Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
BREFS ET AUTRES
amusettes
13 juillet 2020

AVANT D'PASSER A L'ACTE LE LUTIN

AVANT D'PASSER A L'ACTE LE LUTIN

 

 

 

  1. Lu l'album « Sigurd », tome VI de la
    série « Les Tours de Bois-Maury » de
    Hermann qu'ça débute par d'la vision
    d'apparitions chauve-souris barge ça
    va sur la mer ça la barge pis cheval
    blanc portant joyau sur son front je
    m'dis qu'le passé c'est du retour de
    revenances qu'le présent leur permet
    encor d'se manifester dans l'bizarre

  2. « Les idées, comme des boucs étaient dressées les unes contre les autres. »
    (Henri Michaux, « La marche dans le tunnel »)

  3. « Les idées, comme des boucs étaient
    dressées les unes contre les autres»
    dit dans La marche dans le tunnel le
    poète Henri Michaux que les boucs oh
    oui qu'ça vous fonce dessus qu'si on
    i songe c'est politique en diable ça
    les boucs dans le genre radical même

  4. Les idées mèneraient-elles le monde?
    Ou alors les idées les alibis de nos
    intérêts qu'elles sont les idées que
    je me pensais en penchant la tête et
    me disant comme elle est bien pleine
    la poubelle faut qu'j'la vide tandis
    qu'elles sortent des murs les ombres

  5. « Le poste de machin semble très convoité
    à la tête de » que j'entends à la radio &
    moi entendant cela je me dis la politique
    c'est pareil que la vie d'pousse-toi-d'là
    -que-j'm'y-mets qu'il y a partout qu'donc
    ça doit être pour ça qu'on vote pour tant
    de gens aussi idéalement menteurs qu'nous

  6. Entendu dire que parfois pendant ses cours
    ce grand philosophe de la Logique aussi du
    Langage disait défois qu'idiot i s'sentait
    C'est que défois la machine a patine kelle
    se met à chantonner des comptines é défois
    qu'c'est juste une présence bouche bée pis
    qu'rien qu'en sort qu'on est juste là nul.

  7. Défois moi aussi j'me sens stupide même que
    je me relis que je me dis qu'c'est pas bien
    écrit cé koi toutes ces conneries et j'm'en
    veux j'me dis qu'j'devrais faire mieux puis
    là en général m'arrive dans la caboche c'te
    troupe de gnomes qui chantent des comptines
    bavaroises qu'j'ai envie d'boire d'la bière

  8. « Mais vous êtes aussi réel que je le suis, lui disais-je. O Simon, pourquoi êtes-vous mort avant d'avoir pu me dire de quoi il s'agit ? Simon, à quoi cela ressemble-t-il, d'être mort ? »
    (Leonora Carrington traduit par Henri Parisot, « Le Cornet acoustique » [la narratrice])

  9. Mais vous êtes aussi réel que je le suis,
    lui disais-je.O Simon, pourquoi êtes-vous
    mort avant que d'avoir pu me dire de quoi
    il s'agit? » qu'elle demande dans l'roman
    étonnant à Leonora Carrington « Le Cornet
    acoustique » que si ça s'trouve les Morts
    si on leur demandait quoiquesse d'l'autre
    côté i s'gondoleraient d'l'ectoplasme pis
    s'frottant le vide orbital i répondraient
    Tu crois quoi toi je te dis moi k'tout ça
    pour ça L'au-delà c'est de l'escroquerie.

  10. Moi je pense que le lutin armé d'un couteau
    qu'y a parfois dans la tête des gens bin il
    n'y a pas qu'le lutin aussi du labyrinthe y
    a et qu'c'est même pour ça qu'le lutin faut
    qu'il le retrouve son chemin dans le dédale
    & sans s'faire bouffer par l'aut' Minotaure
    là qu'en fin de compte il en met parfois du
    long temps le lutin avant d'passer à l'acte

Patrice Houzeau
Malo, le 13 juillet 2020.

Publicité
Publicité
12 juillet 2020

VERS LA CORNICHONIFICATION

VERS LA CORNICHONIFICATION

 

 

  1. Des fois on croit mais en fait non qu'on s'dit tant pis.

  2. Si le verbe « éléphanter » signifiait « adorer son dieu », à coup sûr, le Créateur aurait été représenté avec une trompe.

  3. Nous sommes soudain dans la considération. C'est le moment à soi des questions. Qui fut réellement ce cadavre ?

  4. L'être qui parle dans les poèmes de Henri Michaux imagine qu'aux « approches de la mort », il serait possible de « réduire » les « êtres » à « une sorte d'alphabet qui eût pu servir dans l'autre monde, dans n'importe quel monde. »

  5. Il y a aussi « le regard de mort » qu'elles ont les bêtes (surtout les « félins et les rapaces » écrit Pascal Quignard) que j'ajoute celui des cornichons sauvages à yeux vifs, les féroces cornichœils qui vous dévorent le jambon avant même que vous ayez sorti la moutarde.

  6. A force de beugler « Eye Of The Tiger », on finit par tomber dans le yaourt.

  7. Selon les disciples du culte du Livre-Labyrinthe, il arrive que dans certaines circonstances, certains lecteurs initiés chutent dans le livre ouvert. Devenus purs points de vue internes, ils errent sans fin dans le labyrinthe des lignes et des sens, découvrant ainsi les livres du Livre.

  8. Si j'en crois « le Maître de Ho » dont Henri Michaux rapporta les propos, si nous ignorons tout des gens de la « Terre creuse », c'est que :
    « Rien ne débouche nulle part
    Les siècles aussi vivent sous terre, dit le Maître de Ho. »
    (Henri Michaux, « Labyrinthe »)

  9. Si nous considérons que le réel est une suite de postures, la fin subjective du réel est donc la fin des postures, et la Mort une imposture.

  10. Non, je ne pense pas que certains romans policiers actuels, qui vous font leurs 836 pages comme vous faites du café, soient composés par des équipages d'extra-terrestres échoués sur Terre et réduits en esclavage par de grands gutturaux blonds aux yeux bleus.

  11. Je ne doute pas par contre, à voir la façon dont le grand Touci-touça évolue, que les cornichons à yeux vifs, les féroces cornichœils ne se contentent plus de jambon et en soient venus à parasiter les cervelles de bon nombre de nos frères humains.

  12. Alors, le Maître dit : « Nous allons vers la grande Cornichonification de toute chose, car il est écrit que dès que l'on commence un jeu de cornichon, il n'y a pas de raison pour que cela s'arrête. En vérité, je vous le dis, nous finirons dans le vinaigre. »

    Patrice Houzeau
    Malo, le 12 juillet 2020.

12 juillet 2020

DEJA LES FLAMMES DEVORENT THEBES

DEJA LES FLAMMES DEVORENT THEBES

 

 

  1. « Dans un camp à moi, je tiens prisonniers des nobles. Pourquoi ? En otages. Pourquoi en otages ? Parce que. »
    (Henri Michaux, « Dans mon camp »)

  2. Une boîte me tient enfermé. Personne ne la voit et tout le monde me croit aussi visible que l'homme de la rue. Mais parfois, je l'ouvre et tel un diable je jaillis. Personne ne m'en fait jamais la remarque.

  3. « Au contact mortel de ce regard de glace, tout ce qui n'est pas essentiel disparut. »
    (Henri Michaux, « Alphabet »)

  4. Il est certainement qu'au cours de l'existence, beaucoup rencontrent plusieurs fois le « regard de glace » du péril imminent. L'invisible se rappelant à nous, il abolit instantanément tout ce qui n'est pas essentiel jusqu'à parfois, notre présence sur terre.

  5. Il arrive que celui qui se croit justicier dans les ténèbres aille consulter. Henri Michaux rappelle quelque part que cela peut finir mal, je cite : « La tête dans ses tarots mes chiens dévorent la cartomancienne. »

  6. La rumeur publique dénonçait le sphinx comme s'étant rendu coupable d'avoir, lorsqu'il n'était encore que provincial, échangé contre son influence des faveurs sexuelles avec quelque créature des nuits fauves. On parla de « viol ». On contesta sa nomination.

  7. Eu égard aux fermetures annoncées, les gens restaient étrangement calmes. Le Duc se demandait combien de couteaux pouvaient en venir aux mains et si son peuple, déjà réfractaire, n'était pas en passe de lui devenir aussi étranger qu'une horde du Vème siècle.

  8. On s'attendait à un nombre plus élevé que prévu d'apprenants. On s'attendait à un nombre plus élevé d'arrivants. Une poignée de scribes remarqua que les Savoirs tournaient sur leurs socles et, ostensiblement, tournaient le dos à la foule empressée et inutile.

  9. On disait le Prince de Macronie sensible aux attraits de la canaille. Déjà les services avaient dû débarrasser le palais d'un garde du corps un peu trop dominant. Et voilà qu'il nommait à des postes-clés des hommes dont une partie du peuple dénonçait l'hybris, sinon la loucherie.

  10. Je me demande combien de fois ces dernières années on a assassiné César.

  11. « Tout tombe, dit le Maître de Ho. Tout tombe, déjà tu erres dans les ruines de demain. »
    (Henri Michaux, « Les sphinx »)

  12. Que sont les bibliothèques, sinon des sphingeries ? Nous y consultons oracles imprimés et sibylles d'encre qui ne cessent de nous dire que tout est écrit et que les flammes déjà dévorent Thèbes.

    Patrice Houzeau
    Malo, le 12 juillet 2020.

11 juillet 2020

QUI EST DONC CE DRAGON QUI NOUS ASPHYXIE

QUI EST DONC CE DRAGON QUI NOUS ASPHYXIE ?

 

 

  1. Nos imaginaires vivent avec nous. Nos cités sont hantées d'êtres ailés, nos demeures de dieux aux noms cachés, et d'étranges philosophes parlent par nos discours.

  2. Les anciens dieux, ceux que l'Unique a chassés, se raccrochent au réel. D'où ces murmures dans la nuit, ces coups dans les murs, ces visions fugitives, l'étrangeté de nos musiques et de nos légendes, ces énigmes qui tissent nos poèmes.

  3. « Les maisons sont comme des corps. Nous sommes reliés aux murs, aux toits et aux meubles, tout comme nous dépendons de nos foies, de nos squelettes, de notre chair et du flux de notre sang. »
    (Leonora Carrington traduit par Henri Parisot, « Le Cornet acoustique »)

  4. Se pourrait-il que, croyant vivre en nos maisons, ce soient nos maisons qui nous hantent ?

  5. L'Absolu est-il l'hybris de la conscience ? Les philosophes qui ont argumenté des cités idéales, et les politiques qui sur ces architectures impalpables ont bâti programmes et systèmes seraient donc très périlleux, à moins qu'ils fussent comédiens.

  6. Se pourrait-il que certaines créatures des ténèbres tentent de persister dans l'être en usurpant la langue des politiques ? Ou les ténèbres elles-mêmes ne sont-elles qu'une farce que le langage nous joue pour se moquer de nos prétentions à l'humain ?

  7. Je ne crois pas que l'empire des ténèbres soit une farce. Les Ténèbres sont bien trop puissantes et l'Histoire nous apprend qu'Elles ont pris bien des masques et inspiré à la crédule humanité bien des horreurs.

  8. Lorsque j'étais enfant, soudain nos maîtres d'école se mirent à parler une langue étrange où il n'était plus question de répartir des parts de tarte ou de compter des billes, mais de définir l'identité de « x » et de « y » à l'aide de formules qui me semblèrent tout à fait martiennes.

  9. Lovecraft, on le sait, n'a point vécu raisonnablement. Cependant, rien de plus rationnel que l'esprit de l'auteur de « L'appel de Cthulhu ». C'est tout à fait rationnellement – et peut-être sans même s'en douter - qu'il a préparé le surgissement des Autres Dieux dans nos modernes réalités.

  10. Dans « Le Cornet acoustique » de Leonora Carrington, le « manuscrit du confesseur de l'Abbesse » mentionne que « des rumeurs souterraines nous parviennent encore ». Les partisans de la théorie de la « Terre creuse » y devineraient quelque peuple ancien et hermétique.

  11. En juillet 2020, il semble de plus en plus clair que nous ne sommes pas débarrassés du Covid et on nous avertit chaque jour d'un probable regain de vigueur du tueur invisible. Qui est donc ce dragon qui nous asphyxie ?

  12. Je me demande parfois si le réchauffement climatique et la fonte des glaces ne vont pas finir par libérer quelque virus d'un autre temps, quelque chose d'inimaginable qui s'abattra sur l'humanité comme les créatures visqueuses de l'autre côté des murs s'emparent de nos demeures.

Patrice Houzeau
Malo, le 11 juillet 2020.

10 juillet 2020

QUE DANS LA PENSEE CELA SE PASSE DIFFEREMMENT

QUE DANS LA PENSEE CELA SE PASSE DIFFEREMMENT

 

 

  1. Lorsque Wittgenstein se demande quelle est la « différence entre les deux processus : Désirer que quelque chose arrive - et désirer que cette même chose n'arrive pas », le « et » de la traduction de Pierre Klossowski nous semble essentiel.

  2. Dans la même conscience deux désirs contraires : « Désirer que quelque chose arrive – et désirer que cette même chose n'arrive pas ». C'est exactement ce qui doit hanter la conscience de l'extraterrestre infiltré parmi nous et tombé amoureux d'une belle terrienne.

  3. Au paragraphe 548 de ses « Investigations philosophiques », cette remarque de Wittgenstein : « On entend que dans la pensée cela se passe différemment » indique assez l'existence d'un monde parallèle qui coïncide avec la pensée et se développe hors du réel commun.

  4. Chacun connaît l'énigme de la dernière proposition du Tractatus logico-philosophicus » de Wittgenstein : « Ce dont on ne peut parler, il faut le taire. » La phrase semble banale mais elle signifie évidemment que le réel en soi est aussi incommunicable que les noms des autres dieux.

  5. Un dieu vint et s'affirma comme le « Il n'y a qu'un seul dieu ». Dès lors, de par le monde, quelques maisons furent dépositaires de lourds secrets et d'événements inimaginables pour le commun des mortels. Jean Ray révéla une de ces maisons tourmentées dans un livre intitulé « Malpertuis ».

  6. Les morts ont-ils encore un nom ? C'est leur présence dans nos mémoires qui est encore nommée. Sinon, les morts oubliés ne sont même plus ombres en leur royaume ; ils ne sont plus que poussière que le vent sème dans l'infini de ce qui n'a plus de temps.

  7. « Mais dès lors que « Excalibur » est le nom d'un objet, cet objet n'existe plus, si « Excalibur » est brisée ; et, puisque alors aucun objet ne correspondrait au nom, ce nom même n'aurait point de signification. »
    (Wittgenstein traduit par Pierre Klossowski, « Investigations philosophiques », 39)

  8. Qu'une langue puisse être contaminée, jusqu'à en tomber malade, jusqu'à s'anémier, jusqu'à en mourir et disparaître, prouve sans nul doute que l'être se manifeste dans la langue comme les dieux perdus se manifestent dans leurs dernières demeures.

  9. Les humains tendent à l'universalité du code. C'est ainsi que certains espèrent se débarrasser des autres dieux qui ont fait demeure de la langue. Mais il semble que la hantise persiste dans l'être et contamine les machines.

  10. Wittgenstein fait souvent usage de ces propositions qui nous sont familières telles que : « Tandis que je lui parlais, je ne savais trop ce qui se passait dans sa tête. » (cf Investigations philosophiques, 427). Ce qui revient à évoquer ce monde de la pensée en soi, labyrinthique et parallèle.

  11. C'est de ce monde de la pensée en soi, labyrinthique et parallèle que nous viennent légendes, fantômes et autres dieux, lesquels pétrissent nos réels de leurs mains sans doigts, ni paume, ni poignet.

Patrice Houzeau
Malo, le 10 juillet 2020.

Publicité
Publicité
8 juillet 2020

CINQ SOTTISES JUSTIFIEES SUR LE CORNET ACOUSTIQUE

CINQ SOTTISES JUSTIFIEES SUR LE CORNET ACOUSTIQUE

 

Dans Le Cornet acoustique
de Leonora Carrington une
certaine Carmella joli et
faisant penser à carmel à
charnelle à chamelle itou
ce prénom là Carmella qui
offre à la narratrice une
à quoi la narratrice elle
n's'attendait point cause
ksé un cornet acoustique.

On est d'accord qu'offrir un
cornet acoustique à qui n'en
a point besoin témoigne d'un
« curieux sens de l'humour »
On peut même parler d'ironie
qui laisse à entendre que la
personne à qui on l'offre ne
sait entendre tout s'qui est
à entendre dans un réel tout
plein comloeuf d'malentendus

On apprend que la narratrice
du Cornet acoustique dans un
« lieu où elle ne souhaitait
nullement se trouver » kelle
vit kelle n'est pas contente
d'être là même kelle se sent
prisonnière qu'c'est un sort
commun à bien des âmes de se
sentir enfermé oùsqu'on est.

La narratrice du Cornet acoustique
elle avoue divaguer que divaguer à
nous tous ksa arrive qu'on s'met à
penser à tout aut' chose qu'on a à
penser qu'on a l'esprit v'là qu'il
prend son tambour de vent de pluie
& ki bat ki bat ki bat la campagne

La narratrice du Cornet acoustique
dit qu'elle ne permet « à personne
de penser que son esprit la bat la
campagne où y a tant d'esprits qui
y sont djà à la battre la campagne
ksa fait un fichu nid de coucous &
tout un gouvernement d'illuminés Ô
Politiques mais jamais au-delà des
limites k'nous devrions leur fixer

Patrice Houzeau
Malo, le 8 juillet 2020.

 

 

 

8 juillet 2020

AH J'AURAIS DÛ PREVOIR

AH J'AURAIS DÛ PREVOIR

 

 

  1. Souvent qu'il nous happe, l'invisible. Mais comme nous avons autre chose à faire, nous passons notre chemin. Et l'invisible de nous ajouter à l'infinie collection de tous ces mois qu'il nous a pris.

  2. Pendant tant d'années d'années d'années « ah ! J'aurais dû » qu'on s'dit, pour finir que, pendant le reste de ces ans, cézigue ne fait que rabâcher « ah ! J'aurais dû savoir ».

  3. Alors, les pommes de terre s'arrachèrent du champ pour se jeter à la tête des touristes. Ce fut sous le règne de Patato 1er que les armées de frites furent les plus efficaces et les plus furieuses dans la grande friterie universelle qui fut lors.

  4. La lune pêchait à la ligne des poissons car quitte à pêcher, mieux vaut pêcher poissons que pompes funèbres. La spectrale fluctuait dans la lucarne. Mon esprit faisait des bulles ; je m'englougloutissais doucement dans la dormance.

  5. Si l'invisible est plein d'yeux, porte-t-il des lunettes ? Si un poltergeist prend possession de votre maison, pensez aux boules Quies.

  6. Boules Quies et méthode Coué sont fort utiles si on a l'heur d'être parasitairement politique, afin de se faire accroire que tout va bien. Sinon, bien sûr, il y a l'influence. Certains pensent que la France de ce début juillet 2020 n'a pas besoin de coton dans les oreilles.

  7. Parfois les choses elles bougent. J'ai du mal à les arrêter. Depuis que mon sorcier s'est enfui dans un vieux blues, j'ai du mal à les freiner, les fantômes.

  8. Macron aura eu au moins ce mérite, c'est de prouver que le bon vieux retournement de veste, moqué par Jacques Dutronc dans « L'opportuniste », ne s'est jamais aussi bien porté : Castex, Darmanin, Blanquer, Dupont-Moretti et consorts (certes, ils finiront bien par sortir).

  9. « Il y en a qui contestent
    Qui revendiquent et qui protestent
    Moi je ne fais qu'un seul geste
    Je retourne ma veste
    Je retourne ma veste
    Toujours du bon côté »
    (Dutronc et Lanzmann, « L'Opportuniste »)

  10. Les politiques font tout ce qu'ils peuvent pour faire oublier le scandale du manque de moyens, de masques, de lits, de personnel lors du début de la crise du Covid, mais il y eut tant de morts et tant de souffrances que t'as beau sourire, ministre, les gens n'oublient pas.

  11. Et lorsque le gouvernement se sera très effondré, que Manu Jupiter n'aura plus d'autres recours que la dissolution du parlement, alors, il est possible que dans son bureau de l'Elysée, lui arrive un bristol, une carte de visite avec ces mots : « Signé Castex ».

Patrice Houzeau
Malo, le 8 juillet 2020

5 juillet 2020

CE N'EST PAS PARCE QUE, QUE

CE N'EST PAS PARCE QUE, QUE

 

 

  1. J'aimerais pouvoir écrire des « illuminations » comme Rimbaud le fit. Mais j'y suis trop manche, piteux, déconfit. « J'aime la nuit avec passion. » On trouve ça dans Maupassant. C'est pas pour ça qu'j'vas virtuoser. C'est juste tout noir ; des fois, j'écoute le vent.

  2. C'est vrai comme dit le narrateur de « La Nuit » de Maupassant que le jour est « brutal et bruyant ». Quand on était confiné, y avait moins d'bruit et moins de gens. Remarquez qu'ça dépend où. Le confinement, quel calme, comme si j'avais invité le désert chez moi.

  3. Ce n'est pas parce que Dieu n'existe pas, que tout est permis. Dieu est ; cela seul suffit. Et les ténèbres de la fin des temps sont plus certaines que la pérennité des âmes dans la chair des siècles.

  4. Si la réincarnation existe, je me demande bien quel antique cinglé, quel agité du bocal est venu s'installer chez moi.

  5. La répétition de l'adjectif « chaque » , ça sonne comme les coups de faux que la Camarde flanque dans votre champ en attendant de vous y retrouver.
    « et chaque pas, chaque mouvement, chaque geste, chaque parole, chaque pensée me fatigue comme si je soulevais un écrasant fardeau. »
    (Guy de Maupassant, « la Nuit »)

  6. Aujourd'hui encore ça fait grise mine dehors. Notre nouveau premier ministre est un serviteur de l'Etat. C'est pour cela que le président Macron l'a choisi. La crise sanitaro-économico-sociale risquant de s'aggraver, il lui faut un solide exécutant. Il va pleuvoir.

  7. La crise s'aggravant et s'il fallait prendre des mesures de type « raison d'Etat », il faut donc au président Macron quelqu'un qui acceptera d'être impopulaire. Quel sera le prix de la viande, du beurre et des légumes cet hiver ?

  8. Je n'apprécie guère ces algorithmes chronophages, ces affelnet, ces parcoursup qui décident on ne sait comment de l'avenir des gens. J'aime bien ces « œufs de lune tombés du ciel » qui servent au narrateur de « La Nuit » à évoquer les « globes électriques ».

  9. « Et les globes électriques, pareils à des lunes éclatantes et pâles, à des œufs de lune tombés du ciel, à des perles monstrueuses, vivantes, faisaient pâlir sous leur clarté nacrée, mystérieuse et royale, les filets de gaz, de vilain gaz sale, et les guirlandes de verres de couleur. »
    (Guy de Maupassant, « La Nuit »)

  10. L'allongement démesuré des années d'étude, la massification de l'enseignement supérieur, la lourdeur de la Réforme Blanquer, la crise sanitaire, la crise économique, la crise sociale, l'affaiblissement de l'autorité présidentielle,... : bon ben, faut mettre des sous d'côté, j'crois.

  11. Plus personne. Un clairon sonne. J'entends au loin des pas, des voix dans une rue proche. Le temps m'a passé. Je bois un café. Les choses sont mortes ; leurs yeux sont vides, leurs langues bavardent et n'ont plus de nom. Zim Zam Zoum fait le violon.

  12. Alors il y eut un grand fracas dans le ciel et sur toute chose et sur tout être, s'abattit un long déluge. Lors, on entendit une voix formidable dans les ténèbres : Nom de Moi, qui c'est qu'a utilisé le dernier rouleau et qu'a pas remis de P.Q. ?

    Patrice Houzeau
    Malo, le 5 juillet 2020.

4 juillet 2020

COIN COIN COIN HOU HOU HOU

COIN COIN COIN HOU HOU HOU

 

 

  1. « Et pleurons comme jamais spectres ne firent. » (Michel de Ghelderode, « La Balade du Grand Macabre », [Porprenaz]). Du coup, je pense aux pleurotes, dont les lames pleurent sur leur pied. « (Ils pleurent) Pleurons sur la société périe », ajoute Porprenaz qui avait l'âme politique.

  2. Nous vivons au centre des sorts. « Ayou ! Il est mordu ! Qui évoque les petites et les grosses bêtes devient leur proie. » C'est ainsi que crie et danse la Salivaine de Ghelderode. D'invisibles lamproies nous tournent autour et aspirent nos âmes, puis nous broient. Quel effroi !

  3. « Et gras vous n'êtes point assez », dit le Basiliquet de Ghelderode au prince Goulave. « Ce qui fait dire au peuple que votre Maison dégénère », ajoute Aspiquet. On dit que Jean Castex est l'un des mieux payés parmi nos hauts fonctionnaires. Reprendrez-vous de cette langue de vipère ?

  4. Savez-vous pourquoi j'aime me moquer des puissants ? Parce que la plupart du temps, les puissants se moquent de nous comme de leur première chemise.

  5. En attendant le sommeil, j'interprète les taches qui se déplacent sous mes paupières. J'y vois des visages, des paysages, des théâtres, des chars écrasant des barricades mystérieuses, des bouches qui s'irritent comme devant un faux-pas s'irrite un prince, tunnels, routes, accélérations.

  6. « Le chef de la sécurité publique annonce que le peuple pris de panique sans motif sérieux se rassemble devant le palais et exige le prince. » Ça, c'est dans le théâtre de Ghelderode. Dans le réel de 2020, les motifs de panique sont sérieux et le prince est inquiet sans doute.

  7. C'est drôle comme on s'attache à des bricoles. « Prince, sentez comme bat ma berloque », dit le Nekrozotar de Ghelderode. On devrait bien penser pourtant que, n'est-ce pas, eh oui, c'est la vie, et puis plus rien.

  8. Des coups dans le ciel. « Smoke on the water ; fire in the sky » qu'ils chantent les Deep Purple. « C'est un orage qui mijote au loin », dit le Videbolle de Ghelderode. Coin-coin-coin ! Hou-hou-hou ! Les temps pleurent.

  9. MACRON : - Nous avons fait ce que nous avons pu.
    LES GENS : - Coin-coin-coin ! Hou-hou-hou !
    MACRON : - C'est notre projet ! Vous m'avez élu ! Regardez, j'ai un nouveau Premier Ministre !
    LES GENS : - Coin-coin-coin ! Hou-hou-hou !
    MACRON : -Bon, ça suffit, maintenant. Castaner, matraquez-les.
    (La Balade du petit Macron) 

  10. L'humain tombe de haut. Il avait déjà la tête dans les étoiles et patatras, v'là qu'les virus le terrassent. Ah ça, en reprenant les mots de Michel de Ghelderode, il meurt « avec hauteur », l'humain, « je veux dire qu'il tombe de haut ».

  11. Zut joue la comédie et prend une voix spectrale en tenant le rôle de Porprenaz dans « La Balade du Grand Macabre » de Ghelderode. Elle dit : « Ma spectrale mémoire reste confuse. Pour résumer, la Terre est fichue, avec tout son chargement. »

    Patrice Houzeau
    Malo, le 4 juillet 2020.

3 juillet 2020

AH ÇA FLOTTE ON DIRAIT DE LA FICTION

AH ÇA FLOTTE ON DIRAIT DE LA FICTION

 

 

  1. J'aime bien écrire car, me dis-je pompeusement, écrire me console d'un réel que je maîtrise aussi mal qu'un dindon maîtrise le grec. « Puisque tu tiens un langage qui n'est pas celui de tout le monde, et, ce qui est fort rare, que tu aimes la raison » dit l'Agamemnon du Satiricon.

  2. « Car, s'ils ne disent pas ce qui plaît aux petits jeunes gens « ils resteront, comme dit Cicéron, seuls dans leurs salles de cours ».
    (Pétrone traduit par Pierre Grimal, « Le Satiricon » [Agamemnon])

    Comme quoi l'adaptation du discours pédagogique aux attentes des élèves ne date pas d'hier.

  3. Les fictions flottantes à la Satiricon me plaisent bien. En ce moment, on ne peut vraiment pas dire que tout va bien. La politique est-elle une fiction flottante ? C'est qu'on ne nous dit pas tout et il faut bien qu'on nous mente. Les cuisines puent ; il faut cependant que l'on mange.

  4. J'aime bien dans le film « Louis enfant roi » de Roger Planchon, le personnage du Grand Condé, grand seigneur libertin, qui fascine l'enfant Louis, déplore qu'il y ait tant de morts, rejoint non sans panache la Fronde et s'honore de l'amitié de La Rochefoucauld.

  5. « et, chaque fois que la lampe placée dans le tombeau faiblissait, c'était elle qui la ranimait. » Sommes-nous ainsi animés ? Avons-nous une âme, qui, à l'image de la servante du Satiricon, veille à éclairer le tombeau où nous pleurons nos morts.

  6. Sans remonter à Vercingétorix, tout de même, Jeanne d'Arc, La Fronde, les Lumières, 1789, Bonaparte, La Commune, de Gaulle, la Résistance, Mai 68, les Gilets Jaunes, il est que les Français sont d'autant plus réfractaires, querelleurs et politiques que Paris se croit le nombril du monde.

  7. Parce qu'il est l'expression la plus radicale du scepticisme, le « Cogito ergo sum » cartésien est sans doute fondateur de cette résistance à l'absolutisme et à l'autoritarisme qui caractérise la pensée des Lumières et éclaire aujourd'hui encore bon nombre des jours et des nuits de France.

  8. On peut aussi voir la montée actuelle des idées écologistes en France comme l'expression d'une défiance envers la fuite en avant dans une technologie qui n'empêche cependant pas les Etats-Unis de sombrer dans la pandémie et d'encore se brûler au feu couvant de la guerre civile.

  9. Nous dînons souvent à la table de gens dont nous n'avons que faire. Ainsi nos cercles sont-ils des illusions et qui nous serre la main peut tout aussi bien nous cracher dessus que nous sauver d'un péril si cela le favorise. Nos sentiments sont aussi politiques que tout le reste.

  10. « Les valets poussèrent un cri, ainsi, d'ailleurs, que les convives, non pas à cause de cet individu puant, que nous aurions vu volontiers se rompre le cou, mais à cause de la triste fin que cela aurait faite au dîner, d'en être réduits à pleurer un mort qui ne nous était rien. »
    (Pétrone traduit par Pierre Grimal, « Le Satiricon »)

  11. Dans la nuit du 2 au 3 juillet 2020, me suis demandé si le président Macron était sur le point de lancer le pays dans une voie aussi nouvelle que novatrice, ou si son aventure politique allait finir dans le ridicule et le mécontentement général.

Patrice Houzeau
Malo, le 3 juillet 2020.

Publicité
Publicité
<< < 10 20 30 40 50 51 52 53 54 55 56 57 > >>
BREFS ET AUTRES
  • Blogs de brefs, ça cause humeur du jour, ironie et politique, littérature parfois, un peu de tout en fait en tirant la langue aux grands pompeux et à leurs mots trombones, et puis zut alors!
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Archives
Publicité