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BREFS ET AUTRES
23 août 2020

L'USAGE FIXANT LA REGLE

L'USAGE FIXANT LA REGLE

 

 

  1. Sans doute que chaque situation que nous vivons est porteuse de destin : après tout, tout peut arriver. Et c'est-y quoi donc que ce destin de notre être, que ce destin de l'être humain qui serait aussi le destin de chaque individu ?

  2. Le destin de chacun implique-t-il l'humanité toute entière ? Voilà le fondement de toutes les volontés de changer l'humain : religion, nazisme, communisme, fable du transhumanisme, mauvais cours de philosophie pour classe de terminale, pédagogisme et maintenant écologie politique.

  3. Heidegger citant Schelling : « Vouloir est l'Être originel ». Ce qui peut plaire au religieux. Tout dépend où l'on place cette volonté originelle. Curieux de constater que le genre zen se plaît à je ne sais quel non-vouloir, je ne sais quel retrait, je ne sais quel détachement du monde.

  4. La méditation est-elle l'expression d'une volonté de ne pas vouloir ? La décroissance est-elle une volonté de ne pas continuer à user du monde ? Je note que les vouloirs qui prétendent aux valeurs universelles séduisent les idéalistes et aiguisent les appétits de pouvoir.

  5. L'une des bases les plus solides du libéralisme, c'est qu'en théorie, il empêche que l'Etat prenne le pas sur l'initiative individuelle. Tandis que l'Etat totalitaire décide et que le citoyen obéit, l'Etat libéral incite, et c'est finalement le citoyen qui décide.

  6. Il y a-t-il réellement un principe du bonheur ? Ou le bonheur n'est-il qu'une plus-value, qu'un état d'esprit partagé par certains et inconnu des autres ? Le bonheur est-il une faculté individuelle comme le sont par exemple l'oreille absolue ou la mémoire des visages ?

  7. Etrange de constater que les politiques qui font la promotion du bonheur sont aussi les partisans d'un Etat fort, fût-il basé sur je ne sais quelle « constituante » et l'illusoire volonté d'un peuple qui n'existe pas.

  8. L'essentialisme de gauche consiste à penser qu'il y aurait un « peuple » qui, en raison de ses difficultés induites par les contingences de la société libérale, voterait « naturellement » à gauche. La montée de l'extrême-droite dans l'électorat dit « populaire » infirma cette croyance.

  9. Devant la montée des droites, le pédagogisme soutint l'idée que c'est en faisant accéder un maximum d'élèves à l'enseignement supérieur et en donnant à tous un accès à la « culture » que l'on lutterait efficacement contre l'extrémisme de droite : erreur grossière, la « culture » n'étant pas la morale, mais un ensemble de pratiques.

  10. On peut voir les débats récents sur la « culture » (les dénonciations d'appropriation culturelle, celle des auteurs prétendus « racistes », relativisation de la valeur des classiques, etc...) comme une tentative de réintroduction de la morale dans la culture. Cette moralisation de la culture, sans doute que l'extrême-gauche et l'écologie politique en rêvent. Elle ne pourra se faire, je pense, sans un retour délétère de la censure d'Etat.

  11. Pourrait-on dire que dans une société libérale, comme dans la pratique d'une langue, c'est l'usage qui fixe les règles cependant qu'un Etat totalitaire n'a de cesse de fixer des règles qui, changeant les usages, ont pour but de créer un « homme nouveau », un citoyen idéal ?

Patrice Houzeau
Malo, le 23 août 2020.

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