CHRONIQUE DU 5 MARS 2021
CHRONIQUE DU 5 MARS 2021
1;
Le problème de notre démocratie, c'est qu'on finit par être obligé de voter pour des technocrates plus ou moins en affaires avec des escrocs, des marchands de soupe et d'armement, sinon, le coup d'Etat nous guette. L'honnêteté en politique est une illusion, et le civisme une posture.
Je ne pense pas qu'en France il y ait un seul parti politique qui soit honnête. Il y a sans doute quelques personnes respectables dans certains partis (même pas dans tous) et il y a surtout beaucoup de zozos et de crapules.
2.
Jean-Pierre Le Goff ce matin ; 5 mars 2021, sur France Culture a rappelé que l'entrisme gauchiste dans l'éducation nationale du temps du « mitterrandisme triomphant » a causé bien des dégâts. Nous en payons le prix aujourd'hui.
3.
Comme je ne crois pas qu'aucun universitaire ne soit en mesure de fomenter un coup d'Etat (l'Université, combien de divisions?), il est possible que LFI serve de paravent et d'ascenseur à une nouvelle vague d'entrisme gauchiste dans la fonction publique, le monde de la culture, l'audio-visuel public.
4.
Qui comprend que notre société est essentiellement basée sur des rapports de force est lucide.
Qui pense que l'on puisse radicalement changer le système est un naïf.
Qui croit que l'on puisse radicalement changer le système par une Révolution est un assassin en puissance.
5.
Ce ne sont pas les gens ordinaires qui organisent le racisme systémique, ce sont les partis politiques, tous les partis, soit qu'ils le confortent, soit qu'ils le combattent.
6.
En 2021, en France, les troubles urbains sont devenus si courants qu'on y prête de moins en moins d'attention. Ils traduisent pourtant qu'il y a quelque chose de pourri dans le social, et qui la gangrène, notre démocratie.
7.
L'entrisme gauchiste a tellement bien organisé (ou désorganisé) l'éducation nationale et une partie de l'université en fonction de ses intérêts que même un homme de droite comme Blanquer a bien du mal à la réformer (ceci dit, sa réforme ne va pas du tout dans le bon sens).
On peut penser que le but de Blanquer est de rendre le baccalauréat tellement facile à obtenir que les universités seront bien obligées de trouver un moyen de sélectionner une masse d'étudiants de moins en moins bien instruits. Je ne sais pas si c'est exact.
On me fera remarquer qu'il y a sans doute eu assez peu de gauchistes convaincus qui ont réussi à se hisser à des postes stratégiques dans l'éducation nationale. Si peu qu'ils furent, leur pouvoir de nuisance fut immense car le pédagogisme leur fut un allié de poids.
Le but de la LFI est donc moins de gagner les élections présidentielles que de tenter de s'insinuer dans les rouages de la puissance publique, d'être présent (par des réseaux, des relais, des proximités intellectuelles) là où elle pourrait peser (fonction publique, enseignement supérieur, monde de la culture...)
Il est cependant prévisible que, face à la montée des extrémismes favorisée par la faiblesse des partis traditionnels incapables pour l'instant de présenter un candidat crédible aux présidentielles de 2022, les enseignants, comme en 2017, vont se résoudre à voter Macron au second tour.
Ceci dit, bien malin qui sait ce que pensent réellement les Français : Macron est-il apprécié ou détesté ? Les deux sans doute. Reste à savoir quel est le rapport exact entre ces deux positions. Et si faute de majorité solide, le roi se retrouvait nu et Macron sans parti ?
Patrice Houzeau
Malo, le 5 mars 2021.