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BREFS ET AUTRES
15 février 2023

ON EÛT DIT DEJA UNE AUTRE FEMME

ON EÛT DIT DEJA UNE AUTRE FEMME

« Hypnotisé par cette femme extraordinaire qui incarnait vraiment le génie du mal, de plus en plus dominé par sa beauté et plus encore par son charme infernal, il la contempla d'un œil ardent de convoitise. »
(Arthur Bernède. « Belphégor ». IV, 5.)

« Belphégor », c'est le titre du chapitre 5 (partie IV) du roman au titre de la même ombre qu'Arthur Bernède composa. Un regard dans la glace et « on eût dit déjà une autre femme ». Ce sont les deux aviateurs du chapitre précédent. Résurrection de Simone. La vérité sur Maurice. Mais rien sur Robert.

Tiens, qui est donc ce « petit Jack Teddy, qui s'est merveilleusement débrouillé » ? Aurais-je loupé quelque chose ? Est-ce une nouvelle manœuvre de Belphégor pour m'empêcher de comprendre l'histoire ?

Les motivations de Simone. La peur de se retrouver sans rien. L'argent mène le monde (le reste, des affectivités masquantes, minaudes, midinetteries, passe-temps social). Les corps mènent le monde. Faut des sous pour nourrir, vêtir, abriter, réchauffer les corps épicétou.

La bagatelle à répétition répugne Simone. C'est une intello, Simone, elle s'intéresse aux grimoires, à l'Histoire (avec une grande trompe), au « trésor des Valois », tout ça.

Où on comprend pourquoi Le Louvre, pourquoi Belphégor, et, si on y réfléchit, pourquoi est-ce ainsi que les hommes vivent, bien qu'il ne soit pas nécessaire de lire le « Belphégor » de Bernède pour comprendre que tout soleil est voué à être révolu.

Ah tiens, le vil bossu est le frère d'Elsa Bergen. Simone, son cœur battit « un peu plus fort que de coutume ». Elle n'est pas seulement une cérébrale, Simone, elle est aussi une aventurière. Il lui faut de l'adrénaline, à cette femme-là. C'est bien pour ça que Bernède l'a choisie et l'a mise dans son roman. Inadéquate, la Bécassine ; la Thérèse Desqueyroux itou.

Simone, elle est tellement Simone, fantôme, exploratrice, aviatrice, comédienne, intrigante, assassine, qu'elle aurait pu faire Irma Vep dans une autre vie parallèle.

Ah tiens, je ne me souviens pas de ce que Simone a pu faire de ce « casse-tête ». « Vous avez vu que je n'ai pas hésité à en faire usage... », dit-elle, « avec un accent diabolique ». Alors Belphégor chuta, - un bruit de tous les diables. Elle dit tout Simone, même qu'elle faillit estourbir Jacques Bellegarde, qui était pourtant son amant. Elle est terrible, cette femme-là.

Si Simone n'avait pas emprunté la « porte secrète », elle aurait été rattrapée par Chantecoq. Il faut toujours une porte secrète dans un roman d'aventures. Toujours. Et dans les livres de philosophie aussi. Comme ça on ne vous retrouve pas, et vous pouvez continuer à philosopher sans craindre qu'un autre bipède casse-pied vienne vous chercher des rhinocéros dans la pièce.

Simone fume. Orientale, la cigarette. Comme dans les aventures de Bob Morane, dont l'auteur fut multiple, m'a-t-on dit, Henri Vernes jouant l'écrivain qui sait, m'a-t-on dit, plein d'écrivains fantômes, la collection Bob Morane... J'aimais bien ça, môme, les Bob Morane, après ce fut Agatha Christie, puis San-Antonio et Simenon. J'ai toujours préféré les écrivains professionnels aux soi-disant « génies » dont France Inter et France Culture nous font la réclame et qui scribent des bouquins ennuyeux souvent, et prétentieux la plupart du temps, comme une visite d'inspecteur d'académie.

Fière d'elle-même, Simone la fantômette, se compare aux « plus grandes criminelles des temps passés et modernes », la Simone, manque pas de souffle... Qui elle aime, qui elle déteste. « Vivre sa vie... ». Bon, faut pas qu'elle s'illusionne, la Simone, elle n'est rien qu'un personnage de roman, alors les « paysages de songe », les « décors formidables », ça, c'est cinoche et téloche qui font ça. Vous n'êtes pas Louise Bourgoin dans « Les Aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec », ni Diana Rigg dans le rôle d'Emma Peel, et vous ne tiendrez même pas votre propre rôle dans le « Belphégor ou Le Fantôme du Louvre », de Claude Barma, vous faisant donc belphégorer (grouik grouik) par la formidable Juliette Gréco.

Bon, c'est pas tout ça, mais « le temps presse », dit le bossu. Va donc falloir passer au chapitre suivant.

Patrice Houzeau
Malo, le 15 février 2023.

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