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BREFS ET AUTRES
8 janvier 2024

COMME TOUS LES MELANCOLIQUES

COMME TOUS LES MELANCOLIQUES

« Comme tous les mélancoliques, son esprit était attaché à une idée fixe, et cette idée était pour lui l'occasion d'une tristesse toujours renouvelée. »
(Michel Foucault, « Histoire de la folie à l'âge classique »)

Comme je me manigançais des formidables,
Tous les doigts se fichèrent dans l’œil.
Les doigts, on compte dessus. Ainsi, les
Mélancoliques comptent sur leurs doigts les minutes qui ne passent plus.
Son temps, au fasciné, il y a des fois, il ne passe plus, et son
Esprit grince comme s'il
Était encombré d'une suite de portes de plus en plus difficiles à franchir.

Attaché à l'idée, paralysé, encombré, concombré, jambonneau.
A cette heure là de la nuit, je puis bien penser jambonneau, pommes de terre sautées et demi de bière blonde si j'en ai envie.
Une fringale pourrait me prendre que j'ai dans l'idée que je vais me préparer quelque chose à grignoter. C'est que je mange moins que j'ai l'air d'avoir cette
Idée, revenante toujours revenante toujours revenante toujours revenante
Fixe donc, du ah ce que j'aimerais bien manger une bonne choucroute ;
Et, bien sûr, c'est à ne pas faire, car après, je dors et n'en fiche plus une.

Cette manie que j'ai de me manigancer des formidables et cette
Idée de l'avenir magnifique de mon petit paradis personnel dans mon coin de planète, elle
Était déjà là il y a lurette et vinaigrette savez – j'ai toujours vécu avec.
Pour ainsi dire, je n'en ai jamais connue d'autre – sauf la très sotte de tomber amoureux because que
Lui, le steak-frites, il s'en foutait de mes dépits. Du coup, je maigrissais.

L'occasion fait l'omelette.
D'une part, vaut mieux une bonne omelette que de vous casser les noix avec vous ne savez qui, et d'autre part, de tarte. La
Tristesse, c'est que vous risquez de crever tout seul, qu'on va vous retrouverez cadavéré périmé plus très frais, le nez planté dans une assiette de raviolis. C'est
Toujours ça que je me dis qu'on m'a dit souvent aussi, que je vais crever tout seul. La Mort, c'est pas une grande
Renouvelée. C'est toujours la même chose qu'elle fait, de débarrasser le plancher de certains pour les remplacer par d'autres. Et c'est ainsi que l'espèce croît et se multiplie jusqu'à ce que ça finisse par.

Patrice Houzeau
Malo, le 8 janvier 2024.

 

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5 janvier 2024

AND NOW FOR SOMETHING COMPLETELY DIFFERENT

AND NOW FOR SOMETHING COMPLETELY DIFFERENT

« Else ». Cet adverbe se place après les pronoms du type « nobody, anything », etc, et après les pronoms interrogatifs ».
(« Grammaire anglaise », Nathan, coll. « Grammaires Nathan poche », collectif, Larreya, Rivière,...,p. 132, 1992)

« Else » est un adverbe de la langue à Shakespeare et Benny Hill, et

Cet adverbe me fait penser à Elsie, qui est un personnage du « Sexus » de Henry Miller, ouvrage qu'un de nos maîtres à l'Université s'était excusé d'avoir, pour les besoins de son cours, consulté (« ne croyez pas que je sois amateur de ce genre de livre », avait-il dit en cours, ce qui l'avait classé dans ma caboche dans la liste des hypocrites, ou des diplomates...). Donc, « Else » est un

Adverbe, et cela est aussi vrai que Poutine patauge dans les boucheries de sa sale guerre en Ukraine (vous vous doutez bien que de ce que pense et dit Emmanuel Todd, je m'en fous) et que Depardieu risque bien d'être mis sur la touche (celui qui ajoute « pipi » n'est qu'un …, à moins qu'il dise la vérité, bien sûr). Cet adverbe (« else ») ne

Se prépare pas de soupe à l'oignon parce que généralement les adverbes ne se préparent pas de soupes à l'oignon, mais il se

Place après – ah la la, la grammaire, voilà bien quelque chose qui vous pousse à la logique et, apparemment tout au moins, loin des turpitudes politiques, bien que les politiques utilisent la même langue que nous, mais qu'il semble pourtant que le sens qu'ils donnent à certains mots soit assez différent de nos acceptions habituelles –

Après quoi ? Me demandez-vous, parce vous êtes avides, bin, après

Les pronoms (je me demande ce que je vais écouter maintenant ? Les Stones ? Pink Floyd ? ah tiens, et si je m'écoutais « The Allman Brothers Band at Filmore East, ça fait longtemps...) ; bon donc, après les

Pronoms qu'il se place l'adverbe « Else », et même les pronoms

Du type (bon allez, j'arrête le robinet à blablas de la radio et me rythme le sens de la vie avec le « Statesboro Blues » des Allman Brothers), du

Type donc, les pronoms après lesquels se place l'adverbe « else »,

« Nobody » (ah la réplique « Well, nobody's perfect » qui termine le chef d'oeuvre de Billy Wilder « Some Like It Hot » (« Certains l'aiment chaud »),

« Anything » comme quand on dit « I was late but did not miss anything »,

Etc... j'aime bien ce « et cetera » là qu'on décline parfois en « Et exit les rats », « Et céleri et scélérats », « excepté le riz, restent les rats »,

Et toutes ces sortes de choses...

Après, où ça nous mène tout ça, me direz-vous qu'on s'en fout de la grammaire anglaise rapport à ce que, bientôt, nous aurons tous une Intelligence Artificielle portative qui traduira instantanément ce que nous racontera n'importe quel pingouin venu de l'estrange.

Les trucs qu'on fait pas maintenant, dis... C'est sûr que l'on n'a pas besoin de savoir grand chose sur les

Pronoms pour mener sa petite barque, bouffer d'la street food, baver devant Internénettes, voter Mélenchon, Le Pen et autres parasites, mais quelque chose me susurre dans les

Interrogatifs que si on abandonne l'enseignement de la logique des langues, l'amour du savoir pour ce qu'il est et celui du blues pour ce qu'il fut, on risque bien de finir abrutis, propagandés, poutinisés, trumpinisés, enc.... jusqu'au museau.

Patrice Houzeau
Malo, le 5 janvier 2024.

4 janvier 2024

LE PERIL PRESSE ET LES MOTS INQUIETENT

LE PERIL PRESSE ET LES MOTS INQUIETENT

1.
« Cependant, croyez-moi, Seigneur, le péril presse. »
(Racine, « Athalie », v. 1052 [Josabet])

Cependant que je me monologue des sottises,
Croyez-moi, le réel tourne vilain (d'ailleurs vous le savez, y a qu'à ouvrir gazettes et lucarnes).
Moi, qu'il y ait un
Seigneur là haut entre des tours de nuages et des armées d'anges,
Le fait est que je n'y croie pas. Quant au
Péril que l'espèce à nos pommes, bipèdes spéculatifs et circulatoires, on disparaisse, il
Presse, à mon avis, le péril, genre le Président qui presse ses ministres d'avoir des résultats, rapport aux autres candidats, défois qu'à défaut d'être meilleurs, ils pourraient même être pires.

2.
« De tout temps les mots m'ont inquiété. »
(Marc Villard, « Tous les mots du monde » in « Un jour je serai latin lover » [le narrateur])

« De tout temps » ça ne veut rien dire ça de
Tout temps qu'on dit l'homme libre s'est curé le pif devant la mer ou de tout
Temps les grand-mères ont fait des confitures et les tantes Jeanne des tartes aux abricots « De tout temps » qu'il ose le narrateur comme s'il était né avant son père après il dit que
Les mots l'ont inquiété et là je le comprends moi aussi des
Mots je m'en méfie que je me dis sont là tous bien rangés, bien en ligne dans les bouquins qu'un jour ils vous sauteront à la gorge du réel, les mots, diablotins bondissants des étagères, légion de petits démons du sens - ah les aventures de Sherlock Holmes, les déductions d'Hercule Poirot (j'aime bien lui servir la soupe, au Poirot, rapport au plaisir que j'eus à le découvrir alors que lassé de me curer le pif devant la mer, je me plongeais dans « Le Crime du golf ») - ah toutes ces péripéties narratives (sans parler des angoisses batraciennes à la Lovecraft et des logiques implacables de Kafka), ça
M'ont pris à la gorge que j'étouffe d'époustoufle m'entête d'imprévisibles me décapsule le cogitif me dégoupille la banane (et ça c'est vraiment n'importe quoi) ah oui chuis bin
Inquiété quand même avec tous ces mots là ici partout qui, si on les écoute, vous racontent quand même de drôle de choses, ah oui.

Note : La forme « ça / M'ont pris à la gorge » est tout à fait périlleuse. A ne pas imiter : vous risquez l'accident de syntaxe.

Patrice Houzeau
Malo, le 4 janvier 2024.

4 janvier 2024

AUSSI NETTEMENT QU'UN CRACHAT SUR UN MIROIR

AUSSI NETTEMENT QU'UN CRACHAT SUR UN MIROIR

1.
« Le Capitaine est parti déjeuner et les marins se sont emparés du bateau »
(Titre français d'un livre de Charles Bukowski)

Le Capitaine est parti. Est-il au bistrot le
Capitaine qui
Est parti ? Et s'il est
Parti, c'est peut-être qu'il est ivre, tout chaloupant, le Capitaine (moi j'écoute le « Tyranny And Mutation », drôlerie hard rock du Blue Öyster Cult de 1973, un bon remède au cafard, ça, le rock et toutes ces sortes de blues) ou alors c'est qu'il est parti
Déjeuner (moi aussi j'ai faim, mais je ne suis pas à bord d'un bateau, aussi je ne me pose pas la question de savoir où donc est-il parti déjeuner, le Capitaine
Et pour être tout à fait franc, je m'en tamponne le coquillard avec la patte d'un crocodile et les considérations de Poutine sur l'avenir du monde).

Les marins, qu'ont-ils fait les
Marins ? Ont-ils joué à Jacquou le Croquant, à Jacques-a-dit, à joints et bédeaux, à si j'aurais su j'aurais pas, à Ginette et Jeannot, à jus de chaussette, à Jojo dit l’Affreux, ou alors ils
Se sont emparés de la cargaison cause qu'ils se
Sont dit qu'ils la revendraient eux-mêmes et ailleurs, que
Du coup, sont devenus pirates tout-à-fait, les marins. Quant au
Bateau, je sais pas j'étais pas là c'est pas moi même que c'est jamais qu'un mot dans un titre d'un bouquin de Charles Bukoswki que je n'ai pas lu.

2.
« Une vision quelque peu effrayante, cette corrosion, cette douleur, cette fuite du temps soudain révélée dans leur nudité. »
(John Updike traduit par Maurice Rambaud, « Les Sorcières d'Eastwick »)

Une berlue que j'aurai eue... Quoi ? Ma vie. Possédé de la
Vision qu'on est, mythonné de l'illusion, ahuri d'humanité, confit dans l'humanisme, très crétins, nous autres. Ainsi,
Quelque scormofieux à mélenchonneries contestatrices ayant tenté l'époustoufle à ressorts pour me chronophager, j'eus
Peu de regrets en le dégageant de tous mes mondes.

Effrayante l'actualité. On dirait du mauvais cinoche pour adolescents attardés.
Cette propension à s'entre-tuer qu'ils ont, les humains, à entretenir la
Corrosion des espérances, la pourriture et la corruption.
Cette mauvais foi qu'ils ont à invoquer des dieux qui n’existent pas pour justifier leurs turpitudes, ça en fait, de la
Douleur partout, et quand ce ne sont pas des dieux, ce sont des idées, des idéaux, des résiliences, comme ils disent, ces grenouilles aussi connes que les bœufs qu'elles veulent singer (mazette, quelle zoologie!).

Cette fois, je n'y reviendrai pas que je me dis dans ma
Fuite c'est qu'à force je vais finir par m'attirer des conneries et désagréments
Du diable si j'y remets les pieds et le gosier Le
Temps faut que je me le garde pour ce bon vieux rock n' roll (j'ai tant de fabuloseries électriques que je n'ai pas encore entendues)
Soudain la vérité lui apparut aussi nettement qu'un crachat sur un miroir
Révélée qu'elle est la signifiance de tout s'nada
Dans quelques années décharné désossé dépulpé déconfit réduit en poudre
Leur avis aux autres que t'importe et la
Nudité face à la Reine à la faux voilà qui oh et puis zut me dis-je et j'envoyai paître la vache à spéculations.

Patrice Houzeau
Malo, le 4 janvier 2024

2 janvier 2024

A-T-ON JAMAIS VU ? BIN SI JUSTEMENT

A-T-ON JAMAIS VU ? BIN SI JUSTEMENT

« A-t-on jamais vu, dites-moi, deux pecques provinciales faire plus les renchéries que celles-là, et deux hommes traités avec plus de mépris que nous ? »
(Molière, « Les Précieuses ridicules », Scène première [La Grange à Du Croisy])

A-t-on jamais vu ? C'est qu'à cet a-
T-on jamais vu, on a la réponse ; ce que l'on n'a
Jamais vu, c'est une telle intensité dans ce que l'on a déjà vu.
Vu ?

Dites-moi, dit l'un à l'autre, sans attendre que l'autre lui dise quelque chose.
Moi, que voulez-vous que je vous dise : qu'on file vers de grands badaboums ?

Deux « pecques » ah
Pecques, voilà un mot que faut aller le lire dans Molière pour le trouver et même que, selon une note de l'édition scolaire Bordas des « Précieuses ridicules », collection « Univers des lettres », avec Catherine Hiegel et Virginie Pradal en couverture et costumes, le mot « pecque » viendrait « du provençal « péco », sotte » et que selon l'édition de 1694 du Dictionnaire de l'Académie, il serait employé comme « terme d'injure et de mépris, qui se dit d'une femme sotte, impertinente et qui s'en fait accroire ».
Provinciales qu'en outre elles sont, ces pécores ; ça commence à
Faire beaucoup dans le genre prétentieuses péronnelles.

Plus j'y gaillasse et écoutaille, plus je songe que j'aime bien le pop/rock,
Les trucs, voyez du genre « Barracuda » du groupe américain Heart, que ça date de 1977, cette kitscherie rythmique, même que Wikipédia nous espadonne que son riff, au Barracuda là, serait emprunté à une reprise d'une chanson de Joni Mitchell par le groupe Nazareth, et que le texte de la chanson serait le fruit d'une colère de la chanteuse et autrice Ann Wilson à la suite de rumeurs propagées par l'industrie du disque sur une relation incestueuse qu'elle aurait eue avec sa sœur Nancy, guitariste du groupe. La rumeur folle, scandaleuse et inventée de toutes pièces était alors assez utilisée par l'industrie du chante une chanson pour qu'on gagne beaucoup de pognon, afin d'attirer l'attention et faire vendre. Cela s'appelle de la diffamation, évidemment. J'vous en mets un bout parce que j'aime bien citer les paroles des chansons dont je cause :
« You're lying so low into the weeds
I bet you gonna ambush me
You'd have me down, down, down on my knees
Now wouldn't you, barracuda ? »

Renchéries, sont-elles, Madelon et Cathos, selon La Grange et Du Croisy et
Que « renchéries » signifie ici qu'elles sont
Celles-là « dédaigneuses, méprisantes, hautaines » et
Là, ils ne rient plus, La Grange et Du Croisy, tout rebutés qu'ils sont.

Et nous voilà en 2024 avec
Deux guerres en cours, des
Hommes qui se battent, des femmes et des enfants qu'on assassine.
Traités qu'ils sont, les gens comme des bêtes à l'abattoir, par les politiques, les drapeaux, les religions, les mafias.
Avec ça, faudrait croire en l'avenir, à l'en-marche, à la renaissance que
Plus on y zieute, plus on la voit venir la grande et dernière boucherie mondiale.
De là haut qu'il nous vient, ce
Mépris, nous vient des technocrates, des marchands d'armes, des spéculateurs,
Que j'en saucisse, zutte et balingrince à n'en plus voter, et que tous les
Nous des partis, qu'ils aillent se faire lanlaire (poil au derrière).

Patrice Houzeau
Malo, le 2 janvier 2024.

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1 janvier 2024

LE RAPPORT ENTRE DESCARTES ET LES PÂTES A LA BOLOGNAISE N'EST TOUT DE MÊME PAS EVIDENT

LE RAPPORT ENTRE DESCARTES ET LES PÂTES A LA BOLOGNAISE N'EST TOUT DE MÊME PAS EVIDENT

« et généralement de m'accoutumer à croire qu'il n'y a rien qui soit entièrement en notre pouvoir que nos pensées »
(Descartes, « Discours de la méthode »)

« Cogito ergo sauce ».

Et alors que j'écoutais les répétitions que font les synthétiseurs sur les disques de krautrock des années 70, - c'est pas que
Généralement, je me gadouille l'imaginance avec des bidouilleries électroniques, mais
De temps en temps, une vieille galette de Tangerine Dream, ou « Oxygène » de Jean-Michel Jarre bah ça passe ; je dis pas que ce sont des chefs- d’œuvre mais chuis pas non plus assez futé pour les apprécier les authentiques, alors hein oui je sais faudrait
M'accoutumer à en écouter des chefs d’œuvre tout ce qu'il y a de chefs-d’œuvre de Mozart, Beethoven, Brahms, Berlioz, Bellini, Puccini, Tuttiquanti et autres grands génies, mais
A Mozart Beethoven Brahms Berlioz j'ai pas la patience faut
Croire qu'il n'y a que les éphémères de la pop culture qui m'intergloupent – donc, alors que j'écoutais du vieux krautrock encore assez fluide,
Qu'il fait malauvertant me fis-je,
N'y a que grisaille et froidure venteuse mouillée pouah et je sentis que le cafard pourrait très vite me la fissurer tantôt, la joie d'être encore.

A la bolognaise, je me dis je vais me faire des pâtes à la bolognaise.
Rien de tel pour me raccommoder avec mon citron déconfit qu'une assiette de pâtes à la bolognaise, rien
Qui soit mieux (surtout quand j'ai faim), rien qui
Soit moins douteux que le goût que j'ai des pâtes à la bolognaise.
Entièrement d'accord avec mon point de vue, je mis la chose
En œuvre. Que
Notre appétit demeure car
Pouvoir se régaler d'une assiette de pâtes à la bolognaise (pourvu
Que les pâtes ne soient pas trop cuites) et voilà
Nos vagues à l'âme endormis un temps, surtout si on fait la sieste après et si on évacue les
Pensées du genre qu'on pourrait s'étouffer avec un bout de gras, cardiaquer sec hop crac tomber paralysé d'la comprenette ou bouffé du crabe et autres joyeusetés que la vie défois hein la vie.

Patrice Houzeau
Malo, le 1er janvier 2024.

 

1 janvier 2024

QU'ETAIT-CE ? AH MON OMBRE... J'AI EU PEUR .

QU'ETAIT-CE ? AH MON OMBRE... J'AI EU PEUR .

« A ce moment, au débouché d’un tournant, au sein de ce labyrinthe qu’était la ville, le « village » lui apparut ; suspendu en l’air comme une araignée géante, et brillant de mille facettes. »
(Charles Beaumont traduit par Yves Rivière, « La Jungle »)

A quoi je dois m’en tenir ? A la phrase. A
Ce jeu de bidouiller sur la phrase comme un joueur de djazzophone jazzote et muse. C’est plus le
Moment de délirer politique, plus le temps, faut être sérieux maintenant.

« Au débouché d’un tournant » dit le texte, c’est qu’au
Débouché défois on s’artrouverait galimatias quand même.
D’un côté, pourquoi galimatias ? D’un autre, pourquoi pas galimatias ; un
Tournant comme un autre, ça, galimatias comme épopée, multiplicité, peuplier, raboter, débotté.

Au sein de ce labyrinthe, qu'elle ragamande la prose, qu’au
Sein du labyrinthe on sait pas défois d’où qu’on va que
Du tout embrouillé qui nous environne on s’cogite fort et s’réfléchit fort car défois le
Labyrinthe il est masqué par une apparence de sens qu'on croit.
Qu’était-ce ? Ah mon ombre… J’ai eu peur.

La ville, y a des gens dedans. C’est pour ça qu’ça peut être dangereux, la
Ville. Ceci dit, la nature avec pas grand monde, ça peut s’avérer hostile fatal itou.
Le danger est partout, avec sa tête d'invisible là, prêt à vous sauter dessus, à vous prendre à la gorge à n’importe quel débouché du tournant qu’ce soit dans un
Village ou dans les villes où c’est plein d’âmes et des plus ou moins tordues.
Lui, il rase les murs, c’est qu’il a trop guignolé aussi.

Apparut aussi la parlementeuse, qu’on était tout
Suspendu à ses paroles, mais elle ne dit rien et
En un rien de temps, elle fila dans
L’air façon j’suis passée zavez rien vu rien compris.

Comme le temps passe, voilà qu’il nous presse.
Une chose entraînant l’outre, - ah tiens, une
Araignée passe – pas une
Géante noire et vivace des caves,
Et ni guitariste ni violoniste ni recluse. Défois, pas
Brillant qu’on est ; c’est comme ça ; on bricole minable.
De l’araignée qui passe on fait la grimace.
Mille ragouilleuses entourloupantes seraient pire et je ne vous parle pas d’une boule à
Facettes d’où jailliraient le spectre du clown et autres « ça » qu’on lit dans les romans de Stephen King.

Patrice Houzeau
Malo, le 1er janvier 2024.

24 décembre 2023

JOYEUX NOËL MERRY CHRISTMAS ET TOUT ÇA

JOYEUX NOËL MERRY CHRISTMAS ET TOUT ÇA

1.
Le fil Rock History demande: « Name a song with « GUITAR » in the title ». Ça tombe bien, j’en ai un : « My Guitar I So Stupid », by me, myself and me.

2.
17 décembre 2023. Bin quo… Mi chui bin contint que la Miss France 2023 là, elle soit de ch’Nord/Pas-de-Calais et aux rageux même qu’ils sont  jaloux, camembert, hein.
Ceux qui pourrissent l’image de la nouvelle Miss France sous prétexte qu’elle n’est ni callipyge ni à cheveux longs, sans déconner, vous avez que ça à faire de votre vie ?    

3.
Décembre 2023. Je regarde sur Arte TV un concert de PJ Harvey. Cela s’appelle la grâce, je crois.

4.
Perso, j’en ai ras le bol des cassos d’extrême-gauche et d’extrême-droite pro-Poutine, xénophobes, antisémites (ou « antisionistes » comme ils disent) qui vomissent nos démocraties libérales tout en profitant des allocs et autres bienfaits de nos Etats-providences.

5.
Enseignant en LP, je dois quand même dire que mon traitement actuel est juste un peu en dessous de celui d’un cadre du privé, qui travaille trois fois plus que moi. Ceci dit, les adolescents des LP, - certains sont quand même très instables -, faut se les farcir.
Ce que je viens d’écrire ne vaut pas pour les enseignants du lycée général qui passent beaucoup plus de temps que nous en préps et corrections. J’admire et plains mes collègues des lycées classiques : j’ai l’impression qu’ils passent leur vie à bosser pour l’institution.  

6.
Sans décision de justice, nous, spectateurs, ne pouvons savoir si Depardieu est coupable des agressions sexuelles dont on l’accuse. Peut-être l’acteur est-il seulement très mauvais dans le rôle de provocateur qu’il s’est donné ? Peut-être est-il malade, blessé, malheureux. Ou alors Depardieu, c’est juste un gros con qui se fout de notre gueule et jouit des prérogatives que le milieu du cinéma lui a lâchement abandonnées.

7.
24 décembre 2023. Avec un euro à plus de cent roubles, c’est que le contrôle des changes n’empêche pas l’effort de guerre de Poutine de reposer sur du sable. Poutine ruine les Russes et leur raconte des bobards.

8.
« Pour lui, même un ballon de basket-ball était triangulaire. »
(Bernard Lenteric, « La Nuit des enfants rois »)

Pour ce qui est de Noël, bin voilà, on y est, Noël 2023. Il pleut des bombes en Ukraine pleut des bombes à Gaza. Où sont les hommes de bonne volonté ? J'ai bien une réponse, mais elle est pas polie, alors j'vas pas la dire.
Lui, il s'en fout, il est fier comme un créateur.
Même que ça s'reproduit, dis, ça s'reproduit à grande queue.

Un ballon blanc, ça doit être la lune dans une chanson de Robert Charlebois même que « le soleil se couche l’œil en sang ». Un
Ballon blanc, un blanc-bec, une bouche bée, bière blonde, bilboquet bafouillant, baobab, bambou, et toutes les autres bêtises que vous voulez que voulez-vous que je vous dise ?
De ce monde à misères et massacres, mieux vaut n'en plus rien attendre et jouer au
Basket-ball, au flipper, aux échecs, au jeu de go, collectionner les bandes dessinées, écouter les Rolling Stones, regarder des séries à la téloche, lire des romans policiers, comme si tout
Était normal et se répéter que ce qui est
Triangulaire n'est point carré.

9.
« Nous nous fîmes un rempart d'une haie touffue, nous gagnâmes les clos en courant, et nous nous trouvâmes bientôt loin du comte, dans une allée d'amandiers. »
(Balzac, « Le Lys dans la vallée »)

Nous avec nos genoux, nos têtes de hibou, nos yeux de fou,
Nous n’existons pas du tout. Nous ne
Fîmes rien pour exister. Nous restons dans le flou de l'être.
Un songe, v'là c'que nous. Une phrase dans un roman dont tout le monde se fout. Et derrière le
Rempart de l'imaginaire, nous nous moquons bien de vous. 

D'une chanson l'autre, ça cause de
Haie ou de cheval, de
Touffue ou de fièvre.

Nous avec nos genoux, nos têtes de hibou, nos yeux de fou,
Gagnâmes le droit d'être parmi vous car
Les gens savez, i spéculent, sottisent et s'attisent la fantasmatique, sinon il deviennent encore plus dingos, l'esprit
Clos, complètement marteau narvalo parano schizo dingo quoi.

En courant tout ça qu'ça s'agite, cogite, fricote et s'embrouille, en
Courant, allez hue, les bidets, à la grande course, faut produire et consommer
Et avec le sourire, s'il vous plaît, comme s'il n'y avait pas mort d'hommes.

Nous, oui, nous autres, modernes, (ah tiens, puisqu'on cause moderne, vous ai-je déjà dit que l'album « Black and Blue » des Rolling Stones était largement sous-estimé ? Zavez qu'à écouter « Melody » qu'est dessus et vous me direz si c'est pas jazzant dans le genre revigorant, rafistolant, gouleyant) Donc, nous, puisque c'est de nos pommes qu'on cause,
Nous trouvâmes bien des choses, ah oui ! Nous
Trouvâmes l'Amérique et inventâmes l'Amérique. Nous trouvâmes le feu et inventâmes la bombe. Nous trouvâmes le singe et inventâmes l'homo sapiens. Nous trouvâmes l'homo sapiens et inventâmes dieu.
Bientôt nous disparaîtrons tellement qu'on en a eu des trouvâmes.

Loin qu'on est déjà, loin, loin, loin
Du paradis, l'existe pas dis, pas plus que le
Comte de la Corne D'abondance et la fée qui fait d'une citrouille un carrosse.

Dans le temps j'avions des danses
Une chanson d'amour un lendemain qui chante S'en est
Allée Quoi ? La belle espérance Reste une photo
D'amandiers que je sais même pas à quoi ça ressemble un amandier.

Patrice Houzeau
Malo, le 24 décembre 2023.

17 décembre 2023

DES MONTRES D’AGATHE DE LINDA ET DE SACHA

DES MONTRES D’AGATHE DE LINDA ET DE SACHA

1.
Peut-être la lumière était-elle fatiguée ce jour-là. En tout cas, elle donnait à toute chose une apparence de montre molle telle que l’on aurait pu se croire entouré des montres molles flottant dans un désert urbain.

Des montres, voilà ce que je vous montre, des
Montres, ah oui, de vrais monstres que ces montres que je vous montre ;
Molles, ces montres, et vous collant à la peau, montres molles
Flottant avec vous, faces médusées, à leurs poignets, flottant
Dans la froideur où vente le vent,
Un vent de ces vents qui vous vouent à l’évanouissement des présences.
Désert, vous voilà désert, aux lèvres vides de langue, dans le décor
Urbain tordu trituré torturé qui sied aux évocations des apocalypses.

2.
« J’étais en bas quand j’ai entendu qu’on vidait une baignoire », dit un personnage d’un roman d’Agatha Christie. Je note que cette remarque aurait pu être faite par un tout autre personnage dans un tout autre roman, sauf sans doute dans « La Guerre du feu » de Rosny-Ainé.

3.
Elle – qu’elle s’appelle Michèle, Muriel, mais pas Marelle ah non, elle
Se regarda de son regard le plus regardant car défois elle est moins regardante, se
Regarda, se scruta, se détailla, s’épia (je ne sais pas si le sépia lui allait)
Dans une robe des plus crues et
La glace, car oui, Agathe se regarde, Agathe la belle gâtée, belle à vous faire tourner la bille, à vous susciter du citron, Agathe se regarde dans la
Glace, une qui passe parfois par là, entre pavane et défunte, passage et palace (elle ne se sentait d’ailleurs pas si fatiguée) et même pas épatée (de maison).

Elle se regarda dans la glace, et ne pouvant se voir, en conclut que, puisqu’elle ne croyait pas qu’elle ait pu devenir invisible, elle n’existait plus.

4.
C’est en transcendant son complexe d’Œdipe que le Christ se laissa crucifier et plongea l’humanité dans l’horreur des religions.

5.
« venu tout naturellement aux lèvres de Linda »
(Agatha Christie traduit par Michel Le Houbie)

Venu le vin – c’est la vie, le vent vente –
Tout pur, le vin – c’est la vie, le vent vente –
Naturellement, le vin ça saoule – c’est la vie, le vent vente –
Aux lèvres le vin, aux lèvres vertes, car en vrai, elle les avait vertes, les
Lèvres, et pourquoi donc qu’elle les avait vertes, les lèvres,
Linda ? Bah c’est juste pour le son « v » et pour dire Linda, Linda aux lèvres vertes, aux yeux verts, aux veines vertes, aux feuilles vertes, Linda verte comme une fée sur laquelle vente le vent.

6.
« pas de ces gens qui sont susceptibles de « voir rouge » comme on dit… »  
(Agatha Christie traduit par Michel Le Houbie)

Pas de ça, Sacha, pas
De ces sachets, Sacha, car sachez mais sachez donc, Sacha, que de
Ces sachets-là, Sacha, les
Gens, qu’ils ne sachent pas quoi en faire est une évidence,
Qui devrait vous sauter aux yeux et sachez mais sachez donc, Sacha, qu’ils
Sont, les gens, à force, Sacha, d’être harassés de vos sachets,
Susceptibles de vous y fourrer vous-même, Sacha,
De vous ensacher, aussi sec qu’un saur qu’on appelle hareng, et vous
Voir tout sec et l’œil rond, ensaché dans un grand sachet, mon cher Sacha, voilà qui serait comme on dit que
Rouge est le sang et cru le temps, trois dames passant.
Comme on a du hareng, je fais sauter des pommes de terre.
On va manger, et Sacha n’est pas là, car il est
Dit que Sacha préfère chasser on ne sait quoi qu’il méticule dans de petits sachets, que d’être à l’heure à midi.

7.
Peut-être que Depardieu est innocent des faits dont on l'accable. Je crois je vais plus trop en causer du Depardieu là. Du reste, il ne m'intéresse que moyennement. Dans le genre blonde à gros lolos, je l'ai toujours trouvée médiocre.

Patrice Houzeau
Malo, le 17 décembre 2023.

17 décembre 2023

VIRANT VINAIGRE ET VIEILLISSANT

VIRANT VINAIGRE ET VIEILLISSANT

1.
« Quelquefois le temps était tout à fait gâté »
(Proust, « Du côté de chez Swann »)

Quelquefois, y a que j'me cafarde féroce...
Le blues me bricole, me brouille, me dépouille et m'le pourrit, mon
Temps qu'j'en ai le tempérament tout piteux dépité.
Etait-il donc si épatant, le temps d'avant ?
Tout pensif, j'me figure des anciennetés heureuses, des formidables.
A la nostalgie que j'me voue, sans m'avouer qu'en
Fait, j'me jobarde la jonque à jadis, pis que j'me dis que tout est
Gâté pourri maintenant que j'deviens vieux divagant virant vinaigre et vermoulu.

2.
« Certes, elle avait la prétention d'aimer les « antiquités »
(Proust, « Du côté de chez Swann »)

Certes, défois trop qu'je disserte, baliverne, bêtifie, pontifie.
Elle, - elle, c'est Zut, qu'est si belle, belle à n'en pas exister – souvent qu'elle en
Avait marre de m'entendre marmonner et scrogneugneuner dans l'prophétique, que
La tangente qu'elle a pris, qu'elle est partie Zut alors ; partie Zut, alors tant pis. Ah s'te
Prétention qu'on a, bipèdes, à déblatérer, s'alambiquer des sornettes, se sophistiquer du sophisme et se napoléoniser le néant, et
D'aimer s'qu'on est, malvenu, malpeigné, malotru, malheureux,
Les jours qu'on s'écoute, pis qu'on glougloute hein en pensant des
Antiquités d'époques qu'c'est typique d'l'épique en toc. En v'là, tiens, de l'autocritique.

3.
« The Wall », des Pink Floyd, si prophétique.

4.
« le tourment qui l'avait forcé de sortir de chez lui »
(Proust, « Du côté de chez Swann »)

Le tourment défois que j'me crois c'est pas du
Tourment. Le tourment, il est en Israël, il est à Gaza, il est en Ukraine, il est dans les prisons de Russie, dans les hôpitaux, le tourment. Le tourment
Qui me titille, m'tintouine la comprenette, c'est jamais qu'du
L'avait qu'à pas, le bipède, et ce s'rait pas comme ça, mais c'est comme ça qu'on est
Forcé de, tenu de, obligé de, mais qu'on est sot aussi
De s'agacer le citron avec tout ça qui agace.
Sortir, sortir alors jusqu'au bistrot du coin avec ses blondes, ses bavards, ses baveux, ses boissonnés, ses balbutiants, ses bêtifiants, ses imbuvables, ses obsédés, ses biberonnants, même que
De néant qu'c'est tout plein, de néant à nombrils, de viande plus ou moins besogneuse, plus ou moins perspicace, plus ou moins saoule.
Chez Machin qu'ça s'appelle et Machin
Lui, il s'en fout de nos citrons, pourvu qu'on ait soif. Il a raison, Machin, il a une affaire à faire tourner hein.

Patrice Houzeau
Malo, le 17 décembre 2023.

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