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26 janvier 2022

CONTE IDIOT A LA JEUNE FILLE EN LA TOUR ENFERMEE

CONTE IDIOT A LA JEUNE FILLE EN LA TOUR ENFERMEE

 

  1. « La jeune fille en la tour enfermée », ça rappelle l'ancien temps, qui n’existe pas, des contes. Du coup, on attend le dragon et le chevalier blanc, solitaire, courageux, énigmatique itou parce qu'il en connaît un bout sur les blagues du Sphinx.

  2. Dans le poème « La jeune fille en la tour enfermée boit trop », du coup, y a risque qu'elle tombât de la haute fenêtre. Quand il apprend ça, le chevalier solitaire, il s'écrie dans la parfonde forest : « Oh oh ! Faut donc que j'y go illico presto ».

  3. Mais si
    « La jeune fille en la tour enfermée boit trop,
    Ça vaut-y le blanquer que j'y go tout de go »,
    se dit le chevalier solitaire en la parfonde forest.

  4. Comme le chevalier solitaire se demandait si ça valait le blanquer d'y go tout de go, rapport à la princesse soûlote, son cheval ne fit aucune remarque, mais vu la tête de fernandel consterné qu'il fit, il n'en pensait certainement pas moins.

  5. Bon alors, dans la parfonde forest, le chevalier solitaire vit passer la dame chevauchant dont la robe se mêlait à l'écorce de telle sorte qu'elle semblait, comme si elle les traversait, glisser entre les arbres.

  6. Tout à coup, le temps se suspendit, et la dame chevauchant dont la robe glissait emmi l'écorce, et le chevalier solitaire en la parfonde forest, et les zoziaux en leur latin, tout fut suspendu. Il neigea de l'Apollinaire.

  7. Le premier vers d'Apollinaire qui tomba entre les branches fut :
    « Les mannequins grimaçaient pour l'éternité »

  8. Pendant ce temps-là, « la jeune fille en la tour enfermée » attrapa à la pince-à-frites un cornet de frites qui passait devant la haute fenêtre car elle était à jeun et qu'elle avait faim. Par contre, elle manqua la mayonnaise qui s'esquiva habilement.

  9. Le chevalier solitaire en la parfonde forest songeait : « Est-ce l'éternité qui fait grimacer les mannequins. C'est vrai que « mannequin » dans « La maison des morts », c'est pas tellement vivant comme boulot, mais si en plus, c'est pour l'éternité...

  10. Le deuxième vers d'Apollinaire qui tomba entre les branches fut :
    « Tous les mots que j'avais à dire se sont changés en étoiles »

  11. Pendant ce temps-là, « La jeune fille en la tour enfermée » prit son luth et se mit à beugler quelques roquénerolleries afin d'effaroucher le dragon ailé qui, tout autour de la tour, commençait à tournoyer en fumant la pipe (ça faisait tousser tant y avait d'fumée).

  12. Le chevalier solitaire en la parfonde forest songeait : est-ce à dire que « tous les mots que j'avais à dire » sont maintenant aussi inaccessibles que « des étoiles » ? Tout était suspendu mais le petit vélo de la caboche continuait tout seul à pédaler joyeusement.

  13. Ensuite, ce fut le Chœur du poème d'Apollinaire « Le larron »; la neige s'intensifiait :
    « Maraudeur étranger malheureux malhabile
    Voleur voleur que ne demandais-tu ces fruits
    Mais puisque tu as faim et que tu es en exil
    Il pleure il est barbare et bon pardonnez-lui »

  14. Pendant ce temps-là, « La jeune fille en la tour enfermée » fit son heure de cornemuse. Dégoûté de tant de bruit lui dégringolant dans les esgourdes, le dragon déguerpit, laissant derrière lui un panache de fumée désapprobatrice (bien qu'au fond, elle s'en foutait).

  15. Le chevalier solitaire en la parfonde forest suspendue ne savait pas pourquoi le poème « Le larron », d'Apollinaire, commence par un quatrain déclamé par un « Chœur ».

  16. Est-ce le drame antique qui fait ainsi irruption et prend possession du poème ?, se disait-il, le chevalier solitaire. Est-ce la musique ? C'est de toute façon le chant. Et ce songeant, il contemplait la dame au cheval parmi les arbres.

  17. Et ce songeant, il contemplait la dame au cheval parmi les arbres qui lui dit soudainement et les lèvres closes : Beau sire, vous saurez ce que j'ai à vous dire au bref suivant parce qu'ici je n'ai pas de place assez.

  18. Le bref suivant : « Le premier quatrain du poète « Le larron » évoque un « voleur », un « étranger », un exilé, un affamé. Ceci expliquant cela, le Chœur - ô Bienveillant - conseille : « Il pleure il est barbare et bon pardonnez-lui », lui dit la dame.

  19. Pendant ce temps-là, « La jeune fille en la tour enfermée » commençait à s'ennuyer à cent sous le député, et décida fatalement de boire une tiote lichette de liqueur de gouleyance (ça passe le temps).

  20. La réponse du « Larron » d'Apollinaire au « Chœur » vint ensuite :
    « Je confesse le vol des fruits doux des fruits mûrs
    Mais ce n'est pas l’exil que je viens simuler
    Et sachez que j'attends de moyennes tortures
    Injustes si je rends tout ce que j'ai volé »

  21. « Mais s'il rend tout ce qu'il a volé, c'est donc qu'il n'a pas tout mangé ». A cette pensée, le temps se dépendit et tous les pendant ce temps-là arrivèrent tout à trac et fracas : la dame chevauchant se prit une lourde branche dans la chetron et tomba d'cheval parmi les troncs ; le chevalier solitaire fut emporté à grand V la vitesse devant la tour oùsque « La jeune fille en la tour enfermée » commençait à pencher périlleusement à la haute fenêtre en gueulant des insanités. Que va-t-il arriver ? Je m'en fous et je vais m'coucher.

Patrice Houzeau
Malo, le 26 janvier 2022.

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