N'ABANDONNONS PAS L'UKRAINE

N'ABANDONNONS PAS L'UKRAINE

1.
Selon France Info, même si l'issue de la bataille ne fait hélas aucun doute, l'armée ukrainienne infligerait des pertes assez sévères à l'armée russe (on évoque 200 personnels d'unités spéciales russes tués). Poutine devra en rendre compte devant son opinion publique.

C'est sans doute de la guerre psychologique, mais l'OTAN a déclaré que l'armée ukrainienne avait infligé des pertes sévères à l'armée russe. Poutine aurait-il sous-estimé et le patriotisme des Ukrainiens et les capacités de l'armée de Zelensky ?

On aura remarqué que pour l'instant, on ne parle pas de massacres commis par l'armée russe sur la population ukrainienne. Beaucoup d'Ukrainiens ont des liens en Russie. Poutine ne fera sans doute pas ce qu'il a fait en Tchétchénie. Il n'en reste pas moins que l'Ukraine est un Etat souverain et n'a pas à se laisser envahir par l'armée russe.

2.
Volodymyr Zelensky est un homme courageux qui mérite notre aide et notre respect. Poutine a volé la langue de Staline et finira isolé et malade. Négocier avec Poutine ne sert à rien, car il n'est déjà plus rien, même s'il se croit vainqueur.

3.
J'entends la petite musique de la honte qui monte : certains voudraient que Zelensky se rende à Poutine et que l'armée ukrainienne se laisse tondre par l'armée russe. Discours d'agent d'influence pro-russe, rien d'autre. Et après, on fera quoi ? Négocier avec Poutine, et donc nous soumettre.

Si nous nous soumettons à Poutine, si nous abandonnons l'Ukraine, alors demain la Chine prendra le contrôle de Taiwan, l'Iran se dotera d'armes nucléaires, et l'Occident ne sera plus respecté nulle part. Cela s'appelle la défaite.

4.
Dans le conflit en cours, il n'est évidemment pas question de déployer des troupes de l'OTAN en Ukraine et de déclencher la 3WW ; il s'agit de montrer à Poutine que l'OTAN existe toujours et a les capacités de défendre l'Occident. Des fois qu'il viendrait à Poutine l'idée d'aller toujours un peu plus loin, en faisant, par exemple, de l'Ukraine et de la Biélorussie des avant-postes de l'armée russe aux frontières de l'OTAN (Pologne, Etats baltes, Roumanie,...)

5.
La diplomatie à gants de boxe russe a déclaré le 25 février 2022 que ses relations avec l'Occident étaient « proches du point de non-retour ». Qu'est-ce à dire ? Est-ce une nouvelle menace ou l'aveu que désormais la Russie devient un client de la Chine ?

6.
Si Zemmour, Le Pen, Jadot ou Mélenchon étaient élus aux présidentielles, ils s'empresseraient de négocier avec Poutine et se soumettraient. Pécresse et Taubira, je ne sais pas. Hidalgo se gratterait la tête. Fabien Roussel se montrerait-il aussi ferme que Macron ?

En l'état actuel, et sauf si Macron joue de son sot « en même temps » (en même temps je soutiens l'Ukraine et en même temps je cire les pompes à Poutine), il est le seul candidat aux présidentielles à pouvoir mener une politique de fermeté avec la Russie.

7.
Le Général de Gaulle avait raison : si l'on se montre trop faible avec les puissances totalitaires (Russie et Chine), elles pousseront sans cesse l'avantage ainsi gagné et ce sont elles qui déclencheront un conflit mondial. N'abandonnons pas l'Ukraine.

8.
L'opération en Ukraine me semble du type intervention en Tchécoslovaquie (1968, reprise en main d'un Etat qui prenait de plus en plus ses distances avec l'URSS). Ce que veut sans doute Poutine ; décapiter le gouvernement Zelensky et le remplacer par un fantoche pro-russe.

Et de même que ceux qui avaient tenté d’excuser l'URSS en arguant de sa légitimité à se défendre contre « l'impérialisme US » (sic) n'étaient pas des démocrates, ceux qui excusent Poutine et accusent l'OTAN ne sont pas des démocrates.

9.
Il n'y a pas de camp du bien, ni du camp du mal. Ni l'OTAN, ni l'armée russe ne sont des chorales d'enfants de chœur. Mais il y a un monde libre occidental constitué de démocraties libérales et il y a un monde post-communiste (Russie et Chine) tenté par le totalitarisme.

Patrice Houzeau
Malo, le 26 février 2022.