MANOEUVRES ET REMANIEMENT
MANŒUVRES ET REMANIEMENT
1.
19 juillet 2023. 17 heures. Le rouble continue sa chute : 1 euro = 102,49 roubles (1 rouble = moins d’un centime d’euro). Baisse des indices boursiers russes. L’économie russe finira-t-elle dans une brouette ?
2.
Il se dit que dès le jeudi 20 juillet 2023, la Russie considérera tout navire en route vers les ports ukrainiens (on pense à Odessa) comme un potentiel navire militaire. Quelque chose mijote en coulisses. Poutine prendra-t-il le risque de couler un bateau d’un pays membre de l’OTAN ? (on pense à la Turquie) Est-ce un test ? Et jusqu’où l’Etat-major russe veut-il le pousser ?
3.
En mettant fin à l’accord de juillet 2022 avec l’Ukraine, la Turquie et l’ONU sur le transport des céréales, Poutine tenterait-il de relancer le cycle inflationniste mondial ? Possibles tensions à venir sur les prix du blé, et donc sur les prix de la farine et du pain, pénurie possible d’huile de tournesol (Ukraine et Russie = 60% de la production mondiale) et, par extension, pénurie des autres huiles. Redémarrage possible de l’inflation en France, en raison de l’augmentation des prix de l’électricité et du gaz, et des taxes prévues par le gouvernement à la rentrée de septembre (alcools, tabac sans doute, et autres probablement…).
Note : si l’accord céréalier n’est pas prolongé, et qu’il y a hausse des prix du blé et des huiles, sachant que la Côte d’Ivoire a décidé de suspendre ses exportations de cacao (dont les prix s’envolent), en plus des surcoûts énergétiques, pour la boulangerie et la pâtisserie (entre autres), des soucis sont à craindre.
Le mécanisme est connu : taxes et pénuries entraînent des hausses de prix qui sont répercutées par les intermédiaires sur le coût des transports et peuvent impacter les coûts de production. Il se peut aussi que la baisse de consommation induite par les hausses de prix entraîne des baisses de production et donc une hausse des taux de chômage. Le président Macron a du souci à se faire.
Question : si Poutine maintient ses menaces sur le transport céréalier et les ports ukrainiens, se pourrait-il que l’UE prenne des mesures très fermes (une sorte de « Patriot Act » à l’échelle européenne) visant les avoirs et intérêts russes en Europe ?
Ou, au contraire, UE et Etats-Unis négocieront-ils en coulisses avec les Russes pour alléger le poids de certaines sanctions, voire permettre à l’agriculture russe de renouer avec le système de payement SWIFT (Society for Worldwide Interbank Financial Telecommunication) en échange d’un prolongement de l’accord céréalier de juillet 2022 ?
En tout cas, si le président Zelensky et les forces armées ukrainiennes arrivent à débarrasser le monde de la menace Poutine, nul doute que nous lui devrons une fière chandelle.
4.
20 juillet 2023. Je l’avais écrit, il y a déjà longtemps, que Pap Ndiaye ne resterait pas longtemps au ministère de l’éducation nationale. Il ne faisait visiblement pas le poids. Gabriel Attal le remplace ; ah, c’est autre chose. Macroniste de combat, il se peut qu’il rentre au ministère de l’éducation nationale pour mettre en œuvre des mesures techniques qui ne plairont peut-être pas aux enseignants, lesquels, je pense, ne se font plus guère d’illusions.
Que Gabriel Attal ait fait ses études dans le privé, peu m’importe. C’est pure mesquinerie que de le lui reprocher. Qu’il soit attaché à l’école privée, personnellement, je n’y vois rien à redire, à condition qu’il n’oublie pas que le service public est à la fois l’âme et le fer de lance de l’éducation nationale.
Je n’oublie pas non plus que Gabriel Attal a parlé il y a quelques jours d’efforts que les Français, étant donnée l’ampleur de la dette, seront obligés de faire. Je constate ensuite, c’est sur LCI, que Guillaume Roquette, du Figaro Magazine, n’y connaît absolument rien au métier d’enseignant (ça ne l’empêche pas de dire des sottises). Ensuite, le Mariani parle. Je ne l’écoute pas ; je n’écoute pas les valets de Poutine.
5.
En avril, nous avions cru comprendre que le président Macron avait donné rendez-vous aux Français le 14 juillet pour faire le bilan des 100 jours suivants l’après et âpre lutte politique dite de la « réforme des retraites ». Le 14 juillet, il ne nous a pas parlé. Interrogé par des journalistes, il a promis, dit-on, une prise de parole pour les jours suivants. Le 20 juillet 2023, les Français attendent. Le président Macron nous mépriserait-il ?
21 juillet 2023 : Macron s’exprime en direct du palais de l’Elysée à partir de 11 heures 26, juste avant le premier conseil des ministres post-remaniement, et dit en gros que ça va, ça va bien et que y a du boulot, mais que demain ça ira encore mieux (poil aux yeux).
6.
Si Gabriel Attal a été promu ministre de l’éducation nationale pour tenter de faire avaler aux enseignants la couleuvre du SNU, à mon avis, il va rapidement tomber sur un os.
Selon l’inspection générale, la généralisation du SNU coûterait entre 2 et 3 milliards d’euros (source : LCP) Pour l’instant, il ne coûterait que « 150 millions ». Entre 2 et 3 milliards d’euros ! Pour rappel : la dette de la France se monte à 3000 milliards d’euros (eh oui). Faudrait penser à faire des économies. La suppression du SNU serait un bon signal.
Patrice Houzeau
Malo, le 21 juillet 2023.