tend à prouver l'existence de la durée, pas celle du temps car que signifient « avant » et « après » pour la durée ? Peut-être rien, ou, en tout cas, quelque chose de radicalement différent que pour le langage humain.

5.
La description de l'univers par la physique ne se confond pas avec son objet. Il en reste la fiction efficace. L'univers s'échappe toujours, de la même façon qu'un fantôme est par définition intangible.

6.
Aucun langage si subtil, si programmatique soit-il, ne peut se confondre avec son référent. Plus un langage est subtil, plus les fictions qu'il produit sont efficaces. Un langage qui se confondrait avec son référent serait un ensemble de formules magiques.

7.
Producteur de fictions efficaces, le langage s'apparente à un ensemble de formules magiques. Il tire du chaos et de l'impensable des lois qui n'ont de sens que pour la conscience, laquelle est programmée par le langage pour se fonder sur les binarités vrai/faux, bien/mal, beau/laid, humain/inhumain, existant/non-existant.

8.
Ce à quoi répugne l'esprit humain, c'est à penser que quelque chose existât et en même temps n'existât pas. C'est peut-être pourtant comme cela que l'univers fonctionne : dans la superposition de l'existant et du non-existant. L'univers serait-il radicalement quantique ?

Patrice Houzeau
Malo, le 8 janvier 2021.

 

 

 

7 août 2020

ZUTISMES DU 7 AOÛT QU'IL FAIT CHAUD

ZUTISMES DU 7 AOÛT QU'IL FAIT CHAUD

 

  1. Zut se dit que Twitter, parfois, c'est comme le bar du coin, mais la bière est moins chère, parce qu'on l'achète au supermarché.

  2. Zut se dit qu'elle est sur terre. Que ce n'est pas d'l'irréel que, d'aventure, parfois elle en aurait marre, qu'elle s'amarre, mais ça ne durerait pas, se dit Zut, des choses surgiraient d'autres mystères.

  3. Zut se dit que « des choses surgiraient d'autres mystères » est une drôle de phrase parce qu'on ne sait pas si ce sont les choses qui surgissent ou les mystères. C'est que je ne peux pas décider, dit Zut qui trouve ça énigmatique.

  4. Zut défois s'imagine des histoires qui commencent toujours par un sentier d'où débarquent d'autres mystères, d'autres masques, d'autres drames splendides comme des affiches. Le sentier est entre elle et une forêt profonde où elle ne va jamais. C'est là qu'ils naissent.

  5. Zut ne cherche pas à faire comprendre comment elle voit les choses. Il y a tellement de phrases de partout qui disent comment on voit les choses. Zut en connaît certaines, mais il y en a tellement, à l'infini des lèvres se dit Zut, dont beaucoup d'énigmatiques.

  6. Zut pense que les choses ne sont qu'en partie ce qu'on en dit. Des moitiés de visages dans des miroirs coupés d'ombre.

  7. Zut se dit qu'elle est un morceau fini d'un nombre infini de séries infinies. Les objets aussi. Tout en fait, mais cela a-t-il un sens que tout soit fini dans un nombre infini de séries infinies ?

  8. Zut défois voit disparaître le sens des choses. A quoi sert cet objet creux ? Peut-il contenir quelque chose et comment ce qu'il pourrait contenir ne s'échapperait-il pas ? Il suffit de le retourner et de voir qu'il est écrit dessus « Made in China ».

  9. Zut se dit qu'on n'attribue pas une sensation à une chose. Même quand les objets bougent tout seuls inexplicablement. Ce n'est pas la sensation qui les anime. Il doit y avoir derrière ces choses qui bougent autre chose, quelque chose de sensationnel et de terrible, un mystère dans une chambre jaune.

  10. Zut se dit qu'on n'est pas pareil avec un vivant qu'avec un mort. On ne peut rien dire à un mort. Défois qu'il reviendrait plus tard pour vous répondre parce que ça doit mettre du temps à parvenir là-bas. Zut parle aussi avec ses morts, elle qui parle si peu avec les vivants.

  11. « Ne pourrais-je imaginer que j'ai des douleurs effroyables et que je me transforme en pierre pendant qu'elles persistent ? Eh bien, comment puis-je savoir, les yeux fermés, si je n'ai pas été transformé en pierre ? »
    (Wittgenstein traduit par Pierre Klossowski, « Investigations philosophiques », 283)

  12. Zut se demande combien de fois elle a été transformée en pierre. C'était sans doute le temps où elle pouvait se faire aussi papier et ciseau. Zut se demande combien de temps elle a passé parmi les pierres et les herbes qui poussent entre elles.

Patrice Houzeau
Malo, le 7 août 2020.

6 août 2020

DEFOIS ZUT SE DEMANDE

DEFOIS ZUT SE DEMANDE

 

 

  1. Le 4 août 2020, deux explosions détruisirent le port de Beyrouth. L'hypothèse de l'accident fut privilégiée, ce qui n'empêcha pas les haines de déferler sur les réseaux sociaux. Plutôt que d'accuser Israël ou le Hezbollah, plutôt que d'attiser les haines et agiter les fantoches du complotisme, il faudrait se poser des questions : Qui est le propriétaire de cet entrepôt ? Quelle était la nature des produits qui y étaient stockés ? Pourquoi étaient-ils là ? Cet entrepôt était-il assuré ? Par qui ? Qui est le responsable des risques industriels du port de Beyrouth ? Qui est le responsable de la sécurité civile ? Faudra-t-il une commission d'enquête internationale ?

  2. Je me demande si c'est le commerce mondial des armes qui s'appuie sur la religion, ou si c'est la religion - le communisme étant lui-même une sorte de religion - qui s'appuie sur le commerce mondial des armes. En tout cas, les deux me semblent intimement liés.

  3. Ni dieu, ni maître, sauf le métronome autonome.

  4. Zut s'interroge sur les événements, cherche le fil pour les dépeloter mais n'en trouve que des bouts, tout emmêlotés, des fois y a des ficelles, et même des câbles, mais ce ne sont même plus des mains qui les tiennent, juste quelques os. Il y a beaucoup de cendre.

  5. Zut voit des morts et des blessés dans la télé. Elle se dit que c'est dans la télé. C'est des morts et des blessés. C'est dans la télé mais c'est vrai. C'est loin aussi. Beyrouth, c'est loin. Pour l'instant, se dit Zut.

  6. Le monde, il est tellement douloureux qu'on a l'impression qu'il veut susciter en vous. C'est des gens dans le monde de la télé. Ils veulent susciter. Ils représentent le réel. Ils vous le montrent. Et ils parlent comme s'ils étaient le réel. C'est la télé.

  7. Défois ils représentent le réel. Ils vous le montrent et démontrent. Et ils parlent comme s'ils étaient le réel. Comme s'ils étaient eux le réel et le réel la représentation du réel. Défois ils parlent du réel que ça paraît même plus tellement réel, le réel, là, dans la télé où ils parlent.

  8. « - Quel est ton but en philosophie ? - Montrer à la mouche l'issue par où s'échapper de la bouteille à mouches. »

    (Wittgenstein traduit par Pierre Klossowski, « Investigations philosophiques », 309).

  9. Défois Zut déambule. Ça lui fait du kaléidoscope. Il y a des détails. Il y a des gens occupés. Pour le faire tourner, le kaléidoscope, y a des gens. Et puis dans le kaléidoscope, il y a des gens qui déambulent. Ils ne la connaissent pas, mais c'est avec Zut.

  10. Il ne suffit pas de dire que c'est vrai pour que ce soit vrai, se dit Zut. Il faut aussi que le réel coïncide avec le vrai qu'elle dit la télé avec toutes ses bouches. Défois c'est pas vrai ce qu'elles disent toutes les bouches de la télé. Défois c'est même pas réel. C'est juste le bruit du temps.

  11. Défois à la télé y a des produits que la télé elle dit que vous pouvez les acheter, ou même que vous devez les acheter car ce n'est pas possible de vivre sans portable ni ordinateur. Il y aussi des politiques. Zut se demande si eux aussi on peut ou on doit les acheter.

Patrice Houzeau
Malo, le 6 juillet 2020.

Publicité
Publicité
<< < 1 2 3 > >>
BREFS ET AUTRES
  • Blogs de brefs, ça cause humeur du jour, ironie et politique, littérature parfois, un peu de tout en fait en tirant la langue aux grands pompeux et à leurs mots trombones, et puis zut alors!
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Archives
Publicité