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BREFS ET AUTRES
amusettes
19 mai 2020

TOURNERAIT FURIEUSE

TOURNERAIT FURIEUSE

 

  1. La massification de l'enseignement supérieur oblige l'Etat à multiplier dans ses institutions des fonctions de contrôle et de suradministration aux dépens des emplois réellement utiles (et qui ne demandent pas des formations à bac + x).

  2. Dans « La Plume empoisonnée » d'Agatha Christie, « la rumeur publique » accuse. Pourquoi cette personne ? Parce qu'elle « est la sorcière du pays ». Une sorcière se ferait-elle corbeau par goût de la métaphore ?

  3. Une réponse à la question pourquoi une réputée « sorcière » enverrait des lettres anonymes est que « cela lui ressemblerait bien ». Pour expliquer l'irruption du malsain, l'idée est ici de réduire les gens à ce qui est attendu d'eux.

  4. « Dans le foyer de ma nuit noire » (René Char) Dans le foyer je fume défois fulmine contre le temps fugace contre les gens i m'agacent et puis la nuit je dors passque c'est fatigant savez de défois souvent s'agacer.

  5. « Cent existences dans la nôtre » qu'il dit René Char qu'elle s'en bat l’œil, Zut, de ces existences pleines d'autres on suppose parce que notre destinée fatale c'est de ne pouvoir exister sans que les autres nous envahissent, nous chronophagent, nous parasitent, nous contaminent même défois, qu'elle fait pareil aussi mais elle, elle en a conscience et en fait pas une tarte à la crème du vivre-ensemble et autres fariboles socialisantes.

  6. Franchement y a que l'écriture qui l'apaise. C'est un calmant. Sans l'écriture, Zut tournerait furieuse, je pense.

  7. « que la véritable moralité se rencontre » (Schopenhauer) : ce n'est pas douteux, le monde est plein d'exemples moraux, de gens admirables. Grand bien leur fasse, pourvu que je n'ai pas besoin d'eux.

  8. Zut, ce qu'elle aurait voulu, c'est vivre dans une belle indifférence, un splendide isolement, plutôt que cette arène là où chacun se débrouille comme il peut des autres avec beaucoup d'hypocrisie, de ruse et de crédule ignorance.

  9. L'éducation nationale est sans doute le plus bel exemple de progrès malgré tout dans un avenir de plus en plus compromis. La bonne volonté de son aveuglement volontaire me flanque parfois la nausée.

  10. Au fond, les virus sont les vrais rois de ce monde.

  11. J'entends ce matin que La République en Marche n'a plus la majorité absolue à l'Assemblée et je m'en fous, si vous saviez comme je m'en fous.

 

Patrice Houzeau
Les Confins, le 19 mai 2020.

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18 mai 2020

CHRONIQUE DU 18 MAI 2020

CHRONIQUE DU 18 MAI 2020

1.J'entends le mot suradministration et je songe à tous ces tableaux, compte-rendus, circulaires, notes de services, synthèses, injonctions de communication, de réunions, co-intervention, chef-d’œuvre, commissions, formations, applications téléchargeables, quantification, stouci-touça avec lesquels de petits chefs de service aux titres ronflants asphyxient les institutions.

2. Le Luxembourg, c'est :
a) Un jardin où de jeunes filles jonglent avec les têtes coupées du jadis ?
b) Un gâteau trop sucré qui vous étouffe peu à peu dans un roman policier inédit ?
c) Un grand-duché où, dit-on, l'argent est roi ?

3. Le nombre Pi (3,141) est :
a) Le rapport entre la quantité de lait tiré chaque jour du pis d'une vache et ce que doit l'éleveur à sa banque ?
b) Le résultat constant de la division entre la circonférence d'un cercle et son diamètre ?
c) Un nombre maudit qui flanque des suées à Toto et des coliques aux algorithmes ?

4. "La Lune dans le caniveau", c'est ?
a) Le bilan de la présidence Macron, qu'il nous avait promis la lune et pis qu'on se retrouve dans le caniveau,
b) Un film de Jean-Jacques Beinex,
c) Une expression qui signifie qu'on est bien bas tombé sul'cul.

5. Je sais bien que vendre un peu, c'est toujours mieux que de vendre rien du tout, mais de là à parler d'un réveil de l'économie, euh à mon avis, c'est juste de la méthode Coué.

6. Sous la Vème République, jamais président n'aura voulu grimper si vite les marches du pouvoir fanfaronnant pour finalement se prendre les pieds dans les tapis et dégringoler bien bas, allez.

7. Moi j'dis ça, j'dis rien, mais perso, j'crois pas que j'vais voter pour quelqu'un qui ne prendrait pas l'engagement d'au plus vite relocaliser en France nos productions de médicaments.

8. Veuillez écouter quelques ironies personnelles : - Il y a de moins en moins de monde dans le bateau et Laetitia ne démissionnera pas. - Certains rêvent de yoga, yaourt bio, poules, dindons, yétis pis dans la verte. - Cet hôpital ne portera pas le nom d'Emmanuel Macron.

9. Ce n'est pas parce que parfois on ordonne l'abattage de bêtes à cornes, que les hauts fonctionnaires doivent se sentir visés.

10. Je me demande si certains politiques ne seraient pas déjà en train d'oublier que les électeurs n'oublieront pas...

Patrice Houzeau
Les Confins, le 18 mai 2020.

 

 

 

17 mai 2020

PARFOIS LA VERITE ÇA REND MUET

PARFOIS LA VERITE ÇA REND MUET

1. Défois on a beau semer des graines dans le champ des possibles, que les merles de la fatale viennent vous les piquer, et pis c'est tout.

2. Un chasseur pétant les plombs expose-t-il ses proches à plus de périls qu'un politique incompétent ?

3. Toute chemise en glissait et chaque pantalon en tombait froissé, fripé, en tas pitoyable et chiffonné, cependant que certaines nuits, dans le secret de la garde-robe, le cintre hanté arborait une tunique gorgée de sang. Zut racontait cela, le soir, entre mes paupières.

4. J'me souviens plus des paroles d'la chanson à Carlos : Mais qu'est-ce que tu dis, Dodo, t'as quoi ? D'quoi t'est-ce tu dînes, dis donc, Didon ? « Da Da Da » Non c'est pas ça... Tu fais dodo, Domi, ou quoi ? Oh et puis zut fit Zut en sortant tout à trac un paquet d'tucs.

5. Inondation sur les ondes : « les étages différents dans lesquels se perd le fleuve de la volonté du pays » qu'il a dit le politique (authentique et tout à fait champignacien). J'vous dirais pas qui c'est et puis on s'en fout.

6. Sa tactique étant toc, il tiqua donc fort, le politique quand il constata que des masques bin y en avait pas assez.

7. Non, désolé, ce n'est pas « dès lors que l'on connaît l'autre, que tout va mieux », je connais tout un tas de gens que j'aime autant pas fréquenter, alors que s'ils m'étaient restés lointains, ils me seraient simplement indifférents.

8. Ça aurait pu être la vengeance de la pince à linge, ou le coup du lavabo vicelard, ou la revanche de l'omelette aux champignons, mais non car il mourut dans sa salle de bains d'une glissade sur quelque savon vengeur.

9. J'aime bien la voix claire d'Angèle et l'acidulé zeste d'flûte à bec de Philippe Katerine dans la chanson « Duo » qu'en plus de ça, fallait le faire d'écrire une fantaisie rêveuse autour du mot « pattern » qu'on doit les paroles à Chilly Gonzales je crois.

10. Ça, je le regrette, je le regrette que la menue Ninon ne soit pas venue, car du coup, Marie est amère, amère comme jus d'cafetière ; même qu'elle vous répond qu'ça n'a aucune importance, tu penses, tu penses, alors pourquoi donc, Marie, êtes-vous si amère ?

11. La vérité, défois, ça rend muet. Alors on ne dit rien, on fait semblant de rien, et l'on continue à passer l'éponge, à vivre avec la piété des mensonges que tout va pas si mal, et même bien, et même mieux.

Patrice Houzeau
Les Confins, le 17 mai 2020.

17 mai 2020

SE TROUVER TOUT BETE ET AUTRES REFLEXIONS

SE TROUVER TOUT BÊTE ET AUTRES REFLEXIONS

1. Défois on voit bien qu'la vie est dangereuse, avec tous ces autres et ces pangolins et ces pièges dans lequel on tombe humainement, fatalement, désespérément.

2. Défois on s'mettrait à y croire, gogos des transcendances, à l'absolu, qu'c'est vrai qu'on est absolument paumé là à filer la planète comme l'araignée file sa toile pis qu'on s'mouche dedans.

3. Cioran i dit comme ça que la « souffrance l'impressionne », ce qui m'épate moi c'est qu'on continue quand même car pourquoi donc du vivant plutôt que stop on arrête là c'est ça que j'trouve extraordinaire, que l'idée qu'il y ait plus rien soit insupportable à l'humain.

4. Les foudres fatales qui parcourent l'infini ne disent pas qu'il n'y a pas de fumée sans feu, ni ne s'écrient Fatalitas ! car aucun de ces éclairs syncopants n'est capable d'éclat de voix puisque ces foudres fracassantes qui tissent l'infini n'ont pas plus de lèvres que les arbres solitaires et flamboyants.

5. La politique c'est du toc et quand bien même ce s'rait pas du toc la politique, je m'en tape le coquillard avec la belle patte qu'ils me font tous ces inconséquents là que le covid a démasqués.

6. Défois je m'embrouille, je m'bafouille, je me bats la breloque, j'm'en cocasse l’œuf, j'm'incohère, je me brouille a mini, môme alors, désuet zozo qu'je suis.

7. Les équations, c'est si complexe qu'ça m'file des complexes ; j'l'ai pas calculateur, le réflexe et je reste là quoi ! et quand je dis coi, c'est coi comme un canard qu'aurait perdu son coin-coin devant un ordinateur.

8. « Certains problèmes, une fois approfondis, vous isolent dans la vie »
     
(Cioran traduit par André Vornic, « Sur les cimes du désespoir »)

Certains problèmes vous laissent aussi incertains que jeu de colin-virus (Voitonti bien s'que j'veux dire ? Chaipas m'en fiche) et si on s'y penche, sur ces gouffres, on finit par s'confiner dans l'infini de s'qu'on n'arrivera jamais à énoncer clairement. On dit alors qu'on se trouve tout bête.

9. « A celui qui pense pour le plaisir de penser s'oppose celui qui pense sous l'effet d'un déséquilibre vital. »
     
(Cioran traduit par André Vornic, « Sur les cimes du désespoir »)

A celui qui pense qu'il est un grand penseur s'oppose celui qui pense qu'il ne sait pas penser et pis qui reste tout pensif devant tous ces possibles de la pensée, pensif, pensif, pensif et puis tant pis, dodo, à d'main.

10. Le fantôme de la folle batifole dans la bâtisse ; fol, fol fantôme qui fugace et qui fuit, et qui la nuit agace ceux qui se sont fourvoyés du côté de la bâtisse parce que le fantôme de la folle les a fait venir, magnétiquement.

11. Le canard ne sait pas pourquoi il fait coin-coin tandis que le politique sait parfois pourquoi il fait des couacs. Je vous dis ça, je vous dis rien, je vous dis ça car c'est n'import'nawak.

Patrice Houzeau
Les Confins, le 17 mai 2020

15 mai 2020

COMMENT ÇA RESILIENCE POIL A LA PANSE

COMMENT ÇA RESILIENCE POIL A LA PANSE ?

1. Tremblante, la lune dans l'eau. Sous cette magnétique, hulule le lunatique. Longuement, je compte mes os.

2. De l'infini des équations, je ne sais rien. Des langues orientales, je ne sais rien. Des mœurs du pangolin, je ne sais rien. Des algorithmes, je ne sais rien. Je regarde mon chien ; lui non plus, de tout ça, ne sait rien. Je regarde mon toutou ; lui et moi, de tout ça, on s'en fout.

3. Des gens meurent. On parle de résilience (poil à la panse) et de vacances. Faut bien qu'la machine, on la r'lance. Des gens meurent ; et puis y a l'prix du beurre.

4. Défois j'me dis ferme ta gueule, qu'on y voit qu't'en as plus, des dents. Défois j'me dis pis reste seul, qu'on voit qu'les gens, tu les aimes pas tant.

5. A force d'guignoler sur sa corde tendue entre deux rives, l'humain de base (modèle somme toute des plus courants), i finit par la rafler, la corde et pis i rentre chez lui, avec sa corde et son cœur d'homme, et pis i s'fait des œufs sur le plat parce que sinon, c'est trop triste.

6. Qu'il compte pas sur moi, le suicide ; j'préfère êt' méchant. Qu'il compte pas sur moi, le néant ; j'préfère êt' lucide.

7. Défois j'regarde un vieux Colombo, avec son vieil imper, son vieux tacot, j'l'aime bien Colombo que pendant s'temps-là Colomba s'fait des pâtes à la carbonara passque Colomba Colombo ça l'intéresse pas plus que ça.

8. Actuellement, la tendance est à la tension, qu'on s'demande s'ils vont pas bientôt s'mettre gnons pis horions dans les lorgnons, tous ces grognons déconfinés déconfits dépités pis pas contents que je m'demande s'il va pas y avoir du sang sur l'horizon des possibles du présidon.

9. On le voyait avec la beauté du diable, omniscient adolescent un poil androgyne, miraculant des désastres, foudroyant sur son passage (Abracadabrak!) gentils et méchants, anges et goupils ; on le voyait beau comme dans un film, l'Antéchrist, pis qu'serait-y pas juste un pangolin ?

10. On aurait aperçu l'homme invisible : on l'a reconnu grâce à son masque. Ce qui donne d'ailleurs à penser.

11. L'humain, c't'un drôle de bestiau. Fait des fusils, des fusées, des autos, répare des osses, file dans l'cosmos, puis meurt d'un virus tartempion qu'il avait pas prévu – mon Dieu, qu'c'est con.

Patrice Houzeau
Les Confins, le 15 mai 2020.

 

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15 mai 2020

VERS LE DECIMANT

VERS LE DECIMANT

1. D'après ce que je comprends, faudra, nous dit-on, s'habituer à vivre avec la mort qui rôde du covid-19 en espérant que d'autres cousins ne viennent pas le rejoindre tantôt (ou tard). En tout cas, l'espérance de vie moyenne va en prendre un coup.

2. Là quand même j'hallucine : et si i mute, l'assassin invisible ? Et si le prochain coronavirus i s'rait beaucoup plus mortel ? Et si ça s'associait, s'touci-touça décimant ? C'est-y pas défois qu'on irait tout droit dans la fin du monde doctement préfacée par les experts ?

3. Avec c'te mortel covid qui rôde là , on nous dit qu'il faudra vivre et s'habituer à, à mon avis, ça va nous changer le réel, qu'on s'ra sans doute plus dur, plus tenté d'en croquer et d'en profiter rapport à s'qu'on pourrait plus vite crever. Le retour du monde d'avant celui d'avant.

4. Me souvient d'une bande dessinée de Mœbius où l'on voyait des personnages masqués s'appeler tous « Monsieur » et s'adonner à je ne sais plus quelle étrangeté dans une science-fiction à laquelle not' réalité techno-covidienne commence défois à ressembler.

5. Cé koi donc k'cette histoire de « cochons sauvages hybrides géants constructeurs d'igloos dévastateurs de cultures » ? (ai entendu évoquer ces bestiaux sur France Inter le 14 mai 2020, dans l'excellente émission de Charline Vanhoenacker).

6. Donc, y aurait du goret géant au Canada qui s'rait issu d'unions entre grouïk-grouïks domestiques et sangliers importés d'Europe (puis lâchés dans la nature parce que les Canadiens auraient pas trop apprécié la viande de sanglier ; ça se comprend) : du coup, v'là les monstres.

7. Quand les sangliers d'Europe furent lâchés, tout hybrido-bizarres dans la nature canadienne, les experts auraient décrété qu'i passeraient pas l'hiver (étrange (de jambon) cause qu'en Europe on sait bien qu'les sangliers s'adaptent au froid). Du coup, on a laissé courir. Et puis zauraient passé l'hiver, les gorets. Et puis se s'raient reproduits véloce, les velus.

8. Me souvient d'un vers dans une chanson de Robert Charlebois (« Je vous vois tous avec des ailes »), c'est vrai qu'avec tous ces virus là, on se demande si on va pas aller s'dissoudre dans le nulle part plus tôt que prévu.

9. Les lois d'la nature, c'est pas du droit, c'est en quelque sorte « la nature de la nature », aussi la nature ne reprend jamais ses droits, mais rappelle régulièrement à l'humain qu'elle existe, et nous être mortelle, et si ça s'trouve fatale au genre humain.

10. Faudra quand même commencer à parler d'une revalorisation des salaires de ceux qui auront été en première ligne (soignants, caissières, etc...) C'est là où on va voir si Macron est quelqu'un de bien ou juste un laquais au service des lobbys margoulins.

11. J'entends ce matin (15 mai 2020) sur France Inter Marcel Gauchet évoquer la fin possible du « pouvoir prétentieux » qui prétend tout savoir et tout gérer. Le pouvoir jupitérien, quoi. Puisse-t-il avoir raison (et Blanquer bientôt de démissionner).

12. Je ne doute pas que le songe post-covid de Macron soit que nous consommions, et vite, et surtout que nous nous taisions.

Patrice Houzeau
Les Confins, le 15 mai 2020

14 mai 2020

PAR LES FILS DU PANGOLIN

PAR LES FILS DU PANGOLIN

1. Je vois qu'le gouvernement voudrait bien que les gens recommencent à consommer. J'vais plutôt les garder moi, mes sous, car quelque chose me dit qu'on en aura bientôt besoin pour les payer, les imprévoyances à Macron et prédécesseurs.

2. J'entends la petite musique du « c'est trop facile et pas citoyen de critiquer les experts (ils savent), les politiques (ils décident) et Blanquer (il est chauve) », oui, mais c'est pas moi qui n'ai pas prévu les masques et fichu les hôpitaux publics dans l'pétrin.

3. Non, Monsieur Houzeau, je ne crois pas que « Les Fils du Pangolin » soit une secte satanique dont les membres se confinent pour adorer le Grand Covidien, lequel n'est pas un personnage de Lovecraft.

4. J'ai toujours aimé l'expression « cheval pâle » que j'l'imagine blême, le destrier des frayeurs, parcourant la nuit pour, naseaux fumants et yeux blancs, s'arrêter à la fenêtre et précipiter dans l'épouvante le péquin soudain en proie à l'invisible manifesté.

5. Veuillez écouter quelques ironies personnelles : Où a disparu le pote viril à Manu – L'ogre flamand veut bouffer du chat – Laetitia n'aime pas les blasphèmes – La résilience n'est pas une sauce mayo -

6. Les chasseurs chassent et les chats chassent aussi ; cependant le superflu n'est pas dans le chat sachant chasser sans fusil mais dans le chasseur chassant parfois de façon inconsidérée.

7. « Le mort est absolument absent, c'est-à-dire ailleurs non pas qu'ici ou là, mais ailleurs que partout ; non pas autre part, mais nulle part ! »
(Jankélévitch, « La Mort »)

Le sachant sachant savoir sait donc que tout ce qu'il trimballe dans sa boîte à songes comme casseroles, chansons, sapiences diverses, sagesses, amusettes, croyances, touci-touça est subjectivement voué à l'absence absolue. Il ne reste aux vivants que des traces objectives.

8. Les choses sont nos fantômes. Elles n'apparaissent qu'aux vivants. C'est ainsi que « le mort saisit le vif ».

9. Lors on le crut Bonaparte, sabrant le vieux monde, à cheval sur des projets flamboyants, mais on eût dit quelque travesti, singeant un genre de Churchill pour zozos dans un cabaret de seconde zone.

10. Je me demande si, en cette fin d'année covido-scolaire, « transition pédagogique » n'est pas le nouvel euphémisme trouvé par les soucieux sachants de l'éducation nationale pour éviter d'employer le mot « garderie ».

11. Alors le grand Hugo Victor, au bord du gouffre,
     
Entendit monter vers lui ces mots : « Victor, as-
     
Tu, as-tu pensé à fermer le gaz et c'est
     
Quand même très crétin s'qu'écrit le Houzeau là. »

12. Heureusement, je ne suis pas à la place des politiques. Ma mère m'a donné assez de bon sens pour ne pas avoir la prétention de me croire indispensable au genre humain.

13. Parfois je me dis : Heureux celui qui sait la fermer, qui contemple le monde en sphinx, et possède ce luxe de n'avoir pas à se mêler, si peu que ce fût, aux étranges aventures de ses contemporains.

15. Moi, ma résilience, dans ce monde d'après qui sera aussi celui d'avant la prochaine, ce sera, je l'espère, dans l'indifférence.

Patrice Houzeau
Les Confins, le 14 mai 2020.

13 mai 2020

A L'HEURE INCERTAINE

A L'HEURE INCERTAINE

1. « Le courage n'est-il pas la vertu des avant-postes ? »
       
(Jankélévitch, « La Mort »)
       
Longe des gouffres, l'homme, fréquente l'invisible foudre, qu'on doit s'y réhabituer qu'on dit.

2. Le covid-19 semble confirmer que l'état normal d'une société est, la plupart du temps, critique : la croissance continue des Trente Glorieuses fut un phénomène unique.

3. On avait tant critiqué les emballages plastiques des produits alimentaires qu'on en avait oublié leur fonction première : protéger les fruits et légumes des mains contaminantes.

4. Evidemment, la nécessaire distanciation sociale met un frein à l'expansion des « open space ». On se souvient maintenant de la vertu des bureaux individuels.

5. « le devenir en train de devenir garde cet aspect impair et aventureux qui tient à l'heure incertaine. »
      
(Jankélévitch, « La Mort »)
      
L'heure n'est pas toujours l'heure de ce qu'on croit.

6. La fiction est l'art des modalités de la hantise ; la lucidité y porte un regard critique ; l'administration en est la gestion. Le pied-de-nez en dissout quelques spectres, avant de s'apercevoir qu'il est lui-même de nature fantomatique.

7. Rire de la mort, c'est rappeler son omniprésence. La tentation de ne jamais évoquer la mort est un mauvais service qu'on rend à l'humanité. Le vivant tue et le vivant meurt. Le reste, c'est de l'habillage.

8. Il m'arrive de penser que la si vantée « bienveillance » n'est jamais qu'un des masques de plus de ce que Viviane Forrester appelait « l'horreur économique ».

9. Ce que sont les OVNIS :
        
a) de la diversion (probablement mise en œuvre par l'armée américaine pendant la guerre froide),
        
b) un piège à touristes et à gogos,
        
c) du fictionnel à merveilles médiatisé afin d'attirer des investissements dans le secteur des industries de pointe. (C'est peut être aussi le cas du « transhumanisme »).

10. Ce n'est pas la bienveillance qui beurre la tartine du gamin, c'est la bonne gestion de l'économie de la nation.

11. J'ai beaucoup de mépris pour ces universitaires qui, du haut de leur « bienveillance » affichée, de leur humanisme de façade, condamnent des étudiants à l'endettement, à la précarité, à la frustration.

Patrice Houzeau
Les Confins, le 13 mai 2020.

12 mai 2020

RAPPORT A TOUS CES FANTÔMES

RAPPORT A TOUS CES FANTÔMES

1. Paraît qu'en classe i faudrait pas qu'les élèves évoquassent des complotismes covidiens. Oui, mais bon, moi tant que je n'ai pas le nom, le prénom et le pedigree du pangolin incriminé, on ne m'empêchera pas d'm'interroger le p'tit lutin du doute qui m'trotte la cafetière.

2. Toto trottine, tout trempés les trottoirs et toutes crottées les tatanes à Toto trottant là car Toto trotte partout et du coup i les crotte ses tatanes, ce qui ne l'empêche pas en passant de cligner de l’œil à la claire Chloé qui indubitablement s'en cogne la clavicule à Salomon.

3. On a dit que le covid-19 allait porter un coup fatal au libéralisme cependant que, par effet boomerang, le virus pourrait ébranler, effriter, et enfin effondrer le parti communiste chinois.

4. Je ne sais pas s'il y a un monde d'avant et un monde d'après, mais en attendant on y patauge bien là, dans le monde du pendant.

5. Moi, à mon avis, ch'rais pas étonné qu'ça bricole du virus et paravirus, du virus artificiel voyez , à durée limitée. Tu balances ton viral scoubidoche là, i fait du dégât sur une zone bien délimitée puis i couique. Bah on parlera de « grippe locale », de « syndrome à cluster limité. »

6. Renata l'araignée règne sur sa toile comme reine en son palais. Arrive un balai (schliff) et dégringole Renata qui file file file jusqu'aux pieds de la reine, qui s'en émeut, mais point ne l'écrase car l'araignée Renata répugne à la reine rétive à salir son talon. Et Renata de courir encore.

7. Pis nous danserons la valse fantastique,
   
L'enfiévré tintsouin
   
Ou alors hein le tango pangolin.

   Oui, nous danserons la valse paroxystique,
   
L'asphyxiant tintsouin
   
Ou alors hein le tango pangolin.

    Mettons, mettons les masqueuh
   
Les masques à Macron
   
Valsons, valsons la valseuh
   
Du coronaviron
   
Qu'on n'sait pas, qu'on n'sait pas euh
   
Si nous mourrons.

8. Non, Monsieur Houzeau, je ne pense pas que la médaille du Pangolin Chamailleur existât dans quelque armée que ce fût.

9. Zut voyait que même avec les mesures de sécurité, les squelettes accumulés et les giboulées d'verbalisations, certains gaziers s'en tamponnaient, d'la confinance, et qu'c'est bien malheureux rapport à tous ces fantômes qu'allaient disparaître avec leurs vivants.

10. Les pianos palpitaient pis piaffaient tant et tant dans leurs box que lorsqu'on les déconfina, ils se mirent à cavalcader, rapsodier, fox-trotter, rag-timer, boogie-wooguer dans tous les sens pis se marchant sur la queue, qu'on dut les menacer de reconfinement pour éviter tout risque de cacophonie.

Patrice Houzeau
Les Confins, le 12 mai 2020.

 

 

 

11 mai 2020

TAQUINER LE REEL

TAQUINER LE REEL

1. Et le conteur commença son conte à dormir debout de comte perdu dans ses comptes à régler, que pendant le confinement du covid, on était moult et beaucoup à s'en conter des contes à dormir debout de comptes à régler, qui ne furent en fin de compte que contes bleus et contes creux car, quoi qu'il en soit, le veau d'or est toujours debout.

2. J'envie ceux qui arrivent à trouver du sens dans le fait d'aller se faire couper les cheveux, d'analyser des urines ou de corriger des idioties. Il y a de la noblesse dans cette humilité. Et peut-être aussi quelques renoncements.

3. Bon, maintenant, Monsieur le Président, il va falloir choisir : votre main gauche s'appelle Kant ; votre main droite Nietzsche. Laquelle allez-vous nous tendre pour qu'on la hache ?

4. Le monde est une ritournelle chantée par un dieu ivre dans une ruelle de l'univers. Il la recommence sans cesse car il se trompe toujours.

5. Si quelque ministre visionnaire soudainement s'écriait : « Il faut absolument que les gens arrivent à trouver du sens dans ce qu'ils font ! Cela les consolera de gagner si peu ! », évidemment, il se gourerait dans les grandes largeurs de son front de penseur.

6. Je me félicite souvent d'être misanthrope. Cela m'évite bien des soucis, la fréquentation des autres ayant tendance ces temps-ci à devenir périlleuse en plus d'être, par définition, chronophage.

7. Alors Zut me répondit :« Moi je n'y arriverais pas. Il est vrai que je ne suis guère douée pour l'empathie. »

8. Le fantôme est l'être en manque de réel ; le fou est l'être en manque de sens : tous les deux s'accordent à taquiner le cartésien.

9. On m'a critiqué jadis pour avoir enseigné, - souvenir d'un cours sur Claude Simon – que ce n'est pas avec une bibliothèque que l'on arrête une division de panzers. Je constate idem même chose avec le covid. Je crains les temps à venir des panzers-virus.

10. Entendu sur France Info : « Il est évident que le gouvernement marche en ce moment sur des os euh... je veux dire sur des œufs ». Du grand art du lapsus.

11. J'ai noté une certaine condescendance dans le discours de certains experts qui ne voient en la culture (celle des romans et des chansons) qu'un divertissement utile en période de confinement. Il arrive ainsi que la culture soit aussi un opium du peuple.

12. L'animal ambitieux qu'est l'humain est le seul à se soucier de l'avenir. Mais l'imperfection de ses actes le condamne irrémédiablement face au présent sans horloge du virus, de la bactérie, de la molécule organique.

13. Il en est de Dieu comme du roi sans divertissement de Pascal ; il n'est Dieu que parce qu'il trouve à se divertir. C'est ainsi qu'il s'amuse fort à contempler nos dépatouillages étonnants dans l'imparfait et l'éphémère.

 

Patrice Houzeau
Les Confins, le 11 mai 2020.

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