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2 juillet 2020

C'EST TOUJOURS QU'ON S'EN VA ET JAMAIS QU'ON REVIENDRA

C'EST TOUJOURS QU'ON S'EN VA ET JAMAIS QU'ON REVIENDRA

 

 

  1. J'aime bien comme ça erre dans les poèmes d'Apollinaire : « Maintenant tu marches dans Paris tout seul parmi la foule ». Cela fait longtemps que je n'ai pas mangé de moules. C'est le matin ; j'ai envie d'écrire ; me suis fait un café ; pour me délier l'esprit qu'encore on a vague du songe.

  2. « Des troupeaux d'autobus mugissants près de toi roulent » : cela fait plus d'un siècle maintenant que mugit cette image. Apollinaire est mort de la grippe espagnole. Un siècle après, les virus courent encore. Je mets dans mon café non pas de la gnôle, mais un chouïa de rhum.

  3. Je me dis tiens le mot autobus est ancien. Ancien, autobus ; aussi omnibus. « L'angoisse de l'amour te serre le gosier ». Dans « Louis enfant roi » de Roger Planchon, l'enfant Philippe demande à l'enfant Louis si les pieds qui puent de la petite servante aux grand pieds le fascinent.

  4. Zut me dit Tu vis « comme si tu ne devais jamais plus être aimé ». Zut cite Apollinaire mais l'angoisse de l'amour ne me serre plus le gosier. J'en suis content car c'est assez périlleux de se lier l'esprit à je ne sais quelle autant agiter Zut dans ma caboche et laisser son cœur dans sa poche.

  5. Et laisser son cœur dans sa poche avec son mouchoir par-dessus. C'est exactement le genre d'expression que je n'entends plus. Maintenant, les mouchoirs sont jetables, les amours aussi et les familles se recomposent. Petit, je disais « carnasse » pour « cartable ».

  6. « Maintenant tu marches dans Paris tout seul parmi la foule
      
    Des troupeaux d'autobus mugissants près de toi roulent
      
    L'angoisse de l'amour te serre le gosier
      
    Comme si tu ne devais jamais plus être aimé »
     
    (Apollinaire, « Zone »)

  7. On attend le remaniement. On dit que le premier ministre serait une femme. Elise m'a parlé d'un documentaire suisse intitulé « Les Dames ». J'entends le joli violon jazz à nostalgie du générique radiophonique du « Mystère de la Chambre jaune » et la jolie voix.

  8. J'aime bien comme ça erre dans les poèmes d'Apollinaire - « Je la surnommai Rosemonde » - et comme la langue évoque des mondes, « voulant pouvoir me rappeler », je me dis que cette Rosemonde recèle tous les désirs, tous les secrets de ce monde.

  9. Le narrateur voulant pouvoir se rappeler « sa bouche fleurie en Hollande » la surnomme Rosemonde. Ainsi nous surnommons et nos troubles portent noms de dieux et de déesses. Je me refais un café ; rien ne presse. Il est tôt et le monde n'a pas besoin de moi.

  10. Comme mots bien dits disent vrai autant qu'horreurs et mensonges, « puis lentement je m'en allai », que cela soit vite, trop vite, si vite, ou lentement, trop lentement, si lentement, c'est toujours qu'on s'en va et jamais qu'on reviendra.

  11. « Je la surnommai Rosemonde
      
    Voulant pouvoir me rappeler
      
    Sa bouche fleurie en Hollande
      
    Puis lentement je m'en allai
      
    Pour quêter la Rose du Monde »
    (Apollinaire, « Rosemonde »)

    Patrice Houzeau
    Malo, le 2 juillet 2020.

     

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1 juillet 2020

DIABOLUS EX MACHINA

DIABOLUS EX MACHINA

 

 

  1. « A quoi donc est-ce que je crois, lorsque je crois à une âme dans l'homme ? » (Wittgenstein traduit par Pierre Klossowski, « Investigations philosophiques » 422)

  2. Il fallait bien doter l'être humain d'une âme afin de l'autoriser à se reproduire, à se multiplier, à pulluler en toute conscience.

  3. Plus les humains sont nombreux, plus ils ont besoin d'être administrés, afin, bien entendu, que l'idée d'humanité restât plausible.

  4. En réponse au volontarisme combatif d'Achille, cette réplique d'Iphigénie, devise pour l'humanité, blason, tombeau :
    « Je le sais bien, Seigneur : aussi tout mon espoir
      
    N'est plus qu'au coup mortel que je vais recevoir. »
      
    (Racine, « Iphigénie », v.1531-32)

  5. Tout le mois de juin 2020, l'idée que d'ici une poignée de semaines, le Covid reviendrait nous décimer, fit son chemin en France. De 1945 à la fin du XXème siècle, nous avons vécu avec l'épée de Damoclès de la guerre atomique ; le XXIème innovait dans la pandémie virale à répétition.

  6. La surpopulation aiguise peu à peu nos consciences de telle sorte que nos âmes finiront par avoir une forme de couteau.

  7. L'humanité est un spectacle toujours varié et renouvelé, avec son diabolus ex machina infernale derrière le rideau.

  8. Je suppose que je ne suis pas le seul à penser avoir été toute sa vie dans l'à-peu-près et l'amateurisme, sauf dans l'écriture, laquelle fait parfois assez mal au dos.

  9. M'aurait-on menti ? La vie ne serait-elle donc pas si merveilleuse, ni l'avenir si radieux ?

  10. Je ne peux pas m'empêcher de faire des phrases. C'est ainsi que je me justifie à mes propres yeux tout en participant avec joie à la nécessaire entreprise du scepticisme.

  11. Les politiques français auront bon tenté de se dédouaner en arguant des mérites de leur administration, il est tout de même que, faute de moyens suffisants, bien des gens sont morts qui n'auraient pas dû ainsi mourir et bien des entreprises périssent d'incurie ministérielle.

Patrice Houzeau
Malo, le 1er juillet 2020.

25 juin 2020

DEVANT NOUS TOUS

DEVANT NOUS TOUS

 

 

  1. « Dirai-je qu'il signifie quelque chose « se trouvant devant nous tous » et que chacun pourrait, outre ce mot, en avoir un autre pour rendre sa propre sensation du rouge ? »
    (Wittgenstein traduit par Pierre Klossowski, « Investigations philosophiques », 273)

  2. Aurions-nous, outre les mots que nous avons tous en commun, des noms secrets, et enfouis dans nos subconscients, pour désigner les êtres qui nous entourent ?

  3. Le mot « rouge » est assez riche de connotations pour qu'il puisse ne jamais tout à fait signifier la même chose pour bon nombre d'individus.

  4. Paraphrasant Wittgenstein, je puis écrire que le mot « dieu » signifie quelque chose nous concernant tous et que chacun pourrait, outre ce mot, en avoir un autre pour exprimer sa propre croyance en dieu.

  5. Le mot « dragon » désigne quelque chose qui semble échapper à la quotidienneté et le dragon est un être imaginaire. La table sur laquelle j'écris chaque jour est un étant. Il semble qu'il y aurait hyperbole à parler de l'être de la table. Et pourtant, les tables, lorsque nous les faisons tourner, c'est parce que, soudainement, les voilà visitées par des esprits.

  6. La croyance aux fantômes et aux poltergeists serait-elle une manière de conférer une dignité d'être aux choses ? De même le fétichisme, la collection, le bon goût, la fascination esthétique. Au fond, tout n'étant que matière vouée au néant, la valeur qu'on donne aux choses n'est jamais qu'une manière d'être humain.

  7. « Hélas ! Je me consume en impuissants efforts,
    Et rentre au trouble affreux dont à peine je sors.
    Mourrai-je tant de fois sans sortir de la vie ? »
    (Racine, « Iphigénie », v.1671-73 [Clytemnestre])

  8. Telle Clytemnestre, l'âme humaine se « consume en impuissants efforts », et ne sort d'une crise que pour rentrer dans une autre ; la voilà vouée à se demander combien de fois elle mourra avant de définitivement disparaître dans la nuit des espèces disparues.

  9. J'aime bien le clip réalisé par Tom Haines pour illustrer la chanson « I'm Not Your Dog », de Baxter Dury, le matin bleu d'une digue avec palmiers, quelques voitures passant dans l'arrière flou, immeubles et électricité lumineuse, et l'individu blessé.

  10. Il y a toujours un chien pour se souvenir que vous en êtes un autre.

  11. et l'individu blessé, seul, un os que chiperait un chien, et qui va vers la mer.

 

Patrice Houzeau
Malo, le 25 juin 2020.

25 juin 2020

OU FLOTTENT MES ESPRITS

OU FLOTTENT MES ESPRITS

 

 

  1. Les humains mettent les horloges à l'heure de l'acte libre, mais le temps n'existant que par convention, les horloges bégaient.

  2. Nous attendions des agents l'usage de la raison dans leur conduite. Hélas, ils n'avaient guère autre chose qu'un fouet sur la langue.

  3. Sont-ils tous nés gouvernés ? Sont-ils tous si libres de faire langue commune et de renverser un soleil pour le remplacer par un soleil ? Faut-il que toujours la lumière vienne d'ailleurs ?

  4. Pourquoi veut-on m'empêcher d'exercer mon droit à l'indifférence ? Quel est cet esclavage moderne qui voudrait que mon destin fût fatalement lié à celui d'autres qui ne me sont rien ?

  5. Pourquoi devrais-je comprendre comment fonctionne la chimère atroce qui agite ces autres, que quelques points de croissance en moins transformeront, à coup sûr, en voleurs, sinon en assassins ?

  6. La surpopulation aiguise les couteaux aussi sûrement que le fait la pauvreté.

  7. « le gouvernement s'effrite quand le pouvoir législatif – la volonté expresse de la majorité, « l'âme qui donne à la république sa forme, sa vie et son unité » - se désagrège lui-même. »
    (Simone Goyard-Fabre, « Les Traités politiques de Locke »)

  8. « Une couleur factice salit le corps, elle ne le change pas. »
    (Petrone traduit par Pierre Grimal, « Le Satiricon » [Giton])

    Ainsi ai-je souvent pensé cela des tatouages, parfois magnifiques il est vrai, mais aussi menteurs et révélateurs que l'habituel verbiage dans lequel nous pataugeons.

  9. L'une des raisons pour lesquelles je suis contre les fameuses épreuves orales, auxquelles semble tant tenir le sieur Blanquer, c'est que je revendique pour chacun et donc aussi pour les élèves, le droit au silence, au quant-à-soi, à la discrétion, à la réserve. Timidité n'est pas vice.

  10. En passant du service public de l'instruction au service obligatoire de l'éducation, nous sommes passés de la transmission des savoirs à l'influence sur les idées, voire à la propagande et la manipulation. Fort heureusement, les élèves ne croient pas plus à la morale de leurs enseignants que les catholiques croient aux contes bleus de leurs curés.

  11. « Heureux si dans le trouble où flottent mes esprits,
       Je n'avais toutefois à craindre que ses cris ! »
    (Racine, « Iphigénie », v.1319-20 [Agamemnon])

  12. Sans doute qu'ils flottent, nos esprits. L'administration nous croit rationnels. Cette naïveté finira par lui faire perdre la tête.

Patrice Houzeau
Malo, le 25 juin 2020

24 juin 2020

AUTOUR DE LA FILLE SANS NOM

AUTOUR DE LA FILLE SANS NOM

 

 

  1. A la note 306 de ses « Investigations philosophiques », Wittgenstein écrit « Pourquoi nierais-je qu'il y a un processus intellectuel ? » et ceci, qui pourrait passer pour inutile en ce qui concerne la suite du raisonnement, met justement l'accent sur le processus intellectuel propre au fait de conscience.

  2. La majorité des députés ne semblant plus représenter la volonté nationale, il est nécessaire de dissoudre l'Assemblée. Un remaniement du gouvernement ne saurait palier cet état de crise latente, cependant que la gravité des événements commande un exécutif fort et ferme dans ses décisions.

  3. « Les villes que j'ai vues vivaient comme des folles »
    (Apollinaire, « Le voyageur »)
    « Les villes » sont ici la métaphore de l'humanité, diverse et sans doute trop pleines de sens.

  4. « Avez-vous pu penser qu'au sang d'Agamemnon
      
    Achille préférât une fille sans nom »
     
    (Racine, Iphigénie, v.707-8 [Eriphile])

Ce qui n'a pas de nom n'existe pas. Eriphile existe bien en tant que fille, mais le doute sur sa lignée empêche qu'on l'aime, bien qu'Iphigénie la jalousât.

  1. « Je me suis laissé approcher par qui ne me questionnait pas,
      
    je me suis laissé trouver par qui ne me cherchait pas. »
      
    (La Bible de Jérusalem, « Isaïe », 65, 1)

  2. Ce n'est pas tant le style qui effraie l'administratif, que cette fronde de la langue du grand style.

  3. Les êtres qui n'ont pas de nom n'existent pas. Ils sont là pourtant, dans l'invisible. Qu'on les nomme et ils se manifestent. Ils sont légion.

  4. Nous avons inventé les démons et les démons nous ont tourmentés. Nous avons inventé nos amours et nos amours ont orienté nos vies.
    Ce n'est que par les noms que les êtres font sens. En dehors des noms, ils ne sont que radicale étrangeté.

  5. Puis-je dire que le jeu d'échecs se définit par l'ensemble des parties jouées et des règles qu'on en a déduites ?

  6. Ce n'est pas une fine connaissance des stratégies du jeu qui en change les règles, cependant qu'elle en change la pratique, qu'elle en définit la grammaire.

  7. Ce n'est pas une fine connaissance des pratiques d'une langue qui en change la grammaire, cependant qu'elle en influence l'usage, lequel demande justement qu'on pratiquât la langue.

  8. Ce qui fait la complexité de l'humain, c'est qu'il fait jeu de la langue, qu'il en multiplie tellement les usages que nul dieu n'y retrouve ses créatures.

  9. Le politique court après la complexité de l'humain, et pour cela ne cesse d'inventer de nouveaux mots, lesquels font rire, quand ils ne font pas pleurer.

Patrice Houzeau
Malo, le 24 juin 2020

 

 

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24 juin 2020

JUSTIFIONS LE MIRLITON

JUSTIFIONS LE MIRLITON

 

 

  1. Descendi dégringoli fuchi-fichu
    De tous ces oh la la qu'sé haut
    Où la lumière équationne calcu-
    le je me dis bin qu'cé pas beau
    Cor une fois qu'te v'là sul'cul

  2. Mangeons mangeaillons & prenons
    En de la graisse et quand Covid
    Reviendra qu'nous asphyxi-irons
    Nous n'serons ni creux ni vides
    Et la terre nous fertiliserons.

  3. Je serons comme l'ours dans sa
    Fosse me tournerons & re re re
    Balançant ma lourde caboche ma
    Lourde de pensées de passé Grr
    Grr Grr grand grognon serai-je
    Ours quand on nous reconfinera

  4. Défois qu'on verrot apparaître
    Jésus ou l'pangolin antéchrist
    Ou q'du ciel chutant des êtres
    Viendroient jactant l'mystique
    Comme tu causes prix du beurre
    Réforme à Blanquer pis tout ça
    Qu'étouffe vacille qu'ça meurt
    C'est que te v'là fou mon gars

  5. C'est fascinant comme le niveau
    Monte jadis on n'savait rien oh
    On étot très ignorant mais avec
    L'Education Natio-o-nale quésk
    Quésk quésk'on est malin & q'on
    sait tout Pangolin et pollution
    Pandémie et récession logiciels
    Qu'les robots nous remplaceront
    Quand tous confinés nous serons
    Qil nous tombera dessus le ciel

    Patrice Houzeau
    Malo, le 24 juin 2020

     

24 juin 2020

MIRLITONNERIES POUR QU'AUSSI JE RIE

MIRLITONNERIES POUR QU'AUSSI JE RIE

 

1. Vivement samedi que j'vas à la ville
   
Avec ma cousine Vanille
   
Et mon pote fantôme Freddy
   
Stilal qu'a des griffes
   
Visiter les zanimos zà
   
Venin pis ceux qui comme Freddy
   
Ont des griffes
   
Et qu'on zieute au zoo là.

2. Défois j'irais bien aux confins du désert
    
Ça s'rait comme un hein ça s'rait comme un rite
    
Qu'défois j'irais bien aux confins du désert
    
Des Tartares ou bien çui-là qu'on dit Mojave
    
Je dis Mojave parce que ça rime avec bave
    
Etc... mais c'est mieux avec des frites.

3. Défois je regarde la glauque qui se déploie
    
Qu'on dirait un grand mouchoir verdâtre
    
Dans lequel tombe un crachat rougeâtre
    
Un machin qu'on appelle soleil je crois.

4. Bizarre bizarre comme c'est bizarre
   
De par le monde des gens meurent
   
D'un virus persistant asphyxiant très bizarre
   
Bizarre comme c'est bizarre
   
Les économies s'effondrent les gens meurent
   
Comment voulez-vous dites comment
   
Qu'on n'croie pas défois qu'on nous ment.

5. J'aime bien les pumas, mais c'est juste pour leur nom
   
Car j'aime aussi les Incas dont je ne sais que le nom
   
Si l'on m'interrogeait sur ces fauves ou sur ces Indiens
   
J'auros alors tout rond le zéro, j'crois bien.

6. Les politiques si ça s'trouve n'existent pas
   
C'est juste des robots fabriqués par des gars
   
Venus d'on ne sait quelle extraterrestre où ça
   
Pis qui nous rackettent nous soumettent voilà.

7. J'aime bien les chansons étranges
   
Aux atmosphères d'orgues et spectrales
   
Aussi des guitares qui dérivent en rafales
   
J'y pige que couic c'est pourtant pas la langue des anges
   
C'est juste de l'anglais mais moi la musique m'suffit
   
Car de la langue à la Queen je n'en sais pas un penny.

8. C'est juste de l'angliche qu'ça cause de pouliche
   
Surnaturelle tu crois bin non c'est juste d'la godiche
   
Avec des calculettes derrière leurs yeux de biche
   
Des beautés coûteuses pour lesquelles on s'pourlèche
   
Qu'on ferait mieux défois d'aller à la pêche.

9. Défois quand cause le président
   
Cause le président
   
Cause le président
   
J'me chante en d'dans La Danse des canards
   
Ou bien Papa Pingouin
   
Parce que Qu'est-ce qu'il est bavard
   
Not' président
   
Not' président
   
Not' président
   
Et pis Tagada Tsoin Tsoin.

10. Y a des vers d'Apollinaire oùsque les enfants des morts vont jouer dans le cimetière. Je me demande bien si cet hiver, vu qu'on dit qu'la Covide va r'venir nous faire des misères, combien y en aura, d'enfants des morts, dans les cimetières.

11. Et puis parce que tout finit par des chansons
     
Laissez-moi chanter Macron Macron
     
Donne-nous des ronds
     
Du blé d'l'oseille du pèze des sous
     
Sinon Macron Macron
     
Ta réélection
     
Tu l'auras dans l'chou.

Patrice Houzeau
Malo, le 23 juin 2020.

 

 

18 juin 2020

SI SI SI

SI SI SI

 

 

  1. Si les fenêtres avaient des yeux (mais si ça se trouve hein), elles pleureraient quand il pleut et cligneraient quand il fait du soleil. La nuit elles fermeraient leurs paupières et rêveraient de jours heureux dans des rues heureuses.

  2. Si les pigeons ronronnaient, ils chasseraient les chats, lesquels s'enfuiraient à tire-d'aile en emportant nos langues.

  3. Si les étoiles avaient de longs bras élastiques, sans doute certains d'entre nous seraient ravis par ces longs filaments lumineux parcourant le monde.

  4. Si les chiens avaient des ailes, il y aurait vite des chiens de garde postés sur les toits, les tours de contrôle, et ils feraient, sous la conduite de leurs anges gardiens cynophiles, d'un bâtiment l'autre des bonds fantastiques.

  5. « Si je n'étais pas moi, je me jalouserais », dit, non sans malice, Zut.

  6. Si les livres de philosophie pouvaient parler, on ne pourrait plus s'entendre dans les bibliothèques.

  7. « If I were a rule I would bend », dit la chanson « If » de Pink Floyd. « Si j'étais une règle, je me plierais ». Et au fond, c'est ce que nous sommes, à nous-mêmes une servitude volontaire.

  8. Le présent est un passant, et parfois impatient, pressé qu'il est de passer à ce qu'il croit être l'avenir et qui n'est que lui-même toujours repris, revu, corrigé, repris, revu, corrigé, repris, revu, corrigé. Le présent travaille à la chaîne.

  9. « Les mots permettent tout », a écrit le philosophe Alain. C'est ainsi que le réel est permis par le langage. Dès lors, le présent ne cesse de nous interpeller, de nous interroger, et c'est ainsi que nous passons.

  10. Si j'étais le Covid, je dirais bien des choses au politique, et pas poliment encore.

  11. Si j'étais quelques-uns de nos politiques pendant la crise du Covid, je ne serais quand même pas très fier, mais bon, en politique, la dignité est une vertu assez rare.

  12. Si j'étais le Temps, je ne me presserais pas tant quand je suis heureux et me ferais rapide comme la flèche quand je ne le suis pas.

  13. Serait-il que nous ayons chacun notre serpent portatif et toutefois lunatique, qui, la nuit, pendant que nous dormons, s'échappe de nous pour aller étouffer nos ennemis.

  14. Si je n'étais pas si lunatique, sans doute serais-je plus solaire.

  15. Si Sissi n'était pas si sotte, sûrement apprécierais-je Sissi autant que j'apprécie Suzette, laquelle n'est assurément point aussi sotte que Sissi et qui, de plus, sait faire de délicieuses crêpes.

    Patrice Houzeau
    Malo, le 18 juin 2020.

9 juin 2020

C'EST EN S'CAUSANT QU'ON S'APPARAÎT

C'EST EN S'CAUSANT QU'ON S'APPARAÎT

 

 

  1. Défois le passé nous palpite dans la machine à souvenances ; quelques spectres agitent de lointains reflets ; ça nous fait parfois des regrets et d'la nostalgie et sans doute est-ce en parlant à ces fantômes qu'on les fait apparaître.

  2. J'ai lavavassé tout à l'heure mon sol. N'ai trouvé nul trésor. Jamais carrelage lavavassé ne donne trésor. Le lavavassage domestique ne rapporte guère que la satisfaction de la propreté.

  3. Il pensa que Couteline était un joli nom pour une fille. Il pensa qu'elle aurait sans doute l'adolescence incisive, rythmique et littéraire. Et bien sûr, si c'est un garçon, on l'appellera Coutelas.

  4. Lorsqu'on lavavouille les tassakawas, on ne trouve point non plus de Pérou au fond des tasses. C'est un fait : le Pérou se fait rare dans les tassakawas.

  5. Il ne faut pas confondre tassakawa et tassathé, ces dernières étant souvent de mauvaise foi et royalistes comme ce n'est plus permis au pays où le café est noir au fond des tassakawas.

  6. « sans doute ne fait-on paraître le Soi qu'en parlant à soi. »
    (Alain, « De la connaissance discursive »)

  7. Même que des fois on lui tourne le dos, au Soi, on se fait la gueule, on se traite de soi-disant, on a le quant-à-soi boudeur pis quand on rit, on dit que le Soi rit (c'est parfois précieux).

  8. Le matin faut se leverédérêver car faut aller travavailler, aller jouer au jeu du réel que défois c'est périlleux qu'il y en a qui en reviennent tout morts que plus jamais ils n'iront hanter leur lit avec l'autre dedans.

  9. « Les enfants des morts vont jouer
      
    Dans le cimetière »
      
    (Apollinaire, « Rhénane d'automne »)

  10. Alors il dit que nous étions comme ces « enfants des morts » qui « vont jouer dans le cimetière », que nous hantions les morts et qu'il y aurait de plus en plus de morts et de plus en plus de vivants pour échapper aux morts et cela jusqu'à ce que le temps referme ses ailes.

  11. C'est avec la fin des lois que s'accomplira la fin des temps. Ainsi sera le chaos, qui est déjà et qui a toujours été, sans loi ni principe d'identité. Le chaos n'est jamais le chaos et toujours le chaos.

Patrice Houzeau
Malo, le 9 juin 2020.

2 juin 2020

RENTREE FANTOME

RENTREE FANTOME

 

  1. L'autoritarisme et l'hyperbole administrative ne sortent pas toujours renforcés d'une crise qu'ils ont pourtant aidé à surmonter. Le gouvernement aura beau se prévaloir de ses mesures sanitaires, il n'en est pas moins qu'à l'origine, il aura manqué à son devoir de prévoyance.

  2. Les électeurs n'aiment guère l'Etat colmateur. Ce qu'ils attendent, ce n'est pas l'Etat réformant et contre-réformant dans tous les sens (l'état actuel des affaires macronistes), ce qu'ils attendent, c'est l'Etat prévoyant.

  3. On peut, hélas, se douter qu'une fois cette étrange affaire élucidée, on s'apercevra de l'immensité de la corruption.

  4. Je songe souvent qu'il est à parier que la plupart de nos ministres furent jadis des enfants imbuvables. Et tant pis si je me goure, poil au tambour.

  5. Serait-il que tant d'agitations ne procède que d'une seule chose : le refus de voir que nous sommes fatigués de nous-mêmes ?

  6. Je me demande comment vont faire les ministres du gouvernement Philippe pour défaire ce qu'ils ont fait hier (avant la crise du covid), tout cela qui leur semblait si judicieux et qui s'avère aujourd'hui si dispensable, voire contre-productif.

  7. J'ai l'impression de faire une rentrée fantôme.

  8. Non, mon cher Hastings, je ne pense pas que ce soit le ministre qui ait commis ce crime. La stupidité de ses dernières décisions prouve assez qu'il a eu récemment beaucoup à faire.

  9. Je me demande si les directeurs de cabinet disent toujours la vérité à leur ministre en cours. Je commence sérieusement à me poser des questions.

  10. J'ai confiance, il se sont bien agités pendant la crise du Covid et bien sûr, ils jurent leurs grands dieux qu'on ne les y reprendra plus. Rendez-vous dans dix ans, place des Grands Hommes, et vous verrez qu'une quelconque saloperie d'on n'sait où nous la pourrira à nouveau.

  11. Une bouche se tord, c'est moche ; trois bouches se tordent, c'est louche.

  12. Une société inégalitaire n'est pas fatalement injuste cependant qu'un égalitarisme étroit mène toujours à l'inefficacité.

  13. Il n'est pas nécessaire d'analyser les résultats : il suffit de prendre en compte l'inflation des textes, des commissions diverses et des procédures administratives pour comprendre que l'institution est paralysée.

  14. Je ne comprends toujours pas le rapport entre la juste répartition des richesses et la réforme des retraites à Macron : ce n'est pas en appauvrissant tout le monde que l'on se montre plus juste.

  15. La retraite par points a des partisans à gauche comme à droite et pourrait donc être utilisée par la Macronie pour diviser les oppositions.

Patrice Houzeau
Malo, le 2 juin 2020.

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