Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
BREFS ET AUTRES
amusette
6 octobre 2022

PUISQUE DU TEMPS ILS N'EN ONT PAS

PUISQUE DU TEMPS ILS N'EN ONT PAS

 

« C'est triste de vieillir. Je l'envie, de vieillir. J'envie cette hâte qu'ils ont à faire les choses. Je veux dire : les vivants. »

(Joann Sfar, « Aspirine » [la vampire Aspirine])

 

C'est triste, me dis-je, voyant le chat écrasé sur la route,

Triste comme la vie est violente et comme l'espérance

De tout peut s'arrêter d'un coup de feu, triste aussi de

Vieillir, de s'aussérer du guebraur, d'se racrapoter oh dis le crapaud, de s'invequiarrer baveux vers le définitif, avec même plus s'tiête défois.

 

Je me cogitais cela, sous le ciel et ses promesses de pluie, me disant, je

L'envie – lors, ce n'est pas moi qui parle, mais la vampire Aspirine, de Joann Sfar, au spectacle de l'enseignant en philosophie courant après son minois et ses longues jambes – quoi donc qu'elle envie, la vampire, la vamp, l'immortelle ?

De savoir qu'il n'aura pas le temps de tout, car

Vieillir, ça rappelle qu'à un moment, v'là qu'on n'existe plus.

 

J'envie, moi, les ceusses pleins d'sous qui peuvent prendre tout leur temps, cause que moi, mon temps, je suis obligé de le vendre, et ça m'amuse pas tant, que je préférerais jazzer des vers en écoutant King Gizzard & the Lizard Wizard,

Cette fois, je vais me le distroudjiérer tout cru, fit Zut toute rouge, alors qu'une fois de plus, le calamiteux piquant nougats et caramels nous calamitait le p'tit commerce, comme si qu'on l'voyait pas.

Hâte-toi lentement, « festina lente » disait l'Antique,

Qu'ils aient des envies, des désirs, les bipèdes, c'est normal, ils

Ont du scaramouche plein la besace, d'la colombine, du pierrot-la-fronde, prodigieux guignol, carambolant tagada, pis l'palpitant tout voltigeant pour les jolies voltigeuses,

A courir donc qu'ils se mettent, les impatients, qu'le soleil attend pas, que le souffle passe et que vient la nuit, que le souffle, c'est celui du fossoyeur, et la nuit, c'est celle de la tombe.

Faire ce qu'on peut, c'est bien tout ce qu'on peut,

Les jours, on en aura jamais assez de toute façon à cause que les

Choses nous échappent, nous isolent, nous solitudinent, nous effacent.

 

Je sais bien pourquoi qu'ils se hâtent tant aux choses, les bipèdes,

Veux-tu vivre ta vie ? Alors dépêche-toi ! Faut

Dire que si tu avais tout le temps, genre tu serais immortel,

Les choses, on dit qu'elles perdraient le goût de la vie et de la mort, les

Vivants n'ont pas de temps à perdre puisque du temps, ils n'en ont pas.

Patrice Houzeau

Malo, le 6 octobre 2022.

Publicité
Publicité
3 octobre 2022

LA VAMPIRE ELLE DANSE PARTOUT

LA VAMPIRE ELLE DANSE PARTOUT

(En parcourant un album de Joann Sfar)

« Elle danse partout. « S'en fout la mort », comme on dit. Je défonce la théière à coups de rangers, pourtant elle m'a rien fait. »

(Joann Sfar, « Aspirine 1 », Ed. Rue de Sèvres, 2018, p.56, pl.52 [Aspirine])

 

Elle danse

Danse danse

Partout qu'elle danse (elle a mis pour ce du rock à bouillir)

S'en fout comme je m'en fregarsène sévère d'vos gobe-mouches à dents s'en

Fout fout fout et sur un rythme de valse lente siouplaît !

La mort est déjà là, la

Mort... pis après ça quoi qu'on peut dire hein ?

Comme je reluquais les jolies vampires de la bédé,

On toqua à ma porte. C'étaient les emmerdes qui revenaient. On

Dit que je ne suis pas là dis-je à mon fantôme. Mais Zut rit. Tant pis, mais tout de même, quelle zuterie !

Je palabrais quelques heures avec mes emmerdes. Elles s'en furent, sachant qu'elles n'allaient pas tarder à revenir. Je fais alors comme Aspirine, - c'est une héroïne vampire à Joann Sfar -, je

Défonce une utilité quelconque (dans la bédé, c'est

La théière), moi je knock-oute un knick-knack-kipper qui s'balançot comme un sot au bout d'une ficelle, vous me direz qu'un knick-knack-kipper est moins utile qu'une

Théière, - surtout que faire du thé avec un hareng saur, hein - et vous aurez raison, mais je ne prétends pas être très logique non plus ; d'ailleurs,

A force de tirer sur la ficelle à ramener des éléphants effervescents, des harengs saurs à ressorts et toutes ces incongruités chevelues, je vas finir par me prendre des

Coups de lune que j'vas décarocher tout à fait.

De toute façon, comme j'ai dit, la mort est déjà là, la Mort... Ce sont des

Rangers qu'elle porte Aspirine (c'est une étudiante vampire qui écoute du rock et qui s'balade en gothique).

Pourtant, j'ai toujours la tête collée à mes épaules, mais quand même, j'ai du mou dans l'rationnel, du paradoxe qui m'fait des trous dans l'gruyère à neurones, ça s'en ressent dans ma façon de

Elle danse, Aspirine, pis le lendemain elle va à l'université se moquer d'un enseignant en philosophie dans le genre beau gosse outrecuidant pis elle claque la porte « encore plus fort qu'hier », longue chevelure rousse à longues jambes dans de longues bottes,

M'a bien plu, l'Aspirine à Joann Sfar, et si ça ne vous dit

Rien, demandez à votre libraire, car quand le boulot est bien

Fait, faut le dire et quand c'est de la bédé, faut en profiter.

Patrice Houzeau

Malo, le 3 octobre 2022.

19 septembre 2022

BONHOMME ALBATROS

BONHOMME ALBATROS

(Librement adapté de « L'albatros », de Baudelaire)

Il s'amusait souvent comme hommes d'équipage et ainsi se multipliait. Comme il était distrait, il perdit plusieurs de ses semblables.

A prendre des albatros et autres oiseaux des mers, quand ce n'était pas la lune pour son doigt et son doigt pour son nez, il perdit tant et tant de temps qu'il fut craché.

Il ne fut pas « indolent compagnon de voyage » mais plutôt explosif comme poudre en baril.

Et s'il était glissant comme un navire, il n'en préférait pas moins rester sur le plancher des vaches qui regardent passer les trains d'écume.

 

Déposé sur les planches, il histrionnait, postillonnait, apostrophait les invisibles.

Ni roi, ni azur, son domaine était maladroit et si honteux qu'il se laissait dévorer par les ombres, lesquelles faisaient la grimace.

Il aimait le son « an » comme dans « leurs grandes ailes blanches », comme dans « vent », comme dans « que le vent tourmente », comme dans « éléphant » et « loup blanc », comme dans « assonance » et « maman... maman... maman », telle la plainte qui jamais ne s'éteint.

S'il portait des avirons, c'était par amour des sports nautiques, mais, éloigné des fleuves et rivières, drolatique de le voir déambuler dans les environs avec ses deux bâtons aux côtés, désœuvré, décoiffé, débarqué.

 

Il ne fit aucun voyage avec des ailes, ne vota ni gauche, ni veule.

S'il fut beau, ce fut avec comique, et s'il fut laid, ce fut avec panache.

On le voyait parfois, le brûle-gueule au bec et si on lui faisait remarquer qu'il laissait sortir sa chemise de son pantalon, il répondait que sa chemise était bien libre de sortir comme elle le voulait, pourvu qu'elle soit rentrée pour le dîner.

Parfois, il se mimait en boitant, et devant fuir quolibets, caillasses et cailloux, il en tirait des morales misanthropes.

 

Ni Poète, ni prince, il regardait défiler au-dessus de sa tête les nuées, se disant : Que d'oies ! Que d'oies !

Il n'eut jamais l'idée de « hanter la tempête », laquelle avait déjà fort à faire avec son crâne et ne pratiqua pas l'art patient du tir à l'arc.

S'étant exilé lui-même, il s'attendait parfois aux huées.

Les gens parfois haussaient les épaules, s'amusaient du sourire, fronçaient le sourcil tandis qu'il s'essayait à marcher avec les ailes d'un géant qu'il s'était imaginé.

 

Patrice Houzeau

Malo, le 19 septembre 2022.

18 septembre 2022

UN CONTREVERS SUIVI DE 5 NOTES SUR LE QUAI DES ORFEVRES DE STEEMAN

UN CONTREVERS SUIVI DE 5 NOTES SUR LE QUAI DES ORFEVRES DE STEEMAN

1.

« Les visiteurs apparaissaient soudain derrière la porte vitrée, comme pourvus d'échasses ou comme tombés du ciel, et il n'y avait plus qu'à les faire entrer en grimaçant un sourire, quelque importune que fût parfois leur venue. »

(Stanislas-André Steeman, « Quai des Orfèvres »)

Les Visiteurs du soir, c'est un film ça non ? Aussi une série avec des extra-terrestres, des « Visiteurs », qui enquiquinent cosmiquement un certain David Vincent, ça non ? Les Visiteurs, c'est pas le film avec Jean Reno et Christian Clavier dans les rôles de Geoffroy de Montmirail et de Jacquouille la fripouille, venus du féodal par les couloirs du temps et semant la pagaille dans notre modernité bidulaire ? Ils

Apparaissaient donc les Visiteurs, moi je ne les ai jamais vus.

Soudain ils sont là m'a-t-on dit, ombres

Derrière la porte, dans un temps suspendu et un noir de panne ;

La porte alors s'ouvre, sans que personne l'ait touchée, la

Porte s'ouvre lentement, mais vous, vous êtes tétanisé, les yeux fixés vers l'inconnu qui s'avance... Si c'est une porte

Vitrée, vous les voyez, les silhouettes étranges, sinon

Comme vous ne pouvez pas voir à travers la porte, alors vous ne les voyez pas, les Zôtres

Pourvus d'une tête à jouer dans une publicité pour adolescents que le kitsch alien épate (ah tiens, j'ai mangé des pâtes aux champignons ce soir), si vert latex et si longilignement hauts qu'vous les diriez

D'échasses montés, grandes tiges,

Ou tout droit

Tombés dans leur soucoupe volante à faire des témoignages époustouflants dans les lucarnes (avec pilote d'avion émérite, gendarme à qui on ne la fait pas, Madame Sainfoin, la bouchère de Vigorgne-en-Pâtis, et l'inéluctable ufologue à tête carrée), tombés donc

Du grand là-haut du

Ciel où les étoiles se frisent les moustaches parce qu'elles sont coquettes.

2.

Robot. « une manière de robot au mécanisme secret » : c'est ainsi que le peintre Klein dépeint le collectionneur Judas Weyl dans « Quai des Orfèvres », de Stanislas-André Steeman, au moment où Klein désire racheter une de ses toiles et que Weyl attend quelques instants avant de décliner l'offre.

3.

Le temps et l'effort. Il n'est pas indifférent que, dans « Quai des Orfèvres », de Stanislas-André Steeman, ce soit le commissaire chargé d'élucider la mort violente de Judas Weyl, qui soit celui qui « connaisse la valeur du temps et de l'effort » et que cela soit exprimé par des « pas mesurés », « les pas lourds, puissants », ébranlant l'escalier, pesant sur le réel, les pas « d'un homme que rien ne presse ». Le commissaire Maria est le représentant de l'Ordre. Il a le temps et la justice pour lui.

4.

Monstrueux. Le fait que, dans « Quai des Orfèvres », de Stanislas-André Steeman, le peintre Noël Martin, pour complaire à Belle, accepte une invitation à une soirée, alors que son confrère, le peintre Klein, se trouve « en cellule, en cellule par sa faute » à lui, Noël Martin, persuadé d'avoir tué Judas Weyl et laissant donc accuser un innocent à sa place.

5.

« Princesses mortes ». C'est à des « princesses mortes » que le peintre Noël Martin, assez mélancoliquement, compare les robes du soir que, alors qu'ils étaient fiancés, Belle lui montrait, lui en promettant l’exclusivité.

6.

Vertu et fidélité. « Tugend ist wenn keiner kommt ; Treue, wenn kein zweiter kommt. » proverbe viennois (selon Stanislas-André Steeman qui, à propos des relations entre Noël et Belle, le cite dans « Quai des Orfèvres ».

Traduction donnée par Steeman : « La vertu, c'est quand nul ne vient ; la fidélité, c'est quand il n'en vient pas un second. »

Patrice Houzeau

Malo, le 18 septembre 2022.

15 août 2022

LE SOUCI DU CADAVRE DANS LA BAIGNOIRE

LE SOUCI DU CADAVRE DANS LA BAIGNOIRE

Alors lui, il était pas trop visible, mais je l'ai entendu comme si j'avais l’œil dire :« - Sait-on ce que Schmurtz a répondu quand Schmertz lui a dit cela ? » Même que ça m'a fait rire à cause de comment vas-tu (yau de poêle).

 

Alors l'aut', celui qui était déguisé en Cantatrice chauve, même qu'il portait une moumoute, a dit : « - On ne sait pas ce que Schmurtz a répondu parce que Schmurtz n'a rien dit. » Moi, ça m'a paru bizarre comme une banane volante, s't'affaire.

 

Et puis l'aut', celui qui était déguisé en Trois Mousquetaires (mais y avait pas d'Artagnan) a dit : « Et on ne sait même pas ce que Schmertz lui a dit parce que Schmertz n'était pas là. ». A ce moment j'ai mangé un sandwich pâté-cornichons passque j'avais faim.

 

« - Mais ils sont d'accord tous les deux quant au souci du cadavre dans la baignoire, n'est-ce pas ? », ça c'est ce qu'a dit stilal qu'était pas trop visible, même que je l'ai bien reconnu, avec son air là de n'pas avoir l'air.

 

« - Oui, ils nous ont tous deux fait savoir qu'il fallait appliquer la procédure et ne pas se poser de questions. Ils sont tombés d'accord tout de suite sur ce point et d'ailleurs, ils n'en ont pas parlé », qu'ils interloquèrent les Trois Mousquetaires (je les ai comptés).

 

« - Ces précisions, que, les buffets ayant de grandes loupes, vous ne m'avez pas données, me sont utiles, d'autant que le cadavre et sa baignoire ayant tous deux disparu, je me vois contraint d'adapter la procédure. ». Là, à défaut de petit lait, je bus du gros rouge.

 

« - Il faudra en référer à Chmortz, vous le savez ! Et comme il est à l'étranger, il ne manquera pas de ne pas vous répondre. » Moi, je le savais que Schmortz était à l'étranger puisque je l'avais croisé au coin de la rue.

 

« - C'est bien pour ça qu'il y a des procédures d'urgence. Sinon, où irait le pays si on laissait courir cadavres et baignoires comme si nous n’existions pas ? » A ces mots, comme les bras m'en tombaient, je retins mon souffle.

 

Après, tout le monde se salua :

- "Sur ce, salut et consternation. Le ténor se fait rare.

- Le ténor se fait rare. Salut."

Et c'est à ce moment que le cadavre surgit et les assomma avec sa baignoire.

 

Patrice Houzeau

Malo, le 15 août 2022.

Publicité
Publicité
7 août 2022

LA LUNE LUISAIT CLAIR

LA LUNE LUISAIT CLAIR

 

La lune luisait clair, ce qui ne favorisait pas

la lune luisait clair, ce qui était défavorable

la lune luisait clair, on pouvait donc les voir

les surprendre il y aurait alors sang et larmes

certes, dit Tristan, mais je ne sais pas si car

voyez-vous je suis très pris en ce moment et je

suis désolé et ce n'est que partie remise on se

la lune luisait clair, il fallait s'attendre au

la lune luisait clair, il fallait voir comme la

la lune luisait clair, on pouvait donc les voir

les surprendre il y aurait alors sang et larmes

ses barons qu'ils vinssent à la fête à Tintagel

certes, dit Tristan, vous voyant n'ai nul souci

la lune luisait clair, elle ne s'endormit pas &

la lune luisait clair, elle pensait toujours au

la lune luisait clair, ne pouvant s'empêcher de

penser qu'on pouvait les voir et n'étant pas la

fille qu'on appelle Iseut et lui n'étant pas le

garçon qu'on appelle Tristan et le roi Marc n'a

ses barons qu'ils vinssent à la fête à Tintagel

invités Zut j'ai oublié de prendre des chips se

dit Zut en se rappelant qu'elle avait oublié de

préparer le repas aussi qu'elle avait oublié de

téléphoner à ses amis & qu'elle avait oublié le

jour de sa fête & aussi qu'elle avait oublié le

nom de celui-là et l'adresse de comment donc il

s'appelle et elle elle s'appelle comment & puis

pourquoi fait-il si sombre soudain si sombre et

ronce, verte et feuillue, qui montait retombait

sur sa tombe Ce cimetière est mal entretenu qui

ronce verte et feuillue laisse aller partout et

si j'étais la reine je d'acheter des chips elle

avait oublié aussi de préparer le repas & aussi

d'inviter quelqu'un il n'y aurait donc personne

à sa fête dont elle avait oublié la date laisse

tomber se dit-elle montant sur son cheval qu'on

l'a jamais revue jamais revue ici jamais revue.

 

Patrice Houzeau

Malo, le 7 août 2022.

6 août 2022

D'UN OEIL HUMIDE ET THERMOGENE

D'UN OEIL HUMIDE ET THERMOGENE

« Et de nouveau elle le regarda d'un œil humide et thermogène. »

(Raymond Queneau, « Zazie dans le métro »)

 

Et je lis que Mars est la quatrième planète du Système solaire par ordre de distance croissante en partant d'la boule de gaz qui nous fait vivre

 

De la planète Mars je ne sais rien cause que j'suis une quiche en astronomie – j'entends d'la cornemuse à la radio, musique celtique et compagnie façon ouin-ouin électrique et comme d'habitude je pense qu'ça fait plus de bruit que de nuances, mais à une époque où on confond rap et poésie, faut pas s'étonner que n'importe quel boucher des sons soit promu au rang de musicien – c'est passeque ça fait

 

Nouveau qu'on dit qu'c'est beau, ça enthousiasme les veaux -

 

Elle, la planète Mars est une planète tellurique, tout comme Mercure, Vénus et la Terre, après quoi qu'ça veut dire « tellurique », j'en sais rien et si ça veut dire qu'il y a dedans des composés oxygénés du tellure chuis pas plus avancé qu'un squelette coincé dans un placard que chais même pas si c'est vrai

 

Le temps que j'écrive mes conneries là, le temps passe et pendant ce temps-là qui passe, l'armée russe massacre des Ukrainiens pis d'autres veaux en France applaudissent le boucher Poutine et aboient (c'est donc point des veaux mais des bouledogues) qu'on est en dictature en France alors que j'crois vraiment pas que la Russie poutinienne soit le paradis de la libre expression Elle, la planète Mars, elle s'en fout de Poutine et d'nos catastrophes z'humaines, elle trône dans l'espace que j'me dis quelquefois que ce cosmos qui fascine et s'répand partout, c'est peut-être jamais qu'la diarrhée d'un dieu, le Big Pet spatio-temporel d'un grand Ancien des étendues lovecraftiennes Après j'ai le passé simple « regarda » que

 

Regarda, chaipas s'que j'vais en faire because j'l'écris au présent ce machin

 

D'un coup je mesure une des difficultés techniques du contrevers mais c'est pas grave passque voyez comme je retombe toujours sur les quatre pattes du greffier çui-là qui n'a pas qu'un

 

Œil vu qu'elle a besoin de ses deux yeux pour le contempler soudain d'un œil

 

Humide dit le texte comme un regard de môme quand i comprend s'qui lui arrive et que certains hommes sont bien dégueulasses et que toute les bibliothèques soudain ont l'air très cons, très inutiles, très bêtes face à l'incommensurable bêtise humaine

 

Et moi ce que j'en dis hein allez je bois un coup et souris tout d'même parce que Poutine c'est déjà un vieux (69 ans Ducon) et que quelque chose me dit qu'il ne crèvera pas tranquille

 

Thermogène, ah c'est la trouvaille à Queneau (un vrai auteur, lui) qui signifie que la contemplatrice allume quelque peu le contemplé et donc non j'crois pas que ça ait un sens de dire que la planète Mars soit thermogène ou que Poutine soit thermogène quoique j'ai l'impression qu'il y en a qui bandent réellement pour Poutine qu'ils se travestissent en gretchens SS dès qu'ils sont seuls en gueulant Reconquête des veaux j'vous dis.

 

Note : on me signale que pour la paix des ménages (de) grammairiens qu'il vaudrait mieux écrire « à nouveau » que « de nouveau ». Ces subtilités m'enchantent, mais comme la phrase de Queneau qui me sert de structure dit « de nouveau », j'en respecte la leçon. Et puis, je ne vais pas chercher querelle à Queneau défois que son fantôme viendrait me reprocher des queues de cerises ou me tirer le diable par la queue (je m'amuse).

 

Patrice Houzeau

Malo, le 6 août 2022.

 

 

 

4 août 2022

ET PIS DU BEC ET PIS DU BEC ET PIS

ET PIS DU BEC ET PIS DU BEC ET PIS

 

« J'ai laissé la potence
Après tous les pendus,
Andouilles de naissance,
Maigres fruits défendus ;
Les plumes aux canards
Et la queue aux renards... »
(Tristan Corbière, « Laisser-courre »)

En français on peut laisser courir
laisser aller laisser tomber aussi
laisser pisser le mouton l'mérinos
ai-je ouï aussi laisser la potence
qui m'rappelle le titre La Potence
ou la pitié que laisser la potence
Après tous les pendus comila écrit
Corbière j'ignore ce que cela veut
dire après le mot andouilles ça me
rappelle dépendeur d'andouille qui
désigne un grand nigaud benêt zozo
zozo des zîles des zazurs zèbres &
il y a aussi les fruits défendus &
là ça veut dire le fruit qu'i faut
pas y toucher ça fait référence au
fruit d'l'arbre de la connaissance
qu'on lit dans la Bible même qu'on
dit que c'est une pomme même qu'on
dit aussi que ça pourrait être une
poire une figue & même une grenade
(principalement en Arménie) j'l'ai
lu sur Wikipédia que j'sais pas ne
m'demandez pas pourquoi même qu'le
mot « pomum » en latin ça signifie
pas pomme mais fruit et Pomone est
la divinité des fruits Pomone donc
pas la Reine des pommes Pomone Les
plumes idem on peut y laisser dans
la langue française et dans la vie
bien malin qui n'y laisse quelques
plumes qu'ce soit aux canards à la
belette et même défois la queue et
que ce soit aux renards ou au loup
stilal qu'on dit quand on parle du
loup on en voit la queue pis quand
i sont plusieurs on dit à la queue
leu leu les loups que leu signifie
loup en fait que les loups iraient
défois en file indienne qu'tout ça
ça m'fait défiler des loups dedans
ma caboche loups en papier d'ombre 
ça fait songer à des chansons avec
de l'alouette dedans et pis du bec
et pis du bec et pis du bec & pis.

Patrice Houzeau
Malo, le 4 août 2022.

2 août 2022

LE MIROIR INQUIETAIT

LE MIROIR INQUIETAIT

 

1.

« le miroir inquiétait le fond d'un

couloir d'une

villa de la

rue »

C'est au début de la fiction signée

Borges et qui

l'a en fait

je me

demande qui l'a réellement écrite

la fiction dont le titre est Tlön

Uqbar Orbis Tertius (on dirait le

titre d'une pièce de hard rock un

titre à la Blue Öyster Cult ou un

de ces longs morceaux de musique noiseuse extrême

lourde électrique orage tapi dans le tapis rythmé

de percussions sourdes et sonnant comme un rituel

Tlön Uqbar Orbis Tertius Tlön Uqbar Orbis Tertius

répétés alors cycliquement par les chœurs et quoi

on s'en fout Certes on s'en fout on s'en bat les.

 

2.

« Pour un de ces gnostiques, l'univers

visible était une illusion ou (plus précisément)

un sophisme. »

Borges ou l'être appelé Borges cite un

passage de The Anglo-American Cyclopœdia où l'on

trouverait une

entrée Uqbar &

l'idée que ce que nous voyons du réel

n'est jamais qu'illusion Bien sûr que

nous voyons le réel avec nos yeux qui

ne voient jamais que

ce qu'ils peuvent voir

ne voient jamais que

peu de choses tant est

complexe le réel que

l'on pressent plein de

dimensions occultes et

même que défois y a comme des failles brèches lézardes

par lesquelles passent des créatures qu'on sait pas et

même que Lovecraft en a causé abondamment donc du coup

on comprend bien l'avertissement que Borges cite & que

je cite itou le monde devant être averti « Mirrors and

fatherhood are abominable ». Si vous n'en voyez pas le

pourquoi zavez qu'à cogiter Si vous vous en fichez moi

je vous la jette pas la première trompette de Jéricho.

 

3.

Dans Borges : « Le jardin aux sentiers

qui bifurquent une énorme devinette ou

parabole dont le thème est le temps. »

Ce n'est jamais que dans un labyrinthe

que l'on trouve son chemin Le réel est

si plein de soucis problèmes énigmes à

résoudre qu'on y est bien forcé d'user

de notre intelligence afin d'y tailler

une route qui parfois fait moult tours

et détours pour un but pas toujours si

sûr ni si clair qu'on nous le présente

quand on est tiot bouche bée à l'école

& qu'on l'écoute hein la bonne parole.

 

Patrice Houzeau

Malo, le 2 août 2022.

1 août 2022

JE POSSEDAIS UNE IMPOSANTE COLLECTION D'IMAGES

JE POSSEDAIS UNE IMPOSANTE COLLECTION D'IMAGES

 

« Je possédais une imposante collection d'images de »

J'ai lu ça dans « Une vie française » c'est Jean-Paul

Dubois qui l'a écrit et ça me rappelle la gamine dans

la science-fiction à Jean-Claude Forest qui n'peut se

passer d'images même qu'elle est toute mélancolique à

l'idée de n'avoir pas de nouvelle image à se fasciner

dedans ma caboche je me demande si j'me souviens bien

dedans Le Syndrome de Stendhal il y a Asia Argento oh

dedans qu'elle est belle Asia oh qu'elle est belle oh

dedans le Syndrome de Stendhal la tarabusterait-il On

voit ça dans le film à Dario Argento à la jeune fille

interprétée par Asia qu'elle plonge dans des abîmes à

cauchemars quand elle contemple des tableaux Je ne me

souviens plus bien du film parce qu'le jour où l'l'ai

vu j'étos fasciné par une endive à cheveux blonds que

j'ai pas fait attention La choucroute passa Saucisse.

 

Note : Quand j'écris La choucroute passa il n'y a pas

d'allusion malveillante car je n'pense pas qu'le film

à Dario Argento soit choucrouteux J'ai écrit ça parce

que je pense souvent à la choucroute surtout quand il

s'agit de clore une séquence en vers justifiés là par

exemple je n'sais comment clore d'une autre façon que

par le rappel de la non-italianité de la choucroute &

que Dario Argento rappelle plus la finesse horrifique

de Suspiria que les litres de bière de l'Oktoberfest.

 

Patrice Houzeau

Malo, le 1er août 2022.

Publicité
Publicité
<< < 1 2 3 4 > >>
BREFS ET AUTRES
  • Blogs de brefs, ça cause humeur du jour, ironie et politique, littérature parfois, un peu de tout en fait en tirant la langue aux grands pompeux et à leurs mots trombones, et puis zut alors!
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Archives
Publicité